Presque un mois après qu’Alexeï Navalny ait été prétendument empoisonné au Novitchok, l’affaire n’en finit pas de changer de version, et tourne à la farce la plus absurde quand on regarde cette histoire « d’empoisonnement » d’un point de vue logique et scientifique.
Changement de version et vol de preuves
Il semble que face aux incohérences du scénario d’un empoisonnement au Novitchok lorsque Navalny a bu un thé à l’aéroport (je vous renvoie à mon article d’il y a deux semaines pour les détails de la démonstration scientifique montrant que si cela avait été le cas plusieurs personnes auraient été affectées par le poison), ou de l’empoisonnement de ses sous-vêtements, les autorités allemandes et l’équipe de « monsieur 2 % » ont décidé de changer de version, afin que l’histoire ne ressemble pas trop à un conte de fées.
Donc maintenant le poison n’était plus dans le thé ou sur la tasse, ou sur ses sous-vêtements, mais sur une bouteille d’eau trouvée « miraculeusement » dans sa chambre d’hôtel. Sauf qu’il y a un gros problème de traçabilité concernant cette « preuve ». En effet ce sont les membres de son équipe qui, après qu’il se soit senti mal dans l’avion, sont allés dans sa chambre d’hôtel avec un avocat, et ont emporté plusieurs bouteilles avec eux, comme le montre la vidéo qu’ils ont publiée sur Instagram.
Problème : ils n’avaient aucun droit d’emporter de potentielles preuves, comme le leur signale d’ailleurs une employée de l’hôtel qui leur dit qu’ils ne peuvent rien emporter sans accord de la police ! Or l’équipe de Navalny refuse de se plier à cette obligation légale. Faute de traçabilité cette « preuve » est désormais inacceptable dans une enquête criminelle. En procédant comme ils l’ont fait, les membres de l’équipe de Navalny ont littéralement sabordé cette preuve.
En effet, sans traçabilité claire, personne ne peut savoir si ce sont bien ces bouteilles-là qui ont été ensuite remises à l’Allemagne, qui les a manipulé, et quel traitement elles ont pu subir en cours de route ! Qui dit que le poison n’a pas été ajouté sur la bouteille avant qu’elle soit remise aux médecins allemands ? Qui peut le prouver maintenant ? Personne.
Résultat ce qu’il y a sur cette bouteille ne prouve rien, à part que quelqu’un a mis du poison dessus, mais on ne peut désormais pas savoir qui ni quand ! En langage juridique ce qu’ils ont fait ça s’appelle de la dissimulation de preuve (en France ça peut coûter 3 à 5 ans de prison).
En prime, le fait de faire sortir en douce des substances toxiques (en l’occurrence des objets manifestement contaminés par un poison) hors du pays est illégal (en plus d’être dangereux vu les conditions dans lesquelles les bouteilles ont été convoyées). Les proches de Navalny risquent jusqu’à 7 ans de prison pour avoir ainsi violé l’article 226.1 du code pénal russe !
Et quand on regarde la vidéo, les mesures de précaution prises par l’équipe de Navalny ont de quoi faire rire jaune n’importe quelle personne s’y connaissant un peu en chimie et encore plus l’un des scientifiques qui a travaillé avec du Novitchok, Léonid Rink.
Comme l’a souligné ce dernier, toute personne touchant la bouteille incriminée sans protection adéquate serait morte. Or sur la vidéo on voit une des personnes se trimballer en short et pieds nus dans la pièce. Et ce n’est pas les gants en plastique arborés par un des hommes qui suffiraient à le prémunir totalement (si une goutte de Novitchok tombait sur sa peau c’en était fini de lui). Sans parler des sacs plastiques dans lesquelles les bouteilles ont été placées. De simples sacs plastiques absolument pas étanches !
On essaye de nous faire avaler que des personnes sans combinaison Hazmat (combinaison complète de protection contre les matières dangereuse) ont manipulé une bouteille couverte de Novitchok, sans être malades le moins du monde.
De plus si comme ils le prétendent le poison a aussi été détecté sur les mains de Navalny, le personnel de bord qui l’a pris en charge le temps d’atterrir aurait dû aussi tomber malade, puisqu’ils l’ont touché sans protection !
On avait déjà eu le conte de fée des casques blancs en Syrie qui se baladaient dans une zone prétendument contaminée au gaz sarin en sandales, maintenant on a les employés de FBK pieds nus et sans tenue Hazmat qui manipulent des objets prétendument contaminés au Novitchok (qui je le rappelle est plus mortel et dangereux que le sarin), et des membres du personnel de bord de l’avion qui touchent Navalny dont les mains seraient couvertes de neurotoxique sans mourir ni tomber malades.
Ce qui ne laisse que deux options : 1) Il n’y avait pas de poison sur la bouteille quand les employés de FBK l’ont ramassée, ni sur les mains de Navalny avant d’arriver à Omsk, 2) les employés de FBK et le personnel de bord de l’avion sont de la famille de Superman.
L’étrange Maria Pevtchikh
Et c’est là qu’on en vient à la suite de l’histoire bizarre. D’après les informations publiées par les médias allemands, les bouteilles auraient été emmenées en Allemagne en même temps que Navalny et dans le même avion ! Et les bouteilles n’ont pas été amenées par n’importe qui, mais par Maria Pevtchikh, qui l’a avoué elle-même à la BBC.
Or cette femme, proche des réseaux de Khodorkovski est la seule du groupe de Navalny à ne pas avoir répondu à la convocation des enquêteurs russes. De plus, il faut souligner qu’en voulant liquider FBK suite à sa défaite judiciaire, Navalny s’est mis à dos Vladimir Achourkov, son associé, qui a des liens forts avec Khodorkovski. Le même Khodorkovski dont est proche cette chère Maria Pevtchikh. Comme c’est bizarre…
Encore plus étrange, le père de cette femme travaille dans le domaine médical et des nanotechnologies. Il est le copropriétaire de la société Igla qui produit des micro-aiguilles. Et sa fille participe au projet Skinport visant à permettre l’injection de drogues et de vaccins à travers la peau, sans devoir passer par le flux sanguin.
Léonid Rink, l’un des inventeurs du Novitchok a d’ailleurs appelé à vérifier les laboratoires scientifiques du père de Maria Pevtchikh, car il y aurait été très facile de fabriquer un certain nombre de substances toxiques.
La guérison miraculeuse de Navalny après son « empoisonnement » au Novitchok
Et si vous pensez qu’on a touché le fond niveau bizarrerie, accrochez-vous, car c’est loin d’être fini. En effet, il semble qu’il n’y a pas que les employés de FBK qui semblent être de la famille de Superman, Navalny aussi !
En effet, non seulement Navalny est sorti du coma, mais le 14 septembre, l’hôpital de la Charité annonce même qu’il est « capable de sortir de son lit pendant de courtes périodes » !
Or, il y a un exemple historique de quelqu’un ayant survécu à un empoisonnement à l’un des composants de la famille Novitchok, un homme qui travaillait sur ces molécules justement, Andreï Jelezniakov, qui a été accidentellement empoisonné par la substance A-232 en 1987 à cause de la défaillance de la hotte aspirante du laboratoire où il faisait des tests (quand je vous dis que manipuler ce truc là sans combinaison Hazmat c’est du suicide) !
Il a survécu grâce au fait qu’il a de suite identifié l’origine de ses hallucinations, et de son souffle coupé, qu’il a averti ses collègues et que ces derniers lui ont de suite injecté un antidote. Malgré cela, son état s’est détérioré, il est tombé dans le coma, puis quand il est revenu à lui il avait perdu la capacité de marcher, a développé une hépatite chronique qui s’est transformée en cirrhose, de l’épilepsie, une faiblesse des mains, et une incapacité à lire ou à se concentrer. L’homme est resté invalide, incapable de reprendre le travail, et il est mort à peine cinq ans plus tard !
Maintenant regardez Alexeï Navalny sur cette photo postée sur Instagram, relisez l’annonce de l’hôpital de la Charité, disant qu’il peut sortir de son lit, et relisez la liste des symptômes de Jelezniakov. Il n’y a rien qui vous choque ? Si Navalny avait réellement été empoisonné au Novitchok il devrait être incapable de sortir de son lit, et dans un état de confusion mentale prononcé.
Pourquoi ? Parce que même si vous injectez un antidote rapidement, il faut savoir que le Novitchok désactive de manière irréversible l’acétylcholinestérase (l’enzyme qui dégrade l’acétylcholine, un neurotransmetteur) là où il a eu le temps d’agir. Or il lui suffit de quelques minutes pour désactiver l’enzyme de manière irréversible (aucune thérapie ne peut restaurer son activité après qu’elle a été désactivée par le Novitchok).
Et sans enzyme permettant de dégrader l’acétylcholine, cette dernière va alors s’accumuler dans les synapses, provoquant différents symptômes selon le système nerveux touché : contraction des pupilles, hypersécrétion des glandes, incontinence urinaire, défécation, hyper-sudation, vomissements, faiblesse, paralysie, et surtout contraction des muscles (y compris le diaphragme), entraînant des convulsions, le coma et la mort par asphyxie.
Un ancien membre de la commission de l’ONU sur les armes chimiques et biologiques, Igor Nikouline, a d’ailleurs confirmé à KP que si Navalny avait réellement été empoisonné au Novitchok il devrait être handicapé et en mauvais état, et pas frais comme un gardon comme on peut le voir sur cette photo.
Les médecins qui l’ont soigné à Omsk ont aussi déclaré qu’ils n’ont pas appliqué à Navalny le traitement qui s’impose en cas d’empoisonnement au Novitchok, à savoir l’ultra-hémodiafiltration (c’est-à-dire en clair un nettoyage du sang combinant hémodialyse et hémofiltration). Or sans un tel traitement, s’il avait été empoisonné au Novitchok, Navalny devrait être mort !
Si on revient maintenant à cette histoire de bouteille d’eau couverte de Novitchok, cela veut dire que Navalny aurait absorbé le poison alors qu’il était encore à son hôtel. Or, si on reprend l’histoire du thé bu à l’aéroport, la chronologie donnée par sa secrétaire indique que Navalny était à l’aéroport au moins une bonne heure avant le décollage de l’avion.
Si on prend en compte le temps de se rendre à l’aéroport, de s’enregistrer etc, et le fait qu’il faut au moins 30 min en voiture pour aller de son hôtel (le Xander à Tomsk) à l’aéroport, cela veut dire que Navalny a été empoisonné au moins deux bonnes heures avant le décollage de l’avion, et plus de trois heures avant sa prise en charge à l’hôpital ! En sachant que le Novitchok n’a besoin que de quelques minutes pour agir, ai-je vraiment besoin d’expliquer pourquoi Navalny devrait être mort ou à tout le moins lourdement handicapé (si on admet l’hypothèse qu’il aurait absorbé une dose inférieure à la dose létale) ?
Et surtout, si Navalny avait été empoisonné au Novitchok par les autorités russes comme essayent de nous le faire croire l’OTAN, l’Allemagne et les proches de Navalny, pourquoi ce dernier a-t-il dit vouloir retourner en Russie (soit il croit qu’il est réellement le fils de Superman, soit il est suicidaire) ? Et surtout pourquoi refuse-t-il de coopérer avec les enquêteurs russes et que les éléments de preuve que l’Allemagne dit détenir soient transmis à la Russie ?
Comment la Russie peut-elle enquêter sur une affaire d’empoisonnement sans les preuves prouvant qu’il y a eu empoisonnement, vu que les échantillons prélevés sur Navalny à Omsk n’ont révélé la présence d’aucun poison ?
Le jeu trouble de l’Allemagne qui demande une enquête sans fournir les preuves
C’est là qu’on en vient à l’incohérence suivante dans cette affaire, à savoir l’attitude de l’Allemagne, qui exige de la Russie une enquête rapide et complète sur le prétendu empoisonnement de Navalny à un nouveau type de Novitchok (soi-disant plus dangereux et mortel d’après le Spiegel), tout en refusant de fournir les éléments de preuve permettant de lancer la dite enquête.
Ce fut d’abord la Bundeswehr, dont le laboratoire aurait détecté le premier la présence de ce nouveau Novitchok dans les échantillons de Navalny, qui a refusé de transmettre les informations sur la Russie au nom du secret défense (sic).
« Des informations complémentaires sur les résultats de la recherche peuvent permettre de tirer des conclusions sur les compétences et les connaissances spécifiques de la Bundeswehr en ce qui concerne les substances concernées. Dans un domaine aussi sensible, cela n’est pas acceptable pour des raisons de sécurité et d’intérêt en Allemagne », a expliqué la Bundeswehr.
Donc la Bundeswehr a peur que la Russie découvre que l’Allemagne connaît la formule du Novitchok, et que ses scientifiques ne sont pas des crétins finis qui ne savent pas comment détecter un poison (en clair Berlin a peur que Moscou sache que les scientifiques allemands sont compétents, là on tombe dans le débilisme le plus total).
Sauf que les formules de plusieurs des composés regroupés sous l’appellation Novitchok sont connues et publiques depuis des années, que la république Tchèque en a produit pour étude en 2017, que les stocks d’A-232 qui se trouvaient en Ouzbékistan ont été détruits en 2000 sous contrôle et supervision américaine, et que plus de 150 brevets d’utilisation de ces composés comme armes de combat ont été déposés aux États-Unis justement !
Donc les connaissances et compétences des services secrets occidentaux sur les composés appelés Novitchok, sont déjà connues de la Russie. Il n’y a rien de secret là-dedans ! Non seulement les pays occidentaux connaissent ces molécules mais ils savent aussi les produire ! Le Novitchok n’a plus rien d’un poison produit exclusivement en Russie depuis la chute de l’URSS et la fuite de ses savants en Occident (et je rappelle encore une fois que tous les stocks d’armes chimiques de la Russie ont été détruits sous supervision de l’OIAC) !
Et si la Bundeswehr parle de la méthode de détection, je signale gentiment aux Allemands, que les Russes savent ce qu’est un spectromètre de masse et comment on s’en sert pour détecter des poisons. La preuve ils ont passé les échantillons de fluides corporels de Navalny dans un spectromètre de masse dernier cri fabriqué aux États-Unis, et n’y ont rien trouvé en matière de poison ! Donc si la Bundeswehr pouvait arrêter de prendre les Russes pour des débiles, ça serait pas mal.
La confirmation de la présence de ce nouveau Novitchok dans les échantillons de Navalny par des laboratoires appartenant tous à des pays de l’OTAN ou de l’UE (France et Suède), c’est-à-dire des pays qui obéissent aux injonctions américaines, ne prouve rien.
La russophobie maladive tant de l’UE que de l’OTAN n’est plus à prouver, et on ne peut donc pas exclure des manipulations politiques ou même simplement physiques des échantillons (comme avec les fameuses bouteilles d’eau). Si l’épidémie de coronavirus nous a bien appris quelque chose c’est que la science n’est pas à l’abri des falsifications au nom de l’argent et de la politique (voir le scandale de l’étude du Lancet qui était censée prouver les dangers de l’hydroxychloroquine, et qui s’est avérée être une vaste falsification).
D’ailleurs comme l’a souligné le ministère russe des Affaires étrangères, il est étrange que le laboratoire suédois ayant confirmé avoir détecté ce nouveau Novitchok dans les échantillons de Navalny est le même, qui, en 2018, lors de l’affaire Skripal, jurait ses grands dieux ne pas avoir et ne pas pouvoir avoir des échantillons de Novitchok justement.
Or sans échantillon type pour comparer l’analyse obtenue au spectromètre de masse, j’aimerais que ce laboratoire m’explique comment ils peuvent confirmer que ce qu’ils ont découvert dans les fluides corporels de Navalny est bien du Novitchok et pas autre chose. Il y a là une énorme incohérence qui permet de douter de la véracité de la déclaration publique de ce laboratoire sur ce qu’ils ont trouvé dans les échantillons de Navalny.
Quant à l’OIAC (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques) qui vient d’entrer dans la danse en prélevant elle aussi des échantillons sur Navalny, pour analyse, la réputation de l’organisation est tellement ternie par le scandale du rapport trafiqué sur l’attaque chimique qui aurait eu lieu à Douma en Syrie en avril 2018, que la fiabilité des analyses menées ne peut être garantie. L’organisation ayant falsifié un rapport pour satisfaire un agenda politique, elle n’est clairement ni neutre ni fiable, et ses conclusions non plus.
En ayant cela en tête, la réponse de l’Allemagne aux demandes répétées de la Russie d’obtenir les données d’analyse détaillées concernant l’affaire Navalny consistant à dire à Moscou de voir ça avec l’OIAC, qui elle-même lui dit de voir ça avec Berlin, a de quoi sérieusement agacer les autorités russes. Ces dernières ont d’ailleurs déclaré que les pays occidentaux avaient franchi toutes les limites et qu’ils avaient transformé l’OIAC en instrument malhonnête au service de leurs desseins destructeurs.
De plus, le jeu de ping-pong entre l’Allemagne et l’OIAC concernant les données d’analyse des échantillons de Navalny contrevient aux obligations de Berlin de fournir à la justice russe les éléments demandés, comme stipulé dans la Convention Européenne d’Assistance Mutuelle en Matière Criminelle de 1959.
Comme l’a souligné le ministère russe des Affaires étrangères, la Russie a besoin des échantillons demandés pour compléter l’enquête préalable des forces de l’ordre russe, condition nécessaire pour engager des poursuites pénales et mener une enquête en bonne et due forme. Pas de preuves d’empoisonnement au Novitchok d’Alexeï Navalny, cela veut dire pas d’enquête !
Face au silence de l’Allemagne, et puisque des laboratoires français et suédois ont reçu des échantillons de Navalny, la Russie s’est tournée vers les deux pays afin de demander leur assistance au nom de la Convention Européenne d’Assistance Mutuelle en Matière Criminelle pour obtenir les données que Berlin refuse de fournir.
L’affaire du prétendu empoisonnement de Navalny au Novitchok est en train de tourner à la farce la plus absurde. Une farce sordide que certains veulent utiliser pour stopper le projet Nord Stream 2 (alors que je ne me souviens pas d’avoir vu d’appel au boycott du pétrole saoudien après l’assassinat, réussi lui, de Jamal Khashoggi), et même d’exiger de la Russie qu’elle revienne sur les changements apportés récemment à sa constitution (voir la résolution délirant de l’UE au sujet de l’affaire Navalny). À moins que les amendements à la constitution russe fassent partie de la formule du Novitchok je ne vois pas ce qu’ils viennent faire dans cette histoire !
Là on nage en plein délire d’ingérence de la part de l’UE, qui se permet de dicter à la Russie ce qu’elle a le droit d’avoir dans sa constitution ou pas. Je rappelle aux députés européens qui ont voté cette résolution délirante, que la Russie ne fait pas partie de l’UE (de un), qu’elle est un pays souverain contrairement aux membres de l’UE justement (de deux), et qu’elle n’est pas non plus une colonie européenne ou américaine (de trois), et que par conséquent l’UE n’a rien à dire à la Russie sur ce qu’elle fait de sa constitution, surtout lorsque les changements apportés ont été validés par un référendum !
La patience de la Russie semble être arrivée à bout concernant l’attitude littéralement colonialiste des pays occidentaux envers elle. Quant à leur idée de mettre le nom de Navalny sur le nouveau train de sanctions qu’ils veulent infliger à la Russie à cause de cette histoire bancale d’empoisonnement au Novitchok, il n’y a rien de mieux pour finir de torpiller politiquement « monsieur 2 % » dans son pays natal. S’ils vont jusqu’au bout de cette débilité, ce n’est pas la peine que Navalny revienne en Russie, son inutilité là-bas sera encore pire qu’avant cette farce grotesque.
Mais surtout les pays occidentaux feraient bien de prendre au sérieux les déclarations des autorités russes, et surtout le fait que si l’Allemagne continue de faire de l’obstruction et refuse de fournir les données demandées par la Russie, Moscou considérera cela comme un acte hostile, avec toutes les conséquences qui vont avec.
Bravo les gars, vous avez fini par trouver la limite à la patience des autorités russes. Le problème c’est qu’une fois qu’on a énervé un ours, il est trop tard pour se dire qu’on n’aurait pas dû.
Christelle Néant