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Serviteurs du Peuple, une analyse du parti de Zelensky

Serviteurs du Peuple, une analyse du parti de Zelensky
Photo : Site du Président de l'Ukraine

C’est un coup qui avait parfaitement réussi en France, avec le parachutage d’un presque inconnu, Emmanuel Macron et d’une formation politique totalement nouvelle, présentée comme plus proche des citoyens, devant régler tous les problèmes des Français et proposer une nouvelle façon de faire de la politique… C’était évidemment un artifice et un piège dans lesquels de nombreux Français sont tombés et dont certains sont encore des partisans. L’idée était venue des jeunes leaders, une politique de formation d’élites au service des USA et des Anglo-saxons en général. Parmi les plus célèbres citons Saakachvili en Géorgie, qui fut finalement un pétard mouillé, mais déstabilisa le pays pour longtemps, mais les exemples sont nombreux (Trudeau au Canada, etc.). Devant les résistances de plus en plus fortes dans les pays démocratiques et une possible perte de contrôle (fin des référendums, lézardes dans l’adhésion à l’UE, doutes et mouvements de protestations), la méthode revue et corrigée fut importée également en France, l’un des pays où l’expérience a le mieux fonctionné. En Ukraine, ce fut Zelensky et l’improbable parti des… Serviteurs du Peuple.

Comment faire passer la pilule des désastres du Maïdan ? L’Ukraine dans les années 2016-2018 se trouvait dans une position inconfortable et dangereuse pour ceux qui avaient initiés la révolution colorée américaine du Maïdan. Le président en place, Petro Porochenko était une vieille baderne de la politique ukrainienne, et surtout un riche millionnaire possédant un véritable empire (il est surnommé « Roi du Chocolat » à cause de ses marques de confiseries. Ce président avait été élu avec l’argument que l’homme étant déjà immensément riche… il qu’il ne serait pas tenté de piocher dans les caisses, disposant de réseaux et d’une grande expérience en management. Très vite impopulaire, haït par les bandéristes, encore plus par les populations russes ethniques, considéré comme l’un des hommes les plus corrompus d’Ukraine, sa réélection était plus qu’improbable. Avec lui, le régime pouvait tomber ou dans les marécages fangeux des extrémistes de tous poils, ou vers une opposition politique défavorable à ce qui avait été fait pendant et après le Maïdan. Autrefois, après le premier Maïdan (hiver 2004-2005) tout le travail de sape des Américains et diasporas ukrainiennes s’était effondré lors de l’élection suivante (élection de Ianoukovitch, 2010). Les Ukrainiens avaient alors élu un président pro-russe et russe ethnique. La suite ce fut l’organisation par les USA un second coup d’État (second Maïdan, hiver 2013-2014), avec des prises de risques importants. Il n’était donc pas question de renouveler les erreurs du passé, l’exemple de Macron fut alors dupliqué en Ukraine.

Serviteurs du Peuple, un parti nouveau, des têtes nouvelles et jeunes. Cela ne vous rappelle rien ? En Ukraine, peu de temps avant le début de la nouvelle campagne électorale (qui se déroula en avril 2019), le Parti Serviteurs du Peuple fut fondé en décembre 2017. Il partait de rien, n’avait aucune assise électorale, ni idéologie nouvelle, encore moins un programme innovant. Pourtant quelques mois plus tard, son chef Zelensky était élu triomphalement à la présidence d’Ukraine, son parti écrasant également ses adversaires lors des élections législatives de la Rada (mai 2019). La même recette d’apprenti alchimiste fut employée en Ukraine, avec l’ensemble des arguments de Macron, plus quelques adaptations nationales. L’homme choisi n’avait jamais fait de politique (Macron oui, il fut un apparatchik du PS, mais méconnu du grand public), et il s’était rendu très populaire dans une carrière d’humoriste. Faire d’un amuseur du peuple, un président d’un pays ? N’avait-on pas vu l’acteur Reagan diriger les États-Unis dans les années 80 ? En Ukraine, il fallait comme en France faire croire à un changement radical dans la ligne politique et surtout le choix disponible. Du même âge que Macron, à quelques semaines, l’homme présentait bien, faisait rêver les ménagères, avait fait rire les téléspectateurs, n’était pas connu pour des faits de corruption. On ajouta dans le programme deux points essentiels : l’idée qu’il en terminerait avec la guerre du Donbass, en négociant avec les insurgés républicains, et les intérêts des russophones et Russes ethniques seraient préservés (Zelensky étant d’ailleurs lui-même russophone et partiellement Russe ethnique). Pour les Américains, il présentait l’avantage de n’être pas tout à fait justement Russe ethnique, étant aussi d’origine juive et pouvant être relié à l’entité Israël. Surtout, l’homme avait l’avantage d’être rompu aux plateaux TV et à la communication. L’autre avantage serait de le piloter et de le contrôler plus aisément sans prendre le risque d’un revirement soudain (avec une politique de rapprochement de la Russie). L’électorat ukrainien, inquiet pour l’avenir, lassé des désastres du Maïdan, de l’effondrement de l’Ukraine et de l’appauvrissement visible du pays, tomba les deux pieds dans le panneau. Zelensky écrasa tous ses adversaires avec 30,24 % des voix, 1er du premier tour, laissant le président 15 points derrière. Au second tour la déculottée de Porochenko fut mémorable, Zelensky l’emportant avec 73,22 % des voix. Le tour était joué (c’est le cas de le dire !). Le raz de marée fut confirmé avec l’élection législative de la Rada, Serviteurs du Peuple (et leurs alliés) remportant 254 des 450 sièges de l’assemblée.

Le suppositoire Zelensky et ses effets placebo incertains. Son élection fut vécue en Ukraine comme celle de Macron en France. La différence principale étant la fameuse guerre du Donbass. Chez les extrémistes bandéristes l’enthousiasme ne fut pas au rendez-vous. Il était en effet hors de question pour eux de traiter avec les Républicains du Donbass. Après 5 années de guerre, les vétérans et extrémistes ukrainiens voyaient d’un très mauvais œil l’idée d’abandonner par des traités à la fois la Crimée et le Donbass. Ils déclenchèrent alors de nombreuses manifestations dans tout le pays. Le bras de fer fut toutefois inutile car l’idée de la paix n’avait été lancée que pour rallier un large électorat. Il n’était pas question pour les Anglo-saxons, financiers et véritables maîtres en Ukraine de laisser cette guerre se terminer par une paix de compromis. Les Russes ethniques furent les vrais dindons de la farce, leurs espoirs furent jetés aux orties et les réponses du gouvernement furent l’intensification d’une ukrainisation du pays. Quelques temps après, sur les recommandations américaines, Zelensky lâcha même son ancien mentor, l’oligarque mafieux Igor Kolomoïsky (dès 2020), puis mit au placard le puissant Ministre de l’Intérieur Arsen Avakov (2021). Avant et après l’opération spéciale russe, 12 partis avaient été interdits, une partie des syndicats également, des purges faites dans les assemblées politiques et l’appareil administratif et de direction du pays. Pour achever le travail un grand nombre de médias de toutes natures, furent aussi liquidés et interdits. Le gros de l’idéologie affichée fut imposée par les Occidentaux (sous le nom de social-libéralisme) : 1) adhésion à l’Union Européenne, 2) adhésion à l’OTAN, 3) chants des sirènes persistants de la « démocratie », 4) idéologie du Genre et LGBT. Dans le même temps une politique de destruction de l’influence religieuse du Patriarcat de Moscou fut parachevée. En réalité, l’élection présidentielle ukrainienne avait conduit le pays tout droit vers une confrontation directe et majeure avec la Russie. Cette dernière ayant finalement tirée l’épée du fourreau (24 février 2022), la réponse fut une bandérisation accélérée du pays avec une politique de répressions qui n’avait pas été vue en Europe depuis les régimes totalitaires des années 20 et 30.

Le petit dictionnaire des « têtes nouvelles » du Parti Serviteurs du Peuple. Comme à mon habitude je vous soumets en fin d’article un mini dictionnaire des principaux personnages peuplant le parti présidentiel de Zelensky. Beaucoup d’entre eux n’étaient pas connu du grand public, beaucoup d’autres furent formés par les USA, des pays occidentaux. Enfin d’autres venaient du milieu du show-business, du sport ou de la culture selon le profil que j’ai dénommé « du député plante verte ». Ils furent présentés comme des gens nouveaux et honnêtes, souvent montrés comme des partisans d’une lutte dynamique contre la corruption. Certains furent débarqués en route proposant justement des idées honnêtes, mais non compatibles avec les projets américains pour l’Ukraine. D’autres étaient des seconds couteaux ou des assistants parlementaires. Une fois la lecture des biographies achevée, vous verrez certainement plus clair sur la nature des cadres du parti présidentiel et encore une fois un copié collé de la méthode française macroniste (du moins au départ). Je finirais en disant que la parité homme/femme fut aussi un grand standard de l’élection législative de 2019. Pour l’atteindre Serviteurs du Peuple recruta large, des gens attirés par le pouvoir, d’autres profondément honnêtes (trop pour l’objectif !), et avec une préférence pour les personnes suffisamment zélés mais pas trop, et malléables. Un autre fait intéressant est l’origine géographique des cadres du parti. Ces hommes et femmes sont massivement de la région de Kiev, on ne trouve presque aucun personnage venant de l’Ouest bandériste (et pour cause !), et peu de gens venant des autres régions de l’Ukraine. Dernier constat, il est clair également que Serviteurs du Peuple a été constitué de nombreux militants et cadres du Parti OUDAR de Vitali Klitschko (comment faire du neuf avec de vieilles casseroles !)

Sergeï Babak (31 juillet 1978-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures à Édimbourg en Écosse en finance, puis à Kiev en gestion des affaires, en droit, en sciences et techniques, psychologie et sciences économiques (multi diplômé). Il devînt vite directeur du département de l’entreprenariat et de l’investissement de l’Union ukrainienne des Industriels et Entrepreneurs (1999-2002), puis secrétaire-général adjoint du Comité national de la Chambre de Commerce internationale (2002-2008). Il cumula ensuite divers postes dans le milieu universitaire. Il s’engagea en politique en rejoignant le Parti Serviteurs du Peuple (2019), participa à la campagne présidentielle de Zelensky dans son État-major et se présenta à la Rada d’Ukraine. Il fut élu. Il se ridiculisa en commentant les salaires des professeurs d’université, faisant une erreur de calcul de plus de 20 milliards de dollars. On observe ici le même phénomène qui éclaboussa des politiciens de l’équipe du président Macron en France. L’affaire fut largement commentée et diffusée dans les médias ukrainiens. Il fut dénoncé comme ayant plagié des pans entiers de sa thèse de doctorat (2019). Vérifications faites ceci fut avéré et il fut désigné par les médias ukrainiens comme « le copieur de l’année en Ukraine (2019). L’affaire traîna toutefois en longueur, il tenta de nier, mais après une procédure dont seule l’Ukraine a le secret, le Ministère de l’Éducation et des Sciences d’Ukraine lui retira son titre de doctorat (29 mai 2023). En pleine guerre, le fait passa quasiment inaperçu. Notons que le plagiat parmi les politiciens et auteurs français est aussi un fléau.

Ivan Bakanov (1975-), originaire de Krivoï-Rog, il était un ami d’enfance de Zelensky. Il fit des études supérieures en économie (diplômé, 1997), et devînt un homme d’affaires. Il se lança dans la commercialisation d’installations hydroélectriques dans tout le pays. Il prit illégalement le contrôle de plusieurs centrales électriques par la corruption, et fut attaqué en justice pour ce fait (2011). Il fut aussi accusée d’avoir à cette occasion vidé quelques caisses des centrales pour un montant estimé à 3,8 millions de dollars US.Très lié à la police politique d’Ukraine (SBU), l’affaire fut finalement étouffée et il continua son bout de chemin. Il rejoignit Zelensky dans son studio de productions cinématographiques et télévisées (Kvartal 95), dont il devînt le directeur (2013). Il devînt le premier président du Parti Serviteurs du Peuple (décembre 2017-mai 2019) et dirigea la campagne politique du futur président. Zelensky le nomma vice-président de la police politique d’Ukraine (SBU, 22 mai 2019), afin de garder un contrôle total sur cette entité tentaculaire et aux pouvoirs énormes en Ukraine. Il fut parachuté au grade de lieutenant pour pouvoir justifier sa direction, mais ce fait déclencha une manifestation de plus de 10 000 vétérans de la zone ATO et du SBU qui crièrent au scandale, en vain (fin mai 2019). Il fut bientôt nommé à sa tête et sa nomination fut approuvée par la Rada de toute façon contrôlée par le parti (août 2019). Une timide tentative fut faite par le Bureau National de la lutte contre la corruption, suite à une plainte contre lui, de lui demander des comptes sur différentes suspicion de délits. Le bureau enterra vite la plainte suite à des ordres… venus d’en haut. Il fut également nommé membre du Conseil supérieur de la Magistrature (malgré son absence de compétences en 2022, l’on vit cela aussi dans le système Macron). Sa nomination à la tête du SBU avait été critiquée et surtout contestée par l’opposition, l’homme n’ayant là encore aucune compétence adéquate, et pire n’ayant pas passé par une procédure légale pour être installé dans ce siège. Il fut aussi placé, fait comique, à la tête de la lutte contre la corruption, mais fut bientôt dénoncé comme étant à la tête d’une entreprise installée en Espagne (depuis 2015, poste non déclaré par lui), ce qui était interdit pour les fonctionnaires ukrainiens occupants de telles fonctions (mai 2020). Pour des raisons jusqu’alors inconnues, il fut finalement suspendu de ses fonctions de chef du SBU par décret présidentiel (17 juillet 2022). Son éviction fut commentée en Ukraine par le fait que le SBU, selon les propos de Zelensky « était peuplé de traîtres ». Plus tard il fut dénoncé par une députée de la Rada (Mariana Bezougla) et par l’ancien chef des services de renseignement à l’étranger, Valery Kondratiouk, d’avoir laissé le SBU se faire infiltrer par les services russes (février 2023). Il se recycla bientôt rentier (avril 2023) et comme avocat (juin).

Jean-Vincent Beleniouk (24 janvier 1991-), né à Kiev, de mère ukrainienne et de père rwandais. Il devînt un sportif accompli et pratiqua la lutte gréco-romaine. Il fit des études supérieures en gestion mais aussi en éducation physique. Il fut employé par le club CSKA de Kiev. Il cumula des quantités de titres, 2e au championnat d’Europe cadets (2007), 3e (2008), 2e au championnat du monde junior (2010), 3e (2011), champion des Universiades en Ukraine (2013), champion du Monde et d’Europe à plusieurs reprises, champion olympique (médaille d’argent 2016, médaille d’or 2020), champion des Jeux européens (médaille d’argent 2015 et 2019). Sur 57 combats en compétitions internationales, il n’en a perdu que 6. Il devînt entraîneur de l’équipe d’Ukraine, primé comme le meilleur entraîneur d’Ukraine (2014). Il semble qu’il est effectué son service militaire, étant lieutenant dans la réserve et déclara qu’il ambitionnait de devenir général (2017). Il fit une première déclaration politique en dédiant l’une de ses médailles à Vitali Klitschko (2018), alors maire de Kiev et célèbre pour son parti Alliance démocratique, européiste et atlantiste. Il fut contacté par le Parti Serviteurs du Peuple, et s’encarta, puis fut poussé à participer aux élections législatives de la Rada (2019). Il fut élu et devînt une caution pour l’Ukraine et Zelensky d’une Ukraine tolérante et antonyme de l’Ukraine bandériste. Il fut nommé dans la commission de la jeunesse et des sports à la Rada. La Russie le coucha sur une liste de citoyens sanctionnés et interdits de séjour dans la Fédération, suite à des déclarations russophobes et sans équivoque (7 décembre 2020). Il se porta candidat pour intégrer le Comité national olympique (31 octobre 2022) et fut élu. Il fut plusieurs fois médaillés, par Porochenko (2013 et 2016), et par Zelensky (2019 et 2021). Malgré son désir de devenir général et son jeune âge, il n’a pas eu le courage de rejoindre les forces armées et végète depuis le début de l’opération spéciale à Kiev. Il annonça quitter le Comité national olympique suite à une différent avec son président (janvier 2023).

Andreï Bobliakh (5 mars 1985-), né dans la région de Vilnius, Lituanie, d’une famille ukrainienne qui revînt dans la région de Rovno (1987). Il fit des études supérieures en mathématiques. Il travailla dans l’événementiel, organisateur de fêtes, mariages, baptêmes, événements corporatifs. C’est de là qu’il passa dans le show-business et fit la connaissance de Zelensky. Il travailla dans divers studios et projets télévisés, s’orientant comme humoriste (comme Zelensky). Il s’engagea tôt en politique, élu conseiller adjoint au Conseil régional de Rovno, puis se présentant aux élections législatives de la Rada d’Ukraine (2012), le Parti socialiste d’Ukraine. Il ne fut pas élu et remarquons que ce parti fut finalement interdit en Ukraine (20 mars 2022, 12e formation politique à être interdite dans le pays pour des suspicions de liens avec l’Ukraine). Le parti avait une ligne hostile à l’UE, russophile et se placer au centre-gauche (social-démocratie). Il retourna à ses activités télévisées et fut contacté pour rejoindre le Parti Serviteurs du Peuple. Il se présenta aux élections législatives sous cette étiquette (2019), et fut élu à Poltava (où il vivait depuis quelques années). Il fut dénoncé comme étant une créature (comme Zelensky), de l’oligarque mafieux Igor Kolomoisky. Il fut placé par la Russie sur une liste de personnes sanctionnées (7 décembre 2020). N’ayant aucune compétence utile véritablement à son pays, c’est l’archétype du député « plante verte », appelé dans le cercle intime de Zelensky pour faire nombre et occuper un siège et des fonctions à des fins de contrôle. L’homme est essentiellement une voix de plus dans l’hémicycle. Il n’a proposé aucun projet de loi depuis son élection et brille par un absentéisme récurrent (son niveau de responsabilité est défini par un portail ukrainien comme l’un des plus faibles de la Rada, 11 %). Son insignifiance est telle qu’il n’a pas fait l’objet d’articles de presse ou quasiment depuis son élection.

Alexandre Doubinsky (18 avril 1981-), il fit des études supérieures dans diverses spécialités (dont Polytechnique), puis devînt journaliste, spécialiste en économie (2004-2009). Il fut ensuite employé par divers médias avec des tribunes libres (2009-?), puis passa à la télévision (2010). Il monta alors en puissance, devenant présentateur de plusieurs émissions (2014-?), dans un média contrôlé par Igor Kolomoisky. C’est là qu’il fit la connaissance de Zelensky dans le monde du Show-business. Il lança aussi une chaîne YouTube (2017). Il défendit Igor Kolomoisky qui avait lancé sa carrière, dans ses émissions télévisées, s’attaquant au Président Porochenko et vantant les talents du candidat Zelensky (mars 2019). Il se fit remarquer durant toute la campagne pour des déclarations assassines qui firent parfois scandales par leur violence (il parla de gazer Porochenko et son équipe gouvernementale par exemple). Il accusa également le Président d’être impliqué dans un groupe mafieux de Moldavie et de l’assassinat de son frère. Porochenko l’attaqua alors en justice. Il rejoignit le Parti Serviteurs du Peuple, chef du parti pour la ville de Kiev, et fut poussé par Zelensky à participer aux élections législatives de la Rada (été 2019). Il fut élu et rejoignit d’autres créatures du président du show-business, un « des députés plantes vertes », manipulables et le doigt sur la couture du pantalon.Toutefois, il fut vite accusé de corruption et fausses déclarations fiscales (fin 2019), et une enquête des services fiscaux fut lancée contre lui. Elle traîna en longueur émaillée de différents petits scandales (2020). Il fut aussi dénoncé comme étant une créature de l’oligarque mafieux Igor Kolomoisky (2021), et fut sanctionné par les USA (dans l’opération de chasse des actifs cachés par l’oligarque notamment aux USA, 11 janvier). Il fut toutefois accusé « d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2020, membre d’un réseau d’influence étrangère lié à la Russie » (une accusation évidemment totalement ridicule). Il vit ensuite sa chaîne YouTube bloquée (28 janvier). Zelensky fut contraint de lâcher son ancien protecteur, aussi Doubinsky fut également une victime collatérale. Il fut exclu de la faction du parti à la Rada pour causes de sanctions américaines (1er février). Peu de temps après, il fut aussi déposé de son poste de chef du parti pour la région de la ville de Kiev (14 mars), puis carrément exclu du parti (15 mars). La raison donné était : « pour violation de la charte et pour désobéissance aux organes directeurs du parti ». En réalité il était désigné comme l’un des chefs de file « du groupe d’influence Kolomoisky à la Rada ». Totalement isolé, il végéta un moment dans la Rada, jusqu’à que la police politique ukrainienne, le SBU lance une perquisition chez lui (3 août 2023). Il s’était en effet rendu à l’étranger pour accompagner son père « pour un traitement », et fut suspecté d’avoir favorisé la fuite de son frère d’Ukraine, et d’user de stratagème pour quitter lui-même le pays (3 novembre). Il fut de nouveau perquisitionné et fut condamné à une assignation à domicile avec bracelet électronique (6 novembre). Le SBU l’accusa ensuite de trahison et d’être un possible agent de la Russie sous le nom de code de Pinocchio (13 novembre), et de « participation à une organisation criminelle ». Le lendemain, il fut arrêté et mise en détention préventive (14 novembre), puis les biens de sa mère et de son ex-femme furent confisqués en plus des siens, par l’État ukrainien (23 novembre). Après une plainte de ses avocats, des médecins confirmèrent qu’il avait été battu et torturé par le SBU (corps couvert d’hématomes, deux côtes cassées, 2 décembre). Le SBU publia des certificats réfutant ces accusations, et il fut maintenu en détention préventive (27 décembre). Le lendemain, les médias ukrainiens affirmèrent que la Russie préparait des fausses nouvelles sur son affaire judiciaire… afin de discréditer l’Ukraine et de compliquer son adhésion à l’UE et l’OTAN (28 décembre). Le bureau du procureur général d’Ukraine annonça qu’il serait jugé pour falsification de documents afin de pouvoir voyager à l’étranger (9 janvier). Il fit une demande de mise en liberté, qui lui fut refusé, sa tentation préventive fut prolongée au moins jusqu’au 12 janvier 2024 (7 décembre). Le feuilleton en est là…

Artëm Fedetsky (26 avril 1985-), originaire de la région de Volhynie, il fit tardivement des études supérieures en marketing, puis en sciences de l’éducation (2018). Il fit en effet une carrière de footballeur, d’abord en junior à Loutsk, il joua ensuite pour divers clubs. Il fit notamment sensation au Shakhtar de Donetsk (2002-2006), puis au FC Kharkov (2006-2007). Il retourna dans le club de Donetsk (2008-2012), et remporta la coupe de l’UEFA avec l’équipe (2008-2009). Il passa ensuite dans un club de Lvov en location pour deux ans (2012), mais fut renvoyé au club de Donetsk, puis vendu au club Dnipro (Dniepropetrovsk, août 2012, pour un contra de 4 ans). Son contrat étant arrivé à terme, il fut recruté par le club allemand de Darmstadt. Le club Dnipro étant possédé par l’oligarque mafieux Igor Kolomoisky, il fut mis en difficulté par le conflit politique et le bras de fer de l’oligarque avec le Président Porochenko. C’est la raison pour laquelle Fedetsky fila en Allemagne. Il en brilla pas et retourna en Ukraine, recruté par un club de Lvov (2017-2019). Par l’intermédiaire de son ancien patron, Kolomoisky, il se présenta pour le Parti Serviteurs du Peuple à la Rada d’Ukraine (2019). Officiellement il était « sans parti », mais sa candidature paraissait de toute façon absurde et non avenue, même les électeurs ne s’y trompèrent pas, il ne fut pas élu. S’il avait été, il aurait été un « député plante verte », votant selon des ordres donnés à plus haut niveau. Sa carrière professionnelle se termina dans la saison 2020-2021. Jouant sur sa popularité l’homme est plus occupé à tenter de vendre des chaussures via la marque Adidas (2022-2023).

Mikhaïl Fedorov (21 janvier 1991-), originaire de Zaporojie, il fit des études supérieures en sociologie, puis l’équivalent de l’ENA en Ukraine. Il fut également diplômé de l’école supérieure des représentants de l’OTAN en Ukraine… et reçut une bourse de l’OSCE. Il fut élu « maire-étudiant » de la ville de Zaporojie (2012), et déjà repéré depuis longtemps par les Américains entama une carrière politique. Il lança une entreprise privée de promotions et publicité sur les réseaux sociaux (2015-2019), et fut l’un des supports du Maïdan dans la ville de Zaporojie (sur le Dniepr, ville qui était partagée entre les deux mondes, russe et ukrainien). Il se présenta sans succès aux élections de la Rada (2014), puis entra au Parti Serviteurs du Peuple, dont il devînt l’un des membres de l’équipe de campagne de Zelensky (2019). Jeune, inconnu, la sauce Macron vu en France fut appliqué. Dès son élection Zelensky le nomma conseiller du président pour les questions numériques (21 mai). Il se présenta aux élections législatives de la Rada, et fut élu (août), puis fut carrément nommé Vice Ministre de la Transformation numérique (29 août), avec pour ambition de faire de l’Ukraine un pays où les services publics seraient à 100 % numériques avant l’année 2024. Ce fut lui qui fut derrière les accords trouvés avec Ilon Musk et la mise à disposition de Starlink à l’Ukraine. Il fut aussi à l’origine d’un blocus numérique de la Russie, visant les entreprises ukrainiennes (avant le Maïdan, la Russie était le 2e partenaire de l’Ukraine). En effet, il était question de forcer les entreprises privées à cesser leurs relations et coopération, ou travail (dans les deux pays souvent). La pression obligea toutefois seulement 15 % desdites entreprises à quitter le marché russe. Il lança également une armée « numérique », selon la propagande de 250 000 volontaires dans le monde, s’occupant selon lui de ralentir la Russie, entre autre par des hacks. Cette stratégique aurait dû provoquer l’effondrement de la Russie en quelques mois. L’écroulement n’eut pas lieu,et les Ukrainiens trouvèrent à qui parler au niveau des attaques numériques des Russes ! Il lança aussi un chatbot pouvant permettre aux Ukrainiens de signaler les positions russes, « les crimes de guerre », mais surtout « les collaborateurs (comprendre les Russes ethniques de la résistance). A ce titre Fedorov est donc un criminel de guerre, cette application a participé à l’assassinat de nombreux civils ukrainiens par… les Ukrainiens, arrestations du SBU, dénonciations de masse, etc. C’est aussi sous son égide que l’intelligence artificielle a été utilisée par les Ukrainiens pour identifier des soldats russes tués, puis contacter les familles… en tentant de les inciter à se rebeller (selon les Ukrainiens 300 cas).

Andreï Gerous (18 mars 1982-), originaire de Volhynie, d’une famille de modestes mineurs, il fit des études supérieures en économie, puis vînt en France pour étudier à Grenoble, puis à Londres. Il travailla ensuite comme cadre supérieur et analyste pour le groupe Galnaftogaz (2003-2007), puis pour un le groupe d’investissement Concorde Capital, une banque d’investissement ukrainienne (2007-2014). Ayant soutenu la révolution américaine du Maïdan, il fut nommé membre de la Commission nationale de la réglementation de l’énergie et des services publics (2014-2015). Suite à cette entrée en matière, il fut candidat au Conseil municipal de Lvov dans le parti Auto-Assistance (parti européiste et atlantiste, 1 seul député à la Rada actuellement, 9 dans le Conseil municipal de Kiev). Il déménagea à Kiev et fut président de l’Association des consommateurs d’énergie (2017), et s’encarta au Parti Serviteurs du Peuple, dont il fut l’un des cadres de l’équipe de campagne de Zelensky (2019). Il fut élu à la Rada d’Ukraine et fut nommé à la commission pour l’énergie (29 août). Il fut très vite mis en difficulté pour avoir reçu un énorme pot de vin venu de Russie pour l’ouverture d’importations venus de ce pays (septembre). Il fut aussi dénoncé comme étant une créature de l’oligarque mafieux Igor Kolomoisky. Il provoqua un autre scandale en se battant avec Liashko, le célèbre chef du Parti Radical d’Ukraine, bandériste et russophobe patenté (6 novembre). L’incident se déroula dans l’aéroport de Borispol, avec coups et de nombreuses insultes de part et d’autre. Un de ses projets de loi qui prévoyait d’importer ses ressources énergétiques de Russie (car moins chères), fut contré par la Rada (octobre). La réaction fut immédiate, la police politique d’Ukraine le SBU, lança une procédure contre lui et le NABU, la police financière ouvrit une enquête pour « engager des poursuites pénales contre lui pour une éventuelle trahison et un abus de pouvoir » (5 décembre). Cet arrêt des importations provoqua une crise de l’énergie et les achats reprirent en Russie (avril 2020). L’affaire provoqua son impopularité dans l’opinion publique, une pétition des ouvriers de l’industrie minière demanda son limogeage (8 mai). Il fut aussi dénoncé comme étant l’un des députés de son parti parmi les plus fortunés (environ 1 million d’euros). Il poursuivit ses négociations pour l’achat d’électricité en Biélorussie (juillet), mais fut attaqué notamment par le Ministère des AE d’Ukraine et par de nombreux médias. Le bureau du Procureur général d’Ukraine lança alors contre lui une procédure pénale pour des faits de corruption et d’abus de pouvoir (juillet 2020). Il réussit à parer les coups sans doute avec le soutien du Président Zelensky et il est resté finalement en fonction dans la Rada jusqu’à ce jour disparaissant passablement des radars médiatiques.

Danilo Getmantsev (26 avril 1978-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures en droit. Il entra comme assistant dans une université de la capitale (2000-2006), puis fut professeur-adjoint en droit constitutionnel et administratif et droit financier (2007-2013). Ayant soutenu son doctorat (2012), il fut nommé professeur au département du droit financier (2013-?). Il devînt assistant parlementaire d’un député du Parti des Régions (2012-2014), Vladimir Sivkovitch qui prit la fuite en Russie au moment du Maïdan, accusé d’être pro-russe. Pendant toute cette période, il fut aussi un consultant et conseiller de diverses sociétés en Ukraine, notamment des compagnies aériennes de transport de fret. Il ne se manifesta pas au moment du Maïdan, qu’il désapprouvait probablement, et resta discret. Il fut candidat à un poste de Juge à la Cour administrative de cassation (décembre 2016), et ne réussit pas le concours, sans parler du fait qu’il n’avait pas d’appui politique. Il s’encarta ensuite au Parti Serviteurs du Peuple, et fut candidat pour les législatives de la Rada d’Ukraine (2019). Il affirma dans sa candidature qu’il était favorable au réapprovisionnement en eau de la Crimée, laissant entendre qu’il était aussi favorable à des négociations avec les insurgés du Donbass. Sa présence dans le parti laissait entendre que Zelensky était aussi clairement sur cette voie politique, afin de siphonner les voix des nombreux Russes ethniques dans le centre et l’Est de l’Ukraine. Il fut élu et nommé Président du Comité des Finances, de la politique fiscale et douanière. Il fit voté une loi pour obliger Google, Facebook et YouTube à payer des taxes en Ukraine (19 décembre), et tenta de faire passer d’autres lois sur la fiscalité. Devenu suspect, il fut vite attaqué par la presse, l’accusant d’abord d’avoir une entreprise en Crimée et de payer des impôts en Russie (puis finalement trois). Ses parents qui géraient cette affaire de tourisme furent également dénoncés et attaqués nommément par la presse, la société étant en fait enregistrée à Chypre au nom de sa mère (la presse ukrainienne affirma que la société avait aussi des actifs en France). Il fut ensuite accusé d’avoir travaillé pour diverses entreprises étrangères enregistrées au Royaume-Uni, et d’avoir trempé dans une énorme escroquerie et corruption autour de contrats pour l’entretien et la construction de route en Ukraine (faits qui lui sont reprochés pour l’année 2012). . L’un de ses employeurs fut dénoncé comme ayant fui en Russie après le Maïdan de 2014, bis répétita de son ancien député. Dès lors un fleuve d’accusations furent lancées et parfois imaginées par la presse ukrainienne, liens imaginaires avec le FSB, la Russie, cherchant à le lier à des entreprises russes par lesquelles il avait été employé comme conseiller juridique indépendant, etc. Une enquête fut alors diligentée par la police politique du SBU qui toutefois traîna en longueur. Il osa déclarer que la fermeture et l’interdiction des médias « pro-russes » en Ukraine était une erreur et que les « chaînes russes deviendront encore plus populaires » (2021). Il tenta ensuite vainement de défendre Medvedtchouk qui était accusé à l’époque « de financement du terrorisme ». Il demanda que les preuves en soient données, le silence fut la seule réponse. Il fut par la suite dénoncé comme ayant pris des positions favorables envers la Biélorussie au moment de la tentative américaine de Maïdan dans ce pays (2020-2021). Après l’opération spéciale russe, une pétition fut envoyée au Président Zelensky pour qu’il soit démis de ses fonctions dans la Commission sur les finances, la politique fiscale et douanière (printemps 2022). De célèbres entrepreneurs et dirigeants d’entreprise signèrent la pétition le rendant responsable par ses lois de réforme de leurs déboires financières et du refus d’investisseurs étrangers de venir en Ukraine. Il fut dénoncé par une journaliste ukrainienne comme étant « un agent de la Russie » et ressortant son travail d’assistant parlementaire pour un député du Parti des Régions (février 2023). Le SBU déclara qu’il était suspect de déclarations ambiguës pro-russes, de pouvoir être activé comme agent russe (toujours via son député), suspecté de « sabotage fiscal » et de faire voter des lois contraires aux intérêts de l’Ukraine. Il fut aussi accusé de regarder des médias interdits en Ukraine et des groupes sur Telegram également interdits… Courageusement, il affirma que les sanctions contre la Russie étaient inefficaces et condamna la destruction de la culture russe en Ukraine. Il attaqua même l’Institut ukrainien de la Mémoire nationale comme honorant le nazisme et demanda qu’au moins son budget ne soit pas augmenté. Il dénonça aussi les attaques contre la langue russe et l’imposition de langue ukrainienne. Il s’opposa dans la Rada à la reconnaissance du Maïdan comme un événement historique majeur pour l’Ukraine (création d’une idéologie et d’un mythe que personne ne pourrait plus critiquer). Il vota même contre la loi qui fut adoptée. Il fut alors couché sur la fameuse « liste kill » Mirotvorets (septembre 2023), qui en Ukraine le désigne comme futur assassiné. Malgré cela, il n’a jamais cessé d’être actif jusqu’à ce jour et de commenter, notamment à propos de la fiscalité et de l’économie, l’actualité en Ukraine (blog OBOZ.UA).

Roman Grishouk (27 août 1989-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures de médecine et d’ingénieur qu’il ne termina pas. Toutefois, durant ses études il fonda un studio dans l’espoir de faire de la télévision. Il fut ensuite recruté pour des petits rôles dans le studio de Zelensky et son épouse, Kvartal 95. Son studio dénommé Mamakhikhotala fut développé en commun avec d’autres acteurs, il était spécialisé dans la production d’émissions humoristiques. Cependant le studio tourna d’autres productions, des films et des séries. Grishouk devînt le directeur du studio (2014-2020), ce qui lança sa carrière dans les sommets du show-business. Il fut couché par le magazine américain Forbes (2015), dans le top 30 des Ukrainiens ayant réussi dans la vie avant leur trentième anniversaire. Il fut contacté par Zelensky pour rejoindre le Parti Serviteurs du Peuple et fut candidat à la Rada d’Ukraine (2019). Il fut élu et devînt l’un « des députés plantes vertes » du parti. Il s’engagea publiquement dans la lutte pour la protection des animaux (décembre), et prit des positions de protections dans le domaine de l’urbanisme (2020). Il fut l’un des créateurs d’un projet de propagande, proposant des bourses aux étudiants des zones insurgées du Donbass, ou de la Crimée, pour tenter de les attirer en Ukraine. Le projet fut évidemment un échec. Il travailla sur un projet délirant pour que le monopole d’État « de l’agence spatiale ukrainienne » soit levé. L’agence issue du savoir soviétique lança effectivement quelques fusées, quelques satellites et développait quelques autres projets en utilisant des plateformes de lancements… en Russie, au Kazakhstan et au Brésil. L’unique cosmonaute ukrainien fit un vol spatial en 1997… avec la NASA. C’est toutefois cette agence qui tente de mettre au point un missile stratégique à longue portée dans l’espoir de l’utiliser contre la Russie.

Galina Iantchenko (29 avril 1988-), originaire de Jytomyr, elle fit des études supérieures en obtenant une bourse américaine et entra dans le programme Futur Leaders Exchange, et passa une année d’étude au Texas, USA. Elle étudia en Ukraine la sociologie et le droit (deux diplômes supérieurs). Elle travailla ensuite dans un bureau privé de marketing, et participa à de nombreux projets et conférences politiques et sociales, comme l’Université d’été YES, pour les « les jeunes politiciens de l’Ukraine et de l’Europe » (2008). La même année elle s’encarta dans le parti Alliance Démocratique, le parti de Vitali Klitschko, parti européiste, atlantiste. Elle fut une émeutière du Maïdan (hiver 2013-2014), ayant des amis dans les compagnies d’autodéfense et en profita pour se lancer en politique. Elle fut élu député dans le Conseil municipal de Kiev (2014-2015), et mena une lutte tenace contre la corruption, cherchant même à faire abolir l’immunité parlementaire dans le cas de corruption (2017). Elle fut nommée à la tête de l’administration de lutte anticorruption (2018, le pays ayant besoin d’une telle organisation tellement il est corrompu). Elle entra dans le parti Serviteur des Peuples, et fut dans l’équipe de la campagne électorale de Zelensky (2019). Elle se présenta à la Rada d’Ukraine et fut élue, devenant vice-présidente du Comité anticorruption de la Rada (qui elle aussi a besoin d’un tel organisme en son sein !). Elle fut aussi nommée coprésidente du groupe de la Rada des relations avec l’Allemagne, et vice-présidente de la faction de son parti dans la Rada. Elle monta encore en puissance, devenant l’une des femmes les plus puissantes d’Ukraine, en était nommée vice-présidente du Conseil de surveillance de l’agence gouvernementale UkraineInvest. Dans l’euphorie générale, elle obtînt effectivement une loi pour faire lever l’autorité parlementaire des députés (décembre 2019), mais la loi fut ensuite utilisée pour s’attaquer à l’opposition à Zelensky et aux députés suspectés d’être des pro-russes (après l’opération spéciale 2022). Elle prit encore du pouvoir en étant nommé secrétaire du Conseil national d’investissement (2021). A cette date la masse de mandats qu’elle occupait ne pouvait de toute façon être rempli normalement. Cette agent des USA, jeune, nouvelle tête politique fut poussée comme on le vit aussi en France sous la version française (Macron). Elle fut un rouage important de la négociation d’exportations de produits alimentaires ukrainiens sans les barrières douanières, dans l’idée de supporter la guerre contre la Russie (notamment avec la Pologne, l’Allemagne, la France, les USA). Ce projet permis à des produits alimentaires de l’industrie « sale » et élaborés selon des normes interdites en UE ou en Occident d’entrer en douce sur les marchés occidentaux (2022-2023). Elle entra en conflit avec la présidente du parti Serviteurs du Peuple, une jalousie mortelle et une lutte de pouvoir à mort existant entre les deux femmes. Elle annonça quitter le parti en dénonçant sa rivale, le scandale fit les choux gras de la presse ukrainienne en pleine guerre (19 décembre 2022). Ce coup d’éclat a aussi l’avantage de la placer comme une alternative possible à Zelensky. Elle est en effet connue pour son amour immodéré et sans limite du pouvoir. Pour continuer de la préparer à un futur plus ambitieux, les USA lui ont accordé une nouvelle bourse dans le programme américain Fisher Family Summer Fellows on Democracy and Development Program Stanford (2023). Il se pourrait bien que les USA aient des projets pour elle, le pays n’ayant jamais été dirigé par une femme. Elle possède d’ailleurs toutes « les qualités requises », européiste, atlantiste, Young Leader, ambitieuse, une réputation d’incorruptible et la plus importante : formée et manipulée par les USA.

Elizaveta Iasko (17 octobre 1990-), originaire de Kiev, elle fit des études supérieures en philosophie (2008-2012), puis en sciences politiques (2012-2014). Elle fut envoyée à Moscou dans un échange universitaire et étudia à l’Université Lomonossov (2013-2014). Elle étudia ensuite au Royaume-Uni à l’Université d’Oxford (2016-2017), et fut présidente de la communauté ukrainienne de l’université. Elle s’engagea dans divers projets d’étudiants ukrainiens pour l’élaboration de réformes en Ukraine et soutînt le Maïdan américain (2013-2014). Selon la légende elle aurait joué du piano dans les rues durant les émeutes de la Révolution (« sur les barricades » selon les Ukrainiens). Elle travailla ensuite dans l’agence de communication CFC consulting (2014-2016), travaillant pour l’équipe présidentielle de Porochenko. Elle lança divers événements culturels et de propagande ukrainienne à travers le monde (notamment aux Pays-Bas), et dirigea un projet pour la délégation ukrainienne auprès de l’ONU (UN Hundred, 2014-2015). Elle devînt fonctionnaire au Ministère de la Culture… du Royaume-Uni (2017), et rentra ensuite en Ukraine. Elle lança le projet Yellow Blue Strategy, une organisation devant promouvoir des actions culturelles, politiques et de propagande. Elle fut aussi la productrice du film ukrainien de propagande Crimée le sale secret de la Russie et une série de documentaires historiques sur le KGB, qui furent vendus aux télévisions européennes (dont ARTE). Le but n’était pas de faire œuvre d’historienne, mais de salir l’image de la Russie (2017-2018). Elle lança ensuite un label de musique et donna de nombreuses conférences en Ukraine sur le thème de la « diplomatie culturelle » (comprendre propagande culturelle) et les communications stratégiques de l’Ukraine. Elle s’encarta au Parti Serviteurs du Peuple et se présenta aux législatives, et fut élue (21 juillet 2019). Elle devînt membre de diverses commissions ou associations, notamment présidente de l’association Happy Ukraine « pour une société heureuse en Ukraine ». Elle fut élue présidente de la délégation permanente de la Rada auprès du Conseil de l’Europe. Elle refusa d’ailleurs de s’y rendre (automne 2019), la Fédération de Russie qui en avait été exclue en 2014 étant de nouveau invitée. Elle réussit à convaincre la France et l’Allemagne, avec l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Géorgie et l’Ukraine de former un groupe interparlementaire dénommé Baltic+ dans le but « de contrer les tentatives de la Russie de déstabiliser l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et toute l’Europe en général ». Elle porta une demande d’exclusion de la Russie de l’ACPE (2020), demande l’abandon du soutien russe aux républicains du Donbass, l’abandon de la Crimée, « la libération des prisonniers politiques », la mise en œuvre des accords de Minsk (toujours bloqué par l’Ukraine…) et de nouvelles sanctions contre la Russie. Elle se lança alors dans la rencontre de très nombreuses délégations de politiciens européens (janvier 2020) et fut admise à faire un discours dénonçant la Russie comme l’ennemi du droit international et des Droits de l’homme (7 février). Elle soutînt dans le même temps les tentatives de Maïdans en Biélorussie, et fut nommée membre permanente du Comité de surveillance de l’ACPE (janvier 2021). Avec d’autres députés du parti elle contra la proposition qui était faite d’ouvrir des négociations avec les insurgés du Donbass, dénonçant une future reconnaissance des républiques insurgées (2019-2020). Elle qualifia les républicains du Donbass à cette occasion de « terroristes ». Elle élabora un projet de loi qui fut voté sur la non reconnaissance de toutes les élections ou référendums futurs ou passés dans les territoires du Donbass ou de la Crimée et de l’interdiction de détruire les dispositifs privant la Crimée de l’approvisionnement en eau du fleuve du Dniepr (qui avaient été construits sous Porochenko, 2015-2016). Le nombre de projets et actions de communications de propagande auxquels elle a participé pourrait remplir les pages d’un dictionnaire. Elle publia une vidéo où avec Mikhaïl Saakachvili, les deux tourtereaux déclaraient publiquement leur amour (1er octobre 2021), mais le célèbre ex-président géorgien eut la mauvaise idée de rentrer au pays, où il fut jeté en prison (sous le coup d’une condamnation par contumace). L’annonce fit sensation car Saakachvili était toujours officiellement marié à une linguistique néerlandaise qu’il avait rencontré pendant ses études à Strasbourg (1993), et qui lui avait donné deux enfants. Le divorce qui n’avait pas été révélé au grand public, fut annoncé par Iasko provoqua la fureur de l’ex-épouse qui s’insurgea publiquement à son tour. Iasko donna ensuite une interview où elle affirma « je serai bientôt en Géorgie » pour faire libérer son amoureux… le plan échoua ! Elle accoucha d’un enfant de lui (1er juin 2023). Cette aventure et grossesse ont considérablement ralenti l’action politique de la jeune femme, toutefois elle a repris ses tournées occidentales et a fait un discours pour dénoncer les dangers de l’extrême-droite… pour les démocraties et les Droits de l’Homme (27 octobre, au Conseil de l’Europe dans une salle presque vide). Son influence réelle est toutefois presque nulle, notamment en Ukraine, c’est un produit presque virtuel des jeunes leaders, son canal YouTube alimenté régulièrement par des dizaines de vidéos ne comprend que… 522 abonnés. Dans les rangs du parti elle est sans doute le personnage le plus acharné à combattre la Russie et ayant exprimé à de nombreuses reprises sa haine de ce pays et des Russes en général.

Youri Koriavtchenko (26 novembre 1974-), originaire de Dniepropetrovsk, souffrant d’obésité, il fit des études supérieurs d’ingénieur et en économie et travailla dans une centrale de production électrique (1997-2003). Par népotisme, il devînt l’un des acteurs de la société de production de Zelensky, Kvartal 95 (tournant des films et séries entre 2006 et 2019), s’étant installé à Kiev depuis quelques années. Zelensky en fit un directeur administratif du studio. Il s’encarta au Parti Serviteurs du Peuple et fut désigné pour mener la campagne dans la ville de Krivoï Rog (le fief originel de Zelensky). Il fut lui-même élu député à la Rada (2019). Il entra dans la commission de l’assemblée sur les transports et les infrastructures. Il fit scandale en bloquant l’arrivée des pompiers sur le lieu d’un incendie à Odessa, qui se développait dans un collège. Reconnu, il prit la fuite et refusa de donner par la suite des commentaires à la presse. C’est le pur produit de la « créature », appelé par Zelensky pour remplir les rangs, totalement redevable du président et n’ayant finalement aucune compétence vraiment pointue pour ne faire autre chose que de la figuration à l’assemblée. Proposé pour être candidat à la mairie de Krivoï Rog (qui lui aurait fait perdre sa place de député, il refusa préférant garder le siège confortable de la Rada (2020). Son épouse fut épinglée pour un net enrichissement (20 avril 2021), depuis l’élection de son mari. Son chiffre d’affaires passa de 1,5 million de dollars, à 3 (entre 2019 et 2020). Elle était elle-même une employée du studio de production d’un ami personnel de Zelensky, Boris Shefir. Une enquête sur les déclarations de revenus des députés du Parti Serviteurs du Peuple démontra que dans l’année qui suivit leur élection, pas moins de 97 députés achetèrent une nouvelle voiture ou bien immobilier. Il fut bientôt dénoncé comme faisant construire un gros « manoir », pour une somme de 400 000 dollars (260 m²), mais dont la construction avait été déclarée comme un abri de jardin (22 juillet 2021)..

Alexandre Kornienko (12 mai 1984-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures en chimie (2001-2007), puis en Allemagne (2008-2010). Il s’était lancé dans le journalisme, travaillant dans différentes structures touchant la jeunesse (2001-2010), puis organisant des concerts et des festivals souvent politisés (comme La Dernière Barricade, 2006-2008), suite à son soutien et participation au premier Maïdan (hiver 2004-2005). Il devînt aussi conseiller politique cherchant à se lier à de jeunes politiciens de formations nouvelles (2006-2018). Il fonda encore d’autres organisations pour la jeunesse, sous couvert de loisirs, mais relativement politisés, notamment GoCamp pour envoyer des jeunes ukrainiens dans le cadre d’échange linguistique aux USA (2016-2018). Il s’improvisa ensuite coach d’affaires (2010-2019). Il rejoignit le parti Serviteurs du Peuple, et entra dans l’équipe de campagne de Zelensky (novembre 2018). Il fut nommé chef d’État-major de sa campagne et se présenta aux élections législatives de la Rada (2019). Il fut élu et désigné premier vice-président de la faction du parti à la Rada, et devînt président du parti (10 juillet, 10 novembre). Il devînt coprésident du Conseil interparlementaire OTAN-Ukraine, ayant toujours été européiste et atlantiste. Il fut aussi nommé président de la même organisation auprès des pays de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).Il fut accusé par l’industrie cinématographie qui demanda son limogeage (2 décembre), pour user illégalement de son influence pour la nomination d’une créature de Serviteurs du Peuple à la tête du Goskino. Il fit scandale lorsqu’une conversation privée entre lui et un autre député du parti fut révélée au public, où ils commentaient les atours et l’apparence physique d’une députée (23 juin 2020). Il fut élu premier-vice président de la Rada (19 octobre 2021). Il n’a cessé de marteler que l’Ukraine devrait intégrer l’Union européenne et a été l’un des politiciens vendant du rêve à l’électorat ukrainien. Il est l’archétype du young leader, nouvelle tête et inconnu, non atteint par des histoires de corruption, et poussé en avant selon la méthode qui a si bien réussi en France (Macron and the wailers).

Vladislav Krikly (23 novembre 1986-), originaire de Kiev, d’une famille de cadres supérieurs dans la banque, il fit des études supérieures en sciences économiques (2004-2015), et travailla dans le même temps dans divers cabinets privés et banques (2002-2013). Il s’engagea en politique en devenant conseiller du tout puissant Ministre de l’Intérieur Avakov (2014-2015), puis fut directeur du Centre des services du ministère (2015-2019). Cette créature d’Avakov s’encarta au parti Serviteurs du Peuple et se présenta aux élections législatives (2019). Il démissionna au bout de quelques jours (29 août), et fut nommé Ministre des Infrastructures d’Ukraine, puis membre du Conseil national d’investissement (24 décembre). Il fit scandale une première fois lors d’une rencontre prévue avec un homologue du Kazakhstan (novembre 2020), ayant fourni un faux test Covid-19, la réunion fut annulée et jeta un certain froid avec ce pays. Il récidiva en se montra insulta avec la Pologne. Il déchira un accord sur le transport routier et publia un message délirant affirmant « que l’Ukraine avait survécu aux Polonais ». Ce message raciste et insultant fut commenté largement dans les deux pays. Zelensky fit le forcing et l’accord et la rencontre avec la Pologne se déroulèrent comme prévus. Yulia Levochkina sœur d’un député pro-russe fut nommé son adjointe (24 mars 2021), et il semble être entré en conflit avec Zelensky et sa politique. Il présenta sa démission de ministre (14 mai), qui fut acceptée par vote par la Rada (18 mai). Il disparut alors complètement des radars, notons qu’en principe il tomba sous le coup de la mobilisation (2022).

Denis Monastirsky (12 juin 1980-18 janvier 2023), originaire de Brovary, région de Kiev, il fit des études supérieures de droit. Il s’engagea dans une association culturelle « Vers l’Avenir à travers la Culture » devant travailler à la protection du patrimoine avec un public de jeunes russophones (1997). Il devînt vice-président de l’association (2001), puis président (2006). Il devînt conseiller juridique pour une entreprise privée (2000). Il s’engagea en politique précocement et devînt assistant parlementaire d’un député de la Rada d’Ukraine (2003-2003). Il enseigna longuement sa spécialité l’Université de Khmelnitski (2005-2016), puis travailla dans un cabinet international d’avocats, Hillmont Partners, cabinet anglo-saxon installé à Londres, Kiev, Lvov et Odessa (2007-2009), puis pour Global Ties KC, une organisation américaine d’infiltration et de financement de bourses et projets divers installée dans 23 pays (financée elle même par l’USAID). Il reçut lui-même une bourse qui lui permis de se rendre aux USA via le programme Community Connections (fin 2009). Il fut un partisan de la révolution du Maïdan, et monta ensuite doucement en puissance, membre et secrétaire d’une commission permanente pour les appels d’offres de l’État, et du Bureau d’enquête de l’État (2016- ?). Il intégra l’Institut ukrainien du Futur, une autre organisation financée par les USA, et présenta un rapport sur la réforme de la Police Nationale (mars 2017) et d’autres rapports sur des sujets divers (2016-2019). Dans la même période il participa à une formation dispensé via un partenariat entre l’Ukraine et Israël de perfectionnement de la police (août 2018). Il rallia le Parti Serviteurs du Peuple (2019), et se présenta à la Rada étant élu. Il fut nommé Président du Comité sur les questions d’applications des lois (2019-2021), et fut nommé Ministre de l’Intérieur en remplacement du puissant Avakov (16 juillet 2021). Sous ses ordres furent commis de nombreux crimes de guerre surtout après l’opération spéciale russe (février 2022). Ses hommes et la police politique du SBU se livrèrent à d’importantes répressions, assassinats, tortures, arrestations et liquidations de résistants et Russes ethniques en Ukraine. C’est lui qui organisa l’échange de prisonniers de septembre 2022 (215 prisonniers ukrainiens contre un nombre inconnu de Russes, une centaine d’hommes parmi les Ukrainiens étaient des anciens du régiment néonazi Azov). Il fut tué dans le crash d’un hélicoptère du service des secours d’urgence à Brovary, le 18 janvier 2023. L’aéronef s’écrasa près d’une école maternelle et d’habitations civiles. Un total de 16 personnes furent tuées, dont 2 enfants, en sus de 22 blessés. L’Ukraine n’osa pas faire porter le chapeau à la Russie, mais la rumeur publique l’affirma (c’est au contraire l’Ukraine qui organise des campagnes d’assassinats de civils qu’elle considère comme ses ennemis). Son épouse par népotisme était devenue une des cadres du Bureau d’enquête de l’État.

Dmitri Nataloukha (15 septembre 1987-), né à Moscou à la fin de l’équipe soviétique, il fit des études supérieures en économie et étudia à Cambridge, Royaume-Uni (2013-2014). Il fonda par la suite une association des étudiants ukrainiens ayant étudié à l’étranger (plus de 2 000 membres), et la Société ukrainienne de l’Université de Cambridge. Il fut aussi président et co-fondateur du club des diplômés de l’Institut des relations internationales de Kiev où il étudia. Il travailla pour un cabinet de conseils en immobilier et investissement, Spenser And Kauffmann (2007-2009), puis pour un grand cabinet d’avocats à Kiev (2010-2011), et ensuite pour la banque internationale américiane Baker And McKenzie cis Limited (2011-2013). Il travailla pour une ONG d’infiltration britannique, le Democratic Union Project (2014), puis pour le mouvement HIAS, une organisation financée par l’ONU pour promouvoir les Droits de l’Homme (2014-2015), après avoir soutenu la révolution du Maïdan. Il descendit d’ailleurs dans les rues et adapta en ukrainien une chanson de la comédie musicale Les Misérables, qui fut reprise par les manifestants, puis devînt virale sur Internet avec des reprises et vidéos. Il tenta par un travail universitaire en droit international de contester la retour de la Crimée au giron russe (par un référendum déclenché par le parlement autonome). Son travail de Master II fut bien sûr bien accueilli à Kiev… mais faisait de nombreuses entorses au droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes et au Droit international. Remarqué, il fut parachuté dans l’administration régionale d’Odessa (2015-2017). N’ayant pas la fibre du fonctionnaire, il préféra travailler pour une firme anglo-saxonne, Lead/Augury spécialisée dans les communications stratégiques et de crise (2017-2019). Il intégra alors le Parti Serviteurs du Peuple (2019), son épouse Aliona Skroum était députée à la Rada depuis 2014, dans les rangs du Parti Batkivshina (Ioulia Timochenko). Il se présenta aux élections législatives de la Rada et fut élu rejoignant son épouse dans l’assemblée (2019). Il se montra très actif et fut même désigné par le magazine Focus dans le Top 10 «  des députés ukrainiens les plus efficaces », sur des standards toutefois douteux (2021). Il se concentra sur des lois de développements économiques et industriels de l’Ukraine et déclara même dans l’assemblée « être un lobbyiste des firmes industrielle», selon lui pour le bien du pays (2021). A la suite de quoi il fut classé par un autre journal dans le Top 10 « des personnes qui influencent les politiques économiques de l’Ukraine ». Contrairement à son épouse, il est resté toutefois assez discret depuis le déclenchement de l’opération spéciale et semble être beaucoup moins actif. Notons qu’il entra certainement en politique suite à la demande de son épouse qui fut certainement démarchée par Serviteurs du Peuple en 2019. Il accepta, son épouse interrogée sur leurs différentes couleurs politiques affirma que cela n’avait plus d’importance, le seul parti valable étant celui de l’Ukraine selon ses dires.

Anastasia Radina (23 juin 1984-), originaire de Kiev, elle fit des études supérieures en économie puis en droit fiscal. Elle vécut une vie anonyme et lambda, puis intégra le parti Serviteurs du Peuple (vers sa création). Elle fut propulsée expert en fiscalité dans l’équipe du parti et l’une des cartes du thème principale : la lutte contre la corruption et les corrompus. Elle était par ailleurs directrice du Centre de Lutte contre la Corruption (2016-2019), et fut envoyée par le parti dans une délégation au Conseil de l’Europe sur le thème justement de la corruption (10 juin 2019). Elle intégra un projet américain financé par l’USAID « Citoyens en action ». Elle avait été assistante parlementaire d’un député de la Rada, Pavel Rizanenko (2014-2019), lui-même membre du parti OUDAR (parti de Vitali Klitschko et partisan précoce de l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN. Ce député était aussi partisan d’une solution diplomatique pour résoudre le conflit avec les républicains du Donbass, mais proposa aussi de soutenir socialement les anciens de l’opération ATO et la culture ukrainienne. Ce député fut finalement démasqué pour des faits de corruption et de fausses déclarations fiscales. Il ne fut pas réélu à la Rada en 2019. Elle même fut élue à la Rada d’Ukraine (août 2019), et fut élue présidente du Comité anticorruption de la Rada (29 août). Elle fut décorée par le Président Zelensky (8 octobre 2021). Elle est l’archétype de la « belle figure », clairement créature des USA, inconnue avant son arrivée en politique selon la méthode « Macron ».

Mikhaïl Radoutsky (5 décembre 1968-), originaire de Kiev, il fit des études de médecine pour devenir ambulancier. Il travailla dans cette spécialité quelques années (1987-1993), puis fonda son entreprise dans ce domaine, puis ouvrit une clinique (1994-2019). Il emprunta de l’argent à diverses personnes pour monter cet établissement, mais il fut finalement dénoncé comme ayant escroqué certains des financiers, dont le journaliste Dmitri Gordon (20 décembre 2017). Il répondit que l’argent investi à l’époque n’avait certes pas la même valeur qu’aujourd’hui, mais qu’il était prêt tout de même à lui verser 1 000 dollars. Il avoua à l’époque lui avoir menti pour lui soutirer de l’argent et ne pas avoir entendu parler de lui pendant des années. Pour lui l’homme avait disparu des radars et il déclara « qu’il avait aujourd’hui certainement des problèmes, qu’il était vieux et grabataire ». Il fut nommé membre du Haut-Conseil médical du Ministère de la Santé d’Ukraine (années 2010), car il s’était encarté au Parti Oudar, de Vitali Klitschko. Il fut un soutien des Maïdan (hiver 2004-2005 et 2013-2014). Le second le propulsa dans la politique, il nommé vice-président de l’Administration municipale de Kiev par Klitschko (2014-2015), et au même moment son conseiller politique pour les questions de santé et sociales (2014). Il fut compromis dans un scandale de fausse déclaration fiscale, et de fausse déclaration de ses revenus (2018). Après enquête des services fiscaux, il s’avéra qu’il avait un confortable bas de laine (quelques centaines de milliers d’euros), et qu’il faisait fructifier illégalement sa fortune. Il avait également acquis d’importants biens immobiliers (maison de 245 m², appartement de 125 m² dans les beaux quartiers de Kiev), et des voitures de luxe, une Mercedes Cl-Class, une Porsche Panamera, une Audi Q7, et une autre Mercedes E-250. Les journalistes se lancèrent sur son cas, notamment sur l’étrange fait qu’il déclarait un salaire qui ne lui aurait pas permis d’acquérir ces biens et encore moins de thésauriser des sommes aussi importantes sur ces comptes. L’enquête révéla que son épouse avait des parts dans plusieurs sociétés, que lui même en plus de sa clinique avait des part dans une société offshore à Chypre. La justice ukrainienne s’attaqua alors à lui, le suspectant de faux et usages de faux dans sa clinique et de falsification de sa comptabilité. Avec son appui politique, il réussit à parer le coup, une loi affirma que seul le Ministère de la Santé pouvait faire un tel contrôle. Le ministère ne bougea pas. Des manifestations eurent alors lieu de citoyens réclamant au Ministère de la Santé d’intervenir et dénonçant à la fois la clique de Klitschko (alors maire de Kiev), et les médecins et personnels de santé corrompus comme Radoutsky. La presse ukrainienne communiqua toute l’année sur l’ampleur du phénomène de corruption dans le milieu médical (notamment le vol de dons faits par des particuliers pour les malades ou des associations caritatives récoltant des dons pour lutter contre des maladies). Mis en difficulté, il trouva la parade ultime en s’encartant au Parti Serviteurs du Peuple et se présenta aux élections législatives de la Rada (2019). Il fut élu et étant protégé par l’immunité parlementaire ne fut plus jamais inquiété par la justice. Il fut même nommé par Zelensky Conseiller d’État (30 juillet). Il intégra à la Rada les groupes ayant des liens avec la santé et fut l’un des plus chauds partisans des vaccins occidentaux pour le COVID-19. Il fut nommé par Zelensky directeur du groupe de travail devant plancher sur la réforme du système de santé (2020). Il vota une loi qui « reconnaissait l’importance des événements de la « révolution de la dignité de 2013-2014 » (2021). Cette loi fut votée pour contrer des tentatives, notamment de juristes de son parti de faire annuler l’amnistie pour les crimes du Maïdan, qui furent commis massivement justement par les émeutiers bandéristes et d’autres factions. Dès lors le Maïdan fut élevé au rang de mythe par l’État ukrainien. Il attaqua les associations et organisations religieuses d’aides médicale et sociale liées au Patriarcat de Moscou et les fit interdire en faisant voter un projet de loi à la Rada (19 octobre 2023).

Dmitri Razoumkov (8 octobre 1983-), originaire de la région de Jytomyr, fils d’un conseiller du président ukrainien Koutchma, il fit des études supérieures en économie, puis à l’école du service des impôts (2007-2011). Il s’encarta dans le parti pro-russe du Parti des Régions (2006), assistant parlementaire à la Rada (2006-2007), il quitta cependant le parti à l’élection de Ianoukovitch à la présidence (2010). Il devînt conseiller du président de l’administration régionale de Kirovograd (2013-2014), puis travailla cadre supérieur dans une entreprise de conseils (2015-2019). Il fut amené dans le parti Serviteurs du Peuple par Bakanov, servant dans l’équipe de la candidature présidentielle de Zelensky (2018-2019). Il fut nommé par lui conseiller politique (2019-2021). Il occupa pendant quelques mois la tête du parti (2019), puis fut élu à la Rada d’Ukraine la même année et élu président de l’assemblée (29 août). Il fut couché par le magazine ukrainien Focus dans la liste des 100 hommes les plus influents d’Ukraine, à la 7e place (2019). Il entra finalement en opposition et ne soutînt pas les répressions contre des politiciens et journalistes désignés comme pro-russes, ni même l’interdiction de médias également désignés comme tels (février 2021). Mis en difficulté et entrant en conflit progressivement avec Zelensky, il fut débarqué de son poste de président de la Rada (7 octobre 2021). Cette décision n’étant pas légale et ne suivant pas les procédures de l’assemblée ukrainienne, des articles et des politiciens européens virent dénoncer cette mesure dictatoriale de Zelensky. Il forma alors un nouveau parti politique (Politique Raisonnable) et annonça sa candidature à la présidence ukrainienne (27 novembre). Les intentions de vote pour sa candidature étaient estimées à 5,2 % (janvier 2022). Il forma un groupe politique à la Rada (19 députés). Russophone de naissance, il affirma poursuivre l’utilisation du russe tant qu’il ne serait pas à un poste officiel, et que la question de la langue russe en Ukraine n’était pas d’actualité. Depuis l’opération spéciale russe (24 février 2022), il est peu apparu dans les médias, toutefois il déclara que le nouveau projet de loi sur la mobilisation ne changerait pas la situation de l’armée ukrainienne (décembre 2023). Il dénonça aussi le fait que ce projet violait la Constitution de l’Ukraine. Ses déclarations firent sensation, il est vu parfois comme une alternative modérée pour le futur de l’Ukraine, mais ne dispose que de maigres soutiens politiques et dans l’opinion publique.

Mikhaïl Saakachvili (1967-), originaire de Géorgie, ex-président géorgien, agent américain, ex-président de l’administration régionale d’Odessa, nous ne rappellerons pas ici sa biographie. Notez qu’ayant formé une formation politique et étant entré en conflit ouvert avec le Président Porochenko, il appela à voter aux législatives pour les candidats du Parti Serviteurs du Peuple (19 juillet 2019). La déclaration faisait suite à son retour en Ukraine dont il avait été expulsé sous Porochenko… et dès l’élection de Zelensky était revenu en Ukraine faire allégeance au nouveau président. Il n’obtînt pas de lui cependant ce qu’il en avait certainement espéré (un poste d’importance comme sous Porochenko).

Elena Shouliak (24 janvier 1976-), originaire de Kiev, elle fit des études supérieures en économie et gestion, et devînt une cadre supérieure dans l’audit, travaillant pour diverses entreprises privées (2000-2018). Elle fonda un cabinet d’audit en parallèle. C’est lors de cette activité qu’elle lia des liens avec l’élite du pays, en travaillant pour plus de 70 entreprises parmi les plus importantes du pays. Elle occupa très vite différents postes dans des organisations ukrainiennes ou internationales, notamment vice-présidente de Young Presidents Organization (organisation aussi infiltrée en France). Elle s’engagea en politique au moment du Maïdan (2014), chaude partisane de la révolution américaine, et se présenta au Conseil municipal de Kiev dans le parti Alliance Démocratique (parti atlantiste et européiste de Vitali Klitschko, membre jusqu’en 2019). Elle ne fut pas élue. Elle entra dans le Conseil d’administration du mouvement social et politique « les Gens sont importants », mouvement financé par l’USAID. Elle tenta sans succès de se présenter candidate au poste de Chef du service fiscal de l’Ukraine (avril 2015). Elle se présenta aux élections législatives de la Rada (2019), pour le Parti Serviteurs du Peuple. Elle fut élue vice-président du groupe parlementaire du parti à la Rada. Elle monta alors en puissance, représentante de la Rada auprès du cabinet des Ministres (15 novembre 2019-11 mars 2020), puis elle prit la tête du parti (15 novembre 2021). Elle fut mouillée dans le scandale de financement occulte du Parti Serviteurs du Peuple (2020), où il fut révélé que le parti avait reçu une enveloppe de 5 millions de dollars par une entité de l’USAID (l’Institut de modélisation cognitive). Sa fille trouva immédiatement après ce versement, un emploi dans l’Institut… et différentes enquêtes journalistiques mirent en exergue que cette structure avait financé et travaillé avec différents hommes politiques ukrainiens, administrations et structures gouvernementales. Le scandale fut étouffé (2020). Elle se livra à une intense activité parlementaire, soutenant et proposant plus de 135 projets de loi pour améliorer l’industrie, la production et l’urbanisme pour l’essentiel. Elle fut accusée de travailler pour le lobbying industriel, notamment via le projet Zaklnoproekt 5655, un projet non motivé par le parti et le Président Zelensky (novembre 2021). Le projet clairement piloté en sous-marin par les industriels derrière Shouliak passa in-extremis à la Rada (13 décembre 2022) après un débat houleux et des articles de presse dénonçant la concussion de Shouliak. Une pétition citoyenne avait été lancée dans le pays pour demander l’abrogation de cette loi (42 000 signatures). Le Parlement européen intervînt alors dans les affaires de l’Ukraine, demandant à Zelensky de ne pas signer le projet de loi et lui envoyant une mise en garde ferme. Elle déclencha un énorme scandale lorsqu’elle se rendit au chevet d’un avocat, blessé au front et ayant perdu ses deux jambes. Cet homme avait été l’une des voix les plus fortes pour dénoncer le Projet 5655, et elle lui demanda de retirer ses critiques et de faire une déclaration publique. L’affaire glissa dans les médias, provoqua une vague d’indignation générale et l’accusation qu’elle travaillait « pour la mafia ». Elle entra en conflit avec Galina Iantchenko qui quitta peu après le parti (17 décembre 2022). Elle provoqua un autre scandale en refusant de soutenir le mouvement citoyen Honnêtement, appelant à réviser les interdictions de voyage pour les dirigeants et politiques ukrainiens (2023). Elle fut à cette occasion traité de « dictateur ».

Alexandre Skitchko (28 avril 1991-), originaire de Tcherkassy, il remporta un premier prix lors du 8e festival international « de la créativité des jeunes étoiles de l’automne polonais » (2006), et fit des études supérieure en économie à Kiev (diplômé, 2013), mais il avait de longue date entamé une carrière à la télévision, présentateur dans des émissions pour la jeunesse (dès 2006), et participa à divers concours télévisés, y compris à Moscou, où il atteignit la finale de l’émission La Minute de Gloire (2010). Il travailla ensuite pour la télévision russe, anima des émissions matinales (2010-2013), puis revînt en Ukraine où il poursuivit sa carrière dans le show-business. C’est dans ce contexte qu’il rencontra Zelensky. Il monta en puissance en présentant par exemple le concours de l’Eurovision (2017), puis animant sa propre émission. Il fut contacté par Zelensky pour s’engager dans le Parti Serviteurs du Peuple, où il s’encarta. Il se présenta aux élections législatives de la Rada et fut élu (29 août 2019). De manière assez comique, il fut nommé au Comité des transports et des infrastructures, où « député plante verte », il ne pouvait rien apporter de concret. Il fut nommé suppléant à la délégation ukrainienne permanente à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Il dut quitter son siège de député (29 janvier 2021), nommé par Zelensky chef de la région administrative de Tcherkassy. Cette nomination fit scandale, le jeune homme n’ayant pas l’envergure ni les connaissances pour assurer un tel poste. Il fut plus tard dénoncé pour son incompétence et le peu d’activités et de résultats qu’il obtînt malgré des promesses alléchantes. Finalement Zelensky préféra le limoger devant tant d’incompétences (2 mars 2022). Il participa ou motiva de nombreuses actions caritatives durant toute sa carrière et épousa la fille d’un millionnaire ukrainien Leonid Iouroushev (1946-), originaire de Donetsk, naturalisé grec (1996), ayant vécu longuement en Autriche (1993-2005), puis revenu en Ukraine. Il ne cessa de développer sa fortune dans le pays et en Europe. Comme son gendre c’est un chaud partisan de l’UE, de l’entrée dans l’OTAN et certainement un financier caché du Parti Serviteurs du Peuple. Sa fortune fut à son summum en 2009, mais dans l’année du Maïdan il possédait 1,2 milliard de dollars, 10e plus grande fortune d’Ukraine selon le magazine Focus (2014). Sa fortune fut diminuée de moitié ayant perdu beaucoup de ses biens dans le Donbass (d’où sans doute son hostilité à sa terre d’origine). En 2012, il n’était plus que 12e fortune d’Ukraine avec 631 millions de dollars. Il a partagé ses actifs en deux parts, ce sont ses deux filles qui sont désormais à la tête de cet empire (dont l’épouse de Skitchko).

Aliona Skroum (2 janvier 1988-), originaire de Kiev, elle fit des études supérieures en droit international (2004-2010), puis vînt en France, Université de la Sorbonne (2010-2011), pour y obtenir une maîtrise dans la même matière. Elle devînt la comptable de l’Association des étudiants en droit de la Sorbonne. Elle fila ensuite à l’Université de Cambridge où elle fut également diplômée (2011-2012), et fut membre du Conseil des étudiants. Elle travailla dans la même période dans de grands cabinets d’avocats à Paris et Londres (notamment pour Chevalier Pericard Connesson). Elle poursuivit sa route au Canada, stagiaire dans le bureau d’un député à la Chambre des Communes du parlement (2013), puis revint à Kiev. Elle fut la directrice du Centre d’analyses Ukraine-2020, rassemblant des étudiants diplômés d’Oxford et Cambridge afin d’élaborer une stratégie de réformes pour l’Ukraine. Elle était aussi membre d’une organisation rassemblant les Ukrainiens ayant étudiés dans des pays étrangers. Elle intégra alors l’organisation Droit à la Défense, à Kiev (2014), une organisation financée par le Haut-Commissariat de l’ONU. Elle s’engagea alors en politique et fut candidate aux élections législatives de la Rada (2014), dans les rangs du Batkivshina, le parti européiste et atlantiste de la « Reine du Gaz », Ioulia Timochenko. Elle fut élue et fut membre de plusieurs commissions, notamment de nombreux groupes de relations parlementaires avec d’autres pays (dont bien sûr la France la Grande-Bretagne). Elle milita pour l’intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne mais ne joua pas un grand rôle et fut peu active. Elle se représenta à son siège et réussit à se maintenir pour un nouveau mandat, auréolée du titre dans la presse ukrainienne du Top 100 « des femmes qui réussissent en Ukraine » (2018), et du Top 25 « des députés les plus vertueux d’Ukraine » (2019). Elle intégra de nouveau des commissions, plus importantes, comme le Comité pour l’organisation du pouvoir de l’État, ou encore le Comité des Finances (juillet 2020). Elle fut des voyages à la rencontre des gouvernements français et britanniques (2022-2023), et participa à l’Assemblée des pays de la Francophonie. Elle fut aussi envoyée à la rencontre de sommités du Parlement européen à Bruxelles, mais surtout du représentant spécial de l’OTAN. Elle participa aussi au forum Davos où elle prit plusieurs fois la parole, et fut envoyée dans l’édition au Rwanda (2022) pour tenter d’inverser la tendance des pays africains, mais échoua (plutôt hostiles à l’Ukraine et favorable à la Russie). Elle participa à l’édition suivante au Bahreïn (mars 2023), et tenta là encore de convaincre « les pays du Sud », n’obtenant que des déclarations de principe (sur le futur déminage du pays, une résolution sur la protection des civils, etc.). Elle fut l’une des militantes les plus acharnées pour tenter de convaincre l’ONU de supprimer le siège au Conseil de Sécurité de la Fédération de Russie. Ses déclarations furent relayées dans le journal américain Times, et fit scandale. Elle affirmait que le siège, notamment celui au conseil de sécurité avait été donnée à l’époque à l’URSS et non à la Russie et que de fait elle devait en être privée. La manœuvre échoua lamentablement, aussi demanda-t-elle l’exclusion pure et simple de la Russie, opinion relayée cette fois-ci par un grand quotidien britannique. Elle n’eut pas plus de succès. C’est elle qui tenta de lancer un grand mouvement international pour boycotter les entreprises françaises Auchan, Leroy Merlin ou Decathlon ayant refusé de quitter l’Ukraine (mouvement bloodytrade). Là encore l’action fut un flop. Elle tenta ensuite de faire croire aux viols de masse par l’armée russe en Ukraine et fut envoyée en Occident pour répandre ce Fake, les médias occidentaux emboîtèrent le pas (ici France24). Agent de l’étranger, sa responsabilité est grande dans la catastrophe en Ukraine et en cas de Nuremberg 2.0 elle figurerait en bonne place sur les bancs des accusés.

Rouslan Stepanchouk (29 octobre 1975-), originaire de Ternopol, atteint d’obésité, il fit des études de droit et en gestion (années 90). Il devînt professeur de droit dans l’Université de Khmelnitski ( ?-2019). Il devînt assistant parlementaire d’un député de la Rada du Parti Notre Ukraine, le parti du Président Iouchtchenko, l’homme du premier Maïdan (un parti néo-libéral, soutenu par les Américains, européiste, atlantiste et hostile à la Russie). Il entra dans le Parti Serviteurs du Peuple et participa à la campagne présidentielle de Zelensky (2019). Il fut nommé conseiller du président (21 mai 2019-7 octobre 2021), puis représentant du président à la Rada (7 octobre 2021). Il avait été élu député à la Rada d’Ukraine (août 2019), élu Premier Vice Président, puis Président de la Rada au limogeage de Razoumkov (8 octobre 2021). Il fut épinglé pour des faits de corruption, n’ayant pas d’appartement à Kiev, il recevait une compensation financière de la Rada, qui servait en réalité à louer un appartement à sa belle-mère. Pris en flagrant délit, il retourna les fonds et fit profil bas. Il fut médaillé ou décoré par une bonne dizaine de distinctions, notamment par la Médaille d’argent du Sénat de Tchéquie (14 avril 2022). Alors que des voix émettaient en Occident l’idée qu’un statut devait être accordé aux Russes ethniques d’Ukraine, pour que la candidature de ce pays soit valable, il répondit : « il ne peut y avoir de minorité ethnique russe en Ukraine et si ces personnes font preuve d’agression plutôt que de respect envers l’Ukraine, alors leurs droits devraient au contraire être supprimés en conséquence » (novembre 2023).

Mikola Tishenko (17 mai 1972-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures en architecture, et travailla dans la restauration, puis devînt un homme d’affaires en ouvrant de nombreux restaurants chics. Il créa également une Guilde des restaurateurs et entreprises de restauration (2007). Il devînt très vite un participant de nombreuses émissions TV, y compris l’importation du programme français Fort Boyard, et des émissions de TV réalité, y compris sur le thème de la cuisine et de la gastronomie (années 2000-2020). Il rencontra bien entendu Zelensky dans cette longue et fructueuse carrière dans le show-business, et entra au Parti Serviteurs du Peuple. Il fut candidat aux législatives de la Rada pour le parti et fut élu. Durant la campagne il fit scandale en se rendant dans des écoles, ce qui était interdit par la loi ukrainienne (il ne fut frappé que par un avertissement pour la forme). C’est typiquement l’un des « députés plantes vertes » de Zelensky, devant faire masse et occuper les places. Il fut nommé chef du parti pour l’agglomération de Kiev, puis président de la section du parti dans les Transcarpates (mars 2021), où Zelensky avait besoin d’un homme dévoué dans une région bandériste assez hostile au président. Il fut dénoncé par un autre député de la Rada pour avoir trempé dans des magouilles et escroqueries, notamment le détournement de fonds publics pour la construction d’infrastructures (juin 2020). Son dénonciateur envoya à la police anticorruption des documents et des enregistrements audios. Protégé, l’affaire fut bloquée et enterrée. Après l’opération spéciale il se ridiculisa en fournissant à des volontaires quelques gilets pare-balles obsolètes datant d’une quarantaine d’années (avril 2022). Il devînt alors la risée des médias ukrainiens. Malgré l’interdiction de quitter le pays pour les élus ukrainiens, il prit la fuite et prit du bon temps en Thaïlande (fin 2022). Il fut attaqué par les médias trouvant son comportement scandaleux, et Zelensky dut le lâcher. Il fut alors exclu du parti Serviteurs du Peuple (pour la forme, 26 janvier 2023), et calmer l’opinion publique. Pour se faire oublier, il organisa des collectes d’argent pour l’armée ukrainienne, notamment en organisant à Paris un dîner de charité où il ramassa la coquette somme de 5 millions de dollars. Toutefois, il fut dénoncé par un autre député comme étant un agent de la Russie, impliqué dans la protection d’une entreprise Botoferma, liée à la Russie (1er août). Une enquête fut diligentée contre lui pour passer au crible son existence, ses comptes, ses relations, etc. (décembre 2023). Il était aussi dénoncé pour une vie dissolue, marié à trois reprises, la dernière en date (2016), de 23 ans sa cadette.

Alexandre Tkatchenko (22 janvier 1966-), originaire de Kiev, l’un des rares dinosaures du parti. Il fit des études supérieures en journalisme (diplômé en 1990), et commença d’abord comme rédacteur en chef pour une chaîne de TV (1988-1991), correspondant de l’agence britannique Reuters à Kiev (1991-1994), puis producteur pour une foule d’émissions TV (1994-à nos jours), c’est pas ce bien qu’il rencontra Zelensky. Il fut nommé directeur-général du canal TV New Channel (1999-2005), l’un des trois plus populaires d’Ukraine. Il s’engagea en politique comme conseiller du Premier ministre Iouchtchenko (2000-2001), président du Conseil d’administration d’un studio de cinéma (2005), il passa comme directeur-général adjoint dans une chaîne de TV russe à Moscou (2008). Il poursuivit en Ukraine une carrière de haut-dirigeant dans le milieu des médias et de la TV (2009-2019), figure incontournable du show-business, présentant des émissions où étaient interviewés des personnalités politiques et des célébrités. Il étudia à l’Université d’Harvard dans un programme « Business of Entertainment, Media and Sports » (2016), puis à Singapour à l’INSEAD, dans un programme sur le thème de « Value Creation for Owners and Directors ». Contacté par Zelensky une vieille connaissance, il démissionna de ses fonctions et se présenta aux élections législatives pour le Parti Serviteurs du Peuple (2019). Il fut élu et versé dans la commission de la Rada sur l’information, président d’ailleurs cette dernière. C’est lui qui annonça et défendit la nouvelle loi sur la langue officielle (éviction de la langue russe). Il déploya une intense activité parlementaire autour de l’information et des médias et fut bientôt nommé Ministre de la Culture et de l’Information (4 juin 2020). Il entra semble-t-il dans les coulisses en conflit avec la politique de Zelensky, notamment au moment de la répression et l’interdiction de nombreux médias « pro-russes ». Il finit par donner sa démission de ministre (11 novembre 2021), mais la démission ne fut pas enregistré par la Rada, faisant traîner le processus pour tenter de donner des chances à Zelensky de négocier avec lui. Sa démission après négociations dont nous ne connaissons pas la teneur fut finalement jetée aux orties. Durant son mandat, il signa un accord avec le Canada de productions cinématographiques communes, et fit entrer l’Ukraine dans l’Eurimages, un fonds européen de soutien des productions audiovisuelles, télévisées et cinématographies. Il œuvra aussi pour que les collections archéologiques des Scythes ne soient pas rendus à la Crimée (elles avaient été prêtées à un musée néerlandais avant le retour de la Crimée au giron russe). De manière aussi assez drôle, il œuvra et réussit à faire inscrire le bortsch ukrainien au patrimoine immatériel de l’UNESCO (cette soupe grasse à base de betteraves est cuisinée dans tout le monde des Slaves du Nord), pour des raisons politiques que l’on comprend bien russophobes. Il signa un partenariat avec le Musée du Louvre (13 décembre 2022), où… les visiteurs du plus célèbre des musées du monde pourraient virtuellement visiter les musées ukrainiens (encore une décision politique absurde). Il s’abaissa à lancer un programme de destructions de la culture des Russes ethniques en Ukraine, faisant détruire des centaines de monuments, renommer des milliers de rues (7 650 officiellement !). A ce titre, il est devenu un criminel de guerre, les nazis durant la Seconde Guerre mondiale procédèrent à des crimes de genre qui furent parfois sévèrement punis par les tribunaux des alliés. Il fallut en passer par le changement de la loi ukrainienne de protection du Patrimoine, connue sous le nom de « Loi antipouchkine » (3 mai 2023), le plus grand écrivain russe (un peu comme voter une loi antiHugo où la culture française serait détruite entièrement dans un pays). C’est lui encore qui s’abaissa à organiser le vol des biens du Patriarcat de Moscou en Ukraine, avec des lois répressives, le rapt de milliers d’œuvres d’arts et l’arrestation de prêtres et de croyants (notamment l’affaire de la Laure de Kiev) Il fut aussi derrière le projet de liquider tous les insignes soviétiques pour les remplacer par le symbole bandériste et des collaborateurs nazis, le Trizoub (il fut aussi apposé sur la Laure de Kiev, 23 août 2023). Il lança aussi de nouveaux projets sur le révisionnisme historique de l’Holodomor (après un battage négationniste et révisionniste à l’œuvre depuis des décennies depuis les diasporas ukrainiennes aux USA et au Canada). Il démissionna de ses fonctions de ministre ce qui fut confirmé par la Rada (21 juillet 2023), suite à un long scandale où le budget de la culture avait été augmenté (en pleine guerre), et son projet pharaonique de musée de l’Holodomor extrêmement critiqué. Malgré ses lois et actions criminelles, et son allégeance paraissant totale à Zelensky, le conflit pourrait avoir été plus profond entre les deux hommes. C’est l’un des hommes que les chasseurs « de bandéristes » pourchasseront en priorité après la guerre.

Irina Vendiktova (21 septembre 1978-), originaire de Kharkov, d’une famille de notables, elle fit des études supérieures de droit. Elle enseigna cette matière à l’Université de Kharkov (2000-2004), puis dirigea le département universitaire du droit civil (2005-2019). Elle fut aussi chercheuse à l’Académie nationale des sciences juridiques de l’Ukraine (2012-2019).Elle devînt conseillère juridique du Président Zelensky (2018), et entra au Parti Serviteurs du Peuple. Elle fut élue à la Rada d’Ukraine (juillet 2019), et entra dans la commission juridique de l’assemblée. Elle monta alors en puissance, directrice du Bureau d’enquête d’État (27 décembre), puis membre du Conseil national de Sécurité et de défense de l’Ukraine (13 mars 2020). Elle pris une position au départ honnête en proposant d’abandonner la loi d’amnistie des participants au Maïdan, et donc l’idée de poursuivre les gens ayant commis des assassinats (ils furent très nombreux, cf le massacre d’Odessa). Elle se référait en juriste aux écrits et rapports de l’ONU, mais l’idée fut bien entendu critiquée et enterrée rapidement. Elle fut toutefois élu Procureur général d’Ukraine (17 mars), mais fut attaquée par Melinda Garing, directrice adjointe du Centre Eurasiatique du Conseil de l’Atlantique des États-Unis (12 mai), qui affirma qu’elle sabotait les réformes en Ukraine. Immédiatement elle fut mise en difficulté par un contrôle financier qui dévoila qu’elle n’avait pas déclaré tous ses biens à l’État, et qu’elle utilisait une marque et un nom commercial illégalement dans un business qu’elle avait ouvert. Elle eut toutefois l’audace d’évoquer les crimes de guerre ukrainiens pendant la guerre du Donbass et voulait que des poursuites fussent entamées, mais le projet fut rapidement lui aussi enterré (fin 2020). Couchée probablement par Washington et le SBU sur une liste des personnes suspectes et à surveiller, elle ne tarda pas à perdre son poste de Procureur général d’Ukraine, par un décret de la Rada (17 juillet 2022). Elle fut alors éliminée en étant nommée ambassadrice d’Ukraine en Suisse (17 novembre), puis au poste peu enviable mais confortable, d’ambassadrice auprès du minuscule Liechtenstein (28 avril 2023).

Laurent Brayard

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