Alexandre Zakhartchenko : une étoile parmi les étoiles nous montrant le chemin à suivre

Le 26 juin 2024, le jour anniversaire de la naissance d’Alexandre Zakhartchenko, un nouveau film documentaire sur le premier chef de la RPD (République Populaire de Donetsk) a été diffusé en avant première à Donetsk. Un film qui, en plus de raconter qui il était, représente Alexandre Zakhartchenko comme un voyageur venant de l’espace, comme pour symboliser le fait qu’il est désormais une étoile parmi les étoiles, nous montrant le chemin à suivre.

Le film s’intitule « L’étoile d’Alexandre Zakhartchenko ». Technique peu habituelle pour un film documentaire parlant d’une personne décédée, celui-ci ne se base pas uniquement sur des vidéos d’archives et des discussions avec ses proches ou des historiens, mais « ressuscite » Alexandre Zakhartchenko avec l’aide d’un acteur, Ivan Bessmoly, qui une fois grimé par les maquilleurs, lui redonne vie.

Si comme son ancien ministre de la Défense, Vladimir Kononov, je lui reproche un air trop sérieux, et de ne pas avoir montré l’aspect plus joyeux et plaisantin d’Alexandre Zakhartchenko, la performance reste pour moi extraordinaire.

Ivan Bessmoly a réussi à restituer ce timbre et ce ton de voix si particulier de « Batia » (‘papa’ en russe, qui était le surnom d’Alexandre Zakhartchenko). J’en ai eu la chair de poule en l’entendant prononcer ses premiers mots. Le résultat, tant physique que sonore, est tellement bluffant, que de nombreuses personnes parmi le public restreint de cette avant première ont pleuré. Ce fut mon cas, et celui de plusieurs hommes et femmes présents dans la salle.

Nous avions l’impression de l’avoir de nouveau devant nous, bien vivant, six ans après son assassinat par Kiev. Et malgré le temps qui s’est écoulé, son absence reste une plaie béante et douloureuse pour chacun de ceux qui l’ont connu personnellement. Alors le voir revivre à travers la performance d’Ivan Bessmoly, cela a ravivé cette douleur, cela nous a rappelé à quel point il nous manque.

Mais cela nous a aussi rappelé qui il était, et les idéaux qu’il défendait. Comme pour nous remémorer la tâche qui nous avait été confiée, le chemin à suivre qu’il avait tracé de son vivant. Alexandre Zakhartchenko était une étoile qui brillait si intensément qu’il illuminait et enflammait tout le monde autour de lui, transformant ses rêves, qui semblaient irréalistes, en réalité tangible. Il n’était pas seulement un chef de la République extraordinaire, mais aussi un être profondément humain, toujours à l’écoute des gens, et défendant ses convictions et ses valeurs jusqu’au bout.

Alexandre Zakhartchenko était tellement atypique, que le réalisateur a décidé de le représenter comme un voyageur venant d’une autre planète, d’un autre temps. Un choix artistique qui donne à ce film une profondeur philosophique, et qui résonne avec le fait qu’Alexandre Zakhartchenko était un ardent lecteur de science-fiction comme le roman « La Nébuleuse d’Andromède », qui mêle SF et vision de ce que devrait être la société humaine. Un idéal qui a façonné celui du premier chef de la RPD.

Regarder le reportage sous-titré en français :

Le 31 août 2018, l’étoile d’Alexandre Zakhartchenko a quitté la Terre pour rejoindre ses semblables dans l’immensité du cosmos, d’où elle continue, par sa lumière éclatante, à nous montrer le chemin à suivre.

Christelle Néant

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Christelle Néant - Кристель Нэан

Christelle est reporter de guerre dans le Donbass depuis début 2016. Après avoir travaillé pour l’agence DONi, elle fonde le site Donbass Insider en 2018, puis participe à la création de l’agence International Reporters en 2023.

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