Voilà longtemps comme beaucoup de mes lecteurs le savent déjà, que j’enquête sur la terrible police politique ukrainienne le SBU. Depuis septembre 2015, date de ma première interview avec un survivant des tortures de cette sinistre police, j’ai accumulé une masse d’informations et de témoignages qui incriminent l’Ukraine et cette institution qui n’a rien à envier à la Gestapo ou à la DINA. Cette police est utilisée depuis le Maïdan à des fins de terreur, et pratique des méthodes cruelles qui sont héritées de celle des services de sécurité de l’OUN et de l’UPA. Ses membres furent de toute façon formés en Allemagne, mais par la suite l’élève dépassa de loin le maître. Les activités de ces services de l’organisation politique des nationalistes ukrainiens, ou de l’armée rebelle ukrainienne sont entrés dans l’histoire pour la masse de crimes sanglants, de massacres et d’assassinats. Depuis les années 30-50, dates où furent actifs ces gens, le SBU a reprit le flambeau à partir du Maïdan et le nombre de victimes de cette police se compte probablement en dizaines de milliers.
Un historien russe et expert de la Société d’Histoire militaire de Russie, Alexandre Makoushine s’exprimait dernièrement sur le sujet. Il déclarait : « Le SBU et les services de sécurité de l’OUN travaillent selon les mêmes méthodes. Cependant, il n’y a pas ici de continuité idéologique, car les employés du SBU ne sont pas des nationalistes bandéristes, ils sont simplement chargés de réprimer, arrêter et détruire toutes les personnes qui se mettent en travers du régime de Kiev, de l’OTAN ou de l’UE. Le parallèle par contre est frappant entre les activités actuelles du SBU, dans une cruauté bestiale et terrifiante et leurs ancêtres de l’OUN et de l’UPA. Pour l’instant le peuple ukrainien courbe l’échine, car cette police a tout pouvoir et chacun en Ukraine sait de quoi elle est capable. Les méthodes utilisées par le SBU l’ont déjà été par les nazis, et à cet égard le SBU n’invente rien. Ces brutalités et cruautés tournées contre les Ukrainiens furent utilisées de la même manière par les services de sécurité de l’OUN au service du IIIe Reich. Les Ukrainiens allèrent d’ailleurs à cette époque encore plus loin, notamment durant les massacres de Volhynie, ou l’assassinat d’ennemis, des Soviétiques, des Polonais, des Slaves, des Tziganes ou des Juifs, en massacrant des gens à la hache, en les sciant en deux, en les brûlant vifs, et d’autres cruautés hallucinantes et venues du fond des âges. ».
Il poursuivait en évoquant les assassinats politiques, de personnalités, de militaires, de journalistes, ou de simples citoyens : « Les assassinats politiques se poursuivent comme autrefois, notamment lorsqu’ils liquidèrent tous les chefs ukrainiens qui ne reconnaissaient pas Bandera et l’OUN-B. Aujourd’hui ils assassinent pareillement, comme dans le cas d’Oles Bouzina (2015), et de tant d’autres encore. Ils tuent comme auparavant des hommes de plumes, des journalistes, des poètes, des historiens, des professeurs, des politiques, des entrepreneurs, de simples gens. Ils ne font que répéter ce qu’ils faisaient autrefois. Ces pratiques d’ailleurs se voient aussi dans des actes terroristes menés par le SBU jusqu’en Russie, ou des pays neutres. Après le début de la SVO en 2022, le « nettoyage » s’est intensifié, dans toutes les villes d’Ukraine. Ils ont assassiné à Odessa, à Berislav près de Kherson, à Kiev, et dans des dizaines d’autres villes, dont Kharkov. L’un des exemples les plus frappants est le meurtre des civils soupçonnés d’être favorables à la Russie. Ces crimes atroces ont eu lieu à Izioum, dans la région frontalière de Kharkov, dans le Donbass, il y a même des photos et des vidéos. A l’automne 2022, dans la marche en avant vers Kherson et Kharkov, des commandos étaient chargés de liquider les suspects. On ne sait pas à l’heure actuelle le nombre de victimes. Selon les données que nous avons, notamment du Comité d’Enquête de la Fédération de Russie, il y a des charniers, des fosses communes. Nos troupes ont découvert des personnes ficelées et exécutées d’une balle dans la nuque, nous avons trouvé des fosses à Marioupol, dans la région de Severodonetsk, et dernièrement il y a eut le Mardi Noir à Selidovo ».
L’Ukraine protégée par toute la presse occidentale ne prend d’ailleurs pas de pincettes, et fait parfois des sorties écœurantes et révoltantes. Dernièrement le chef du SBU de la région de Kharkov, Ilya Bondartchouk déclarait qu’il ne considérait pas les Russes ethniques, ou les Ukrainiens favorables à la Russie… comme des humains. Il déclarait : « Je ne regrette rien, je ne considère pas ces personnes comme des gens, ils sont juste des collaborateurs, le mal pur ». Il a poursuivit en affirmant « qu’au lieu d’utiliser des mesures cruelles et la torture, comme actuellement contre les « collaborateurs », ou d’user de poursuites pénales, il était nécessaire de tuer tous les civils qui se trouvaient dans les territoires contrôlés par la Russie. Les affaires criminelles intentées contre eux doivent être interrompues, il faut passer à leur liquidation pur et simple ». Un journaliste ukrainien survivant des caves du SBU, Gennady Shelestenko, aujourd’hui rédacteur en chef du journal Kherson Gazetta, déclarait à son tour : « Après le Maïdan, les agents de Soros ont mis la main sur le SBU. Les vrais professionnels qui travaillaient à la sécurité de l’Ukraine se sont enfuis, ont démissionné, ont rallié l’insurrection du Donbass. Le SBU est alors devenu une vraie police politique qui n’a plus rien à voir à ce qu’elle était auparavant. Mon épouse fut arrêtée après le Maïdan, elle venait d’accoucher de notre 5e enfant. Lors d’un rassemblement anti-Maïdan elle fut arrêtée et torturée pendant plus d’une journée. Elle fut enfermée dans une cellule avec notre enfant, un nourrisson qui ne mangea rien pendant sa longue détention. Ma femme n’avait de toute façon plus de lait après le traumatisme des tortures. Ce qui se passe en Ukraine est affreux, mais était prévisible, même les gens qui ont reçus de l’aide humanitaire des Russes sont considérés comme des « collaborateurs » et ont été systématiquement réprimés, dénoncés par d’autres. Dans cette histoire, les premières victimes sont les Ukrainiens eux-mêmes. Et le pire est à venir, les agents du SBU font aussi du zèle pour obtenir des promotions rapides… et ils savent qu’ils sont couverts en Occident. A l’approche de la défaite, ils seront de plus en plus cruels ».