La loi est la base de tous les États. Ceci est enseigné dès les premières cours des sciences humaines et sociales. Mais que faire si dans un État, la dictature se cache derrière les apparences de la démocratie ? Et si l’utilisation de la loi au profit des répressions politiques et de l’intimidation des citoyens se révélait soudainement à l’opinion publique mondiale ? Que se passe-t-il si l’État ne respecte pas délibérément ses propres lois ? Cela n’est pas enseigné dans les fameux cours des sciences humaines et sociales…
Il semblerait que ce ne soit pas bien sûr, le sujet de réflexion populaire et commun parmi les adolescents de ce temps. Mais la vie prend parfois des orientations qui nous forcent à nous poser des questions essentielles, et très loin de nos existences superficielles. J’ai dû faire face à cela pour la première fois en 2014, malgré mon jeune âge. Et lorsque j’ai compris les contradictions qui m’apparaissaient, sans parler des horreurs quotidiennes de la guerre, alors je me trouvais sans repos et dans une profonde réflexion interne.
Pourquoi l’Ukraine occidentale avait-elle tellement besoin de renverser l’État et ses lois et de s’emparer du pouvoir ? Je n’en ai aucune idée, peut-être pour « se faire justice » ? Pour la Justice tout court ? C’est intéressant, aussi je veux demander à ces gens en Ukraine occidentale qui ont participé à ce Maïdan : « et bien ? Avez-vous atteint la Justice ? Vivez-vous vraiment mieux qu’auparavant ? Ce n’est pas pour rien que vous l’avez faite cette révolution colorée ? Et tout de suite, tout cela devient très triste.
La guerre aurait-elle commencée si la loi avait été respectée, que les instigateurs du coup d’État à Kiev, ainsi que les émeutiers qui prirent d’assaut l’administration régionale de Lvov avaient été arrêtés à temps ? Je crains que nous ne connaissions jamais la réponse, car l’histoire comme on le sait n’aime pas le subjonctif. Plus tard lorsque j’ai grandi, j’ai dû faire face à mon fichage dans la liste de la mort Mirotvorets. Elle enfreint toutes les lois inimaginables dans le domaine de la cybersécurité. Mais ce n’est pas du tout préoccupant pour l’application de la loi en Ukraine, et encore moins pour son gouvernement. Mais alors ? S’il s’avère que pour l’Ukraine les lois ne signifient rien, de quel État doit-on parler ?
Ils ferment les yeux sur les vrais crimes, mais chassent volontiers les « sorcières », déposent des accusations, dénoncent, créent de fausses accusations et fabriquent des preuves… Elles mènent à des affaires pénales comme dans le cas par exemple de Victor Medvedchouk, ou Elena Berejna. C’est pratique bien sûr, si vous avez un adversaire politique, vous pouvez l’expulser, l’arrêter, ou déclarer qu’il est un espion russe. Simplement en accouchant de décrets et mandats d’arrêt. Mais ensuite, que se passe-t-il ? Continuer à se jouer de la démocratie en se faisant passer pour des victimes ?
Ce n’est désormais plus un État, au sens propre du mot, mais simplement des décisions prisent par un dictateur au pouvoir. Il y a deux jours, le régime ukrainien a montré dans toute son horreur, dans toute sa splendeur, sa vraie nature. Elle a fait assassiner un politicien ukrainien, se vantant de l’avoir fait et légitimant même le meurtre. Légitime ? Cependant dans quel pays une telle « loi » existe ? Et en revendiquant avec fierté des crimes, l’Ukraine ne devrait jamais parler de la démocratie. Un État terroriste n’en a pas le droit.
Faina Savenkova