Dans son discours historique le président français Emmanuel Macron a précisé le fond de sa pensée et énoncé des contrevérités terribles : il n’y a donc aucun néonazi en Ukraine, pas le moindre petit nazillon, pas même l’ombre d’un seul nostalgique du IIIe Reich. Pire encore, la Russie insulterait la Shoah en ciblant délibérément des monuments rappelant les pires moments des tueries, massacres et génocide des Juifs, mais aussi bien sûr des Russes ou des Tziganes. Cette affirmation, comme une massue est venue enfoncer un clou dans la tête des Français, mais aussi féliciter le (non)travail des journalistes français en Ukraine… et dans le Donbass. Désormais en France, et selon la ligne officielle, l’Ukraine n’a jamais connue la moindre formation néonazie, ni aucun massacre de Russes par des néonazis, ni aucun parti néonazi, ni la formation de bataillons néonazis, encore moins la glorification des néonazis dans ce pays, fabuleux qu’est l’Ukraine.
Cachez ces nazis que nous ne saurions voir… et qui nous ont si bien servi ! Ce fut d’abord en effet le travail des journalistes français justement de cacher les hideuses formations néonazies durant la révolution du Maïdan (2013-2014). Dès cette époque pourtant, les caméras et appareils photos n’avaient pu cacher la vérité à tous, tellement le phénomène de l’explosion de l’extrême-droite nationaliste ukrainienne avait été énorme. Des foules entières scandaient en effet des slogans de mort, le fameux « slava ukraini », ou en sautillant sur place en appelant au meurtre des « Moskals » (surnom raciste donné aux Russes par les Ukrainiens). « Celui qui ne saute pas est un Moskal ! » hurlaient-ils alors. Au milieu des retraites aux flambeaux, comme au temps béni des défilés nazis à Berlin ou Nuremberg dans les années 30, les Ukrainiens défilaient alors avec les portraits de criminels nazis ukrainiens de cette époque (Stepan Bandera, Roman Choukhevytch et d’autres). Ailleurs des insignes étranges apparaissaient : wolfsangels des divisions SS, insigne de la division SS ukrainienne Galicia, croix celtiques, drapeaux noir et rouge de l’UPA l’armée ukrainienne alliée aux nazis dans les années 1939-1945, mais il n’y eut pas de réaction en Occident. Rejoints bientôt par toute une faune néonazie d’Europe, venue de France, de Belgique, de Hongrie, de Roumanie, de Slovaquie, du Canada, des USA, des pays baltes, de Pologne ou d’ailleurs, les compagnies de défense du Maïdan ont alors muté pour devenir des forces militaires puis des bataillons de l’armée ukrainienne. Ce sont eux qui ont permis que la Révolution du Maïdan soit un succès, leur violence extrême amena bientôt les premières victoires… et les premières tueries.
Dans le sang des Russes, d’Odessa, de Marioupol, de toute l’Ukraine et du Donbass. Le gouvernement français de l’époque (dont Macron a fait partie), ainsi que les médias français, n’ont pas frémi un seul instant. Ils ont applaudi. Ils ont applaudi à cette révolution qui a bientôt montré son vrai visage : le massacre de partisans antimaïdan à Odessa (2 mai), le massacre de Marioupol (9 mai, puis les jours suivants), les tueries un peu partout dans les villes de l’Est de l’Ukraine et bientôt dans le Donbass. Ces bataillons néonazis se sont livrés à d’atroces exactions contre les populations civiles, les plus sinistres sont Azov, Aydar ou Donbass. Le premier a particulièrement sévi dans la ville de Marioupol, le second qui comptait dans ses rangs la sinistre Savchenko a laissé des traînées de sang sur son passage tout au long de son parcours. Tortures, femmes violées et assassinées, civils massacrés, pendus, villages passés au fil de l’épée comme le hameau de Kommunar, il y a sans doute des dizaines de fosses communes à ouvrir… Certaines ont déjà été repérées par la résistance du Donbass, nous en avons signalé plusieurs, notamment dans la région de Marioupol. Aucun journaliste français (du système) n’a dit la vérité ou voulu la savoir sur les crimes atroces de la police politique d’Ukraine, le SBU. Personne en France n’a dénoncé les prisons secrètes, les enlèvements de citoyens ukrainiens considérés comme des opposants et leurs disparitions. Personne non plus n’a voulu entendre ce que les milices du Pravy Sektor ou d’autres groupuscules ont fait à l’arrière du Donbass occupé par l’armée ukrainienne, ou dans d’autres villes d’Ukraine.
Alors qu’ils sont perdus, les nazis ukrainiens et les agents du SBU ou de l’Ukraine du Maïdan s’acharnent à tuer. A l’heure où j’écris ces lignes, les bataillons néonazis ukrainiens se livrent à des meurtres et des exactions terribles dans leur défaite et retraite. Partout sur la ligne, il est signalé des crimes nouveaux : ici, ils tirent sur des civils qu’ils savent Russes, avant de mourir ou de s’enfuir. Ailleurs, des agents du SBU abattent des civils sans défense parce qu’ils sont Russes et qu’ils sont des opposants à ce régime ukrainien de mort. Certains fanatiques nazis décidés à tout se sont retranchés à Marioupol en prenant en otage des enfants, des civils. Plus loin, ils ont ouvert le feu sur des civils tentant de fuir le champ de bataille en brandissant un drapeau blanc. Dans leur fuite, la soldatesque se livre aussi au pillage, notamment des vivres des civils, d’autres tirent à vue sur tout ce qui bouge, y compris les animaux domestiques. Personne ne sait ce qu’ils ont fait ou feront dans les prisons secrètes, où ils exécutaient et tuaient des opposants politiques. Nous avions signalé de longue date (2015-2016), les prisons de mort du SBU ou du Pravy Sektor à Zaporojie, Kharkov, Dniepropetrovsk, Kramatorsk, Marioupol et Kiev (celles dont nous avons eu connaissance par des témoignages). Plus triste encore, depuis quelques heures, les journaux français se livrent à des mensonges éhontés sur le nombre de morts assassinés en Ukraine… Des journalistes sans aucune conscience morale, ni Humanité, osent en effet contester les chiffres déjà très inférieurs à la réalité… en cherchant à y ajouter les combattants, en oubliant les répressions politiques, les massacres et les assassinats d’opposants. Nous en sommes là, comme les criminels de Nuremberg, ces gens tentent de minimiser, de retrancher et bientôt, TOUS diront qu’ils ne savaient rien, avaient reçu des ordres, ignoraient tout de ce qui se passait.
J’ai honte chers amis, depuis longtemps déjà de cette France. J’ai eu la faiblesse même d’avoir honte d’être Français. Mais est-ce la France ? Est-ce vraiment la France que cela ? Est-ce que la France de Vichy était la France ? Est-ce que Macron représente la France ? Quant à tous ces gens désinformés et en pleine hystérie russophobe, comment leur en vouloir, quand des journalistes qui sont de fait des complices de crimes de guerre et contre l’Humanité, les informent ?
Laurent Brayard