Le bataillon que je vous présente ce jour, n’est pas le plus connu et de loin, mais comme les autres bataillons de représailles formés en 2014, on y retrouve les relents du bandérisme, du néonazisme et du parti de fanatiques ultranationalistes du Svoboda, le Parti National-Socialiste d’Ukraine. Mais pas seulement, car ce bataillon qui fut finalement dissous, a été reformé après l’opération spéciale russe du 24 février dernier. Dès lors, c’est en partie une autre chair à canon qui s’est présentée pour s’enrôler dans ses rangs. Mercenaires étrangers venus notamment de Géorgie, membres de la diaspora ukrainienne débarqués du monde entier par patriotisme et victimes de la propagande occidentale et ukrainienne, sans parler de rares transfuges du Donbass, traîtres à leur sang et à leur terre, ils sont tous envoyés à la boucherie. Les pertes de l’unité sont effroyables et le bataillon qui participa autrefois à la bataille de l’aéroport de Donetsk, est désormais en passe d’être anéanti comme Azov ou Aïdar et de nombreux autres, dans la bataille du Donbass qui se déroule en ce moment même. Ce sont des hommes sacrifiés, des étudiants n’ayant pas terminé leurs études ont aussi rempli les compagnies, ils meurent pour une cause perdue, aux côtés des vétérans de l’opération ATO qui désormais payent au prix fort leurs crimes passés dans le Donbass. Leur chef de bataillon a même été liquidé il y a quelques jours, lors d’une réunion d’État-major qui se termina par l’explosion d’un missile russe lancé de la Mer Noire. A ce rythme, il n’y aura peut-être plus de survivants pour comparaître devant les tribunaux, ainsi disparaissent des néonazis convaincus, ayant entraîné dans leur perte, un pays entier, des jeunes trompés et des patriotes inconscients de ce qu’ils défendent, car il s’agit ici de mourir… pour les États-Unis et l’OTAN. Les « cyborgs » de l’hiver 2014-2015, du moins ce qu’il en reste n’avaient de toute façon pas réussi à faire plier les insurgés du Donbass. La Nation ukrainienne ne peut être vaincue dit la devise du bataillon. Mais de quelle Nation ukrainienne parle-t-on ? Celle des oligarques corrompus ? Celle des libéraux qui rêvaient d’entrer dans l’Union européenne qui en fera des zombies et des esclaves ? Ou celle de la Révolution nationale des bandéristes, hurlant les noms des « héros » du passé, massacreurs de la Shoah par balles et de Polonais ? La vérité est qu’ils meurent pour rien, et même pas dans un combat héroïque comme ils le prétendent, simplement dans l’ensevelissement d’un peuple entier, à la manière de cette Allemagne de 1945, laissant seulement des ruines et des cimetières remplis à perte de vue. C’était cela vraiment la « Révolution de la Dignité » du Maïdan ?
Des origines d’un bataillon ultranationaliste se réclamant de Bandera… et du Svoboda. Il fut formé début juin 2014, par des membres du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, en particulier par l’action d’un militant dénommé Oleg Koutsine. Les volontaires venaient au départ de la région de Transcarpatie, de Kiev et de Stryi dans la région de Lvov. Le groupe se donna comme mission de collecter des fonds, des équipements et de l’aide pour les ultranationalistes partis dans les bataillons de représailles dans l’Est de l’Ukraine et le Donbass. Ils formèrent ensuite un autre bataillon indépendant, qui s’intégra dans la Garde nationale ukrainienne. Il fut nommé en l’honneur de l’organisation paramilitaire ukrainienne Carpathian Sich (1938-1939), qui fut mise en place avant l’invasion de la Tchécoslovaquie. Cette « armée » fut formée des nationalistes ukrainiens soutenus par l’Allemagne nazie et ses services secrets de l’Abwehr. L’organisation fut confrontée à une situation inédite, d’abord l’annexion des Sudètes par l’Allemagne nazie sur la Tchécoslovaquie, avalisée par les accords de Munich (30 septembre 1938), et l’arbitrage de Vienne (2 novembre), où l’Allemagne accordait des territoires pris en Ruthénie sur la Slovaquie et annexés par la Hongrie de l’amiral Horthy. Un second coup de théâtre eut lieu lors de l’annexion totale de la Tchécoslovaquie (mars 1939), avec la formation d’un état slovaque fantoche à Bratislava. Les Ukrainiens qui avaient fondé l’organisation paramilitaire Carpatian Sich (1938), prirent le parti des Tchécoslovaques, puis à leur effondrement, proclamèrent un État autonome ruthène (15 mars 1939), dans l’espoir d’être reconnus par les Allemands. L’armée hongroise déferla sur les partisans ukrainiens, peu armés et confrontés à une armée régulière bien entraînée et bien équipée. Ils furent écrasés en quelques jours, l’État autonome dont le président était Augustin Volochyne (1874-1945), ne tînt qu’une seule journée, malgré l’aide de quelques troupes tchécoslovaques qui déposèrent bientôt les armes. Il tenta de proposer à la Roumanie une unification, dans l’espoir de l’entraîner dans cette guerre contre la Hongrie. N’ayant pas eu gain de cause, ses partisans étant en déroute et pourchassés par l’armée hongroise, il se réfugia en Roumanie (19 mars 1939). Il s’installa ensuite à Prague, et fut un simple professeur à l’Université libre ukrainienne. A la libération de Prague par l’Armée Rouge (mai 1945), il fut arrêté par le NKVD, pour des activités nationalistes et des agissements contre l’URSS. Il fut envoyé à Moscou et sans doute fusillé, les Soviétiques annoncèrent sa mort d’une crise cardiaque (19 juillet 1945).
Un bataillon moins connu de néonazis, dissous puis reformé. Le bataillon se déplaça ensuite à Dniepropetrovsk, dont il fit sa base (été 2014), éprouvant des difficultés à recruter des volontaires, beaucoup étant déjà partis dans les nombreux bataillons ultranationalistes et néonazis formés dans le printemps. Il fut finalement complété, armé et entraîné, puis envoyé dans le village de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk, où il participa à tous les combats et tentatives infructueuses de s’emparer de la position (octobre 2014-février 2015). Les Ukrainiens vaincus dans cette bataille et battus à plate couture plus au Nord dans la bataille de Debaltsevo (janvier-février 2015), le bataillon resta ensuite en position dans le village de Peski, l’une des plus dangereuses sur le front du Donbass (mars 2015-mars 2016). Le bataillon fut d’abord intégré à l’armée ukrainienne, avec une prestation de serment (23 mai 2015). Il fut finalement dissous (avril 2016), les hommes survivants étant incorporés dans la 93e brigade mécanisée, qui jusqu’alors combattit sur le front du Donbass. Les autres furent démobilisés, refusant la fin du rêve de la « Révolution nationale » bandériste. Un nouveau bataillon Carpatian Sich fut cependant reformé par les vétérans ultranationalistes du bataillon, bientôt rejoints par des volontaires ukrainiens et des mercenaires étrangers (24 février 2022). L’unité refondée à Kiev fut engagée pour la défense de la capitale, puis dans ses alentours (mars-avril), et enfin dirigée vers la poche d’Izioum. Elle intégra l’armée régulière ukrainienne sous le nom de 49e bataillon d’infanterie Carpathian Sich. Confronté à des combats meurtriers et constamment sous le feu d’une artillerie puissante, le bataillon a éprouvé depuis des lourdes pertes, notamment celle de son chef historique. Il est probable qu’à l’heure où j’écris son historique, il est en phase de destruction totale. L’agonie de cette unité sera longue et cruelle, mais c’est avec justement une cruauté inimaginable que beaucoup de ses hommes s’étaient déshonorés de longue date en maltraitant les civils et les Russes ethniques de l’Est du pays. Ils mourront par le fer et le feu qu’ils avaient abattu dans le Donbass.
De l’intérêt de passer à la loupe les profils. Nous avons trouvé intéressant de faire les fiches biographiques des hommes de ce bataillon, du moins ceux que l’Ukraine a bien voulu avouer comme tués au combat, afin de montrer la diversité des combattants, de leurs origines et la complexité des profils des hommes de Carpathian Sich. Au milieu de néonazis notoires, parfois condamnés et qui participèrent aux crimes de guerre durant les premières années dans le Donbass, se trouvent des mercenaires étrangers notamment de Géorgie, des membres de la diaspora ukrainienne, parfois aucunement attachés à l’idéologie bandériste et nazie, mais victimes de la propagande ukrainienne qui vinrent défendre leur « patrie » ukrainienne. Ceci serait respectable si vraiment ils défendaient l’Ukraine, mais ils sont en réalité tous des victimes du Maïdan américain, organisé par la CIA à Kiev et dans tout le pays, qui conduisit à la destruction de l’Ukraine, à une guerre terrible contre les populations de Russes ethniques dans l’Est de l’Ukraine et dans le Donbass, sans parler de massacres comme à Odessa (2 mai 2014), ou de répressions et meurtres politiques par centaines. Voici donc les biographies plus ou moins denses de ces hommes. Notons aussi la présence de transfuges du Donbass, ayant pris position non pas pour leur terre ou origines, mais pour l’Ukraine du Maïdan, allant donc jusqu’à la trahison, y compris de leurs origines. La liste déjà touffue des pertes, ne doit pas faire oublier que l’Ukraine ne communique pas vraiment sur ses morts. Mais l’armée de fantômes est déjà trop importante pour être cachée. Le bataillon se trouvant désormais face à la tête de pont d’Izioum, point très chaud du front, des dizaines d’autres hommes de l’unité ont été tués et beaucoup blessés. Dans l’aggravation soudaine de l’état de l’armée ukrainienne dans le Donbass, ce bataillon sera certainement bientôt liquidé, ou ce qu’il en restera ne suffira bientôt plus à former une section d’infanterie. L’amertume qu’ils connaissent maintenant de la défaite, ne sera rien pour les survivants qui eux verront sombrer un pays, qu’ils avaient voulu comme « le dernier barrage européen contre les hordes asiatiques et d’orcs ». Après huit ans de guerre, peut-être plus, ils iront hanter un monde pacifique, où avant eux les Allemands de 1945, finirent par rejoindre leur Führer, alors que bien peu avaient compris comment ils avaient été manipulés et sacrifiés.
Colombian Sich, l’effet waffen SS. Le bataillon, à la manière de la waffen SS a fait appel à de très nombreux volontaires étrangers pour combler ses pertes et remplir ses rangs. Des Français et des Suisses de la Mysanthropic Division furent signalés dans ses rangs (été 2022), mais bien vite des dizaines de Sud-Américains furent enrôler dans le bataillon. L’on pourrait parler de bataillon Colombian Sich, tellement leurs arrivées furent nombreuses, en compagnie d’autres mercenaires notamment du Brésil, mais aussi d’autres pays d’Amérique du Sud. Leur arrivée s’est étalée pour les premiers de la fin de l’année 2022, au début de l’automne 2023. Ils sont probablement assez nombreux pour former deux, voire trois ou quatre compagnies. La motivation n’est toutefois pas du tout idéologique. Ces hommes sont venus s’enrôler pour l’argent, également dans un contexte où le monde occidental annonçait une terrible contre-attaque ukrainienne qui devait enfoncer le front et reprendre la Crimée et le Donbass afin la fin de l’année 2023. Cette propagande rendit leurs engagements massifs pour des raisons simples : une arrivée au moment de la curie contre le Russie, donc des risques minimums, une victoire facile, de l’argent facile et un retour au pays les poches bourrés d’argent et avec l’admiration du voisinage envieux…. De fait l’on a assisté à leur arrivée constante et à leurs premières pertes dès la fin de l’hiver 2023. Les autres, les Ukrainiens et néonazis européens ne sont désormais plus visibles. Certainement une partie des étrangers a prit la poudre d’escampette, le concept de Colombian Sich étant très éloigné de leur idéologie de « supériorité de la race blanche ». Faire le coup de feu avec des Indiens et métis des confins amazoniens n’était certainement pas le rêve de beaucoup d’entre eux. Sous Himmler, ils auraient certainement fait le salut hitlérien. En Ukraine, ils ne peuvent convaincre personne, même pas le mobilisé ukrainien qui doit se demander d’où viennent ces « personnages ».
Victor Alfonso Gualteros Alarcon (?-), alias Vegeta, originaire de Villavicencio, Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler en laissant son épouse au pays (2022). Il rejoignit plus tard le bataillon Caparthian Sich (2023).
Oscar Anacona (?-), originaire de Tolima, Colombie, il servit un moment dans l’armée colombienne. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (juin 2022), et resta actif sur les réseaux sociaux jusqu’à la fin de l’année 2022. Il rentra peut-être chez lui et disparu des radars, il pourrait aussi avoir été tué sur le front.
Adolfo Vicente Arguelles (1973-), originaire de Cerdanolia Del Valles, Catalogne, Espagne, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (septembre 2023).
Djugo Baradmidze (?-), originaire de Géorgie, vivant à Tbilissi, sa mère ayant émigré en Italie, parent de Georgi (né en 1984). Il suivit une formation dans un groupe paramilitaire, la Légion de la Jeunesse, puis il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon néonazi Karpatskaya Sich, ou 49e bataillon d’infanterie séparé et fut envoyé en formation à Zaporojie (mars 2022). Il fut aperçut publiquement la première fois en avril. Son unité fut engagée dans l’assaut des forces russes dans la région de Kharkov et Liman (septembre).
David Esteban Cuellar Bermudez (?-), originaire de Libano, province de Tolima, Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (juin 2023).
Jamey Bundrick (?-), originaire des USA, il vînt en Ukraine et s’enrôla dans le bataillon Carpathian Sich (2022).
Douglas James Cartner (?-), originaire de Grande-Bretagne, il vînt en Ukraine et s’enrôla dans le bataillon Carpathian Sich (2022).
James Chadwick (1982-), originaire de Grande-Bretagne, il servit dans la Garde écossaise de l’armée de sa Majesté (2011-2015). Il vînt en Ukraine et s’enrôla dans le bataillon Carpathian Sich (2022).
Migel Jehison Villamil Chavez (?-), alias l’Archange, originaire de Bogota en Colombie, il s’enrôla dans le bataillon Carpathian Sich (avril 2023), postant de nombreux selfies de son service dans l’unité les mois suivants.
KarelCherel-Salzburg Karel (1995-), néonazi français fils d’un restaurateur breton, arrêté pour l’attaque d’un bar à Nantes (2019), visant des militants d’extrême-gauche, probablement fiché S par la suite. Il s’enrôla dans la Misanthropic Division, groupe et unité néonazie internationale formée en Ukraine. Il fila en Ukraine pour s’enrôler dans la Légion Étrangère de défense territoriale de l’Ukraine (mars 2022), et intégra le bataillon Vovkodav. Il est apparut ensuite régulièrement sur les réseaux sociaux planqué dans une tranchée de troisième ligne, et à ce jour toujours resté dans la région de Kharkov. A noter que des médias français se sont abaissés à faire son interview, notamment LCI qui lui donna longuement la parole, Christelle Néant a fait tout un article dans les lignes du Donbass Insider sur son cas (28 juin 2022). Il s’enrôla dans le bataillon Carpathian Sich et servit dans la région de Kharkov un moment. Il épousa une Ukrainienne assez rapidement (août), mais fut finalement démobilisé ou préféra prendre le large au vu du danger. Il ferait dès lors des allers et retours entre la France et l’Ukraine.
Gabriel Coimbra (?-), alias Ralf Cortanoz Edera, originaire de Sao Paulo, Brésil, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpatian Sich (printemps 2023).
Jed Williams Danahay (31 décembre 1994-24 août 2022), originaire du Queensland, Australie, il devînt chasseur professionnel et vînt s’enrôler en Ukraine dans les rangs du bataillon Karpartskaya Sich, ou 49e bataillon d’infanterie (printemps 2022). Il servait comme ambulancier, et fut tué le 24 août 2022, dans la région d’Izioum, deux versions existent : 1) selon les Ukrainiens tué au volant de son ambulance par des Russes, 2) selon les Russes tué au combat les armes à la main.
Moreno Pacheco Cristian Danyan (?-2023), originaire de Colombie, il quitta son travail pour rejoindre l’Ukraine pour des raisons financières, et intégra le bataillon Carpathian Sich (décembre 2022). Il fut tué sur le front cinq mois plus tard (vers avril/mai 2023).
Dylan Devaux (-), originaire de Normandie, néonazi français, membre de la Misanthropiv Division, sympathisant du parti néonazi ukrainien Prayv Sektor, de l’Action française, il tourna longtemps en rond en France avant de venir en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (décembre 2023).
Oscar Diaz (?-), originaire de Tumaco, région de Narino, Colombie, il arriva en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (2023).
Guenady Doubrov (1992-2022), originaire de Nikolaïev, ultranationaliste et néonazi inscrit au Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il vînt s’installer à Kiev et travailla comme vendeur, puis dans une banque dont il devînt cadre. Il fut déclaré inapte au service militaire en Ukraine, pour les raisons d’une vue déficiente. Il fut l’un des sbires des compagnies de défense du Maïdan (hiver 2013-2014), et participa aux violences et émeutes qui permirent la chute du Président Ianoukovitch démocratiquement élu. Dans une interview donnée fin 2020, il raconta naïvement son histoire, expliquant qu’il portait un gilet pare-balles durant les émeutes, qui je le rappelle firent des dizaines de tués, et des milliers de blessés. Les militants ultranationalistes et néonazis étaient lourdement armés, y compris d’armes à feu et tuèrent 17 policiers durant cette révolution. Blessé, il indiqua avoir eu du mal à se remettre et passé du temps dans un hôpital. Revenu à Nikolaïev, il participa à des actions et rackets d’entrepreneurs de sa région, afin de terroriser les pro-russes, de leur soutirer de l’argent, de saccager leurs entreprises ou de s’emparer de leurs biens, voire de terres agricoles (mars-avril 2014). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Carpathian Sich, pour aller combattre dans le Donbass (printemps-été 2014). Il servit dans la bataille de l’aéroport et sur les positions du village de Peski (automne et hiver 2014-2015). Il participa à la prise de la station météorologique de l’aéroport, puis à l’intrusion dans ce dernier, où ils réussirent à se maintenir quelques jours avant d’en être définitivement expulsés (février 2015). Il se maria sur le front, dans le village de Peski, avec Léra, une néonazie servant également dans le bataillon, donnant lieu à une certaine propagande autour de la « belle histoire d’amour ». Il participa aux émeutes sanglantes devant la Rada d’Ukraine à Kiev (31 août), où quatre policiers furent assassinés par les militants néonazis, et une dizaine de personnes blessées. Il revînt en permission à Nikolaïev et participa à l’agression d’un politicien local, connu pour ses positions pro-russes, Sergeï Tchmir, membre du Conseil régional de Nikolaïev. Avec quelques extrémistes, il enleva ce personnage dans ses bureaux et le jetèrent dans une poubelle après l’avoir sévèrement tabassé, faisant pression pour recevoir une rançon (décembre). Après une plainte en justice, il fut arrêté et resta un an en prison avant de passer en jugement. En première instance il fut condamné à une peine de 6 ans de prison, pour cette agression et sa participation à l’émeute meurtrière du 31 août. Il indiqua avoir été enfermé dans une cellule en compagnie de quatre « séparatistes », pendant 6 jours et avoir craint pour sa vie. Il fut finalement libéré (mars 2017), alors que pendant ce temps là, son bataillon avait été dissous (avril 2016). Il avait été contusionné lors de tirs d’artillerie à trois reprises durant son service. Il reprit ses activités militantes, notamment pour collecter de l’argent pour les vétérans de l’opération ATO et les blessés de guerre, non de la place Maïdan. Il fut agressé par des escrocs récoltants de l’argent en principe pour les mêmes raisons, mais en réalité pour eux-mêmes, à qui il faisait de l’ombre depuis longtemps. Roué de coups, il raconta sa mésaventure dans les médias se définissant comme « un Cyborg ». Les combattants de la bataille de l’aéroport de Donetsk s’étaient donnés ce surnom et toute l’Ukraine avait fantasmé sur ces combattant invincibles… qui furent finalement vaincus. Il fut candidat non élu aux élections municipales de Kiev pour le parti Svoboda (2020). Il s’enrôla dans le 49e bataillon Carpathian Sich (février 2022), et fut bientôt tué dans les environs de Kharkov (9 avril 2022).
Alejandro Herrera Evia (?-), alias Emiliano Rojas, originaire de Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich, et fut tué le 31 août 2023.
Alexander Ermakov (1972-2015), originaire de la région de Donetsk, il fit des études de mécanicien à Kharkov (1989-1994), puis effectua son service militaire dans les forces blindées, sous-officier. Il revînt travailler dans le Donbass, comme mécanicien à la mine de Novodonetskaya, puis comme entrepreneur monta son garage à Spasomikhaïlovka (2000). Bien que de langue maternelle russe, et originaire du Donbass, il fut l’un des rares à s’engager non pas dans l’insurrection républicaine, mais dans les troupes de représailles. Sur place il prit les armes pour défendre les autorités, fait encore plus rare, puis s’enrôla dans le bataillon Carpathian Sich (automne 2014), qui tînt les positions du village de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk. Fanatisé, connaissant bien les lieux, il fut d’une grande utilité et participa à la répression des civils et à désigner ceux devenus suspect, commandant un poste et barrage routier de contrôles. Il fut même surnommé pour son efficacité et son caractère trempé « le général ». Il quitta le bataillon pour rejoindre les troupes blindées de l’armée régulière (février 2015), immédiatement après la déroute de Debaltsevo. Il fut intégré dans la 30e brigade mécanisée, atteignant le grade de lieutenant, commandant de peloton. Il fut mortellement blessé dans un abri, dans la région de Debaltsevo (12 mai 2015), et transporté en urgence à Kharkov ne survécut pas à ses blessures. Sa mort mais surtout le fait qu’il soit l’un des rares à avoir choisi la cause de l’Ukraine du Maïdan, le propulsa vers la célébrité dans une mise en scène de la propagande : médaille à titre posthume, plaque commémorative et battage médiatique. Son père s’était également engagé dans les forces de représailles, ainsi que son fils (né en 1994).
Igor Fedorak (1993-2022), originaire de la région d’Ivano-Frankovsk, ultranationaliste enrôlé dans le 49e bataillon Carpatian Sich, il fut tué dans la région de Kharkov, le 16 avril 2022. Il y a de bonne chance pour qu’il s’agisse d’un ancien « cyborg » de la première heure et des années 2014-2016.
Jose Nelson Farasica Garcia (?-2023), originaire de Yopalito, Casanare, Colombie, ancien militaire, ancien agent de sécurité, il quitta son travail pour rejoindre l’Ukraine pour des raisons financières, et intégra le bataillon Carpathian Sich (décembre 2022). Il fut tué sur le front cinq mois plus tard (vers avril/mai 2023).
Jose Miguel Peralta Garro (?-), alias Charmy, originaire de Barranquilla, Colombie, il servit dans les forces spéciales de son pays et fonda une famille, trois enfants. Il rejoignit l’Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (août 2023).
Youri Gibaliouk (1972-2022), originaire de Krivoï Rog, bandériste de longue date, membre du Parti National Socialiste d’Ukraine Svoboda, il soutînt le Maïdan et participa aux émeutes et violences en servant dans une compagnie d’autodéfense (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon Carpatian Sich (2014-2016), où il servit notamment durant la bataille de l’aéroport de Donetsk, et sur les positions de Peski (hiver 2014-2015). Il fut médaillé à plusieurs reprises et ensuite rentra chez lui, s’étant installé depuis longtemps à Kiev (travaillant dans l’industrie). Il s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda (mars 2022), et participa à la défense de la capitale, puis fut envoyé dans le Donbass. Il survécut aux premières batailles, notamment à Roubejnoe, Severodonetsk et Lissichansk (printemps et été 2022), puis fut nommé commandant de compagnie en remplacement d’un officier tué, le bataillon décimé. Il fut tué dans la région d’Artemovsk/Bakhmut le 13 août 2022. Il fut enterré à Kiev (18 août), pour une foi aucun argent ne fut demandé pour la famille.
Nazary Gladkiy (2000-2022), originaire de la région d’Ivano-Frankovsk, étudiant à l’Université Polytechnique de Lvov, volontaire dans un groupe d’étudiants bénévoles pour aider sur le front les soldats, bientôt enrôlé dans le 49e bataillon Carpatian Sich, il fut tué dans la région d’Izioum, le 18 juin 2022. Sans aucune formation militaire, son envoi au front est simplement un meurtre de la part des autorités ukrainiennes.
Maikol Hernande, Gonzalez (?-), originaire de Florencia Caqueta, Colombie, il vînt s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (juin 2022), et était toujours sur le front et vivant durant l’été 2023.
Alejandro Guerrero (?-), originaire de Vallepudar, région de Cesar, Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (été 2022), et se trouvait toujours en vie et sur le front (été 2023).
James Hebbard (?-), originaire de Waverly, Nebraska, USA, il vînt en Ukraine pour s’enrôler (printemps 2022), mais rentra bientôt au pays (vers novembre). Il revînt en Ukraine et rejoignit le bataillon Carpathian Sich (été 2023).
Sergio Higuita (?-), originaire de Medellin, Antioquia, Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpatian Sich (novembre 2023).
Michal Janik (1980-2022), originaire de la République Tchèque, ancien de la Légion Étrangère, sans doute arrivé comme mercenaire après le déclenchement de l’opération spéciale russe (février). Il fut incorporé comme de nombreux étrangers et Ukrainiens de la diaspora venus du monde entier, dans le 49e bataillon Capartian Sich. Il fut tué le 10 juin 2022, par un tir de mortier. Les informations ne sont pas disponibles pour comprendre quand cet homme a servi dans la Légion, mais son âge parle plutôt pour un service qui était déjà ancien. Servir la France avec honneur pour finir en Ukraine, triste destin.
Stephan Janssens (?-), originaire de Bruxelles, Belgique, il vînt en Ukraine pour trouver sa future femme, qu’il trouva et épousa (Valentina Janssens), qu’il ramena ensuite en Belgique. Il vînt ensuite en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (2022 ou 2023).
Casey Jones (?-), alias CJ, originaire de Middlesbrought, au Royaume-Uni, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (été 2022). Il passa ensuite en Allemagne où il semble avoir trouvé une nouvelle compagne.
Gundars Kalve (?-), originaire de Lettonie, il effectua son service militaire dans l’armée soviétique. Ultranationaliste et néonazi assumé, il participa à de nombreuses manifestations, notamment en mémoire des waffen SS lettons. Il participa à la destruction d’un monument soviétique en l’honneur de l’armée soviétique, à Jekabpils (2021). Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich, commandant d’un tout petit groupe de 4 ou 5 Lettons (avril 2023). Il ne resta pas longtemps et annonça rapidement son retour au pays, peut-être en découvrant la masse de Colombiens et Sud-Américains servant désormais dans le bataillon.
Trévor Kjeldal (1982-novembre 2022), alias Ninja, originaire de Brisbane, Queensland, Australie, ancien militaire de l’armée australienne, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon bandériste Carpathian Sich (mai 2022). Il servait comme tireur d’élite, mais fut blessé par balles sur le front (juillet). Après une convalescence, il retourna sur le front (septembre), et fut blessé à la tête par des éclats d’obus dans la région de Koupiansk. Il mourut lentement de ses blessures, le 2 novembre 2022, et sa mort fut confirmée par le Ministère des Affaires étrangères d’Australie, le Premier ministre présentant ses condoléances à la famille du défunt.
Sviatoslav Kondrat (?-20 juin 2023), originaire de l’Ouest de l’Ukraine, d’Ivano-Frankovsk, néonazi fanatique qui fut contaminé par le bandérisme et néonazisme dès son adolescence. Il intégra l’organisation bandériste du Conseil National des Carpates. Il s’enrôla dans un des bataillons de représailles qui servaient dans le Donbass, ou fut mobilisé (2017). Après son service, il s’installa en Europe de l’Ouest pour y travailler et gagner de l’argent (vers 2019-2021). Il revînt en Ukraine et s’enrôla dans le bataillon Carpathian Sich (2022), servant dans l’unité de mortiers du bataillon. Il participa à des combats dans la région de Kherson, de Kharkov, puis fut formé comme opérateur de drones. Il se trouvait sur le front avec son unité, lorsqu’il ordonna d’exécuter des prisonniers de guerre et filma leur assassinat qui fut posté sur les réseaux sociaux pour inspirer la terreur (novembre 2022). Un total de 11 soldats russes furent ainsi massacrés. Il fut ensuite envoyé dans la bataille d’Artëmovsk (mars 2023), puis donna une interview (mai), où il déclarait que « son seul plan clair était de brûler Moscou », affirma également qu’il fallait exterminer la population russe. Il fut finalement liquidé par les Russes au début de la contre-offensive ukrainienne, le 20 juin 2023, sur le front Sud, région de Zaporojie.
Valery Konstantinov (1979-2022), originaire de la région de Poltava, orphelin, il émigra aux Pays-Bas après l’indépendance de l’Ukraine (1991). Il s’y installa et devînt chauffeur et coula des jours tranquilles, ne participant pas au Maïdan américain, ni même ne venant s’engager dans les bataillons de représailles. Militant d’aucun parti, ce pur produit de la diaspora ukrainienne dans le monde, membre d’aucune organisation ultranationaliste ou néonazie, décida de rejoindre l’Ukraine après le déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022). Il apprit la nouvelle de l’invasion dans la rue, alors au volant de son autobus. Au lieu de poursuivre son travail, il détourna et vola le bus, filant vers l’Ukraine, il se rendit jusqu’à la frontière après un long périple. Tombant sur un énorme embouteillage, de gens fuyant déjà le pays, il abandonna l’autobus et termina le trajet à pied, jusqu’à la frontière. Il rencontra en chemin deux femmes ukrainiennes arrivant, l’une d’Angleterre, totalement assimilée où elle travaillait à Londres comme policière, l’autre de Pologne, ainsi qu’un Allemand décidé à s’engager. Les gardes-frontières les firent passer en quelques minutes par un corridor vert, et il continua sa route jusqu’à Kiev (28 février). Les femmes s’enrôlèrent comme bénévoles pour aider la population, lui-même fut incorporé dans le bataillon Carpathian Sich, qui alla s’enterrer sur la route de Jytomyr, participant aux combats pour la défense de Kiev. Le bataillon fut ensuite envoyé dans la région de Kharkov. Il fut tué le 11 avril 2022, victime d’une propagande qui l’aura envoyé à la mort, sans qu’il puisse finalement comprendre les tenants et aboutissants de cette guerre. Il est représentatif de ces volontaires, aux côtés de mercenaires étrangers, qui débarquèrent en Ukraine dans les mois de mars/avril dernier, qui sont sacrifiés dans une guerre déjà perdue… depuis l’hiver 2013-2014, et le commencement du Maïdan. La propagande occidentale aura fini par le tuer, beaucoup plus que les balles et les obus russes. Les Russes ont annoncé il y a quelques jours avoir liquidé plus de 2 500 mercenaires étrangers. Parmi eux 59 Français. En France, un timide article a fait référence à un mercenaire français… qui fut finalement identifié comme un militant néonazi.
Oleg Koutsine (1965-2022), originaire d’Ivano-Frankovsk, son grand-père fut un collaborateur de l’Allemagne nazie, dans les rangs de l’UPA. Fait prisonnier, il fut déporté au goulag avec son épouse et ne put revenir en Ukraine qu’après l’amnistie décrétée par Khrouchtchev (fin des années 50). Il fit ensuite le dos rond et se fondit dans la société soviétique. Quant à son petit-fils, il fit des études d’ingénieur (1982-1984), remarqué déjà pour ses opinions bandéristes et nazis, il fut finalement expulsé de l’Université pour ses appels à la haine contre les Russes, et notamment des actions pour lutter contre la langue « de l’ennemi » (1985). Il fut alors envoyé faire son service militaire dans l’Armée soviétique (1986-1989). Par chance et pur hasard, il ne fut pas mobilisé parmi les liquidateurs de la catastrophe de Tchernobyl (1986). Il travailla dans une usine et reprit ses études à Lvov, à l’Institut Polytechnique et devînt cadre d’une usine à Tyachev. Engagé en politique, il rejoignit une organisation ultranationaliste, La Main Populaire d’Ukraine pour la Perestroïka (1989), où se trouvaient quelques anciens combattants de l’OUN et de l’UPA, et défia le pouvoir soviétique en accrochant un drapeau ukrainien dans sa ville de Tyachev. L’URSS s’écroulant rapidement, il participa à des répressions politiques en compagnie de paramilitaires, s’attaquant aux églises orthodoxes, aux personnalités pro-russes ou communistes, et participant à des manifestations ultranationalistes. Il fut candidat aux élections législatives pour la Rada d’Ukraine (1990), pour une formation bandériste, La Révolution dans le Granit, mais ne fut pas élu. Furieux, lui et ses camarades participèrent à des manifestations dans le « premier » Maïdan ukrainien, dans l’agitation qui conduisit à l’indépendance de l’Ukraine (1990). Il fut arrêté avec d’autres manifestants, puis relâché, après s’être lié à nombre des leaders historiques qui fondèrent bientôt le Parti National-Socialiste d’Ukraine (1991). Il le rallia bientôt et tenta de nouveau sa chance dans les législatives de 1998, dans le bloc ultranationaliste Moins de Mots, sans succès. Chef régional pour la Transcarpatie dans le Parti National-Socialiste d’Ukraine, il était aussi membre de son bureau politique national. Il réussit à se faire nommer vice-président de l’administration du district de Tyachev (2005-2006), mais échoua encore aux législatives deux fois (2007, puis 2012). Son rêve d’être assis dans un siège de la Rada d’Ukraine fut encore déçu, malgré que la Révolution du Maïdan s’était déjà déroulée (hiver 2013-2014), il fut de nouveau vaincu, avec moins de 5 % des voix (mars 2014). C’est alors qu’il forma le futur bataillon Sich (juin), rassemblant des connaissances, au départ pour envoyer de l’aide, de l’équipement et faire des collectes pour les bataillons de représailles dans le Donbass. Il forma ensuite un bataillon (été 2014), qui fut intégré à la Garde nationale, puis envoyé dans le Donbass (octobre). Il fut blessé lors de la bataille de Peski et de l’aéroport (24 décembre 2014), puis servit jusqu’à la dissolution du bataillon (13 avril 2016), réduit à cette époque à l’effectif d’une compagnie d’assaut. Il se comporta avec une rare cruauté avec les populations du Donbass, son bataillon ne se privant pas pour commettre des exactions contre les civils, humiliations et violences diverses. Le Comité d’enquête pour les Crimes de guerre dans le Donbass, le signala comme criminel, qui lança contre lui une procédure judiciaire en Russie (2017). Il était aussi le chef de file de la liste du Parti National-Socialiste d’Ukraine, pour le Conseil régional de Transcarpatie (2015), également président d’une association de combattants et vétérans du Parti Svoboda ayant servi dans le Donbass. Il fut impliqué dans une bagarre avec des représentants du parti du Président Zelensky, qui furent rossés par lui et ses sbires. Les plaintes et poursuites judiciaires furent étouffées pour éviter un scandale et des remous politiques. Il rentra chez lui, reprenant ses fonctions politiques, mais il recréa le bataillon après le début de l’opération spéciale russe (24 février 2022). Chef de bataillon, il conduisit son unité à la défense de Kiev et de ses alentours, puis dans les combats autour de la tête de pont russe d’Izyoum. Le bataillon fut intégré dans l’armée ukrainienne comme 49e bataillon d’infanterie (19 mai), depuis engagé dans des combats meurtriers. Il s’était rendu dans une réunion d’État-major, très loin à l’arrière dans un village de la région de Dniepropetrovsk. Les services de renseignements russes avaient obtenu l’information de cette réunion et la Marine russe tira un missile 3M-54 Kalibr, volant à une vitesse supersonique. D’une puissance considérable, le missile toucha sa cible. Plus de 50 officiers supérieurs et collaborateurs de l’État-major ukrainien furent tués dans l’attaque, Koutsine faisait partie des morts (19 juin 2022). La propagande ukrainienne n’a pas raconté exactement la vérité sur sa mort, en parlant d’une mort héroïque les armes à la main « au combat » dans les environs de la tête de pont d’Izioum. Le fondateur du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Oleg Tyagnibok a insisté sur cette version manipulée des faits.
Piotr Kouzik (1979-), originaire de Kiev et sa région, néonazi notoire, également homme d’affaires, il fit des études supérieures en économie, de droit et dans l’administration publique, travaillant comme cadre dans l’édition (1998-2004). Il s’engagea en politique dans les rangs du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda (2007). Il occupa divers postes de cadre supérieur (2004-2010), lançant diverses entreprises dans les équipements d’éclairage électrique, la production agricole, la production de véhicules électriques, rassemblant un bon pactole. Il monta bientôt les grades dans le sein du parti, candidat au Conseil municipal de Brovarski, sous les couleurs néonazies du Svoboda, il fut élu (2010-2014). Il participa aux événements de la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), et profita de la réussite de la révolution, pour se présenter au Conseil municipal de Kiev, où il fut élu à deux reprises (2014-2020). Il devînt le chef de file du parti néonazi dans la ville de Kiev, l’un des gros poissons du parti. Le président par intérim Tourchinov, le nomma Président de l’administration du district de Desniansk, région de Kiev, devenant un personnage très en vue. Il s’enrôla dans le bataillon tristement célèbre pour ses crimes de guerre, Carpatian Sich (2014), et fut blessé dans un combat. Son élection au Conseil municipal de Kiev (septembre 2014), le ramena vite à l’arrière et à la politique, élu membre de la Commission du budget, un poste stratégique du conseil de la capitale. Il ne fut pas toutefois médiatisé en Occident, afin d’éviter les questions, et restant dans l’ombre internationale jusqu’à nos jours. Il fut mêlé et dénoncé comme l’une des têtes pensantes de la campagne d’extorsions, de rackets et de raids contre des chantiers de construction et des entrepreneurs (2018-2020), décrit dans la fiche biographique de Nazarenko. Ce vaste réseau mafieux ne fut jamais inquiété, ni même qui se trouvait embusqué derrière Kouzik donna des ordres, mais n’étant peut-être pas le vrai patron. Il s’enrôla volontairement dans la garde nationale (fin février 2022), grade de capitaine et commandant en chef du bataillon Svoboda, une unité constituée uniquement de néonazis du parti, ou de formations politiques extrémistes du genre. Il fut interviewé par la radio Svoboda, lié au parti néonazi (21 juin 2022). Il déclara : « je me tais poliment, parce que la tâche est de défendre la ville de Severodonetsk, de maintenir le territoire, d’une part ils disent que c’est le point le plus important, ici le sort du Donbass se décidera. Et d’autre part, ils ne donnent pas de réapprovisionnement, des munitions en nombre limité, notre artillerie rare et silencieuse. D’une part tout le monde déclare que Severodonetsk est un point important, et d’autre part, personne ne fait attention ici, s’il y a suffisamment de personnels, de nouvelles réserves ne nous ont pas été attribuées. Au début j’étais en colère parce que nous étions encerclés, car ils se sont enfuis de leur position, et l’ennemi nous a encerclé, nous sommes sortis pour le rompre. Et maintenant je comprends mieux, les gens n’ont pas d’expérience du combat, pas de formation psychologique, pas de motivation, leurs commandants sont assis à une centaine de kilomètres, et il est clair qu’ils fuient dans les situations de panique et c’est ce que l’ennemi utilise. […]ici je ne comprends pas si nous avons des plans, une stratégie, pourquoi il n’y a pas d’aide adéquate pour nos unités, des renforts, au moins une rotation, pour pouvoir dormir suffisamment. Nous sommes debout, nous ne partons pas, nous suivrons les ordres, y compris d’assaut, mais ce sera difficile à faire sans les forces et les moyens nécessaires. […] Je n’aime pas que nous sous-estimions l’ennemi, nous avons affaire à un ennemi armé jusqu’aux dents très dangereux, leurs commandants ne sont pas si mauvais, ils apprennent de leurs erreurs. Après la défaite de Kiev, ils ont appris de leurs erreurs, ils ont tiré des conclusions, n’attaquant exclusivement que là où ils ont un avantage, éviter les combats d’infanterie, essayer de nous détruire à distance. Il y a des cadres bien formés, et je suis surpris de leur niveau. Il y a aussi de la masse, ce ne sont pas des soldats à en juger par leur façon de se déplacer. Il y a eu un cas où une telle masse a été conduite en face de nos positions, les mitrailleuses ont ouvertes le feu, ils se sont couchés, et à soixante mètres leurs commandants ont commencé à les lancer à l’attaque, j’ai entendu les ordres de mes propres oreilles. Bien sûr, ils ont moins de motivation, mais ils sont nombreux, ils ont beaucoup d’équipements, beaucoup de munitions. Mais le bons sens suggère que cela ne pourra durer éternellement, tôt ou tard l’assaut cessera et ensuite quand nous aurons des armes en quantité suffisante, nous les poursuivrons au-delà des frontières de l’Ukraine. […] Doit on communiquer sur nos pertes ? Les pertes que nous subissons sont énormes. Je ne sais pas si c’est nécessaire ou non. C’est une question pour les états-majors […] La Légion étrangère ukrainienne, ce sont des spécialistes de haut-niveau, mais ils ont été utilisés comme infanterie d’assaut, et ils ont subi de lourdes pertes, ils n’ont pas l’expérience des bombardements, ni celle des déplacements sous les bombardements. Ce sont des hommes qui devraient faire des sabotages, faire des incursions sur le territoire ennemi, puis être soutenu par l’infanterie […] je regrette qu’un matériau en or, n’ait pas eu grand effet, dire que nous avons pris l’initiative et pris la moitié de la ville, cela est faux. Ce fut encore une fois le manque d’artillerie, de munitions pour les chars, le nombre de mortiers et de mines ». Ses critiques furent assez mal reçues par le Ministre de la Défense, mais l’homme, un politique d’importance, auréolé de son service dans les bataillons de représailles en 2014, puis de la garde nationale en 2022, blessé, ne pouvait être si facilement réduit au silence, disposant de toutes les possibilités du Parti Svoboda, de milliers de militants et des voix de dizaines de milliers de citoyens ukrainiens. Il fut élevé au grade de major.
Tomas Waldo Kuhn (29 septembre 1987-), alias Waldo Wanker, originaire d’Entre Rios, Argentine. Il s’installa en France, puis vînt s’enrôler dans le bataillon Carpatian Sich (août 2023). Il fut blessé durant son premier combat au front (novembre) et évacué vers l’arrière.
Sébastien Landes (9 décembre 1993-4 juin 2022), originaire de Paris, France, néonazi et extrémiste de l’extrême-droite la plus dure, il participa à des bagarres contre des militants d’extrême-gauche, ou participa à des ratonnades. Il fit des études professionnelles dans le bâtiment, maçonnerie, et végéta dans des emplois de manœuvre. Il était membre d’un club de fans ultras de football, et du groupe paramilitaire et néonazi Zouaves, lié au Corps Civil d’Azov et à cette organisation bandériste ukrainienne. Le groupuscule des Zouaves fut épinglé par les médias français, notamment lors de l’agression de militants de SOS Racisme qui furent lynchés à Paris (décembre 2021). Le journal Libération raconta lors de cet épisode : « le groupuscule Zouaves Paris est un rassemblement d’une vingtaine d’hommes, venus du Groupe Union Défense (GUD), mouvement d’étudiants d’extrême-droite connu pour ses actions violentes dans les années 70, et d’une frange radicale de l’Action Française. […] Marc de Cacqueray-Valmenier, leur leader de 23 ans, est un néonazi ultraviolent issu d’une dynastie de nobles chrétiens et habitué des bagarres de rue et des agressions. En octobre 2020, Libération annonçait son départ kalachnikov à la main pour le Haut-Karabagh, dans les rangs arméniens. Un peu plus tôt dans l’année, il s’était également rendu en Ukraine, dans un concert néonazi comme le relevait le site d’investigation Bellingcat. Ces trois dernières années, les attaques des Zouaves se sont multipliées dans Paris : contre des supporteurs avec des drapeaux algériens lors de la coupe du monde de football 2018, contre les militants du nouveau parti anticapitaliste dans le cadre d’une manifestation des Gilets Jaunes en janvier 2019, contre un journaliste de France Inter en marge d’un défilé de la Manif pour Tous, en janvier 2020, contre un soutien du comité Adama Traoré dans le métro en juin 2020, quatre jours plus tôt, contre le bar Saint-Sauveur, QG des antifascistes parisiens. Pour leur dernière action, le parquet avait requis six et dix mois de prison ferme contre deux membres des Zouaves de Paris, et trois autres avaient été relaxés ». Il s’enrôla dans l’armée française, servant dans une unité envoyée semble-t-il en Irak avec les forces de l’OTAN. Il fut ensuite envoyé en Syrie par l’armée française pour une mission semble-t-il secrète, et fit également un séjour au Koweït « pour y étudier l’islam », et mieux se fondre dans la population. Il fut envoyé de nouveau en Syrie pour le services des renseignements de l’armée française (ou pour la DGSE), et comme éclaireur infiltré (peut-être du 13e RPD). Il s’enrôla dans l’un des pires bataillons néonazis d’Ukraine, rarement évoqué en Occident, mais l’une des unités les plus idéologiquement marqué par le IIIe Reich, le bandérisme et l’ultranationalisme : le bataillon Carpathian Sich. Il fut tué le 4 juillet 2022, dans les combats de la région d’Izioum, en même temps que le soldat Maxime Ostiak. Les médias français reçurent l’ordre de ne rien publier sur sa mort, chaque nouveau cadavre français menant à des néonazis et fanatiques d’extrême-droite.
Rob-Roy Lane, (?-), originaire des USA, il vînt en Ukraine et s’enrôla dans le bataillon Carpatian Sich (2022).
Juan Carlos Leandro (?-), originaire de Tolima, Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans la bataillon Carpatian Sich (16 octobre 2022). Il semble qu’il servit dans une section de mortiers.
Alexander Linkine (1985-2022), originaire de la région de Yassinovataya, non loin de Donetsk, dans le Donbass, il étudia à Donetsk l’architecture, entrepreneur avec son frère à Kiev, où il vivait. Ce transfuge s’enrôla dans le 49e bataillon Carpathian Sich, et fut tué le 16 avril 2022, dans la région de Kharkov.
Loïc Maillard (1998-), originaire de Montpellier, fan de football américain et de paintball, ancien du 93e régiment d’artillerie de montagne. Il s’enrôla volontairement dans le bataillon néonazi Sich des Carpates, une unité peu citée en Occident, mais l’une des plus engagées politiquement parlant dans la néonazisme et bandérisme (printemps 2022). Il rejoignit un groupe de mercenaires étrangers de la Légion Internationale de défense territoriale de l’Ukraine, longuement à l’entraînement (juillet). Puis il fut engagé dans les combats. Une photo est apparu de lui, alors qu’avec 4 autres mercenaires, il piétinait un drapeau russe, dans la région de Krasny Liman. Il possède un Facebook avec moultes photographies le mettant en scène généreusement au milieu de sbires portant les couleurs de l’armée collaborationniste ukrainienne de Stepan Bandera, du parti néonazi Pravy Sektor et autres insignes à tête de mort ou sans équivoque. Il a déjà fait l’objet d’une publication dans le Telegram du Donbass Insider. Il fut identifié comme servant dans la Forward observations Group, une unité de mercenaires anglo-saxons (2 juillet 2023). Il se trouvait auparavant dans le bataillon Carpathian Sich, servant de fusil-mitrailleur PKM.
Sergeï Malets (?-), fils d’un militaire soviétique, son père s’intéressa à la recherche des corps des soldats de la Seconde Guerre mondiale, en particulier la réinhumation des collaborateurs bandéristes. Contaminé par l’idéologie, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (printemps 2014), et fut envoyé à Slaviansk, puis sur les positions de Debaltsevo. Il raconta dans une interview donnée à un média ukrainien (et de langue ukrainienne), une partie de la bataille dont il fut l’un des survivants (hiver 2014-2015) : « en renfort, on nous a donné des gardes nationaux et quelques gars du Pravy Sektor, un BTR et nous sommes restés en position jusqu’au remplacement de la 128e brigade de montagne à l’automne. Nous n’avions rien à faire, pas d’assauts, pas de combats, rien.[…] dans mon bataillon au moment de la rotation (janvier 2015), il y avait déjà 30 % de pertes, et nous occupions environ 40 kms de front. Certains avaient été tués, blessés, d’autres étaient partis, en permission, ou n’étaient pas revenus (déserteurs). Il y a eu un cas où le père d’un gars est venu sur place parce qu’à la télévision, ils avaient dit que nous étions encerclés, il est venu au bataillon, a dit qu’il n’avait pas peur du tribunal, a pris son fils et l’a ramené à la maison. Alors que la 128e brigade nous remplaçait, ils ont eu des pertes le premier jour, les insurgés savaient que c’étaient des nouveaux, qu’ils ne connaissaient pas encore le terrain. Nous n’avons eu que quelques jours pour leur montrer d’où venaient les tirs. Vers le 15 février, nous avons déjà compris que nous allions tenter de sortir de l’encerclement, aussi nous avons commencé à détruire les équipements. On m’a dit plus tard que le bataillon Kievskaya Rous, n’avait pas reçu d’ordre officiel d’évacuation de Debaltsevo, la décision a été prise par les commandants des 128e brigade et de mon bataillon, et ils ont élaboré un plan et par quelles routes nous allions partir. Sur le front et dans le bataillon je suis resté un an et demi, les six derniers mois j’ai servi comme tireur d’élite dans le bataillon Carpatian Sich, puis la question s’est posée de savoir s’il fallait signer un contrat. J’ai décidé de partir,maintenant je travaille comme maçon, en Ukraine et à l’étranger ».
Andres M Martinez (?-), originaire de Bucaramanga, Santander, Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (août 2023).
Colin Mc Connell (1997-), originaire d’Irlande, il fit un entraînement de base dans l’armée irlandaise. Il vînt en Ukraine et s’enrôla dans le bataillon Carpatian Sich (mai 2023).
David Menabdisshvili (1975-2022), originaire de Géorgie, devînt policier et fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur, il servit contre les Russes durant la guerre éclair de 2008, qui se solda par une défaite géorgienne en quelques semaines de combats. Il s’enrôla comme mercenaire en Ukraine et servit contre les Républicains du Donbass (2015), puis dans le 49e bataillon Carpathian Sich (2022), il fut tué à la défense de Kharkov (9 avril 2022).
Oscar Javir Ochoa (?-), originaire d’El Retiro, Colombie, il se maria, son épouse lui donna un fils, mais il divorça plus tard. Il se décida alors à venir en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (août 2023).
Romulo Oliveira (?-), originaire de Rio de Janeiro, Brésil, il vînt s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich dans l’année 2023, et a été repéré par ses nombreux selfies sur ses raisons sociaux. Il a été sévèrement blessé lors d’un accident survenu dans des circonstances non connues à bord d’un M113. Blessé au dos, il affirmait ne plus pouvoir marcher et demandait de l’argent.
Vitali Orbeladze (1976-2022),originaire de Géorgie, il répondit à l’appel de l’Ukraine et vînt s’enrôler après l’opération spéciale russe (24 février 2022). Il s’enrôla dans le 49e bataillon Carpatian Sich, bientôt tué dans la région de Kharkov (23 avril).
Cristian Palmera (?-), originaire de Santa Marta, province de Magdalena, Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (2 avril 2023).
Johnny Pinilla Pantoja (?-), originaire de Pasto, Narino, en Colombie, ancien militaire de l’armée colombienne, il s’installa en Équateur pour trouver du travail. Après avoir été licencié, il vînt s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (début août 2023), et fut repéré en postant de nombreux selfies sur ses réseaux sociaux.
Stéphane Poirson (?-), alias Dorf, originaire de Lunévillle, Lorraine, il travailla longuement dans une entreprise fabriquant des matériaux composites pour l’aéronautique. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler (été 2022), et rejoignit le bataillon Carpathian Sich (4 juillet). Il rendit hommage au régiment néonazi ukrainien Azov (8 août 2023), se trouvant semble-t-il encore sur le front.
José P. Rendon (?-), originaire de Santiago de Kali, Colombie, mais ayant émigré en France, où il vivait dans la région de Paris. Il vînt s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (avril 2023). Il se prit en photo avec une bonne dizaine de Colombiens, l’unité recrutant massivement des mercenaires sud-américains pour combler les pertes.
Victor Alfonso Guzman Riano (?-), originaire d’Ibague, Colombie, il vînt en Ukraine (août 2023), pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich, laissant une femme et trois jeunes enfants au pays.
John Romero (?-), originaire de Tolima, Colombie, effectua un temps de service dans l’armée de son pays. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (avril 2023).
Mark Selivanov (2000-2022), originaire de la région de Lissichansk, oblast de Lougansk, lorsque la guerre commença en 2014, il n’avait que 13 ans, c’est « un enfant du Maïdan » et de ses mensonges. Fils d’un militaire ukrainien engagé contre l’insurrection du Donbass, il fit des études dans l’Ouest de l’Ukraine, à Ivano-Frankovsk dans la pétro-chimie (2018-2022), avant de s’enrôler dans le 49e bataillon Carpatian Sich, il fut tué dans la région d’Izioum (16 juin 2022). Il s’agit de l’un des rares transfuges, de langue maternelle russe, originaire du Donbass. Ayant suivi l’opinion de son père, il sera mort pour rien, dès le début de la guerre en 2014, il était clair que l’Ukraine ne pourrait remettre la main sur le Donbass. Au-delà du Dniepr ce ne sont que des Russes ethniques et peu nombreux sont ceux soutenant dans leur cœur l’Ukraine. Avec la série de défaites infligées par la Russie, les restes de sentiments « nationalistes » dans l’Est de l’Ukraine disparaîtront bientôt dans les colonnes de prisonniers, où étrangement ils changent presque tous radicalement d’avis.
Bjorn Sigvald (28 mai 1992-), originaire de Suède, néonazi patenté et assumé, il fut fasciné par les événements en Ukraine, et fonda en Suède une filiale de l’organisation Misanthropic Division. Il commença par aider à son échelle les hommes du bataillon Carpathian Sich (novembre 2014), puis il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (2015), et servit dans le Donbass. Il s’encarta également au parti néonazi ukrainien Pravy Sektor. Il s’afficha en photo avec l’Ukrainien Igor Garkavenko, un néonazi radical qui avait passé 9 années en prison pour des attentats terroristes contre des organisations politiques et culturelles qu’il considérait comme des « traîtres », y compris impliqué dans l’attaque d’un centre culturel juif en Ukraine. Sigvald est couvert de tatouages non équivoques sur l’idéologie qui dérange gravement sa cervelle. Il serait inquiété en Suède pour des délits et crimes de droit commun. L’homme a par la suite disparu totalement des radars.
Vitaly Shelyag (1985-2022), originaire de Tcherkassy, étudiant en informatique, il s’enrôla après l’opération spéciale russe (février 2022), dans le 49e bataillon Carpathian Sich. Il fut tué à la défense de Kharkov, le 11 avril 2022. Il s’agissait peut-être d’un des « cyborgs » des premières années de tueries dans le Donbass.
Nikolos Shanava (2001-2022), originaire de Géorgie, il effectua son service militaire dans l’armée géorgienne, puis décida de rejoindre l’Ukraine avec son frère Luka (février 2022). Arrivés à Kiev, ils s’enrôlèrent dans le 49e bataillon Carpathian Sich. Versé à la compagnie d’assaut du bataillon, il fut tué dans la région de Kharkov (9 avril 2022). Depuis la Russie a annoncé la mort d’autres mercenaires géorgiens.
Vladimir Staioura (1966-2017), originaire de la région de Ternopol, serrurier de profession, il fonda une entreprise qu’il dénomma comme la division SS Galicia. Ultranationaliste et néonazi convaincu, il fut un militant dès la fin des années 80, dans le creuset de l’effondrement de l’URSS. Il participa à des actions militantes et des manifestations et fut l’un de ceux qui hissèrent le drapeau ukrainien sur la mairie de Ternopol (29 avril 1990). Membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il fut vice-président de la section régional du parti à Ternopol (2008), puis fut élu député au Conseil régional (2009), et enfin pris la tête de la section régional du parti (2012). La même année, il fut candidat aux élections législatives de la Rada d’Ukraine, sans succès. Il organisa des manifestations lors des événements du Maïdan, dans sa ville, notamment en faisant pression sur l’administration régionale composée essentiellement de partisans de Ianoukovtich. Il fut élu président du Comité exécutif de Ternopol (30 janvier 2014). Il échoua encore aux élections législatives de la Rada d’Ukraine (printemps). Il s’enrôla alors dans le bataillon Carpathian Sich (été 2014), et suivi le bataillon sur le front (octobre), participant aux divers combats autour de l’aéroport de Donetsk (hiver 2014-2015). Il fut élu député au Conseil municipal de Ternopol (25 octobre 2015). Il retourna à la dissolution du bataillon dans sa ville, publiant un livre historique sur la dernière bataille de l’UPA, l’armée collaborationniste de Bandera avec l’Allemagne nazie, combat qui se déroula dans la région de Ternopol en 1960. Il mourut d’une crise cardiaque lors d’un voyage touristique en Égypte (26 août 2017). La ville de Ternopol en a fait à titre posthume un citoyen d’honneur (28 août). Un « héros » nazi de plus avait rejoint le « panthéon » ukrainien
Massimiliano Sica (?-), originaire de Roumanie, mais vivant en Italie à Mantoue. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler et intégra le bataillon Carpathian Sich (printemps/été 2022), mais revînt rapidement en Italie après seulement quelques semaines.
Cristian Silvestre (?-), originaire du Brésil, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans la Légion internationale (2022), puis retourna au pays. Il revînt sur le front, s’enrôlant dans le bataillon Carpathian Sich (février 2023), et fut sévèrement blessé et posta des photos de lui sur un lit d’hôpital (été 2023).
Roman Strenglo (1997-2017), né à Slaviansk dans le Donbass, il intégra une école de l’armée de l’air ukrainienne. Il fut l’un des rares habitants de la ville, à prendre une position contraire à la majorité de la population ayant pris fait et cause pour l’insurrection républicaine (avril 2014). Il se borna au début à taguer en secret des drapeaux ukrainiens sur les murs, mais à la reprise sanglante de la ville par les forces de représailles ukrainiennes, il s’enrôla dans leurs rangs. Il rejoignit le bataillon Carpatian Sich (automne 2014), participant à l’occupation du village de Peski et à la bataille de l’aéroport de Donetsk. Ce transfuge devînt même membre de l’organisation sportive néonazie Sokol, dont il devînt l’un des principaux animateurs dans sa ville natale (très hostile au néonazisme et bandérisme). Après la dissolution du bataillon (avril 2016), il s’enrôla dans la 36e brigade d’infanterie de Marine (juillet), qui a été détruite à Marioupol (mai 2022). Il fut abattu par un sniper républicain lors d’un combat dans la région de Marioupol, et mourut de sa blessure sur le chemin de l’hôpital (26 février 2017). Il fut récompensé de sa trahison du Donbass pour l’Ukraine, par une médaille à titre posthume (28 février). La ville de Slaviansk avait été la première ville martyre du Donbass, avec les premières tueries commises par des ultranationalistes ukrainiens (avril 2014).
Martin Sulikowski (?-), originaire de Pologne, marié à une Ukrainienne de la région de Rovno, père d’un petit garçon. Il vînt s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (février 2022), puis passa avec un groupe de mercenaires polonais dans les rangs de la 92e brigade mécanisée ukrainienne (été 2022). Il servit durant les combats pour Koupiansk et Petropavlovsk. Il aurait pu se trouver présent lors du crime de guerre de Petropavlovka (27 septembre).
Sviatoslav Svistoun (1992-2022), étudiant en médecine devenu dentiste, il s’enrôla avec son père Youri dans le 49e bataillon Carpathian Sich, juste après le début de l’opération spéciale russe (février 2022). Il fut tué dans la région de Kharkov (10 avril), et son père grièvement blessé et évacué vers l’arrière. Il est possible qu’il s’agisse d’un ancien « cyborg » des premières années du bataillon.
Ivan Tique (?-), originaire de Bogota, Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (février 2023).
Nicolas Tscha (?-), alias Ceifador, originaire de Vitorino, province de Parana, Brésil, il servit un moment dans l’armée brésilienne. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (2023). Il fait partie d’un groupe de combattants brésiliens portant la devise « Guerre et Terreur », qui en dit long sur le programme.
Alexandre Tchirtsov (24 mai 1977-15 avril 2015), originaire de la région de Tchernigov, il déménagea dans l’enfance dans la région de Poltava, puis s’installa à Artemovsk, Donbass. Il fut l’un des activistes locaux, très rares, qui tentèrent de soutenir la révolution du Maïdan, dans une région où le rejet était quasi total. Il prit la fuite avec sa famille pour retourner dans la région de Poltava, et s’enrôla immédiatement dans un bataillon de représailles, parmi l’un des plus fanatiques, le bataillon Carpathian Sich. Il suivit une formation d’infirmier militaire (début 2015), puis fut envoyé au front. Il fut versé dans la 93e brigade mécanisée, chef de section, il fut tué le 15 avril 2015, sur les positions de Peski, par des blessures multiples d’éclats d’obus.
Andres Nieto Trejos (?-), originaire de Pereira, région de Risaralda, Colombie, il vînt s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (avril 2023), et se plaignit dans vidéo que les Ukrainiens ne payaient pas ce qui avait été promis (septembre).
Mauricio Pico Vanegas (?-), originaire de San Vicente de Chucuri, Colombie, mais vivant à Piedecuesta, ancien militaire des forces armées colombiennes. Il vînt d’abord en Pologne laissant une femme au pays (décembre 2022), puis en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (2022). Il posta une vidéo d’une tranchée, se trouvant avec David Miller, qui fut peut-être tué dans le bombardement, fin 2022, ou début 2023.
Maxime Vasilichine (2003-2022), originaire de Lvov, étudiant à l’Université d’Économie de sa ville natale. Ultranationaliste, il s’enrôla dans le régiment Azov et commença de suivre un entraînement. La destruction de son unité à Marioupol, le fit s’enrôler dans le 49e bataillon Carpathian Sich. Il fut bientôt tué dans la région d’Izioum, frappé de multiples éclats de l’artillerie russe, le 18 juin 2022. Il n’avait que 10 ou 11 ans au début du Maïdan américain de l’hiver 2013-2014. C’était un pur produit lobotomisé d’une Ukraine en phase d’autodestruction.
Wilmer Martinez Vasquez (?-), originaire de Bogota, Colombie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (avril 2023).
Vladislav Volynsky (1995-2022), originaire de l’Ouest de l’Ukraine, ultranationaliste et néonazi du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il servit dans le bataillon à l’époque de sa première formation, et participa aux exactions et combats dans la région de Donetsk. Après la dissolution du bataillon, il rentra chez lui (avril 2016). Il s’enrôla de nouveau dans le bataillon après l’opération spéciale russe (février 2022), chef de section expérimenté, il fut tué dans les combats autour de Kharkov (11 avril 2022).
Sergeï Vorobiev (1965-2022), originaire de Kharkov, de langue maternelle russe, il fit son service militaire dans l’Armée soviétique, potentiellement un des liquidateurs de Tchernobyl. Il est possible qu’il fut aussi l’un des premiers volontaires de l’automne 2014. Il s’enrôla dans le 49e bataillon Carpathian Sich et fut tué dans la région d’Izioum, le 10 avril 2022.
Diana Wagner (1987-31 janvier 2024), alias Snake, originaire d’Allemagne, néonazie qui vînt en Ukraine en 2022 et servit comme infirmière militaire, puis passa dans le bataillon Carpathian Sich, elle fut tué sur le front le 31 janvier 2024.
Steven Williams (?-), alias Pathfinder, originaire de Pomona, Californie, USA, mais vivant à Fairbault, Minnesota. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Carpathian Sich (2022). Il préféra rentrer au pays (mars 2023).
Vassili Yaremenko (11 mars 1973-25 janvier 2024), il participa aux événements du Maïdan, dans les groupes néonazis d’émeutiers des compagnies d’autodéfense. Il devînt chef de compagnie dans le bataillon Carpathian Sich, il fut tué sur le front le 25 janvier 2024.
Alexander Zakhartchenko (1964-2022), originaire de la région de Tcherkassy, il travailla comme électricien et menuisier. Comme le précédent, il est possible qu’il fut l’un des liquidateurs de la catastrophe de Tchernobyl (1986), et l’un des premiers engagés du bataillon à l’automne 2014. Il s’enrôla à Kiev dans le 49e bataillon d’infanterie Carpathian Sich et fut tué dans la région de Kharkov, le 16 avril 2022.
Nazar Zelenevitch (?-8 août 2023), alias Toretto, originaire de Rykiv, région de Lvov, il s’enrôla dans le bataillon Carpathian Sich, chef de peloton, il s’affichait avec le Trizoub, insigne radical mais surtout avec le blason de la 14e division SS Galicia. Il fut liquidé par les Russes le 8 août 2023.
Ivica Zurak (?-), originaire de Livno, Bosnie, mais vivant à Zadar en Croatie. Il quitta sa famille et laissa une femme et un enfant pour rejoindre le bataillon Carpathian Sich (mai 2023). Il s’afficha bien vite avec une très jeune ukrainienne, d’au moins 15 ou 20 sa cadette (l’homme est sur la fin de la quarantaine, début cinquantaine).
David ? (?-7 février 2023), ancien militaire français, qui rejoignit l’Ukraine pour s’enrôler (printemps 2022). Il fut finalement repéré pour la première alors sur la ligne de front (août). Il se trouvait alors dans le bataillon Carpathian Sich, et fut tué dans la bataille d’Artiomovsk, le 7 février 2023.
2 Comments
C’est précieux d’avoir toutes ces bios. Quel travail de fou! C’est devenu les Nations-Unis ce bataillon. Une chose est sûre c’est que quand des nazis sont obligés de faire appel à des “races inférieures” à ce point que c’est parce que ça vas mal. Très mal.
Bonjour Joseph, merci, je vais toutes les republiées avec des versions parfois augmentées, effectivement c’est un bon travail de fond, encore merci