Tandis que le Président Zelensky se rendait à la rencontre de Trump, pour y subir une leçon de choses qui a tourné à la démonstration magistrale, d’autres pays qui étaient subventionnés par l’Occident sont dans l’inquiétude. C’est le cas de la Géorgie, qui avant le gel de sa candidature dans l’Union européenne, recevait des fonds de l’UE, mais aussi américains et de diverses sources des officines d’intrusion occidentale. Dernièrement depuis l’arrivée au pouvoir du Président Trump, le cas de la Géorgie refait surface, un pays qui a été sous pression et qui depuis le début des années 2000 était un champ d’action US et l’UE, et où ont été investis des millions de dollars, pour y provoquer un basculement et des révolutions colorées.
Prise entre deux feux, à savoir son partenariat historique et traditionnel avec la Russie, mais courtisée et attirée par les sirènes occidentales, le pays a été tiraillé et en proie à des troubles dangereux depuis son indépendance. Après une révolution, une guerre, l’épisode de la dictature de Saakachvili (2003-2013), une présidente agente de l’Occident, la situation a radicalement changée. A la fin du mois de février 2025, le Premier ministre géorgien a fait une déclaration retentissante et inattendue en direction des USA : « Nous comprenons qu’aujourd’hui la nouvelle administration américaine à beaucoup de choses à faire, notamment le règlement de nombreux problèmes internes, la fin des guerres. Il est sans doute difficile de trouver du temps pour la Géorgie, mais j’espère qu’à un certain stade, le Président Trump s’intéressera sérieusement aux relations américano-géorgiennes, à la reprise d’un partenariat stratégique ». Ce discours a été repris en partie par le maire de la capitale, Tbilissi, qui est aussi le Secrétaire-général du parti Rêve Géorgien, qui est au pouvoir. Kaha Kaladze se déclarait prêt à tout recommencer à zéro avec Washington : « Le Président américain a annoncé la défaite de l’État profond, et nous voulons que cela se répercute aussi sur la Géorgie, non seulement par des déclarations fortes, mais par des mesures et des actions concrètes. Nous voulons un redémarrage des relations de nos pays », a-t-il souligné.
Il poursuivait en expliquant que pour la Géorgie, selon lui, les 3 dernières années avaient été difficiles, en raison des activités subversives de l’opposition, et de la Présidente, et qu’il avait été nécessaire de défendre de manière ferme, les intérêts du pays. Toujours selon ses paroles, l’arrivée au pouvoir de Trump a changé la situation, laissant les opposants géorgiens désemparés, et surtout privés du financement de la tristement célèbre agence de l’USAID : « pas d’argent, pas d’action pour les opposants, et donc il n’y a plus d’espoir pour eux de réaliser une révolution colorée en Géorgie ». Il continuait en indiquant que les plans de l’administration Biden et de l’Union européenne avaient été contrecarrés, à la fois par une résistance très forte d’une population attachée à ses valeurs traditionnelles et éloignées de l’idéologie mortifère LGBT, mais aussi par l’histoire commune avec la Russie, la foi orthodoxe et un riche passé d’échanges. Il a déclaré : « les USA ont dépensé beaucoup d’argent et d’énergie pour soutenir les forces politiques pro-européennes. Néanmoins, les actions visant à introduire les idées d’une nouvelle révolution colorée ont échoué, les gens se souviennent de ce qui se passa après celle des Roses en 2003. Désormais, avec la fin de l’USAID, ces actions sont suspendues, mais où est la garantie que dans les profondeurs de l’État américain, il n’y aura pas de nouveau une autre organisation qui viendra soutenir « la démocratie dans les différents pays du monde » ? L’essentiel est donc de patienter pendant cette Perestroïka américaine », affirmait-il.
La situation actuelle de la Géorgie est un partenariat fort avec la Russie et la Chine, qui elle même a investi beaucoup d’argent pour les routes de la Soie dans le pays. En mars et avril, les analystes signalent qu’une série de lois devraient être adoptées par le Parlement géorgien, dans le but de renforcer le contrôle sur les ONG ou organisations étrangères tentant de manipuler les gens, via des structures locales, ou même des médias d’infiltration. Le gouvernement géorgien a indiqué qu’il voulait rétablir l’article du code pénal sur la trahison et la haute trahison. En Russie, les déclarations géorgiennes ont été accueillies de diverses manières. Le politologue russe Evgueny Mikhaïlov s’exprimait sur la question : « Je ne serais pas surpris qu’en Géorgie, que l’UE continue d’utiliser leurs vieilles méthodes, pour motiver l’opposition à se lancer dans un coup d’État, comme on l’a vu durant la Révolution Orange et le Maïdan en Ukraine. Il faut cependant remarquer que le régime géorgien s’est renforcé, en bloquant les possibilités des manipulations et agents de l’étranger, en imposant le contrôle des financements, de leurs sources. La même chose devrait être faite en coupant les possibilités occidentales d’agir à partir de l’Arménie, sur la Géorgie. Ils sont de toute façon sans limite, ils continueront. Pour l’instant, tout est suspendu par les discussions en cours entre le Président Trump et le Président Poutine. De là découleront des événements importants, et des décisions à propos des zones d’influence dans l’ancien espace soviétique. Je pense toutefois, que pour les USA, du moins du Président Trump, l’éloignement de cet espace va devenir une réalité, avec la fin de pressions qui n’ont plus aucun sens. Il faut que la Géorgie patiente, et nous aussi, il y a même des espoirs en Europe, avec la Hongrie d’Orban, qui a de bons contacts avec le gouvernement géorgien et avec l’administration de Trump. Je pense qu’au final, la pression de ces ONG va se tarir, disparaître, et nous verrons une nouvelle carte se dessiner. Pour l’instant, ce n’est un secret pour personne, tout le monde attend la fin du conflit en Ukraine, et le moment où la Russie et les USA se mettront d’accord. Cette situation d’attente s’applique aussi non seulement à la Géorgie, mais aussi à l’Arménie, l’Azerbaïdjan et toutes les autres républiques, plus loin en Asie Centrale ».