Analyses Monde

Groupe Tactique Belarus, des Biélorusses dans l’internationale SS du DUK

Groupe Tactique Belarus, des Biélorusses dans l’internationale SS du DUK
Photo capturée de Denis Prokhorov et ses tatouages néonazis

Le Groupe Tactique Belarus était en fait une escouade qui monta à l’effectif d’une petite compagnie fondée par des militants néonazis biélorusses venus s’engager en Ukraine pour combattre dans le Donbass. Ils intégrèrent au départ divers bataillons, notamment et surtout le bataillon Azov, mais certains participèrent également à la Révolution du Maïdan durant l’hiver 2013-2014. Ce groupe fut créé au sein du Corps des volontaires ukrainiens, le DUK, organisé et calqué sur l’exemple de la waffen SS, armée privée du parti Pravy Sektor. L’objectif était à termes de fonder un bataillon purement biélorusse dans le sein de cette organisation. Ces hommes étaient aussi lié au bataillon ou organisation Zagin Pogonia qui tenta de rassembler et de soutenir tous les volontaires biélorusses. Ces combattants rêvaient de faire en Biélorussie ce qui avait été fait en Ukraine, une révolution qui mènerait forcément à la chute du régime de Loukatchenko en Biélorussie. Il s’agissait aussi de participer à une sorte de croisade contre « les hordes asiatiques et russes », dans l’idée de la reprise des grands combats contre une Russie vue par eux comme l’ennemie à abattre. Racialistes, racistes, néonazis, antisémites, les qualificatifs sont nombreux, tous firent quasiment ensuite souches en Ukraine, puis furent à la base de la formation d’un tout premier bataillon biélorusse après le lancement de l’opération spéciale russe (24 février 2022). Ils auront échoué finalement à vaincre le Donbass, et servent désormais un énième gouvernement biélorusse en exil, celui de Svetlana Tikhanovskaya… et le gros des forces politiques démocrates-chrétiennes de l’opposition.

Des néonazis biélorusses dans le sein du Pravy Sektor et du bataillon Azov. Ce groupe est une unité du corps des volontaires ukrainiens, le DUK, une armée indépendante (jusqu’en 2022), du parti néonazi Pravy Sektor, composée de près de 30 bataillons, une vingtaine dit de réserve, cinq bataillons de première ligne, et quelques compagnies indépendantes servant au front (2014-2022). En 2022, cette armée organisée sur l’exemple de la waffen SS a été intégrée à l’armée régulière ukrainienne. Le groupe tactique Belarus fut formé exclusivement de militants néonazis et ultranationalistes biélorusses, servant dans les bataillons de représailles de l’opération ATO, et particulièrement dans le régiment Azov. L’unité fut formée en juin 2015, devant devenir à terme un bataillon complet de Biélorusses servant sous le drapeau du Pravy Sektor, et de l’Ukraine, tout en arborant le drapeau blanc et rouge des nationalistes biélorusses. Ils furent envoyés combattre sur les positions de Peski, Avdeevka, Mariinka et Volnovakha. Peu de temps après sa formation, dans l’été 2015, il tomba dans une embuscade et eut de nombreux blessés, ainsi que des tués. Il ne se composait que d’une poignée de combattants fanatiques, mais atteignit une taille de quelques dizaines d’hommes (50-70). A l’automne 2015, les volontaires biélorusses ne s’étant pas bousculés au portillon, le groupe tactique Belarus fut dissous et se dispersa. Le sérieux revers de Volnovakha avait finalement eut raison de son existence. Certains de ses hommes s’installèrent à Kiev, participant aux manifestations et désordres entretenus par les néonazis et ultranationalistes dans la capitale, notamment et surtout du Pravy Sektor, du S 14, ou du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda. D’autres continuèrent de servir dans le Donbass en s’enrôlant dans d’autres unités de représailles. Ils affirmèrent n’avoir reçu aucun support de l’Ukraine, ni soutien à la formation de leur bataillon, uniquement soutenus par des dons privés de néonazis locaux, biélorusses ou d’autres pays. C’est la raison principale de la dispersion du groupe. Ils communiquèrent également sur le fait qu’ils n’étaient pas aidés pour les armes, le matériel, un statut légal ou une aide médicale en cas de blessures. Mais l’Ukraine s’intéressa finalement à eux, suite à différentes actions et protestations, en particulier les interventions du député ukrainien Igor Gouz. Ils furent alors médiatisés et transformés en légendes vivantes par la presse ukrainienne. Un monument fut même érigé en l’honneur de leurs morts à Kiev (2016). Ils cherchèrent toutefois à reconstituer le groupe, en lançant par exemple des appels à l’armée biélorusse pour qu’ils désertent et rejoignent l’Ukraine, ou appelant d’anciens soldats à les rejoindre (novembre 2015). Ils n’eurent aucun succès, l’unité ne fut jamais reformée. Ils se lancèrent alors pour partie, dans des activités de banditisme, trafics d’armes et surtout dans l’attaque d’entreprises en Ukraine réputée « russes » (2016-2018), avant que 9 d’entre eux soient finalement arrêtés et placés sous les verrous (novembre 2018). Le lancement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), réactiva une partie d’entre eux, et les remis au goût du jour, soudainement redevenus pour l’Ukraine « des légendes ». Ils rejoignirent les combattants ukrainiens dans la défense de Kiev, dans un détachement spécial Azov, la plupart ayant par ailleurs réellement servis dans ce régiment (2014-2015). Puis la plupart d’entre eux rejoignit le régiment de transfuges biélorusses, Kastous Kalinovski qui fut bientôt formé dans la capitale (mars). Le vieux rêve de 2015 pouvait enfin se réaliser, le bataillon fut bientôt un régiment, il existe à ce jour au moins trois bataillons biélorusses sur le front ukrainien pour environ 1 500 combattants.

Aux origines : la collaboration biélorusse à l’Allemagne nazie. Cela peut paraître surprenant, mais la Biélorussie, comme l’immense majorité des territoires occupés par les armées hitlériennes, a fourni son lot de collaborateurs. La raison se trouvait essentiellement dans l’écrasement en 1918, à la fois par la Pologne nouvellement reformée, et par l’Armée Rouge, d’une éphémère République populaire de Biélorussie, dont le gouvernement existe toujours et se trouve actuellement en exil au Canada. Dès les années 30, à la manière de Stepan Bandera, le président biélorusse en exil Vassily Sakharka proposa son soutien à Hitler en lui écrivant un long rapport. La conséquence fut la formation d’un camp d’entraînements de partisans, saboteurs et supplétifs biélorusses, qui fut installé à Varsovie dans la Pologne occupée (1941). Ils furent rattachés comme les Ukrainiens de Bandera et de l’OUN, à l’Abwehr, dans le sein du célèbre régiment Brandebourg, mais se trouvaient très peu nombreux, à peine une cinquantaine par rapport à des centaines puis des milliers d’Ukrainiens. Après le déclenchement de l’opération Barbarossa et l’occupation de la Biélorussie, les Allemands acceptèrent la formation d’une Rada de Biélorussie qui n’avait toutefois aucun pouvoir et aucune autonomie. Les collaborateurs biélorusses participèrent beaucoup à la diffusion par des journaux en langue nationale, à la propagande nationaliste et nazie, mais contrairement à l’Ukraine, eurent bien du mal à insuffler un antisémitisme virulent dans le sein des populations civiles. Mais comme les Ukrainiens, ils participèrent à former des bataillons de Schutzmanschaft, autrement dit de police supplétive, qui furent rattachés au SD (Service de Sécurité de la SS), dépendant du commandement d’Heydrich. Ces bataillons biélorusses participèrent à la lutte contre les partisans, à la tactique de la « zone morte », à la chasse aux communistes et aux Juifs (1942-1943). Les bataillons formés furent les 46e, 47e, 48e, 49e, 60e, 64e, 65e, 66e, 67e, 69e, soit seulement 10 bataillons contre 67 formés d’Ukrainiens et un total d’environ 7 500 hommes contre 50 000 dans les bataillons ukrainiens du SD. Plus tard, quand la situation fut désespérée pour les Allemands, ils créèrent avec les collaborateurs biélorusses une unité de Défense territoriale, toujours sous l’égide de la SS (février 1944), dont le commandant fut le Biélorusse Francisak Kusal (1895-1969), un vétéran du mouvement nationaliste biélorusse (1918-1919), devenu ensuite Polonais. Il se rendit aux Américains, et par la ligne des rats américaines émigra aux USA (1950). Il fut le président de la communauté biélorusse américaine (1952-1954), et mourut à New York. Son unité comprenait un total de 25 000 hommes et fut bien sûr balayée par l’Armée Rouge. Le dernier congrès de la Rada biélorusse fut réunit à Minsk (27 juin 1944), en réaffirmant encore son soutien total au IIIe Reich. Une partie des cadres qui réussirent à fuir en Occident, notamment et surtout aux États-Unis et au Canada, furent ensuite recyclés dans la CIA. Les autres restèrent sur place pour former des maquis antisoviétiques à la manière de l’UPA en Ukraine, dans une unité dénommée Les chats noirs, sous le commandement de Mikhal Vitouchka (1907-2006). Ce dernier continua la guérilla disposant d’environ 3 500 combattants et 10 à 15 000 partisans planqués dans le sein de la population. Ils poursuivirent leurs actions de guérilla jusqu’en 1955. Vitouchka préféra prendre le large en 1950, pourchassé impitoyablement. Il se faufila en Pologne, puis de là en Allemagne, où il mourut en 2006. Les Soviétiques annoncèrent l’avoir capturé et fusillé, il resta dans la clandestinité durant tout le reste de son existence. C’est son fils qui annonça qu’il n’avait jamais été pris, et la date de sa mort. Toutefois, ces informations sont sujettes à caution, car le lieu de sa tombe n’est pas connu et aucune preuve n’a été fournie pour contrôler la véracité de cette information. Certains historiens, notamment en Russie, pensent que cette survivance aurait peut-être été inventée pour augmenter la légende de ce personnage, déjà très populaire dans les milieux ultranationalistes biélorusses. Le gouvernement en exil biélorusse qui avait collaboré avec l’Allemagne nazie, fut également recyclé par la CIA et les Américains. Installé à Paris, il passa ensuite au Canada où il se trouve toujours. La plupart des présidents de cette république ont été des collaborateurs plus ou moins actifs d’Hitler. Yazep Sajytch (1917-2017), président de 1982 à 1997, était un officier du groupe de Défense territoriale biélorusse de la SS. La nouvelle présidente, Ivonka Survilla est la première sommité de cette entité biélorusse à ne pas avoir été liée directement à la collaboration avec Hitler. Ce long historique montre bien comment, et tout comme en Ukraine, des Biélorusses se sont laissés tenter par le néonazisme. C’est donc naturellement que ces groupuscules se sont rattachés au combat contre le Donbass insurgé, une réelle chance pour eux d’acquérir une expérience militaire, de se défouler sur des populations russes, et enfin d’espérer en une Révolution nationale en Biélorussie, comme celle du Maïdan en Ukraine.

Le défilé sinistre de néonazis fanatiques et de quelques assassins. Comme d’habitude dans les petites biographies des hommes qui servirent dans cette unité, leurs histoires parlent d’elles-mêmes. Que rajouter de plus ? Les connexions se lisent comme dans un livre. Notons que les unités du Pravy Sektor, ou le bataillon Azov, se montrèrent systématiquement cruels et violents avec les populations civiles du Donbass.

Alexeï Avdeenko (?-4 décembre 2022), alias Yakoub, originaire de Biélorussie, néonazi assumé. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le Groupe Tactique Belarus (2016), et s’encarta au parti néonazi ukrainien Pravy Sektor. Il signa ensuite un contrat dans l’armée régulière ukrainienne (2017-2022). Il fut tué dans les combats pour la ville d’Artëmovsk, le 4 décembre 2022.

Édouard Lobov (1988-2023), il naquit à Vilnius en Lituanie, originaire de Biélorussie, il fit des études professionnelles, dans l’industrie et les appareils de contrôle et mesure. Il effectua son service militaire dans l’armée biélorusse, à Vitebsk. Il protesta à l’aide de tracs appelant à lutter contre le chaos régnant dans l’armée. Il fut mis aux arrêts et condamné à 10 jours de prison. Après son service, il s’engagea dans le mouvement politique Jeune Front et devint un militant et dissident politique de plus en plus actif. Il participa notamment à une campagne pour tenter d’imposer le changement de nom de la Station de Métro Place Lénine, et devînt rapidement le chef de file du mouvement. Il prit fait et cause pour l’opposition lors des élections présidentielles (2010), et fut arrêté à la veille d’une manifestation qui visait à dénoncer les fraudes électorales durant cette dernière (18 décembre). Il fut emprisonné et condamné à quatre ans de prison pour troubles à l’ordre public et hooliganisme (24 mars 2011). Amnesty International le déclara comme prisonnier politique. Son pourvoi en cassation ne donna rien et la peine resta inchangée (17 juin). En prison il reçut même la visite du nonce apostolique représentant du Pape à Minsk (septembre 2012). L’Union européenne à travers son parlement lui décerna le prix Sakharov (2013). Il demanda sa grâce à plusieurs reprises qui lui fut refusée, et après avoir purgé sa peine fut libéré (18 décembre 2014). Il avait l’obligation de ne pas participer à des manifestations, assigné à domicile, mais il ne respecta pas cette dernière et participa à plusieurs journées d’actions, (25 mars et 26 avril 2015). Il fut condamné à plusieurs amendes et fut même remis en prison pour une dizaine de jours. Après de nouveaux écarts, de nouvelles poursuites judiciaires furent engagées contre lui. Il fila alors en Ukraine, où il s’enrôla dans un des bataillons néonazis du DUK, l’organisation paramilitaire du Pravy Sektor (été 2015), envoyé dans une unité sur le front du Donbass à Marioupol, il servit dans le Groupe Tactique Biélorusse. Il fut rapidement médaillé par l’Ukraine, « pour le courage ». Il fut vu sur le front portant toujours les armes à la main (février 2016). La justice biélorusse annonça qu’il serait poursuivi en justice pour sa participation dans la guerre du Donbass, son appartement fut perquisitionné (mars). Il continua de servir dans l’armée ukrainienne (2017-2020). Il s’enrôla dans la brigade Kastous Kalinovski (2022), et fut tué dans un combat contre l’armée russe, en tentant de détruire un char russe avec une arme antichar Javelin (janvier 2023).

Artem Kouzmitch dit Grot (1996-), originaire de Biélorussie, lié aux mouvements ultranationalistes et néonazis, il décida de rejoindre l’Ukraine (2014), intégrant le Groupe Tactique Belarus du parti néonazi Pravy Sektor. Il fut bientôt un recruteur de combattants biélorusses, et servit ensuite dans divers bataillons de représailles dans le Donbass. Il se lia à Roman Protassevitch, un dissident biélorusse qui fut l’un des organisateurs et coordinateurs des manifestations et émeutes pour tenter de renverser le régime de Loukatchenko (2020). Il servit ensuite dans le 8e régiment des forces spéciales de l’Armée ukrainienne (2016-2019), ayant reçu la nationalité ukrainienne. Il sauta sur une mine et perdit le pied gauche (2019), envoyé à l’hôpital militaire d’Irpen, il reçut une prothèse. Il devînt ensuite instructeur, pour former des militaires ukrainiens et d’autres mercenaires. Champion de Jiu-jitsu, il remportant diverses compétitions dans des tournois internationaux, notamment le championnat d’Ukraine (2021), président d’une association sportive dans ce sport (2022).

Jan Melnikov (?-), originaire de Biélorussie, de Minsk, lié aux mouvements ultranationalistes et néonazis biélorusses, il s’enthousiasma pour le Maïdan, décida de rejoindre Kiev, s’enrôlant dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan (début 2014). Son départ avait été motivé par la mort de Mikhaïl Jinznevsky (1988-2014), qui fut tué dans les émeutes, et se disait journaliste, en réalité également un militant néonazi. Il s’engagea dans le parti néonazi Pravy Sektor, et rejoignit le régiment Azov, arrivant sur place dans l’automne (octobre 2014). Il passa ensuite dans le Groupe Tactique Belarus (2015), puis servit encore plus de deux ans dans le Donbass, même après la dissolution du groupe tactique (novembre 2015). Il combattit alors dans un bataillon du DUK, l’armée du Pravy Sektor (2016-2017). Il continua un temps à servir à l’arrière, comme instructeur et spécialiste, toujours lié au régiment Azov, et resta en Ukraine (2017-?). Il décida de combattre de nouveau après l’opération spéciale russe (24 février 2022), annonçant dans une vidéo la formation d’une compagnie spéciale de Biélorusses, sur une base arrière du régiment Azov à Kiev (1er mars). Une première compagnie fut rapidement organisée et participa aux combats pour la défense de la capitale ukrainienne. Deux autres compagnies étaient en cours de formation (9 mars), lorsque fut finalement fondé le bataillon puis régiment Kastous Kalinovski, qu’il intégra. Il donna une interview en indiquant qu’une toute petite partie des hommes venaient des anciens combattants biélorusses de la zone ATO, l’immense majorité des nouvelles recrues étant des hommes sans expérience militaire. A cette date, il déclarait qu’un tiers des troupes russes engagées avaient été détruites et que l’Ukraine était partout à l’offensive… Il raconta aussi des contes à dormir debout sur les assassinats par les troupes russes d’enfants et de femmes… afin d’appuyer la fable du massacre de Boutcha, totalement mis en scène par l’Ukraine (19 avril 2022).

Denis Prokhorov (1995-), originaire de Biélorussie, néonazi convaincu et notoire, il supporta de loin la Révolution du Maïdan, mais ne put réussir à venir en Ukraine, refoulé selon ses dires à la frontière à plusieurs reprises (2014). Il réussit enfin à passer en Ukraine (décembre), alors que la guerre était déjà commencée depuis longtemps dans le Donbass. Il rejoignit le bataillon Azov à Marioupol, où il devînt instructeur et entraîneur des recrues. Il passa ensuite dans le corps des volontaires ukrainiens DUK, du parti néonazi Pravy Sektor (2015), et resta un moment en position près de Mariinka, non loin de Donetsk. Il participa avec 9 autres néonazis d’Azov, à une action médiatique, où ils se menottèrent devant l’Administration de la présidence de Petro Porochenko, à Kiev (20 septembre 2018). Ils protestaient tous pour recevoir la nationalité ukrainienne qu’ils jugeaient avoir acquise de droit, par leur service dans le bataillon Azov. Il fut nationalisé ukrainien sous la présidence de Zelensky (2019). Il s’enrôla immédiatement après l’opération spéciale russe (24 février 2022), dans le bataillon Kastous Kalinovski, bientôt blessé à la main dans un combat près de Boutcha (3 mars). Il devînt ensuite instructeur pour les mercenaires et volontaires biélorusses du régiment et d’autres unités (mai). Il est entièrement tatoué des jambes jusqu’au cou, portant bien visibles divers symboles dont le Soleil Noir des SS, et des croix gammées.

Dmitri Shablioukevitch dit Bison (1990-), originaire de Biélorussie, de Minsk, il participa à des manifestations et émeutes contre le Président Loukatchenko (2012), fut arrêté et emprisonné un court moment. Il se rendit en Ukraine pour participer à la Révolution du Maïdan américain, à Kiev (février 2014), et s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan. Il était lié au parti néonazi Pravy Sektor, et passa ensuite dans le Groupe Tactique Belarus, unité du corps des volontaires ukrainiens DUK, de ce parti (2014). Il servit durant l’opération ATO, comme opérateur radio dans une compagnie de reconnaissance, de la 14e brigade mécanisée des forces ukrainiennes. Il était lié de longue date à Roman Protassevitch, l’un des chefs de file des manifestations et émeutes pour renverser le Président Loukatchenko (2020). Il quitta le service armé et s’exila en Pologne pendant un temps, mais revînt vite en Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Azov. Il s’agit d’un fanatique néonazi, également membre de la Misanthropic Division, groupe politique néonazi international, qui compte aussi une branche française (et fut fondé en Ukraine). Il s’enrôla de nouveaux dans les forces ukrainiennes après le début de l’opération spéciale russe (24 février 2022). Il s’était marié avec une ukrainienne et a probablement été naturalisé.

Alexeï Skoblya (1991-2022), originaire de Minsk en Biélorussie, fils d’un chauffeur de bus, et d’une mère assistante maternelle. Il fit des études professionnelles dans la mécanique, puis entra à l’Université de Grodno, où il abandonna finalement ses études pour aller combattre en Ukraine contre les insurgés du Donbass. Il s’agissait en effet d’un militant ultranationaliste extrémiste. Il passa en Ukraine et s’enrôla dans le Groupe Tactique Bélarus (2015), intégrant le DUK et le parti néonazi ukrainien Pravy Sektor. Il fut l’un des fondateurs de l’organisation d’aide des Biélorusses du Pravy Sektor, après la dissolution du bataillon Zagin Pogonia (2016), mais continua de servir dans l’armée ukrainienne dans le Donbass. Il avait suivi une formation d’infirmier militaire durant son service. Il fut naturalisé ukrainien, se maria avec une Ukrainienne et passa à une date inconnue dans la vie civile (entre 2017 et 2020). Lors du déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), il rejoignit le bataillon Kastous Kalinovsky et participa à la défense de Kiev. Commandant de peloton, il fut tué dans les combats autour de Kiev, le 13 mars 2022. Son détachement était tombé dans une embuscade tendue par les Russes. Il fut enterré à Kiev, avec les honneurs militaires (15 mars). Il fut médaillé du titre de Héros de l’Ukraine par le Président Zelensky (avril).

Ales Tcherkachine (?-2015), originaire de Biélorussie, de Brest, militant et dissident ultranationaliste, il fit partie des organisations Kraï et Bison, rejoignant par la suite le Jeune Front, ses premières activités contre le régime biélorusse datent de l’année 2001. Il étudia en Ukraine à l’Institut Biblique de Kherson. Proche du parti néonazi ukrainien Pravy Sektor, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans les bataillons de représailles envoyés dans le Donbass. Il arriva au tout début de l’hiver 2014-2015, rejoignant d’autres camarades dans le régiment Azov. Il passa dans le Groupe Tactique Belarus, et était devenu aumônier des volontaires (mai 2015). Le groupe tactique tomba dans une embuscade où il subit de lourdes pertes, il fut grièvement blessé (10 août), tomba dans le coma et mourut de ses blessures quinze jours plus tard. Son corps fut transporté en Biélorussie et il fut enterré dans sa ville natale. L’église du Patriarcat de Kiev lui décerna une médaille à titre posthume (septembre). Un monument fut érigé à Brest, en Biélorussie avec des fonds privés (août 2016). Il fut décoré à titre posthume, du titre de Héros de l’Ukraine, à Tcherkassy (novembre 2016), alors que se tenait une exposition de peintures au musée d’art de Tcherkassy (d’artistes ukrainiens et biélorusses) à sa mémoire et à celle de Vitaly Tilizhenko (Ukrainien de Zaporojie). Un film documentaire de propagande fut tourné sur son histoire, du réalisateur Anton Telezhnikov ( fin de l’année 2016).

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