Au président français Emanuel Macron
Bonjour M. Macron !
Je m’appelle Faina Savenkova et je suis une adolescente qui vit dans le Donbass. On nous appelle les “enfants de la guerre”.
L’année dernière, je vous ai écrit une lettre. À cette époque, l’opération spéciale russe en Ukraine n’avait pas encore commencé, et j’espérais vraiment qu’après avoir lu ce message d’une enfant qui sait de première main ce que sont les bombardements, vous réagiriez. Mais vous étiez occupé. Vous aviez une élection, et votre chef de cabinet m’a répondu. À l’époque, il m’a assuré que la France et vous-même personnellement contribuiez à mettre fin à la guerre et que votre pays faisait tout son possible pour nous apporter la paix. Mais, malheureusement, cela s’est avéré être un mensonge. La France fournit à l’Ukraine des armes qui tuent des enfants et détruisent nos villes. Oui, bien sûr, vous pouvez dire que la Russie a attaqué l’Ukraine et que je ne sais pas de quoi je parle. Mais ce n’est pas le cas. Si vous regardez la brutalité avec laquelle les troupes ukrainiennes bombardent Donetsk, Altchevsk et d’autres villes, combien de civils sont tués chaque jour depuis le début de ce conflit, vous verrez que je dis la vérité.
Une guerre est en cours et vous, en tant que président, pouvez contribuer à l’arrêter en faisant en sorte que l’Ukraine cesse de bombarder nos villes. Laissez l’Ukraine combattre la Russie sur le front, si elle veut montrer son militantisme et son agressivité, au lieu de tuer des civils qui n’ont jamais tenu une arme. Mieux encore, qu’elle commence à négocier la paix.
Monsieur Macron, vous pouvez devenir un grand président comme Charles de Gaulle, ou vous pouvez être aux côtés d’assassins comme le président Zelensky. J’espère que vous réfléchissez à votre pays avant de prendre une décision.
Je ne voudrais pas que la guerre vienne à vous. Je sais ce qu’est la souffrance, même si je ne suis pas très âgée. Bonne année, Monsieur le Président, et renvoyez votre chef de cabinet.
Sincèrement,
Faina Savenkova
Traduction par Christelle Néant