Peu de gens finalement en Occident connaissent l’histoire d’une des plus sinistres polices politiques, le SBU ukrainien. Depuis 2014 essentiellement, cette police aura parfois dépassé les plus sinistres polices que nous avons connu dans l’histoire, comme la Gestapo, la Securitate, la Stasi, la DINA, la Tchéka ou le Comité de surveillance révolutionnaire. Montée en puissance, cette police a fait des milliers de victimes en Ukraine, arrestations arbitraires, prisons secrètes, tortures, répressions politiques, assassinats de personnalités et journalistes, la liste des méfaits de cette institution est sans fin.
Un service secret intérieur devenu une organisation criminelle. Le SBU fut fondé par la Rada d’Ukraine en 1991, sous le nom de Service de Sécurité de l’Ukraine. Ses fonctions se sont étendues au fil du temps, étant dédiées au départ « à la protection de la souveraineté de l’État, de l’ordre constitutionnel, de l’intégrité du territoire, du potentiel économique, scientifique et technique, de la défense de l’Ukraine, des intérêts légitimes de l’État et des droits des citoyens contre les activités de renseignements des services étrangers, des atteintes subversives de certaines organisations et personnes, la prévention et la détection, ainsi que la dénonciation des crimes contre la Paix et l’Humanité, le terrorisme, la corruption et les activités criminelles organisées ». Le SBU fut rattaché directement à la responsabilité du Président ukrainien, ce qui par la suite, ne laisse aucun doute sur la responsabilité des présidents Porochenko et Zelensky, à propos des nombreux crimes et atrocités commis par cette police. Le SBU en effet « met en œuvre la politique de l’État dons le domaine de la lutte contre les organisations et les individus dont le but est de saper l’Ukraine, de mettre en danger son indépendance, ou de modifier l’ordre constitutionnel par la force et la violation de la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’État ». Jusqu’au second Maïdan, le SBU fut donc cantonné à ce que font d’autres services intérieurs dans le monde. A la différence notable que le SBU était aussi en charge des affaires de stupéfiants, ou encore de contrebandes. Cependant, la révolution américaine organisée à Kiev (hiver 2013-2014), fit glisser le SBU dans une dérive criminelle, dont les conséquences ont été terribles. Son emploi dans des missions de représailles et d’assassinats, fut en effet justifié par la Présidence par l’aspect de « défense de l’intégrité territoriale ». La Rada d’Ukraine lui donna en effet plus de pouvoirs, en votant les lois de l’ATO, une opération « antiterroriste » dans le Donbass et dans les territoires de l’Est de l’Ukraine (puis OSS). Dès ce moment, malgré les référendums républicains à Donetsk et Lougansk, tous les Russes ethniques du Donbass ou des autres régions de l’Ukraine, n’étaient plus considérés comme des « personnes », mais comme « des terroristes ». Selon cette rhétorique, les lois usuelles ne furent donc plus appliquées : mandats d’arrêts, procès, défense des accusés, tout cela tomba dans les oubliettes pour faire place à tout un système de répressions, ou la torture, le kidnapping et le non droit devenaient des outils du SBU.
La torture et les indices d’instructeurs anglo-saxons. Durant tout mon travail, j’ai réalisé environ 20 interviews de personnes qui furent victimes du SBU. Ils étaient de nombreuses localités du Donbass, et mon travail se concentra sur la République Populaire de Donetsk. Cependant au fil du temps, j’ai pu trouver des survivants arrêtés à Marioupol, dans la région de Donetsk, de Gorlovka, de Volnovakha, de Krasny Liman, de Sartana, de Dniepropetrovsk, de Kiev ou de Kharkov. Ces témoins furent arrêtés par le SBU ou des forces supplétives, emmenés dans des QG du SBU (Marioupol, Kramatorsk, ou Severodonetsk pour le Donbass), et pour l’immense majorité torturés. Je fis également le collectage d’un témoignage d’un Français, arrêté à Kiev, et qui me raconta avoir passé un « sale quart d’heure », en compagnie de sbires du SBU qui le reconduisirent à l’aéroport après interrogatoire (5 heures dans une cave à Kiev). L’un des torturés, Oleg de Marioupol, me raconta avec son épouse, qui était présente à son arrestation, l’avoir été par 5 agents du SBU, dont 4 ne parlaient que l’anglais (juillet 2014). L’homme fut horriblement torturé et ensuite emprisonné (sans que sa famille sache où il se trouvait) dans une prison secrète à Zaporojie (14 mois en tout). Un autre, également de Marioupol, Vitali, fut conduit après plusieurs jours de tortures devant un tribunal pour une mascarade de procès. Un sac sur la tête, il entendit une personne s’exprimer en anglais avec ses bourreaux, alors qu’il était conduit dans ce tribunal qui le jugea en quelques minutes. Ses aveux avaient été arrachés sous la torture. Plus tard, je découvris aussi une femme de Kharkov, Larissa, également torturée avec son fils, puis enfermée durant presque une année dans une prison du SBU, puis dans une prison pour droits communs à Poltava. Je rencontrais aussi le Père Théophane, vivant dans un monastère de la région de Volnovakha, emmené dans le QG du SBU à Marioupol (2015), torturé et qui assista à une exécution. Il eut la chance d’être rapidement échangé. D’autres eurent plus de chances, comme Marina, originaire d’Odessa, mais vivant à Kiev, et qui put s’enfuir à temps, prévenue par des amis. L’âge n’arrêta pas le SBU, comme en témoigne aussi l’histoire de Maria, de Sartana, menacée de procès et répressions à plus de 80 ans (2021-2022). Ce fut aussi le cas de Diana, 74 ans, originaire de Liman, emmenée à Marioupol et torturée plusieurs heures, puis détenue longuement dans des prisons (2015). En 2022, des images terribles de commandos du SBU apparurent partout sur les réseaux sociaux, d’Ukrainiens ficelés, parfois avec leurs enfants, dans la rue à des poteaux du mobilier urbain. Certains furent fouettés en public, recouverts de peinture, et des unités supplétives (dont des Géorgiens), vinrent en renfort pour faire la chasse aux résistants russes ethniques (notamment à Odessa, Nikolaïev, et des villes du centre du pays).
Les réformes de Zelensky du SBU : il tenta d’en faire sa police personnelle. Le fait est peu connu, mais le Président Zelensky commença un ménage dans le SBU, et nomma un ami d’enfance à la tête de la police politique (2019-2022). Cette décision était évidemment pour en prendre totalement le contrôle et en user contre des ennemis politiques. Elle s’accompagna d’un grand ménage, de la nomination d’hommes sûrs et serviles, qui permit à Zelensky de lancer le SBU sur des gêneurs (notamment du Parti Solidarité Européenne de Porochenko). Le SBU fut cependant affaibli par des défections nombreuses, notamment de personnels des régions républicaines et de russes ethniques (2014-2022). Certains décidèrent de travailler pour les insurgés, et par la suite pour la Russie (2022-à nos jours). Zelensky lança alors de nouvelles réformes, mais des indices ont prouvé qu’il n’était pas le vrai maître à bord. L’un d’eux, fut l’assassinat d’un diplomate ukrainien, qui avait participé aux négociations de Minsk, entre Russes et Ukrainiens (mars 2022). Il fut assassiné dans la rue, et le crime fut même revendiqué quasiment par le SBU. Cet assassinat piloté par les Occidentaux était un message aux Ukrainiens qui auraient des velléités de négociations ou de paix. La masse des crimes du SBU commis en Ukraine et dans le Donbass est incommensurable. Mais ceux commis à partir de 2022 sont encore plus monstrueux. Les victimes de la police politique ukrainienne se comptent certainement par dizaines de milliers. C’est sous la protection de la propagande occidentale que le SBU a réussi à cacher, parfois tant bien que mal, l’énormité de ses crimes. Tôt ou tard, la vérité éclatera à la face du monde. Lorsque cela se produira l’Occident affirmera qu’il savait… et les poursuites des criminels seront molles et tardives. Notre devoir à tous est que cela se passe autrement. Ceci n’est pas l’affaire que des peuples russe et ukrainien.
Le panier de crabes des agents du SBU. Voici une petite étude de prosopographie du SBU, qui comme à mon habitude pourra vous amener des éclairages sur les cadres du SBU, et les rouages de cette police politique. Certains de ses hommes ont été des « créatures » de Porochenko, d’autres de Zelensky. Certains ont été liés à des affaires de corruptions, ou fournirent des informations privées et personnelles à des organisations politiques, pour discréditer des députés ou des politiques. D’autres ont servi la Russie, désapprouvant le Maïdan, la russophobie et les répressions. Enfin, les derniers sont des criminels de guerre et contre l’Humanité qui sont en responsabilité des nombreux crimes du SBU. Après la guerre, il faudra faire en sorte qu’ils ne trouvent jamais le repos.
Agents du SBU, le site russe Nemezida a fait un énorme travail de référencement des agents du SBU, dans le but qu’ils soient plus tard retrouvés et éventuellement jugés. Voici 171 pages des profils de ces gens… (plus de 3 400 agents) les visages des bourreaux qui finalement semblent être des gens comme tout le monde. C’était déjà le cas pour la Gestapo. Le visage du mal peut par exemple ressembler à cela, ou à ce jeune homme propre sur lui. L’effectif de la police politique du SBU était après le Maïdan de plus de 25 000 personnes (2014). Depuis cette date l’Ukraine a beaucoup recruté pour étoffer ses rangs, notamment surtout après 2022. La Gestapo en fin de guerre comprenait plus de 40 000 agents. Toutes les régions de l’Ukraine possède un État-major du SBU formant un maillage serré surveillant les populations.
Sergeï Androushenko (18 mars 1975-), originaire de Vinnitsya, il fit des études de droit (diplômé, 1997), puis fit son service militaire dans le SBU (1999-2001). Il fut recruté et occupa diverses fonctions d’officier, jusqu’à chef de département. Il fut nommé à la direction centrale du SBU, à Kiev (2013), nommé chef-adjoint du département de la protection de l’État. Il poursuivit sa carrière et fut nommé chef du centre antiterroriste du SBU. Il est de fait un criminel de guerre et contre l’Humanité, au fut des crimes commis durant l’opération ATO dans le Donbass. Il fut récompensé pour ses tristes services, du grade de général-major, puis de premier vice-président du SBU (26 juillet 2021).
Ivan Bakanov (1975-), originaire de Krivoï-Rog, il était un ami d’enfance de Zelensky. Il fit des études supérieures en économie (diplômé, 1997), et devînt un homme d’affaires. Il se lança dans la commercialisation d’installations hydroélectriques dans tout le pays. Il prit illégalement le contrôle de plusieurs centrales électriques par la corruption, et fut attaqué en justice pour ce fait (2011). Il fut aussi accusée d’avoir à cette occasion vidé quelques caisses des centrales pour un montant estimé à 3,8 millions de dollars US.Très lié à la police politique d’Ukraine (SBU), l’affaire fut finalement étouffée et il continua son bout de chemin. Il rejoignit Zelensky dans son studio de productions cinématographiques et télévisées (Kvartal 95), dont il devînt le directeur (2013). Il devînt le premier président du Parti Serviteurs du Peuple (décembre 2017-mai 2019) et dirigea la campagne politique du futur président. Zelensky le nomma vice-président de la police politique d’Ukraine (SBU, 22 mai 2019), afin de garder un contrôle total sur cette entité tentaculaire et aux pouvoirs énormes en Ukraine. Il fut parachuté au grade de lieutenant pour pouvoir justifier sa direction, mais ce fait déclencha une manifestation de plus de 10 000 vétérans de la zone ATO et du SBU qui crièrent au scandale, en vain (fin mai 2019). Il fut bientôt nommé à sa tête et sa nomination fut approuvée par la Rada de toute façon contrôlée par le parti (août 2019). Une timide tentative fut faite par le Bureau National de la lutte contre la corruption, suite à une plainte contre lui, de lui demander des comptes sur différentes suspicion de délits. Le bureau enterra vite la plainte suite à des ordres… venus d’en haut. Il fut également nommé membre du Conseil supérieur de la Magistrature (malgré son absence de compétences en 2022, l’on vit cela aussi dans le système Macron). Sa nomination à la tête du SBU avait été critiquée et surtout contestée par l’opposition, l’homme n’ayant là encore aucune compétence adéquate, et pire n’ayant pas passé par une procédure légale pour être installé dans ce siège. Il fut aussi placé, fait comique, à la tête de la lutte contre la corruption, mais fut bientôt dénoncé comme étant à la tête d’une entreprise installée en Espagne (depuis 2015, poste non déclaré par lui), ce qui était interdit pour les fonctionnaires ukrainiens occupants de telles fonctions (mai 2020). Pour des raisons jusqu’alors inconnues, il fut finalement suspendu de ses fonctions de chef du SBU par décret présidentiel (17 juillet 2022). Son éviction fut commentée en Ukraine par le fait que le SBU, selon les propos de Zelensky « était peuplé de traîtres ». Plus tard il fut dénoncé par une députée de la Rada (Mariana Bezougla) et par l’ancien chef des services de renseignement à l’étranger, Valery Kondratiouk, d’avoir laissé le SBU se faire infiltrer par les services russes (février 2023). Il se recycla bientôt rentier (avril 2023) et comme avocat (juin).
Rouslan Baranetski (5 juillet 1971-), originaire de la région Tchernivtsi, il fit des études supérieures et entra à l’école nationale du SBU (1994-2000), docteur en droit (2007). Il progressa lentement, mais fut propulsé par Zelensky au poste de premier vice-président du SBU (juin 2019). Il aurait monté une opération pour neutraliser des mercenaires du groupe Wagner, puis fut démis de ses fonctions (26 juillet 2021), suspecté de trahison. Il fut finalement libéré de prison (2023).
Bataillons de police supplétive (2014 à nos jours), le Ministère de l’Intérieur a créé en Ukraine un certain nombre d’unités de police supplétive travaillant pour ce ministère et le SBU. Parmi les plus terribles et criminels, citons Azov, Tornado, Dniepr-1, Kiev-1 et 2 et tant d’autres (j’ai écris des articles sur un total de 15 d’entre-eux). L’Ukraine a levé une nouvelle unité de cette sorte en 2023, le bataillon Liout. Les noms des autres unités que j’ai référencé sont : Artemovsk, Harpon, Ivano-Frankovsk, Kharkov-1, Kherson, Kievshina, Kirovograd, Lougansk-1, Lvov, Mirotvorets, Pivden, Pivnitch, Poltava, Sainte-Marie, Shakhtarsk, Sich, Slobojanshina, Soumy, Storm, Sivtcheslav, Svitiaz, Tchernigov, Ternopol, Timour,Vinnitsya, Zolotie Vorota (bataillons), et Bogdan, Krementchuk, Saint-Nicolas, Sokol et Touman.
Crimée (2014), avant le retour au giron russe, l’Ukraine entretenait 2 300 agents du SBU en Crimée. L’immense majorité d’entre eux étant des locaux, seulement 215 prirent la fuite pour rejoindre l’Ukraine, les autres applaudissant à l’arrivée de la Russie. Ces chiffres sont à peu près les mêmes pour le Donbass, le second président de la RPL, et aujourd’hui chef de cette dernière est lui-même un ancien officier du SBU ayant refusé de rejoindre Kiev. C’est une des raisons pour laquelle l’on a assisté au recrutement massif par la suite d’Ukrainiens de l’Ouest dans le SBU.
Crimes, en janvier 2016, lors de la venue d’une délégation française dans le Donbass (Jacques Clostermann et Jean-Josy Bousquet), la RPD avait confié plus de 1 500 rapports de crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis par le SBU en 2014 et 2015. Les victimes se comptaient, rien qu’en République Populaire de Donetsk déjà plusieurs milliers de victimes.
Croix Rouge, l’organisation internationale participa à l’échange de prisonniers du SBU avec les républiques insurgées et la Russie (depuis 2014-2015). Une dizaine de prisonniers échangés que j’ai interrogé me révélèrent avoir été débriefés par une cadre de la Croix Rouge nommé Charline Frantz (de Suisse). Des rapports ont forcément été émis par la Croix Rouge en interne, les crimes du SBU ont été cachés et passés sous silence par la Croix Rouge.
Danilo Dotsenko (11 juillet 1975-), originaire de Tchernivtsi, il fit des études d’histoire (diplômé, 1997), et son parcours ensuite n’est pas connu. Il entra après le Maïdan dans le SBU, dans la direction de sa région (2014). Il fit une carrière rapide, nommé par le Président Porochenko chef de l’un des départements de la protection de l’État (2014-2016), puis au grade de colonel à la direction surréaliste du SBU de la « République autonome de Crimée » (juin 2016), depuis plus de deux ans revenue à la Russie par référendum. Dans le cadre de ses activités, il est un criminel de guerre présumé. Ses missions étant de pourchasser « les séparatistes » de Crimée, ou d’organiser des actions subversives dans cette région. Son service était installé à Kherson. Il fut nommé dans le SBU de cette région (2017), puis chef de département de la protection de l’État (22 août), et nommé par Porochenko général de division du SBU (23 août 2018). Il fut accusé, notamment dans la presse d’être derrière l’assassinat d’Ekaterina Gandziouk (4 novembre). Le SBU réfuta les accusations après un long silence et ordonna de classer l’affaire (février 2019).
Anatoli Doublik (10 juin 1967-), originaire de la région de Ternopol, il fit des études de droit à Lvov (1994), puis intégré l’école nationale du SBU (diplômé en 1998). Il fut versé à la direction centrale du SBU, d’abord enquêteur, puis chef de département (début années 2000). Il resta en poste dans le GQ du SBU de la région de Ternopol (2001-2014). Le Maïdan lui fit prendre du galon, il se trouvait alors au grade de colonel, et fut nommé par le Président par intérim Tourtchinov et par la Rada, au poste de chef de département de la protection de l’État (15 mars 2014). Il forma sa propre équipe, fut nommé au grade de général de division du SBU (25 mars 2015), une progression fulgurante. Il fut un temps l’adjoint du chef du renseignement d’Ukraine, Dmitri Neskromny, mais sauta rapidement avec lui, deux mois après sa nomination (8 novembre 2019). Il fut recyclé dans un autre service du SBU, mais fut compromis lors d’un attentat à la bombe commis dans la région de Lutsk (juillet 2020). Son nom ayant été cité comme celui d’un incapable, il fut finalement démis de ses fonctions par un décret du Président Zelensky (26 février 2021). Nous n’avons pas d’informations sur ce qu’il advînt de lui, s’il fut mis à la retraite forcée, ou choisit au contraire sagement de la prendre lui-même.
Maxime Emelianko (17 août 1974-), il fit des études supérieures et entra dans le SBU, où il fit une grande carrière. Elle prit de l’ampleur après le Maïdan, nommé chef du département des opérations du SBU (2016-2019), général-major (2017). Il fut viré du SBU par ordre de Zelensky ne faisant pas partie de sa coterie. Au vu de son poste, il est présumé être un criminel de guerre.
Mikhaïl Fedorov (21 janvier 1991-), originaire de Zaporojie, il fit des études supérieures en sociologie, puis l’équivalent de l’ENA en Ukraine. Il fut également diplômé de l’école supérieure des représentants de l’OTAN en Ukraine… et reçut une bourse de l’OSCE. Il fut élu « maire-étudiant » de la ville de Zaporojie (2012), et déjà repéré depuis longtemps par les Américains entama une carrière politique. Il lança une entreprise privée de promotions et publicité sur les réseaux sociaux (2015-2019), et fut l’un des supports du Maïdan dans la ville de Zaporojie (sur le Dniepr, ville qui était partagée entre les deux mondes, russe et ukrainien). Il se présenta sans succès aux élections de la Rada (2014), puis entra au Parti Serviteurs du Peuple, dont il devînt l’un des membres de l’équipe de campagne de Zelensky (2019). Jeune, inconnu, la sauce Macron vu en France fut appliqué. Dès son élection Zelensky le nomma conseiller du président pour les questions numériques (21 mai). Il se présenta aux élections législatives de la Rada, et fut élu (août), puis fut carrément nommé Vice Ministre de la Transformation numérique (29 août), avec pour ambition de faire de l’Ukraine un pays où les services publics seraient à 100 % numériques avant l’année 2024. Ce fut lui qui fut derrière les accords trouvés avec Ilon Musk et la mise à disposition de Starlink à l’Ukraine. Il fut aussi à l’origine d’un blocus numérique de la Russie, visant les entreprises ukrainiennes (avant le Maïdan, la Russie était le 2e partenaire de l’Ukraine). En effet, il était question de forcer les entreprises privées à cesser leurs relations et coopération, ou travail (dans les deux pays souvent). La pression obligea toutefois seulement 15 % desdites entreprises à quitter le marché russe. Il lança également une armée « numérique », selon la propagande de 250 000 volontaires dans le monde, s’occupant selon lui de ralentir la Russie, entre autre par des hacks. Cette stratégique aurait dû provoquer l’effondrement de la Russie en quelques mois. L’écroulement n’eut pas lieu,et les Ukrainiens trouvèrent à qui parler au niveau des attaques numériques des Russes ! Il lança aussi un chatbot pouvant permettre aux Ukrainiens de signaler les positions russes, « les crimes de guerre », mais surtout « les collaborateurs » (comprendre les Russes ethniques de la résistance). A ce titre Fedorov est donc un criminel de guerre, cette application a participé à l’assassinat de nombreux civils ukrainiens par… les Ukrainiens, arrestations du SBU, dénonciations de masse, etc. C’est aussi sous son égide que l’intelligence artificielle a été utilisée par les Ukrainiens pour identifier des soldats russes tués, puis contacter les familles… en tentant de les inciter à se rebeller (selon les Ukrainiens 300 cas).
Oleg Frolov (26 octobre 1970-), fils d’un militaire de l’armée soviétique, il naquit à Potsdam en RDA. Il fit des études supérieures en ingénierie aéronautique (années 90), et fit son service militaire dans le SBU (1993-1995). Il entra dans l’école nationale du SBU (2001). Il travailla dans les services ukrainiens (2001-2007), puis dans un service de protection des informations confidentielles de l’État ukrainien (2007-2014). Il revînt au SBU après le Maïdan et fit ensuite une carrière fulgurante (juillet 2014). Il fut nommé par le Président Porochenko vice-président du SBU (23 juin 2015), et à ce titre est un criminel de guerre, en responsabilité des nombreux crimes de la gestapo ukrainienne. Il fut envoyé à une conférence des services de sécurité des pays membres de l’ONU (2018), sur le thème de « l’antiterrorisme ». Rappelons que les Ukrainiens avaient défini la guerre dans le Donbass comme « une opération antiterroriste » (ATO, 2014). Il fut derrière la création d’un 3e centre de cybersécurité de l’Ukraine à Odessa (mai 2019), ayant pour tâche parmi d’autres, de faire la chasse aux résistants russes ethniques. Homme de Porochenko, il fut démis de ses fonctions par Zelensky (11 juin 2019), et fut viré du SBU. Il avait été médaillé à plusieurs reprises par Porochenko.
Gandziouk (affaire), Ekaterina Gandziouk (1985-2018), était une politicienne, membre du conseil régional de Kherson, membre de la municipalité de cette ville. Elle était encartée dans le Parti Batkivshina (Ioulia Timochenko), depuis 2003, et fut la dirigeante de l’organisation locale de la jeunesse de ce parti. Elle fut l’une des agitatrices de la Révolution Orange (hiver 2004-2005), élue ensuite conseillère régionale (2006). Elle fonda un média alternatif (Most, le pont, 2012), et se lança dans les dénonciations des corruptions et des délits des politiciens. Elle entra dans l’ONU comme assistante juridique au Haut-Commissariat pour les réfugiés (2014), élue sous sa couleur politique au conseil municipal de Kherson (mai 2014). Elle fut exclue du parti pour « des divergences politiques » (septembre 2015), et démissionna de son mandat municipal (novembre). Elle s’engagea dans un groupe de propagandistes diffusant en direction du public de Crimée, pour les inciter à la révolte (2016). Elle dénonça les « traîtres et séparatistes » locaux de Kherson, et s’attaqua également à la corruption de la police ukrainienne, et du SBU (2017). Elle accusa un ponte de l’administration de Zaporojie de corruption, mais il l’attaqua pour en justice pour diffamation. L’homme, Artëm Antoshouk, gagna le procès mais fut limogé de son poste (2017). Elle dénonça ensuite plus de 200 journalistes ukrainiens de s’être procurés des armes avec de fausses pièces d’identité (avril 2018). Depuis le Maïdan, un grand nombre de journalistes ukrainiens avaient en effet été assassinés, et les criminels impunis (bandéristes, État ukrainien). Ces journalistes étaient pour l’essentiel des pro-russes, ou des défenseurs des droits de l’Homme. Elle fut agressée dans la rue et aspergée d’acide sulfurique près de sa maison (31 juillet 2018). L’assassin prit la fuite, elle fut évacuée vers un hôpital, brûlée à plus de 30 %, et touchée à la tête, un bras et aux yeux. Elle fut transportée dans un hôpital à Kiev, protégée par le SBU (2 août). La presse locale suspecta la police et le SBU de Kherson de son assassinat. Deux vétérans de l’opération de l’ATO et des répressions dans le Donbass furent arrêtés (17 août), maintenus en détention et suspectés de son assassinat (21 août). Elle mourut finalement de ses blessures, le 4 novembre 2018. L’affaire prit une tournure internationale, avec des déclarations de politiques ou diplomates du Canada, de France ou des USA (2019). Elle fut décorée à titre posthume de prix internationaux, dont les Prix international de la bravoure des femmes (USA, 7 mars), et le Women Of Courage (USA, 25 avril). Entre temps, des accusations avaient été portées contre l’un des chefs locaux du SBU, le service réfutant ses accusations et refusant d’enquêter en interne. Deux politiciens locaux furent finalement condamnés à 10 ans de prison pour avoir commanditer l’assassinat (26 juin 2023). Vladislav Manger, l’un des condamnés était le Président du conseiller régionale de Kherson (2016-2020), et le vice-président de la Fédération de boxe ukrainienne (2012-?). Il n’était pas encarté dans l’une des grandes formations politiques ukrainiennes. Il a toujours nié les faits et aurait pu être un marron de la farce collatéral de l’affaire Gandziouk.
Vassili Gritsak (14 janvier 1967-), originaire de la région de Rovno, il fit des études supérieures de pédagogie et entra dans le SBU, cadre dans le QG de sa région (1991-2000). Il devînt chef-adjoint du département de la lutte contre le terrorisme (2000-2005), puis chef de la direction régionale du SBU à Kiev (2005-2008). Nommé encore chef du service de la lutte contre la corruption et le crime organisé du SBU, et vice-premier président du SBU (2009). Créature de Iouchtchenko, suspecté d’être un agent de la CIA, il fut licencié du SBU (2010). Il prit sa revanche en étant réintégré par Porochenko, nommé chef du Centre antiterroriste du SBU (7 juillet 2014), puis Président du SBU (2 juillet 2015). Criminel de guerre et contre l’Humanité, il est en responsabilité des nombreux crimes commis par la police politique ukrainienne sous son commandement. Il fut nommé général d’armée par Porochenko (25 mars 2016), et mis sous sanction par la Russie (2018). Il ne félicita pas Zelensky à son élection et démissionna de son poste (20 mai 2019). Il fut ensuite envoyé aux oubliettes, mis à la retraite et versé dans la réserve du SBU (27 décembre). Pour son zèle criminel, il fut médaillé à 8 reprises dans sa carrière (de 2002 à 2019).
Alexander Karpenko (21 octobre 1978-), originaire de Tchernivtsi, il fit l’école nationale du SBU (2003), et des études de droit (2012). Il servit dans le SBU, dans la direction régionale du SBU dans l’Ouest de l’Ukraine, nommé sous-chef adjoint (2013-2014). Après les limogeages du Maïdan, il prit du grade et devînt chef du bureau du SBU pour la Volhynie (2014-2015). Considéré comme fidèle, et surtout originaire de l’Ouest, il fut nommé premier-adjoint pour la région de Donetsk (2015-2017), puis dans la direction générale du SBU pour les deux régions de Donetsk et Lougansk (2017-2018), avant d’en prendre la tête (2018-2019). A cette date, il avait monté tous les grades jusqu’à celui de général-major (23 août 2018), médaillé. Il fut nommé par Zelensky vice-président du SBU (16 juillet 2019), mais fut finalement limogé (13 mars 2020). Au vu de ses fonctions et commandement c’est un criminel contre l’Humanité et de guerre en puissance.
Kireev (affaire), assassinat d’un diplomate ukrainien par le SBU, voir la fiche dans cet article.
Alexander Klimtchouk (?-), général-major du SBU, nommé chef du département du contre-espionnage du SBU (2017), puis général de division par le Président Porochenko (2018). Il fut limogé par le Président Zelensky peu après son élection (26 juin 2019).
Vladislav Kosinski (21 septembre 1974-), originaire de Kiev, il entra dans le SBU (2001), responsable du centre opérationnel de la capitale. Il fut impliqué dans les tentatives de démantèlement du S.Groupe, un système d’arnaques à la pyramide de Ponzi (janvier 2014). Il fut nommé à la Direction du service intérieure du SBU (2015-2016), et dans ce cadre participa à des purges internes contre 29 agents du SBU définis comme « corrompus » (2015). Il passa chef-adjoint du département de la protection de l’État ukrainien (2016-2017), puis à la tête du SBU dans la région de Soumy (2017-2019). Il fut chargé de découvrir parmi « les réfugiés » en provenance du Donbass, les « citoyens séparatistes » afin de les réprimer. Les résultats de ce travail ne sont pas connus, mais il est un criminel de guerre en puissance par cette mission. Le procureur général d’Ukraine lança une enquête à son sujet (juillet 2017), pour des compromissions qu’il avait eu en fournissant des informations secrètes et privées sur les membres du Parti Batkivshina (Ioulia Timochenko). Il fut arrêté et jeté en prison, mais le Parti Radical bandériste de Liashko fit pression avec d’autres groupes ultranationalistes pour obtenir sa libération, soutenu par le conseil régional de Soumy (février 2018). Il fut attaqué dans une nouvelle procédure judiciaire pour des faits de corruptions avec un oligarque ukrainien propriétaire d’une chaîne de supermarchés (février 2018). Protégé en haut lieu, il fut libéré et repris son poste. Il fut nommé par Porochenko vice-président du SBU (4 avril 2019), mais considéré comme un homme de Porochenko fut démis de ses fonctions par Zelensky et viré du SBU (11 juin).
Oleg Koulinitch (21 mai 1969-), originaire de Tcherkassy, il entra à l’école du KGB (1989-1994). Rentré en Ukraine, il prêta serment « au peuple ukrainien » (mai 1994). Il entra au SBU, et fut conseiller d’un ministre de l’Énergie, et fut un des proches du futur président Ianoukovitch. Il fut nommé vice-président de l’entreprise d’État Energoatom (2006). Il fut rappelé au service par le Président Zelensky et nommé chef du SBU pour la région de Crimée… (21 octobre 2019). Il fut bientôt démis de ses fonctions (2 mars 2020), mais nommé assistant du président du SBU. Il fut accusé d’être un croyant orthodoxe lié au Patriarcat de Moscou. Il fut arrêté pour des soupçons de haute-trahison (16 juillet 2022), et accusé d’avoir transmis à la Russie des informations secrètes. Après avoir été mis au secret, interrogé et probablement torturé, le SBU, donna une conférence de presse sur « l’affaire Koulinitch » (5 avril 2023). Pour charger Koulinitch, le SBU l’accusa aussi de corruption, de vols de terrains, via des compromissions avec d’anciens députés ukrainiens (affaire sensée s’être déroulée en 2010). Il était accusé d’avoir bloqué l’information de l’attaque imminente de la région de Kherson par la Crimée (2022). Son sort n’est pas connu, mais vu les pratiques du SBU, il pourrait très mal finir, ou éventuellement être échangé avec la Russie.
Lira (affaire), assassinat par le SBU d’un journaliste chilien et américain.
Vassili Maliouk (28 février 1983-), Il fit des études supérieures en droit, puis entra pour son service militaire dans le SBU (2001-2003). Il fit ensuite carrière dans la police politique ukrainienne, à divers postes et montant les échelons. Sa carrière ne démarra vraiment que sous Zelensky, nommer premier chef-adjoint de la Direction Générale de la lutte contre la corruption et le crime organisé (quelques mois en 2020), puis premier vice-président du SBU (2020-2021), et enfin vice-ministre de l’Intérieur (16 février 2022), et premier chef-adjoint du SBU (3 mars). Cette promotion fulgurante s’accompagna de 4 médailles, et du grade de général de brigade (25 mars), général de division (1er décembre), entre temps président par intérim du SBU (2022-2023), nommé finalement à sa tête (7 février 2023). Il est de fait en responsabilité de nombreux crimes de guerre et politiques commis sous commandement et devrait après la guerre être activement recherché.
Valentin Nalivaïtchenko (8 juin 1966-), originaire de Zaporojie, il fit des études supérieures de lettres en langue russe, à Kharkov (fin années 80), puis devînt professeur de russe pour des étrangers. Il fut momentanément recruté par le SBU, dont il fut viré pour des erreurs dans son service (1991-1994). Il passa alors au Ministère des AE (1994-2006), secrétaire d’ambassade en Finlande, au Danemark, puis en Norvège, et enfin aux USA (2001-2003). Il fut nommé directeur du service consulaire de l’Ukraine (2003-2004), et enfin vice-ministre des AE (2004-2005). Son dernier poste fut une nomination d’ambassadeur d’Ukraine en Biélorussie (2005-2006). Créature de la Révolution Orange, il fut nommé par le Président Iouchtchenko premier-vice président du SBU (2006-2010), poste qu’il perdit à la défaite de son protecteur à la présidentielle (2010). Probablement agent de l’OTAN, il intégra dans le SBU « une éducation et formation nationaliste » (2009), et participa à des manœuvres de l’Alliance Atlantique. Il fut l’un des acteurs de la diffusion du mythe de propagande de « l’Holodomor », pour contaminer la population ukrainienne et y répandre la russophobie. Il lança une enquête du SBU sur ce sujet qui conclua au mensonger « génocide du peuple ukrainien ». Il entra ensuite dans l’opposition et se lia au Parti OUDAR de Vitali Klitschko (2012), et fut élu à la Rada d’Ukraine. Il fut l’un des soutiens durant le Maïdan des organisations néonazies et bandéristes Trizoub et Pravy Sektor (2013-2014). Une enquête fut lancée contre lui pour des suspicions d’avoir fourni en Ukraine des moyens et des locaux à la CIA (septembre 2013). L’affaire fut classée par le coup d’État du Maïdan (mars 2014). Il fut nommé chef du SBU (24 février 2014-18 juin 2015), et est donc un criminel de guerre et contre l’Humanité. Il porte la responsabilité de tous les crimes commis au début de l’après Maïdan. Limogé pour « incompétence », il entra dans l’opposition et devînt le président du Mouvement Anti-corruption (2015-?). Il se présenta ensuite aux législatives sous les couleurs du Parit Batkivshina (Timochenko), et fut élu (2019-à nos jours). Il fut nommé secrétaire à la Rada « du comité pour l’intégration de l’Ukraine dans l’UE » (29 août 2019).
Dmitri Neskromny (5 mai 1978-), originaire de Lougansk, il fit des études supérieures en droit (1999), puis entra à l’école nationale du SBU, pour y défendre un doctorat (2000). Il entra dans le SBU comme agent de la Direction Régionale du service contre la corruption et le crime organisé. Il végéta longuement dans les corridors sinueux du SBU, sans doute peu aidé à partir de 2014, par son origine russe ethnique. Il fut un moment inquiété pour une sombre affaire de renseignements et d’aides qu’il aurait accordé à un député et de hauts fonctionnaires ukrainiens (2015), mais l’affaire fut classée.Toutefois il fut nommé chef-adjoint de la Direction Générale du SBU à Kiev (2018), une grosse promotion. Puis ensuite premier vice-président du SBU et en charge de la lutte contre la corruption et le crime organisé (2019-2020). Il fut finalement démis de ses fonctions et limogé alors au grade de colonel (13 mars 2020). Il fut démasqué par un enregistrement audio de ses conversations téléphoniques, alors qu’il aurait été sur le point d’organiser un attentat contre un général du SBU (27-29 janvier 2021). Il fut accusé d’être un agent double du Kremlin et fut arrêté (22 janvier 2021). Un article ukrainien affirmait qu’il était une « créature de Zelensky » et qu’il avait bénéficié de son amitié. Il réussit fait extraordinaire à prendre la fuite le jour même, avec des menottes à la main, peut-être aidé par d’anciens collègues. Il pris la fuite en Russie, puis annonça qu’il dévoilerait dans une conférence à Bruxelles, les dessous corrompus du SBU (2 février). Il vit depuis sous protection en Russie, une des cibles évidemment du SBU.
Alexander Poklad (?-), il fit des études supérieures de droit à Kharkov, puis entra dans la police nationale, région de Poltava. Il se fit enregistrer au barreau comme avocat (2006-2015), et quitta la police pour devenir assistant parlementaire de la Douma, pour un député du Parti des Régions de Ianoukovitch, puis pour un député du bloc de l’opposition (2007-2012). Il fit ensuite carrière dans le SBU, et fut nommé à la direction du service de contre-espionnage. Il participa à des opérations de purges politiques dans le SBU, arrestations et limogeages visant à éliminer les « agents de la Russie », ou des personnages opposés à ce qui se passait dans le pays après le Maïdan. Ayant donné des preuves de son zèle, il fut nommé par le Président Zelensky au poste de chef du département du contre-espionnage du SBU, soutenu par Andreï Yermak (30 novembre 2021). Il fut nommé général de brigade par Zelensky (17 avril 2022), puis vice-président du SBU (2023), et général-major (6 janvier 2024). Au vu des répressions meurtrières et impitoyables lancées contre les populations de Russes ethniques dans l’Est de l’Ukraine, il ne peut être qu’un criminel de guerre et contre l’Humanité. Il fut médaillé à 3 reprises sous Porochenko et Zelensky.
Prisons secrètes du SBU, dénoncées par des organisations de défense des droits de l’Homme, y compris en Ukraine, Amnesty International et Human Rights Watch identifièrent au moins 4 d’entre elles : à Kharkov, Marioupol, Kramatorsk et Izioum. J’ai pour ma part eut les preuves d’au moins deux autres prisons secrètes, à Zaporojie et Kiev. Des suspicions existent sur d’autres à Dniepropetrovsk et Odessa. Des faits de tortures et d’assassinats y ont été commis pendant des années. J’ai recueilli les témoignages d’une quinzaine de survivants de ces prisons, pour la plupart échangés à l’Ukraine via la Croix Rouge.
Ivan Roudnitski (14 janvier 1978-), originaire de Lvov, fils d’un militaire de l’armée soviétique. Il fit des études supérieures en droit et entra dans le SBU. Il fut médaillé pour la prise de plus de 1 400 tonnes de produits carnés contaminés par la salmonelle, contrebande qui aurait été vendue sur le marché ukrainien (2008). Il prit du galon après le Maïdan, grade de colonel, chef-adjoint du SBU en Transcarpathie pour la lutte contre la corruption et le crime organisé (2014-2015). Il fut muté au même poste à Lvov (2015-2018). Pendant ce service il fut en charge de répressions lancées contre les bandéristes « de gauche » du mouvement de la Résistance Autonome (2016).
Igor Smeshko (17 août 1955-), originaire de Tcherkassy, il fit une école militaire soviétique d’artillerie (diplômé, 1977), puis servit dans l’armée soviétique comme ingénieur dans les transmissions (1982-1985). Il entra dans l’Académie des forces terrestres de Kiev (1991), attaché militaire à l’ambassade d’Ukraine aux USA (1992-1995). Il fut rapidement recruté par les Américains, et intégra l’Université d’Harvard (USA, 1996), puis une école militaire à Stockholm (Suède, 1997), puis une école britannique où il étudia « l’organisation de la lutte contre le terrorisme international », avec des financements de l’OTAN. Il fut dans le même temps vice-président de la Commission du renseignement attachée aux présidents de l’Ukraine (1995-1998), et chef de la Direction générale du renseignement du Ministère de la Défense d’Ukraine (1997-2000). Il fut nommé attaché militaire à l’ambassade d’Ukraine en Suisse (2000-2001), premier secrétaire adjoint au Conseil national de sécurité de l’Ukraine (2002-2003), et enfin président du SBU (2003-2005). Il fut une des pièces maîtresses des Américains lors de la Révolution Orange (hiver 2004-2005), finalement mis à la retraite au grade de colonel-général (15 décembre 2005). Il se lança immédiatement dans la politique, fondateur d’une organisation nationaliste Force et Honneur, membre du comité de direction du mouvement Nouvelle Ukraine (2009). Il fit des déclarations publilques de propagande durant le Maïdan, condamnant les forces de police et le régime de Ianoukovitch (hiver 2013-2014). Porochenko le nomma comme conseiller personnel (19 avril 2014), immédiatement après le coup d’État, et chef du Comité du renseignement de l’Ukraine (7 octobre-6 juin 2015). Débarqué, il tenta de se présenter à la présidence (2019), mais réalisa un faible score et termina à la 6e position. Il récidiva en tentant d’emporter la mairie de Kiev, sans succès (2020).
Bogdan Tivodar (6 novembre 1970-), originaire de Transcarpatie, il fit des études de droit à Kiev, puis son service militaire dans le SBU. Il entra ensuite dans l’institution, nommé au QG de sa région (1996). Il fut nommé chef de département des enquêtes (2005), puis chef-adjoint de ce QG (2007), et enfin à sa tête (2008-2009). Il fut particulier chargé à cette époque de réprimer les volontés de séparatisme des minorités hongroises et ruthènes. Il fut ensuite placé dans la réserve pour la région de Lvov (2009-2014), mais le Maïdan le rappela au service. Il fit ensuite une ascension fulgurante, nommé chef-adjoint de la Direction Générale des enquêtes du SBU (2014-2015), avant d’être limogé (7 novembre 2015). Il termina sa carrière comme major-général du SBU, puis disparu dans les limbes de l’histoire. Les raisons de son éviction serait un conflit interne au sujet de Ruthènes, qui eurent maille à partir avec le SBU. Des raisons politiques déclenchèrent probablement son renvoi.
Tortures (utilisées par le SBU), dans la vingtaine de témoignages que j’ai relevé essentiellement en 2015-2016 et 2022, les victimes m’ont décrit un grand nombre de tortures différentes : emploi de la la Gégène, suspension ligotée en l’air, coups, coups avec des matraques, coups avec des forets de perceuse, supplice de la baignoire, supplice de l’ingestion forcée d’eau, injection de produits inconnus, tortures sur des proches, ou menaces de tortures sur des proches, simulacre d’exécution, ongles arrachés, dents cassées, affamer les victimes, empêcher les victimes de se laver, empêcher les victimes de dormir, lumières de lampe dans le visage, lumières puissantes dans les cellules, introduction de faux prisonniers chargés de « cuisiner » les détenus, fausses accusations, injonction de signer de fausses déclarations de « crimes » contre l’Ukraine, injonction de signer des papiers notariés pour remettre leurs biens immobiliers à des agents du SBU, viols, viols en groupe, viols de proches devant une victime, tortures au niveau des parties génitales, exécution d’un prisonnier en présence d’une victime, interrogatoires répétés pendant des heures, voire des jours, détention dans des cellules bondées à 14 ou 15 pour un espace destiné à 4 personnes, interrogatoires avec un sac sur la tête, mains entravées sans être détachées pendant des jours (le record que j’ai relevé est 19 jours), mise au secret sans communication avec la famille (le record que j’ai relevé… 14 mois), dévastations des logis des victimes, souvent avec pillages et vols, dépose par les agents du SBU d’armes, grenades ou autres objets compromettant dans le logis des victimes lors de perquisitions, rackets sous forme d’argent liquide ou de valeurs, chantages, menaces de s’en prendre à des membres de la famille.
Alexander Tourchinov (31 mars 1964-), originaire de Dniepropetrovsk, il fit des études d’ingénieur dans la métallurgie (diplômé, 1986), puis travailla dans sa spécialité. Il était l’un des cadres du Komsomol local, les jeunesses léninistes (1987-1990), et milita pour la décentralisation du parti, dont il fut finalement exclu (1990). Il s’engagea ensuite en politique et dans le journalisme, membre du Parti du renouveau démocratique de l’Ukraine, rédacteur en chef dans une agence de presse (1990-1991). Il fit ensuite une ascension rapide : conseiller économique du Président de l’Ukraine, Leonid Koutchma (1993), puis bombardé directeur d’une grande usine métallurgique. Sa fortune quasiment faite, il fut ensuite élu député de la Rada (1998), et se lia avec la « Reine du Gaz », Ioulia Timochenko. Il fonda avec elle le Parti Batkivshina (1999), et fut ensuite longtemps son émise grise. Réélu à la Rada (2002), il fut l’un des gros cadres de l’état-major de campagne du Président Iouchtchenko (2004-2005). Celui-ci le nomma immédiatement chef du SBU (2005), et fut bientôt compromis dans des écoutes illégales de politiques, hauts-fonctionnaires, etc., qu’il ordonna au SBU pour servir des intérêts politiques (2006). Malgré une procédure judiciaire ouverte contre lui, il ne fut jamais inquiété. Il démissionna de son poste du SBU, après la démission comme Premier ministre de Timochenko (septembre 2005), et fut le chef de campagne de son parti pour les législatives (2006). Il fut de nouveau réélu à la Rada (2007), et nommé premier vice-premier ministre d’Ukraine (décembre). Il se présenta aussi à la mairie de Kiev, qu’il ne put emporter (2e place, 2008). Il fut accusé de corruption et d’attribution illégale de logement durant son temps de service au SBU (2012). Son parti dénonça… une persécution politique. Il devînt l’un des hommes les plus puissants d’Ukraine, élu président de la Rada (24 février 2014), et les premières félicitations vinrent… de l’Ambassade US à Kiev. Il joua un important rôle dans le déroulement du coup d’État américain du Maïdan, et rencontra le Secrétaire d’État américain John Kerry (3 avril), après être devenu Président par intérim de l’Ukraine. A ce titre, il fut responsable des premiers crimes qui furent commis dans le pays dans l’après révolution et jusqu’à l’élection présidentielle. C’est lui qui ordonna la formation des premiers bataillons de représailles et de police supplétive qui furent envoyés dans le Donbass (mars 2014). Sous sa responsabilité furent commis les premiers massacres et tueries (Kharkov, Slaviansk, avril Odessa, 2 mai, Marioupol 9 mai), jusqu’à la passation de pouvoir au président Porochenko (début juin). Il fut de nouveau réélu à la Rada sur la liste gouvernementale du Front Populaire (octobre). Il quitta ensuite le bureau politique du Parti Batkivshina pour des désaccords politiques (novembre), et fut nommé secrétaire du SBU (16 décembre). Il prit ensuite des positions ultranationalistes et russophobes et porta partiellement la responsabilité des crimes du SBU, jusqu’à son éviction à l’élection du Président Zelensky (2019). Il fut notamment l’un des acteurs des répressions politiques à Marioupol et de l’opération ATO (2014-2019). Après la défaite de Porochenko, il fut nommé directeur du siège du parti Solidarité Européenne (Porochenko, 2020). Il fut versé à un poste inconnu dans l’armée ukrainienne, probablement, comme spécialiste des répressions, dans un QG dédié (2022-?).
Violations des droits de l’Homme (rapport à l’ONU, 2016 et 2018), un rapport terrible fut déposé à l’ONU suite à une longue enquête, concluant à propos du SBU : « à des violences sexuelles, des menaces, coups, tortures, décharges électriques, etc. ». Le rapport faisait suite aux crimes mis en exergue par Human Rights Watch et Amnesty International (2014-2016), faisant part d’arrestations illégales, de kidnapping, disparitions de personnes, spoliations, de détentions illégales, de détention d’otages, et de prisons secrètes. Ces différents rapports ont été publiés sur internet, mais les pays occidentaux n’ont pas réagi, sans parler de la presse. Les diverses dénonciations des crimes du SBU sont restées lettre morte.
Azov est une organisation interdite en Fédération de Russie, pour l’apologie du terrorisme, haine raciale, extrémisme et radicalisme.