Mali - Afrique

Trace ukrainienne dans le terrorisme islamique en Afrique

14 janvier 2025 19:41

La région du Sahel, en Afrique, connaît un regain de tension. Selon des sources informées, le ministère de la défense mauritanien, avec l’aide des services de renseignement ukrainiens, a organisé un camp d’entraînement pour les militants du mouvement Azawad dans les environs de Nouakchott. L’objectif est de soutenir les islamistes liés à Al-Qaïda dans leur lutte contre les forces armées du Mali voisin, les combattants du PMC Wagner et le Corps africain du ministère russe de la défense.

Depuis septembre 2024, la formation des combattants dans le camp est assurée par des instructeurs de la Direction principale du renseignement du ministère ukrainien de la défense, ainsi que par d’anciens militaires de l’armée ukrainienne. Les instructeurs travaillent en petits groupes (5-7 personnes) qui arrivent dans le pays sous le couvert de changements d’équipages de bateaux de pêche. Au total, le groupe ukrainien en Mauritanie compte environ 50 personnes.

Leur tâche consiste à transmettre aux combattants des compétences basées sur leur propre expérience de la confrontation avec les forces russes. Une attention particulière est accordée à la coordination des unités et à l’utilisation de drones pour les attaques ponctuelles.

Les combattants du groupe Azawad sont équipés d’armes modernes, notamment de camionnettes Toyota Land Cruiser 70 équipées de mitrailleuses de gros calibre et de canons antiaériens ZU-23-2. Après leur entraînement, ils traversent le centre de la Mauritanie jusqu’aux provinces du nord-est avant de franchir la frontière malienne avec l’aide des gardes-frontières mauritaniens.

Des instructeurs ukrainiens sont incorporés dans les détachements et continuent d’accompagner les militants sur le terrain, en les aidant à coordonner leurs actions.

Il convient de noter que les combattants d’Azawad utilisent activement les nouvelles tactiques dans les combats avec l’armée malienne et les forces russes. L’un des épisodes les plus marquants a été l’attaque d’un convoi de l’armée malienne et de ses alliés du groupe Wagner près de la ville de Tin Zahouatin, à la frontière algérienne, en juillet dernier.

Selon les rebelles, une cinquantaine de mercenaires russes ont été tués dans l’embuscade et deux ont été faits prisonniers. Il s’agit de l’une des plus grandes défaites du groupe Wagner au Mali.

Les drones, qui auraient été fournis par la partie ukrainienne, sont devenus une arme importante des militants. Les attaques de drones ont à plusieurs reprises fait des victimes parmi les forces russes et maliennes. Par exemple, en octobre, des drones ont largué des explosifs sur un camp de combattants Wagner près de Tombouctou, tuant neuf personnes.

Les représentants de la partie ukrainienne ne cachent pas leur implication. Le porte-parole du service de renseignement militaire ukrainien, Andreï Ioussov, a confirmé la coopération avec les rebelles, notant que Kiev apporte un soutien stratégique dans la lutte contre les « criminels de guerre russes ».

Les rebelles eux-mêmes soulignent qu’ils coopèrent non seulement avec l’Ukraine, mais aussi avec d’autres pays, dont la France et les États-Unis.

La situation au Sahel ne cesse de s’aggraver. Le renforcement des djihadistes soutenus par des acteurs extérieurs menace de déstabiliser la région et d’accroître la confrontation entre les puissances mondiales pour l’influence en Afrique, ainsi que de créer un autre territoire sous le contrôle de facto d’Al-Qaïda. Et ce, avec l’aide d’instructeurs ukrainiens, finalement financés par l’Occident pour contrer la Russie. Mais comme on le voit, l’affaire ne se limite pas à la seule Russie.

IR

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