De la formation d’un bataillon de transfuges du Donbass. Il fut formé à Dniepropetrovsk avec des ultranationalistes locaux et quelques-uns venus du Donbass (Donetsk et Lougansk), des néonazis du Pravy Sektor et des gamelards et mercenaires attirés par les payes ou par idéologie. Parmi les premiers volontaires étrangers se trouvaient une ou deux dizaines de Biélorusses, plusieurs vétérans géorgiens de la guerre de 2008, et au moins un Espagnol. C’est ce bataillon qui fit prisonnier le poète et dramaturge Youri Iourtchenko, qui fut torturé, les jambes brisées à coup de barres de fer et enfermé dans une cantine. Il fut libéré par les Géorgiens qui estimèrent sa connaissance de la langue géorgienne et de sa culture (il avait vécu longtemps à Tbilissi), et eu beaucoup de chances. Ce bataillon fut également financé par l’oligarque et mafieux Igor Kolomoïsky, et commandé par le « zorro ukrainien » Constantin Grishin dit Semenchenko. Il fut envoyé dans le Donbass et se livra lui aussi à des exactions terribles contre les populations de Russes ethniques, plus que majoritaire dans la région. Les hommes se livrèrent notamment à un pillage systématique, rapt de l’aide humanitaire pour les civils, kidnapping de civils maltraités pour obtenir rançon, des tortures, sur les civils et les prisonniers, viols collectifs et de masse, et fut vite remarqué par sa piètre valeur militaire (des hommes et du commandement).
Un bataillon synonyme pendant longtemps de défaites. Il fut décimé par les insurgés russes dans les premières batailles (bataille des frontières, et la déroute de Debaltsevo) et renfloué à plusieurs reprises (2014-2015). Après la défaite d’Ilovaïsk (août-septembre 2014), environ 140 volontaires furent renvoyés, sans procès ni tribunaux, pour les actes criminels, persécutions et meurtres commis dans le Donbass. Le licenciement provoqua des heurs et une manifestation à Kiev d’une centaine d’extrémistes (11 janvier 2015), qui tentèrent de faire pression devant le Ministère de l’Intérieur à Kiev.Ils réclamaient le droit… de retourner « combattre » dans le Donbass et furent en effet envoyé pour beaucoup dans d’autres unités. Il fut bientôt pointé du doigt par la communauté internationale, jusqu’au Haut-Commissariat aux Droits de l’homme de l’ONU (4 février 2015). Les criminels renvoyés ne furent jamais poursuivis ni inquiétés et certains se portèrent volontaires dans d’autres unités nationalistes. Le bataillon fut pris de panique à Debaltsevo, abandonnant armes et matériels, blessés et prisonniers (février 2015), provoqua le remplacement de Semenchenko (9 février), toutefois nommé dans une commission d’État-major chargée d’informer le président Porochenko des événements du front (18 février). Il avait été transformé en 46e bataillon Donbass-Ukraine (17 janvier 2015), et renforcé jusqu’à un total de plus de 1 000 hommes. D’autres exactions furent encore signalées, puis il fut versé dans le 15e régiment de la Garde nationale d’Ukraine (16 septembre 2016), servant dans la région de Slaviansk, où il est quasiment resté jusqu’à ce jour.
Un bataillon fortement marqué par l’idéologie néonazie et bandériste. Un de ses nouveaux commandants fut Anatoli Vinogrodsky (1958-), né à Kiev, école militaire et carrière militaire dans l’armée soviétique (1975-1992). Il prit sa retraite avec le grade de capitaine (décembre 1992), se fit naturaliser ukrainien et s’installa à Kiev (1995), cadre dans diverses entreprises. Militant ultranationaliste, mais pas néonazi, il s’enrôla dans le bataillon Donbass (juillet 2014), il combattit à Ilovaïsk (août-septembre), nommé à la tête du bataillon (avril 2015-juillet 2016). Il fut impliqué dans diverses affaires de contrebandes et d’actions violentes et se radicalisa progressivement, entra en opposition quasi ouverte contre le régime de Kiev. Il fut limogé et expulsé de l’armée (juillet 2016), inquiété par la justice à plusieurs reprises, défendu par une association nationaliste, le Comité pour la protection des prisonniers politiques (2017). Il luttait en effet pour tenter d’endiguer le vol et les rackets visant les agriculteurs ukrainiens, victimes de réseaux mafieux, et parfois liés au gouvernement ukrainien. Il fut arrêté pour avoir frappé un vigile d’une exploitation agricole dans la région de Kirovograd, condamné à deux mois de prison à Marioupol (27 novembre). Il se lia à Semenchenko dans une sombre affaire de création d’un groupe privés de mercenaires. Ils fondèrent ensemble la société Donbass Battalion corporation aux États-Unis (Doncorp Ukraine, 2018), pour tenter de recruter des mercenaires et d’obtenir des contrats dans des pays en proie à la guerre ou l’insécurité, comme la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan. Ils obtinrent d’un financier Kazakh un million de dollars, mais Semenchenko s’étant rendu dans les deux derniers pays, ne décrochant aucun contrat. Les deux compères décidèrent ensuite d’utiliser leurs sbires, bien sûr d’anciens soudards du bataillon Donbass, pour un certain nombre de trafics et d’activités illégales en Ukraine. Hommes armés, mercenaires et trafics, ils attirèrent bientôt l’attention du SBU, notamment après que leur groupe ait attaqué au lance-grenade les locaux d’un canal TV jugé pro-russe (juillet 2019). Après une longue enquête, ils furent tout deux finalement arrêtés, ainsi qu’un agent de la police financière NABU, Evgueny Shevchenko comme complice (26 mars 2021), puis envoyés en résidence surveillée et de nouveaux emprisonnés. Leur incarcération fut prolongée de décisions de justice en décisions de justice, jusqu’en février 2022… Ils sont peut-être encore en prison, ou ont été libérés par Zelensky pour être envoyés sur le front. Quant au bataillon après une formation accélérée et la réception de nouveaux équipements (il fut mécanisé), il fut renvoyé dans le Donbass, dans la région de Lougansk, près de Popasnaya (août 2015). Il fut envoyé au repos (mars 2016), puis renvoyé sur le front de Donetsk, près de Mariinka (mai), puis près de Svetlodar après avoir été renforcé de nouvelles recrues (novembre-décembre). Après de nombreuses rotations sur le front, il se trouve actuellement dans la région de la tête de pont russe de Popasnaya, ayant subi de lourdes pertes et en phase de destruction. Son dernier commandant est Vyacheslav Vlasenko, officier de carrière de l’armée régulière, nommé à sa tête (juillet 2015), nationaliste ukrainien mais non contaminé par l’idéologie néonazie. Il demanda à être envoyé pour combattre dans le Donbass, et fit appel au mouvement politique de Ioulia Timochenko, la fameuse Reine du Gaz, oligarque puissante en Ukraine dans les années 2000-2010. Suite à un refus catégorique, il s’enrôla comme particulier (été 2014), chef d’État-major puis colonel du bataillon.
Des profils révélant quelques transfuges du Donbass mais aussi beaucoup d’Ukrainiens. L’analyse de prosopographie des hommes que nous connaissons du bataillon, montre un détonnant mélange de quelques vrais transfuges du Donbass, mais aussi de fanatiques bandéristes associés à des paumés, des gamellards, et des mobilisés. Le bataillon a subit une grande transformation à plusieurs reprises, devenant un unité combattante beaucoup plus efficace qu’elle ne le fut. Beaucoup des hommes présentés sont également « des vieux », et quelques figures emblématiques en disent très long sur l’ambiance régnant dans cette unité qui fut longtemps montrée en Ukraine comme « un exemple ». L’idée était bien sûr de faire croire à la population que des hommes nombreux du Donbass se battaient pour l’Ukraine. Aujourd’hui, le nombre de transfuges servant encore dans ses rangs doit être très restreint, l’unité ayant été inondée de mobilisés de toute l’Ukraine. Une fois le symbole et l’effet d’annonce érodés, la presse ukrainienne s’intéressa beaucoup moins au bataillon, qui dans les premières années vola de défaite en défaite ce qui écornait d’autant une légende qui prenait déjà l’eau. Voici donc les profils de quelques hommes par des centaines qui y ont servis et y servent.
Vadim Antonov (1976-2014), originaire de Jytomyr, il fit des études supérieures comme ingénieur en mécanique. Il fut l’un des fanatiques bandéristes qui vînt à Kiev et s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, et participa aux émeutes et violences (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon à la sinistre réputation Donbass, unité qui en principe n’aurait du prendre que des gens du Donbass, mais il ne se trouva pas assez de transfuges pour le recruter. Il fut très grièvement blessé lors de la bataille d’Ilovaïsk, au début de la bataille des frontières. Il mourut peu après de ses blessures, le même jour, 10 août 2014. Il fut enterré par les Républicains dans une tombe anonyme et fut finalement retrouvé (octobre), et son corps remis à la partie ukrainienne. Il fut emmené à Zaporojie et finalement identifié par l’ADN. Il laissait une ex-femme et et une fille de 6 ans. Il fut enterré à Jytomyr (7 février 2015). Il avait déjà été considéré comme mort, car il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko, dès le 14 août 2014.
Alexeï Bakka (1974-2014), originaire de Maïkop dans le Kouban en Russie, il déménagea en Ukraine et fit des études professionnelles. Ultranationaliste et bandériste, il participa aux émeutes et aux violcnes durant la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014). Fanatique, il fut l’un des trous premiers enrôlés dans le bataillon de représailles Donbass, alors que ce dernier ne recrutait en principe que des transfuges de la région insurgée (juin 2014). Il servit au poste de tireur d’élite, et fut mortellement blessé lors de la tentative désespérée de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014. Il se trouvait dans un combi UAZ qui fut détruit par un tir de roquette antichar. Son corps fut rendu à la partie ukrainienne (3 septembre), en même temps que 97 autres soldats, et fut transporté et enterré temporairement à Dniepropetrovsk. Il fut finalement identifié grâce à l’ADN (19 février 2015), et inhumé (28 février). Il laissait une femme et trois enfants, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko, et nommé citoyen d’honneur de sa ville, sans parler de plaques commémoratives.
Nikolaï Balaksheï (1982-2014), originaire de Pervomaïsk, dans la région de Lougansk, il fit des études secondaires puis travailla dans une chaîne de supermarchés comme vendeur d’appareils électro-ménagers, puis de matériels informatiques. Il s’installa comme garagiste dans sa ville et fut l’un des rares habitants du Donbass à soutenir le Maïdan (hiver 2013-2014). N’ayant convaincu personne dans son entourage, lors de l’insurrection il se rendit à Dniepropetrovsk où il s’enrôla dans le bataillon de « transfuges » Donbass (juin 2014), sans même prévenir son épouse avec qui il avait eu une fille. Il lui indiqua qu’elle devait partir de Lougansk et qu’il avait trouvé un nouveau travail. Elle s’installa finalement à Odessa. Il fut nommé au grade de lieutenant, commandant la section de lance-grenades et fut envoyé sur le front. Il s’enfonça avec son unité profondément dans le territoire de la RPD, prenant la ville d’Ilovaïsk (août 2014). Les Ukrainiens furent bientôt encerclés dans la ville et assaillis. Il fut blessé mais refusa de quitter son poste. Il se trouvait dans un camion ZIL lors de la tentative désespérée de fuite du chaudron. L’engin fut frappé par un obus qui le tua sur le coup ainsi que 4 autres soldats, le 29 août 2014. Son corps fut remis à la partie ukrainienne (3 septembre), avec 97 autres soldats, qui furent transportés à Dniepropetrovsk. Il fut inhumé sur place temporairement, et identifié tardivement grâce à l’ADN (janvier 2015). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (1er juillet).
Vasily Biliy (1965-2014), originaire de Kramatorsk, dans le Donbass, il fit des études professionnelles dans la restauration comme cuisinier, puis effectua son service militaire dans les gardes frontièrs du temps de l’URSS. Il s’installa dans la banlieue de Kiev où il vécut 20 ans puis retourna dans sa ville natale. Lorsque l’insurrection éclata, au milieu de l’hostilité générale, il prit la fuite et retourna à Kiev, puis s’enrôla dans le bataillon de transfuges Donbass (printemps 2014). Il servit dans la prise et l’occupation de la ville de Popasnaya (été 2014), puis durant la bataille des frontières. Il fut tué dans la tentative désespérée de fuite du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014. Il laissait une veuve et deux filles, et une petite-fille. Il fut fait citoyen d’Honneur de sa ville (28 octobre), puis fut décoré à titre posthume (31 octobre), puis une plaque commémorative installée à Kramatorsk (2 mars 2016).
Youri Boïko dit Nemo (1971-2014), originaire de la région de Kirovograd, il fit des études militaires à Perm, Russie, à la fin de l’Union soviétique, puis servit ensuite comme lieutenant et chef de peloton dans l’armée ukrainienne. Il monta les grades progressivement jusqu’à celui de colonel, servant dans la direction générale de la Garde Nationale d’Ukraine (2014). Nommé à l’équivalence de quartier-maître dans le bataillon Donbass. Il fut engagé avec certains des hommes du bataillon dans la bataille du chaudron d’Ilovaïsk, avec des hommes des bataillons Azov, et Shakhtarsk. Dans la progression pour la prise d’Ilovaïsk, il réussit à prendre un pont qui était miné (10 août 2014), mais il fut tué dans l’action ainsi que deux autres soldats. Il fut enterré par sa famille (13 août), laissant une veuve et une fille de 13 ans. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 août).
Alexeï Bouravchilov (1975-2014), originaire de Tchernigov, il fit des études professionnelles dans la comptabilité, puis effectua son service militaire dans les transmissions. Il travailla dans le civil, puis s’enrôla volontairement dans les rangs du bataillon de représailles Donbass (été 2014). Il partit sans avoir averti ses proches. Il fut tué lors de la tentative de fuite désespérée du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014. Alors qu’il fuyait avec d’autres soldats dans une voiture, un bombardement toucha la voiture qui cala. Le chauffeur réussit à la démarrer, mais une salve de grads les obligea à l’évacuation du véhicule. En tentant de fuir à pied, il fut fauché par le souffle d’une autre salve, ayant toutes les côtes brisées et les organes internes touchés. Il mourut quelques instants plus tard et fut abandonné par ses camarades. Son corps fut remis à la partie ukrainienne (3 septembre), et conduit à Dniepropetrovsk. Où il fut temporairement inhumé (16 octobre). Il fut finalement identifié par l’ADN et enterré dans sa ville natale (21 février 2015). Il laissait une veuve, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko et par sa ville, à trois reprises.
Dmitri Danilov (?-2014), soldat du bataillon Donbass, ultranationaliste. Il fut envoyé sur le front et participa à la bataille d’Ilovaïsk (août 2014). Les Ukrainiens furent bientôt encerclés dans la ville et assaillis. Il se trouvait dans un camion ZIL lors de la tentative désespérée de fuite du chaudron. L’engin fut frappé par un obus qui le tua sur le coup ainsi que 4 autres soldats, le 29 août 2014.
Dmitri Fessenko (8 juin 1983-21 octobre 2019), originaire de Poltava, il s’enrôla volontairement dans l’unité pour des raisons idéologiques, bandériste convaincu (2014). Il fut très grièvement blessé en sautant sur une mine (juin 2016), dans la région de Volnovakha et fut évacué vers l’arrière. Après une convalescence, il fut envoyé aux USA, pour participer à un marathon des marines américains, courant en réalité seulement 10 kms ce qui était déjà un exploit (octobre 2016). Il fut ensuite régulièrement utilisé par la propagande, participant encore à une compétition en Écosse où il fut médaillé d’or (juin 2018). Il fut une icône de la réinsertion des grands blessés de guerre, mais fut finalement atteint d’un cancer de la moelle osseuse. Il prévoyait tout de même de participer à un nouveau marathon des marines américains, lorsqu’il mourut d’un arrêt cardiaque, à Poltava, le 21 octobre 2019.
Vladimir Gounko (1989-), originaire de la région de Vinnytsia, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass (2014).
Sergeï Jevaga (?-2014), soldat du bataillon Donbass, ultranationaliste. Il fut tué dans une camionnette Gazelle qui fut touchée par une roquette antichar, lors de la tentative désespérée de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014.
Dmitri Kabaliouk (?-2014), soldat du bataillon Donbass, ultranationaliste. Il fut tué un combi UAZ qui fut touché par une roquette antichar, lors de la tentative désespérée de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014.
Gordi Kiktenko (?-2014), soldat du bataillon Donbass, ultranationaliste. Il fut tué en servant une mitrailleuse lors de la tentative désespérée de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014.
Vitaly Kostiouk (1976-2014), originaire de la région de Ternopol, mais d’un père de Lvov, il vécut en Russie dans la région de Tioumen durant l’URSS, puis sa famille retourna en Ukraine. Il fit des études secondaires et ensuite son service militaire comme conducteur. Il déménagea à Odessa où il se maria puis divorça pour s’installer ensuite dans la région de Tcherkassy. Il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, en partie pour l’argent, les salaires payés par les Américains étaient bons, et par idéologie bandériste (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass (printemps 2014), et fut tué durant la bataille des frontières, pour les combats pour Ilovaïsk, le 19 août 2014. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (27 novembre).
Irakliy Kourasbediani (1974-), originaire de Géorgie, il participa aux émeutes dans la ville de Tbilissi, protestant pour recouvrer l’indépendance du pays et chasser les Soviétiques, qui se terminèrent par une répression armée (9 avril 1989). De cette date, il indiqua avoir la haine des Russes. Il s’enrôla comme volontaire dans l’armée géorgienne, et participa à la Guerre d’Abkhazie (1992-1993). Il perdit l’essentiel de ses amis nationalistes dans cette guerre qui fut perdue par la Géorgie, notamment avec la prise de Soukhoumi. Il entra à l’Académie militaire (août 1993), et fut diplômé, puis quitta l’armée pour rejoindre des groupes de guérillas en Abkhazie qui furent bientôt détruits par les insurgés soutenus par la Russie (1997-1998). Il retourna dans l’armée géorgienne et entra dans les forces spéciales, grade de lieutenant, alors qu’un programme de formation de l’OTAN avait été organisé pour former des troupes en Géorgie (2000). Il fut officier du renseignement, puis pris du galon en rejoignant les partisans de Saakachvili (2003-2004). Il fut nommé chef-adjoint du contre-espionnage de l’armée géorgienne, et travaillant pour l’administration fantoche de la « République d’Abkhazie », une entité créée par la Géorgie mais n’ayant pas de réalité, ce territoire étant entièrement contrôlé par les insurgés abkhazes. Il occupa un autre poste fictif, celui de chef de la police criminelle d’Abkhazie, et eut certainement durant cette période du sang sur les mains, car son rôle était de traquer les insurgés, et leurs agents (2005-2008). Il se rendit à Kiev (2007), pour une réunion avec le chef du renseignement militaire ukrainien, alors que Saakachvili avait donné l’ordre de préparer l’attaque de l’Ossétie du Sud. Il participa à la Seconde Guerre d’Ossétie du Sud (2008), ayant vraiment l’espoir de l’écrasement des républiques séparées d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, mais en quelques jours les troupes géorgiennes furent écrasées. Il passa ensuite en Ukraine et s’engagea dans le bataillon de représailles Donbass, unité connue pour ses crimes de guerre et exactions contre les populations civiles (17 juin 2014). Il s’engagea dans cette unité car s’y trouvaient déjà deux de ses amis géorgiens qui servaient d’instructeurs dans le bataillon. Il combattit dans la région d’Artemovsk, et participa à la prise de Popasnaya et Lissichansk, puis à la bataille des frontières (juillet-août). Il donna une interview à la radio Svoboda, liée au parti National-Socialiste d’Ukraine (août), et réussit à se sortir du chaudron d’Ilovaïsk et servit ensuite sur les positions de Shirokino, non loin de Marioupol (hiver 2014-2015). Il fut versé dans l’armée ukrainienne, et envoyé à Nikolaïev, puis à Jytomyr pour former des tireurs d’élites dans le sein de la 79e brigade (2015-2016). très médiatisé et bavard, il raconta son histoire dans une interview donné à un média ukrainien (2018). Il continua de servir et passa dans la Légion Géorgienne (février 2022), appela la Géorgie à donner à l’Ukraine des avions d’attaque SU-25 dans une interview donnée à la télévision géorgienne (15 mai).
Yana Krasnaya dite la Sorcière (1979-2019), originaire de Kharkov, néonazie et bandériste liée aux sbires locaux dans le sillage de Biletski. Elle s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass, servant au poste de mitrailleur. Elle fut tuée près du village de Novoavanivka, ancien oblast de Lougansk, par un obus de mortier qui frappa son abri, et la tua sur le coup le 2 avril 2019. Elle laissait un veuf et deux enfants, et fut enterrée dans sa ville natale, puis décoré à titre posthume par le Président Porochenko (6 avril), puis fut faite « Héros » de l’Ukraine par le Président Zelenski (4 décembre).
Victor Krivenko (20 décembre 1981-23 novembre 2017), originaire de la ville de Dniepropetrovsk, de langue maternelle russe. Il fut contaminé par l’idéologie bandériste et néonazi, au point de s’enrôler dans le bataillon de représailles Donbass, connu pour d’ignobles exactions contre les populations civiles (2014). Il participa aux répressions dans la ville de Marioupol, puis fut démobilisé (vers 2015-2016). Il signa immédiatement un contrat dans l’armée ukrainienne, et fut versé au grade de sergent dans le bataillon Poltava, 58e brigade motorisée (2016). Il servait dans une compagnie de soutien, et fut tué dans un affrontement nocturne, le 23 novembre 2017, près d’Artëmovsk, atteint de nombreuses blessures à la tête. Un groupe de saboteurs et de reconnaissance des insurgés fut repéré, assailli, mais durant la poursuite les républicains tendirent une embuscade aux Ukrainiens. Ils tombèrent dans le panneau, l’artillerie ukrainienne empêcha la destruction complète du groupe ukrainien. Mais le combat dura toute la journée jusqu’au crépuscule, les Ukrainiens laissant quatre tués et un prisonnier, les insurgés n’ayant aucune perte. Les Ukrainiens durent prendre la fuite laissant trois de leurs quatre morts. Un accord fut trouvé entre « anciens afghans », et les trois corps des soldats ukrainiens leur furent remis (25 novembre). Il fut enterré dans un village non loin de Dniepropetrovsk (28 novembre), et fut médaillé à titre posthume pour le courage par le Président Porochenko (26 février 2018).
Youri Lougovski (1994-2018), originaire de la région de Lvov, il fit des études professionnelles dans le bâtiment. Il fut très tôt contaminé par le bandérisme, s’enrôlant dans les rangs de l’UNSO (2012), où il reçut une formation paramilitaire. Il participa aux violences et émeutes de la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass, 1ère compagnie, 2e peloton (printemps 2014). Il fut envoyé dans le Donbass, servant durant la bataille des frontières, et fut l’un des survivants du chaudron d’Ilovaïsk, où les troupes ukrainiennes furent taillées en pièces (août). Il s’enrôla ensuite dans le bataillon néonazi Azov (février 2015), et servit sur les positions de Shirokino et dans la région de Marioupol. Alors que des journalistes russes se trouvaient en train de filmer un reportage, il tira sur l’équipe de reporters et tua un soldat insurgé (avril). Il fit de nombreuses rotations, mais lors d’un duel de tireurs d’élites, son équipe fut dominée et il fut descendu par un tireur d’élite républicain, le 9 mars 2018, à 2 h 15 près de Vodnoye, région d’Ourzouf. Il fut fait citoyen d’Honneur de sa ville (19 avril), puis médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (27 juin).
Alexandre Mochalov (28 février 1978-29 août 2014), il naquit à la Havane, République de Cuba, alors que ses parents travaillaient pour l’URSS dans la grande île des Caraïbes. Il fit des études supérieures d’économie à Kharkov, puis s’installa à Poltava. Il travailla ensuite comme cadre dans une entreprise privée. Il fut contaminé par la propagande de la révolution américaine du Maïdan, et par le bandérisme, aussi décida-t-il de s’enrôler dans le bataillon de représailles Donbass, servant dans une compagnie de reconnaissance et comme infirmier militaire. Il fut tué le 29 août 2014, par un tireur d’élite insurgé, dans la panique de la tentative de fuite des Ukrainiens du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (28 juin 2015).
Leonid Petkhatchniy (?-2014), lieutenant au bataillon Donbass. Il fut tué dans un combi UAZ qui fut touché par une roquette antichar, lors de la tentative désespérée de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014.
Vladimir Paligo (?-2014), soldat du bataillon Donbass, ultranationaliste. Il fut envoyé sur le front et participa à la bataille d’Ilovaïsk (août 2014). Les Ukrainiens furent bientôt encerclés dans la ville et assaillis. Il se trouvait dans un camion ZIL lors de la tentative désespérée de fuite du chaudron. L’engin fut frappé par un obus qui le tua sur le coup ainsi que 4 autres soldats, le 29 août 2014.
Victor Pilipenko (?-), alias French, il s’enrôla dans le bataillon Donbass (2014), et y servit longuement. Il prit la tête d’un bataillon LGBT (2022).
Vladimir Rinkoun (?-2014), soldat du bataillon Donbass, ultranationaliste. Il fut envoyé sur le front et participa à la bataille d’Ilovaïsk (août 2014). Les Ukrainiens furent bientôt encerclés dans la ville et assaillis. Il se trouvait dans un camion ZIL lors de la tentative désespérée de fuite du chaudron. L’engin fut frappé par un obus qui le tua sur le coup ainsi que 4 autres soldats, le 29 août 2014.
Evgueny Shevtchenko (?-), il se décida à s’enrôler dans le bataillon de représailles Donbass, lorsqu’il fut piégé par la propagande ukrainienne qui affirma que l’avion malaisien avait été descendu par les insurgés, ou les Russes (juin 2014). Il écrivit au commandant du bataillon, qui lui indiqua de se rendre à Artemovsk, où il intégra bientôt l’unité (automne). Survivant de la bataille de Debaltsevo (hiver 2014-2015), il raconta dans une interview cette bataille : « Nous sommes arrivés pour la première fois à Debaltsevo, le 30 janvier 2015. Le bataillon fut jeté sur les positions d’Ouglegorsk, qui avait été pris, mais l’attaque fut infructueuse, et nous perdîmes 5 tués (31 janvier). Nous avions notre base à Artemovsk, et nous sommes venus à Debaltsevo pour prendre la ville. Nous avons eu de la chance, en ce sens que lorsque le chaudron a été encerclé le matin du 9 février, nous roulions dans cette direction, lorsque nous avons été informés que la route était coupée et que nous ne pouvions aller plus loin. Le 11 février, nous avons donné l’assaut au village de Logvinovo [afin d’ouvrir un corridor pour les troupes encerclées], mais un ordre très étrange a été donné, bien que le QG sache déjà qu’il y avait déjà une dizaine de chars ennemis, nous avons envoyé une section d’assaut de 50 hommes, qui n’avait aucune chance. Nous avons eu 7 nouveaux morts là-bas.Nous avons suivi les ordres de défendre nos positions du village de Lougansk, compte tenu du chaudron de Debaltsevo, c’était la première ligne de défense, chaque jour nous avons été bombardés avec de l’artillerie et des mortiers. Le 18 février au matin, on m’a donné la tâche de reconnaître et fournir un itinéraire de sortie, à partir de Lougansk, et à travers Mironovskoe, il était donc nécessaire de contourner les colonnes et les routes entre les villages. J’ai mis des gars du bataillon au carrefour, ils ont indiqué la direction des mouvements des chars aux véhicules blindés, aux camions […] quand la route de retraite fut mise en place, ils ont évacué des blessés, les transports manquaient, beaucoup de soldats s’enfuyaient à pied. Il y avait beaucoup de blessés, et pas assez d’ambulances. J’en ai emmené à l’hôpital d’Artemovsk, dans ma propre voiture, puis je suis revenu. Lors de la sortie de la soirée, je suis retourné à l’hôpital, il y avait 137 blessés en une seule journée qui avaient été évacués, et environ une trentaine de cadavres envoyés vers la morgue. Ensuite le bataillon a été transféré à Shirokinon, et nous sommes quand à nous restés sur place avec quelques hommes et nous avons ramassé les corps pendant une semaine. Nous avions des prisonniers chez les séparatistes […] ils nous ont permis de récupérer nos morts près de Logvinovo, en plus des 7, il y avait encore environ 20 corps de nos forces et des gardes nationaux. J’ai rendu mes armes à la fin de mon année d’engagement, en octobre 2015, lorsque le bataillon a été retiré de la première ligne. Depuis, je suis revenu à la vie paisible, et je continue à faire des affaires, ce que j’ai fait depuis l’âge de 20 ans ».
Alexandre Soukhine (25 avril 1972-23 novembre 2017), originaire de la ville de Makeevka, ancien oblast de Donetsk, Donbass. Transfuge, l’un des rares habitants de la région qui furent contaminés par l’idéologie révolutionnaire du Maïdan (hiver 2013-2014). Il prit la fuite de sa ville natale et rejoignit Dniepropetrovsk, où il s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass (été 2014). Il participa au triste parcours du bataillon, répressions, maltraitance des civils, pillages et autres. Il fut démobilisé (2015), mais se décida à s’enrôler dans le corps DUK (2016-2017), une réplique de la waffen SS fondé par Iaroch, et lié au parti néonazi Pravy Sektor (Secteur Droit). Il signa ensuite un contrat dans l’armée ukrainienne (2017), et fut versé dans le bataillon Poltava, grade de sergent, chef d’une section de lance-grenades, 3e compagnie dénommée Donbass. l fut tué dans un affrontement nocturne, le 23 novembre 2017, près d’Artëmovsk, atteint de nombreuses blessures à la tête. Un groupe de saboteurs et de reconnaissance des insurgés fut repéré, assailli, mais durant la poursuite les républicains tendirent une embuscade aux Ukrainiens. Ils tombèrent dans le panneau, l’artillerie ukrainienne empêcha la destruction complète du groupe ukrainien. Mais le combat dura toute la journée jusqu’au crépuscule, les Ukrainiens laissant quatre tués et un prisonnier, les insurgés n’ayant aucune perte. Les Ukrainiens durent prendre la fuite laissant trois de leurs quatre morts. Un accord fut trouvé entre « anciens afghans », et les trois corps des soldats ukrainiens leur furent remis (25 novembre). Il fut enterré dans un cimetière de Dniepropetrovsk (30 novembre), sa famille ayant fui à Kiev, et laissant une veuve et deux enfants, dont un fils majeur. Il fut médaillé pour le courage par le Président Porochenko (26 février 2018). Son fils fut sans doute mobilisé en 2022, et a peut-être déjà rejoint son père. La trahison de son sang et de ses origines ne paye jamais.
Oleg Tcherkachine dit l’Espagnol (?-), originaire de Kharkov, il fit des études professionnelles, et travailla ensuite dans une entreprise de construction, puis devînt dans le domaine autoentrepreneur. Il était l’un des bandéristes locaux, et fut parmi ceux qui soutinrent le Maïdan (hiver 2013-2014). Il s’enrôla ensuite dans le bataillon Donbass (printemps 2014). Il participa à la bataille d’Ilovaïsk, durant la bataille des frontières (été), puis continua son service jusqu’en 2016. Il ne reprit pas son emploi, et raconta : « beaucoup de gars honnêtes après avoir traversé la guerre ont perdu leurs affaires, une source de revenus et ne savaient pas comment survivre. J’ai proposé à des camarades de nous associer dans une entreprise commune, et une quinzaine d’entre eux m’ont rejoints, et nous l’avons formé ensembles. Par la suite 200 emplois ont été créés par l’entreprise, nous étions la plus grande organisation de participants de la zone ATO en Ukraine, jusqu’à la fin de février de l’année prochaine ». Dès le déclenchement de l’opération spéciale, il s’enrôla de nouveau dans les troupe s ukrainiennes, incorporé dans le bataillon TrO (2022), probablement unité de la Garde Nationale. Il fut intégré au grade de sous-lieutenant, commandant de compagnie, mais définit comme chef de bataillon par la propagande ukrainienne. Il était question de lui dans un article (1er juin 2022) : « sa guerre a commencé en 2014, quand il a quitté l’entreprise de construction et a rejoint le bataillon Donbass, et s’est battu au cours des deux années suivantes sur les points les plus chauds du front du Donbass, d’Ilovaïsk, à Shirokino. J’ai combattu dans une unité de renseignement, à plusieurs reprises dans le but d’accomplir des missions de combats très précises, pénétrant dans les lignes ennemies, souvent engagé dans des combats et au contact. Son unité a subi de lourdes pertes lors de la bataille d’Ilovaïsk, Oleg était parmi ceux qui essayaient de venir au secours de ceux qui étaient encerclés. Nous avons ensuite été informés que le bataillon était encerclé, la situation était extrêmement difficile, le commandant a demandé qui était prêt à aller à leur secours, j’ai fait un pas en avant, mais à ce moment là, l’encerclement était déjà achevé, et nous ne pouvions rien faire. Nous avons rencontré les encerclés près de Kourakhovo, ils avaient beaucoup de blessés, les plus touchés ont été envoyés à Dniepropetrovsk. Le dernier accord de cette tragédie pour moi a été ma participation au retour d’une centaine de morts à la fin de 2014, nous les avons escortés et mis dans un avion. En 2016, Tcherkachine est retourné à Kharkov ». Il participa à son premier combat dans la région de Kharkov (26 février).
Dmitri Timochenko (?-2014), soldat du bataillon Donbass, ultranationaliste. Il fut tué dans une camionnette Gazelle qui fut touchée par une roquette antichar, lors de la tentative désespérée de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014.
Anton Tsedik (31 juillet 1987-29 août 2014), originaire de Poltava, il fit des études secondaires puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne. Il fit ensuite des études supérieures en économie à Kiev. Il fut l’un des participants aux émeutes et violences du Maïdan à Kiev, et fanatisé s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass (2014), grade de sergent. Il fut tué le 29 août 2014, dans la tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (27 novembre).
Bogdan Vovnenk (?-2014), soldat du bataillon Donbass, ultranationaliste. Il fut envoyé sur le front et participa à la bataille d’Ilovaïsk (août 2014). Les Ukrainiens furent bientôt encerclés dans la ville et assaillis. Il se trouvait dans un camion ZIL lors de la tentative désespérée de fuite du chaudron. L’engin fut frappé par un obus qui le tua sur le coup ainsi que 4 autres soldats, le 29 août 2014.
Sergeï Voyter (13 mars 1979-26 août 2017), originaire du village de Lokhvitsa, dans la région de Poltava, d’un père militaire. Ce dernier ayant été muté dans l’Oural, il vécut en Russie dans son enfance, région de Sverdlovsk (Ekaterinbourg), puis effectua lui-même son service militaire. Il décida de suivre une carrière militaire, entra dans une école militaire à Vladikavkaz. Il servit dans l’armée de la Fédération de Russie, notamment dans la région de Moscou, nommé capitaine et servant pour le renseignement militaire. Sa famille retourna s’installer en Ukraine, dans son village natale, aussi démissionna-t-il de l’armée russe et s’y installa à son tour (après 2001). Il fut contaminé par l’illusion démocratique des deux Maïdans, celui de 2004, puis surtout celui de 2013-2014. Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass, réputé pour ses pillages, exactions et crimes de guerre (2014). Il participa à divers combats et batailles perdus, notamment à Ilovaïsk (juillet-août 2014), Debaltsevo et Shirokino (janvier/février 2015). Il fut finalement démobilisé du bataillon (avril 2016), ayant survécu. Probablement contaminé par l’adrénaline du front, mais aussi rongé par la vengeance, il signa immédiatement un contrat dans l’armée ukrainienne, versé dans le batailllon Poltava. Il n’était alors que sergent et commandant de peloton, le 2e de la 1ère compagnie, 58e brigade motorisée. Il fut envoyé dans la région d’Avdeevka, puis de Lougansk, et enfin d’Artëmovsk. Il fut atteint d’une balle dans la poitrine lors d’un combat avec un groupe insurgé de sabotage et de reconnaissance qui s’était infiltré dans les lignes ukrainiennes (19 août 2016). Touché aux reins, mais aussi à la colonne vertébrale, il fut transporté dans un état critique à l’hôpital militaire de Kharkov. Il mourut de ses blessures au matin du 26 août. Il fut enterré dans son village natal (29 août), laissant une veuve et deux filles (nées en 2000 et 2006). Il est à noter que sa sœur était restée vivre à Moscou et que la famille, comme beaucoup en Ukraine et Russie, avait vécu dans le grand inconfort des réalités parallèles et des opinions contraires. Elle vînt à son enterrement. Il fut médaillé pour le courage par le Président Porochenko (26 février 2018). Il avait été médaillé pour la défense de Marioupol, de la médaille du bataillon Donbasss, pour la défense de l’Ukraine, et avait été inscrit sur le livre d’Honneur du Conseil régional de Poltava. Malgré son enfance et adolescence en Russie, son service dans l’armée russe, sa trahison de son ancien serment, sa contamination par la propagande occidentale l’auront conduit à son funeste destin.
Alexeï Zatiliouk (?-2014), soldat du bataillon Donbass, ultranationaliste. Il fut tué dans une camionnette Gazelle qui fut touchée par une roquette antichar, lors de la tentative désespérée de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014.
? alias Dobermann (?-2015), originaire de Géorgie, peut-être un ancien des compagnies d’autodéfense du Maïdan, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass, puis rejoignit la 8e compagnie de volontaires du corps néonazi DUK formé par le parti Pravy Sektor. Il servit dans la région de Marioupol, notamment sur les positions de Shirokino.