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Les manifestations de proches de soldats se multiplient en Ukraine

Les manifestations de proches de soldats se multiplient en Ukraine
Photo capturée dans les médias ukrainiens

Depuis déjà des mois, des associations se sont créées en Ukraine pour tenter de protester auprès des autorités locales, militaires et politiques. Des femmes de soldats, des mères, des sœurs, ou des enfants se rassemblent avec toujours les mêmes demandes. Il s’agit d’avoir des nouvelles de leurs proches, souvent portés disparus ou prisonniers en Russie. Beaucoup de familles se plaignent de ne pas avoir de soutien, de nouvelles, ni d’aides pour communiquer avec eux, ou tenter de les retrouver (ou au pire de savoir où et quand ils furent tués). Dernièrement, c’était des manifestations de proches de soldats de la 36e brigade d’infanterie de marine, anéantie à Marioupol au printemps 2022. Avec près de 1 000 prisonniers, les familles comprennent des milliers de personnes, et la grogne est grande.

Ailleurs il s’agissait de manifestations des proches de la 123e brigade de Défense Territoriale de Défense de l’Ukraine, qui se déroulaient à Nikolaïev. Ces familles qui étaient accompagnées de déserteurs de l’unité, réclamaient le retrait de la brigade du front Sud de Donetsk. Les brigades territoriales sont en effet en principe des troupes de 3e ligne, et dévolues à défendre leur région. Les taches normalement données devraient être la surveillance de lieux stratégiques, de bâtiments officiels, et de positions arrières. Cependant depuis 2014, l’État-major ukrainien n’ayant que faire des normes et des lois, a envoyé régulièrement des unités du « Terrabon » (brigades territoriales) dans la fournaise du front. Dans l’hiver 2022-2023, ce fut la 116e brigade territoriale de Poltava qui fut décimée à près de 80 %, en étant jetée dans la boucherie de la défense d’Artiomovsk. Les gens de la ville de Nikolaïev étaient avant le Maïdan une population massivement russe ethnique, et de langue maternelle russe. Même si leur nombre s’est réduit, beaucoup sont opposés silencieusement à cette guerre. Enfin, les familles qui suivent le conflit avec leurs maris ou fils au front, comprennent que l’envoi en première ligne de leurs proches, qui ne sont pas des soldats professionnels, ou trop vieux pour l’être, signifie leur mort presque assurée.

Dans le cas de la 123e territoriale, quelques dizaines de soldats avaient déserté après leur arrivée sur la ligne du front Sud de Donetsk. Après la déroute d’Ougledar, et la chute du point fort ukrainien, les familles effrayées avaient reçu de leurs proches au front des nouvelles inquiétantes. Des vidéos apparurent sur TikTok notamment, de soldats âgés montrant des positions non préparées, l’absence d’organisation, parfois même des officiers dans les unités de première ligne. La situation se détériorant rapidement sur le front Sud de Donetsk, les familles de la 123e s’étaient rassemblées pour demander le retrait immédiat de l’unité. En réalité les premières désertions en avaient entraîné d’autres. Interrogés les déserteurs ont affirmé que leurs unités de défense territoriale ne pouvaient être envoyées en première ligne, qu’elles ne pouvaient que défendre leur région et qu’il était illégal de les forcer à servir en troupe régulière, notamment d’assaut. Face à cette situation, les Ukrainiens ont concentré en plus du TCC pour rafler des hommes, des troupes pour quadriller les arrières immédiats du front. Le but est d’empêcher les soldats de fuir sans permission ou autorisation. Les effectifs de police militaire ne semblent cependant pas être suffisants pour parer aux désertions. Le journaliste ukrainien Vladimir Boïko annonçait 15 000 désertions pour l’année 2024, et 170 000 réfractaires, des chiffres déjà très inquiétants.

Des analystes russes signalent également que l’Ukraine a été obligée de piocher dans ses réserves stratégiques pour assurer l’offensive ratée de la poche de Koursk. Mais que les déroutes dans le Sud, et notamment dans le Donbass ont eu un effet dévastateur sur les réserves ukrainiennes. Selon ces sources russes, restant à confirmer, l’Ukraine serait déjà dans une problématique de manque de réserves stratégiques, tant en matériels, qu’en hommes, la laissant pour l’instant dans de grandes difficultés. L’Ukraine ne serait plus en mesure pour le moment de boucher tous les trous. Le moindre recul pour rationaliser la ligne de défense et libérer des troupes est jugé impossible, selon la stratégie hitlérienne du non recul. Cette stratégie vise à faire croire à la population que personne ne recule jamais, que les Ukrainiens sont les meilleurs soldats du monde et couchent 10 Russes pour 1 Ukrainien au sol. L’idée est d’empêcher à tout prix de nouvelles pertes de terrain, mais le problème crucial est que cette stratégie du non recul est consommatrice d’hommes et de matériels. C’est alors le choix cornélien entre une stratégie de défense élastique et intelligence, et la stratégie du boulon pesant et immobile. La première demanderait des reculs stratégiques et des manœuvres. La seconde demande beaucoup plus de sang, mais tente d’infliger l’attrition la plus forte possible à l’armée russe. Seul problème, le ratio de pertes étant défavorable à l’Ukraine (sans doute autour de 1 Russe, pour 1,2 ou 1,5 Ukrainien), elle n’a pas en réalité les moyens d’une telle stratégie. Cette attrition maximale atteint désormais des proportions qui devraient effrayer les États-majors ukrainiens…. Qui devraient…

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1 Comment

    Bonjour Laurent , merci pour votre article . Il est clair que la meilleure décision pour les soldats ukrainiens est de se rendre . Quant au régime fantoche de Kiev , il doit capituler aux conditions de la Fédération de Russie , et il ne faut surtout pas se faire endormir par le grand anesthésiste occidental, style accords de Minsk…

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