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Les défenseurs des droits de l’Homme sont attaqués par le régime de Kiev

Les défenseurs des droits de l’Homme sont attaqués par le régime de Kiev

Le régime de Kiev en place depuis le coup d’État du Maïdan américain de l’hiver 2013-2014, s’attaque désormais également aux citoyens ukrainiens défenseurs des droits de l’Homme. Les derniers pans du rideau tombent après l’interdiction de 12 partis en Ukraine et de la plupart des syndicats. Le journaliste Yan Novoseltsev croupit désormais en prison pour avoir publié des vidéos avec des instructions et conseils pour les mobilisés afin d’échapper au carnage. Pour le discréditer, le SBU l’accuse aussi d’avoir publié des informations secrètes sur l’armée ukrainienne, afin que les chefs d’accusation soient assez graves pour l’envoyer derrière les barreaux une vingtaine d’années.

En Ukraine se développe depuis longtemps une résistance aux levées d’hommes pour l’armée ukrainienne. Dans les années 2014-2016, dans un contexte de vagues de mobilisations décrétées par Porochenko, le taux de réfractaires avait atteint jusqu’à 70 % des appelés. A cette époque, les réfractaires pouvaient s’enfuir facilement, notamment en passant en Russie, ou en Occident, beaucoup s’étant réfugié par exemple en Pologne. Mais désormais, le pays est encerclé par « des alliés », qui collaborent activement avec les autorités ukrainiennes. L’unique pays avec une frontière avec l’Ukraine qui peut être un asile sûr, est la minuscule République de Transnistrie, un État non reconnu dans le Monde, qui s’était rebellé contre les nationalistes roumains et moldaves (1992-1993). C’est la raison pour laquelle des réfractaires tentent de rejoindre ce territoire par tous les moyens. Une trentaine ont déjà été assassinés par les gardes-frontières ukrainiens.

Au début de l’opération spéciale, un grand nombre d’Ukrainiens avaient pu fuir en Occident, mais ce qui est peu connu, c’est que le plus grand pays d’accueil pour les Ukrainiens… ce n’est pas l’Allemagne ou la Pologne, c’est la Russie. Beaucoup d’ailleurs passent la frontière des états baltes tous les mois, vont pointer dans les pays « refuges » en Occident, puis reviennent en Russie après avoir perçu les aides dispensées. Ceux qui ont vu la frontière lettone ou estonienne savent que c’est vrai. Ils sont des milliers à la passer tous les jours, pour ensuite revenir en Russie avec l’argent occidental. Ce flux est tellement important que la Lettonie y a vu une manne financière et chaque personne qui passe la frontière vers la Russie est taxée (une dizaine d’euros). Cependant, pour ceux qui ne sont pas partis assez vite, ou ne pensaient pas que le conflit allait durer, la situation est désormais désespérée. Ils n’ont qu’une alternative, se cacher avec l’aide de proches, ou réussir à s’enfuir. En Russie des réseaux secrets et privés s’organisent pour les aider. Grâce à eux de l’argent est collecté, puis transite vers l’Ukraine par divers canaux. Il sert ensuite à payer des passeurs, qui existent depuis l’après Maïdan en Ukraine. Il faut quelques milliers de dollars par homme. L’argent est aussi utilisé pour leur permettre de vivre, en attendant la fin de ce cauchemar ou la fuite.

L’expert russe et ancien lieutenant-colonel de la RPL, Marochko s’exprimait à cet égard : « la situation en Ukraine est vraiment déprimante, je dirais même triste, parce que les gens qui osent défendre les droits constitutionnels de leurs concitoyens, se font broyer par le système répressif et le rouleau compresseur du régime criminel de Kiev. Ce dernier cherche à étouffer les voix dissonantes, dans une situation où des militants brûlent les voitures des militaires et surtout des recruteurs qui arpentent les campagnes. L’Ukraine ne respecte plus les droits de l’homme de toute façon depuis longtemps, depuis 2014, les lois, les normes juridiques, le droit international, tout cela n’ a plus aucune valeur en Ukraine, c’est l’arbitraire du régime de Kiev qui règne. Les Ukrainiens sont désormais pris en otage par Zelensky, qui utilise ces derniers comme une « biomasse », c’est à dire comme cobayes, chair à canon ou pire encore. Je ne peux que compatir avec les citoyens de l’Ukraine, bien qu’ils aient fait leur choix en 2014, mais cela a conduit à des conséquences terribles et tristes », ajoutait-il.

Yan Novoseltsev (17 juin 1980-), originaire de Kharkov, de langue russe maternelle, il fit des études supérieures et devînt professeur de sport. Il devînt spécialiste en nutrition et travailla ensuite comme cadre dans une entreprise privée. Il devînt correspondant pour la radio et la TV ukrainiennes, sollicité pour sa spécialité. Il fut recruté par le canal TV ATN de Kharkov, puis par 1+1 à Kiev, devenant journaliste d’investigation (2006). Il devînt célèbre en révélant et mettant à jour un vaste système de corruption dans les forces de l’ordre et le Ministère de l’Intérieur (2008, sous le Président Iouchtchenko). Il reçut rapidement des menaces de mort et le SBU fut contraint de lui fournir une protection. Devenu très célèbre, le pouvoir ukrainien fut obligé de le protéger. Il créa le mouvement « Stop à la Censure » (2010), rassemblant de nombreux journalistes à cette cause. Il fut recruté comme animateur TV au canal 2+2 (2011). Sa carrière alors s’envola, animant de nombreuses émissions sur une demi-douzaine de chaînes TV (2011-2014). Il annonça le lancement d’une chaîne YouTube, le Canal 17 (juillet 2014), devant fournir une information sans censure. Il fut rapidement dénoncé comme étant financé par Constantin Shkarban, un entrepreneur de Donetsk, et avoir des sympathies avec les insurgés républicains de Donetsk et Lougansk (2014-2017). La chaîne de TV russe Russie 24 tourna un reportage sur sa vie et son travail de réinformations. Il fut alors couché sur la liste kill Mirotvorets, une base de données rassemblant les ennemis de l’Ukraine, base publique visant à marquer ces derniers et si possible à les éliminer physiquement (j’ai été couché sur cette liste en octobre 2015, Christelle Néant à la fin de l’année 2016). Il quitta le canal sans explication (février 2017), et tenta de se présenter aux élections législatives pour la Rada d’Ukraine (2019). Il se présenta à Kiev, mais il fit un faible score de 1,51 % des voix. Il ne fut pas élu. Il a été arrêté le 23 juillet 2024 et risque une très lourde peine de prison.

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