Analyses Monde

Bataillon Shaman, complexe d’infériorité et jeux vidéos

Bataillon Shaman, complexe d’infériorité et jeux vidéos
Photo capturée dans la presse ukrainienne

Dans l’histoire des bataillons créées en Ukraine, le bataillon Shaman est probablement l’un des plus loufoques et qui pourtant se réclame d’être dans l’élite de l’élite des forces militaires dans le monde. Je citerais l’un de ses combattants qui résume le propos qui va suivre : « Le jeu Call of Duty montre clairement comment les gens, brisant tous les stéréotypes, vont à l’encontre des règles, contre tout le monde et contre tout. Pour vaincre et punir le mal qui remplit ce monde, nous croyons fermement qu’après avoir servi dans notre unité, nous entrons dans l’Armée de Dieu, car il n’y nulle part où aller au-dessus, et c’est pourquoi le Seigneur prend les meilleurs d’entre nous à son service. Appelez le KMB, devant Dieu et nous l’armée du jour du jugement, c’est la raison pour laquelle nous portons le chevron de notre unité sur le bras gauche, près du cœur. Parce que l’honneur et la fidélité sont les principales qualités auxquelles nous adhérons toujours ». Dans une bouillie mêlant délire mystique, jeux vidéos et références volées à la Légion Étrangère, les hommes de ce bataillon s’imaginent faire partie d’une élite supérieure, qui serait liée à une cause divine…. Voici l’histoire de Shaman, une unité rattachée au renseignement militaire, dont le chef assume des crimes de guerre…

Call Of Duty et le monde virtuelle du bataillon Shaman. L’unité fut fondée la veille de l’opération spéciale et dépendait du GUR, le renseignement militaire de l’armée ukrainienne. Officiellement ses taches étaient définies comme « celle d’une unité spéciale dont les missions étaient la destruction des infrastructures vitales pour le Kremlin ». En fait de bataillon, l’effectif ne doit pas en réalité comprendre plus d’une modeste compagnie. L’insigne choisie fut un « fantôme », et à la fois tête de mort, qui fut inspirée par le jeu vidéo Call Of Duty. Cette unité fut recrutée dans les rangs de l’armée ukrainienne et comprenait des vétérans des armées de l’OTAN qui occupèrent l’Afghanistan : « les membres du bataillon ont combattu aux côtés de leurs homologues américains et britanniques en Afghanistan et ont acquis une gloire immortelle et la réputation des forces spéciales ukrainiennes, notamment dans une opération audacieux visant à évacuer des réfugiés à Kaboul ». En Ukraine, via le culte des morts bandéristes, les bataillons de représailles dans le Donbass, la réputation sulfureuse de ces unités dans les crimes de guerre, pillages, viols et massacres divers, le militaire ukrainien souffre d’un énorme complexe d’infériorité. Cette mauvaise réputation de soldats sans honneur, se couple au manque romantique de pouvoir mettre en avant une unité « de purs », « de soldats d’élite ». La Légion Étrangère fait rêver, et il n’y a jamais eu en Ukraine de troupes pouvant mériter une telle réputation à l’internationale. C’est la raison des références aux « camarades de l’Occident », Américains et Britanniques, en essayant d’être les égaux des SAS, ou d’autres corps d’élite dans le monde. Les exemples bandéristes des bandes de l’UPA, et de l’armée collaborationniste avec l’Allemagne nazie n’ont guère de chance en effet d’acquérir une telle réputation. Des essais furent faits pour se référer à la Waffen SS, ce fut la création du DUK par Iaroch (2014-2022). Le même homme fonda aussi le corps des Hospitaliers, prenant pour référence le célèbre ordre de chevaliers pendant l’épopée des croisades (2015-à nos jours). La fierté ukrainienne voudrait ainsi que le monde se souvienne de soldats autrement que par le bataillon Azov et ses références au IIIe Reich… Shaman lui a choisit de se référer au jeu vidéo Call Of Duty !!! Il y a peu de chances, vous l’imaginer bien, que des hommes combattant le visage caché, une tête de mort fantomatique et démoniaque sur le fouloir les soustrayant aux regards, puisse un jour se trouver les égaux de la Légion Étrangère. De manière délirante, un autre membre de l’unité, à la tête qui ne passe plus dans les portes, déclarait dans une interview à War Zone : « c’est une symbiose d’expérience et de motivation, et je crois que c’est la raison pour laquelle dans quelques années, il y aura beaucoup d’histoires, de livres et de films sur notre unité ». Cette reconnaissance bien sûr, bien loin de la modestie du légionnaire ou du SAS, ne viendra jamais et pour cause.

Une unité d’assassins de personnalités ? Derrière cette référence risible, ces hommes sont individuellement en principe des soldats expérimentés. Les surnoms montrent également que des étrangers s’y trouvent, comme « Le Tchétchène », et des Anglo-saxons. Malgré ses missions secrètes, l’Ukraine a diffusé une propagande sur l’unité, en gonflant ses effectifs, son rôle et ses résultats. Officiellement l’unité doit « faire des raids secrets sur le territoire de la Russie, les forces spéciales sont parachutés en hélicoptère, de nuit et traversent la frontière à basse altitude. Ces forces spéciales ont mené des raids à l’arrière de l’armée russe et en particulier sur le territoire de la Fédération de Russie ». Or les seuls raids dont nous avons connaissance ont été effectués dans les régions de Belgorod et Briansk, notamment avec les transfuges russes du RDK et d’autres unités. Ces raids eurent des résultats sinistres, assassinats de civils, quelques voitures civiles détruites, des maisons brûlées, quelques transformateurs électriques sabotés, et mobiliers urbains endommagés. Toutefois d’autres opérations se sont déroulées sur le territoire russe… avec pour objectif des assassinats de personnalités. On se souvient de Daria Dougina (20 août 2022), du reporter de guerre Vladlen Tatarski (2 avril 2023), de l’ancien député de la Rada Ilya Kiva (6 décembre 2023), de l’attentat du Crocus City (24 mars 2024), ou de la tentative d’assassinat manquée de l’ancien lieutenant-colonel Vassili Prozorov (12 avril 2024). Le bataillon Shaman et quelques-uns de ces membres étaient-ils derrière l’une ou l’autre des opérations ? Une chose est certaine, l’objectif défini de sabotages d’infrastructures vitales, paraît être totalement hors de portée de ces hommes. Cependant, nous pouvons nous souvenir des tentatives d’assaut de la centrale nucléaire d’Energodar, avec la volonté d’y provoquer une catastrophe de la part des Ukrainiens. Une information secrète nous fut fournie dans l’année 2023, de France, sur la participation de spécialistes et militaires français (hommes-grenouilles, en l’occurrence des légionnaires), dans des missions sur le Dniepr. Le commando manqua à cette époque de ne pas revenir à sa base. Cette information montre que les Ukrainiens n’avaient pas les compétences et les hommes pour effectuer des missions spéciales très pointues, et que l’aide de l’étranger est alors nécessaire et même vitale pour réussir. Et pourtant Shaman est censé être recruté « parmi des spécialistes, hommes-grenouilles, parachutistes, alpinistes ». C’est le signe que les compétences qu’ils disent posséder… ne le sont pas et de loin. D’une certain façon donc, le bataillon est une unité TikTok, instrument des projets de propagande de l’armée ukrainienne.

Une unité en réalité de propagande simpliste. Il y a peu de chances en réalité que cette unité est réussie ne serait-ce qu’une mission d’importance. La propagande ukrainienne affirmait même : « que les combattants du bataillon, infiltrés pendant des mois à l’arrière des forces russes, ont pu assisté et voir les crimes de guerre commis par les soldats russes. Ils ont vu comment l’ennemi se cachait derrière les civils. Ils profitaient de chaque situation pour ajuster les tirs de notre artillerie sur les Russes, et dans d’autre cas, ils détruisaient eux-mêmes l’ennemi avec des lance-grenades ». Ayant passé des mois sur le front, je peux affirmer que ceci est un conte pour enfants à dormir debout. Imaginer qu’un groupe de commandos puisse vivre des semaines, des mois sur les arrières, pouvoir communiquer des positions, circuler, se nourrir, et même attaquer des pièces d’artillerie russes sans se faire prendre ou des véhicules à l’arrière des forces de la Fédération, relève de la plaisanterie ubuesque. L’emploi même de la propagande pour raconter les faux exploits de ces hommes démontre aussi que l’unité n’a pas, ni les compétences, ni les moyens de ses ambitions. Elle ne sert en réalité qu’à soutenir l’idée du peuple ukrainien que : 1) le soldat ukrainien est un surhomme, 2) le soldat ukrainien peut aller et venir en Russie à sa guise, 3) avec de tels soldats la victoire est certaine. L’unité fut par contre engagée dans la défense de Gostomel, de Kiev, d’Irpen et Boutcha (printemps 2022), comme une simple troupe d’infanterie, et c’est elle qui tenta sans succès de s’implanter dans l’île des Serpents (été 2022). Après cet échec et devant l’impossibilité de s’y maintenir, ils furent envoyés à la défense de Severodonetsk, où ils ne purent rien changer à la situation militaire. Les Ukrainiens furent vaincus et perdirent la ville, ainsi que celle de Lissichansk. Leur dernier fait d’armes officiel, fut la bataille également perdue d’Artiomovsk (hiver 2022-2023), où ils furent impuissants à empêcher la chute de la ville. Le commandant de l’unité a avoué dans la presse russe qu’ils avaient commis des crimes de guerre (18 mars 2022), en se vanta durant la bataille de Gostomel et Kiev de ne pas avoir fait de prisonniers (y compris d’avoir achevé des blessés). Pour des raisons inconnues, la propagande ukrainienne est devenue ensuite silencieuse sur l’unité, qui est entrée dans l’ombre (depuis 9 mois). La sauce n’avait pas pris et les résultats n’avaient pas été à la hauteur des narratifs des exploits surhumains de ces hommes.

Le petit dictionnaire du bataillon Shaman. Nous avons assez peu d’informations sur les hommes del’unité, pour les raisons évoquées « d’unité secrète ». Toutefois comme à mon habitude voici ce que nous avons sur le bataillon et ses effectifs. Au vu des témoignages et rares interviews, ce dernier ne doit pas dépasser une cinquantaine d’hommes, dont un certain nombre sont restés sur les champs de bataille depuis 2022. S’étant trouvé dans trois batailles meurtrières et défaites ukrainiennes en 2022-2023, il est possible par ailleurs que l’unité a été décimée. D’où se disparition des médias ukrainiens.

Adonis (?-) pseudonyme, Ukrainien, membre du GUR et du bataillon Shaman. Il participa à un raid sur une raffinerie et des dépôts de munitions dans l’été 2022. Ces raids furent effectués avec des hélicoptères. Ils infligèrent des dégâts négligeables mais ils furent montés en épingle par la propagande ukrainienne, qui fut reprise sans contrôle par la presse française et occidentale.

Boutcha, l’unité se trouvait dans la localité et dans les environs au moment du vrai faux massacre de Boutcha. Un montage propagandiste pour faire croire à des massacres de masse organisé par les Russes. Cette fake news fut montée de toute pièce par les Ukrainiens afin d’émouvoir le monde et d’obtenir un soutien ferme des opinions occidentales (mars 2022).

Brownie (?-), pseudonyme, peut-être un mercenaire anglo-saxon, membre du GUR et du bataillon Shaman.

CD (?-), pseudonyme, Ukrainien, membre du GUR et du bataillon Shaman.

Chasse aux généraux et culte des représailles, une des dernières interviews sur le bataillon fut publiée dans l’été 2023. Andreï Youssov chef du GUR déclarait « à propos de l’ouverture de la chasse aux généraux de la Fédération de Russie, nous observons les chroniques nécrologiques de ces généraux russes, et pas seulement des généraux. Le GUR travaille efficacement non seulement sur la liste de front, mais aussi derrière la ligne de front, et ce n’est pas nouveau. Et surtout c’est bien compris des Russes, ils savent que les représailles sont inévitables et que nous pouvons les trouver où qu’ils se trouvent ». Dans ce discours trois choses : la première la confirmation que le bataillon a des missions d’assassinats, la seconde que le bataillon une énième unité de représailles, la troisième que le culte des représailles est plus que jamais l’une des constantes de l’idéologie ukrainienne. C’est ce que nous avons vu depuis le Maïdan, des violences, le mépris et l’irrespect de l’ennemi, des menaces et des passages à l’acte (kidnappings, assassinats, massacres et violences, tortures, police politique, etc.). Cette interview faisait suite à l’assassinat d’un officier de la flotte russe. Dans la même page, le journal annonçait en août 2023, la perte par la Russie de 252 200 ennemis, le Président Zelensky avouant à la même époque une perte de 17 000 soldats Ukrainiens. Je vous laisse déduire ce qu’il faut penser d’une propagande aussi grossière.

Complexe d’infériorité, c’est une des caractéristiques premières de l’esprit ukrainien, et pour le combattre, notamment avec différentes idéologies, bandérisme, atlantisme, européisme, etc, les Ukrainiens se sont lancés dans une fuite en avant, le révisionnisme, le négationnisme et une curieuse réécriture de l’histoire. Dans cette dernière l’Ukrainien est le père du Russe, père de la langue russe, mais il est aussi à la base des civilisations européennes de la Rome Antique, de Troie, et de l’Égypte ancienne. Dans ce narratif les Ukrainiens furent aussi les premiers découvreurs des Amériques, bien avant Colomb. De fait, ce que l’on observe partout en Ukraine c’est un discours de supériorité raciale et historique, mais qui cache un immense complexe d’infériorité. Pour combler l’absence de profondeur historique (un pays qui ne fut jamais un État avant 1991), l’absence de références historiques, c’est dans la transformation et réécriture, mais aussi dans les bravades, fanfaronnades et pantalonnades, que les Ukrainiens de manière forcenée, surtout depuis 2022, s’imagine vraiment comme une élite européenne, un barrage contre les hordes asiatiques russes, une protection de l’Europe, un creuset de renouveau des peuples européens, un exemple à suivre et un peuple des meilleurs guerriers qui est jamais existé sur la planète. Pour se faire, les références sont tout azimut, Waffen SS, Spartiates, Vikings, légions romaines et quelques autres encore. Shaman en est l’expression vivante et extrême.

Krassivi (?-), pseudonyme (voulant dire Beau), ukrainien, membre du GUR et du bataillon Shaman.

Ninja (les hommes invisibles de Shaman), dans une interview la presse ukrainienne écrivit que « les forces spéciales du bataillon contrôlaient tout ce qui se passait chez l’ennemi, chacun de ses pas, et certaines fois ils se trouvaient à quelques dizaines de mètres des Russes, sans jamais avoir été repérés).

Shaman (années 90-), pseudonyme, officier ukrainien, membre du GUR, il fut à l’origine de la création du bataillon Shaman, et fut nommé à sa tête. Il avoua avoir commis avec ses hommes des crimes de guerre, notamment ne pas faire de prisonnier et achever les blessés : « Il y a eut une violente bagarre contre les parachutistes russes, notamment vers l’usine de verre à Gostomel. S’il n’y avait pas de civils qui avaient été tués ou blessés par leurs tirs de mortier, peut-être nous aurions pris des prisonniers. Mais personne parmi nous n’avait envie d’en faire », lors d’une interview donnée à la presse ukrainienne (18 mars 2022), mais la suite des massacres qu’ils commirent ne fut pas racontée. Il raconta avoir vécu jusqu’au Maïdan une vie confortable et dans l’opulence. Il s’enrôla dans une unité de représailles dans le Donbass (2014), et servit quelques années avant de retourner à la vie civile (probablement entre 2016 et 2018). Il s’enrôla dans la défense territoriale (probablement vers 2018-2019), et dans ce cadre fut versée dans le bataillon Shaman dont il devînt le commandant. Il tenta dans cette longue interview de dire qu’ils n’étaient « pas cruels, mais des gens pacifiques », en expliquant tout de même que son objectif était de tuer le maximum de Russes… (plus de 319 000 vues, sur la chaîne Armiya TV, une chaîne officielle de l’armée ukrainienne). Il nia ensuite le droit à la lutte des insurgés du Donbass en affirmant : « Donetsk et Lougansk sont aussi nos terres, et parler du génocide du peuple russe ou de la guerre de libération des Russes contre les Ukrainiens est absurde. La seule guerre de libération est la nôtre, pour notre liberté ». L’homme aura tout simplement… ignoré les massacres (auxquels il participa peut-être autrefois) et surtout les référendums dans le Donbass et en Crimée dès mars et mai 2014. La réponse des insurgés avaient été : nous sommes Russes, nous ne voulons plus de l’Ukraine, vous connaissez la suite. Il affirma pour la propagande « qu’une grande partie de la population locale de Gostomel a été torturée et assassinée », un énorme mensonge qu’il faut relier à ce qui fut fait un peu plus tard, avec le vrai faux massacre de Boutcha, ou encore les vraies fausses fosses communes d’Izioum (printemps et automne 2022). Il affirma également que l’Armée russe était incompétente, « soviétique », et qu’elle utilisait les assauts de masse d’infanterie, appelant les soldats russes « de la viande ». Cette propagande simpliste fut reprise par les médias français dont le général Yakovlev parlant « de débiles et de crétins ». Selon Shaman le soldat russe était : « d’un niveau social assez bas, faible niveau de développement personnel, aucune barrière morale, habitude du viol, du pillage, assassinat des civils ». Enfin il affirma qu’il laisserait peut-être la vie aux prisonniers « qui se repentiraient », mais affirma ne pas vouloir prendre Moscou et envahir la Russie, le seul éclair de lucidité qu’il donna dans l’interview. Criminel de guerre assumé, l’on comprend parfaitement pourquoi il apparut toujours masqué et cachant son identité. Il sera, s’il survit, l’un des criminels qui devront être poursuivis pour les traîner devant un tribunal après la guerre.

Sydney (?-), pseudonyme, anglo-saxon (Américain, Britannique, Australien, etc, son originaire réelle n’est pas connue), membre du GUR, membre du bataillon Shaman, il fut interviewé pour War Zone et le Times (juin-juillet 2022). C’est lui qui déclara que l’unité était déjà légendaire et que des livres seraient écrits sur elle, sans parler de films.

Philosophe (?-), pseudonyme, Ukrainien, membre du GUR et du bataillon Shaman.

Tchétchène (?-), pseudonyme, transfuge tchétchène, islamiste de l’Ichkéria, membre du GUR et du bataillon Shaman.

Viataz (?-), pseudonyme (voulant dire chevalier), Ukrainien, membre du GUR et du bataillon Shaman.

Viking (?-), pseudonyme, originaire de Géorgie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans la Légion internationale ukrainienne (2022). Il participa aux combats pour la défense de Kiev et d’Irpen (printemps 2022). Il fut intégré dans les forces spéciales du GUR, et participa au moins à une mission avec les hommes du bataillon Shaman (printemps 2023).

Andreï Youssov (8 janvier 1983-), originaire d’Odessa, il fit des études de droit dans cette ville (1998-2000), puis entra dans l’école des forces terrestres d’Odessa (2002-2003), dont il sortit sous-lieutenant et placé dans la réserve. Il étudia encore à Kiev le droit (2003-2005), et s’engagea rapidement en politique. Durant la période il avait été l’un des opposants au Président Koutchma (2001), et avait été le fondateur d’un mouvement nationaliste dans la ville très russe d’Odessa, « La Fraternité ukrainienne » (2002). Il fut poursuivi en justice pour pour des troupes à l’ordre public, violences et hooliganisme (1er mars 2002). Il quitta alors Odessa pour Kiev, mais l’affaire fut classée sans suite (juillet). Il devînt assistant parlementaire à la Rada (2003-2004), et fut l’un des agitateurs du premier Maïdan, la fameuse Révolution Orange (hiver 2004-2005). Il fut membre du groupe d’agitations politiques PORA, et coordinateur des grèves étudiantes. De là il fonda un parti politique, le Parti Civique (23 mars 2005), et participa à la fondation de nombreuses organisations atlantistes et antirusses. Il est possible qu’il fut recruté à cette époque par la CIA. Il se présenta aux élections législatives de la Rada (2006), se présenta dans le parti européiste de Klitschko, et fut même adjoint dans l’État-major de campagne de ce candidat. Il fut membre d’un collectif de soutien à la Géorgie de Saakachvili (2008), et fonda la même année le Club libéral ukrainien (2008), puis le Club ukrainien d’Odessa (2009). Il fut nommé chef du service municipal d’Odessa en responsabilité de la Jeunesse et de la famille (15 juin 2009). Il fut mêlé à la diffusion d’une propagande antirusse et révisionniste (Holodomor, URSS, révoltes paysannes), afin de répandre dans la société le passé et des pans de l’idéologie bandériste. Il devînt Président du Parti OUDAR de Klitschko (2015-2015), qui fusionna plus tard dans le Bloc Petro Porochenko. Il organisa une manifestation politique sur le thème d’Odessa et l’Euro, un meeting pour vendre l’Union européenne aux habitants de la ville (22 novembre 2013). Il participa à une marche de provocation dans Odessa, « la marche des Occidentaux » (9 février 2014), alors que la ville était devenue hostile au Maïdan et que des manifestations anti-maïdan et des piquets de grève permanents existaient dans la ville. Il devînt le chef du Maïdan dans la ville d’Odessa, Président de l’association du Maïdan dans la ville, et Président du Conseil du Peuple du Maïdan à Odessa. Il fut l’un des participants au massacre d’Odessa, et il prit la tête des assassins et des compagnies d’autodéfense du Maïdan arrivées dans la ville en autobus et en train (2 mai 2014). Son rôle dans le massacre lui apporta une certaine animosité des gens de la ville, aussi échappa-t-il à une tentative d’assassinat (19 septembre 2014). Son agresseur fut condamné à 15 ans de prison. Il fut nommé conseiller du SBU, la police politique d’Ukraine pour la région d’Odessa (février 2015). Il fut attaqué dans un village de la frontière avec la Moldavie par des pro-russes et il dût prendre la fuite avec son escorte (19 septembre 2015). Il fut parachuté également comme conseiller municipal à Vinnytsia (2016), et conseiller à la Rada pour les questions de politique et de l’information (2017). Il participa au projet américain de l’USAID de l’Open Party, et des Jeunes Leaders, et fut élu comme l’un des 50 politiques les plus « efficaces d’Ukraine ». Malgré qu’il eut été une créature de Porochenko, il fut nommé chef du GUR, le renseignement militaire du Ministère de la Défense d’Ukraine (2022). Une décision politique car il n’avait aucune expérience dans ce domaine, mis à part ses liens avec le SBU et ses responsabilités dans les répressions politiques, notamment à Odessa. Devant les exactions se multipliant contre les prisonniers et les civils russes, sous pression des Occidentaux, il fut nommé chef « du groupe de travail sur le traitement des prisonniers de guerre » (2023). Mais il ne fit rien pour changer la situation. A ce jour en 2024, un seul et unique soldat ukrainien, a été mis en cause pour des crimes de guerre et tortures, et encore via les Occidentaux. De fait, le personnage est en responsabilité des assassinats commis par le GUR, et des atrocités commises à l’encontre des prisonniers de guerre. Il est l’un des plus importants criminels de guerre ukrainien, qui devra être recherché et poursuivi après la guerre.

22 (?-) pseudonyme, Ukrainien, membre du GUR et du bataillon Shaman. Il participa à un raid sur une raffinerie et des dépôts de munitions dans l’été 2022.

72e brigade mécanisée, l’unité Shaman fut adjointe à cette brigade, c’est probablement la pire unité de l’armée ukrainienne en termes de crimes de guerre, et qui s’illustra de longue date dans le Donbass. L’idéologie bandériste et néonazie y était très vivace et en 2022 et les mois et années suivantes, l’unité à continuer ces crimes de guerre. De manière assez logique, l’unité est connue pour ne pas faire de prisonniers et achever les blessés, ainsi dans le passé que ses exactions contre les populations russes ethniques de l’Est du Donbass. Ces faits sont à mettre en corrélation avec les déclarations du commandant de l’unité dénommé Shaman.

Les organisations d’Azov, de l’Ichkéria et d’autres encore citées dans l’article, sont toutes interdites en Fédération de Russie, pour l’extrémisme, le radicalisme, l’incitation à la haine raciale, l’apologie du terrorisme et l’appel aux meurtres de masse des Russes dans le monde.

About the author

IR
Partager
Partager

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *