Jeune Garde
Photo de Laurent Brayard

La Jeune Garde, un symbole de la résistance du Donbass

Au dĂ©tour de mon voyage dans la rĂ©gion de Lougansk, nous nous sommes rendus dans la petite ville de Krasnodon, oĂč se trouve un musĂ©e emblĂ©matique de la rĂ©gion : le MusĂ©e historique de la Jeune Garde. Tous les Russes connaissent l’histoire de ces adolescents et trĂšs jeunes adultes qui formĂšrent un groupe de rĂ©sistance dans cette ville pendant la Seconde Guerre mondiale. A l’époque soviĂ©tique, leur histoire Ă©tait Ă©galement connue de tous les Ă©coliers, et le musĂ©e accueillait des milliers de groupes scolaires. La directrice du musĂ©e, qui travaille dans l’établissement depuis 40 ans, nous a indiquĂ© que certaines journĂ©es, une centaine de visites guidĂ©es Ă©taient menĂ©es dans le musĂ©e Ă  son apogĂ©e. Ce dernier a reprit de nos jours des couleurs, notamment et surtout depuis les tristes Ă©vĂ©nements du MaĂŻdan et l’agression ukrainienne des populations du Donbass. Cet Ă©vĂ©nement historique hautement symbolique n’est pas sans rappeler l’hĂ©roĂŻque rĂ©sistance des rĂ©publicains, qui dans les heures les plus sombres de 2014-2015, rĂ©sistĂšrent de toutes leurs forces aux bataillons de reprĂ©sailles de l’Ukraine.

Un musĂ©e qui aurait Ă©tĂ© dĂ©truit par les bandĂ©ristes s’ils avaient pris pied dans la ville. Sur la place centrale de la ville, non loin de la mairie, un imposant monument rappelle l’action de ces jeunes rĂ©sistants. Tous les symboles forts sont d’ailleurs rĂ©unis aux alentours, une Ă©glise orthodoxe, un bĂątiment officiel des associations des mineurs, puisque la ville est aussi, comme beaucoup dans le Donbass, une ville miniĂšre. Et enfin, ce musĂ©e qui est aussi surtout un lieu de mĂ©moire. A l’intĂ©rieur se trouve des collections Ă©voquant la vie et les exploits de ces jeunes gens, mais aussi une mosaĂŻque dans le plus pur style du rĂ©alisme socialiste, qui rappelle les diffĂ©rents combattants de la rĂ©gion. Les parents de ces adolescents sont aussi honorĂ©s, car ils furent les tĂ©moins et le relai de leurs sacrifices ultimes. Les derniers Ă  rendre l’ñme rejoignirent leur crĂ©ateur Ă  l’orĂ©e du XXIe siĂšcle, leurs enfants, les hĂ©ros de cette histoire tombĂšrent presque tous durant leur combat contre l’Allemagne nazie. La directrice et son adjointe nous commentent les diffĂ©rentes collections, fiĂšres de nous accueillir, alors que d’autres visiteurs font Ă©galement le tour. Le musĂ©e est en parfait Ă©tat, bien entretenu et mĂȘme accueillant de nouvelles collections reprenant la thĂ©matique de la guerre actuelle du Donbass. Les portraits de miliciens de 2014, ainsi que des artefacts de cette guerre sans fin, trĂŽnent Ă©galement dans plusieurs vitrines. Comme la directrice me l’indique, le choc fut grand lorsque commença la rĂ©habilitation de Stepan Bandera sous la prĂ©sidence de Iouchtchenko (2005-2010), immĂ©diatement aprĂšs le 1er MaĂŻdan (hiver 2004-2005). « Personne ici dans le Donbass n’aurait acceptĂ© cette scandaleuse rĂ©habilitation, les enfants de la Jeune Garde ayant Ă©tĂ© tuĂ©s par les nazis allemands mais aussi les fameux collaborateurs ukrainiens de Bandera. Nous avons regardĂ© cela d’un trĂšs mauvais Ɠil, et le 2e MaĂŻdan ne nous laissa plus aucune illusion. MĂȘme si le pouvoir ukrainien nous laissa tranquille dans ces annĂ©es, que notre musĂ©e put continuer son travail, je me souviens qu’ils avaient tentĂ© d’imposer pour la fĂȘte du 9 mai, la Victoire contre l’Allemagne nazie, la rĂ©union de vĂ©tĂ©rans de l’UPA de Bandera, et de vĂ©tĂ©rans de l’ArmĂ©e rouge et des partisans
 L’une de ces rĂ©unions tourna Ă  la bagarre gĂ©nĂ©rale entre les vĂ©tĂ©rans, c’était une idĂ©e totalement absurde. AprĂšs le dĂ©but de la guerre en 2014, nous avions bien compris qu’ils dĂ©truiraient le musĂ©e, les collections, et les monuments et transformeraient l’endroit en culte de Bandera et du nazisme, mais la ville ne fut pas prise et nous pourrons continuer Ă  transmettre la mĂ©moire de ces hĂ©roĂŻques jeunes gens, ils sont le symbole de la rĂ©sistance Ă  l’oppression ».

Les hĂ©ros de la Jeune Garde. Toute l’histoire commença Ă  l’arrivĂ©e de l’armĂ©e allemande Ă  Krasnodon (20 juillet 1942), au moment de l’offensive du Plan Bleu (l’offensive vers Stalingrad).. Un jeune garçon de la ville forma un premier groupe de partisans, qui se livrĂšrent immĂ©diatement Ă  des actions de sabotages, la distribution de tracs et la collecte d’armes. Le groupe fut bientĂŽt Ă©toffĂ© par quelques soldats de l’ArmĂ©e Rouge, qui au lieu de se rendre s’étaient fondus dans la population civile. Le groupe constituĂ© de 6 soldats et d’une vingtaine d’enfants se donna le nom de Jeune Garde (30 septembre), et se renforça au fil du temps de nouvelles recrues. La premiĂšre mission fut de crĂ©er une imprimerie clandestine, qui durant toute son activitĂ© distribua 30 tracts diffĂ©rents pour un tirage de 5 000 tracts pour chaque exemplaire. Le but Ă©tait de maintenir le moral des habitants et d’appeler les gens Ă  la rĂ©sistance, alors qu’à cette Ă©poque les Allemands Ă©taient enfoncĂ©s loin dans le Caucase et annoncĂšrent mĂȘme avoir pris Stalingrad. Dans une opĂ©ration spectaculaire, les jeunes gens hissĂšrent 8 drapeaux rouges sur les plus hauts bĂątiments de Krasnodon, le jour anniversaire de la RĂ©volution d’Octobre (7 novembre). Une autre action choc fut d’incendier le bureau du travail obligatoire (nuit du 5 au 6 dĂ©cembre), alors que les Allemands prĂ©paraient la dĂ©portation des populations pour le travail forcĂ© dans les usines de guerre. Les partisans Ă©laborĂšrent un plan d’attaque ambitieux d’une salle oĂč devaient se rassembler les soldats allemands et collaborateurs pour les fĂȘtes de NoĂ«l. Mais devant la crainte des fusillades massives de la population innocente, en reprĂ©sailles, le plan fut abandonnĂ©. Le groupe s’attaqua toutefois Ă  des vĂ©hicules, notamment un camion transportant des cadeaux de NoĂ«l pour les soldats et vola un drapeau nazi hissĂ© sur l’ancien local des Komsomols. Furieux de cette rĂ©sistance, la Gestapo mis le paquet pour dĂ©truire le petit groupe. Comme souvent, c’est grĂące Ă  la trahison et la dĂ©nonciation de collaborateurs que les jeunes gens furent dĂ©couverts (janvier 1943). AprĂšs un coup de filet, la plupart des membres du groupe de la Jeune Garde furent arrĂȘtĂ©s, torturĂ©s puis fusillĂ©s aux abords d’une mine (les 15, 16 et 31 janvier). Leurs corps furent alors jetĂ©s dans l’une des mines de la ville, certains jetĂ©s vivants dans le gouffre (49 jeunes gens de la Jeune Garde et 22 rĂ©sistants de l’organisation de rĂ©sistance locale du parti communiste). Pour ĂȘtre sĂ»rs de les achever, les assassins jetĂšrent ensuite sur eux des chariots de mineurs et des grenades. Quelques temps plus tard, un groupe de 6 membres de la Jeune Garde furent fusillĂ©s dans une forĂȘt (6 fĂ©vrier), et 4 autres assassinĂ©s dans d’autres endroits. Les Allemands ayant Ă©tĂ© vaincus Ă  Stalingrad, l’ArmĂ©e Rouge reprit la ville (14 fĂ©vrier), et les principaux collaborateurs furent arrĂȘtĂ©s, jugĂ©s et fusillĂ©s. AprĂšs avoir remontĂ© les corps avec beaucoup de difficultĂ©s, les martyrs de la Jeune Garde furent inhumĂ©s dans une cĂ©rĂ©monie qui rassembla des centaines de personnes (1er mars).

Quelques biographies des jeunes gens de la Jeune Garde. Leur souvenir est donc toujours vivace dans la rĂ©gion et en Russie. J’ai tenu Ă  vous prĂ©senter la plupart d’entre eux, afin de les honorer, mais aussi de vous prĂ©senter leurs profils. Il s’agissait de trĂšs jeunes gens, les plus vieux n’avaient pas 23 ans, les plus jeunes 15 ou 16 ans. Bien peu furent ceux qui Ă©chappĂšrent Ă  l’atroce sort que la Gestapo et les supplĂ©tifs ukrainiens leur avaient rĂ©servĂ©. AprĂšs la guerre, des commissions enquĂȘtĂšrent sur le groupe, et tentĂšrent de dĂ©terminer l’identitĂ© des participants, mais aussi des traĂźtres qui avaient participĂ© Ă  la destruction du groupe. Les archives furent longuement exploitĂ©es par les enquĂȘteurs, puis par les historiens, mais Ă  ce jour il reste quelques zones d’ombre. Cette liste n’est pas complĂšte, certains sont encore mĂ©connus et d’autres restĂšrent dans l’anonymat, le plus jeune semble avoir eu 14 ans. Leur histoire a Ă©tĂ© vulgarisĂ©e par l’écrivain soviĂ©tique Alexandre Fadeev (1946), dans un roman qui fut un best-seller en URSS. Leur histoire a aussi engendrĂ© une nombreuses littĂ©ratures, des piĂšces de thĂ©Ăątre, et bien sĂ»r des films, comme cette sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e de 2015.

Lydia Androssova (12 dĂ©cembre 1924-1943), originaire de Krasnodon, fille de mineur, elle rejoignit les Komsomols (1939), et intĂ©gra la Jeune Garde (1942). Elle fut dĂ©signĂ©e pour le travail obligatoire en Allemagne, mais Ă©chappa aux convocations et travailla dans une mine locale. Elle fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (12 janvier 1943), et torturĂ©e pendant plusieurs jours. Elle fut fusillĂ©e dans la nuit du 16 au 17 janvier et son corps jetĂ© dans un puits de mine. Lorsque son corps fut remontĂ©, on lui avait crevĂ© les yeux, arrachĂ© une oreille et il lui manquait un bras.

Georgi Aroutiouniants (1925-1973), installĂ©e avec sa famille Ă  Krasnodon (1931), membre des Komsomols (1941), membre de la Jeune Garde (1942), il rĂ©ussit Ă  prendre la fuite (janvier 1943), et s’enrĂŽla dans l’ArmĂ©e Rouge. Il fut blessĂ© prĂšs de la ville de Zaporojie et fit une longue carriĂšre militaire, diplĂŽmĂ© de l’AcadĂ©mie militaire de Leningrad (1957), grade de colonel, il fut ensuite enseignant et dĂ©fendit un doctorat (1969). Il mourut Ă  Moscou et fut inhumĂ© au cimetiĂšre du monastĂšre de Novodievitchi (1973).

Vassili Bondarev (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Rostov-sur-le-Don, sa famille s’installa Ă  Krasnodon et il entra dans les Komsomols (1940). Il entra dans la Jeune Garde (1942), mais fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (5 janvier 1943). TorturĂ© pendant plusieurs jours, il fut jetĂ© vivant dans un puits de mine dans la nuit du 15 au 16 janvier.

Alexandra Bondareva (1922-1943), sƓur du prĂ©cĂ©dent, elle intĂ©gra comme lui les Komsomols (1939), puis la Jeune Garde (1942). Elle fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (11 janvier), et torturĂ©e pendant plusieurs jours. Elle fut exĂ©cutĂ©e le 16 janvier 1943. Une Ă©cole a reçu son nom et celui de son frĂšre dans un village de la rĂ©gion de Lougansk, en RPL (12 juin 2018).

Semion Borissov (1926-1943), originaire de la rĂ©gion de Krasnodon, fille d’une Kolkhozienne, il rejoignit la Jeune Garde (1942), et rĂ©ussit Ă  Ă©chapper Ă  la Gestapo. Il passa dans les rangs soviĂ©tiques et participa Ă  Ă©tablir une liaison tĂ©lĂ©phonique. Son groupe ayant Ă©tĂ© encerclĂ© par les Allemands, il fut pris avec les survivants et fusillĂ©s par les Allemands sur le champs (20 janvier 1943).

Vassili Borissov (1924-1943), fils d’un paysan ayant combattu pendant la Guerre Civile russe, il fit des Ă©tudes professionnelles et rejoignit les Komsomols (1939). Il tenta de s’enrĂŽler dans l’ArmĂ©e Rouge (1941), mais fut refusĂ© en raison de son Ăąge. Il intĂ©gra la Jeune Garde (1942), et prit la fuite au dĂ©but des arrestations (janvier 1943). Se trouvant en zone toujours occupĂ© par les nazis, il fut arrĂȘtĂ© (aoĂ»t), et fusillĂ© avec d’autres rĂ©sistants (6 novembre). Sa mĂšre qui avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e avec lui fut torturĂ©e Ă  mort et succomba.

ValĂ©ria Borts (1927-1996), naquit dans la rĂ©gion de Donetsk, sa famille s’installa Ă  Krasnodon (1940). Membre de la Jeune Garde, elle rĂ©ussit Ă  se cacher dans la ville de Lougansk. Cependant sa mĂšre fut capturĂ©e par la Gestapo et torturĂ©e. Elle mĂȘme ayant survĂ©cut elle dĂ©nonça Victor Tretiakevitch comme ayant trahi l’organisation. Une commission d’enquĂȘte l’innocenta (1959). Elle servit dans l’ArmĂ©e soviĂ©tique et se passionna avec son mari pour les courses de rallye automobile et fut nommĂ© « maĂźtre de sport automobile de l’URSS Â» (1960). Elle avait intĂ©grĂ© le Parti communiste (1953), travailla comme traductrice dans une maison d’édition en langue espagnole et anglaise, puis fut envoyĂ©e dans une mission soviĂ©tique Ă  Cuba (1963), puis en Pologne (1971).Elle prit sa retraite au grade de lieutenant-colonel et mourut le 14 janvier 1996. Ses cendres furent dispersĂ©es selon sa demande Ă  Krasnodon.

Alexander Chishenko (1925-1943), frĂšre de MikhaĂŻl, il travailla comme Ă©lectricien dans une mine (1939-1942), et rejoignit les komsomols (1940), puis la Jeune Garde avec son frĂšre (1942). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (8 janvier 1943), et fut torturĂ© puis exĂ©cutĂ© (16 janvier). Son corps fut jetĂ© dans un puits de mine.

MikhaĂŻl Chishenko (1917-1979), originaire de la rĂ©gion de Dniepropetrovsk, il rejoignit les Komsomols (1932), puis sa famille s’installa Ă  Krasnodon (1939). Il travailla comme mineur puis fut mobilisĂ© dans la Guerre d’hiver (1939-1940). Il fut l’un des cadres dĂ©lĂ©guĂ© pour organiser des groupes de partisans sur les arriĂšres des nazis (1941-1942), et devint l’un des chefs de la Jeune Garde (1942). Il rĂ©ussit Ă  prendre la fuite, puis revĂźnt dans l’administration du Komsomol dans la rĂ©gion de Lougansk (1943-1945), membre du Parti communiste (1945). Il travailla dans diverses administrations et fonctions dans l’industrie miniĂšre, diplĂŽmĂ© de l’école des Mines de Rovenko (1961), chef-adjoint d’un combinat industriel (1970), et participant au XXIII congrĂšs du parti. Il mourut Ă  Rovenko le 5 mai 1979. Cette ville est toujours restĂ©e sous le contrĂŽle des rĂ©publicains, sa tombe n’a jamais Ă©tĂ© mise en danger.

Leonid Dadichev (1926-1943), originaire de la rĂ©gion de Rostov-sur-le-Don, sa famille dĂ©mĂ©nagea Ă  IlovaĂŻsk (1936), puis Krasnodon (1940). Il tenta d’intĂ©grer l’école de pilotage de l’ArmĂ©e Rouge (Ă©tĂ© 1941), mais fut refusĂ© Ă  cause se son Ăąge. Il intĂ©gra les Komsomols, puis la Jeune Garde (1942). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (5 janvier 1943), et fouettĂ© par des policiers supplĂ©tifs ukrainiens. Pour tenter de le faire parler, on lui entailla aussi des doigts de la main droite. Il fut fusillĂ© le 15 janvier 1943 et son corps jetĂ© dans un puits de mine.

Antonina Diatchenko (2 novembre 1925-1943), originaire de Krasnodon, elle entra dans les Komsomols (1940), puis dans la Jeune Garde (1942). Elle fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (12 janvier 1943), torturĂ©e et trimballĂ©e de maniĂšre ostentatoire dans les rues pour l’exemple (14 janvier). AprĂšs d’autres tortures, elle fut fusillĂ©e et son corps jetĂ© dans un puits de mine (16 janvier.

Alexandra Doubrovina (1919-1943), originaire de Novotcherkassk, sa famille dĂ©mĂ©nagea durant la Guerre Civile russe dans la rĂ©gion de Donetsk (1920), puis Ă  Krasnodon. Elle fit des Ă©tudes supĂ©rieures en biologie Ă  Rostov (1937-1940), puis de Kharkov (1940-1941) et intĂ©gra les Komsomols (1938). Les Ă©tudiants ayant Ă©tĂ© renvoyĂ©s chez eux (Ă©tĂ© 1941), elle rentra Ă  Krasnodon et intĂ©gra la Jeune Garde (1942). Une homonyme fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo Ă  sa place (11 janvier 1943), et elle se livra d’elle-mĂȘme aux Allemands pour sauver l’innocente et ĂȘtre avec ses camarades. Elle fut torturĂ©e et battue, et emmenĂ©e pour ĂȘtre exĂ©cutĂ©e avec d’autres camarades. On lui tira une balle dans la jambe, puis ses bourreaux s’acharnĂšrent sur elle et la lardĂšrent de coups de couteau (16 janvier 1943). Son corps fut jetĂ© dans un puits de mine.

Antonina Elisseenko (1921-1943), d’une famille d’ouvriers de Krasnodon, elle rejoignit les Komsomols (1937), et suivit des cours pour devenir infirmiĂšre aprĂšs le commencement de la guerre (1941). Elle rejoignit la Jeune Garde (1942), et fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (11 janvier 1943). Elle fut torturĂ©e ignoblement, dĂ©vĂȘtue et brĂ»lĂ©e sur une plaque incandescente. Elle fut battue sauvagement et jetĂ©e vivante dans un puits de mine, le 16 janvier 1943.

Demian Fomine (1925-1943), originaire de la rĂ©gion de Krasnodon, d’une famille d’employĂ©s du Parti communiste. Il travailla dans un kolkhoze (1940), puis rejoignit la Jeune Garde (1942). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (5 janvier 1943), et fut torturĂ© puis exĂ©cutĂ©. Son corps fut jetĂ© dans un puits de mine.

Nina Gerassimova (1924-1943), d’une famille d’ouvriers, elle entra dans les Komsomols (fin des annĂ©es 30), puis dans la Jeune Garde (1942). Elle fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (11 janvier 1943), sauvagement torturĂ©e et jetĂ©e dans un puits de mine.

Boris Glavan (24 dĂ©cembre 1920-1943), originaire de Moldavie, il fit des Ă©tudes professionnelles Ă  Bucarest, puis la Moldavie fut cĂ©dĂ©e Ă  l’URSS (juin 1940). Il passa du cĂŽtĂ© soviĂ©tique et fut volontaire au moment de l’invasion soviĂ©tique (1941). Il servit dans une division d’infanterie, notamment comme interprĂšte en langue roumaine, grade de sergent-major. Il rĂ©ussit Ă  prendre la fuite, lors de la dislocation de son unitĂ© face Ă  l’offensive allemande (Ă©tĂ© 1942). Il se fondit dans la population de Krasnodon et fut recrutĂ© pour encadrer la Jeune Garde (automne). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (5 janvier 1943), puis torturĂ© et jetĂ© vivant dans un puits de mine.

Vassili Goukov (1921-1943), originaire de Krasnodon, il devĂźnt mĂ©canicien dans les chemins de fer. Il rejoignit la Jeune Garde (1942), et fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (6 janvier 1943). Il fut torturĂ© pendant plusieurs jours et jetĂ© vivant dans un puits de mine, le 15 janvier 1943.

Ouliana Gromova (3 janvier 1924-16 janvier 1943), originaire de la rĂ©gion de Lougansk, fille d’ouvrier, qui avait fait la guerre russo-japonaise. Elle rejoignit les Komsomols (1940), elle rejoignit la Jeune Garde dont elle devĂźnt l’une des chefs. Elle fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (10 janvier 1943), sauvagement torturĂ©e mais tĂźnt tĂȘte Ă  ses bourreaux et ne parla pas. Elle exhorta jusqu’à la fin ses camarades d’infortune Ă  tenir le choc, et rĂ©citait le poĂšme de Lermontov Le DĂ©mon. Elle fut fusillĂ©e le 16 janvier 1943 et son corps jetĂ© dans un puits de mine. Elle fut faite hĂ©roĂŻne de l’Union soviĂ©tique (13 septembre), et sa mĂ©moire honorĂ©e, notamment par de nombreux monuments (un navire porta mĂȘme son nom dans la flotte du Pacifique, 1949).

MikhaĂŻl Grigoriev (25 novembre 1924-31 janvier 1943), originaire de Briansk, sa famille vĂźnt s’installer Ă  Krasnodon (1939). Il intĂ©gra les Komsomols (1941), puis la Jeune Garde (1942). Il participa entre autre Ă  l’exĂ©cution de supplĂ©tifs et traĂźtres ukrainiens. Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (27 janvier 1943), puis torturĂ©. Il tenta de s’enfuir le jour de son exĂ©cution et fut blessĂ© d’un coup de feu. Il fut alors jetĂ© dans un puits de mine, lieu de leur exĂ©cution (31 janvier 1943). Plus de 25 monuments et rues lui furent dĂ©diĂ©s, notamment en Russie, au Kazakhstan ou en Ukraine. Une

Radiy Iourkine (1928-1975), originaire de Krasnodon, membre de la Jeune Garde, il rĂ©ussit Ă  prendre la fuite et se cacha Ă  Lougansk (1943). A l’arrivĂ©e des SoviĂ©tiques il s’enrĂŽla dans l’ArmĂ©e Rouge et fut envoyĂ© Ă  l’école des pilotes (octobre). AprĂšs sa formation, il fut affectĂ© Ă  la flotte du Pacifique (janvier 1945), et participa aux combats contre le Japon. Il servit ensuite dans les flottes soviĂ©tiques, de la Baltique et de la Mer Noire. Il rejoignit le Parti communiste (1951), puis pour raisons de santĂ© fut versĂ© dans la rĂ©serve (1957). Il travailla ensuite comme mĂ©canicien dans la rĂ©gion de Krasnodon et participa Ă  des actions en direction de la jeunesse, et dĂ©fendit Victor Tretiakevitch accusĂ© d’avoir trahi la Jeune Garde (1959). Il mourut Ă  Krasnodon le 16 juillet 1975. Son pĂšre avait Ă©tĂ© tuĂ© durant la bataille de Stalingrad.

Antonina Ivanikhina (1923-1943), d’une famille d’ouvriers de la rĂ©gion de Krasnodon, elle intĂ©gra les Komsomols (1939), puis travailla comme infirmiĂšre dans l’hĂŽpital local (1940-1941), puis dans une ville de l’oblast d’Ivano-Frankovsk (avril-juin 1941). Suite Ă  l’invasion allemande, elle fut faite prisonniĂšre et jetĂ©e dans un camp, mais elle rĂ©ussit Ă  s’enfuir avec d’autres jeunes filles (septembre). Elle rejoignit le Donbass, et rejoignit l’organisation de la Jeune Garde (1942), avec sa sƓur Lylia (3 mai 1925-1943). Elle fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (11 janvier 1943), torturĂ©e et fusillĂ©e, son corps fut jetĂ© dans un puits de mine. Sa sƓur cadette mourut Ă©galement de la mĂȘme façon.

Nina Ivantsova (1923-1982), naquit Ă  Krasnodon, fille d’un mineur, elle rejoignit les Komsomols (1939), puis travailla comme secrĂ©taire au dĂ©partement de l’Éducation nationale. Membre de la Jeune Garde, elle prit la fuite avec sa sƓur et rĂ©ussit Ă  rejoindre les lignes soviĂ©tiques (17 janvier 1943). Elle s’enrĂŽla dans l’ArmĂ©e Rouge, servant dans les transmissions et participa Ă  diverses batailles, dont la libĂ©ration de la CrimĂ©e, puis des États baltes (1943-1945). Elle intĂ©gra le Parti communiste (1944), dĂ©mobilisĂ©e au grade de lieutenant de la Garde (septembre 1945). Elle fit des Ă©tudes supĂ©rieures Ă  Donetsk, puis Lougansk (1946-1953), en pĂ©dagogie puis travailla dans divers instituts et administrations Ă  Lougansk (1953-1973). Elle mourut le 1er janvier 1982 et fut inhumĂ©e Ă  Lougansk. A la mort de son frĂšre (2016), sa tombe qui Ă©tait abandonnĂ©e et quasiment perdue, fut rĂ©novĂ©e par un groupe de jeunes activistes de la RPL (2017).

Olga Ivantsova (1924-2001), sƓur de la prĂ©cĂ©dente, elle entra dans les Komsomols (1941), puis rejoignit la Jeune Garde (1942). Elle rĂ©ussit Ă  rejoindre les lignes soviĂ©tiques (17 janvier 1943), puis revĂźnt dans la ville Ă  sa libĂ©ration (14 fĂ©vrier). Elle devĂźnt secrĂ©taire du Komsomol local et fut la toute premiĂšre guide du MusĂ©e historique de Krasnodon (fin annĂ©es 40). Elle fut Ă©lue au Soviet SuprĂȘme de l’URSS (1947), membre du Parti communiste (1948), elle reprit des Ă©tudes en commerce Ă  Lvov (diplĂŽmĂ©e en 1954). Elle travailla ensuite comme cadre dans les locaux du parti Ă  KrivoĂŻ Rog jusqu’à sa retraite. Elle mourut dans cette ville le 16 juin 2001, dans l’Ukraine indĂ©pendante. Sa tombe est peut-ĂȘtre en grand danger ou a Ă©tĂ© dĂ©jĂ  dĂ©truite.

Vladimir Jdanov (13 aoĂ»t 1925-1943), d’une famille de mineurs de Krasnodon, il devĂźnt un cadre dans l’organisation des pionniers (annĂ©es 30), puis rejoignit les Komsomols (1941). Il se lança dans la collecte de cadeaux et denrĂ©es pour les soldats de l’ArmĂ©e Rouge et intĂ©gra la Jeune Garde (1942). Il devĂźnt chauffeur dans un hĂŽpital allemand et sabota de nombreux vĂ©hicules. Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (3 janvier 1943), et fut torturĂ©. Il fut emmenĂ© dans la mine N°5 oĂč furent exĂ©cutĂ©s la plupart des rĂ©sistants, et tenta d’entraĂźner dans sa chute le chef de police supplĂ©tive ukrainienne dans le puits de mine. Il fut abattu d’un coup de feu et tomba dans ce dernier (16 janvier 1943).

NikolaĂŻ Joukov (1922-1943), originaire de la rĂ©gion de Krasnodon, il intĂ©gra les Komsomols (1938), puis s’enrĂŽla dans l’ArmĂ©e soviĂ©tique (Ă©tĂ© 1941). Il fut versĂ© dans la marine et servit dans la dĂ©fense de SĂ©bastopol (1942). BlessĂ©, il eut la chance d’ĂȘtre Ă©vacuĂ©, puis envoyĂ© en convalescence chez lui Ă  Krasnodon. AprĂšs l’arrivĂ©e des Allemands, il devĂźnt un cadre de la Jeune Garde (automne). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo l’un des premiers (dĂ©but janvier 1943), et il fut fusillĂ© et son corps jetĂ© dans un puits de mine (16 janvier).

Nina Kezikova (1925-1943), d’une famille d’ouvriers de Krasnodon, elle rejoignit les Komsomols (novembre 1940), et servit comme volontaire dans un hĂŽpital militaire (1941-1942). Elle entra dans la Jeune Garde (1942), et fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (12 janvier 1943). Elle fut torturĂ©e et jetĂ©e vivante dans un puits de mine (16 janvier 1943).

EvgĂ©nia Kiykova (1923-1943), originaire de la rĂ©gion de Lougansk, d’une famille d’ouvriers. Elle rejoignit les Komsomols (1940), et servit comme volontaire pour aider dans l’hĂŽpital militaire. Elle servit aussi Ă  la construction de fossĂ©s antichars et de fortifications (1941-1942). Elle entra dans la Jeune Garde (1942), et Ă©vita le travail forcĂ© en Allemagne en travailla dans une mine de la ville. Elle fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (13 janvier 1943), et torturĂ©e. Elle fut fusillĂ©e et son corps jetĂ© dans un puits de mine, le 16 janvier 1943. A la demande de leurs parents, elle fut enterrĂ©e dans un mĂȘme cercueil avec son amie insĂ©parable, Antonina Diatchenko.

Oleg KochevoĂŻ (1926-1943), originaire de Prilouki en Ukraine, sa famille s’installa Ă  Poltava (1932), puis dans la rĂ©gion de Lougansk (1937). Il intĂ©gra les komsomols (mars 1942), puis la Jeune Garde, dont il devĂźnt commissaire politique. Il participa Ă  de nombreux coups de main et sabotages contre les Allemands. Il rĂ©ussit Ă  Ă©chapper aux premiĂšres arrestations et quitta la ville, tentant sans succĂšs de rejoindre les lignes soviĂ©tiques. Il rentra Ă  Krasnodon et fut arrĂȘtĂ© dans la gare par la Police militaire allemande (11 janvier 1943). Il fut prit en possession d’une arme et de tracts et fut livrĂ© Ă  la Gestapo et aux supplĂ©tifs ukrainiens. Il fut horriblement torturĂ©, notamment brĂ»lĂ© avec des fers rouges mais ne parla pas. Il fut conduit Ă  Rovenko, de nouveau torturĂ©, puis exĂ©cutĂ© dans un parc de la ville Ă  la fin de janvier 1943. Lors de la fusillade au bord d’une fosse creusĂ©e Ă  l’avance, il ne fut pas tuĂ© sur le coup et achevĂ© d’un coup de pistolet dans la tĂȘte. Il fut dĂ©corĂ© Ă  titre posthume du titre de HĂ©ros de l’Union soviĂ©tique (13 septembre). Sa mĂšre, Elena, fut l’une des activistes qui firent de longues recherches pour rassembler des documents et les noms des rĂ©sistants de la Jeune Garde. Elle fut pour beaucoup dans la connaissance historique que nous avons actuellement de ce groupe. De nombreuses rues et monuments honorent son nom dans plusieurs pays, mais plusieurs ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©truits en Ukraine, notamment Ă  Kharkov. L’Ukraine se livre toujours actuellement Ă  la destruction de la mĂ©moire des partisans soviĂ©tiques et de l’ArmĂ©e Rouge, la remplaçant par celle des collaborateurs de l’Allemagne nazie.

Anatoli Kovalev (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Rostov-sur-le-Don, sa famille s’installa Ă  Krasnodon (1934). Il entra dans les Komsomols (vers 1938), puis travailla dans un Sovkhoze. Il tenta de s’enrĂŽler dans l’ArmĂ©e Rouge (1940), mais fut refusĂ©. Il tenta de nouveau de s’enrĂŽler lors de l’invasion de l’URSS (1941), de nouveau refusĂ© et versĂ© dans la police locale. Il resta Ă  son poste et s’enrĂŽla dans la rĂ©sistance et la Jeune Garde (1942). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (29 janvier 1943), et fut emmenĂ© dans une mine pour ĂȘtre exĂ©cutĂ© avec d’autres rĂ©sistants (31 janvier). Il rĂ©ussit Ă  prendre la fuite, mais fut blessĂ© et se rĂ©fugia chez des locaux. AprĂšs s’ĂȘtre reposĂ© une dizaine de jours, il tenta de rejoindre les lignes soviĂ©tiques et disparu sans laisser de traces. De nombreuses rumeurs et hypothĂšses ont Ă©tĂ© faites sur son devenir, y compris quelque peu romanesques.

Claudia Kovaleva (1925-1943), originaire de la rĂ©gion de Krasnodon, elle fit des Ă©tudes professionnelles et devĂźnt tĂ©lĂ©phoniste au centre du service des pompiers de la ville (1941). Elle intĂ©gra la mĂȘme annĂ©es les komsomols (1942) et la Jeune Garde. Elle fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (janvier 1943), torturĂ©e et exĂ©cutĂ©e (16 janvier).

SergeĂŻ Levachov (16 dĂ©cembre 1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Donetsk, sa famille s’installa Ă  Krasnodon (1930). Il entra dans les Komsomols (1939), et fut formĂ© aux techniques de partisans et de la guerre clandestine Ă  Lougansk (1941-1942). AprĂšs des missions dangereuses sur les arriĂšres de l’ennemi (aoĂ»t 1942), il se trouvait Ă  Krasnodon et intĂ©gra la Jeune Garde, dont il devĂźnt l’un des cadres, il Ă©tait par ailleurs opĂ©rateur radio. Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (5 janvier 1943), et sauvagement torturĂ©. Il fut jetĂ© vivant dans un puits de mine (15 janvier 1943). Lorsque son corps fut remontĂ©, il avait en partie Ă©tĂ© Ă©corchĂ© Ă  vif et sa bouche Ă©tait remplie de terre qu’on lui avait forcĂ© Ă  ingĂ©rer.

Vassili Levachov (1924-2001), originaire de la rĂ©gion de Donetsk, sa famille s’installa Ă  Krasnodon (1931), et se porta volontaire pour travailler dans les usines de production militaire (septembre 1941). Il fut envoyĂ© dans la cĂ©lĂšbre usine de tracteurs Ă  Stalingrad, puis revĂźnt Ă  Krasnodon (fĂ©vrier 1942). Il avait intĂ©grĂ© les Komsomols et fut envoyĂ© par eux pour former des groupes de partisans dans la rĂ©gion (avril). AprĂšs diverses missions dangereuses, il fut l’un des fondateurs de groupes de rĂ©sistants, et intĂ©gra la Jeune Garde dont il devĂźnt l’un des cadres (septembre 1942). Il prit la fuite et rĂ©ussit Ă  se cacher dans la rĂ©gion de Donetsk, puis Ă  passer dans les lignes soviĂ©tiques (20 septembre 1943). Il s’enrĂŽla dans l’ArmĂ©e soviĂ©tique et servit durant la bataille du Dniepr, participant Ă  la libĂ©ration de Kherson, NikolaĂŻev, Odessa, puis de Chisinau en Moldavie. AprĂšs un court passage dans une Ă©cole d’officiers, il participa Ă  la prise de Varsovie puis Ă  celle de Berlin (1944-1945). Il Ă©tait entrĂ© dans le Parti communiste Ă  cette Ă©poque (1944). Il continua une carriĂšre militaire et servit dans la marine sur le croiseur lourd Voroshilov (1949-1953), puis sur d’autres navires dont le croiseur Sverdlov (capitaine adjoint). Il travailla comme maĂźtre de confĂ©rence dans diverses universitĂ©s et Ă  l’école navale supĂ©rieure (1973-Ă  sa retraite). Il fut l’avant dernier survivant de la Jeune Garde, et mourut Ă  Saint-PĂ©tersbourg le 10 juillet 2001.

Guennady Loukachov (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Krasnodon, d’une famille de mineurs, il aurait voulu devenir machiniste dans les chemins de fer, et postula pour l’école de Rostov, mais il fut refusĂ© (1939). Il travailla dans une mine locale au dĂ©part des hommes au front (juin 1941), et intĂ©gra la Jeune Garde (1942). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (5 janvier 1943), torturĂ©, puis fusillĂ© (16 janvier), son corps Ă©tant jetĂ© dans un puits de mine.

Anatoli Lopoukhov (1926-1990), originaire de la rĂ©gion de Lougansk, il entra dans les Komsomols (1941), puis rejoignit la Jeune Garde (1942). Il rĂ©ussit Ă  Ă©chapper aux recherches et se cacha dans les villages alentours jusqu’à l’arrivĂ©e des SoviĂ©tiques (janvier/fĂ©vrier 1943). Il s’enrĂŽla dans l’ArmĂ©e Rouge et servit dans la libĂ©ration de l’Ukraine. GriĂšvement blessĂ© (10 octobre), il fut envoyĂ© en convalescence Ă  Krasnodon, oĂč il fut l’un des fondateurs du MusĂ©e historique (1944), et son tout premier directeur. Il fut envoyĂ© dans une Ă©cole d’artillerie antiaĂ©rienne Ă  Leningrad (septembre 1944), entra au Parti communiste (1948), puis entra de nouveau dans une acadĂ©mie militaire, alors au grade de capitaine (1955). Il occupa diverses fonctions dans les conseils municipaux et rĂ©gionaux, puis se fixa Ă  la retraite Ă  Dniepropetrovsk, oĂč il mourut le 5 octobre 1990. Sa tombe a de grande chance d’ĂȘtre en danger ou dĂ©jĂ  dĂ©truite.

NikolaĂŻ Mironov (1925-1943), originaire de la rĂ©gion de Lougansk, fils de paysans, il travailla dans un Sovkhoze, puis dans une mine de Krasnodon. Il entra dans la Jeune Garde (1942), mais fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (16 janvier 1943). Il fut torturĂ© et assassinĂ©, sa date de mort n’est pas connu, son corps ne fut jamais retrouvĂ©.

Evgueni Mochkov (1920-1943), originaire de la rĂ©gion de Penza, d’une famille de militaires, son pĂšre devĂźnt un directeur de Kolkhoze (annĂ©es 20). Sa famille dĂ©mĂ©nagea Ă  Krasnodon aprĂšs la mort de ce dernier, et il fit des Ă©tudes professionnelles comme Ă©lectricien. Il travailla ensuite dans une mine de la ville (1937-1939). Il fut mobilisĂ© dans l’ArmĂ©e Rouge (1939), et fut blessĂ© durant un saut en parachute. Il servait au grade de sous-lieutenant lorsque son unitĂ© fut dĂ©truite et il fut fait prisonnier (septembre 1941). Il rĂ©ussit Ă  s’échapper et Ă  rejoindre la ville de Krasnodon, oĂč il entra en contact avec la rĂ©sistance. C’est ainsi qu’il intĂ©gra la Jeune Garde (1942). Il participa Ă  de nombreux coups de main, mais il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo, l’un des premiers (1er janvier 1943). Il mourut sous les coups et la torture (15 janvier), et son corps fut jetĂ© dans un puits de mine le mĂȘme jour.

Dmitri Ogourtsov (1922-1943), originaire de la rĂ©gion de Briansk, il intĂ©gra les komsomols (1939). Il fut mobilisĂ© dans l’ArmĂ©e Rouge (novembre 1941), et fut versĂ© dans un bataillon d’infanterie de marine (144e). Il fut envoyĂ© sur le front et capturĂ© (1942), mais il put s’échapper et rejoignit la ville de Krasnodon. Il intĂ©gra la Jeune Garde et fut l’un des cadres pour les opĂ©rations musclĂ©es. Il Ă©chappa aux premiĂšres arrestations, mais fut finalement dĂ©couvert et arrĂȘtĂ© (28 janvier 1943). Il fut jetĂ© dans une prison de la ville, mais il rĂ©ussit de nouveau Ă  s’échapper. Il fut rapidement retrouvĂ© et torturĂ© cruellement, puis fusillĂ© dans une forĂȘt prĂšs de Rovenko, le 9 fĂ©vrier 1943.

Vladimir Osmoukhine (1925-1943), originaire de Krasnodon, fils d’un expert-comptable travaillant dans une mine de la ville. Il rejoignit les Komsomols (1939), travailla dans une usine comme Ă©lectricien dans une usine pour l’effort de guerre (fĂ©vrier 1942). Il rejoignit peu aprĂšs la Jeune Garde. Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (5 janvier 1943), et fut horriblement torturĂ©. Il eut la main droite coupĂ©e, un Ɠil crevĂ©, fut brĂ»lĂ© sur tout le corps, eut le crĂąne fracassĂ© et rouĂ© de coups subi de nombreuses fractures. Il fut jetĂ© vivant dans un puits de mine ne pouvant plus marcher. Son supplice fut dĂ©taillĂ© par une enquĂȘte soviĂ©tique sur les crimes nazis commis dans la rĂ©gion de Krasnodon (12 septembre 1946).

Pavel Palagouta (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Rostov-sur-le-Don, il intĂ©gra la Jeune Garde Ă  Krasnodon, et faisait du renseignement militaire, notamment sur les mouvements des trains allemands et leurs unitĂ©s. Il Ă©chappa aux premiĂšres arrestations, mais fut finalement dĂ©couvert et arrĂȘtĂ© par la Gestapo (18 janvier 1943). Il fut torturĂ© et assassinĂ© et la date et lieu de sa mort ne furent jamais connus.

Maya Peglivanova (20 mai 1925-1943), originaire de Rostov-sur-le-Don, sa famille dĂ©mĂ©nagea dans la rĂ©gion de Krasnodon (1926). Elle intĂ©gra les Komsomols (1940), puis la Jeune Garde (1942), mais fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (11 janvier 1943). MalgrĂ© d’horribles tortures, elle rĂ©ussit Ă  ne pas parler, ses bourreaux lui tailladĂšrent les seins et lui cassĂšrent les jambes. Elle fut emmenĂ©e pour son exĂ©cution dans une mine, portĂ©e par ses camarades. Elle fut fusillĂ©e et son corps jetĂ© dans un puits de l’exploitation (nuit du 15 au 16 janvier 1943).

Nadejda Petrachkova (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Lougansk, d’une famille de mineurs, qui s’installa ensuite Ă  Krasnodon (1927). Elle rejoignit les pionniers (1931), puis les komsomols (1939), et trouva un emploi dans une mine pour ne pas ĂȘtre dĂ©portĂ©e par les Allemands (1942). Elle intĂ©gra la Jeune Garde peu aprĂšs, mais fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (12 janvier), torturĂ©e et jetĂ©e dans un puits de mine.

Victor Petrov (17 septembre 1925-1943), originaire de la rĂ©gion de Lougansk, il travailla dans un kolkhoze (1942), et rejoignit ensuite la Jeune Garde (automne). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo dĂ©but janvier 1943, torturĂ© et jetĂ© dans un puits de mine (nuit du 15 au 16 janvier 1943). Son Ă©cole dans la localitĂ© de Roubejnoe a Ă©tĂ© dĂ©truite dans les combats pour la libĂ©ration du Donbass (2022).

Youri Polianski (1924-1943), originaire d’une famille nombreuse, de paysans, son pĂšre Ă©tant devenu ensuite mineur dans la rĂ©gion de Lougansk (Lissichansk, puis Krasnodon annĂ©es 30). Il intĂ©gra les komsomols (1939), puis la Jeune Garde (1942). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (13 janvier 1943), puis aprĂšs avoir Ă©tĂ© torturĂ© Ă  mort fut jetĂ© dans un puits de mine (14 janvier). Lorsque son corps fut remontĂ©, ses bourreaux lui avait coupĂ© le nez et la main gauche. Sa sƓur fut soupçonnĂ©e d’avoir dĂ©noncĂ© des membres de la Jeune Garde, condamnĂ©e Ă  10 ans de prison, elle fut ensuite rĂ©habilitĂ©e.

Anatoli Popov (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Krasnodon, il travailla pour l’effort de guerre dans un kolkhoze (1941-1942), puis intĂ©gra la Jeune Garde (1942). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo en janvier 1943, torturĂ© et fusillĂ© le 16 janvier. Son corps fut jetĂ© dans un puits de mine. Il fut l’un des trois seuls membres de la Jeune Garde Ă  ĂȘtre mĂ©daillĂ© de l’Ordre du Drapeau Rouge, Ă  titre posthume (1943).

Stepan Safonov (19 dĂ©cembre 1926-20 janvier 1943), il rejoignit la Jeune Garde de Krasnodon (1942), et organisa un groupe dans un village de la rĂ©gion. Son groupe fut dĂ©truit et il fut fusillĂ©. Une rue d’un village des alentours fut renommĂ©e en son nom (1973), des milliers de rues en Ukraine ont Ă©tĂ© rebaptisĂ©es au contraire de noms de collaborateurs de l’Allemagne nazie (entre 2014 et de nos jours).

Olga Saprikina (1923 ou 1924-2016), originaire de la rĂ©gion d’Orel, d’une famille d’ouvriers, sa famille dĂ©mĂ©nagea Ă  Krasnodon (fin annĂ©es 20), puis Vinnytsia (1936). Elle entra aux Komsomols (octobre), puis lors de l’invasion de l’URSS prit la fuite avec sa famille Ă  Krasnodon. Elle travailla comme volontaire pour creuser des fossĂ©s antichars et des fortifications (1941-1942), puis entra dans la Jeune Garde. Elle rĂ©ussit Ă  prendre la fuite et fut cachĂ©e par des locaux (janvier 1943), et s’enrĂŽla dans l’Arme Rouge (printemps). Elle fut dĂ©mobilisĂ©e aprĂšs la guerre (novembre 1945), et s’installa Ă  Moscou. Elle fit des Ă©tudes de droit (diplĂŽmĂ©e en 1946 et 1957), et travailla dans un ministĂšre de la RĂ©publique socialiste soviĂ©tique de Russie (jusqu’en 1979). Elle fut la derniĂšre membre de la Jeune Garde Ă  ĂȘtre en vie. Elle fut mĂ©daillĂ©e par la Douma (2013), et mourut le 9 mai 2016, jour de la Victoire contre l’Allemagne nazie.

EvguĂ©ni Shepelev (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Rostov-sur-le-Don, il intĂ©gra les rangs des komsomols (1940). Il se porta volontaire dans les rangs de l’ArmĂ©e Rouge (automne 1941), mais fut fait prisonnier Ă  Stavropol. Il rĂ©ussit Ă  prendre la fuite et rejoignit la ville de Krasnodon. Il fut intĂ©grĂ© Ă  la Jeune Garde (1942) et participa Ă  des opĂ©rations de rĂ©sistance. Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (4 janvier 1943), fut torturĂ© et exĂ©cutĂ© (15 janvier). Son corps fut jetĂ© dans un puits de mine.

GĂ©orgi Sherbakov (1925-1943), originaire de Krasnodon, il se porta volontaire pour travailler dans une mine et participer Ă  l’effort de guerre (1941). Il intĂ©gra l’annĂ©e suivante la Jeune Garde (1942), et fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (12 janvier 1943). Il fut torturĂ© et exĂ©cutĂ©, puis son corps jetĂ© dans un puits de mine (16 janvier).

Nadejda Sherbakova (1923-?), originaire de la rĂ©gion de Krasnodon, elle intĂ©gra les pionniers (annĂ©es 30), puis la Jeune Garde (1942). Elle fut arrĂȘtĂ©e par la Gestapo Ă  KrasnoĂŻarsk (18 janvier 1943), et fut battue et torturĂ©e sans avoir parlĂ© (19 janvier). Elle fut laissĂ©e dans le froid et survĂ©cue, et l’approche des troupes soviĂ©tiques lui permirent de prendre la fuite (20 janvier). Elle fut de nouveau arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (28 janvier) et devait ĂȘtre fusillĂ©e. Elle rĂ©ussit Ă  prendre la fuite de nouveau et passa dans les lignes soviĂ©tiques. Elle s’installa aprĂšs la guerre Ă  Rostov-sur-le-Don, oĂč elle fonda une famille, trois enfants. Elle livra son tĂ©moignage sur la Jeune Garde (annĂ©es 90). Sa date et son lieu de mort ne sont pas connus.

Lioubov Shevtsova (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Krasnodon, fille unique, elle suivit une formation d’infirmiĂšre pour soutenir l’effort de guerre (1941), et travailla dans l’hĂŽpital militaire de Krasnodon. Elle intĂ©gra les komsomols (fĂ©vrier 1942), et une formation de guĂ©rilla et guerre clandestine sur les arriĂšres du front, opĂ©ratrice radio. Elle fut envoyĂ©e Ă  l’arriĂšre du front, opĂ©ra dans la rĂ©gion de Krasnodon, rejoignant aussi la Jeune Garde (Ă©tĂ©/automne 1942). Elle fut finalement arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (8 janvier 1943), et Ă©tait recherchĂ©e depuis longtemps pour ces Ă©missions clandestines radio. De fait, elle fut trĂšs longuement torturĂ©e pour livrer ses secrets, mais elle ne parla pas. Elle fut emmenĂ©e avec d’autres dans les locaux de la Gestapo de Rovenko (31 janvier), oĂč elle fut encore torturĂ©e longuement. Elle fut fusillĂ©e avec des camarades dans une forĂȘt des environs, le 9 fĂ©vrier 1943. Elle fut dĂ©corĂ© Ă  titre posthume du titre de HĂ©ros de l’Union soviĂ©tique (13 septembre). Il existait de nombreuses rues en son honneur en Ukraine, notamment Ă  Dniepropetrovsk, ou encore des monuments comme Ă  Kharkov ou Petropavlovka qui ont Ă©tĂ© dĂ©truits. Les rues d’Ukraine qui honoraient des personnages soviĂ©tiques ont Ă©tĂ© renommĂ©es en l’honneur de collaborateurs ukrainiens de l’Allemagne nazie (2022-2023).

Anna Sopova (1924-1943), originaire d’ArtĂ«movsk, rĂ©gion de Donetsk, d’une famille d’ouvriers, qui s’installa Ă  Krasnodon (1935). Elle entra dans les komsomols (1939), puis dans la Jeune Garde (1942). Elle fut l’une des cadres de l’État-major de l’organisation, Ă©lue par ses pairs. Elle Ă©chappa aux premiĂšres arrestations et tenta d’organiser leur Ă©vasion. Elle fut finalement arrĂȘtĂ©e par la Gestapo (25 janvier 1943), torturĂ©e et fusillĂ©e le 31 janvier. Elle reçut deux mĂ©dailles Ă  titre posthume (1943).

NikolaĂŻ SoumskoĂŻ (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Lougansk, d’une famille de paysans, qui s’installa Ă  Krasnodon (1930). Il entra dans les komsomols (1939), et prĂ©cocement pris contact avec l’organisation pour organiser la rĂ©sistance Ă  l’arrivĂ©e des Allemands (Ă©tĂ© 1942). Il forma avec ses amis un premier groupe de 12 rĂ©sistants de son Ăąge, qui intĂ©gra la Jeune Garde (automne). Ils tentĂšrent de saboter les stocks de grain pour empĂȘcher leur utilisation par les Allemands. Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (4 janvier 1943), et la fouille de son logis rĂ©vĂ©la une radio. TorturĂ©, il fut fusillĂ© dans la nuit du 18 au 19 janvier, et son corps fut jetĂ© dans un puits de mine. Lorsque son corps fut remontĂ©, l’on dĂ©couvrit que ses bourreaux lui avaient crevĂ© l’Ɠil gauche, enfoncĂ© des aiguilles sous les ongles, cassĂ© la main gauche et percĂ© le nez avec un foret. Il fut l’un des trois dĂ©corĂ©s Ă  titre posthume de l’Ordre du Drapeau Rouge (1943).

SergeĂŻ Tioulenine (1925-1943), originaire de la rĂ©gion d’Orel, sa famille s’installa Ă  Krasnodon (1926). Il se porta volontaire pour travailler dans les mines afin de supporter l’effort de guerre, ainsi qu’à la construction de lignes de dĂ©fense et des fossĂ©s antichars (1941). Il intĂ©gra la Jeune Garde (1942), dont il devĂźnt l’un des cadres dans l’État-major. Il rĂ©ussit Ă  prendre la fuite au moment du dĂ©mantĂšlement du rĂ©seau et passa dans les lignes soviĂ©tiques. Il s’enrĂŽla dans l’ArmĂ©e Rouge, et participa aux combats pour la libĂ©ration de Krasnodon. Il fut fait prisonnier dans les combats, blessĂ© Ă  la main, mais rĂ©ussit Ă  s’enfuir. Il rejoignit la maison familiale (23 janvier 1943), mais fut dĂ©noncĂ© par une voisine qui soutenait l’Ukraine bandĂ©riste. Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (25 janvier), torturĂ© et exĂ©cutĂ© et jetĂ© dans un puits de mine (31 janvier). Il fut dĂ©corĂ© Ă  titre posthume du titre de HĂ©ros de l’Union soviĂ©tique et de l’Ordre de LĂ©nine (13 septembre).

Vassili Tkachev (1922-1943), originaire de la rĂ©gion de Rostov-sur-le-Don, cousin de Palagouta. Il fut mobilisĂ© lors de l’invasion allemande (1941), et versĂ© dans le corps de l’infanterie de marine. Il fut envoyĂ© Ă  la dĂ©fense de SĂ©bastopol, mais griĂšvement blessĂ© fut Ă©vacuĂ© (1942). Il fut envoyĂ© en convalescence, renvoyĂ© au front, fait prisonnier mais il rĂ©ussit Ă  s’enfuir. Il se cacha dans les environs de Krasnodon et rejoignit la Jeune Garde (automne). Il fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo (18 janvier 1943), torturĂ© et exĂ©cutĂ©. La date et le lieu de sa mort n’ont jamais Ă©tĂ© Ă©tablis.

Victor Tretiakevitch (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Koursk, d’une famille nombreuse qui dĂ©mĂ©nagea Ă  Krasnodon (1932), puis Ă  Lougansk (1941). Il avait entre temps intĂ©grĂ© les komsomols (1939). Il fut formĂ© Ă  Lougansk aux techniques de guĂ©rilla et d’opĂ©rations sur les arriĂšres de l’ennemi (1942), et fut envoyĂ© en mission et fut anĂ©anti. Lui-mĂȘme put prendre la fuite et se cacha Ă  Krasnodon oĂč il rejoignit la Jeune Garde (automne). Il fut l’un des chefs du groupe et participa Ă  de nombreux coups de main. Il fut arrĂȘtĂ© le 1er janvier 1943 par la Gestapo, qui Ă  partir de son arrestation purent remonter la filiĂšre de rĂ©sistance. Il fut torturĂ© et jetĂ© vivant dans un puits de mine dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943. Il fut dĂ©noncĂ© comme Ă©tant le traĂźtre qui avait donnĂ© les informations sur le groupe, et sa rĂ©habilitation dura plusieurs annĂ©es. C’est finalement lors du procĂšs d’un supplĂ©tif de la police allemande, Vassili Podtinny (1959), que ce dernier rĂ©vĂ©la le vrai nom du traĂźtre, GuĂ©nnady Potcheptsov (fusillĂ© pour trahison par les SoviĂ©tiques en 1943). Une commission spĂ©ciale rĂ©habilitĂ© alors Tretiakevitch. Deux monuments existaient pour l’honorer, l’un en Russie, l’autre Ă  Kharkov, qui probablement aura Ă©tĂ© vandalisĂ© et dĂ©truit Ă  l’heure oĂč j’écris ses lignes. Il a Ă©tĂ© dĂ©corĂ© Ă  titre posthume du titre de HĂ©ros de la Russie (22 septembre 2022).

Ivan Tourkenitch (15 fĂ©vrier 1920-14 aoĂ»t 1944), originaire de la rĂ©gion de Voronej, fils de mineur, il fit des Ă©tudes supĂ©rieures dans les transports ferroviaires. Il fut mobilisĂ©, grade de lieutenant (1941), envoyĂ© Ă  l’entraĂźnement, puis sur le front (juin 1942), dans le 614e rĂ©giment d’artillerie antichar. AprĂšs avoir Ă©tĂ© encerclĂ©, plutĂŽt que de se rendre, il tenta de rejoindre les lignes soviĂ©tiques, fut fait prisonnier, s’évada et se fondit dans la population de Krasnodon (aoĂ»t). Il rejoignit la Jeune Garde dont il devĂźnt l’un des cadres, le groupe comprenant Ă  son apogĂ©e une centaine de partisans en armes. Il Ă©chappa Ă  l’arrestation (2 janvier), put se cacher dans la ville et rejoignit l’ArmĂ©e Rouge en approche. Il servit Ă  la libĂ©ration de l’Ukraine dans diverses unitĂ©s d’artillerie, notamment de Kiev, Jytomyr, Ternopol et Lvov. Il fut mortellement blessĂ© en Pologne, Ă  Glogow-Malopolski (13 aoĂ»t), et mourut le lendemain. Il fut enterrĂ© dans un cimetiĂšre soviĂ©tique en Pologne, Ă  Rzeszow, oĂč il repose encore de nos jours. Tous les cimetiĂšres militaires en Occident, Ă  fortiori en Ukraine sont en danger de destruction et profanation. Il avait Ă©tĂ© mĂ©daillĂ© du titre de HĂ©ros de l’Union soviĂ©tique Ă  titre posthume (5 mai 1990). Plusieurs monuments Ă©voquĂ©s son souvenir dont certains ont Ă©tĂ© dĂ©truits par les bandĂ©ristes ukrainiens de nos jours, notamment Ă  KrivoĂŻ Rog, Jytomyr, Kharkov et Petropavlovka (2022-2023).

Youri Vistenovski (1924-1943), originaire de la rĂ©gion de Rostov-sur-le-Don, sa famille s’installa Ă  Krasnodon (1925). Il intĂ©gra les Komsomols (1938), puis fut dans les volontaires qui construisirent des fossĂ©s antichars et des fortifications (1941-1942). Il rejoignit la Jeune Garde (1942), et Ă©chappa Ă  la Gestapo. Il s’occupait d’une action pour tenter de libĂ©rer ses camarades, lorsqu’il fut finalement arrĂȘtĂ© (28 janvier 1943). AprĂšs avoir Ă©tĂ© torturĂ©, il fut jetĂ© vivant dans un puits de mine, le 31 janvier.

Ivan Zemnoukhov (8 septembre 1923-1943), d’une famille de paysans, il arriva avec sa famille Ă  Krasnodon (1932), puis entra dans les Komsomols (1938). Il tenta de s’enrĂŽler dans l’ArmĂ©e Rouge au moment de l’invasion, mais fut refusĂ© (1941). Il intĂ©gra la Jeune Garde (1942), et tenta venir en aide Ă  deux partisans qui venaient d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©s par la Gestapo (2 janvier). Il fut lui mĂȘme pris, torturĂ© et fut jetĂ© vivant dans un puits de mine, le 16 janvier 1943. Il fut fait hĂ©ros de l’Union soviĂ©tique Ă  titre posthume (13 septembre), et il devĂźnt lĂ©gendaire en devenant le personnage principal du roman d’Alexandre Fadeev, La Jeune Garde (1945), ouvrage qui fut rĂ©compensĂ© par le prix Staline (1946). Une douzaine de rues et de monuments existent en son honneur.

Laurent Brayard

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Laurent Brayard - Đ›ĐŸŃ€Đ°Đœ Браяр

Laurent Brayard - Đ›ĐŸŃ€Đ°Đœ Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l'armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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