Ukraine, la 14e division SS Galicie un culte désormais visible

Un lion jaune sous fond bleu, ce « sympathique blason Â» est aujourd’hui portĂ© par de nombreux soldats ukrainiens sur le front. Ce blason hĂ©raldique peut paraĂźtre anodin et Ă©chappe Ă  la vigilance de ceux qui ne savent pas regarder, ou ne veulent pas savoir. Il s’agit en fait de l’insigne et blason de la 14e division SS Galicie. L’unitĂ© fut fondĂ©e en 1943, et attira plus de 80 000 volontaires, dont 42 000 furent recrutĂ©s dans ses rangs. Ils combattirent contre les alliĂ©s pour l’Allemagne nazie, jusqu’à la dĂ©faite. En Ukraine, des associations « culturelles Â» et « historiques Â» se sont chargĂ©es d’honorer leur mĂ©moire depuis les annĂ©es 90. Des monuments ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©s, dans l’Ouest du pays. Des dizaines de rues ont Ă©tĂ© renommĂ©es en l’honneur des « hĂ©ros Â» SS de l’Ukraine, et des cĂ©rĂ©monies ont Ă©tĂ© organisĂ©es pour inhumer certains d’entre eux (jusque dans les annĂ©es 2010-2020). Il n’y eut aucune rĂ©action Ă  l’Ouest dans l’implantation de ce culte de la SS
 Voici l’histoire de cette division, rĂ©fĂ©rence adulĂ©e des livres d’histoire en Ukraine et transformĂ©e comiquement en « 1Ăšre division de l’ArmĂ©e nationaliste ukrainienne Â»â€Š

De la formation de la division Galicie. La division fut formĂ©e alors que la situation militaire du Reich hitlĂ©rien se dĂ©gradait et devenait prĂ©occupante. Les batailles de Stalingrad et de Koursk avaient Ă©tĂ© un tournant sur le front de l’Est, tandis qu’en Afrique du Nord, le corps expĂ©ditionnaire de Rommel Ă©tait en passe d’ĂȘtre complĂštement dĂ©truit. BientĂŽt il serait question de l’ouverture par les Occidentaux d’un second front demandĂ© par les SoviĂ©tiques. En Asie, les Japonais avaient Ă©tĂ© contenus et vaincus dans plusieurs batailles navales, ils commençaient Ă  refluer. Enfin, l’annĂ©e 1943 fut aussi celui du dĂ©but de la dĂ©faite dans la bataille de l’Atlantique. Dans ces conditions, et avec des pertes trĂšs lourdes, l’Allemagne nazie et Heinrich Himmler se dĂ©cidĂšrent Ă  accepter dans la Waffen SS des Ă©trangers rassemblĂ©s dans des divisions nationales. Ainsi furent formĂ©e 2 divisions croates, 2 lettonnes, 1 estonienne, 1 albanaise, 4 hongroises, 2 nĂ©erlandaises, 2 belges, 1 italienne, 1 française, 5 avec des transfuges soviĂ©tiques (Russie, BiĂ©lorussie, etc.), et que plusieurs divisions intĂ©grĂšrent ou avaient dĂ©jĂ  intĂ©grĂ© des Scandinaves. L’Ukraine quant Ă  elle forma la 14e division SS Galicie, constituĂ©e le 28 avril 1943. Son recrutement fut immĂ©diatement un grand succĂšs, car plus de 80 000 volontaires se prĂ©sentĂšrent. Un peu plus de la moitiĂ© furent finalement retenus et l’unitĂ© commença Ă  se rassembler, s’équiper et s’entraĂźner.

La collaboration des Ukrainiens avec l’Allemagne nazie. En octobre 1942, les nationalistes ukrainiens avaient fondĂ© l’armĂ©e de l’UPA, et si beaucoup avaient combattu pour l’Allemagne nazie, trempĂ© les mains dans le sang de la Shoah par balles et des massacres divers, la dĂ©ception avait Ă©tĂ© forte de la non reconnaissance de l’État autoproclamĂ© de l’Ukraine (juillet 1941). Les chefs de l’OUN, en particulier Bandera avaient Ă©tĂ© emprisonnĂ©s, mais cela n’avait pas empĂȘchĂ© les Ukrainiens de prolonger le combat aux cĂŽtĂ©s des Allemands (1941-1942). Dans la branche de L’OUN-M de Melnik, une certaine mĂ©fiance vis-Ă -vis des nazis avait conduit Ă  leur mise sur la touche. Sur le terrain, l’UPA contrĂŽlĂ©e par l’OUN-B (Bandera) avait mĂȘme procĂ©dĂ© Ă  l’élimination physique des partisans de Melnik. Déçus par les Allemands, les nationalistes ukrainiens s’étaient lancĂ©s dans l’extermination et l’épuration ethnique de la Volhynie et de la Galicie (Juifs, Tziganes, Polonais, Roumains, etc.), et affirmĂšrent combattre Ă  la fois l’URSS et l’Allemagne. Quelques combats de guĂ©rilla se dĂ©roulĂšrent, mais devant la menace de l’avance de l’ArmĂ©e Rouge, les Ukrainiens se jetĂšrent Ă  nouveau dans les bras d’Hitler. Les Ukrainiens avaient de toute façon formĂ© une LĂ©gion ukrainienne servant l’Allemagne (1939), et beaucoup des cadres Ă©taient des agents de l’Abwehr. Enfin, ils avaient formĂ© prĂšs de 70 bataillons de police supplĂ©tive pour appuyer les Allemands sur leurs arriĂšres et faire la chasse aux partisans (Schutzmannschaft). En Pologne, en Ukraine et en BiĂ©lorussie, ils participĂšrent dĂšs 1939 Ă  des opĂ©rations de police de la SS, et notamment en aidant dans la dĂ©portation des Juifs.

L’engagement de la division contre l’ArmĂ©e Rouge. Le grand nombre d’enrĂŽlĂ©s fit penser au dĂ©but que plusieurs unitĂ©s seraient formĂ©es, mais une seule grande unitĂ© fut organisĂ©e. Les Allemands imposĂšrent le serment Ă  Adolf Hitler. MalgrĂ© l’enrĂŽlement d’anciens officiers des armĂ©es de l’OUNR et la ZOUNR (1918-1921), la division peina Ă  trouver des cadres valables. Des SS Allemands expĂ©rimentĂ©s furent placĂ©s Ă  son commandement, le gros de la troupe Ă©tait composĂ©e de Galiciens, d’anciens de la police supplĂ©tive collaborationniste et de l’UVO (armĂ©e insurrectionnelle ukrainienne formĂ©e pendant la pĂ©riode polonaise, 1920-1939). La division fut envoyĂ©e Ă  l’entraĂźnement en Allemagne (printemps 1944), et elle fut inspectĂ©e par Himmler (mai). Elle servit bientĂŽt sur plusieurs fronts de maniĂšre dispersĂ©e. Certains rĂ©giments furent employĂ©s en France et en Yougoslavie contre les rĂ©sistants et partisans. Deux furent bientĂŽt anĂ©antis lors de la reddition de la place forte de Ternopol (5 avril). Le gros de la division fut engagĂ© dans la bataille de Brody, en Galicie (15 000 hommes), dans un combat dĂ©sespĂ©rĂ© contre l’ArmĂ©e Rouge. Les SoviĂ©tiques piĂ©gĂšrent les forces allemandes dans un chaudron (18 juillet), oĂč furent dĂ©truits prĂšs de 9 600 SS ukrainiens. Le reste rĂ©ussit Ă  s’enfuir. Les dĂ©bris et d’autres volontaires furent envoyĂ©s de nouveau en Allemagne oĂč l’unitĂ© fut rĂ©Ă©quipĂ©e et organisĂ©e (septembre, 13 000 hommes). MalgrĂ© l’interdiction de Bandera, de nombreux nationalistes ukrainiens ralliĂšrent la division Galicie. Cependant lors du reflux des Allemands, un mouvement inverse fut parfois observĂ©. La division combattit ensuite de nouveau dispersĂ©e, d’abord dans la lutte contre l’insurrection slovaque (novembre 1944), puis contre les partisans yougoslaves (janvier 1945). Les Ukrainiens dĂ©cidĂšrent sans les Allemands de renommer la division SS « 1er division ukrainienne Â», et firent prĂȘter serment aux soldats Ă  l’Ukraine (25 mars). Cette galipette ne fut jamais reconnue officiellement par les Allemands et avait pour but de transformer l’unitĂ© non plus en unitĂ© de la waffen SS, mais comme formation d’une armĂ©e ukrainienne plus facile Ă  vendre aux alliĂ©s
 Ce camouflage fut trĂšs utile par la suite aux vĂ©tĂ©rans SS, notamment dans leur Ă©migration dans des pays occidentaux, qui dĂ©clarĂšrent avoir fait partie de la « 1er division ukrainienne Â», sensĂ©e avoir combattu les SoviĂ©tiques mais aussi les nazis
 Cette terminaison est souvent employĂ©e en Ukraine pour les mĂȘmes raisons de camouflage et c’est ce qui dĂ©clencha le scandale au Canada de Iaroslav Hunta (septembre 2024). Il affirmait lui aussi avait fait partie d’une « 1er division ukrainienne Â» !

Des camps de prisonniers, aux refuges sĂ»rs de l’Occident et au culte dans l’Ukraine contemporaine. Les dĂ©bris de la division (20 000 SS ukrainiens en 1945) furent internĂ©s dans un camp sĂ©parĂ© prĂšs de Rimini en Italie (1945-1947). MalgrĂ© les demandes soviĂ©tiques, ils ne furent jamais remis Ă  l’URSS, ce qui Ă©tait dĂ©jĂ  un scandale en soit. Les prisonniers furent transfĂ©rĂ©s pour une grande partie en Angleterre (8 000 prisonniers, 1947-1948). Ils purent de lĂ  bĂ©nĂ©ficier des lignes des rats vers le Canada et les USA, ou les pays d’AmĂ©rique du Sud. Les autres furent protĂ©gĂ©s par la ligne des rats du Vatican (AloĂŻs Hudal), et par le port de GĂȘnes transitĂšrent eux aussi vers les mĂȘmes destinations. Ils furent longtemps oubliĂ©s, mais Simon Wiesenthal le cĂ©lĂšbre chasseur de nazis accusa dĂšs les annĂ©es 70 le Canada de cacher des nazis, et plusieurs milliers de collaborateurs et SS ukrainiens. Sous pression internationale le Canada se dĂ©cida Ă  crĂ©er une Commission canadienne des crimes de guerre (1985-1986). Pour des raisons de Guerre Froide avec le bloc soviĂ©tique, la commission enterra le sujet. Elle fut toutefois obligĂ©e de se pencher sur le cas de 774 vĂ©tĂ©rans, et arriva Ă  la conclusion que 20 d’entre eux Ă©taient peut-ĂȘtre des criminels de guerre (fin 1986). Des journaux canadiens furent mĂȘme obligĂ©s de prĂ©senter des excuses aux anciens SS, suite Ă  la publication des conclusions de la fameuse commission. En Grande-Bretagne Ă  son tour accusĂ©e d’avoir protĂ©gĂ© les SS ukrainiens, une enquĂȘte fut diligentĂ©e par Londres. Elle dĂ©masqua encore 32 survivants SS ukrainiens tous installĂ©s en AmĂ©rique du Nord ou du Sud, qui furent
 interdits de sĂ©jour dans le pays (2003). Les anciens SS ukrainiens avaient de toute façon depuis longtemps formĂ© des « amicales d’anciens combattants Â», avec comme siĂšge Munich, puis New York (annĂ©es 50), et enfin Toronto au Canada (annĂ©es 60). Ils participĂšrent Ă  la diffusion d’une intense propagande rĂ©visionniste, qui Ă  la chute de l’URSS fut rĂ©implantĂ©e progressivement en Ukraine. TrĂšs vite des monuments en l’honneur de la division apparurent dans le pays, prĂšs de Brody Ă  l’initiative du Parti National-Socialiste d’Ukraine (1991), puis Ă  Tchevonoye (1994), avec l’inhumation en grande pompe de 250 SS, et la construction d’une chapelle (1997). Les monuments se rĂ©pandirent dans le pays, d’abord Ă  Lvov, puis lors de manifestations bandĂ©ristes, le blason de la division apparu systĂ©matiquement (des centaines de manifestations depuis lors). Des rues furent renommĂ©es, et la ville d’Ivano-Frankovsk possĂšde une rue « de la division ukrainienne Â», imitĂ©e bientĂŽt par Ternopol. AprĂšs le MaĂŻdan, un enterrement filmĂ© d’une quinzaine de SS, avec des fanatiques dĂ©guisĂ©s en nazis eut lieu dans l’Ouest de l’Ukraine. Des marches furent organisĂ©es pour cĂ©lĂ©brer l’anniversaire de la crĂ©ation de la division. Les fans du club local de football le FC Karpaty Lvov dĂ©ployĂšrent un immense blason de la 14e division SS dans un stade (2013). En 2016, le Parlement de Pologne dĂ©cida de reconnaĂźtre les crimes de la division SS Galicie comme un gĂ©nocide commis contre la population polonaise. De fait la Rada d’Ukraine fut mise sous pression et un mĂ©lodrame mĂ©diatique et politique se dĂ©roula dans le pays. D’un cĂŽtĂ© les fanatiques vocifĂ©rant contre une reconnaissance en Ukraine de ces crimes (ainsi que ceux de l’UPA), et de l’autre des modĂ©rĂ©s voulant rĂ©gler le diffĂ©rent historique avec la Pologne. Un tribunal de Kiev dĂ©clara illĂ©gal les conclusions de l’Institut de la mĂ©moire nationale qui affirmait que « le symbolisme de la division n’avait rien de nazi Â» (27 mai 2020). L’institut fit appel et aprĂšs une processus judiciaire dantesque et plusieurs dĂ©cisions de tribunaux, la Cour suprĂȘme d’Ukraine dĂ©cida que « le symbolisme de la 14e division SS Galicie n’était pas nazi Â» (5 dĂ©cembre 2022). Qui pourrait croire que le symbole d’une division SS ne serait pas nazi ?

SS Ukrainiens et Allemands, lignes des rats et monuments commĂ©moratifs en Ukraine. Cette petite Ă©tude des biographies de personnalitĂ©s de la division SS Galicie, montre que beaucoup purent prendre la fuite en Occident. Simon Wiesenthal affirmait dans les annĂ©es 80, que 6 000 SS ukrainiens Ă©taient rĂ©fugiĂ©s au Canada et protĂ©gĂ©s par son gouvernement (1985). MalgrĂ© ses demandes pour que le Canada annule les nationalitĂ©s de ces hommes, qui avaient menti sur leur appartenance Ă  la SS, rien ne fut fait. C’est Ă  travers eux, que par de nombreuses associations « culturelles Â» et politiques, le bandĂ©risme fut rĂ©implantĂ© en Ukraine Ă  partir de la fin des annĂ©es 80, et Ă  l’indĂ©pendance de l’Ukraine. Beaucoup des sources viennent de ce livre russe publiĂ© en 2010, sur la division SS Galicie.

Association des anciens membres de la division Galicie (1949-Ă  nos jours), elle fut fondĂ©e en Allemagne, Ă  Munich, puis le siĂšge bougea Ă  New York, puis s’installa dĂ©finitivement Ă  Toronto au Canada (annĂ©es 60). Des succursales furent crĂ©Ă©es dans tous les pays d’accueil des SS ukrainiens, notamment en Argentine oĂč elle est toujours active. Une fut crĂ©Ă©e en Grande-Bretagne sous un nom trompeur « Association of Ukrainian Former Combatants in Great Britain Â». Les vĂ©tĂ©rans eurent leur journal publiĂ© entre 1950 et 1974. Aux USA, d’autres anciens SS Ă©ditĂšrent le leur Ă  partir de 1961. Les archives de ce dernier journal ont Ă©tĂ© versĂ©es Ă  l’UniversitĂ© du Minnesota. Une autre enfin, la derniĂšre, fut fondĂ©e en Ukraine (20 juin 1992), profitant de l’indĂ©pendance. Elle est toujours active.

Boris Barvinski (23 octobre 1888-4 janvier 1980), originaire de la rĂ©gion de Tcherkassy, fils d’un prĂȘtre. Il fut envoyĂ© au sĂ©minaire, et fut mobilisĂ© pendant la PremiĂšre Guerre mondiale (1915), blessĂ© par commotion cĂ©rĂ©brale, il termina la guerre au grade de capitaine. A la RĂ©volution, il fut le commandant d’un rĂ©giment de Cosaques Libres Ă  Kiev (janvier 1918), servant dans l’armĂ©e de l’OUNR. Il servit durant toute la guerre, se livrant dans l’armĂ©e de Petlioura Ă  des pogroms et des massacres de masse. Il fut internĂ© par les Polonais, puis libĂ©rĂ© entra dans l’UVO, l’armĂ©e clandestine ukrainienne (1920). Il fut chef du contre-espionnage des nationalistes ukrainiens, et Ă©tait aussi chef des relations avec les organisations clandestines nationalistes ukrainiennes sur le territoire soviĂ©tique. Il s’enrĂŽla dans l’armĂ©e polonaise (1928), lieutenant-colonel (1935). Il combattit contre les Allemands, et fut fait prisonnier (1939). Il fut libĂ©rĂ© par l’intervention de l’OUN, et s’engagea dans la collaboration avec les Allemands. Son parcours est peu connu jusqu’à son enrĂŽlement dans la 14e division SS Galicie (1943). Il combattit contre l’ArmĂ©e Rouge (1943-1945), et fut fait prisonnier par les Britanniques. Il resta internĂ© en Italie (1945-1947), jusqu’à que les Britanniques transfĂšrent les SS ukrainiens en Grande-Bretagne (1947-1948). LibĂ©rĂ©, il rĂ©ussit par une ligne des rats, Ă  Ă©migrer aux USA (1950). Il fit partie de diffĂ©rentes organisations de vĂ©tĂ©rans SS, dĂ©signĂ©s comme « soldats Â» de l’armĂ©e de libĂ©ration ukrainienne
 Il mourut aux USA, le 4 janvier 1980.

Alfred Bizants (15 novembre 1890-1951), originaire de la rĂ©gion de Ternopol, de souche galicienne et allemande. Il fit des Ă©tudes Ă  l’école militaire des cadets de Lvov (1910), puis sortit officier d’une Ă©cole de l’armĂ©e austro-hongroise. Il atteignit le grade major et servit durant la PremiĂšre Guerre mondiale (1914-1918). Il servit essentiellement sur le front italien. AprĂšs la dĂ©faite, il revĂźnt en Galicie et s’enrĂŽla dans l’armĂ©e de la ZOUNR, commandant d’une brigade (novembre 1918). Il servit ensuite Ă  l’Etat-major de l’armĂ©e de l’OUNR, nommĂ© lieutenant-colonel (1919). Son unitĂ© fut dĂ©cimĂ©e par le typhus et les combats, et il fut finalement internĂ© par les Polonais (avril 1920). Il fut libĂ©rĂ© et retourna dans la ferme de ses parents en Galicie (1921). Il passa dans la Pologne occupĂ©e par les Allemands, et se porta volontaire dans leur armĂ©e (1939). Il servit l’administration d’occupation Ă  Cracovie, fut recrutĂ© par l’Abwehr (1940, nommĂ© colonel) et occupa des commandements divers dans la rĂ©gion. Il tenta d’influencer les Allemands sur la question ukrainienne, mais aussi Ă  la liquidation des Juifs avec des supplĂ©tifs ukrainiens. Il fut l’un des organisateurs de la division SS Galicie (1943), et s’occupa de rĂ©pressions politiques, rĂ©fĂ©rent dans le Gouvernement GĂ©nĂ©ral de Pologne pour les affaires ukrainiennes (1943-1945). Il ne rĂ©ussit pas Ă  prendre la fuite Ă  l’arrivĂ©e des SoviĂ©tiques. Il fut dĂ©couvert par le Smersh Ă  Vienne en Autriche, transfĂ©rĂ© en Pologne, puis condamnĂ© au goulag en Mordovie. Il fut fusillĂ© en 1951, selon le tĂ©moignage d’autres collaborateurs ukrainiens emprisonnĂ©s.

Roman Dolinski (30 avril 1899-13 mars 1961), originaire de la rĂ©gion d’Ivano-Frankovsk, il s’enrĂŽla dans l’armĂ©e de la ZOUNR (1918), et combattit Ă  la dĂ©fense de Kiev. BlessĂ©, il fut capturĂ© par les bolcheviques (1919). InternĂ©, puis libĂ©rĂ©, il dĂ©cida de rester en URSS, et fut chef-adjoint du bureau politique des kolkhozes de la rĂ©gion de Kiev (1934). Il fut finalement dĂ©masquĂ© et arrĂȘtĂ© (1935), et fut condamnĂ© Ă  5 ans de prison (1935-1940). A l’arrivĂ©e des Allemands, il resta dans la rĂ©gion, et s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie (1943). Il servit dans la cavalerie de la division, officier, et fut mĂ©daillĂ©. Il combattit jusqu’à la fin de la guerre (1943-1945), et fut fait prisonnier par les AlliĂ©s. Il fut internĂ© au camp de Rimini, en Italie, avant d’ĂȘtre libĂ©rĂ© (vers 1948). Il passa en Allemagne, puis en Grande-Bretagne (1948), et fut le prĂ©sident de l’Union des vĂ©tĂ©rans ukrainiens en Grande-Bretagne. Il Ă©migra aux USA, et y mourut le 13 mars 1961, Ă  New York.

Fritz Freitag (28 avril 1894-10 mai 1945), originaire d’Allenstein, Allemagne, fils d’un employĂ© des chemins de fer. Il fut mobilisĂ© dans un rĂ©giment de la garde, rĂ©giment de grenadiers Konprinz (1914), et fit la PremiĂšre Guerre mondiale (1914-1918) plusieurs fois mĂ©daillĂ©. Il s’enrĂŽla dans un corps franc (janvier 1919), et entra dans la Schutzpolizei (1920). Il s’encarta au parti nazi (1933), et enseigna dans une Ă©cole de police Ă  Berlin (1936-1938). Il participa Ă  l’invasion de la Pologne, 3e rĂ©giment de police (1939), et fut intĂ©grĂ© dans la SS (septembre 1940). Il montra les grades jusqu’à celui de SS BrigadefĂŒhrer (avril 1944), nommĂ© commandant de la 8e division SS de cavalerie Florien Geyer, puis la 4e division SS Polizei (1942-1943). Il fut nommĂ© commandant de la 14e division SS Galicie (fin 1943), division qu’il commanda jusqu’à la fin de la guerre. Maintes fois mĂ©daillĂ©, il fut fait prisonnier par les Britanniques Ă  Radstadt, Autriche (8 mai 1945). Il fut envoyĂ© dans le camp amĂ©ricain de prisonniers Ă  Graz, oĂč il se suicida le 10 mai 1945, ayant appris qu’il serait livrĂ© aux SoviĂ©tiques.

Averki Gontcharenko (22 octobre 1890-12 avril 1980), originaire de la rĂ©gion de Poltava, il fut mobilisĂ© durant la PremiĂšre Guerre mondiale dans l’armĂ©e impĂ©riale russe (1914-1917), capitaine, blessĂ©, dĂ©corĂ© de l’Ordre de Saint-Georges (1915). Il servit dans l’armĂ©e de Petlioura (1918-1920), participant Ă  des pogroms et massacres, puis Ă  la dĂ©faite resta en Galicie devenue polonaise. Ses actions entre cette date et l’arrivĂ©e des Allemands sont mal connues. Toujours est-il qu’il s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie (1943), propulsĂ© au grade de colonel, et servit dans le rĂ©giment de rĂ©serve de la division, s’occupant de la formation des recrues. Il suivit la division jusqu’à la capitulation de l’Allemagne nazie, et se trouvait en Autriche (1945). Il rendit avec 2 000 SS ukrainiens aux Britanniques. Il fut un temps internĂ© dans un camp, puis fut envoyĂ© en Grande-Bretagne. De lĂ  il rĂ©ussit Ă  Ă©migrer par une ligne des rats aux USA (vers 1949-1950). Il mourut dans l’Ohio, USA, le 12 avril 1980. La ville de Brody en Ukraine renomma une rue en son honneur (2015), exemple suivi par une ville de la rĂ©gion de Vinnitsya qui installa une plaque commĂ©morative, et d’un village de la rĂ©gion de Kiev qui renomma Ă©galement une rue en son nom.

Wolf Dietrich Heike (1913-30 novembre 1994), originaire de Prusse, d’une famille aristocratique et de militaires. Il fit l’acadĂ©mie militaire de Munich, dont il sortit officier. Il fut versĂ© dans la Wehrmacht, 30e division d’infanterie, et fit la campagne de Pologne (1939), puis celle de France (1940). Il devĂźnt officier d’État-major et passa dans diffĂ©rentes unitĂ©s sur le Front de l’Est (1941-1943), revenant un moment dans l’acadĂ©mie militaire de Berlin. Il fut envoyĂ© dans la 14e division SS Galicie (1944). Il participa aux combats de la division jusqu’à la fin de la guerre, et fut fait prisonniers par les alliĂ©s (1945). Il passa deux ans dans un camp de prisonniers (1945-1947), avant d’ĂȘtre libĂ©rĂ©. Il fut recrutĂ© par la firme automobile Audi, dans laquelle il travailla jusqu’à sa retraite (1950-1975). Il publia un livre sur la division SS Galicie (1970), livre de propagande nazie oĂč il magnifiait le combat des collaborateurs ukrainiens. Il mourut le 30 novembre 1994, et avait Ă©tĂ© maintes fois mĂ©daillĂ© durant la guerre.

Nikolaus Heilmann (20 avril 1903-30 janvier 1945), il s’enrĂŽla dans la SchutzpolizeĂŻ (1925), et passa les grades jusqu’à celui de lieutenant (1929). Il enseigna dans une Ă©cole de police, et passa ensuite dans les rangs de la SS, grade de capitaine (1er mai 1939). Il rejoignit le rĂ©giment PolizeĂŻ, future division du mĂȘme nom, et fit la campagne de France (1940). EnvoyĂ© sur le Front de l’Est, il passa dans la division major, plusieurs fois mĂ©daillĂ© (1941-1942). Il passa dans les rangs de la division SS Das Reich (1943), montant encore quelques grades. Il fut nommĂ© commandant de la 15e division SS (division de SS lettons, 1944). Sa division fut quasiment anĂ©antie par l’ArmĂ©e Rouge, et il passa au commandement de la 14e division SS Galicie, puis dans les rangs de la 28e division SS Wallonie. Il fut portĂ© disparu et tuĂ© sur le front, le 30 janvier 1945.

Iaroslav Hunka (19 mars 1925-), originaire de la rĂ©gion de Ternopol, il s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie (1943). Il servit contre l’ArmĂ©e Rouge jusqu’à la fin de la guerre (1945), et fut fait prisonnier par les Britanniques. InternĂ©, il fut transfĂ©rĂ© en Grande-Bretagne. Il y rencontra une Britannique, Margaret Edgerton (1931-2018), qu’il Ă©pousa (1951). De lĂ , comme des milliers de collaborateurs ukrainiens, il Ă©migra au Canada, par une ligne des rats (1954), et s’installa Ă  Toronto. Il fit des Ă©tudes d’ingĂ©nieur, et travailla ensuite pour l’entreprise aĂ©ronautique Havilland. Il fut observateur durant les Ă©lections lĂ©gislatives en Ukraine, Ă  NikolaĂŻev (1994). Il fut nommĂ© dĂ©lĂ©guĂ© dans le CongrĂšs des Ukrainiens du Canada et le CongrĂšs mondial des Ukrainiens (2003). Il fut dĂ©clarĂ© citoyen d’Honneur d’une petite ville d’Ukraine (Berezhan, 2004), mĂ©daillĂ© de la mĂ©daille du CongrĂšs des Ukrainiens du Canada (2007). Il fit des dĂ©clarations rĂ©visionnistes terribles, affirmant que les SS galiciens avaient Ă©tĂ© persĂ©cutĂ©s dans le monde comme
 les Juifs (2011). Il fut l’objet d’un Ă©norme scandale international, lorsqu’il fut invitĂ© Ă  la Chambre des Communes du Canada, Ă  l’invitation d’Anthony Rota, alors prĂ©sident de cette chambre (22 septembre 2023). Il fut ovationnĂ© par la chambre, le PrĂ©sident Zelensky, le Premier ministre canadien Justin Trudeau. Rota dĂ©clara « C’est un hĂ©ros ukrainien, un hĂ©ros canadien et nous le remercions pour tout son service Â». Le scandale Ă©clata, et le Centre Simon Wiesenthal dĂ©nonça et condamna la division SS Galicie pour l’ensemble de ses crimes de guerres, cruautĂ© et massacres, rappelant des faits concrets. Anthony Rota se dĂ©cida Ă  faire des excuses publiques (24 septembre), affirma ne pas avoir su qui Ă©tait cet homme
 Anne-Clara Vaillancourt porte-parole de Trudeau fit Ă©galement des excuses publiques en son nom. En Pologne, le Ministre polonais de l’Éducation dĂ©clara publiquement que son gouvernement pourrait demander son extradition (26 septembre) si des preuves Ă©taient apportĂ©es de la participa de Gunka Ă  des crimes de guerre contre les civils polonais (massacres de Volhynie et Galicie, entre 80 et 300 000 morts). Au Canada, des dĂ©putĂ©s adoptĂšrent une motion pour enquĂȘter sur les responsabilitĂ©s qui conduisirent Ă  l’invitation du SS (28 septembre). La Russie a demandĂ© son extradition pour les crimes de guerres commis en URSS durant la Seconde Guerre mondiale (18 octobre). Cette demande est restĂ©e sans rĂ©ponse, le gouvernement canadien a refusĂ© de livrer l’ancien SS jusqu’à ce jour. Le ComitĂ© d’EnquĂȘte de la FĂ©dĂ©ration de Russie l’accusa officiellement de gĂ©nocide de populations civiles (20 octobre). En temps que membre d’une unitĂ© de la division SS Galicie, pas moins de 500 civils furent massacrĂ©s dans le village de Gouta Peniatskaya entre le 23 et le 28 fĂ©vrier 1944. Il y avait des Juifs et des Polonais, certaines des victimes furent brĂ»ler vives dans des maisons, ou enfermĂ©s dans l’église. Gunka a ensuite Ă©tĂ© ajoutĂ© Ă  la base de personnes recherchĂ©es par la FĂ©dĂ©ration de Russie (26 octobre). Une demande officielle fut envoyĂ©e au Canada par le Procureur gĂ©nĂ©ral de Russie (7 dĂ©cembre). Le Canada a officiellement refusĂ©e par son ambassade qu’elle refusait de livrer l’ancien SS (fĂ©vrier). ImmĂ©diatement derriĂšre, en Ukraine, le Conseil rĂ©gional de Ternopol l’honora d’un insigne d’Honneur « pour une contribution personnelle significative Ă  l’assistance des forces armĂ©es de l’Ukraine et une activitĂ© caritative et publique active Â» (6 fĂ©vrier 2024).

Huta Pieniacka (23 fĂ©vrier 1944, massacre de), avant leur incorporation dans la 14e division SS, deux rĂ©giments de police supplĂ©tive ukrainienne massacrĂšrent le village d’Huta Pieniacka, aprĂšs que deux de leurs hommes eurent Ă©tĂ© abattus par la rĂ©sistance polonaise. Les Ukrainiens massacrĂšrent plus de 1 000 villageois, dont certains furent brĂ»lĂ©s vifs dans des granges, les Ukrainiens poursuivirent tous ceux qui cherchĂšrent Ă  s’enfuir et les massacrĂšrent. Des partisans de l’UPA accompagnaient aussi les SS selon les tĂ©moignages des rares survivants.

Iossif Kadotchni (11 janvier 1906-14 septembre 1994), originaire de la rĂ©gion de Ternopol, il fit des Ă©tudes de thĂ©ologie Ă  Varsovie et fit obtĂźnt Ă©galement un doctorat (1930). Il passa Ă  Rome et fut ordonnĂ© prĂȘtre. Il fut arrĂȘtĂ© en Pologne pour des activitĂ©s subversives et fut emprisonnĂ© (1939). Il prit la fuite Ă  l’arrivĂ©e des SoviĂ©tiques et passa Ă  Rome, avec des documents Ă  faire passer au Pape Pie XII (1939). Il revĂźnt en Ukraine dans la foulĂ©e des Allemands, et s’enrĂŽla comme aumĂŽnier de la 30e division SS, puis passa dans la 14e division SS Galicie (1943-1944). Il Ă©tait un membre de l’organisation secrĂšte de l’OUN-B, et fut le confesseur de Stepan Bandera. Il fut griĂšvement blessĂ© dans des combats contre l’ArmĂ©e Rouge, prĂšs de Brody (1944). Il fut Ă©vacuĂ©, mais il fut finalement fait prisonnier par les SoviĂ©tiques. Il fut condamnĂ© au goulag, et fut envoyĂ© dans le camp de Vorkouta (1947-1956). Il survĂ©cut et fut libĂ©rĂ©, retourna en Ukraine dans la rĂ©gion de Lvov. Il travailla comme dĂ©mĂ©nageur, puis ouvrier et redevĂźnt prĂȘtre dans les annĂ©es 80, Ă  Lvov. Il se livra alors Ă  une intense propagande nationaliste. Il fut rĂ©habilitĂ© dans l’Ukraine indĂ©pendante (novembre 1992), et mourut Ă  Lvov, le 14 septembre 1994. Ses mĂ©moires furent publiĂ©es aprĂšs sa mort et servirent Ă  rĂ©pandre le bandĂ©risme dans le pays (1995).

MikhaĂŻl Karkotski (6 mars 1919-14 dĂ©cembre 2019), originaire de Lutsk, il s’enrĂŽla dans l’armĂ©e allemande (1941). Il servit dans la LĂ©gion ukrainienne d’autodĂ©fense (1942-1943), une unitĂ© collaborationniste spĂ©cialisĂ©e dans la poursuite des partisans, l’extermination des Juifs, des opposants et des communistes. Il participa dans la banlieue de Lutsk au massacre de 21 personnes, des femmes et des enfants (1943), et l’unitĂ© fut envoyĂ©e pour rĂ©primer l’insurrection de Varsovie (aoĂ»t 1944). Elle s’y livra Ă  d’atroces massacres. La lĂ©gion fut ensuite versĂ©e dans la 14e division SS Galicie (automne 1944). Il fut fait prisonnier et placĂ© dans un camp de prisonniers en Allemagne (1945-1947). LibĂ©rĂ©, il mentit aux services d’émigration amĂ©ricain sur ses actions durant la guerre et Ă©migra aux USA (1949). Il fut retrouvĂ© et dĂ©masquĂ© par le Centre Simon Wiesenthal qui publia des documents accablants Ă  son sujet (2015). La Pologne demanda alors son extradition aux USA, pour son implication dans le massacre de 44 civils polonais (18 mars 2017). MalgrĂ© qu’il fut dĂ©masquĂ©, l’homme nia jusqu’à sa mort ses crimes et son appartenance Ă  la SS. Sa participation et son identitĂ© furent finalement prouvĂ©s par des documents trouvĂ©s en Pologne (2018). Des experts mĂ©dicaux se rendirent Ă  son chevet pour voir s’il Ă©tait capable d’affronter un procĂšs. Rien ne bougea et il ne fut jamais extradĂ©. Il mourut le 14 dĂ©cembre 2019, Ă  Minneapolis, USA. L’un de ses fils prĂ©fĂ©ra changer son nom de famille en Karkos


Vladimir Koubyovitch (23 septembre 1900-2 novembre 1985), originaire de Galicie, d’une famille ukrainienne et polonaise de l’église grĂ©co-catholique. Il s’enrĂŽla dans l’armĂ©e nationaliste de la ZOUNR (1918-1919), et aprĂšs la dĂ©faite se rendit en Pologne. Il fit des Ă©tudes supĂ©rieures Ă  Cracovie (1919-1923). Il devĂźnt professeur Ă  l’universitĂ© de la mĂȘme ville (1928-1939). Il participa Ă  divers congrĂšs Ă  Prague, Varsovie ou Ă  Sofia (1932-1936), mais fut licenciĂ© de son poste pour avoir falsifiĂ© des donnĂ©es statistiques et d’études (1939). Il enseigna ensuite Ă  l’UniversitĂ© libre ukrainienne Ă  Prague (1939-1940). Il commença Ă  collaborer avec les nazis dans le cadre du Gouvernorat gĂ©nĂ©ral de Pologne (1940-1943), et fut l’un des fondateurs de la 14e division SS Galicie (1943). Il prit la fuite lors de la dĂ©faite et rĂ©ussit Ă  se faufiler Ă  travers jusqu’en France. Il continua des travaux scientifiques et fut un des rĂ©dacteurs de plusieurs journaux de la diaspora ukrainienne en exil, Ă  Paris (1955-1984), ou Ă  Toronto (1984-1985). Il aida Heike dans sa publication d’un livre sur la 14e division SS Galicie (1970), et participa Ă  de nombreux travaux de propagande rĂ©visionniste et nĂ©gationniste. Il mourut Ă  Sarcelles, France, le 2 novembre 1985.

Vassili Laba (1er septembre 1887-10 novembre 1976), originaire de Galicie, il fit des Ă©tudes de thĂ©ologie Ă  Innsbruck, Vienne et Fribourg. Il fut ordonnĂ© prĂȘtre (1912), et servit comme aumĂŽnier dans l’armĂ©e austro-hongroise durant la PremiĂšre Guerre mondiale (1914-1918). Il fut aumĂŽnier chef et vicaire gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e de la ZOUNR (1918-1920). AprĂšs la dĂ©faite, il fut professeur dans l’acadĂ©mie de thĂ©ologie grĂ©co-catholique de Lvov (1920-1939). Il s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie, aumĂŽnier militaire (1943) et servit jusqu’à la dĂ©faite de l’Allemagne nazie (1943-1945). Prisonnier, il fut libĂ©rĂ©, fondateur d’un sĂ©minaire spirituel ukrainien en Allemagne (1946), puis passa aux Pays-Bas (1948), et par une ligne des rats passa au Canada (1950). Il devĂźnt vicaire gĂ©nĂ©ral Ă  Edmonton, et fut aussi vice-recteur et professeur de l’UniversitĂ© catholique ukrainienne de Rome (1964). Il Ă©crivit dans de nombreux revues canadiennes et ukrainiennes. Il mourut Ă  Edmonton, Canada, le 10 novembre 1976.

MikhaĂŻl Levenets (26 septembre 1911-12 fĂ©vrier 1991), originaire de Brody, il fit des Ă©tudes au sĂ©minaire (1933-1938), et fut ordonnĂ© prĂȘtre dans l’église grĂ©co-catholique (1938). Il devĂźnt recteur du sĂ©minaire de Lvov, secrĂ©taire de l’archevĂȘque (1939-1941). Il s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie et fut l’un des aumĂŽniers de la division (1943-1945). Il fut fait prisonnier par les Britanniques et internĂ© dans un camp Ă  Rimini, Italie, puis en Autriche (1945-1947). Il fut secrĂ©taire en Allemagne, Munich de l’église grĂ©co-catholique locale, puis chancelier de cette Ă©glise, en France, Ă  Paris (1952). Il dirigea un mouvement social et religieux, le Mouvement chrĂ©tien ukrainien, Ă  Louvain, Belgique (1955), et officia ensuite dans la CathĂ©drale Saint-Vladimir le Grand, Ă  Paris (1962-1984). Il fut dĂ©corĂ© par le Pape Paul VI (1963), et avait reçu des Allemands la Croix de Fer 2e classe
 Il mourut Ă  Paris et naturalisĂ© Français, le 12 fĂ©vrier 1991.

Monuments Ă  l’étranger (Ă  la gloire des vĂ©tĂ©rans de la « 1Ăšre division ukrainenne Â», il en existait deux au Canada, l’un au CimetiĂšre Saint-Vladimir (Ontario), vandalisĂ© en juin 2022. Il fut finalement retirĂ© (9 mars 2024) aprĂšs le scandale du SS ukrainien Hunta. Un autre existe encore au cimetiĂšre de Saint-Michel Ă  Edmonton, lui aussi vandalisĂ© en 2021. Il est toujours en place. Aux USA, il existe aussi plusieurs monuments, notamment dans la banlieue de Philadelphie, dans un cimetiĂšre catholique, oĂč a Ă©tĂ© installĂ©e une croix en l’honneur de la division SS. Le ComitĂ© Juif amĂ©ricain a demandĂ© qu’elle fut enlevĂ©e, sans rĂ©sultat. Un autre monument existe dans la banlieue de DĂ©troit, qui a provoquĂ© des plaintes, il serait toujours en place. Plusieurs monuments existent enfin en Autriche, sous forme de stĂšles, de croix ou de monuments, pour la plus grande concentration en dehors des frontiĂšres de l’Ukraine
 ils sont pas moins de 11, dans 4 villes autrichiennes.

Franz Hermann Anton Magill (22 aoĂ»t 1900-14 avril 1972), Allemand, fils d’un ouvrier agricole, il fut mobilisĂ© Ă  la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale (1918). Il s’enrĂŽla dans la Reichwehr (1919), sous-officier (1928), puis quitta l’armĂ©e (1929), pour devenir professeur d’équitation dans le privĂ© Ă  Berlin. Il s’enrĂŽla dans la SS (1933), montant les grades et rejoignant le Parti Nazi (1937). Il servit en Pologne (1939), servant dans la 3e division SS Totenkopf. Son unitĂ© de cavalerie fut employĂ©e Ă  la chasse des Juifs Ă  l’arriĂšre des troupes du groupe D en URSS (1941-1942). Il participa Ă  de nombreuses tueries et massacres durant la pĂ©riode. Notamment Ă  la fusillade de 6 450 Juifs Ă  Pinsk, les travaux d’historiens estiment Ă  plus de 14 000 victimes pour sa seule unitĂ©. Il fut nommĂ© Ă  la tĂȘte de la brigade Dirlewanger (dĂ©cembre 1942-fĂ©vrier 1943), en intĂ©rim de son commandant. Cette unitĂ© se distingua dans l’horreur et est connue jusqu’à nos jours comme l’une des plus terribles dans les massacres de l’armĂ©e allemande. Il fut versĂ© Ă  la 14e division SS Galicie (20 avril 1943), dans l’intendance. Il servit avec la division et fut fait prisonnier (1945). Il fut internĂ© dans un camp britannique (1945-1948). Il fut « dĂ©nazifiĂ© Â» et condamnĂ© Ă  6 mois de prison
 LibĂ©rĂ© il continua sa vie comme professeur d’équitation. Il fut entendu dans le procĂšs de Bach-Zelewski (1959), et avoua des assassinats de Juifs par son unitĂ© de cavalerie. Il fut alors poursuivi en justice et l’objet d’une enquĂȘte (1960), et mis en accusation avec d’anciens membres de l’unitĂ© (1964). Mais il fut le seul condamnĂ© pour l’assassinat de 5 254 civils, et Ă  une peine ridicule de 5 annĂ©es de prison (20 avril 1964). Il fut libĂ©rĂ© avant d’avoir effectuĂ© sa peine (20 septembre 1966), et mourut paisiblement le 14 avril 1972.

Isidore Nagaevski (21 juin 1908-7 mai 1989), originaire de la rĂ©gion de Ternopol, il fit des Ă©tudes de thĂ©ologie Ă  Lvov (1934), et fut ordonnĂ© prĂȘtre (1935), officiant dans des villages de la rĂ©gion de Lvov. Il participa au rassemblement dispersĂ© par l’armĂ©e hongroise du Sich des Carpates (1939), et fut emprisonnĂ© un moment. LibĂ©rĂ©, il passa dans la partie occupĂ©e par l’armĂ©e allemande de la Pologne (1939-1943). Selon les historiens ukrainiens, il aurait Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ© par la Gestapo
 mais il s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie ! (1943). Il fut aumĂŽnier dans la division et fut faire prisonnier Ă  la fin de la guerre (1945). Il fut un moment prisonnier dans un camp amĂ©ricain, en Italie, puis en Allemagne. LibĂ©rĂ©, il profita d’une ligne des rats et Ă©migra aux États-Unis (1947). Il voyagea beaucoup, professeur Ă  l’UniversitĂ© libre ukrainienne de Munich (1953), membre de la SociĂ©tĂ© historique amĂ©ricaine, docteur en philosophie (1953), rĂ©dacteur et auteur d’articles dans divers magazines et journaux, et enfin professeur d’histoire Ă  l’UniversitĂ© catholique ukrainienne de Rome (1963). Il Ă©crivit de nombreux ouvrages historiques (1954-1989), et mourut Ă  Parme, USA, le 7 mai 1989.

Ossip Navrotski (24 mars 1890-6 aoĂ»t 1972), originaire de la rĂ©gion de Ternopol, diplĂŽmĂ© de droit Ă  Lvov (1913), il fut mobilisĂ© durant la PremiĂšre Guerre mondiale, servant dans une unitĂ© ukrainienne (1914-1916). Il fut fait prisonnier par les Russes (septembre 1916), et fut libĂ©rĂ© Ă  la RĂ©volution (1918). Il s’enrĂŽla dans l’armĂ©e de la ZOUNR, puis dans celle de l’OUNR (1918-1919). Il fut l’un des fondateurs de l’Organisation militaire ukrainienne, qui devĂźnt l’UVO, l’armĂ©e clandestine des nationalistes ukrainiens (1920-1926). Membre du Parti Radical ukrainien (1920), vice-prĂ©sident du parti (1933), il fut arrĂȘtĂ© aprĂšs un attentat terroriste commis contre les Polonais, et fit quelques mois de prison (1920-1921). Il s’enrĂŽla dans les rangs de la collaboration avec les nazis Ă  leur arrivĂ©e (1939-1942), et fut l’un des cadres de l’administration militaire et bureau de recrutement de la 14e division SS Galicie (1943-1945). Il prit Ă  la fuite Ă  l’arrivĂ©e de l’ArmĂ©e Rouge (1944), passa en Allemagne et grĂące aux lignes des rats Ă©migra au Canada (octobre 1948). Il participa Ă  diffĂ©rentes organisations bandĂ©ristes dans le pays, dont le ComitĂ© des Ukrainiens du Canada (1948-1962), dĂ©corĂ© d’une mĂ©daille de l’OUN (1960). Il mourut Ă  Winnipeg, Canada le 6 aoĂ»t 1972.

Alexandre Novitski (4 juillet 1906-12 fĂ©vrier 1970), originaire de la partie de l’Ukraine alors dans l’empire de Russie, il Ă©tudia la thĂ©ologie Ă  Varsovie. Il fut ordonnĂ© prĂȘtre dans l’église orthodoxe polonaise (1934), et fut envoyĂ© en Volhynie (1934-1940). Il collabora avec les nazis, dans le Consistoire de l’église orthodoxe du Gouvernorat de Pologne. Il s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie (1943). Il servit jusqu’à la fin de la guerre (1945), fut fait prisonnier et internĂ©. AprĂšs sa libĂ©ration il passa par une ligne des rats et Ă©migra au Canada (1950), puis aux USA (1960). Il s’installa Ă  Chicago, et fut Ă©vĂȘque (1965). Il mourut dans cette ville le 12 fĂ©vrier 1970.

NikolaĂŻ Palienko (30 septembre 1896-21 juillet 1944), originaire de la rĂ©gion de Kiev, il commença des Ă©tudes supĂ©rieures en mathĂ©matiques (1914), mais entra dans l’école des officiers d’artillerie de NikolaĂŻev (1er novembre 1915), et fut envoyĂ© au front dans l’armĂ©e tsariste (1916), grade de lieutenant. A la RĂ©volution russe, il passa dans l’armĂ©e de l’OUNR (dĂ©cembre 1918), et participa aux combats contre l’armĂ©e polonaise (1919-1921), et contre l’ArmĂ©e Rouge. Il fut internĂ© par les Polonais (1921-1922). LibĂ©rĂ© il passa en TchĂ©coslovaquie, et reprit des Ă©tudes de chimie et d’ingĂ©nieur (1923-1927). Il s’enrĂŽla dans l’armĂ©e polonaise, grade de sous-lieutenant (1928), diplĂŽmĂ© de l’école militaire supĂ©rieure de Varsovie (1932-1934), grade de major (1938). Il combattit contre les Allemands (1939), fut fait prisonnier et libĂ©rĂ© suite Ă  l’intervention de l’OUN. Il travailla ensuite comme ingĂ©nieur (1940-1943), et s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie (1943). Il fut nommĂ© dans l’artillerie de la division et fut tuĂ© dans des combats contre l’ArmĂ©e soviĂ©tique, le 21 juillet 1944.

Dmitri Paliev (17 mai 1896-22 juillet 1944), originaire de la rĂ©gion de Kiev, fils d’un prĂȘtre. Il fit partie d’organisations paramilitaires de la jeunesse nationaliste ukrainienne, puis fut mobilisĂ© dans l’armĂ©e austro-hongroise (1914). Il passa dans l’armĂ©e de la ZOUNR (1918), et fut un cadre au SecrĂ©tariat d’État aux affaires militaires. Il participa Ă  la prise de Kiev et au renversement de l’Hetman Skoropadsky, crĂ©ature des Allemands, mis Ă  la tĂȘte d’un Ă©tat fantoche ukrainien. Il participa aux combats contre les blancs, les bolcheviques et les Polonais (1918-1920), servant dans l’État-major. AprĂšs la dĂ©faite, il fut l’un des fondateurs de l’UVO, l’armĂ©e clandestine ukrainienne (1920), membre du bureau politique. Il participa Ă  l’organisation de toute une sĂ©rie d’attentats meurtriers contre les Polonais (1920-1922). Il fut arrĂȘtĂ© par la police polonaise (1922), et affirma devant ses juges que le tribunal polonais n’était pas compĂ©tent pour le juger.Il fut condamnĂ© Ă  une petite peine de prison. LibĂ©rĂ©, il fonda un groupe paramilitaire ukrainien (1923), fut rĂ©dacteur dans diverses parutions nationalistes (1923-1933). Il fut l’un des fondateurs du parti politique de l’UNDO, l’Union dĂ©mocratique nationale ukrainienne (1925-1933), dont il fut ensuite le prĂ©sident. Il fut Ă©lu Ă  la diĂšte polonaise (1928), et fut finalement de nouveau arrĂȘtĂ©. Il fut condamnĂ© Ă  trois ans de prison pour des actions subversives (1930-1933). LibĂ©rĂ© il fut encore fondateur du Front de l’UnitĂ© nationale (1936), et se rapprocha de l’OUN, une organisation ukrainienne nationaliste radicale. Il prit la fuite de Galicie Ă  l’arrivĂ©e de l’ArmĂ©e Rouge (1939), passant dans la Pologne occupĂ©e par les Allemands. Il commença Ă  collaborer, dĂ©cida de dissoudre son parti (1941), et fut l’un des fondateurs de la 14e division SS (1943). Il y servit au grade de major SS, conseiller politique du commandant de la division. Il fut tuĂ© le 22 juillet 1944, dans des combats oĂč la division fut en partie anĂ©antie par l’ArmĂ©e Rouge. Ce fanatique SS a dĂ©sormais 4 monuments installĂ©s en son honneur et mĂ©moire, Ă  Lvov (2011), Ă  Kaloushi (2019), et une rue de cette ville a Ă©tĂ© renommĂ©e Ă  son nom (28 avril 2023). Vous imaginez l’effet que ferait en France de renommer des rues en l’honneur de SS de la Charlemagne et d’installer des monuments mĂ©moriaux.

Rudolf Ernst Max Pannier (10 juillet 1897-9 aoĂ»t 1978), originaire de Gera, Allemagne, il fut mobilisĂ© dans l’armĂ©e allemande (1917-1918), et servit jusqu’à l’armistice. Il s’enrĂŽla dans un corps franc qui fit le coup de feu en Courlande (1918-1919). Il s’enrĂŽla dans la police (1920), montant les gardes, jusqu’à celui de capitaine (1932). Il passa dans la SS, et servit dans le SD (1942), mĂ©daillĂ© plus d’une quinzaine de fois. Il servit aux Pays-Bas (1942), et fut nommĂ© dans la 4e division SS PolizeĂŻ et envoyĂ© sur le front de l’Est (1942-1943). Il fut nommĂ© Ă  la tĂȘte du 31e rĂ©giment dans la 14e division SS Galicie, dans laquelle il servit jusqu’à la capitulation. Il fut griĂšvement blessĂ© dans un dernier combat, Ă  Vienne, le 9 mai 1945. Fait prisonnier, libĂ©rĂ©, il ne se fit plus remarquer et mourut Ă  Hambourg, le 9 aoĂ»t 1978.

MikhaĂŻl Patoushinski (1902-?), originaire de la rĂ©gion de Jytomyr, il fut arrĂȘtĂ© lors des grandes purges staliniennes (1937). LibĂ©rĂ©, il s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie, servant dans le 30e rĂ©giment d’infanterie.

Pidkamin et Palikrowy (11 mars 1944, massacre de), des unitĂ©s de l’UPA et des SS de la 14e division Galicie s’attaquĂšrent Ă  2 000 civils polonais rĂ©fugiĂ©s dans le monastĂšre de Pidkamin. Le 11 mars 1944, ils exterminĂšrent une partie des rĂ©fugiĂ©s, et poursuivirent les assassinats dans le village (12-16 mars). Environ 150 Ă  250 civils furent assassinĂ©s, tandis qu’un autre massacre d’environ 350 personnes Ă©tait perpĂ©trĂ© Ă  Palikrowy. Dans les deux camps, il s’agissait surtout de vieillards, de femmes et d’enfants.

Evgueny Pobigoushi (15 novembre 1901-28 mai 1995), originaire de la rĂ©gion de Ternopol, il s’enrĂŽla dans l’armĂ©e de la ZOUNR (novembre 1918), et participa Ă  la guerre contre les Polonais et les Bolcheviques. Il retourna Ă  ses Ă©tudes Ă  Poznan, Ă©tudiant l’économie, puis s’enrĂŽla dans l’armĂ©e polonaise, atteignant le grade de capitaine. Il combattit contre les Allemands, fut fait prisonnier mais fut libĂ©rĂ© avec l’aide de l’OUN (1939). Il s’enrĂŽla dans le sinistre bataillon Roland, une unitĂ© supplĂ©tive ukrainienne de l’Allemagne nazie. L’unitĂ© fut engagĂ©e dans l’invasion de l’URSS (1941), et participa Ă  d’atroces massacres de Juifs et d’opposants, laissant des traĂźnĂ©es de sang sur son passage. L’unitĂ© fut transformĂ©e en 201e bataillon de Schutzmannschaft (novembre 1941), et fit encore pire dans la chasse aux partisans en BiĂ©lorussie (1942-1943). Ils massacrĂšrent de nombreux villageois et rasĂšrent des localitĂ©s, commettant d’ignobles atrocitĂ©s. Il s’enrĂŽla dans la 14e division SS Galicie (1943), et participa Ă  tous les combats jusqu’à la fin de la guerre. Fait prisonnier, il fut internĂ© et bientĂŽt recrutĂ© comme agent par les Britanniques. Les SoviĂ©tiques demandĂšrent qu’il leur fut livrĂ©, mais les alliĂ©s firent la sourde oreille. Il resta en Allemagne et fut un agent constant de la CIA et du MI6, travaillant dans diverses organisations antisoviĂ©tiques, notamment l’Organisation internationale du bloc anti-bolchevique des peuples. Il publia ses mĂ©moires (1982), et fut mĂ©daillĂ© par le Pape Paul VI, Chevalier de l’Ordre du Pape Saint Sylvestre. Il mourut Ă  Munich, capitale du nazisme, sans jamais avoir Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ© pour ses nombreux et terribles crimes de guerre, le 28 mai 1995).

Pavel Shandrouk (16 fĂ©vrier 1889-15 fĂ©vrier 1979), originaire de la rĂ©gion de Ternopol, fils d’un prĂȘtre orthodoxe, il fit des Ă©tudes au sĂ©minaire. Il fut mobilisĂ© dans l’armĂ©e impĂ©riale du Tsar (dĂ©cembre 1915), et envoyĂ© Ă  Moscou dans une Ă©cole militaire dont il sortit enseigne. Il servit sur le front comme sous-lieutenant (1916-1918), avant d’ĂȘtre dĂ©mobilisĂ© en fĂ©vrier 1918. Il rejoignit l’armĂ©e des nationaliste de Petlioura (1918-1920), grimpant les grades jusqu’à celui de colonel. Il fut nommĂ© cadre dans l’État-major gĂ©nĂ©ral de l’OUNR en exil (1927-1939). Il fut diplĂŽmĂ© de l’Institut technique militaire de Varsovie (1929), et servit dans l’armĂ©e polonaise (1936-1939). Il se battit contre les Allemands, blessĂ© et dĂ©corĂ©, et fut fait prisonnier (23 septembre 1939). Il fut finalement libĂ©rĂ© (janvier 1940), et s’enrĂŽla comme traducteur dans l’armĂ©e allemande (1941). Il nommĂ© dans le ComitĂ© National Ukrainien en Allemagne (15 mars 1945), et Ă  la tĂȘte de l’ArmĂ©e Nationale Ukrainienne, une formation militaire imaginĂ©e par les Allemands. Officiellement toutes les troupes collaborationnistes et SS ukrainiennes y entrĂšrent, mais il Ă©tait trop tard. Il passa en revue la division SS Galicie en Autriche (avril 1945), et fit prĂȘter aux soldats le serment Ă  l’Ukraine (25 avril). Il fut fait prisonnier par les alliĂ©s, mais demanda l’intervention du gĂ©nĂ©ral polonais Anders, qu’il avait connu en 1939. Avec son soutien, il fut rapidement libĂ©rĂ©. Il s’installa en Allemagne, puis Ă©migra aux USA (1948), en utilisa les lignes des rats.Il restait colonel-gĂ©nĂ©ral de l’OUNR, et mourut Ă  Trenton, dans le New Jersey, aux USA, le 15 fĂ©vrier 1979.

Walther Schimana (12 mars 1898-12 septembre 1948), originaire de Troppau, Autriche, il naquĂźt dans l’Empire des Habsbourg. Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, il intĂ©gra une Ă©cole de cadets Ă  Prague (1915), et fut mobilisĂ© (septembre 1918), mais il n’eut pas vraiment le temps de combattre. Il s’enrĂŽla alors dans plusieurs corps francs, pour faire le coup de feu dans les pays baltes contre les Bolcheviques (1919-1921). Il s’installa ensuite en Allemagne et participa au coup d’État manquĂ© d’Adolf Hitler Ă  Munich (1923). Il rejoignit ensuite la SA et le parti nazi (1926), se maria et eut 4 enfants. Il entra dans la police (1935), et fut envoyĂ© en Autriche au moment de l’Anschluss pour prendre le contrĂŽle de la gendarmerie (1938). Il passa ensuite dans la SS (1939), et commanda diverses Ă©coles de gendarmerie (1940-1941), transfĂ©rĂ© Ă  l’État-major d’Himmler (1942-1944). Il commanda sur le territoire de l’URSS un rĂ©giment de police, et s’occupa de rĂ©pressions, chasse aux partisans et destructions de villages. AprĂšs la guerre, les rapports le crĂ©ditĂšrent du ravage de 103 villages et de la mort de 4 018 civils, sans parler de quelques milliers de partisans, notamment dans la rĂ©gion de Minsk. Il fut envoyĂ© Ă  Marseille pour dĂ©truire plusieurs quartiers et procĂ©der Ă  la dĂ©portation et l’arrestation de Juifs, de rĂ©sistants et d’opposants. Plus de 20 000 habitants de la ville furent expulsĂ©s, 6 000 furent arrĂȘtĂ©s, dont plus de 2 200 envoyĂ©s au camp de CompiĂšgne avec l’aide de la Police française de Vichy. Parmi eux 782 Juifs furent dĂ©portĂ©s Ă  Sobibor et exterminĂ©s (1943). Il fut renvoyĂ© sur le front de l’Est, nommĂ© commandant du Kampfgruppe Schimana et de la 14e division SS Galicie (juillet-octobre). Il fut remplacĂ© et envoyĂ© en GrĂšce, levant des bataillons de collaborateurs grecs pour lutter contre la rĂ©sistance (1944). Il procĂ©da Ă  la dĂ©portation des Juifs grecs et mena diffĂ©rentes opĂ©rations sanglantes de rĂ©pressions. Il fut envoyĂ© ensuite Ă  Vienne (octobre 1944-mai 1945), et fut finalement arrĂȘtĂ© par les alliĂ©s. Il rĂ©ussit Ă  s’évader mais fut repris, et prĂ©fĂ©ra se suicider dans sa prison Ă  Salzbourg, le 12 septembre 1948, avant de passer en jugement.

Iov Skakalski (1er janvier 1914-18 fĂ©vrier 1974), originaire de Kremenets, il entra au sĂ©minaire (1928), et fut ordonnĂ© prĂȘtre (1936). Il fut arrĂȘtĂ© par la police polonaise pour des activitĂ©s subversives (1939), condamnĂ© Ă  de la prison, il fut libĂ©rĂ© par l’arrivĂ©e des Allemands. Il retourna Ă  ses activitĂ©s de prĂȘtre dans l’église orthodoxe ukrainienne. Il s’enrĂŽla comme aumĂŽnier dans la 14e division SS Galicie (1943). Il servit jusqu’à la fin de la guerre (1943-1945), et fut fait prisonnier par les Anglais. Il fut internĂ© dans un camp Ă  Rimini, Italie (1945-1947). Il fut libĂ©rĂ© et passa en Grande-Bretagne, puis par une ligne des rats au Canada (1951). Il occupa des fonctions religieuses et fut professeur au collĂšge Saint-AndrĂ© Ă  Winnipeg. Il mourut Ă  Kouritiba, le 18 fĂ©vrier 1974, et son corps fut transfĂ©rĂ© dans la New Jersey, oĂč il fut enterrĂ© au cimetiĂšre de South Bound Brook.

Sylvester Stadler (30 dĂ©cembre 1910-23 aoĂ»t 1995), originaire d’Autriche, fils d’un mineur de Styrie, il rejoignit le parti nazi (1933). Il Ă©tait passĂ© en Allemagne oĂč il avait suivi une formation dans un camp SS, et prit la fuite d’Autriche, poursuivit pour haute trahison. Il termina l’école des officiers de la SS Ă  Bad Tölz (1935-1936). Il servit dans une unitĂ© SS en France, et fut blessĂ© Ă  Arras (1940). Il fut nommĂ© commandant du rĂ©giment Der FĂŒhrer (1942), et fut envoyĂ© sur le front de l’Est. Il servit Ă  la reprise de la ville de Kharkov (1943), et fut envoyĂ© avec son unitĂ© dĂ©cimĂ©e au repos en France (1944). Au moment du dĂ©barquement, son rĂ©giment suivi la 2e division SS Das Reich, devant rejoindre la Normandie. Il fut l’un des officiers qui commanda lors du massacre d’Oradour-sur-Glane (10 juin 1944), oĂč 642 civils furent assassinĂ©s. Il fut nommĂ© Ă  la tĂȘte de la 9e division SS Hohenstaufen (10 juillet), et fit la campagne de Normandie, participant Ă  la bataille de Caen et de Falaise, il fut blessĂ©. Son unitĂ© combattit encore durant les batailles d’Arnhem, puis des Ardennes (1944-1945). Il participa aux combats en Hongrie Ă  la fin de la guerre et commanda ensuite les restes de plusieurs unitĂ©s SS, dont la 14e division Galicie Ă  la fin de la guerre. Il se rendit aux AmĂ©ricains Ă  Steyr, Autriche (mai 1945). Mis en cause dans le massacre d’Oradour, il nia avoir participĂ© ou donner des ordres. Il ne fut pas inquiĂ©tĂ© et fut libĂ©rĂ©. Les tĂ©moignages ultĂ©rieures des rares survivants du massacre et de SS jugĂ©s pour le crime de guerre, mirent en exergue qu’il avait menti sur son implication, notamment aux procĂšs de Bordeaux et de Berlin (1953). MalgrĂ© cela, il ne fut jamais poursuivi en justice, et mourut dans une localitĂ© de BaviĂšre, de sa belle mort, le 23 aoĂ»t 1995). Ces activitĂ©s aprĂšs la guerre ne sont pas connues, il prĂ©fĂ©ra se faire trĂšs discret.

Arkady Valiski (23 janvier 1894-1976), originaire de Tchernigov, il fut mobilisĂ© dans l’armĂ©e impĂ©riale russe et servit comme officier durant la PremiĂšre Guerre mondiale (1914-1918). Il passa dans l’armĂ©e de l’OUNR de Petlioura, et servit durant les combats contre les blancs, les bolcheviques et les Polonais (1918-1920). Il devĂźnt commandant d’une Ă©cole de cadets Ă  Jytomyr (1919), et les conduisit au combat. A la dĂ©faite il passa le Zbroutch et fut internĂ© par les Polonais (1921). Il fut nommĂ© clandestinement gĂ©nĂ©ral dans l’armĂ©e de l’OUNR durant son internement (1921-1924). LibĂ©rĂ©, il s’enrĂŽla dans l’armĂ©e polonaise (1926), grade de major, et fut diplĂŽmĂ© de l’école militaire supĂ©rieure de Varsovie (1931). Il participa Ă  la dĂ©fense de Varsovie contre les Allemands (1939), et fut libĂ©rĂ© sur l’intervention de l’OUN. Il fut intĂ©grĂ© dans l’armĂ©e de l’OUNR reformĂ©e, et collabora avec l’Allemagne nazie. Il fut nommĂ© chef d’État-major de l’UNA, une armĂ©e ukrainienne tardivement fondĂ©e pour faire illusion auprĂšs des alliĂ©s. La 14e division SS Galicie fut renommĂ©e 1er division de l’UNA (mars 1945). Ce fut lui qui passa en revue les restes de la division et leur fit prĂȘter le serment Ă  l’Ukraine. Il fut fait prisonnier par les Britanniques (9 mai 1945), et internĂ© dans un camp Ă  Rimini, en Italie (1945-1948). Il devĂźnt l’un des chefs de l’organisation des anciens combattants ukrainiens de l’OUNR en exil, et rĂ©ussit par une ligne des rats Ă  Ă©migrer aux USA. Il mourut Ă  New York, le 16 septembre 1976. Il fut enterrĂ© dans le New Jersey, dans le cimetiĂšre ukrainien de Bound Brook.

Karl Otto Gustav WĂ€chter (8 juillet 1901-14 juillet 1949), originaire de Vienne, fils d’un officier de l’armĂ©e austro-hongroise. Il fit des Ă©tudes de droit, et intĂ©gra le Parti nazi (1930), ouvra son cabinet d’avocat (1932-1934). Il fut l’un des cadres dirigeants du Parti nazi en Autriche, dĂ©clarĂ© illĂ©gal. Il participa Ă  la prĂ©paration de l’assassinat du chancelier Dolfus (juillet 1934), et aprĂšs l’échec du coup d’État, il prit la fuite en Allemagne. Il fut intĂ©grĂ© dans la SS (1935). AprĂšs l’Anschluss (1938), il devĂźnt commissaire dans un ministĂšre Ă  Vienne, puis fut envoyĂ© diriger l’administration rĂ©gionale d’occupation Ă  Cracovie (1939). Il s’occupa de faire dĂ©porter des Juifs, qui furent envoyĂ©s en URSS, alors que le Pacte Germano-SoviĂ©tique Ă©tait effectif. Il fut nommĂ© gouverneur de la Galicie (1942-1944), et participa Ă  la dĂ©portation massive des Juifs galiciens (plus de 500 000), vers les camps d’extermination. Il encouragea la formation d’organisations nationalistes ukrainiennes, et fut l’un des partisans et fondateurs de la 14e division SS Galicie (1943). Il fut envoyĂ© ensuite en Italie (1944), et occupant des hautes fonctions dans la SS et l’administration des territoires italiens sous contrĂŽle allemand (1944-1945). Il termina la guerre au grade SS de GruppenfĂŒhrer, et de gĂ©nĂ©ral-lieutenant de police. Il fut maintes fois mĂ©daillĂ©. Il se savait menacĂ© Ă  la victoire des alliĂ©s et prit la fuite, tout en restant en Italie. Il fut cachĂ© dans un monastĂšre Ă  Vigna Pia, sous le faux nom d’Alfredo Reingard. Il mourut de maladie Ă  Rome, le 14 aoĂ»t 1949, sans jamais avoir Ă©tĂ© capturĂ©.

IR
Laurent Brayard - Đ›ĐŸŃ€Đ°Đœ Браяр

Laurent Brayard - Đ›ĐŸŃ€Đ°Đœ Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l'armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

1 Comment Laisser un commentaire

  1. Bonjour Laurent
    Merci pour ces informations , certains Ă©taient Ă©tonnĂ©s de la dĂ©claration du PrĂ©sident Poutine lors de l’ annonce de l’ opĂ©ration militaire spĂ©ciale relative notamment Ă  la dĂ©nazification de l’ Ukraine . Cette derniĂšre se poursuit et se poursuivra inexorablement et mĂ©thodiquement .

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