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Bataillon Kiev, du Maïdan, aux références putrides de la 72e brigade mécanisée

Bataillon Kiev, du Maïdan, aux références putrides de la 72e brigade mécanisée
Photo prise par les membres du bataillon lors de leurs missions de représailles

C’est déjà le 43e historique de bataillons de représailles de l’armée ukrainienne que nous publions. Celui-là fut l’un des premiers, mêmes des tout premiers, et fut formé de bandéristes et néonazis des compagnies d’autodéfense du Maïdan. Classique donc. L’unité comme le porte son nom, fut formée à Kiev, sous le nom de 12e bataillon de défense territoriale de l’Ukraine, puis 12e bataillon motorisé et versée dans la sinistre 72e brigade mécanisée de l’armée régulière. Cette dernière est considérée comme l’une des pires unités ukrainiennes, signalée dès 2014, pour ses crimes de guerre. Politisée, elle porte aussi le nom des Zaporojiens Noirs, un régiment de bouchers des pogroms de Juifs du colonel Diatchenko, qui servit ensuite dans la SS, participa aux massacres et à la liquidation de l’insurrection de Varsovie dans l’été 44, puis pris la fuite par la ligne des rats… aux USA. Il travailla longuement pour la CIA. Le bataillon Kiev était aussi l’un des 6 bataillons que nous avons déjà répertoriés pour la région de Kiev, la capitale logiquement ayant fourni son lot de bourreaux, un peu plus que les autres, et parce qu’elle avait été le centre névralgique de la « Révolution de la Dignité », c’est ainsi que l’appelle les Ukrainiens (hiver 2013-2014), qui consista à renverser un président démocratiquement élu, à brûler avec des cocktails Molotov des policiers et à faire croire à l’Occident que tout cela était au nom de la « démocratie ». A l’heure actuelle, en comptant les pertes de chaque camp, militaires et civiles, c’est en centaine de milliers de morts que cette révolution américaine se compte. Le sinistre Bernard-Henri Levy, nous aura parlé lui, d’une « révolution magnifique ». Voilà donc le bataillon Kiev, une énième entité du Maïdan, avec son lot de morts, de paumés et de dangereux extrémistes.

Bondarenko, le parrain improbable d’un bataillon de représailles pour le Donbass. Bien qu’inconnu en Occident, il fut l’un des tout premiers bataillons de représailles formé par l’Ukraine pour être envoyé dans le Donbass. Cette initiative fut d’abord celle d’un oligarque ukrainien, Vladimir Bondarenko, figure incontournable de la Rada, ancien apparatchik du parti communiste, qui avait retourné sa veste et militait de longue date pour une Ukraine atlantiste, européiste, américaine et ennemie de la Russie. Cet homme inconnu également à l’Ouest, fut l’un des piliers politiques locaux dans la capitale ukrainienne, mais aussi des deux révolutions, l’Orange (hiver 2004-2005), et celle du Maïdan (2013-2014). Il fut en effet un cours moment chef de l’administration de la ville de Kiev, après la réussite de cette révolution, et fut une sorte de parrain provisoire pour le bataillon (mars-juin 2014). C’est lui qui donna l’ordre de fournir les premiers fonds, les premiers équipements, et du matériel. La ville était en ébullition depuis plusieurs mois, puisque que plusieurs autres bataillons, dont les deux Kievskaya Rous (11e et 25e), Kiev-1, Kiev-2, Mirotvorets dépendant du Ministère de l’Intérieur ou de la Défense furent formés (avec d’autres), à Kiev. L’idée principale était de fixer un maximum des bandéristes et néonazis des compagnies d’autodéfense du Maïdan, pour les intégrer dans les unités de représailles, où ils seraient alors lâchés sur le Donbass qu’ils pourraient terroriser. Le bataillon Kiev ne fut pas le plus populaire par ce genre de brutes épaisses, d’autant que Bondarenko fit un mensonge pieux : il assura que le bataillon serait employé à la défense des points stratégiques de la ville… Il fut mis d’office sous le commandement du Ministère de la Défense, et fut bientôt dénommé 12e bataillon de défense territoriale de l’Ukraine. Il était (presque) prêt pour les tueries dans le Donbass.

Des hommes qui voulaient prendre Moscou et défiler sur la Place Rouge. De l’argent c’est ce qui manquait au bataillon. C’était là le nerf de la guerre et aussi la possibilité d’attirer plus d’hommes, des « gamellards » et des aventuriers qui s’ajouteraient aux effectifs premiers. Mais Bondarenko ne fut pas si généreux, très vite les familles des volontaires, des quêtes, l’argent de mécènes furent bientôt nécessaires à sa formation. Lors de l’éviction et du débarquement de Bondarenko, Klitschko et son frère s’engagèrent à le soutenir, des mots qui restèrent dans le vent. Très vite, les frères furent l’objet d’attaques médiatiques sur l’absence totale de soutien au bataillon. Loin de servir dans la capitale, sa base fut définie par le ministère comme étant Berditchev, à près de 200 kms de la capitale et fut immédiatement constitué en guerre pour être envoyé dans le Donbass. Cependant, l’un des premiers bataillons formés, il attira assez de monde dans ses rangs, à la fois par les promesses de gain, de pillages dans le Donbass, d’aventures et parce que tout le monde pensait que tout se passerait comme à Odessa : des pauvres hères à massacrer, inférieurs en nombre et peu armés, quelques vieux « débris » de l’époque soviétique à mettre au pas, et le tour serait joué. Un journaliste ukrainien présent à la formation officielle du Donbass, écrivit un article (26 juin), où il cita les paroles qui furent prononcées pour les engagés : « Nous sommes toujours des volontaires, car en principe, nous avions la possibilité de refuser de servir dans le bataillon de défense territoriale et de demander à être transférés dans une autre unité. Mais pour autant que je sache, il n’y presque pas eu de tels demandes à Kiev, ils sont tous partis. La plupart des hommes qui sont ici, le sont de leur plein gré, le moral est bon, nous sommes prêts à servir, jusqu’à que l’heure du défilé sur la Place Rouge arrive, je ne plaisante pas ». Discours hallucinant, et qui mérite un commentaire en 2023 : il n’était même pas question d’écraser seulement le Donbass, mais bien la Russie toute entière… et nous étions en juin 2014. Le danger ukrainien et la menace dont parlent les Russes étaient donc bel et bien présents, pesant au premier chef sur les Russes ethniques de l’Est de l’Ukraine.

Un bataillon en transition jusqu’à son incorporation dans la 72e mécanisée. Le bataillon fut envoyé à l’entraînement au centre de formation militaire 169 de Desna, près de Tchernigov (10 mai 2014), où il s’entraîna un peu plus de deux semaines, puis fut envoyé sur le front du Donbass (10 juin). Il fut dirigé sur Seversk, dans la région de Lougansk (juillet), où il connu son baptême du feu, et participa à la prise du pont stratégique sur la Severodonetsk. Il se trouva dans une situation difficile dans les positions de Krasni Yar, subissant des pertes, des blessés et devant finalement évacuer des localités et points stratégiques, notamment un aérodrome, que le GQG donna l’ordre de détruire avant la retraite. Le repli s’effectua sur deux journées (3 et 4 septembre), sous le feu de l’artillerie insurgée, et bientôt sur ses nouvelles positions qui n’avaient pas eu le temps d’être préparées. L’affaire avait été chaude, aussi une permission fut accordée aux hommes, durant 10 jours… mais afin d’économiser de l’argent, il fut décidé qu’ils ne seraient pas payés pendant cette période et que transports et autres seraient aussi à leurs frais (12-22 septembre). Le bataillon fut ensuite renvoyé au front, mais y resta peu, puisqu’il fut évacué à Berditchev (octobre), pour être transformé en 12e bataillon motorisé de l’armée régulière ukrainienne, recevoir du matériel, des véhicules, des armes et des conscrits de la mobilisation. Il fut également intégré dans la 26e brigade d’artillerie (novembre). La période fut aussi utilisée pour faire voter les soldats pour les élections législatives de la Rada d’Ukraine (26 octobre), ce qui fit déclarer comiquement, « que l’élection avait été la plus démocratique jamais connue en Ukraine », en oubliant les référendums du Donbass, de Crimée et la volonté ukrainienne de faire fi justement des élections et de la volonté des populations, avec le droit sacré de disposer d’eux-mêmes, y compris celui de se séparer de l’Ukraine. Le bataillon fut renvoyé quelques semaines au front, puis fut encore retiré (3 décembre), à part l’équivalent d’une compagnie, et participa à une sorte de parade de la victoire… sans victoire (6 décembre), dans les rues de Kiev. L’opération de propagande fonctionna bien, des milliers de gens sortirent dans la rue et se laissèrent prendre au jeu. Ce n’était pas la Place Rouge bien entendu… L’unité ne resta toutefois pas longtemps dans la 26e, et fut finalement versée dans la 72e brigade mécanisée, l’une des pires de l’armée ukrainienne, tant par l’idéologie bandériste et néonazie, que par les crimes de guerre et exactions diverses qu’elle commit dans le Donbass.

Les hussards de la mort ou waffen SS fantasmés de la 72e. Le bataillon commença la rotation de ses mobilisés, 109 furent libérés (mars 2015), bientôt remplacés par d’autres, 5 furent médaillés, tous à titre posthume, selon le terrible et sinistre culte ukrainien des morts et des « Héros » de l’Ukraine. C’était encore le temps des fameux « cyborgs », des soldats ukrainiens invincibles qui auraient dû balayer les insurgés d’un revers de main. Les « cyborgs » cependant étaient morts, leurs cadavres gisant sur les champs de bataille de l’aéroport de Donetsk, de Shirokino et de Debaltsevo. Longtemps le bataillon resta en formation près d’Avdeevka, puis retourna dans la région de Lougansk, et enfin de Yassinovataya (2015-2017). Avec son intégration dans la 72e mécanisée, l’une des unités de l’armée régulière parmi les plus politisées, le bataillon ne fut certainement pas à l’école de la modération. L’unité affiche en effet les couleurs noire et rouge de l’armée collaborationniste de l’UPA, et pire encore une tête de mort, à la façon des SS, ou de la 3e division blindée Totenkopf, la division qui fournit les camps de la mort et de concentration en gardes (et fut aussi une unité motorisée puis blindée de la waffen SS). L’unité s’était tristement illustrée en 2014-2016, par des crimes de guerre, des exactions contre les civils et un mépris des règles de la guerre, à fortiori de la Convention de Genève. Elle garda une sinistre réputation dans le Donbass, les populations civiles se rappelant d’eux. L’Ukraine ne put s’empêcher de leur décerner le titre « de Zaporojiens Noirs » (23 août 2017), en référence aux hussards de la mort ukrainiens, les nationalistes du colonel Diatchenko qui se livrèrent à d’horribles pogroms (1918-1920). L’unité garda la dangereuse position d’Avdeevka pendant plusieurs années (2017-2022), avant de bouger pour la région de Volnovakha (février 2022). Une partie des unités fut rapatriée vers la capitale pour la défendre (février-mai), le restant étant bousculé et Volnovakha libérée par les Républicains (mars-avril). La brigade fut alors décorée d’un nouveau titre honorifique, à la façon des citations françaises inscrites sur les drapeaux (6 mai 2022). L’unité fut retirée du front, pour être recomplétée, ayant subi de lourdes pertes, puis renvoyée sur le front, région de Kherson (novembre 2022), où elle se trouve probablement actuellement.

Un bataillon d’extrémistes des compagnies d’autodéfense du Maïdan. C’est une histoire banale, les premiers volontaires de cette unité furent tout simplement ces hommes, qui lors du Maïdan formèrent les compagnies d’autodéfense. Ils furent, comme on le sait financés et salariés par de l’argent qui transita par l’ambassade des USA à Kiev. Les témoignages à ce sujet furent légion à cette époque, et les fanatiques eux-mêmes ne s’en cachèrent pas. Derrière les bandéristes se cachaient bien sûr des gamellards : faire une révolution, frapper des policiers, les tuer, piller et bouter le feu à des bâtiments administratifs, en recevant en plus un salaire, autant vous dire qu’ils furent nombreux. Mais les rangs de ces deniers s’éclaircirent, car la promesse de ne pas les envoyer au front n’ayant pas été tenue, il leur fut donné le choix de rester ou de partir. Ceux qui restèrent étaient motivés. Le bataillon s’illustra tristement dans la région de Lougansk. Quels furent les crimes de guerre de ces hommes ? Impossible dans l’état de le savoir, mais au vu de la politisation, du bandérisme, néonazisme et de la russophobie qui régnaient au départ dans l’unité, ils furent assurément réels. L’histoire et peut-être les tribunaux russes éclaireront cette question. Le reste des hommes se composait d’officiers de l’armée, également bandéristes pour certains, du moins patriotes. Pour eux l’Ukraine et leur serment pouvait les conduire jusqu’en enfer, y compris celui du massacre des gens du Donbass. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, vous découvrirez aussi le portrait de Petro Diatchenko, l’homme qui inspira le titre de la 72e brigade mécanisée, dont fait partie désormais, depuis près de 7 années, le bataillon.

Vladimir Adamko (?-), officier ukrainien, grade de major, il fut nommé dans l’État-major du bataillon Kiev, alors 12e motorisé, 72e brigade mécanisée (2016), poste qu’il occupa jusqu’en février 2018.

Youri Artioukh (1980-2014), originaire de Kiev, il fit des études professionnelles en mécanique automobile, mais devînt autoentrepreneur et installeur d’huisseries, portes et fenêtres, dans la ville de Brovary (2000-2014). Il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kiev (avril 2014), l’un des premiers, contaminé par la propagande du Maïdan. Il fut envoyé rapidement au front, grade de sergent (14 mai), et participa aux premières répressions et tueries dans le Donbass. Il obtînt une permission pour l’anniversaire de son père (18 août), puis retourna bien vite sur le front. Il fut tué lors d’un bombardement d’artillerie, à Krasni Yar, le 2 septembre 2014. Il se trouvait à la garde d’un barrage routier, s’éloignant en voiture au moment du bombardement, quand elle fut frappé d’un tir direct, à 150 mètres du poste. Il fut tué sur le coup. Il fut enterré à Kiev et décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 mars 2015), puis une plaque commémorative fut installée dans son école.

Nikolaï Bilosvit dit le Requin (?-), lieutenant-colonel, nommé chef d’État-major du bataillon Kiev (2014), puis commandant du bataillon, alors 12e motorisé (mars 2015). Il occupa ce commandement jusqu’en 2017. Il fut renvoyé à l’arrière, puis nommé commandant en chef de la 112e brigade de défense territoriale (2018), comprenant 6 bataillons squelettiques à 250 hommes, une unité sensée défendre la capitale et qui fut certainement activée (février 2022). L’unité prêta le serment à l’Ukraine, tradition bandériste mise en place durant la période de collaboration avec l’Allemagne hitlérienne. Elle dépendait du groupe de commandement Nord, et toute une opération de communication et propagande fut organisée autour d’elle. Il déclara à cette occasion : « c’est psychologiquement et moralement difficile, mais le chef d’État-major ne doit pas quitter le poste de commandement, il doit garder son sang froid, et être responsable de tout. C’est lui qui donne l’autorisation d’ouvrir le feu et en porte l’entière responsabilité. Selon son statut le chef d’État-major a le droit de donner des ordres au nom du commandant, et plus tard de l’informer qu’un tel ordre a été donné. Je dirai brièvement qu’au cours d’une semaine de formation, j’ai appris plus de choses sur la gestion militaire dans la pratique qu’en deux ans de théorie au département militaire. Dans le même temps, de nombreuses personnes honnêtes et patriotes, motivées pour défendre la patrie contre l’agresseur, ont appris à se connaître. Nous sommes passés par la coordination élémentaire pendant les exercices, nous comprenons nos tâches, et notre place dans la formation et dans la brigade. Les officiers et sous-officiers ayant une expérience du combat occupent des postes clefs dans la brigade ». Des officiers de l’OTAN (2018), furent invités à visiter l’unité et l’entraînement des réservistes, notamment des officiers de Lituanie, d’Estonie, alors que depuis déjà plusieurs années l’Ukraine se préparait à une intégration dans l’OTAN. Dès cette époque, et à fortiori aujourd’hui, si officiellement l’Ukraine n’est pas dans l’alliance atlantique, elle s’y trouve de fait depuis le printemps 2014, et l’intégration, les coopérations, entraînements, formations, finances, matériels, etc., ont inondé l’Ukraine de tous les côtés. Il donna une interview où il raconta ses mois de service dans l’unité : « j’ai passé trois ans dans la zone de combat, la première année dans la région de Lougansk, puis dans la région de Donetsk, notre unité était située entre la ville d’Avdeevka et la zone industrielle. Plus tard, nos unités ont été envoyées à Volnovakha », s’épanchant ensuite sur le fait que les brigades territoriales permettaient en quelques heures de mobiliser des territoriaux de la réserve déjà entraînés et sachant ce qu’ils avaient à faire, à l’exemple dit-il de l’Estonie… Il expliqua que les femmes étaient depuis peu acceptées, et que la tranche d’âge des hommes concernés était entre 41 et 60 ans, mais que des hommes plus jeunes, volontaires, pouvaient être aussi acceptés. Toute l’Ukraine fut dotée de ces brigades de territoriaux (2018). Il fut encore interviewé lors d’une nouvelle prestation de serment à Kiev, de réservistes de son unité, mais également d’autres troupes, il déclarait : « Leurs tâches sont de protéger les installations importantes de l’État, de maintenir l’ordre public, de lutter contre les sabotages, les groupes de renseignements, tout civil peut devenir un soldat territorial en s’adressant au commissariat de son district et en signant un contrat. Chaque année, un plan d’entraînement est élaboré et présenté au personnel, afin que les gens puissent planifier leur présence, en tenant compte du service dans la réserve. Chaque bataillon organise généralement des sessions de formation pratique dans sa zone » (10 octobre 2020).

Mikhaïl Bodnar (?-), officier de carrière ukrainien, grade de major, il fut nommé dans l’État-major du bataillon Kiev, 12e motorisé, 72e brigade mécanisée (2020), et se trouve peut-être encore vivant dans l’unité à ce jour (2023).

Vladimir Bondarenko (1952-2021), originaire de la région de Tchernigov, il était d’une famille de paysans et kolkhoziens, bien intégrés dans l’Union soviétique, et qui étaient communistes. Il fit des études supérieures en pédagogie et en histoire (1972-1977), et devînt professeur dans cette discipline dans une école de sa région (1976-1977), réussissant à s’élever socialement en profitant du système soviétique, il était également francophone. Il entra en politique en intégrant le parti communiste ukrainien (1977-1992). il fut l’un des apparatchiks du parti communiste, en charge de la gestion d’un arrondissement de la ville (1986-1992), avec toutes les prérogatives et le pouvoir inhérents à la fonction. A l’écroulement de l’URSS, il sentit le vent tourner, et manœuvra, d’abord en devenant dans le privé directeur du marketing dans une grande entreprise pétrolière ukrainienne (1992-1996), puis en glissant vers les partis européistes, ultralibéraux et pro-américains. Il se présenta au Conseil municipal de Kiev, où il fut élu (1990-1996), puis à la Rada d’Ukraine, élu (1994-1998), et fut nommé vice-ministre de la Justice (mars-juillet 1996). Il fut réélu à la Rada (1998-2002), rejoignant le parti Notre Ukraine, réélu député à la Rada (2002-2006), et soutînt la Révolution Orange ( hiver 2004-2005), ainsi que la politique du Président Iouchtchenko (2005-2010). Il lança l’idée de la construction d’une église du Patriarcat de Kiev, sur le site de la révolution, qui fut construite et qu’il finança en partie de son argent (2005-2006), puis d’un musée ethnographique ukrainien. Ce dernier fut construit sans permis de construire et lui apporta quelques ennuis, notamment médiatiques et avec la justice, mais il ne fut jamais inquiété et le lieu devînt un moment populaire. Il fut encore réélu deux fois (2007-2012, puis 2012-2014), s’étant rallié à la fameuse « Reine du Gaz », la femme aux tresses, Ioulia Timochenko. Il supporta la révolution américaine du Maïdan (hiver 2013-2014), étant nommé chef de l’administration de la ville de Kiev, et se présenta aux élections municipales pour devenir maire (non élu, 3e place), ainsi qu’au Conseil municipal sous la liste du parti de Timochenko, où il fut élu (mars 2014). C’est lui qui lança la création du bataillon de représailles Kiev, l’un des premiers (20 mars), et apporta son aide pour son organisation. Il ne put faire illusion longtemps, ce pur carriériste fut d’abord débarqué de la Rada (13 mai), puis il démissionna du poste de chef de l’administration de la ville de Kiev (10 juin), mais fut quand même, humiliation supplémentaire, démis de ses fonctions par un décret présidentiel (25 juin), et remplacé illico par le célèbre boxeur Vitaly Klitschko, qui devînt le maire de la ville. Mis en difficulté, il tenta de prendre la mairie de Kiev (25 octobre 2015), mais ne réussit pas dans cette entreprise (4e place), restant toutefois membre du conseil municipal (2015-2020). Il tenta de s’accrocher à se ce poste, se représentant encore au conseil (octobre 2020), mais fut cette fois-ci définitivement débarqué, il était toujours sous l’étiquette du parti de Timochenko, dont l’influence avait énormément déclinée.Son passé communiste n’avait jamais été oublié, et dépassé sur sa droite par plus populaire et surtout plus radical que lui, il disparut ensuite totalement de la scène politique et médiatique. Il est à noter que son épouse… comportement népotique s’il en fut, fut son attaché parlementaire pendant sa longue carrière de député (20 années !). Il mourut à Kiev de maladie, le 24 août 2021, ayant depuis longtemps un grave problème d’obésité.

Dmitri Borovik (1988-2014), originaire de Kiev, il fit des études professionnelles et devînt machiniste et conducteur de trains dans le métro de la capitale. Il était un fan ultra du club de football FC Dynamo. Il se radicalisa vite, devenant un bandériste et néonazi convaincu. Il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, et participa aux émeutes et violences de la révolution américaine (hiver 2013-2014). A l’exemple de camarades des fans du Dynamo Kiev, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kiev (16 mai 2014), simple fusilier dans la 2e compagnie du bataillon. Il fut envoyé sur le front du Donbass, sur les positions du village de Krasni Yar. Les Républicains passèrent à l’attaque dans la nuit, appuyés par un char, qui ouvrit le feu sur sa tranchée. Il fut tué sur le coup, le 22 août 2014, alors qu’il patrouillait avec un chien. Un autre soldat fut mortellement blessé, six autres furent blessés. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 mars 2015), puis une plaque commémorative fut installée dans son école à Kiev.

Taras Bourdiak (1984-2015), originaire de Kiev, il semble bien qu’il participa aux émeutes et violences durant le Maïdan dans la capitale (hiver 2013-2014), et était même recherché par sa famille, apparaissant dans une liste de 337 personnes disparues ou dont les proches étaient sans nouvelles et ayant participé à la révolution (4 mars 2014). S’il s’agit bien de lui, l’homme avait simplement poursuivi son chemin vers une radicalisation qui le conduisit quelques jours plus tard à s’enrôler dans le bataillon Kiev. Dans tous les cas, s’il ne s’agissait pas de lui, il s’enrôla ou fut mobilisé dans le bataillon Kiev, et fut tué « dans des circonstances non élucidées », le 1er juillet 2015, dans la région de Yassinovataya. Une foule de suppositions sont possibles, mais parmi les faits certains : l’homme ne fut jamais médaillé à titre posthume, donc selon le culte des « Héros » ukrainiens, il ne fut pas tué au combat. Le terme « circonstances non élucidées » intrigue, habituellement le Ministère de la Défense ukrainien usant plutôt du terme « dans des circonstances tragiques » en parlant d’hommes tués bêtement, sous l’emprise de l’alcool, de drogues, dans des jeux idiots avec des armes, des explosifs, parfois aussi pour des hommes s’étant suicidés, ou pire ayant été assassinés, mêlés à des trafics louches, des comportements mafieux, ou liquidés par leurs propres camarades ou officiers. Un indice toutefois, ce site qui indique en fournissant une photo de sa tombe : « cause de la mort : mort violente ».

Oleg Diantchenko (1974-2015), originaire de la région de Tcherkassy, il fit des études professionnelles en mécanique, et effectua son service militaire dans la flotte soviétique, dans la flotte de la Baltique, à Kronstadt, puis dans la flotte ukrainienne à Sébastopol, Mer Noire. Il fut très tôt contaminé par la propagande américaine, l’illusion de l’adhésion à l’Union européenne, à l’OTAN et aux rêves de revenus et pouvoirs d’achat décuplés. Il fut un participant de la Révolution Orange (hiver 2004-2005), se radicalisant un peu plus en montant à Kiev de nouveau durant la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), servant dans une compagnie d’autodéfense. Il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kiev (printemps 2014), servant comme chauffeur, puis dans les communications en installant des antennes et des dispositifs liés aux liaisons de l’unité. Il fut tué dans la région de Starobelsk, ancien oblast de Lougansk, le 28 mars 2015, laissant une veuve et deux enfants.

Petro Diatchenko (1895-1965), officier de carrière de l’armée impériale russe, école des enseignes d’Orenbourg (1917), il fit la Première Guerre mondiale, puis se rallia à l’armée nationaliste ukrainienne (1917-1918), servant au grade de capitaine sous le colonel Bolbochan et son régiment de Zaporojia. Il participa à la prise de Poltava (1918), puis à une offensive contre la Crimée. Il servit un temps dans les rangs de l’hetman Skoropadski, créature mis au pouvoir à Kiev par les Allemands, qui fut bientôt renversé, aussi rallia-t-il Petlioura et son armée (1918-1920). Il se livra avec ses hommes, pendant toute la guerre, à des pogroms de Juifs dans toutes les régions traversées, ce qui fut bientôt connu au niveau international (Petlioura sera assassiné pour les pogroms qui avaient été commis sous ses ordres en 1926, à Paris). Petlioura donna l’ordre de relever de son commandement Bolbochan (janvier 1919), aussi tenta-t-il de le soutenir et participa à une cabale pour son retour. Son chef fut torturé par les hommes de Petlioura, mais Bolbochan lui donna l’ordre de ne pas intervenir pour le libérer, ce qu’il fit non sans ronger son frein. Il devînt le nouveau commandant du régiment de cavalerie, renommé les Zaporojiens Noirs (juin 1919), et mena une campagne contre les armées blanches de Denikine (juin-décembre), mettant à feu et à sang le Sud de l’Ukraine. Ayant été finalement vaincus par les blancs, il fut blessé l’année suivante contre les rouges (été 2020), les troupes nationalistes ukrainiennes furent mises en déroute (fin 1920), ayant de toute façon été mises à mal par les autres belligérants, et surtout par l’intervention de la Pologne. Il fut interné en Pologne (novembre), et passa un court moment dans les rangs polonais, puis fut de nouveau interné comme suspect (1921-1924). Il rejoignit l’armée polonaise de nouveau (1924), servant longuement dans ses rangs, chef d’escadron (1928), diplômé de l’école de guerre (1932-1934), commandant de la brigade de cavalerie Suwalka (1936). Sa brigade combattit quelques jours les troupes soviétiques (1939), mais il força la frontière lituanienne et fut bientôt interné dans ce pays avec ses hommes. Il fut livré aux Allemands, interné à Königsberg et libéré. Il se rallia à l’Allemagne nazie, servant dans l’armée collaborationniste ukrainienne (juin 1941), membre du QG de cette dernière (juillet-août), alors au grade de colonel. Il rallia l’OUN-B de Bandera (1942), puis fut commandant-adjoint de la Légion ukrainienne d’autodéfense, ou 31e bataillon de Police Spéciale (Schustmannshaft), du SD, les services de sécurité de la SS (1944). Il participa aux massacres et tueries lors des ignobles répressions de l’insurrection de Varsovie (été 1944), et servit ensuite à la défense de l’Allemagne dans la brigade antichar ukrainienne, dénommée Ukraine Libre (février 1945). qui défendit la Saxe contre le 1er front biélorusse. Après quelques combats victorieux contre l’Armée Rouge et l’armée polonaise (avril 1945), il fut fait chevalier de la Croix de Fer, nommé commandant de la 2e division ukrainienne, forte de plus de 7 000 hommes, qui termina sa carrière sur l’Elbe (7 mai 1945), nommé général par le QG ukrainien collaborationniste. Il prit la fuite avec les restes de sa division pour se rendre aux Américains (9 mai), et fut bientôt recruté par les services secrets américains, puis par la CIA. Il resta en Allemagne, région de Munich, mais fut plus prudent que Bandera et émigra aux USA, où il s’installa à Philadelphie. Il fut médaillé par les bandéristes ukrainiens en exil qui avaient fui par les lignes des rats (1960), promu lieutenant-général de l’armée nationaliste ukrainienne (UNR, 1961). Deux de ses fils furent tués dans les rangs nazis durant la Seconde Guerre mondiale, un troisième devînt servent de l’US Air Force et fut envoyé au Vietnam. Son frère, Victor (1892-1971), qui servit également avec les SS, émigra également aux USA où il mourut. Lui-même décéda le 22 avril 1965, et fut enterré dans le New Jersey. L’ignoble tueur de Juifs, de Russes, et de Polonais ne fut jamais inquiété. Ses mémoires furent publiés aux États-Unis (1959-1973), puis en Ukraine (2010). Des monuments ont été érigés en son honneur dans le pays, d’abord dans son village natal de Beriozova Louka (2009), dans le grand mouvement de réhabilitation initié par le Président ukrainien Iouchtchenko (2005-2010), et une maison-musée bandériste créée dans le même village (2012). C’est en son honneur, et aux Zaporojiens Noirs des pogroms, que la 72e brigade mécanisée a reçu ce titre (Zaporojiens Noirs), portant la tête de mort des massacreurs bandéristes et de la SS (titre décerné à la brigade sur ordre du Président Porochenko (2017).

Dmitro Gnatiouk (?-), militaire de carrière ukrainien, il fut versé dans le bataillon Kiev, 72e brigade motorisé, alors au grade de lieutenant, nommé plus tard capitaine et au poste de chef d’État-major du bataillon (2018-?).

Roman Golovnia (1984-), originaire de la région de Jytomyr, l’un des hommes de l’ombre de la révolution du Maïdan, un des nombreux rouages politiques qui permirent sa réussite, avec comme bras armé les néonazis et bandéristes, et comme direction politique des européistes et atlantistes. Il fit des études supérieures en pharmacie, puis en psychiatrie (2004-2010), puis fut directeur d’une compagnie privée de matériel médical (2010-2011), avant de s’installer comme psychiatre (2010-2012). Il entra en politique dans la formation Position Civique (2011), parti de la droite libérale, atlantiste, européiste, pro-américain. Il fut vite l’un des cadres du parti (2011-2013), la révolution du Maïdan, lui permettant de se propulser immédiatement à la tête du parti pour la ville de Kiev (mai 2014), puis d’être élu député dans le Conseil municipal, alors parfait inconnu (juin), il resta en poste jusqu’à la fin de son mandat (2014-2019). Il joua un rôle dans la formation des bataillons de représailles, en soutenant les propositions pour fournir de l’argent, des soutiens divers, élevant sa voix avec celles des néonazis les plus en vue, comme Mosiychuk du Pravy Sektor (été 2014). Il fut l’un de ceux qui demanda plus de réactions du Conseil municipal, en opposition à l’immobilisme de Klitshko. Il continue une carrière politique en demi-teinte, maire-adjoint d’une petite ville proche de Kiev (2017), puis candidat parachuté et non élu au Conseil régional de Kherson (2020). Il disparut alors de la scène médiatique un moment, mais fut finalement nommé conseiller du maire de Kherson, après la reprise de la ville par les Ukrainiens, et que la majorité de la population (près de 120 000 habitants) eut préféré s’enfuir côté russe pour échapper aux répressions. Il occupait toujours ce poste lors d’une interview où le jaune et bleu compulsif de l’Ukraine piquait presque les yeux. Il déclara que les « occupants russes bombardaient les populations civiles pacifiques de la ville », au cours d’une déclaration presque délirante ponctuée exclusivement de déclarations de ce genre (8 décembre 2022). A noter que l’homme est de langue maternelle russe et ne s’exprime qu’en russe. Les commentaires des internautes sont intéressants, comme celui-ci : « et quoi Kherson ce n’est pas la Russie ? » ou encore celui-ci : « Tenez bon, nous reviendrons… ». Il faut dire que la ville était largement favorable à la Russie, par la présence majorité de Russes ethniques.

Alexeï Grabtchov (1984-2014), originaire de Kiev, simple soldat, il fut versé ou s’engagea dans le bataillon Kiev (printemps 2014), mais il était atteint d’une maladie coronarienne, dont il mourut en service, le 16 octobre 2014. Il fut enterré dans sa ville, jamais médaillé à titre posthume car n’étant pas tombé lors d’une action de combat.

Alexeï Gritsenko (1979-), originaire de la région de Soumy, fils d’un politicien et ancien Ministre de la Défense d’Ukraine, Anatoli Gritsenko (1957-). Son père avait terminé l’école de l’aviation soviétique à Kiev, également ingénieur électricien, et fut envoyé parfaire ses études aux USA (1993-1994), diplômé de l’Institut des langues étrangères du Ministère américain de la Défense (1993), et de la faculté opérationnelle stratégique de l’US Air Force University (1994), occupant ensuite des hautes fonctions au Ministère de la Défense (à partir de 1996). Il fut l’un des conseillers du futur Président Iouchtchenko (2004), membre étroit de son conseil et l’un des organisateurs de la Révolution Orange, je vous laisse déduire pour qui, Anatoli travaillait également en sous-main dans l’ombre. Sa récompense fut sa nomination comme Ministère de la Défense (2005, reconduit en 2006), l’un des fondateurs du Parti Position Civique (2008), bientôt élu à la Rada d’Ukraine (2007-2012, 2012-2014), candidat à la présidentielle (non élu, 5e place, 5,48 % des voix), mais ne put se faire réélire à la Rada (octobre 2014). Son fils connut une jeunesse dorée et confortable, dans une Ukraine en lambeaux, et fut poussé par son père vers l’équivalent de Science Po (2008), institution de la même qualité qu’en France, c’est à dire ne valant depuis longtemps plus grand-chose, usine à fournir des agents américains. Il occupa ensuite des postes de cadres supérieurs dans diverses grandes entreprises, et s’engagea vite en politique dans l’Union de la Jeunesse de Notre Ukraine (2005-2007), le parti du Président Iouchtchenko, l’homme de la Révolution Orange (hiver 2004-2005), marié à une agent justement de la CIA, américaine d’origine ukrainienne qui remplissait des rapports pour le président Ronald Reagan dans les années 80. Il passa dans le parti Position Civique, parti également atlantiste, européiste et libéral (2010), devenant l’un des cadres dans la capitale, à Kiev (2010-2014). Il fut l’un des organisateurs et « petits chefs » invisibles et discrets du Maïdan américain, et après la réussite de la révolution, fut élu dans le Conseil municipal de la ville (juin 2014). Il s’occupa comme son collègue Golovnia de soutenir la formation des bataillons de représailles, notamment d’essayer d’aider plus fortement le bataillon Kiev, en alliant sa voix avec des néonazis notoires comme Mosychuk. Il fut nommé vice-président du comité des transports et communications dans le Conseil, et occupa son mandat jusqu’au bout (2014-2019). Il participa à un nouveau coup de force, d’un mouvement dénommé Avtomaïdan (9 décembre 2017), en rassemblant plus de 200 voitures devant la résidence du procureur-général d’Ukraine, pour obtenir la démission du chef du NABU, une sorte de police fiscale et financière. Il reprit du service en s’occupant d’organiser la mobilisation générale dans Kiev (2022), lui-même mobilisé, mais ne partit jamais au front.

Alexandre Kaïdanovitch (?-), militaire de carrière ukrainien, il fut nommé chef d’État-major du bataillon, alors au grade de major (2018), poste qu’il occupa quelques mois durant l’année 2018.

Dmitri Kartachova (?-), militaire de carrière ukrainien, il fut nommé chef d’État-major du bataillon, alors au grade de major (2017), poste qu’il occupa jusqu’en 2018.

Vadim Khalimon (1994-2017), originaire de la région de Kiev, il fut mobilisé et répondit à l’appel (2016). Il fut versé dans le bataillon Kiev, servant comme simple soldat. Il fut tué « dans des circonstances tragiques », dans la région de Yassinovataya, près de Donetsk, le 17 juin 2017. Ces fameuses « circonstances tragiques », en plus du fait qu’il ne faut jamais médaillé à titre posthume selon la tradition du culte « des Héros » d’Ukraine, sont en fait une mort causée par l’alcoolisme, les drogues, des jeux idiots avec des armes ou explosifs, ou suite à des erreurs humaines, des négligences, ou des situations absurdes.

Vladimir Koukhar (?-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures en science politique. Il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense durant le Maïdan (hiver 2013-2014), et participa aux émeutes et violences. S’étant radicalisé, il s’enrôla volontairement dans le bataillon Kiev (2014), grade de lieutenant, et servit durant la bataille perdue de l’aéroport de Lougansk et de Dmitrovka (automne). Il fut donna une interview sur son expérience du Maïdan et du front (20 janvier 2015) : « Notre bataillon le 12e, avec le bataillon Aïdar, a été le dernier à se retirer de Krasni Yar, 40 minutes plus tard l’artillerie ennemie pulvérisait la zone […] nous avons été aussi les derniers à nous retirer de la forteresse de Veseliya Gora, il s’agissait d’une hauteur stratégique dominant la route de Lougansk-Kharkov de l’autre côté de la Severodonetsk. De là vous pouvez voir les environs à des dizaines de kilomètres à la ronde.[…] le soir du 3 et la nuit du 4 septembre, je me trouvais sur place lorsque l’artillerie ennemie a tiré sur nos positions. Ils ont bombardé l’une des fortifications en béton, la conduite principale d’eau a été touchée, elle a inondé les tranchées, il n’y avait presque plus d’abris, toute la nuit, j’étais au combat, avec un autre soldat, Evguéni, et depuis la tour d’observation de Veselka, j’ai vu le lancement des missiles Grad de l’ennemi. Cette nuit-là, notre camp de base de Dmitrovka a été pulvérisé, avec une grande précision, les munitions ont explosé, le camp a brûlé à 80 %, les tentes ont été détruites, nous avions commencé à creuser des tranchées quelques jours auparavant, et à construire des abris qui ont sauvé de nombreuses vies […] Nous nous sommes battus avec ce qui était à portée de main, il n’y avait pas le temps de concentrer les ressources et matériels nécessaires. Des équipements et matériels essentiels ont été obtenus par l’initiative ou les relations des commandants, ou le bon vouloir d’entrepreneurs patriotes (drones, etc.). Pour avoir une grue, ou une pelleteuse, ou un engin du genre, c’était toujours une véritable épopée. L’objectif était de libérer Lougansk et Donetsk, mais nous avons déjà atteint cet objectif […] cependant une nouvelle vague de mobilisation est nécessaire, pour démobiliser les combattants actuellement en poste […] les employés des commissariats militaires se rendent dans les entreprises pour mendier des véhicules pour les envoyer dans la zone ATO. Les combattants sont encore heureux s’ils ont un minibus ou un camion KAMAZ. Et puis un bombardement de GRAD le met hors service, et il faut alors aller à pied, ou compter sur l’aide de patriotes locaux. […] c’est notre terre et non la légendaire Novorossia ». Il oubliait que Donetsk et Lougansk, malgré ses impressions n’avaient pas été virtuellement pris, et ne le furent jamais. Quant à ses déclarations délirantes « sur sa terre », chaque insurgé qui prit les armes l’ont reçu à coup de fusil pour démentir, que décidément, non, ce n’était pas la sienne, mais celle des gens du Donbass. Il fut nommé dans l’État-major du bataillon (janvier 2015), poste qu’il occupa jusqu’en avril de la même année. Il finalement démobilisé dans l’été ou l’automne 2015. Il fut rappelé au service dans un bataillon de défense territoriale, et envoyé au front en première ligne, dans les positions en face de Gorlovka. Il se plaignit de la perte du village de Maïorsk (13 novembre 2022). S’il n’est pas déjà mort, ses jours sont comptés au vu de la position dangereuse, où il se trouve avec ses territoriaux de la région de Kiev.

Vitaly Kostenko dit Shaman (1971-2016), originaire de la région de Kiev, il n’y a quasiment pas d’informations sur sa vie antérieure. Il fut mobilisé ou s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kiev (2014 ou 2015). Il fut tué sur les positions dangereuses d’Avdeevka, non loin de l’aéroport de Donetsk, par un tir de mortier, le 17 août 2016. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (21 décembre). Dans le cadre du culte sinistre et morbide des « Héros de l’Ukraine », son village aménagea un « Parc de la Gloire » en mémoire des « combattants-héros » tués dans le Donbass, où une plaque commémorative lui fut consacrée.

Vitaly Krijak (1988-2014), originaire de la région de Khmelnitski, il fit des études professionnelles comme tractoriste dans un lycée agricole. Il fit ensuite son service militaire dans l’armée ukrainienne, à Odessa. Il revînt à la vie civile par la suite pour exercer sa profession. Il tomba sous le coup de la mobilisation, et répondit à l’appel (août 2014). Il fut versé dans le bataillon de représailles Kiev, servant dans le peloton antichar de l’unité. Il se trouvait à la garde d’un poste de contrôle, lorsque qu’il fut abattu dans une voiture par les insurgés, le 26 novembre 2014. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (4 juin 2015).

Youri Maïboroda (?-), originaire ou habitant à Kiev et sa région, il participa aux événements et violences du Maïdan (hiver 2013-2014), et s’enrôla volontairement dans le bataillon Kiev (printemps 2014). Ayant fait des études supérieures, il fut nommé directement au grade de lieutenant, servant dans le QG du bataillon jusqu’en juin 2015. Il fut démobilisé.

Vladimir Matvienko (1982-2018), originaire de Kiev, il s’enrôla dans l’armée ukrainienne (2017), peut-être après avoir servi dans les bataillons de représailles auparavant (2014-2017). Il fut versé dans le bataillon Kiev, servant dans la 72e brigade mécanisée, grade de sergent, 1ère compagnie. Il fut tué lors d’un bombardement de mortier de 120 mm, dans la région de Lougansk, le 18 septembre 2018. Il fut enterré par sa famille (22 septembre), tandis que la ville déclarait un jour de deuil. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (5 décembre).

Andreï Mikita (?-), probablement un militaire de carrière, très discret, les informations à son sujet son rares. Il fut nommé commandant en chef du bataillon Kiev, ou 12e de défense territorial (printemps 2014), commandant qu’il exerça jusqu’en 2015. Contrairement à beaucoup d’autres chefs de bataillon de représailles, il ne fut pas médiatisé, probablement par sa volonté propre, resta en retrait, ne fit pas de politique, ne chercha pas à devenir célèbre et à devenir député à la Rada. Il émis très vite des protestations contre Klishko (21 juillet), insistant pour que le bataillon soit mieux traité par la ville de Kiev, mieux financé et qu’une caserne lui soit allouée dans la capitale. Il haussa encore le ton avec une partie de ses soldats, débarquant dans une réunion plénière du Conseil municipal de Kiev (18 septembre), et firent pression sur Klishko qui dut faire front et promettre des résultats qui ne vinrent jamais. Gênant, il fut finalement remplacé (mars 2015), retournant au plus complet anonymat. C’est sous ses ordres que furent sans doute commis les exactions que le bataillon ne manqua pas de commettre dans le Donbass, surtout dans la première année de guerre.

Andreï Norov (1977-2022), originaire de Kirovograd, il fit des études supérieures en économie, puis déménagea à Kiev (2002). Bandériste, il participa à la Révolution Orange (hiver 2004-2005), puis dans une compagnie d’autodéfense à celle du Maïdan (hiver 2013-2014), où il se radicalisa encore un peu plus. Il s’enrôla volontairement, mais tardivement dans le bataillon Kiev (2016), formé comme officier, grade de lieutenant. Il fut médaillé par le Président Zelenski (janvier 2019), puis servit dans le QG du bataillon (2020). Il participa à la défense de Kiev, toujours dans le bataillon, 72e brigade mécanisée, son unité étant sévèrement accrochée par les Russes et bombardée par des lance-missiles GRAD (nuit du 12 au 13 mars 2022). Il fut blessé et devait être évacué, mais un nouveau bombardement le tua sur le coup, le 13 mars 2022. Pour alimenter le culte « des héros », il fut élevé par le Président Zelensky, au titre de « Héros de l’Ukraine avec Étoile d’Or » (18 mars).

Alexeï Oshepkov (1974-2014), originaire de Kiev, il fit des études supérieures dans une école de cadets, à Kiev (1991-1999), puis fut envoyé à l’école des blindés de Kharkov (1999). Il ne servit finalement que deux années, dans la 101e brigade des troupes de sécurité (sorte de gendarmerie), et démissionna (2001). Il se recycla dans le civil comme gestionnaire et directeur d’une entreprise de logistique (2001-2014). Il restait toutefois dans la réserve des officiers, et fut rappelé au service (2014), nommé lieutenant dans le bataillon de représailles Kiev (printemps 2014). Il fut tué lors d’un bombardement des Républicains, par un missile Smertch, le 4 septembre 2014, alors qu’il se trouvait près d’un char. Les Ukrainiens laissèrent deux morts, plus de 20 blessés, le blindé détruit. Il laissait une veuve et trois enfants, et fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 mars 2015). Une plaque commémorative fut ainsi installée dans une école de cadets à Kiev (18 mars 2019).

Roman Oussenov (?-), officier ukrainien, probablement originaire à la base d’Azerbaïdjan, servant dans le bataillon Kiev, ou 12e motorisé de la 72e brigade mécanisée, il fut nommé comme adjoint du service de soutien psychologique (2018).

Édouard Pisotski (?-), originaire de la région de Kiev, il fit une carrière militaire atteignant le grade de lieutenant-colonel, puis fut mis à la retraite, ou démissionna et entra dans la réserve. Il fut rappelé et envoyé dans le bataillon Kiev, servant comme commandant-adjoint du personnel et de sa gestion (août 2014). Il fut nommé chef d’État-major du bataillon (mars 2015), puis commandant en chef de ce dernier (2017), poste qu’il occupa quelques mois jusqu’en 2018.

Valery Polishouk (1970-2018), originaire de la région de Tcherkassy, les informations à son sujet sont rares. Il servait dans le bataillon Kiev, sans doute depuis longtemps, et probablement comme volontaire depuis longtemps (2014). Il signa un contrat d’enrôlement dans l’armée ukrainienne, qu’il renouvela probablement plusieurs fois, grade d’adjudant. Il fut tué à la suite d’un « accident tragique », le 22 juillet 2018, à Artemvosk, soit à cause de l’alcool, de la drogue, de comportements idiots, ou dans d’autres circonstances absurdes. Il laissait une veuve et deux enfants, et les raisons de sa mort lui interdire l’accès à une médaille posthume du culte ukrainien.

Vitaly Polonski (1985-2014), originaire de Kiev, il fit des études supérieures en économie et en droit des affaires, travaillant pour payer ses études comme barman, mais fut appelé au service militaire avant la fin de ses études. A son retour, il termina sa dernière année et fut diplômé en gestion. Il participa aux violences et émeutes durant la révolution américaine du Maïdan à Kiev (hiver 2013-2014), touché profondément par la propagande, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kiev (14 mai 2014). Il servit comme assistant-tireur de lance-grenades, 3e peloton, 2e compagnie, et fut envoyé dans le Donbass. Il servit sur les positions de Krasni Yar (août-septembre), et fut bientôt tué près du village de Dmitrovka, lors d’un accident non précisé, le 30 novembre 2014. Une plaque commémorative fut installée dans son école (mai 2015), mais il ne fut jamais médaillé à titre posthume, n’ayant pas été tué dans des conditions de combat.

Anatoly Potekhine (1969-2017), originaire de la région de Vinnytsia, il fit des supérieures dans une école de cadets de l’armée soviétique, à Minsk et Kiev (diplômé en 1986 et 1990), puis choisi d’intégrer les forces armées de l’Ukraine (1991-1992), chef de peloton dans une unité de reconnaissance, s’installant dans la région de Jytomyr. Il préféra démissionner de l’armée (1999), pour devenir entrepreneur et commerçant, puis fonda une entreprise de transport (1999 et 2002). Il rejoignit les rangs d’une organisation ultranationaliste bandériste, où il milita et s’enrôla naturellement dans le soutien au Maïdan américain (hiver 2013-2014). Il s’enrôla ensuite dans le bataillon de représailles Kiev (printemps 2014), puis signa carrément un contrat dans l’armée ukrainienne, toujours dans la même unité, grade de capitaine (2017). Il participa à une reconnaissance dans la région de Yassinovataya, où il marcha sur une mine, mortellement blessé, les premiers soins furent inutiles et il mourut en quelques minutes sur place, le 7 juin 2017. Il fut enterré par sa famille (10 juin), laissant une veuve, deux enfants (nés en 1994 et 2006). Il fut médaillé à titre poshtume par le Président Porochenko (5 juillet), fait citoyen d’Honneur de la région de Jytomyr (4 août), puis dans le cadre du culte sinistre « des Héros » de l’Ukraine, un tournoi de mini-football fut baptisé de son nom dans un village, et une coupe Anatoly Potekhine créée qui ne fit pas grande recette en dehors de la modeste localité (6 janvier 2018). Cette pratique n’a pas été rare en Ukraine, des centaines de tournois du genre furent créés, de basket, foot, sports de combats, etc, dans toute l’Ukraine, toujours dans le but de convaincre les populations que la mort souhaitée, devait toujours être pour l’Ukrainien : « éparpillé en tuant des Russes ».

Leonid Provodenko dit Cosaque (1965-2016), transfuge originaire de la région de Lougansk, il fit des études supérieures et entra dans la fonction publique, inspecteur pour la protection de l’environnement, comme forestier. Pour des raisons idéologiques, il soutînt le Maïdan, membre d’une association cosaque dans la tradition de Mazepa (qui trahit les Cosaques et rallia le roi Charles XII de Suède contre la Russie, ce dernier ayant été écrasé à Poltava en Ukraine, Mazepa fut massacré par ses propres hommes (1709). Il poussait le vice, jusqu’à porter la coiffure historique et traditionnelle des cosaques du XVIIe et XVIIIe siècle. Logiquement hostile à la Russie et virant russophobe, il ne soutînt pas l’insurrection, attendit vainement que les bataillons de représailles massacrent les insurgés, puis prit la fuite avec sa famille dans la région de Kiev (juillet 2014). Il se décida même à prendre les armes, en s’enrôlant volontairement dans le bataillon de représailles Kiev (6 août), et fut envoyé au front. Il participa à de nombreuses batailles, et se trouvait en position dans la région de Yassinovataya, non loin de Donetsk. Un assaut au corps à corps, chose rare eut lieue, où il fut tué le 29 décembre 2016. Son unité de reconnaissance fut vaincue et prit la fuite. En rentrant les survivants affirmèrent qu’il aurait poignardé deux ennemis. Il tenta lui-même de couvrir la retraite, avec une mitrailleuse, fut blessé à la tête, puis tué. Son corps fut abandonné par les Ukrainiens, et après des tractations, rendu à l’Ukraine. Une opération de propagande fut montée sur sa mort, indiquant qu’il aurait été « torturé » (mort !), mais aussi que son corps aurait été profané, déclaration mensongère, il fut même dit, dans le culte sinistre des morts par Youri Boutoussov : « il a combattu comme un Cosaque, a vécu comme un Cosaque, et est mort comme un vrai Cosaque, un chevalier ukrainien moderne ». L’affaire ne fit guère illusion, l’idée était aussi d’essayer de convaincre l’opinion internationale (ce fut un autre bide). Il fut enterré à Kiev, dans une tentative d’attirer des foules lors de la cérémonie, dans le plus pur style du culte sinistre des morts et « héros » d’Ukraine (3 janvier 2017). La mèche fit long feu, il fut tout de même médaillé à titre posthume par le Président Porochenko, qui n’osa pas le titrer « Héros de l’Ukraine ». A ma connaissance, ce fut la première fois, dans des poèmes bandéristes, que l’on parla d’orcs en comparaison raciste et déshumanisante des Russes. Il laissait une veuve et deux fils, et ne fut médaillé à titre posthume que très tardivement, car il restait malgré tout, un « Russe du Donbass », un sous-citoyen (22 mai).

Anton Shapoval (?-), commandant-adjoint du bataillon Kiev, 12e de défense territorial, grade de lieutenant-colonel, certainement un ancien officier de carrière, tiré de la réserve, ou encore nommé à ce poste (printemps 2014). Il se plaignit de Klitschko, en affirmant que le bataillon devait avoir une base permanente à Kiev (24 juillet et 4 septembre), ce qui ne fut jamais accordé, Klitshko botta en touche. Il servit à la bataille perdue de l’aéroport de Lougansk (automne), mais le bataillon fut vaincu et obligé d’évacuer la position, se retirant du village de Dmitrovka. Malgré la défaite, il fut médaillé par le Président Porochenko (21 octobre).

Alexandre Shishko (1985-2014), originaire de Kiev, il fit des études supérieures comme ingénieur et fut diplômée (2002), puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (2003-2004), puis retourna à la vie civile. Il devînt fonctionnaire et travaillait à l’équivalent de la Sécurité Sociale. Il fut mobilisé et répondit à l’appel (15 mai 2014), versé dans le bataillon Kiev, simple soldat et mitrailleur. Il fut envoyé dans le Donbass et sur la zone du front, près du village de Shastia, ancien oblast de Lougansk. Il fut mortellement blessé lors d’un bombardement de lance-missiles GRAD, où 7 autres soldats furent également touchés. Il mourut le jour même, 22 juillet 2014, sur la table d’opération, puis fut enterré dans sa ville natale. Il laissait une veuve et une fille (née en 2013), et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 mars 2015).

Constantin Sikorski (?-), militaire de carrière de l’armée ukrainienne, officier, il fut nommé dans l’État-major du bataillon Kiev, à une date inconnue.

Igor Silienko (?-), militaire de carrière de l’armée ukrainienne, officier, grade de major, il fut nommé dans l’État-major du bataillon Kiev (2018), poste qu’il occupa jusqu’en 2020. Il commandait par intérim le bataillon lors de l’enterrement d’un volontaire ukrainien (22 janvier 2020).

Nikolaï Tchoumak (1983-), originaire de Rivne, région de Vollhynie, il fit des études supérieures dans une école de cadets pour devenir officier. Il fut versé dans la 53e brigade mécanisée, puis dans la 72e mécanisée, commandant de la compagnie de sécurité (équivalent police militaire, gendarmerie, 2010). Chef d’état-major d’un bataillon de sécurité (2014), puis cadre dans un État-major de la la direction des opérations, il avait de grandes ambitions politiques, de nombreux chefs de bataillon étant rentré à la Rada, il se présenta lui aussi aux élections législatives (octobre 2014), mais ne fut pas élu. Son échec en terminant avec ses velléités politiques, du moins pour l’instant. Il fut médaillé par le Président Zelensky une première fois (17 mai 2017), puis fut nommé commandant du bataillon Kiev, dans le sein de la 72e brigade mécanisée (2018-2022). Il fut interviewé sur les attaques que l’Ukraine mena illégalement dans la région de Svetlodarsk et auquel son bataillon participa (26 février 2019), se vantant beaucoup de succès insignifiants (la prise d’une tranchée) et des attaques menées contrairement à la parole donnée des accords de Minsk. Malgré ses fanfaronnades, il dut attendre trois autres années pour recevoir une autre médaille, l’État-major ukrainien ne fut pas dupe. Il fut nommé commandant de la 110e brigade mécanisée (12 avril 2022), unité nouvellement constituée qu’il dut mettre sur pied. Sa brigade fut envoyée dans la région de Donetsk, où elle se trouve toujours. Il fut médaillé à trois reprises par le Président Zelensky (6 juillet, 14 octobre), puis du titre suprême de « Héros de l’Ukraine avec Étoile d’Or » (5 décembre).

Vladimir Tkatchev (1970-2018), originaire de la région de Tcherkassy, il fit des études professionnelles comme chauffeur, puis fut envoyé faire son service militaire dans l’armée soviétique. Il fut envoyé en RDA, dans le crépuscule de cette Allemagne démocratique inféodée à l’URSS (1988-1989). Il est possible qu’il vit même l’écroulement du Mur de Berlin. Il rentra chez lui, et travailla dans une usine (1990-2016). Gamellard, il s’enrôla dans l’armée ukrainienne pour les salaires supérieurs de la zone de combat du Donbass (2016), grade de caporal, tireur de lance-grenades, 1ère compagnie, bataillon Kiev. Il servit sur la position dangereuse d’Avdeevka, et fit quelques rotations. Il fut tué par un tir de mortier de 120 mm, non loin de Lougansk, le 18 septembre 2018. Il fut enterré par sa famille (21 septembre), et décoré à titre posthume par le Président Porochenko (5 décembre).

Oleg Vassiouk (1975-2014), originaire de la région de Tchernigov, il fit des études secondaires, puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (1993-1995). Il revînt à la vie civile, s’installant dans la région de Kiev (1995). Il tomba sous le coup de la mobilisation, et répondit à l’appel (15 mai 2014), versé après quelques temps dans le centre de formation militaire 169 de Desna, dans le bataillon de représailles Kiev. Il fut envoyé sur le front du Donbass, et fut tué dans un combat, près de Dmitrovka, le 30 novembre 2014. Il laissait une veuve et deux fils (âgés de 6 et 18 ans). Il fut enterré par sa famille à Kiev (4 décembre), et une plaque commémorative fut installée dans son école, tandis qu’une rue de sa ville était renommée en sa mémoire

Sergeï Veretennikov (?-), officier ukrainien, il atteignit le grade de capitaine. Il fut rappelé de la réserve ou s’enrôla dans le bataillon de représailles Kiev (printemps 2014), nommé dans l’État-major de l’unité (2015-2016).

Alexandre Vinnikov (1977-2014), frère cadet du suivant, originaire de Kiev,, il fit des études professionnelles comme mécanicien automobile, puis travailla dans des garages et également en carrosserie. Il occupa ensuite un emploi de vendeurs dans un magasin de meubles. Il ne s’était jamais intéressé à la politique, mais fut trompé par la révolution américaine du Maïdan (hiver 2013-2014), où il participa aux émeutes et violences à Kiev. Contaminé par la propagande, il devînt rapidement bandériste, glissa vers l’extrémisme, s’acheta du matériel militaire et s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kiev (28 septembre), en empruntant de l’argent à sa famille. Il fut envoyé au front, puis demanda une permission, et mourut le 3 novembre 2014, d’une maladie coronarienne. Une commission médicale ukrainienne statut sur le fait que cette dernière était due à son service dans l’armée.

Roman Vinnikov (années 70-), frère aîné du précédent, originaire de Kiev, il s’enrôla volontairement dans le bataillon où avait servi son frère (septembre 2015), lui aussi contaminé par l’idéologie bandériste. Il est probable qu’il servit également dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan, pendant l’hiver 2013-2014.

Oleg Voïtenko dit Babaï (1978-2014), originaire de la ville de Kiev, il fit des études professionnelles comme menuisier, diplômé (1996), puis il effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (1996-1997), dans l’armée de l’Air, plieur de parachutes. Il revint dans la capitale et travailla dans sa spécialité dans différentes sociétés (1997-2014). Il était un fan ultra du club de football FC Dynamo, se radicalisant rapidement au contact de bandéristes et de néonazis. Il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, participa aux émeutes et violences (hiver 2013-2014). Dans la continuité, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Kiev (printemps 2014), grade de caporal et mitrailleur. Il fut envoyé sur le front du Donbass, sur les positions du village de Krasni Yar. Les Républicains passèrent à l’attaque dans la nuit, appuyés par un char, qui ouvrit le feu sur sa tranchée. Il fut mortellement blessé d’éclats d’obus au cou et aux poumons, le 22 août 2014. Il fut transporté d’urgence vers un poste de secours à Shastia, où il mourut sur la table d’opération, après une agonie d’une heure et demie, s’étant vidé de son sang. Un autre soldat fut tué sur le coup, six autres furent blessés. Il laissait une veuve, et une fille et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 mars 2015), puis une plaque commémorative fut installée dans son école à Kiev (septembre).

Oleg Zadoyantchouk (1971-2014), il naquit dans la ville de Khabarovsk, dans l’Extrême-Orient russe, fils d’un militaire de l’armée soviétique. Son père fut ensuite en garnison en Moldavie soviétique, dans la capitale Chisinau, où il poursuivit ses études secondaires (1985-1988), puis il fit des études supérieures dans le journalisme, à Kiev, diplômé (1995). Il fit ses premiers reportages sur le conflit de Transnistrie, où les insurgés mirent en déroute les nationalistes moldaves et roumains. Il travailla pour un certain nombre de médias ukrainiens, puis finalement pour la télévision dans divers canaux TV. Il termina cette carrière dans le média Ukrinform, média de propagande et de désinformations bien connu en Ukraine (2014). Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (29 août), et fut versé dans le bataillon de représailles Kiev. Il fut immédiatement envoyé au front, sans formation, prêtant le serment nationaliste à l’Ukraine, une tradition créée par les collaborateurs hitlériens (2 septembre). Il fut tué le jour de son baptême du feu, dans un bombardement républicain, le 4 septembre 2014, dans le village de Dmitrovka. Sa guerre n’aura duré que deux jours, il fut tué en même temps qu’un lieutenant, et une vingtaine de soldats furent blessés par le tir d’un missile smertch. Il fut enterré par sa famille à Kiev (8 septembre). Sa mort avait été si rapide, le cas étant si compliqué à traiter par la propagande ukrainienne, sans parler du fait que les mobilisés étaient envoyés sans formation, ni expérience, qu’il ne fut ni médaillé à titre posthume, ni encensé par le fameux et sinistre culte des « Héros » de l’Ukraine.

Valery Zakoussilo (1987-2020), il naquit en Lettonie, puis vînt s’installer avec sa famille dans la région de Jytomyr, puis dans la ville de Bila Tserkva, près de Kiev. Il fit des études professionnelles dans un lycée agricole, où il rencontra son épouse. Il effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (vers 2007-2009), puis travailla comme maton dans une colonie pénitentiaire (2009-2015). Il s’enrôla volontairement dans l’armée ukrainienne (2015), pour l’aventure, et certainement contaminé par la propagande, ou attiré par les salaires. Il servit un moment dans les troupes d’infanterie de marine, à Marioupol (36e brigade), termina son contrat et rentra chez lui. Malgré l’opposition de ses proches, il signa un nouveau contrat, n’ayant pas pu rester en place, versé dans le bataillon Kiev, 72e brigade mécanisée. Il fut tué par une balle républicaine, le 18 janvier 2020, dans la région de Popasnaya, lors d’une mission de combat. Il laissait une veuve et deux filles.

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