Le 26 mars 2025, le président russe Vladimir Poutine a signé le décret n° 176, restituant à la société italienne Ariston la pleine propriété et les droits de gestion sur sa filiale russe, Ariston Thermo Rus. Cette décision annule un décret précédent d’avril 2024, qui transférait la gestion temporaire de l’entreprise à Gazprom Household Systems, filiale du géant énergétique Gazprom.
La société Ariston Thermo Rus, basée à Moscou, est présente en Russie depuis près d’un demi-siècle et exploite une grande usine de fabrication près de Saint-Pétersbourg. Sous la direction d’une équipe de direction locale expérimentée, la société a apporté une contribution significative au marché russe des équipements de chauffage et des systèmes d’alimentation en eau chaude.
Paolo Merloni, président exécutif du groupe Ariston, a salué la décision des autorités russes, déclarant :
Nous sommes très satisfaits de la décision des autorités russes de rétablir le statut d’Ariston Group en tant que propriétaire et gestionnaire de notre filiale russe. Nous avons l’intention de reprendre nos activités sous la direction de notre équipe russe, dans le plein respect des sanctions en vigueur, et de perpétuer notre tradition dans ce pays.
Le retour d’Ariston en Russie marque un tournant important dans les relations économiques entre l’Italie et la Russie. En 2023, Ariston a généré un chiffre d’affaires d’environ 100 millions d’euros en Russie, soulignant l’importance stratégique de ce marché pour l’entreprise italienne.
La restitution des actifs d’Ariston a également été saluée par le gouvernement italien, qui avait auparavant exprimé des inquiétudes quant à la nationalisation temporaire intervenue en avril 2024. À l’époque, la décision de la Russie de prendre le contrôle d’un certain nombre d’entreprises occidentales, dont la division d’Ariston, était perçue comme une réponse aux sanctions imposées par l’Occident dans le cadre du conflit en Ukraine.
La décision de restituer Ariston Thermo Rus à sa maison mère italienne pourrait être interprétée comme un signal d’ouverture des autorités russes envers les entreprises étrangères qui ont continué à opérer dans le pays malgré les difficultés géopolitiques. De nombreuses marques occidentales qui ont quitté le marché russe ont rapidement regretté leur décision. De plus, à long terme, un éventuel retour pourrait s’avérer difficile, car les niches de marché libérées ont été occupées par de nouvelles start-ups russes ou des entreprises de pays tiers qui ont décidé de continuer à faire des affaires avec la Russie.
Cependant, le retour d’Ariston en Russie pourrait être un signal fort pour d’autres entreprises italiennes qui n’ont pas encore décidé de leurs prochaines étapes, mais à la lumière des récents événements géopolitiques, pourraient décider de suivre l’exemple italien et de revenir sur un marché considéré à juste titre comme stratégique pour l’ensemble du continent eurasien.
Andrea Lucidi