Complètement inconnue en Occident, c’est pourtant la plus ancienne organisation SS post Seconde Guerre mondiale d’Europe, et plus grave encore qui se trouve dans l’Union européenne. Elle fut fondée par des anciens SS Lettons réfugiés justement en Occident, et qui se répandirent ensuite dans divers pays. Comme les nazis allemands, ukrainiens, croates ou roumains, ils prirent la fuite parfois très loin, jusqu’en Argentine, en Uruguay, au Brésil, en Bolivie, mais aussi le plus souvent aux USA, au Canada ou en Allemagne. La Daugavas Vanagi fonda aussi « la journée du légionnaire » (16 mars), en l’honneur des SS Lettons, qui malgré une petite population fournit deux divisions SS qui constituèrent La Légion Lettone. Après la chute de l’URSS, l’association s’implanta en Lettonie (1992) et réussit à influencer le pays jusqu’à nos jours. Elle possède aussi toujours à l’heure actuelle tout un réseau internationale, notamment et surtout dans le monde anglo-saxon.
De sa formation et dans les méandres de la Guerre Froide. Daugavas Vanagi fut fondée par des anciens SS Lettons dès le 28 décembre 1945 (dans un camp de prisonniers géré par les Britanniques en Belgique). Environ 25 000 SS Lettons avaient été internés par les alliés, dont 12 000 dans un camp en Belgique, où le mouvement fut fondé. L’idée était la solidarité nazie, l’entraide ou l’aide des criminels de guerre en danger d’être rattrapés par la justice, des réunions nostalgiques du bon temps de l’homme à la moustache, des retrouvailles arrosées, et des actions diverses. L’association en particulier édita des journaux internes, s’infiltra dans des associations culturelles, ou des membres furent recrutés par la CIA et les services secrets occidentaux dans le cadre de la Guerre Froide. Elle réussit par ailleurs à fonder des antennes dans les plus importantes diasporas lettones, notamment en Allemagne. Elle y créa même une « Maison Lettone », dans un des beaux quartiers de Fribourg-en-Brisgau, dans le Bade-Wurtemberg. La belle demeure dotée d’un beau parc privé, fut ensuite transformée en maisons d’hôtes et en habitations pour les vieillards SS. Plus tard, après leur disparation, l’association a continué de gérer ce bien, le faisant avantageusement fructifier. Si l’Allemagne de l’Ouest fut un refuge sûr, elle ne fut pas la seule, loin de là.
De 1945 à 1950, les USA considérèrent la Légion Lettone comme ce qu’elle était, une unité SS. Pour émigrer dans ce pays, et le Canada voisin, les anciens SS durent user de mensonges et subterfuges, en mentant sur leur parcours durant la guerre. Après cette date, les services de l’émigration ne se montrèrent plus trop regardant, et de nombreux criminels de guerre vinrent en masse s’installer. Les Ukrainiens s’implantèrent massivement au Canada (1,5 million aujourd’hui), ou aux USA (1 million de nos jours), les villes de Toronto et Chicago devenant véritablement des capitales ukrainiennes. Les Lettons s’implantèrent de préférence aux USA, et implantèrent la Daugavas Vanagi. En 1951, les restrictions furent levées, pour cause de Guerre Froide et environ 600 SS Lettons vinrent s’installer dans le pays. Ils y menèrent une intense activité, notamment anti-soviétique, qui n’était pas pour déplaire aux Américains. Le pôle principal devînt New York (1952-1991)), les antennes locales étant souvent dirigées par des criminels de guerre avérés. Les méthodes les plus efficaces de développement de l’organisation furent la création de groupes folkloriques, de chorales, de troupes de théâtre, d’associations sportives, culturelles ou destinées à la jeunesse (scouts).
Un long travail de révision de l’histoire. L’organisation après la chute de l’URSS, s’implanta immédiatement en Lettonie. Avec le soutien du gouvernement letton, elle obtînt même de promouvoir la « journée des légionnaires » du 16 mars, comme une fête officielle (1998-2000). Elle s’attacha à publier une intense littérature historique ou romancée, où les Soviétiques étaient montrés comme l’ennemi principal et le principal occupant. Dans cette rhétorique, la collaboration avec l’Allemagne nazie devenait un devoir, « pour l’indépendance de la Lettonie ». Les objectifs définis par la Dauganas Vanagi furent à cette époque (début des années 2000) : « de multiplier les efforts pour éduquer le public mondial sur l’histoire de la Lettonie et les aspects d’un siècle d’histoire ». De nombreux ouvrages furent publiés pour magnifier le combat « des légionnaires lettons » (le mot SS, n’est que rarement cité). L’organisation finança cette littérature, puis des séries de livres audio (2009-2010), des podcasts et des récits plus ou moins vrais des combattants de la Légion lettone. Malgré le retrait de la marche des « Légionnaires » comme fête officielle (2000), l’organisation obtînt finalement la non intervention du gouvernement letton, et même après l’intégration du pays dans l’Union européenne (2004), continua à organiser cette manifestation (la dernière en date en 2025). L’organisation est toujours aussi vivace de nos jours, avec son site Internet, où elle a prit position comme l’on s’en doute pour l’Ukraine, et participe même à la promotion de mercenaires lettons côté ukrainien. A ce jour, aucun des pays occidentaux où l’organisation possède des bases actives n’a légiféré pour interdire ses activités… La Russie a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, dénonçant notamment la « marche des légionnaires » à plusieurs reprises. Immédiatement après le Maïdan, la Daugavas Vanagi a commencé une politique de destructions des monuments en mémoire de la Victoire contre l’Allemagne nazie. Avec l’aide de politiques locaux, un grand nombre ont été déjà détruits, comme à Limbazi (2016), et le mouvement s’est accéléré après 2022. Malgré des plaintes russes, à l’UNESCO, à l’ONU et à l’OSCE, les Occidentaux sont restés complètement sourds à cette lente mais sûre révision de l’histoire.
Dans cette rhétorique, je rappelle que le général de Gaulle, les FFI, FTP et FFL seraient tous des traîtres… et il faudrait en France procéder à la destruction de tous les monuments en leur mémoire… sans parler de la réécriture de toute l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Une chose est sûre, pour l’instant la Daugavas Vanagi a encore un grand avenir.
Le petit dictionnaire de la Daugavas Vanagi. Comme à mon habitude, pour ceux qui veulent en savoir plus, voici quelques biographies des membres de l’organisation SS. Elles permettent de mieux comprendre les parcours, notamment pour beaucoup dans la dérive nationaliste, qui les conduisirent pour beaucoup à rejoindre les rangs de l’Allemagne nazie. Tous ne sont pas des criminels de guerre, et certains furent ensuite recrutés par les services secrets occidentaux. Enfin, certaines fiches montrent bien comment l’organisation est encore très vivace et active.
Arveds Valdemars Alksnis (1910-1991), d’une famille de chirurgiens, il fut envoyé en France pour étudier dans un lycée (fin des années 20), puis étudia la médecine en Lettonie. Il devînt chirurgien, puis entra dans l’armée à ce poste (1933-1940). Il s’enrôla dans les SS Lettons (1944), et réussit à se faufiler en Allemagne, fait prisonnier par les Britanniques (2 mai 1945). Il resta longuement en captivité (1945-1951), et entra dans l’organisation des vétérans SS Lettons Daugavas Vanagi. Il réussit à trouver du travail comme chirurgien, directeur du service de chirurgie à Lübeck (1968-1975). Il milita longuement dans la Daugavas Vanagi, et publia des articles et bientôt des livres autobiographiques (1982-1990). Il émigra aux États-Unis (vers 1975), et s’installa en Californie. Il y mourut en décembre 1991.
Rudolfs Bangerkis (1878-1958), originaire de Lettonie, il entra dans l’armée impériale russe (1895), servant dans l’infanterie. Il fit une école de cadets à Saint-Pétersbourg (diplômé, 1901), il participa à la guerre russo-japonaise (1904-1905). Il entra à l’Académie des officiers d’État-major, dont il sortit capitaine et servit dans un régiment de fusiliers lettons pendant la Première Guerre mondiale (1914-1917). Il termina la guerre comme colonel et rejoignit les forces blanches à Ekaterinbourg, dans l’armée de l’amiral Koltchak (1918-1921). Il termina la guerre comme lieutenant-général, et passa en Chine, puis en Grande-Bretagne. Il retourna en Lettonie, intégré dans l’armée lettone au grade de colonel (1924). Il montra les grades, général, et Ministre de la Guerre à deux reprises (1924-1925 et 1926-1928). Il eut ensuite divers commandements jusqu’à sa retraite (vers 1937). Il se rallia à l’Allemagne nazie, servant dans l’administration de collaboration, puis s’enrôla dans la SS, Légion lettone (1943-1945). Il termina la guerre au grade de général de la SS. Il fut nommé dans le Comité national Letton, sorte de gouvernement en exil en Allemagne nazie (février 1945). Fait prisonnier par les Britanniques (20 mai 1945), il fut rapidement libéré et fut l’un des fondateurs de la Daugavas Vanagi. Il écrivit ses mémoires et fut mortellement blessé par une voiture, en 1958, en Allemagne. Ses restes furent ré inhumés en Lettonie, le 16 mars 1995, dans une cérémonie ultranationaliste et néonazie (1995).
Base arrière (de la Daugavas Vanagi) : les principales bases arrières de l’organisation SS furent New York, Londres, Fribourg-en-Brisgau, Stockholm, puis après la chute de l’URSS, à Riga. Elle s’implanta rapidement dans 12 pays, tous en Occident, et gérait pas moins de 135 antennes, pour 9 000 membres, dans ces pays à son apogée. La Daugavas Vanagi revendique par exemple 12 antennes sur le seul territoire des USA à l’heure actuelle (dont voici par la localisation, ou encore le site de l’une d’elle à Kalamazoo). Après la mort des derniers SS, l’organisation s’est toilettée et vous pourrez voir sur ce site, que ses responsables ne semblent être que des gens normaux, souriants et qui paraîtraient tout à fait inoffensifs… Elle possède un QG à Riga, mais entretient encore en 2025, des antennes en plus des USA, au Canada, au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Australie.
Janis Cirulis (1910-1979), d’une famille ouvrière lettone, il fit son service militaire et s’enrôla ensuite dans l’armée lettone (1931). Il intégra une école de cadets pour devenir officier (1935), grade de caporal et sergent (1936), puis de lieutenant (1937). Il fut envoyé comme attaché militaire en Estonie (1940), puis versé dans l’Armée Rouge à l’arrivée des Soviétiques. Au moment de l’offensive allemande, il déserta (juin 1941), et s’enrôla dans la police auxiliaire au service des Allemands. Il fut affecté à un Sonderkommando letton, attaché à un Einsatzgruppe chargé de l’extermination de Juifs, de Tziganes, de Slaves, de communistes et des élites. Il effectua cette sinistre besogne en Lettonie, puis sur le territoire russe, dans les environs de Leningrad et Pskov (1941-1944). Il participa notamment au massacre de 21 000 habitants dans la ville de Novgorod, la destructions de 4 400 logements, le pillage et la destruction de nombreuses infrastructures civiles détruites par le feu. Dans plusieurs endroits, le commando exécuta pendant plusieurs jours des milliers de personnes. Ils étaient tués par balles, puis achevés à coups de pioches ou de baïonnettes. Son unité dépendait du SD (Service de Sécurité du Reich, SS). Il s’enrôla ensuite dans la SS, à l’arrivée de l’Armée Rouge (1944-1945), et combattit jusqu’à la fin de la guerre. Il réussit à se faufiler jusqu’en Allemagne de l’Ouest, ne fut pas découvert, et fut même employé par l’armée US. Pendant ce temps, il fut cité dans un procès par contumace à Novgorod, Russie, URSS (1947), où les différents accusés étaient jugés pour l’assassinat de 34 000 civils dans la région. La déclassification d’archives ont permis de révéler qu’il fut recruté par la CIA (1952), et qu’il entra ensuite dans la Daugavas Vanagi. Il devînt membre du Conseil d’administration de l’organisation SS (1954), médaillé d’une médaille non-officielle par l’association SS (1960), puis Président de l’antenne Ouest-Allemande (1967-1973). Les Soviétiques tentèrent de retrouver les massacreurs de Novgorod non condamnés, qui donna lieu à leur localisation. L’URSS demanda son extradition à l’Allemagne de l’Ouest (1967), qui fut refusée. Le bourreau mourut de sa belle mort en Allemagne, en 1979. En 2019, des fouilles furent menées dans la région de Novgorod qui découvrirent une vaste fosse commune (500 corps furent exhumés), d’autres fouilles étaient prévues. Ce massacre fut l’un de ceux commis par le Sonderkommando de Cirulis.
Andrejs Eglitis (1912-2006), originaire de Lettonie, d’une famille pauvre de domestiques. Il fit des études professionnelles et techniques, ayant le goût de la poésie (années 30). Après son service dans l’armée lettone, il s’enrôla et entra à l’école militaire de Riga (1936-1938). Il abandonna cette carrière, pour devenir journaliste et travailla pour la radio et des journaux lettons (1938-1940). Il s’enrôla dans la SS, Légion Lettone (1943-1945), servant dans la 19e division SS. Il fut employé comme correspondant de guerre, et réussit à prendre la fuite en Suède (1945). Il fonda une association nationaliste lettone sur place, la Fondation nationale Lettone (1948-2000), dont il devînt aussi le secrétaire (1972). Il intégra également l’organisation des anciens SS de la Daugavas Vanagi. Il fut primé par l’Association Mondiale des Lettons Libres (1973), une organisation soutenue et financée en douce par la CIA. Il s’était rendu célèbre par l’écriture de poésies et de livres (1939-2002), et retourna ensuite en Lettonie (1998). Il mourut à Riga en 2006.
Uldis Germanis (1915-1997), originaire de Lettonie, d’une famille d’acteurs, il fit des études d’histoire (diplômé, 1943), et fut aussi un sportif de haut niveau, et fut médaillé d’Or aux JO étudiants de Monaco, dans l’équipe nationale lettone (1939). Il s’enrôla dans la SS, Légion lettone (1944), et fut employé comme correspondant de guerre. Il réussit à prendre la fuite en Suède à bord d’un petit navire (7 mai 1945). Vivant de petits boulots, il fit des études d’histoire à Stockholm, (diplômé, 1953). Il travailla ensuite comme enseignant, fut auteur d’articles sous des pseudonymes, et publia des livres et de la propagande nationalistes. Il avait intégré la Daugavas Vanagi, publié au départ par une maison d’édition liée à l’organisation SS, la Maison Daugava, à Stockholm (à partir de 1959). Après le succès de ces livres, donna des conférences dans les diasporas lettones, aux USA et en Australie (années 60-70). Il défendit un doctorat (1974), sur le thème des corps francs allemands et lettons pendant la Guerre civile russe. Il fut primé à plusieurs reprises et mourut à Stockholm en décembre 1997.
Austris Grassi (1942-), originaire de Lettonie, d’un père directeur d’école. Sa famille réussit à prendre la fuite en Allemagne (1949), où il fit des études supérieures (Munster et Munich, années 60), puis à Stockholm, Suède (années 70). Il travailla comme enseignant et professeur d’allemand en Suède (à partir de 1969-1970), puis comme professeur de langues baltes (1972-1987), et pour une école supérieure populaire lettone en France (1987-1995). Il fut recruté par le gouvernement letton, conseiller indépendant sur les questions de la diaspora lettone (années 2000). Il fut médaillé par le gouvernement letton (2019). C’est probablement dans sa jeunesse qu’il entra dans l’organisation des vétérans SS Daugavas Vanagi, dont il devînt l’un des cadres et ambassadeurs.
Vilis Janums (1894-1981), originaire de Lettonie, il servit dans un régiment de fusiliers lettons, dans l’armée impériale russe durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Pendant la période il monta les grades jusqu’à celui d’enseigne. Démobilisé, il fut de nouveau appelé au service dans l’Armée Rouge (1918), mais déserta (1919), et passa dans les forces lettones. Au grade de lieutenant, il combattit ensuite contre les Bolcheviques (1919-1920). Il s’enrôla dans l’armée lettone (1921), grade de capitaine, il fut envoyé se former dans une académie militaire en Tchécoslovaquie (1930). Lieutenant-colonel (1934), enseignant à l’école militaire de Riga (1938), chef d’État-major d’une division, grade de colonel (1940). Il fut mis à la retraite à l’arrivée des Soviétiques. Il s’enrôla dans la SS, Légion lettone (1943), grade de colonel, plusieurs fois médaillés (1943-1945). Il se trouvait à Berlin, avant le commencement de la bataille et prit la fuite avec ses derniers hommes, pour se rendre aux Américains (mai 1945). Il fut l’un des fondateurs de l’organisation de la Daugavas Vanagi (décembre), libéré (1946). Il devînt l’une des figures nationalistes des Lettons, recruté par la CIA, il entra dans le Présidium du Conseil national Letton, sorte de gouvernement en exil de la Lettonie sous la houlette des Américains (1948-1951). Il fut encore nommé Président de l’Association des Lettons Libres, autre organisation financée par la CIA (1955), et fut le vice-président du Centre Européen de comité de reconstruction letton, puis Président du Comité Central letton en Allemagne (1970). Il poursuivit encore longtemps ses activités, jusqu’à sa mort à Munster, Allemagne, en 1981. Ses cendres furent rapatriés à Riga (2007), pour rejoindre un carré dans un cimetière « réservé aux Légionnaires » (ancien SS de la Légion lettone).
Ligne des Rats (Lettone), il n’existe pas grand-chose sur la ligne des Rats lettone, mais son organisation militaire qui a permit sa survie jusqu’à nos jours, assure que l’organisation participa bien la fuite des SS lettons, et à l’exfiltration de ses membres. Les archives de cette organisation ou de ses antennes à l’étranger pourraient un jour parler, et faire comprendre aussi les connexions dans les pays où elle s’installa.
Karlis Lobe (1895-1985), originaire de Lettonie, il fit des études en agronomie à Pskov (1914-1916), puis entra dans une école militaire, avant d’être envoyé sur le front dans l’armée impériale (1916-1917). Démobilisé, il rejoignit les rangs de l’armée blanche de l’amiral Koltchak (1918-1920), et retourna en Lettonie. Il fut intégré dans l’armée lettone au grade de capitaine, enseignant à l’école militaire (1932), il retourna lui-même sur les bancs de l’Académie militaire, puis fut nommé lieutenant-colonel, chef d’État-major dans un régiment d’infanterie (1939). Il ne fut pas inquiété à l’arrivée des Soviétiques (1940), et s’enrôla dans la SS, Légion lettone (1943). Nommé colonel, chef des forces supplétives lettones dans la région de Ventspils, il participa à l’extermination des derniers juifs dans le secteur. Il participa aux derniers combats dans la 19e division SS (1944-195), colonel dans la SS, il réussit à passer en zone britannique, où il fut fait prisonnier (1945). Il fut ensuite libéré (1946). Il fut l’un des créateurs de l’organisation des vétérans SS Daugavas Vanagi, très actif en Allemagne. Il décida d’émigrer en Suède, à Stockholm (1950). Sa participation aux massacres fut établie, mais aussi contestée par des historiens révisionnistes lettons. Quoi qu’il en soit, il ne fut jamais inquiété par la justice et mourut à Stockholm, en 1985.
Boleslav Majkovskis (1904-1996), originaire de la région de Vitebsk, d’une famille nombreuse et pauvre. Il servit dans l’armée lettone (1930-1932), puis travailla comme contremaître et comptable (1933-1940). Il fut arrêté et vite libéré à l’arrivée des Soviétiques (1940), puis s’enrôla à l’arrivée des Allemands dans la police auxiliaire (1941). Il fut nommé chef d’un commissariat dans une des villes du pays, et participa aux massacres et à la chasse aux Juifs, Tziganes, Slaves, communistes et libéraux. Il dirigea un groupe qui se livra à des fusillades dans diverses localités (1941-1942). Il fut envoyé se former à l’université en droit, mais échoua à recevoir son diplôme. Il fut toutefois médaillé par les Allemands (1943), et s’enrôla dans la SS. Il réussit à prendre la fuite au moment de l’arrivée de l’Armée Rouge (1944), et se réfugia en Autriche, puis en Allemagne, et enfin aux Pays-Bas (1949). De là, il fit une demande pour émigrer aux USA (1950), mais il figurait sur une liste de SS, la demande fut rejetée. Il fit une seconde demande (1951), qui fut acceptée, et il émigra avec son épouse aux États-Unis. Il s’installa à New York, artisan dans la pose de tapis et revêtements, et entra dans l’association des anciens SS Daugavas Vanagi. Il en devînt le vice-président, puis le président (1964), et entra dans une organisation fondée par la CIA, l’Assemblée des Nations européennes asservies (1964-1965). Il fut bientôt rattrapé par l’histoire du massacre du village d’Audrini, qui fit l’objet d’articles de presse, son nom fut cité comme le principal responsable (1963-1965). L’URSS demanda l’extradition du criminel, qui lui fut refusée (1965). Il déclara à la presse qu’il était une victime des Soviétiques et nia avoir participé à des crimes. Mais des preuves des archives furent publiées, l’impliquant dans la déportation et le massacres de gens, des fusillades, des tortures, des humiliations publiques. Une enquête en Lettonie mis en exergue des témoignages accablants. Il fut condamné à mort par contumace dans ce pays (30 octobre 1965). Il tenta alors de déposer une demande de naturalisation aux USA (1966), qui fut refusée. Les Américains durent se rendre à l’évidence qu’il avait menti sur de nombreux points, une enquête fut diligentée aux USA (1976), en vue de son extradition. Pressé, il avoua certains faits, mais nia de nouveau les massacres, indiquant qu’ils avaient été menés sous commandement allemand. Il fut agressé dans la rue par un militant juif et blessé (1978), tandis qu’un cocktail Molotov fut jetée sur sa maison (1981). La justice US traîna en longueur et refusa de nouveau son extradition (1983), indiquant « qu’il n’y avait pas de preuves » (dans l’idée que tout ce qui venait d’URSS était forcément faux). Le parquet US fit toutefois appel, et la Cour suprême de l’immigration avalisa son expulsion (1984). Il fit une demande d’accueil à la Suisse qui refusa, mais qui fut acceptée… par l’Allemagne (1987). Il fut arrêté dans ce pays pour les massacres (1988), mais l’affaire s’enlisa et elle fut classée « pour raisons de santé » (1994). Il déclara qu’il n’avait jamais douté de la justice… et mourut tranquillement à Münster en 1996.
Zenta Maurina (1897-1978), originaire de Lettonie, d’une famille bourgeoise, atteinte de la poliomyélite, elle fut toute sa vie dans un fauteuil roulant. Elle fit des études supérieures en philologie (1921-1927), puis devînt enseignante. Elle prit la fuite avec son mari avant l’arrivée des Soviétiques (1944), et s’installa en Allemagne, puis en Suède. Elle rejoignit l’organisation des vétérans SS de la Daugavas Vanagi, et fut professeur à l’Université d’Uppsala (1949-1963). Elle retourna en Allemagne, puis s’installa en Suisse, où elle mourut à Bâle, en 1978.
Sigurd Ryder (1943-2024), originaire de Lettonie, fils d’un ancien SS de la Légion lettone. Sa famille prit la fuite en Allemagne (1945). Il émigra ensuite aux USA (1950), où sa famille s’installa à Cleveland, Virginie. Il travailla dans une entreprise de peinture, dont il devînt le directeur commercial. Il rejoignit l’organisation SS de la Daugavas Vanagi (1964), et entra dans son Conseil d’administration (2008), chef du service pour la culture et la jeunesse, Président de l’organisation pour les USA (2014-2024). Il fut médaillé par la Lettonie « de la médaille commémorative du Ministère de la Défense pour sa promotion des activités de la Lettonie au sein de l’OTAN » (2004), puis d’une médaille décernée par le Président letton (2008).
Arturs Silgailis (1895-1997), de Lettonie, il fit des études en comptabilité, et fut ensuite mobilisé dans l’armée impériale russe (1915-1917). Il combattit ensuite dans les rangs des corps francs lettons et dans les troupes finlandaises contre l’Armée Rouge (1918-1921). Il combattit notamment dans l’armée blanche du général Ioudenitch. Il termina la guerre au grade de capitaine (1921), et intégra l’armée lettone. Il montra les grades jusqu’à celui de colonel, occupant divers postes (1924-1940). Inquiété par les Soviétiques, il se cacha et rallia les Allemands immédiatement à leur arrivée (1941). Il fut recruté par le SD (Service de Sécurité du Reich de la SS), commandant d’une unité supplétive lettone qui fut envoyée sur le front de Leningrad (1941-1943). Il servit ensuite dans l’administration collaborationniste lettone, et s’enrôla dans la SS (1943). Il entra ensuite dans Conseil national Letton (février 1945), sous l’égide des nazis, vice-président du comité. Il fut fait prisonnier par les Britanniques (mai 1945), et fut interné en Belgique. Il fut l’un des fondateurs de l’organisation SS de la Daugavas Vanagi. Libéré (1946), il s’installa en Allemagne, et servit dans l’armée britannique, officier de liaison, et probablement agent du MI6 (1948-?). Il émigra au Canada (1953), où il travailla comme comptable, et fonda une antenne de la Dagaunas Vanagi en Nouvelle-Ecosse, il en resta le président pendant très longtemps. Il fut naturalisé, officier dans la réserve de l’armée canadienne, membre de l’Association des officiers de cette réserve. Il publia une foule d’articles sur la Seconde Guerre mondiale, une histoire de la Légion Lettone (1962), qui fut publiée au Danemark, puis également aux USA (1986). Il mourut au Canada en août 1997.
Einars Tsilinskis (1963-), originaire de Riga, Lettonie, il fit des études supérieures d’ingénieur chimiste (1994-1999), et travailla comme laborantin (1983-1995). Il s’engagea en politique dès la fin de la Lettonie soviétique (1990), élu au Conseil suprême (1990-1994), puis élu député au Conseil municipal de Riga (1994-1997 et 2005-2008). Il tenta en vain d’être élu député à la diète lettone (1993, 1998, 2002 et 2006), ainsi qu’au Parlement européen (2004 et 2009). Il fut nommé Ministre de l’Environnement (2014), mais il annonça participer à la marché « des Légionnaires » du 16 mars. La Première ministre lettone lança une interdiction de participation des membres du gouvernement, il fut contrait de donner sa démission (14 mars 2014). Il poursuivit toutefois une carrière politique, recyclé dans le Ministère de la Culture (novembre 2014 à nos jours), et de nouveau élu au Conseil municipal de Riga (2020).
Juris Ulmanis (?-), originaire de Lettonie, membre de la Daugavas Vanagi, il organisa une expédition en Antarctique, mais dans le but « de collecter des fonds pour soutenir les combattants de la liberté en Ukraine ». L’antenne américaine l’invita ensuite à faire une tournée aux USA, via Chicago, Milwaukee, Washington ou New York, pour commencer son racolage et la collecte des fonds (tournée en cours).
Bonjour Laurent
Merci pour toutes ces informations .