Analyses Monde

Patriotes d’Ukraine, HitlerJugend à l’ukrainienne

Patriotes d’Ukraine, HitlerJugend à l’ukrainienne

Patriotes d’Ukraine est l’une des organisations néonazies ukrainiennes qui servirent à saper le pays, infiltrer les conseils municipaux, régionaux et surtout pervertir la jeunesse avec des idées « neuves ». Ces idées elles étaient similaires à celles vendues par Adolf Hitler dans les années 30 dans la Hitlerjügend : la promotion d’une vie saine dans le sport, les camps d’été où étaient enseignés des techniques paramilitaires, le maniement primaire des armes, des parcours du combattants, des randonnées et des savoirs de survie, etc. S’ajouter à cela tout un pan politique autour du mythe des Ukrainiens martyrisés depuis des siècles par les Russes, le culte des Héros tels que Bandera ou Choukhevytch des collaborateurs de l’Allemagne nazie, l’identification des « ennemis », le Russe en particulier avec toute une réécriture et révision de l’histoire et enfin l’enseignement d’un négationnisme ukrainien : les nationalistes n’avaient pas participé à la Shoah durant la Seconde Guerre mondiale. L’organisation qui n’existe plus aujourd’hui, nécessite toutefois un rappel, alors qu’en Ukraine ce type de partis et associations pullulent depuis des années, comme le Parti National-Socialiste d’Ukraine Svoboda, le Parti Pravy Sektor, le Parti Corps National, le groupe S 14, le groupe Marteau Blanc, l’organisation paramilitaire calquée sur la waffen, le DUK (Corps des volontaires ukrainiens), l’organisation paramilitaire des Hospitaliers (OUDA), le Corps Civil d’Azov, le Parti Radical, l’OUNSO, le Trizoub, quelques centaines d’associations scouts, historiques ou sportives, sans parler des fans ultras de clubs de football. C’est le triste paysage de l’Ukraine que jamais les médias occidentaux ne vous montreront. De la même manière que je m’applique à vous écrire l’histoire des bataillons de représailles, voici la poursuite de la rubrique destinée à vous dévoiler le cancer ukrainien : le bandérisme et les manipulations de masse poussées au paroxysme sur tout un peuple.

L’aile de la jeunesse du Parti National-Socialiste d’Ukraine. Pour attirer les jeunes dans sa sphère d’influence, le parti qui se toiletta plus tard en se renommant Parti Svoboda (le parti de la Liberté, 2004), fonda une aile de la jeunesse sous la forme d’une organisation paramilitaire, La Société d’aide aux Forces Armées et la Marine ukrainiennes (UKR, 1999). Les néonazis ukrainiens du parti avaient tenté précédemment d’enregistrer une autre organisation de la jeunesse, Les Détachements du SNPU que le Ministère de la Justice d’Ukraine avait refusé d’enregistrer. Le mouvement fut dirigé par l’un des pires criminels politiques ukrainiens, Andreï Parouby, que nous avons déjà décrit dans notre article sur le bataillon Storm et le massacre d’Odessa. Ce fanatique néonazi qui devînt assistant parlementaire (le SNPU envoya rapidement des députés à la Rada), puis lui-même député, fut nommé aux commandes de cette organisation paramilitaire. Son ascension politique commença réellement dans cette HitlerJugend 2.0, et lui-même défila à Lvov (dont il est originaire), à la tête d’un millier de jeunes néonazis dans une marche aux flambeaux (12 décembre 1999). Ces marches aux flambeaux se sont ensuite multipliées en Ukraine, au point de devenir des grandes messes du bandérisme, rassemblant des milliers de personnes. Leur caractère trop visible alors que le Parti National-Socialiste d’Ukraine, avec les conseils marketing et politiques venus des USA et du Canada (finançant le parti en sous-main), se renomma Svoboda, provoquant la dissolution des Jeunesses national-socialistes d’Ukraine (2004). L’événement intervenait alors que la CIA se préparait à organiser et financer l’assaut du premier Maïdan à Kiev, qui devait mettre au pouvoir le Président Victor Iouchtchenko, marié par ailleurs à une Ukrainienne née aux USA, conseillère de Ronald Reagan, et réputée agent de la CIA (2004-2005, révolution Orange). Cette dissolution devait nettoyer le paysage médiatique, les jeunes néonazis étant trop visibles, à la fois par les symboliques arborées de manière ostentatoire (croix gammées, croix celtiques, wolfsangen SS, saluts nazis, drapeaux de l’UPA, têtes de mort SS etc.), mais aussi par les slogans et le « folklore » néonazi et bandériste. Les médias occidentaux eurent toutes les peines du monde de les cacher lorsque le second Maïdan éclata.

Le refus des jeunesses néonazies de changer d’oripeaux. Cette dissolution fut refusée par deux organisations locales, à Jytomyr, où les jeunesses néonazies fondèrent le mouvement Gaïdamaki, et à Kharkov, où le bureau politique local, dirigé par un certain Andreï Biletsky refusèrent se se disperser (février-mars 2004). C’est à cette occasion que ces jeunes fondèrent officieusement le Mouvement Patriotes d’Ukraine (2005), que Biletsky enregistra officiellement (17 janvier 2006). Pour ceux qui ne le savent pas Biletsky fut plus tard le fondateur du fameux bataillon néonazi Azov, les « héros » de l’Occident défendu par tous les médias français, mais qui eurent du mal à justifier leurs origines qui furent minimisées, et surtout les autres bataillons néonazis furent systématiquement cachés (comme Aïdar, Tornado, OUN, Dniepr-1 et 2, Storm, Shakhtarsk, Sainte-Marie, le DUK et tant d’autres encore). Biletsky commença dès cette époque sa longue ascension dans l’ombre brune de son idéologie. Les premières actions menées furent évidemment racistes, en protestant à Kharkov contre le statut officiel de deuxième langue du pays pour la langue russe (9 mars), alors que plus de la moitié des habitants du pays était justement de langue maternelle russe. Un congrès national fut bientôt organisé à Kharkov, le Congrès Panukrainien (18 novembre), annonçant la création d’un bureau à Kiev. Au fur et à mesure le mouvement attira à lui différentes associations, comme le groupe bandériste Alternative Ukrainienne (de Tchernigov), des associations de Cosaques bandéristes, des membres du groupuscule et du Parti National-Travail Ukrainien, sorte de parti fasciste où les membres étaient fascinés par Hitler, Mussolini ou Franco et prôna l’alliance nationale dans un bloc : La Nouvelle Droite ukrainienne (2007-2008). L’alliance fut de courte durée et les manifestations tournèrent bientôt à des confrontations violentes et brutales contre les forces de l’ordre, comme à Kiev (18 octobre 2008), où 147 néonazis furent arrêtés et 8 condamnés pour violences, résistance aux forces de l’ordre et vandalisme (22 policiers blessés). Mais le projet d’alliance perdura, avec la formation d’une Assemblée Sociale-Nationale (SNA), formé du mouvement Patriotes d’Ukraine, de l’Alternative Ukrainienne et du Sich (un bataillon néonazi fut formé sous ce nom en 2014).

Passages à tabac, tentatives d’assassinats et violences extrêmes. Le mouvement poursuivi dans cette voie, manifestations « patriotiques » fêtant les « Héros » de l’Ukraine, ratonnades dans les campus (particulièrement Kiev, Kharkov ou Lvov), passages à tabac de militants de l’extrême-gauche, de communistes, dénonciations contre la tenue du Jour de la Victoire du 9 mai contre l’Allemagne nazie, comme une fête anti-ukrainienne et irrespectueuse de la mémoire des « héros » ukrainiens. Le pic des violences intervînt peu avant le second Maïdan, lorsque trois membres du groupe furent jugés à Kharkov pour une tentative d’assassinat contre le journaliste Sergeï Kolesnik, où d’un autre militant pour les passages à tabac d’activistes ou du journaliste Alexeï Kornev. Virant au terrorisme, trois autres membres furent arrêtés par le SBU (11 janvier 2014) ayant préparé une bombe artisanale qui devait exploser dans la foule, lors de la célébration de la Fête de l’indépendance de l’Ukraine. Ces hommes furent condamnés à seulement 6 ans de prison, mais furent bientôt amnistiés et considérés comme des héros par le nouveau pouvoir ukrainien après la réussite de la révolution américaine (février-mars). Pendant les événements sanglants du Maïdan (hiver 2013-2014), les jeunes de Patriotes d’Ukraine constituèrent une masse malléable, qui vînt renforcer les vieux militants néonazis et bandéristes dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan. Ce sont eux qui se livrèrent aux premières tueries, meurtres de policiers, assassinats de militants anti Maïdan, et bien sûr les premières répressions à Kharkov, Zaporojie, ou le massacre d’Odessa. La violence et la russophobie extrême du groupe le fit interdire en Crimée par le Parlement autonome de Crimée (11 mars 2014), ainsi que d’autres organisations néonazies et bandéristes. A Kharkov, ils furent assaillis dans leurs bureaux par des pro-russes non armés d’armes à feu, mais qui furent reçus à coups d’armes automatiques et de pistolets (2 morts, 5 blessés, nuit du 14 au 15 mars). Certains des militants pro-russes faits prisonniers furent emmenés avec la complicité de la police, personne ne revit jamais ces hommes. Le mouvement entra bientôt dans les rangs du Parti néonazi Pravy Sektor fondé par Iaroch (22 mars).

Le mouvement ayant atteint ses objectifs se délita petit à petit. L’immense majorité des membres de cette « saine jeunesse » s’enrôla dans les rangs des bataillons de représailles dans le Donbass, et bien sûr dans Azov (printemps-été 2014). Leur comportement dans l’Est de l’Ukraine fut terrible, crimes de guerre, massacres de hameaux (notamment par Aïdar), pillages, viols (en particulier Tornado), exactions diverses, humiliations, assassinats de personnalités, ils furent hélas couverts par l’Occident et par des journalistes qui ne firent pas leur travail, notamment en France, avec la longue et triste cohorte des chiens de garde du système ayant déshonoré leur profession (Benoit Vitkine, Paul Gogo, Pierre Sautreuil, Stéphane Siohan, Sébastien Gobert, Elena Volochine, Gala Ackerman, Emmanuel Grynszpan, Jérôme Cadet, Gulliver Cragg, Cédric Gras, et des dizaines d’autres). Les militants se dispersèrent dans les nombreuses unités, y compris dans l’armée ukrainienne. Le Mouvement Patriotes d’Ukraine se transforma bientôt en une nouvelle entité plus ou moins camouflée derrière le bataillon puis régiment Azov : le Corps Civil (ou Civique) Azov qui fut fondé au printemps 2015. L’idée était d’intégrer dans une vaste organisation de l’arrière, non seulement des jeunes, mais aussi des femmes, des citoyens de tous les âges et classes sociales, des étrangers, des Ukrainiens de la diaspora dans le monde, afin de diffuser la nouvelle idéologie dans le pays, et bien au-delà. Aujourd’hui le culte des « Héros », l’une des composantes principales est une institution généralisée en Ukraine. Le mythe de la « Nation ukrainienne » est aussi bien implanté, avec l’idée que l’Ukraine est la mère de civilisation russe. La « galipette médiatique » de camouflage du mouvement néonazi en mouvement patriotique respectable a également réussi en grande partie, avec l’aide puissante des médias ukrainiens, mais aussi surtout occidentaux. Jusqu’en Israël, se trouvent désormais des gens pour défendre « les Héros » et « Patriotes » d’Ukraine. Les mensonges des journalistes français ont convaincu des centaines de milliers de nos compatriotes que décidément oui… il n’y avait pas ou si peu de nazis en Ukraine. Quel formidable pays et paradis que l’Ukraine des patriotes.

Toutes les organisations extrémistes citées dans l’article sont interdites en Fédération de Russie, pour l’extrémisme, le radicalisme, l’incitation à la haine raciale et au meurtre, et l’apologie du terrorisme

About the author

IR
Partager
Partager

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *