Ce travail a été réalisé avec l’aide de sources russes, mais aussi des travaux de Nicolas Cinquini, et enfin l’aide d’un groupe de volontaires, que je remercie, le Projet Camille Desmoulins II. Les sources russes sont les sites Wartears, Nemezida, Foreigncombatants, et le groupe Telegram TrackANaziMerc. Dans cette nouvelle enquête réalisée sur un total de 2 366 mercenaires étrangers qui combattent pour l’Ukraine, je me suis attaché à quantifier leur expérience militaire, leurs pertes, le nombre de blessés, le nombre de mercenaires partis d’Ukraine, mais aussi d’autres curseurs, comme leur passé criminel, leur zone d’origines, ou la nature de leurs bases idéologiques. Cette enquête fait suite à trois autres réalisées sur la Légion internationale de Défense territoriale de l’Ukraine, et les mercenaires français en Ukraine. Pour la première fois, pour compléter ce travail, je suis allé compulser tous les historiques d’unités de l’Ukraine que j’ai réalisé, afin d’aller y chercher les mercenaires qui ne servent pas dans la Légion internationale, ou encore dans une unité spéciale de représailles, ou de néonazis. J’ai pu ainsi ajouter les mercenaires qui se sont directement enrôlés dans l’armée régulière ukrainienne, que l’on peut retrouver par exemple dans les rangs des 36e et 37e d’infanterie de marine, dans la 25e brigade aéroportée et dans bien d’autres unités régulières de l’Ukraine. C’est environ 90 mercenaires de plus que j’ai pu ajouter à cette base. Voici les conclusions de l’enquête.
De l’expérience militaire des mercenaires. Pour commencer, j’aimerais dire que l’expérience militaire des mercenaires arrivés en Ukraine est difficilement quantifiable. Ces informations sont donc partielles. Le total général des expériences militaires avérées des mercenaires se monte à 24,55 % de mon lot de 2 366 hommes (sur un total estimé au maximum à 15 000 mercenaires). C’est un chiffre minimum, et j’estime que leur expérience totale pourrait se situer plutôt vers les 30-35 % des hommes, environ 1/3 de l’effectif. C’est un chiffre que l’on retrouve par exemple dans le cas des listes de français que nous connaissons mieux que les autres nationalités. Les deux autres tiers sont donc des hommes inexpérimentés qui sont venus combattre en Ukraine. Ils étaient donc pour la plupart inutiles pour l’Ukraine, mais avec le temps, ceux qui ne sont pas partis dans les premières semaines ou mois, sont devenus des soldats aguerris. Ces hommes servent essentiellement dans la Légion internationale, attachés par petites unités à des unités régulières de l’Ukraine. Les meilleurs ont été recrutés par les Ukrainiens dans l’OMEGA, forces spéciales de la Garde nationale d’Ukraine, Ministère de l’Intérieur, et servent aussi avec le GUR, le renseignement militaire de l’Ukraine. Les plus vieux et les moins expérimentés ont souvent été versés dans les brigades de défense territoriale de l’Ukraine. Notons enfin qu’un tout petit nombre de ces hommes étaient des mercenaires professionnels, qui avaient servis pour l’OTAN en Syrie, et pour quelques autres en Afrique ou pour les riches pays du Golfe Persique.
Mercenaires ayant de l’expérience militaire : 581 (au moins 24,55% )
Mercenaires sans expérience militaire : 197
Mercenaires de profession : 28
A propos des pertes et des départs des mercenaires. C’est bien sûr l’aspect le plus intéressant de cette analyse. Sur les 2 366 biographies de mercenaires que je possède, un total de 8,70 % des hommes ont préféré partir de l’Ukraine. Selon les cas, après avoir effectué un contrat, ou dans d’autres en prenant la fuite de l’Ukraine. Sur ce total de 8,70 %, un peu plus de 42 % ont déserté les rangs ukrainiens. Les raisons en sont diverses : prise de conscience qu’ils ne servaient pas dans le bon camp, défaut de salaires, combats sanglants et pertes de camarades, qui les ont convaincu de prendre le large, et enfin la simple peur de mourir. Parmi les départs signalons que beaucoup d’entre eux sont aussi partis pour cause de blessures plus ou moins graves. Très peu de mercenaires ont été faits prisonniers. Certains, essentiellement faits prisonniers à Marioupol, ont été échangés et deux d’entre eux sont revenus combattre en Ukraine. Les blessés que nous connaissons par mes listes ne sont que 5,87 % du lot. Cependant mes chiffres montrent un nombre important d’amputés (12,94 %), qui sont supérieurs à ce que nous savons des pourcentages d’amputés pendant les deux guerres mondiales, ou la guerre US en Irak (entre 12 et 8,5 % respectivement). Les pertes sont lourdes, se situant à 14,8 % du lot, ou à 15,38 % du lot avec les morts supposés. Actuellement, 1 mercenaire sur 6 n’a aucune chance de revenir de cette guerre. Transposés à leur nombre supposé, environ 2 500 mercenaires auraient donc été liquidés par la Russie sur le front d’Ukraine. Les mercenaires morts ou partis d’Ukraine représentent dans ce lot presque 25 % du total (24,80 %). Dans ces conditions, 1 mercenaire sur 4 n’est déjà plus présent en Ukraine, ou a rejoint son créateur dans l’autre monde. Ils seraient donc actuellement sur le front un peu plus de 11 000. Toutefois, nous le verrons plus tard, on signale toujours l’afflux de mercenaires sud-américains. Notons pour finir que 4,69 % d’entre eux étaient arrivés pour combattre en Ukraine avant 2022, entre 2014 et 2021. Enfin, 11 d’entre eux ont été assassinés, dont 8 par leurs propres camarades…
Mercenaires partis d’Ukraine : 206 dont déserteurs : 87 (8,70 %) (42,23 %)
Mercenaires prisonniers : 22 dont passés dans le camp russe : 2, dont échangés : 9
Mercenaires blessés : 139 dont au moins deux fois : 7, dont amputés : 18 (5,87 %) (12,94 %)
Mercenaires tués : 345 dont assassinés : 11, ou par suicide : 2 (14,58%)
Mercenaires supposés tués : 19 (15,38 %)
Mercenaires décédés de mort naturelle : 4
Mercenaires plus présents en Ukraine ou morts : 587 (en comptant les supposés tués) (24,80 %)
Mercenaires enrôlés avant la SVO (2014-2021) : 111 (4,69 %)
De la nature idéologique des mercenaires. Ces chiffres sont évidement incomplets. C’est ce que j’ai pu récolter dans les informations des divers outils que j’utilise dans les profils des mercenaires. Cinq tendances se profilent, dont une majeure, et les quatre autres marginales. La majeure est la présence de mercenaires néonazis, néofascistes, ultranationalistes, suprémacistes blancs et bandéristes. Ils sont 13,69 % de l’ensemble du lot, mais remis à l’échelle des Occidentaux, à plus de 20 % (20,54 %). Il est probable qu’ils soient plus nombreux encore, car les Français que nous connaissons alignent à eux seuls, plus de 27 % de néonazis radicaux, avec un total estimé réel vers les 35 %. Notons que les néonazis non occidentaux sont un nombre infime et ne représentent que 4,4 % du total général des néonazis parmi les mercenaires. Il s’agit souvent d’égarés parmi les Sud-Américains, des pays d’Asie et des natifs de pays de l’ancien espace soviétique, dont la Géorgie par exemple. Notons ensuite les 4 tendances marginales. Il s’agit d’une poignée de djihadistes, quasiment tous des transfuges et terroristes tchétchènes de l’Ichkéria. Beaucoup sont des criminels abjects, poseurs de bombes en Russie, et ancien des guerres de Tchétchénie, du Califat du Caucase et même de DAECH et du Califat islamique. Perdus dans les rangs se trouvent quelques sionistes déclarés, essentiellement des Israéliens et des Américains. Et enfin fermant la marche quelques satanistes et LGBT assumés.
Mercenaires nazis : 324 dont 35 non occidental (13,69 %) (20,54 % des Occidentaux) (4,4 % des non occidentaux)
Mercenaires djihadistes : 50
Mercenaires sionistes : 16
Mercenaires satanistes : 7
Mercenaires LGBT : 8
De l’implication des mercenaires dans les crimes de guerre et leur passé criminel. Le nombre de criminels enrôlés dans les mercenaires en Ukraine est assez faible. Il ne représente de ce que je sais que 4,90 % du lot. Raisonnablement, l’on peut dire que les repris de justice ne doivent pas dépasser les 8 ou 9 % du lot. C’est un chiffre qui m’apparaît normal, par rapport à des hommes qui ont pris une décision extrême, à savoir servir comme mercenaires en Ukraine. Parmi ceux là, il y a quelques rares criminels de sang, assassins, meurtriers et violeurs. La plupart sont des criminels liés au banditisme, au trafic de drogues, ou à des violences (y compris conjugales). Une majorité des criminels de droit commun sont des Tchétchènes, des Géorgiens, des Américains et des Sud-Américains. Ils sont aussi dans les nationalités les plus nombreuses. Du côté des criminels de guerre avérés, repérés et souvent recherchés et condamnés en Russie (dont par des tribunaux de la RPD), notons que le total est de 6,67 % du lot. C’est assez important, en restant dans une moyenne plutôt raisonnable par rapport aux troupes ukrainiennes. Notons toutefois que l’immense majorité des criminels de guerre en question sont Géorgiens, Tchétchènes et Américains. Les Sud-Américains ont été très peu impliqués dans des crimes de guerre par exemple (et ils sont nombreux). Signalons qu’un bon quart de ces criminels de guerre ont déjà été tués sur le front, et ont payé de leurs vies leurs abominables crimes. Terminons en disant qu’une demi-douzaine de Français sont dans cette liste de criminels de guerre. Ces listes de ceux qui ont survécu, serviront à les poursuivent sans merci, pour les livrer à un tribunal compétent après la guerre.
Criminels de guerre : 158 (6,67 %)
Mercenaires avec un passé criminel : 116, dont emprisonnés en Ukraine : 3 (4,90 %)
Des origines géographiques des mercenaires. La répartition géographique que j’ai choisi est le monde anglo-saxon, l’Europe, les transfuges de Russie, Biélorussie et Géorgie, l’Amérique du Sud et Centrale (avec les Caraïbes), l’Afrique et enfin l’Asie. Le premier groupe, celui des Anglo-Saxons distance tous les autres, avec 27,34 % du lot. Cela signifie qu’1 mercenaire sur 4 vient du monde anglo-saxon. L’information est d’importance, car cette guerre a été initiée par eux, et la propagande a donc fait un gros travail dans les cerveaux. Deuxième point, le Canada et les USA sont respectivement les 2e et 3e diasporas ukrainiennes au monde et historiquement des diasporas bandéristes. Elles furent utilisées contre l’URSS dans la Guerre Froide. Le second groupe en taille est celui des Sud-Américains (23,96 %). Les plus nombreux très largement, sont les Colombiens et les Brésiliens (à eux seuls plus de 450 sur un total de 567). Ces hommes viennent quasiment uniquement pour l’attrait des salaires en cas de survie. Ils peuvent dans un contrat d’une année, recevoir environ 5 à 6 ans de salaires dans leur pays. Ce sont quasiment les seuls encore à arriver en Ukraine en 2024, avec un flux de plus en plus maigre d’Anglo-Saxons. Le troisième groupe est celui des Européens (21,04 %), dont près d’1/3 sont des Français. En termes de nombre, le second groupe d’importance est celui des Scandinaves, dans la tradition que nous avons déjà évoquée de la Waffen SS. Presque 1 mercenaire européen sur 4 vient d’un des 4 pays scandinaves. Notons que ce groupe est en régression, et que très peu de nouveaux mercenaires arrivent en Ukraine depuis 2024. La raison probable est la destruction massive de la masculinité en Europe, et une meilleure compréhension de la défaite qui s’approche. Le 4e groupe est celui des transfuges de Russie, Biélorussie et Géorgie (18,25 %). Les deux premiers pays ont drainé un très fort pourcentage de contaminés par le néonazisme (pour environ 55-60 %), et pour les autres de libéraux. Les médias occidentaux tentent avec maladresse de cacher leur nature. Ils apparaissent nombreux sur le papier, mais sont en réalité par rapport aux populations des trois pays, une goutte d’eau dans le paysage. Toutefois, n’ayant plus rien à perdre, ils sont très motivés et hélas très impliqués dans des crimes de guerre particulièrement horribles. Le 5e groupe est celui de l’Asie, avec un saupoudrage de beaucoup de pays (7,52 %). Les raisons de leurs enrôlements sont comme les Sud-Américains économiques, et parfois idéologiques pour quelques pays traditionnellement liés à l’Occident (Japon, Corée du Sud, etc.). Les pays les plus importants sont pour le top 3, Le Népal, les Philippines et l’Inde. Enfin, le dernier groupe est celui de l’Afrique, qui est très marginal avec seulement 1,85 % de mercenaires. Les raisons sont économiques, des contaminés idéologiques (via l’anglophonie et francophonie par exemple). Mais les Africains de manière générale se refusent à participer à ce conflit… et pour cause de soutien massif à la Russie. Le premier pays d’Afrique dans cette liste est le Nigeria, avec 8 modestes mercenaires (une ancienne colonie anglophone), suivi du Kenya et de l’Égypte.
Mercenaires anglo-saxons (USA, UK, Allemagne, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud) : 647 (+51 dans l’armée régulière) (27,34 %)
Mercenaires d’Amérique du Sud et Centrale : 567 (+21 dans l’armée régulière) (23,96 %)
Mercenaires de l’Europe : 498 (21,04 %)
Mercenaires transfuges (Russie, Biélorussie, Géorgie) : 432 (18,25 %)
Mercenaires d’Asie : 178 (7,52%)
Mercenaires d’Afrique : 44 dont naturalisé US : 1 (+1 dans l’armée régulière) (1,85 %)
Nombre de mercenaires dans mes listes : 2 366