Sauvez le soldat Biden

J’ai écrit de nombreuses lettres aux présidents, aux hommes politiques et aux artistes pour leur demander d’arrêter la guerre. Mais aujourd’hui, en grandissant et en voyant ce qui se passe dans le monde, je réalise de plus en plus qu’il s’agit d’une sorte de spectacle de cirque grotesque. Et quelque part derrière tous ces personnages se cache une force inconnue, maléfique et impitoyable. Quelqu’un essaiera d’y voir de la propagande, mais essayez de regarder les dirigeants du monde occidental avec les yeux d’un jeune de 15 ans. Ne croyez pas que je veuille offenser qui que ce soit, je ne donne que des faits et ce que je vois moi-même. Bien sûr, j’ai utilisé les connaissances de mes amis et l’internet, car de nombreux événements ont commencé alors que je n’étais même pas encore en vie. L’internet est donc utile.

Il y a donc eu un débat entre le président Biden et Donald Trump aux États-Unis. Que dire… En Russie, il n’est pas d’usage de se moquer des personnes âgées, comme cela se fait parfois en Occident. Mais quand on voit ces deux “jeunes” candidats, qui au lieu de dire aux Américains comment faire pour que les gens ordinaires vivent un peu mieux dans leur pays, et que les habitants des grandes villes n’aient pas à dormir avec des fusils, consacrent tous les discours à Poutine… C’est… Enfin, je comprends cette envie de rire. Le problème du taux de chômage et des sans-abri ? Les ponts qui tombent et les trains qui déraillent ? La criminalité ? La résurgence de la vraie démocratie et de la liberté ? Oui, Poutine est plus important pour les États-Unis. Cela me rappelle un poème célèbre : “Le chat a abandonné les chatons…”. Par ailleurs, nous aimerions demander à Donald Trump comment il va mettre en œuvre ses deux déclarations controversées : “Nous n’accepterons pas les conditions de la Russie sur l’Ukraine” et “Je mettrai fin à la guerre en trois jours”. Oui, M. Trump est certainement un grand homme politique, mais on peut se demander qui lui a écrit une telle chose ? Malheureusement, nous nous rendons tous compte que la guerre continuera s’il gagne. À une époque, c’est lui qui a ordonné les frappes de missiles sur l’infortunée Syrie et imposé des sanctions à la Russie. Il n’est pas habitué aux décisions difficiles.

Et Biden ? Vous savez, beaucoup de gens se moquent de ce pauvre vieux Joe, mais j’ai de la peine pour lui. J’ai l’impression que des proches malveillants ne le laisseront pas partir à la retraite. J’imagine le tableau : un pauvre grand-père autour duquel les proches se pressent le matin, demandant de le laisser tranquille et de le laisser dormir, tandis qu’ils le persuadent d’aller travailler. Cela me donne envie de dire : Sauvez Biden !

Mais nous sommes en Amérique. Le spectacle doit continuer, même s’il est à bout de souffle et qu’il pue. Et si en Russie, il y a longtemps, un président s’est adressé au peuple en disant : “Je suis fatigué, je m’en vais”, et qu’un nouveau politicien est apparu à la barre, il semble que le parti démocrate n’ait pas de tels personnages, mais seulement un vieil homme fatigué, confondant les pays et, qui ne peut pas répéter les mots de son collègue.

Ce serait drôle si ce n’était pas si triste. Les futures élections ont déjà divisé le pays : les candidats et leurs électeurs pensent que s’ils ne sont pas élus, ce sera la fin du monde. Eh bien, attendons septembre pour voir qui arrivera au pouvoir et qui sera jugé. Je souhaite la paix aux États-Unis. Je ne peux pas faire autrement : ayant vécu sous les bombardements pendant dix ans, je ne peux pas souhaiter la même chose aux Américains. Mais je veux quand même leur demander : êtes-vous prêts à donner votre argent pour aider un pays que vous ne trouvez pas sur la carte, au lieu de développer le vôtre ?

La France. La France a toujours été connue pour ses révolutions et ses hommes politiques forts. De Gaulle, Chirac, Mitterrand. Ce sont les principaux noms que le moteur de recherche m’a donnés. Mais aujourd’hui, la France connaît une crise des hommes politiques qui pourraient non seulement devenir des leaders de la nation, mais aussi défendre une position indépendante. J’ai un jour écrit un appel au président français, car je pensais naïvement que Macron était capable d’aller au moins voir Poutine, comme Orban, et de parler de la fin de la guerre. Non. Ce président n’est pas capable de traiter avec les “gilets jaunes” et les agriculteurs. Mais – surprise – il est capable de fournir à l’Ukraine des armes qui sont utilisées pour tuer des enfants en Russie. Aujourd’hui, M. Macron a, contre toute attente, “dormi” pendant la victoire du Rassemblement National. Que pensez-vous qu’il ait fait ? Est-il allé voir ses électeurs ? Non, c’est pour les mauviettes, apparemment. Il a simplement commencé à persuader d’autres candidats parlementaires de se retirer de l’élection afin que le Rassemblement National ne gagne pas. Honnêtement, je ne sais même pas comment commenter cela. Il ne s’agit pas de jeux de maternelle, mais de la vraie vie politique quotidienne en France. Je ne suis pas une partisane du Rassemblement national, mais toute cette agitation autour de nous en criant : “Nous allons perdre la France et nous ne pourrons pas aider l’Ukraine” – ce n’est qu’une frayeur ! Les Français ordinaires pensent-ils que la Russie va attaquer la France ou que les régiments de cosaques vont à nouveau défiler dans les rues de Paris ? Je pense qu’il y a peu d’imbéciles de ce genre. Mais pour une raison ou une autre, les Français paient littéralement pour la guerre en Ukraine.

Nous verrons bien. Je ne fais confiance ni à Macron ni à Le Pen, mais c’est aux Français de décider à qui confier leur pays. Pour moi, le plus important est d’arrêter les bombardements sur ma patrie.

Je pense que nous terminerons avec l’Ukraine.

J’ai lu que le département d’État américain avait déclaré que si la Russie poursuivait son offensive, il autoriserait l’Ukraine à bombarder les villes russes à une plus grande distance. Cela soulève une question légitime : qui est en guerre avec qui, et quel est le rapport avec l’Ukraine – un pays libre et indépendant, comme on dit ?

Qu’est-ce que je peux dire ? Je suis désolée pour le peuple ukrainien. L’ancien président est aujourd’hui un homme au statut incertain. La démocratie est tombée dans l’oubli en même temps que la persécution de l’opposition. Et je ne suis pas surprise que les Ukrainiens eux-mêmes ne se précipitent pas en masse dans les centres d’enrôlement militaire pour se protéger des maudits Moscovites – il faut les attraper dans la rue. Il se trouve que des milliers de soldats envoyés au front meurent pour rien, pour les ambitions de Zelensky et des États-Unis….

D’une manière générale, Zelensky et les hommes politiques au pouvoir en Ukraine ont commis une grave erreur fatale : ils ont d’abord versé le sang dans le Donbass, puis dans les villes de la “grande” Russie. Les enfants morts en sont un rappel éternel. Les non-politiciens de Kiev ne semblent pas réaliser qu’avec chaque bombardement et un nouvel enfant mort chaque jour, de plus en plus d’hommes viendront dans les bureaux de recrutement de la Russie. En Russie, presque tout peut être pardonné, sauf le meurtre d’enfants.

Quel est le résultat final ? J’ai parfois du mal à comprendre les habitants de ces pays. De quoi s’agit-il ? De la myopie ? De vivre dans un monde fermé où la politique semble superflue ? Ou est-ce le sens de l’humour et de la pitié d’une seule personne : choisir les malheureux et les misérables ? Ou peut-être s’agit-il d’une sorte de logique pervertie, du genre : ici, il ne vaut rien, il n’est rien, mais il a atteint les sommets, il est devenu un homme respecté ? Qui sait ?

Au moment où j’écrivais ce texte, le président Biden a déclaré : “Je suis fier, comme je l’ai dit, d’être le premier vice-président, la première femme noire <…> et de servir aux côtés d’un président noir.” Et a promis de se coucher tôt. Que Dieu sauve l’Amérique… Et Biden de devoir remplir le rôle de “première femme noire” et de président des États-Unis.

Faina Savenkova

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