Le bataillon Kievskaya Rous est un des bataillons de représailles qui passa en son temps quasiment inaperçu. Pourtant sa participation dans les exactions, pillages et répressions ne fut pas des moindres. C’est un bataillon qui fut créé par d’anciens militaires des missions de la Paix de l’ONU, mais surtout constitué d’hommes qui avaient quasiment tous participé au Maïdan, dans les compagnies d’autodéfense. Ils étaient donc tous idéologiquement rangés derrière l’ultranationalisme, le bandérisme et le néonazisme. La situation évolua au fil du temps, par sa transformation en 11e bataillon motorisé, puis son versement dans une brigade motorisée de l’armée régulière. Une masse de conscrits et d’appelés de la réserve dont des pères de famille furent ensuite incorporés pour combler les vides. Comme toujours l’aspect politique des premiers volontaires a impacté de manière profonde le comportement de ces derniers avec les populations civiles russophones. Si le bataillon ne se fit pas remarquer c’est surtout que d’autres prirent le devant de la scène, soit par une intense propagande, comme autour d’Azov, soit par le fait que les exactions furent si terribles qu’ils furent immanquablement repérés et finalement médiatisés. Ce fut le cas des sinistres bataillons Donbass, Tornado ou encore Aïdar. Cela ne doit pas faire oublier que les autres ne se comportèrent pas beaucoup mieux et étaient peuplés de gens qui devraient être traduits devant un tribunal international. A ce jour, ce bataillon existe dans le sein de la 59e brigade qui est sur le front, voici son histoire.
Un bataillon d’ultranationaliste et néonazis qui avaient fait « le Maïdan ». Malgré que Goumeniouk et quelques fanatiques fondèrent officiellement l’unité dès le 19 mars 2014, il fallut attendre longtemps pour que sa création fut reconnue et approuvée par le Ministère de la Défense d’Ukraine (6 mai). Il commença ensuite son recrutement, en prenant au départ exclusivement des hommes issus des compagnies d’autodéfense du Maïdan, qui avaient participé à la révolution à Kiev. Le bataillon devait se recruter dans la région de la capitale et fut rejoint par quelques étrangers qui avaient également participé aux émeutes et violences durant le Maïdan. Le bataillon compta bientôt 462 hommes (10 juin), qui furent envoyés pour entraînement au camp de formation militaire 169 de Desna. Contrairement à d’autres bataillons territoriaux son recrutement fut facile, d’abord car il recrutait dans les environs de la capitale, ensuite parce les hommes des compagnies d’autodéfense du Maïdan qui avaient renversé le gouvernement de Ianoukovitch étaient toujours en contact les uns, les autres. L’effectif monta jusqu’à 570 hommes. La quasi totalité des hommes étaient des ultranationalistes, bandéristes et néonazis qui venaient de différentes formations politiques néonazies, comme le Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, ou du Pravy Sektor, ou de partis nationalistes et de la droite dure, comme le Front Populaire de Iatseniouk. Cette composition apporta une très forte motivation pour ces hommes à se battre, cultivant la haine raciale du Russe et la volonté d’en découdre. Le bataillon se renforça d’une section des sapeurs du génie, et d’un groupe d’artillerie, fait plutôt rare dans les bataillons territoriaux qui souffrirent beaucoup du manque d’armes et de matériels lourds. Cependant, ce furent les hommes eux-mêmes, aidés d’activistes et de mécènes qui achetèrent leurs équipements. Pour les véhicules, une entreprise fit cadeau d’un pick-up Nissan (31 juillet), et une autre société donna un camion ZIL-131. Plus tard il fut bricolé « un blindé » sur la base d’un Nissan Patrol qui fut envoyé au front (26 août). D’autres véhicules civils furent collectés dans les mois suivants pour servir essentiellement à l’État-major, et même un magnifique autobus jaune qui ne devait pas passer inaperçu.
Exactions et pillages dans la région de Slaviansk et première bataille de Debaltsevo. Le bataillon fut envoyé combattre dans le Donbass par chemin de fer, roulant par échelon de Kiev à Kharkov (4-6 juillet). Il fut rapidement engagé dans la zone de Slaviansk, où il se livra rapidement à des exactions sur les populations civiles. L’unité procéda à des arrestations arbitraires, servant de supplétifs de police et travaillant avec le Ministère de l’Intérieur et le SBU. La ville de Slaviansk fut particulièrement touchée par une répression sauvage qui alla jusqu’à l’exécution sur place de résistants et de civils, environ 300 personnes furent portées disparues suite à ces répressions, probablement liquidées sans autre forme de procès. Il participa à la prise de la ville de Seversk (11-12 juillet), puis fut ensuite dirigé vers le Sud, participant à la première bataille de Debaltsevo (août), y subissant des pertes sensibles. Il commença par des succès, s’emparant de la ville d’Uglegorsk (12 août), puis de Krasny Louk (13 août), mais fut bientôt défait dans le village de Maloïvanovka (15 août). L’unité resta sous le feu intense de l’artillerie sans pouvoir progresser. Suite à un bombardement et un coup au but des Républicains, toutes les réserves logistiques de l’unité furent détruites par des lance-missiles Grad (18-19 août), laissant le bataillon sans vivres, réserve d’uniformes, de médicaments, etc. Ils réussirent nonobstant à détruire plusieurs petites unités républicaines (23 et 24 août). Malgré un dernier et modeste succès le lendemain, le bataillon reçut l’ordre de se replier pour couvrir Debaltsevo, l’affaire tournant mal plus au Sud dans la bataille dite des frontières. Ils furent bientôt attaqués par les Républicains (2 septembre), dans le village de Nikishino, qui fut enlevé pour moitié, puis le bataillon fut bientôt encerclé (4 septembre). Il réussit à faire retraite et à se replier dans les environs de Svetlodarsk et Popasnaya. Il fut de nouveau engagé en face de Debaltsevo (19-20 septembre), perdant son unique véhicule de ravitaillement en munitions et un important stocks de cartouches. Le Ministère de la Défense d’Ukraine lui livra toutefois trois vieux véhicules blindés MT-LB, qui dans un piteux état durent être remis en état par les hommes eux-mêmes (septembre-octobre). Les lourdes pertes fragilisèrent le bataillon, tant en hommes, qu’en matériels, créant une situation délicate qui vida l’unité de ses forces vives. Il ne restait plus que 300 hommes sous les drapeaux (26 septembre), et des plaintes furent émises par les volontaires sur le fait qu’ils ne recevaient pas de nourritures, ni de matériels, ni d’uniformes. Pendant toute la période le bataillon se livra donc aux pillages, en dévalisant les populations civiles et en les intimidant les armes à la main. Ces procédés cassèrent le moral des hommes les plus honnêtes qui quittèrent les rangs, soit en donnant leur démission (ils étaient volontaires), soit tout simplement en désertant.
Son intégration dans l’armée régulière jusqu’à nos jours. En passe de se déliter complètement, il fut retiré du front (10-13 octobre), et envoyé à l’arrière à Tchernigov. La volonté de l’État-major était d’éviter de les laisser se disperser dans la capitale, et surtout d’être plus facilement atteignables par les médias. La vérité qu’ils avaient à raconter aurait fait tâche d’huile dans le décor, alors que l’armée ukrainienne sortait d’une série de défaites durant la bataille des frontières (été 2014). Il fut rapidement intégré à l’armée régulière ukrainienne, sous le nom de 11e bataillon motorisé (21 octobre), et renfloué de conscrits de la mobilisation. Le Patriarcat de Kiev finança une ambulance de marque Peugeot qui fut donnée au bataillon, tandis qu’une entreprise bricola une voiture blindée à partir d’un véhicule Ford. La passion du bricolage se poursuivit dans l’unité avec la mise au point d’une autre voiture blindée de fortune, et la réparation et perception de deux vieux BRDM (janvier-février 2015). Il fut ensuite renvoyé au front dans la région de l’Oblast de Lougansk, servant dans les rangs de la 72e brigade mécanisée (début 2015). Le bataillon resta longtemps sur des positions dans la région de Popasnaya et devant Donetsk (2015-2016), avant d’être envoyé dans la région de Marioupol, tenant la ligne et les tranchées à Shirokino (2017-2018). Il existe depuis 2016, une association des vétérans du bataillon, qui se réunissent toutes les années dans diverses villes autour de Kiev. La dernière réunion en date s’est tenue le 10 juillet 2021. Il se trouvait à cette date avec sa base arrière à Podolsk, dans l’oblast d’Odessa. C’est à cette époque qu’il apparut au cœur d’un scandale de corruption, organisée par son lieutenant-colonel. Ce dernier remplissait des fiches de missions pour la présence d’hommes du bataillon en première ligne, donnant droit à des primes. En réalité ces hommes n’étaient pas au front, et les sommes d’argent leurs étaient versées illégalement et partagée avec leur chef. Le scandale a été étouffée par le déclenchement de l’opération spéciale russe. Depuis déjà plusieurs années, le bataillon avait été transféré à la 59e brigade motorisée qui se trouve actuellement en service sur le front ukrainien (2022).
Des ultranationalistes et vétérans de l’armée aux conscrits de la mobilisation. Les profils des biographies qui suivent parlent comme toujours. Elle indique déjà un encadrement qui était solide et constitué de vétérans de l’armée ukrainienne et d’autres conflits, notamment des missions de maintien de la Paix de l’ONU. Ces gens étaient pour beaucoup, au moins des patriotes, mais aussi des militants politisés et prônant le bandérisme, le néonazisme et l’ultranationalisme ukrainien (à savoir notamment la supériorité de la race blanche). Le bataillon eut à payer un prix élevé en pertes humaines et en blessés, et au fil du temps fut renfloué de conscrits de la mobilisation aux motivations et à l’expérience bien moindre. Beaucoup étaient des pères de famille et servirent ensuite de chair à canon. Malgré sa participation aux répressions politiques, arrestations arbitraires et collaboration avec la police politique du SBU, le bataillon a réussit à se faire petit et à passer au travers des mailles du filet médiatique durant les années 2014-2016. Il comprend pourtant certainement un important nombre de criminels de guerre et ses officiers sont en responsabilités d’actes qui restent encore à dénombrer. Les archives parleront un jour ou l’autre.
Dmitri Astapov (1983-2015), originaire de Dniepropetrovsk, il fit des études supérieures en mécanique dans cette ville. Il s’engagea dans un groupe d’ultranationalistes du nom d’Ideïna Varta, qui est aussi un « fond humanitaire », qui s’occupe surtout depuis 2014 de financer et d’apporter de l’aide aux bataillons de représailles et à l’armée ukrainienne. Il fut sans doute un activiste du Maïdan et s’enrôla probablement comme volontaire dans le bataillon Kievskaya Rous (2014). Il faisait partie d’une section de reconnaissance et fut tué lors d’une reconnaissance en sauta sur une mine, le 11 mai 2015. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (13 août), et un tournoi de tir porta son nom dans une petite ville (21 mai 2016).
Ilgar Bagirov (1970-2014), originaire de Bakou et de nationalité azerbaïdjanaise. Il était issu d’une famille de militaire et fit des études dans des écoles de cadets durant l’Union soviétique. Il sortit diplômé de l’école supérieure de l’armée de l’air de Kharkov (1992), puis de l’Académie des forces militaires d’Ukraine. Il servit dans les transmissions, jusqu’à sa démission (2002), puis resta en Ukraine où il travailla dans le privé, notamment comme professeur dans un collège d’Irpen (2009-2010). Il s’enthousiasma pour la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), et s’enrôla volontairement dans le bataillon Kievskaya Rous. Il fut envoyé dans le Donbass, nommé au grade de capitaine et commandait un barrage routier dans le secteur de Debaltsevo. Sa position étant débordée, il sauta dans un véhicule blindée et fonça sur les Républicains dans une manœuvre désespérée réussissant à maintenir la position (mi-septembre). Il fut tué lors d’une reconnaissance qu’il menait dans la région, son groupe détruit et près d’être capturé, il lança une grenade sur les Républicains qui l’abattirent le 30 septembre 2014. Il fut enterré sur place par les insurgés, et sa tombe fut ensuite retrouvée. Il fut exhumé et transporté à Irpen où il fut enterré (27 novembre). Il laissait une veuve et une fille de 13 ans. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (22 janvier 2015), puis une plaque fut installée dans un collège d’Irpen (23 décembre). Les Ukrainiens tournèrent un film de propagande sur le personnage, en transformant son histoire pour la rendre héroïque, film qui fut diffusé à Kiev dans un cinéma (24 avril 2018). Une cérémonie commémorative fut organisée autour de « sa mort héroïque » à Irpen, où fut installée une plaque commémorative et un collège renommée en son nom (30 septembre 2019), qui se renouvelle désormais tous les ans, selon le culte « des héros qui ne meurent jamais » (30 septembre 2020). Ce culte nationaliste permet de maintenir des piqûres de rappel dans la population et de le maintenir dans un état d’esprit et une direction voulue par la propagande ukrainienne.
Andreï Blonskiy (1974-2016), originaire de la région de Kiev, il vécut dans la ville de Gostomel et fit des études supérieures à l’Académie des forces armées ukrainiennes, officier dans les troupes aéroportées. Il effectua des missions de maintien de la paix de l’ONU, notamment en Yougoslavie (1995-1996). Plus tard à la retraite, ultranationaliste convaincu, il s’enrôla dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan et participa aux émeutes et violences à Kiev (hiver 2013-2014). Il s’enrôla volontairement dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014), grade de lieutenant. Il participa à toutes les opérations militaires, et mourut subitement le 7 novembre 2016, sans que l’on puisse en trouver la cause réelle. Il avait été médaillé à six reprises.
Alexandre Bobok (1977-2015), originaire d’une ville de la région de Kiev, il fit des études professionnelles dans l’agriculture, diplômé (1993), puis travailla dans une ferme d’État. Il fut appelé au service militaire (1996-1998), puis retourna à la vie civile. Il travailla ensuite comme vendeur sur un marché de Kiev, puis à Borispil dans une compagnie fournissant de l’énergie électrique (2005-2014). Il fut mobilisé et répondit à l’appel (5 septembre 2014), nommé sergent dans le bataillon Kievskaya Rous. Il fut mortellement blessé par un obus qui tomba sur la maison qu’il occupait avec d’autres soldats dans la région en face de Yassinovataya (28 avril 2015). Evacué vers l’arrière dans un hôpital militaire, il ne survécut pas à ses blessures et décéda le 2 mai 2015, sans avoir repris conscience. Il fut enterré dans sa ville natale et laissait une veuve (5 mai), puis décoré à titre posthume par le Président Porochenko (4 juin).
Nikolaï Degtiar (1990-2016), originaire d’un village de la région de Tchernigov, il fit des études professionnelles en carrosserie. Il travailla dans une station service puis fut appelé au service militaire (2008-2010), dans les troupes d’infanterie de montagne. A son retour il reprit des études par correspondance dans le design à Kiev. Ultranationaliste convaincu et militant néonazi, il s’enrôla dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan, particulièrement attiré par l’idéologie bandériste, il devînt membre du Corps Civil Azov. Il fut mobilisé et répondit à l’appel (5 avril 2015), versé dans le bataillon Kievskaya Rous, puis envoyé dans le Donbass. Il fut mortellement blessé par un tir de mortier de 120 mm dans la région de Popasnaya, atteint de multiples éclats à la poitrine, à l’abdomen et aux jambes, il se vida de son sang, le 22 juin 2016, dans la nuit. Il fut enterré dans son village natale (24 juin), laissant une ex-femme dont il avait divorcé l’année suivante, et un fils né en novembre 2014. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (11 août 2016).
Roman Detintchenko (1986-2017), originaire de la région de Lougansk, sa famille déménagea dans la région de Kiev. Il tomba sous le coup de la mobilisation (2015-2016), et fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous, servant dans la région de Popasnaya. Il fut démobilisé, mais préféra signer un contrat dans l’armée ukrainienne (17 mars 2017), et fut incorporé dans la 58e brigade motorisée et renvoyé de nouveau dans la région de Popasnaya. Il se trouvait en patrouille lorsqu’il sauta sur une mine qui décima son groupe (deux morts, un mortellement blessé, et trois autres blessés), il fut tué sur le coup le 19 juillet 2017. Il fut enterré à Kiev et laissait une veuve puis fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (6 avril 2018).
Mikola Dovgiy (1977-2015), originaire de la région de Kirovograd, il fit des études professionnelles comme tourneur-fraiseur. Il effectua son service militaire et travailla ensuite comme chauffeur dans une usine de Kiev. Il s’enrôla dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan, ultranationaliste convaincu et participa aux violences et émeutes (hiver 2013-2014). Il fut appelé par la mobilisation et répondit à l’appel (septembre 2014), versé dans le bataillon Kievskaya Rous. Il fut employé comme chauffeur transportant du matériel et des munitions et fut tué par un tireur d’élite républicain lors d’une mission près du village de Spartak, le 27 avril 2015. Il laissait une veuve et trois enfants, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (4 juin), puis par l’administration de sa région (20 décembre 2016).
Evgueny Ermakov (1994-2014), originaire d’une petite ville de l’oblast de Kiev, il fut contaminé jeune par l’idéologie bandériste et s’enthousiasma pour le Maïdan, s’enrôlant dans une compagnie d’autodéfense durant l’hiver 2013-2014. Il se porta volontaire au bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014), puis fut envoyé dans le Donbass. Il fut tué lors de l’embuscade où fut également abattu par un tireur d’élite républicain, le chef de bataillon Goumeniouk, le 15 août 2014. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (29 septembre), puis une plaque commémorative fut installée dans son école (9 décembre 2016), et il fut décrété citoyen d’Honneur de sa ville natale (10 septembre 2020).
Alexandrer Goumeniouk (1964-2014), originaire d’une localité au Nord de l’oblast d’Odessa, il étudia dans une école de cadets de l’armée soviétique (1983), puis fut versé au service météo (1983-1984), avant de rejoindre l’école des cadets de Riazan (1986-1990), dont il sortit diplômé et fut versé dans les forces aéroportées (1990). Il choisit de servir dans l’armée ukrainienne, commandant d’une compagnie d’instruction (1993-1995), commandant adjoint d’un bataillon parachutiste (1995-1999), commandant (1999-2001), chef d’État-major d’un régiment (2001), il occupa ensuite divers postes (2001-2006), ayant servi dans les forces de maintien de la Paix de l’ONU en Yougoslavie. Il prit sa retraite et prit fait et cause pour la Révolution du Maïdan, bandériste idéologiquement convaincu, au point d’être l’un des fondateurs du bataillon Kievskaya Rous (mai 2014), dont il fut nommé lieutenant-colonel et commandant. Il conduisit l’unité dans le Donbass et fut tué dans un village de l’ancien oblast de Lougansk, abattu par un tireur d’élite républicain, le 15 août 2014. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (21 août), puis fait Héros de l’Ukraine (2015). Il laissait une veuve et trois enfants. Un monument fut érigé à sa mémoire à Kiev en présence de diverses personnalités ultranationalistes et d’anciens chefs de bataillon de représailles (4 mai 2017). Dans une de ses dernières interviews, Goumeniouk avait déclaré : « nous gagnerons cette guerre, nous reprendrons la Crimée, mais nous prendrons aussi d’autres terres ukrainiennes en Russie, bien sûr le Kouban, si vous vous battez alors tout est possible, laissez moi diriger l’armée et je l’amènerai à Moscou ». Alexandre Goumeniouk n’aura pas dépassé… les avants postes de Debaltsevo dans le Donbass, et l’armée ukrainienne fut incapable de mettre à genoux l’insurrection en huit années.
Victor Goumeniouk (1990-2015), originaire d’une ville de la région de Kiev, il fit des études professionnelles comme conducteur d’engins agricoles, diplômé (2008). Il fut appelé au service militaire la même année, puis décida de s’enrôler dans l’armée ukrainienne sous contrat (2008-2013). Il rentra dans la vie civile, mais fut bientôt appelé par la mobilisation, répondant à l’appel (15 mai 2014). Il fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous et envoyé dans le Donbass. Il fut tué à Probnoe lors d’un bombardement des Républicains, le 7 avril 2015. Il laissait une veuve et deux enfants. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (4 juin).
Ivan Ilika (1966-2016), originaire de la région de Tchernivtsi, probablement un ancien militaire de carrière et un participant aux compagnies d’autodéfense du Maïdan. Il s’enrôla dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014), grade de lieutenant, commandant de la section du génie et de sapeurs du bataillon. Alors qu’il se trouvait à Kharkov en compagnie de quatre autres soldats du bataillon, il fut victime à 4 heures du matin d’un très grave accident de la route, la fine équipe étant passablement éméchée. Grièvement blessé, il tomba dans le coma dont il ne ressortit jamais, et fut déclaré mort à l’hôpital militaire de Kharkov, le 24 mai 2016. Il fut enterré dans son village natal.
Volodomir Karpliouk (1981-), originaire de Vinnytsia, il fit des études supérieures et fut diplômé de l’Académie du service fiscal d’Ukraine (2003). Il enseigna ensuite dans cette académie (2003-2007), avant de fonder une entreprise (2007-2014), la Budregioninvest qui a fait beaucoup couler d’encre, entreprise de construction qui fut employée frauduleusement par lui dans la région de Boutcha et d’Irpen. C’est à cette époque qu’il rencontra le député du Parti des Régions de Ianoukovitch, Petro Melnik (1957-2018), qui joua une grande importance dans le début de sa carrière. Ce député fut élu à la Rada d’Ukraine en 1998, puis en 2006, mais ne fut pas réélu en 2012. Il fut assistant parlementaire de Melnik, et même président de l’Union de la Jeunesse du Parti des régions. Il entra rapidement en politique, membre du Conseil de la Jeunesse dans l’administration régionale de Kiev (2000), président du Conseil des organisations sociales de la ville de Boutcha, il fonda le parti politique Novi Oblitsia (2010), puis fut nommé adjoint au maire de la ville de Boutcha (2010-2011). Il fut impliqué dans une affaire de corruption massive dans cette ville, à propos de la construction de résidences. Ces dernières étaient construites sur des terrains municipaux, par des sociétés écrans, puis revendues à vils prix à Karpliouk et d’autres fonctionnaires municipaux de Boutcha. La mort accidentelle d’un homme sur un chantier provoqua sa démission (2011), mais il évita les poursuites judiciaires et se concentra dès lors exclusivement sur la ville d’Irpen. Son parti réussit essentiellement à placer quelques figures politiques de second ordre dans différents conseils municipaux des environs de Kiev (2010-2014). Il se présenta aux élections provisoires dans la ville d’Irpen (2010), sans succès, puis une deuxième fois avec aussi peu de réussite, mais la troisième tentative fut la bonne, et il fut élu maire avec 53 % des voix dès le premier tour (26 octobre 2014). Il fut réélu (25 octobre 2015), et effectuant un mandat jusqu’en 2018. Il fut l’un des soutiens arrières du bataillon Kievskaya Rous, ami du colonel Vovk à qui il apporta son soutien et la puissance de ses relations. Sa vie privée fit l’objet d’un scandale, lors de l’annonce de son divorce, il fut découvert qu’il entretenait des relations extraconjugales et qu’il avait eu un enfant de cette relation, d’une certaine Natalia Boïtchouk, citoyenne ukrainienne et américaine installée à Miami. Il se lança d’ailleurs dans la création de jumelages de la ville avec deux localités en Allemagne et aux États-Unis. Très dynamique, usant d’une communication agressive, il fut placé dans le top 20 des maires les plus actifs et progressistes d’Ukraine (2017). Cette nomination de Karpliouk fut vivement critiquée par la presse ukrainienne, le personnage étant désormais connu pour ses anciennes affaires de corruption. Il préféra démissionner de son poste de maire de la ville (août 2018), pour tenter d’échapper à la justice et se faire oublier. Il fut cependant nommé président du Conseil d’investissement de la ville d’Irpen (2018). La presse ukrainienne exhuma ses relations avec Petro Melnik (2018), notamment grâce à l’action du mouvement Tchesno (Honnêtement), de la journaliste Irina Fedoriv. Il nia tout en bloc et l’attaqua en justice, mais perdit le procès et fut débouté de sa plainte (2019). Soutien de Porochenko durant les élections de 2019, les mesures présidentielles de lutte contre la corruption qui ciblèrent essentiellement les réseaux de l’ancien président, mirent en difficulté Karpliouk. Plusieurs nouvelles affaires furent exhumées par les médias, toujours autour de la construction d’immeubles, la spéculation avec les terrains communaux, et les délits d’initiés, les entreprises employées étant toujours liées au réseau et au parti de Karpliouk. Le procureur général de la région de Kiev décida plusieurs enquêtes contre lui (novembre 2019). Il avait tenté de se présenter à un siège de député aux élections de la Rada, sans succès. Des perquisitions furent menées par la police à son domicile et à son travail, ainsi que chez ses collaborateurs les plus proches. En réponse, Karpliouk a déclaré être persécuté pour des raisons politiques. Des militants vinrent s’enchaîner pendant une journée devant les locaux du procureur général de Kiev, mais l’action de protestation n’alla pas plus loin. Il s’engagea ensuite dans la promotion des artistes panukrainiens de la région d’Irpen, créant des événements, puis lançant un prix littéraire (2020). La justice lança plusieurs actions contre lui (février 2020), impliqué dans une foule de malversations et faits de corruption. Il fut rattrapé également dans une affaire alors qu’il était maire d’Irpen en 2017, où le budget de réfection d’une rue se volatilisa et fut mis en accusation (26 janvier 2021). Le Journal Littérature d’Ukraine le décora d’un prix « international » pour sa participation à la défense de la culture et littérature ukrainienne (10 septembre).
Denis Khantchitch (1992-2014), originaire d’une petite ville de l’oblast de Kiev, il participa à la révolution du Maïdan dans les rangs des compagnies d’autodéfense (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014), et fut envoyé dans le Donbass. Il mourut lors d’un bombardement de l’artillerie républicaine, le 14 septembre 2014, en même temps que son ami Kozenko, ils venaient tous les deux de la même ville. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (13 août 2015), sa ville natale lui donnant le titre de citoyen d’Honneur (10 septembre 2020).
Igor Khomyak (1975-2016), originaire d’un village de la région de Khmelnitsky, il fit des études secondaires puis effectua son service militaire. Il travailla dans la sécurité de centrale nucléaire de Khmelnitky (1995-2010), puis fut mobilisé et répondit à l’appel (avril 2015). Il fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous, au grade d’enseigne et fut envoyé dans le Donbass. Il fut mortellement blessé par un éclat d’obus de mortier dans la région de Popasnaya, le 18 juin 2015, et mourut dans la nuit, le 19 juin. Il fut enterré dans le village de ses parents (23 juin), laissant une veuve et un fils. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (11 août), une plaque commémorative fut installé sur une école (20 avril 2017), et un tournoi de mini-football fut organisé portant son nom (23 février 2018).
Andreï Kirienko (1988-2015), originaire d’une ville de la région de Kiev, il fut mobilisé et répondit à l’appel (automne 2014). Il fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous, et envoyé dans le Donbass. Il fut nommé sergent et servait comme chauffeur. Il fut tué dans la région de Popasnaya, le 21 décembre 2015. Il laissait une femme et deux enfants en bas âge.
Victor Koliada (?-), militaire de carrière et probablement ancien des missions de la Paix de l’ONU, il atteignit le grade de capitaine, et fut nommé dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014). Il fut décoré par le Président Porochenko à deux reprises (29 septembre et 26 décembre).
Dmitri Konokéenko (1990-2017), originaire d’une ville des environs d’Odessa, il fit des études supérieures aux Beaux-Arts. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (2015), envoyé dans le bataillon Donbass. Après la fin de son année de service, il signa un contrat dans l’armée régulière et fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous (août 2016), grade de sergent et chef d’une section de mitrailleuse et antichar. Il fut tué sur le coup par une roquette de mortier de 120 mm, sur une position à Shirokino, le 3 décembre 2017. Il fut enterré dans la ville de Podelsk (6 décembre), et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2018).
Igor Korba (?-), militaire de carrière dans l’armée ukrainienne, ancien des missions de maintien de la Paix de l’ONU. Il fut nommé dans l’État-major du bataillon Kievskaya Rous (2014), et occupa ce poste quelques temps, avant de prendre sa retraite à une date inconnue. Il fut décoré entre autre de l’Ordre de Saint Youri, ainsi que d’autres officiers du bataillon, par le Patriarche de Kiev, Filaret (7 juin 2019).
Alexandre Kozenko (1989-2014), originaire d’une localité de l’oblast de Kiev, il fit des études secondaires et faisait partie d’un ensemble folklorique cosaque ukrainien. Il participa à la révolution du Maïdan dans les rangs des compagnies d’autodéfense (hiver 2013-2014). Il s’enrôla volontairement dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014), et fut envoyé dans le Donbass, servant comme mitrailleur. Il fut tué par l’artillerie républicaine dans la région de Debaltsevo, le 14 septembre 2014. Une plaque commémorative fut installée dans son collège (2014), puis il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (27 juin 2015), enfin une petite rue de sa ville natale fut renommée en sa mémoire (mai 2016).
Andreï Litvine (1970-2016), originaire de la région de Kirovograd, il vécut ensuite dans la ville de Tcherkassy. Il se porta volontaire et entra dans le bataillon Kievskaya Rous, comme simple soldat (août 2015). Il fut renvoyé à l’arrière pour subir une opération suite à une hernie, à l’hôpital d’Irpen. Après avoir quitté ce dernier, il mourut subitement d’un arrêt cardiaque, le 5 mai 2016. Il laissait une veuve.
Gennady Melnik (1977-2015), originaire d’une localité dans la région de Kiev. Ultranationaliste qui fut lié aux compagnies d’autodéfense du Maïdan (hiver 2013-2014), il s’enrôla dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014), et fut envoyé dans le Donbass. Il fut mortellement blessé lors d’un combat, et après une longue agonie mourut de ses blessures, le 31 mai 2015.
Andreï Nesterenko (1993-2016), originaire d’une ville de la région de Kiev, il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (2015). Il fut envoyé dans le Donbass comme mitrailleur. Son véhicule explosa sur une mine le tuant sur le coup, le 16 octobre 2016. Il fut enterré dans sa ville natale et décoré à titre posthume par le Président Porochenko (3 février 2017), une rue de sa ville étant renommée en sa mémoire (octobre 2021).
Oleg Onikienko (1970-2014), originaire de Kiev, militaire de carrière qui commença cette dernière sous l’Union soviétique, il fut envoyé en Afghanistan à la toute fin des années 80. Il servit ensuite dans la guerre du Haut-Karabagh au début des années 90, puis dans l’armée ukrainienne. Il fut envoyé parmi les casques bleus dans une mission de la paix à deux reprises en Sierra Leone. Il avait été blessé sérieusement et vivait avec une balle dans le dos. Il prit sa retraite et s’installa dans la ville de Brovary, puis travailla comme agent de sécurité dans divers endroits dans la région de Kiev. Ultranationaliste convaincu, il participa au Maïdan en organisant des barrages routiers à Brovary. Il se porta volontaire comme instructeur dans la garde nationale, puis s’enrôla dans le bataillon Donbass (printemps 2014), et fut envoyé au centre de formation militaire 169 de Desna. Il passa finalement dans le bataillon Kievskaya Rous et prêta serment (20 juin). Il fut envoyé avec le bataillon à Slaviansk, où son unité se livra à de terribles exactions contre les civils, lui-même participa « à ce nettoyage », étant tireur d’élite. Il tomba dans une embuscade avec le chef de bataillon Goumeniouk, il fut touché d’une balle dans les poumons par un tireur d’élite républicain et mourut sur le chemin de son évacuation à l’hôpital, le 15 août 2014, durant la première bataille de Debaltsevo. Il laissait une veuve et une ex-femme et trois filles. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (29 septembre), puis par deux associations et la ville de Kiev de diverses médailles (2015-2016). Une rue fut rebaptisée en sa mémoire à Brovary (25 décembre 2015), et deux plaques commémoratives furent installées sur ses maisons à Brovary et Kiev (23 et 26 juin 2018).
Oleg Orlov (1974-2016), originaire d’un village de la région de Kiev, il fit des études secondaires puis travailla dans une chaufferie et comme spécialiste dans la centrale de Tchernobyl. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (21 avril 2015). Il fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous et fut tué par un tir de mortier des Républicains, le 4 avril 2016, alors que trois de ses camarades étaient blessés. Il fut enterré dans sa ville natale (6 avril), laissant une veuve et deux enfants. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (4 juillet), et une plaque commémorative installée à Tchernobyl (3 avril 2017), tandis que sa ville le nommait citoyen d’Honneur (10 septembre 2020).
Vassil Panashenko (?-), militaire de carrière ukrainien qui a atteint le grade de lieutenant-colonel et fut nommé chef d’État-major du bataillon Kievskaya Rous, poste qu’il occupa probablement entre 2014 et 2016. Installé dans la ville de Brovary, cette dernière lui attribua gratuitement un appartement tout neuf, ainsi que 10 autres citoyens. Les appartements étaient en principe réservés aux vétérans de l’opération ATO, mais seuls trois d’entre faisaient parties des bénéficiaires, dont Panashenko (fin 2016). Il se trouvait alors à la retraite.
Victor Passitchnik (1976-2014), originaire de Boutcha dans la région de Kiev, il fit des études supérieures d’ingénieur. Il travailla à ce poste dans diverses entreprises, notamment une société privée qui fabriquait et installait des fenêtres. Ultranationaliste, il avait participé dans les compagnies de défense du Maïdan aux violences et émeutes (hiver 2013-2014). Il se présenta au bureau d’enrôlement de la ville d’Irpen comme volontaire pour rejoindre les bataillons de représailles dans le Donbass (juin 2014), et fut envoyé au centre de formation militaire 169 de Desna. Il fut nommé au grade de lieutenant et au commandement d’une section du génie et de sapeurs dans le bataillon Kievskaya Rous. Il participa aux exactions et pillages contre les civils notamment à Slaviansk, puis servit durant la première bataille de Debaltsevo. Il fut tué durant cette dernière dans les environs de Popasnaya, le 10 septembre 2014. Il fut enterré quatre jours plus tard à Butcha, et une plaque commémorative fut installée dans la maison de la culture de cette ville (17 octobre 2017). Tardivement une autre plaque fut installée dans son école (10 septembre 2021), mais il ne fut jamais médaillé à titre posthume. Les seuls cas de ce genre que j’ai rencontré furent des soldats tués lors d’accidents, de soûleries, de coups partis tout seul, ou de jeux stupides avec une grenade. Les circonstances de sa mort n’étant pas décrites (une première dans les centaines de biographies que j’ai écrites, sa mort fut certainement honteuse ou dans des circonstances absurdes).
Alexeï Savitch (1963-), d’une famille de militaire dans l’armée soviétique, il naquit à Weimar en Allemagne occupée. Il intégra l’école militaire de Souvorov à Leningrad (1980), puis l’école interarmes d’Ordjonikidze (1984), suivant le cursus classique pour devenir officier durant l’Union soviétique. Il fut envoyé au Turkestan à la frontière avec l’Afghanistan, puis en Allemagne de l’Est, et enfin dans les Carpates. Il préféra choisir l’Ukraine et prêta serment à cette dernière et servit à partir de ce moment dans son armée (janvier 1992). Il continua sa carrière d’officier à divers postes, notamment dans les forces ukrainiennes à des missions de maintien de la Paix de l’ONU. Il fonda une association panukrainienne des vétérans des casques bleus d’Ukraine (2012), dont il est resté à la tête comme président. Il prit fut licencié de l’armée pour des raisons de santé (2007), et travailla ensuite à la direction de divers départements dans la sécurité des entreprises (2007-2014). Ultranationaliste et bandériste convaincu, il fut l’un des fondateurs du bataillon Kievskaya Rous (mai 2014), nommé chef d’État-major du bataillon, puis commandant du bataillon après la mort de Goumeniouk (23 août). Il fut médaillé de l’ordre de Bogdan Khmelnitsky pour son action et commandement dans le Donbass (29 septembre). Il tenta de s’essayer à la politique et se présenta à un siège de député de la Rada, dans les rangs du Parti Planète Verte, le parti écologique (26 octobre). Il ne fut pas élu. Il fut contusionné et blessé lors d’un bombardement des Républicains durant son service dans la zone ATO. Il n’occupa pas très longtemps son commandement du bataillon, puisqu’il fut nommé à la défense des côtes de la Mer Noire au niveau de la péninsule de Tchongar à Genitchesk (janvier-novembre 2015. Il devînt ensuite conseiller dans le Ministère de la Défense d’Ukraine, particulièrement sur le sujet des anciens combattants de la zone ATO dans le Donbass, et auprès du Conseil régional de Kiev. Très friand des médailles et des honneurs, il en affiche une bonne quinzaine sur son plastron. Il fut décoré entre autre de l’Ordre de la Croix du Sauveur, ainsi que d’autres officiers du bataillon, par le Patriarche de Kiev, Filaret (7 juin 2019).
Vladimir Savouliak (1985-2014), originaire d’une ville de l’oblast de Kiev, il fit des études secondaires et travailla ensuite dans le bâtiment. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (3 mai 2014). Il fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous et fut envoyé dans le Donbass. Il fut tué lors d’une mission pour approvisionner les premières lignes en munitions, le 23 septembre 2014, près de Debaltsevo. Il laissait une veuve et un fils et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (22 janvier 2015), puis déclaré citoyen d’honneur de sa ville natale.
Sergeï Shadskikh (1965-2016), originaire de la région de Poltava, il fit des études secondaires et travailla comme machiniste. Il fut marié à trois reprises, ayant de ses trois femmes quatre fille et un fils. Il était un ultranationaliste convaincu et participa aux événements du Maïdan en s’enrôlant dans les compagnies d’autodéfense (hiver 2013-2014). Il s’engagea dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014), nommé caporal et envoyé sur le front du Donbass. Il servit à la première bataillon de Debaltsevo, puis après avoir été formé sur une arme antichar (octobre-novembre), revînt sur le front comme chef d’un peloton antichar. Il s’illustra en détruisant deux camions Oural des troupes de la RPL (avril 2016), puis tomba sous un bombardement massif d’obusier de 152 mm. Très grièvement blessé, il ne put être secouru à temps et se vida de son sang. Il fut enterré dans son village natal, et décoré à titre posthume par le Président Porochenko (29 septembre), et élevé au titre de Héros de l’Ukraine (10 février 2017).
Anatoly Sevtchenko (?-), lieutenant-colonel commandant le bataillon Kievskaya Rous, il fut nommé à ce commandant en 2020, mais fut démis de celui l’année suivante dans une triste affaire de corruption et pots de vins (octobre 2021). Il était à la tête d’un trafic où il ponctionnait les primes que devaient recevoir ses hommes pour leur service en première ligne. Il fut arrêté sur ordre du Procureur militaire à Odessa (7 octobre), et placé en détention avec une caution de 181 600 Hryvnias. Le tribunal suspendit ensuite Sevtchenko de son commandant (13 octobre). L’enquête détermina qu’il déclarait en première ligne des hommes qui n’y étaient pas. Puis il partageait avec eux les sommes reçues. La procédure fut interrompue par l’opération spéciale russe (24 février 2022), et l’homme fut amnistié par le Président Zelensky et réincorporé dans l’armée ukrainienne, sans qu’il soit connu à quel grade et dans quelle unité.
Alexandre Sidorenko (1974-2015), originaire de la région de Kiev, il fit des études professionnelles, puis effectua son service militaire (1992-1994). Il travailla ensuite comme conducteur d’engins dans diverses entreprises (1994-2014). Il participa peut-être au Maïdan dans les compagnies d’autodéfense, puis s’enrôla volontairement pour partir combattre dans le Donbass (printemps 2014). Il fut refusé, mais finalement tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (19 juin), versé dans le bataillon Kievskaya Rous. Il participa à tous les combats du bataillon, dans la région de Slaviansk et Debaltsevo, et fut tué le 24 avril 2015, lors d’un bombardement républicain à Probnoe. Il fut inhumé dans sa ville natale (28 avril), laissant une veuve et trois enfants dont deux en bas âge. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (4 juin), et une plaque commémorative installée dans sa ville (21 août), puis décoré encore du titre de citoyen d’Honneur (2016).
Vadim Soukharevsky (1984-), né dans la région de Transcarpates, il fit des études dans un lycée militaire, puis entra dans l’armée ukrainienne comme enseigne, puis lieutenant. Il participa à des missions de maintien de la Paix de l’ONU, notamment en Irak (2004). Il servit dans les troupes aéromobiles (2009-2013), puis fut envoyé dans le Donbass avec des éléments de blindés légers de l’armée ukrainienne (avril 2014), qui s’attaquèrent les populations civiles. A ce titre il peut-être considéré comme un des criminels de guerre qui se livrèrent à des atrocités et exactions dans tout le Donbass. Il fut blessé durant la bataille des frontières (16 août), puis envoyé se former dans une école militaire (2015-2016). Il fut nommé chef de bataillon à la 36e brigade d’infanterie de marine (2016), servant à Marioupol et qui a été entièrement détruite depuis par les Russes. Nommé lieutenant-colonel (juin 2020), chef d’État-major de la 35e brigade d’infanterie de marine (2021), puis au commandement, grade de colonel, de la 59e brigade d’infanterie motorisé, dont fait partie le bataillon Kievskaya Rous (février 2022). Il fut décoré du titre de Héros de l’Ukraine (18 juin), médaille qui rejoignait bien d’autres reçues auparavant. Il commande actuellement toujours sur le front.
Alexandre Streltchouk (1977-2015), originaire d’une ville de la région de Kiev, il fit des études secondaires pour travailla comme cuisinier et employé. Il fut mobilisé et répondit à l’appel (mai 2014), versé dans le bataillon Kievskaya Rous. Il fut envoyé dans le Donbass où il fut tué dans le village d’Ostrovsky, près de Donetsk, le 11 mai 2015. Il fut enterré dans sa ville natale (14 mai), décoré à titre posthume par le Président Porochenko (13 août), tandis qu’une plaque commémorative était installée dans son école (17 octobre).
Oleg Timko (1985-2015), originaire d’une localité de la région de Kiev, il fit des études professionnelles, puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (2003-2004). Il travailla ensuite comme ouvrier dans l’industrie à Kiev. Il fut mobilisé et répondit à l’appel (mai 2014), et versé dans le bataillon Kievskaya Rous. Envoyé dans le Donbass, il fut tué à Probnoe dans un bombardement de l’artillerie républicaine, le 7 avril 2015. Il fut enterré dans sa ville natale (10 avril), et médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (27 juin).
Alexandre Vahkniouk (1981-2014), originaire d’une localité de la région de Jytomyr, il fit des études secondaires, puis fut appelé à faire son service militaire (1999). Il signa ensuite un engagement dans l’armée ukrainienne (2000-2002), où il devînt chef de section et tireur d’élite. Il retourna à la vie civile et travailla comme serrurier, puis agent de sécurité, tout en reprenant des études en informations et communications après s’être installé à Kiev (2005-2006). Il devînt administrateur de système (2007), puis programmateur de machines (2009-2014). Il participa à la Révolution du Maïdan, dans les compagnies d’autodéfense (hiver 2013-2014), puis s’enrôla dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014). Il fut envoyé dans le Donbass, et participa à la première bataille de Debaltsevo (août-septembre). Tireur d’élite, il s’infiltra avec ses hommes loin dans les lignes, mais son groupe fut anéanti par les Républicains, personne ne revînt dans les lignes ukrainiennes (1er octobre 2014). Il fut considéré comme porté disparu et mis sur la liste des prisonniers, mais son corps fut découvert tardivement (début 2015), et identifié par l’ADN, puis enterré dans sa ville natale (3 avril). Il laissait une femme et une ex-femme ainsi que trois enfants, dont un est né après sa mort. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (4 février 2016), fait Héros de la ville de Kiev (14 mars 2018), et une plaque commémorative installée sur sa maison (29 août 2020).
Valéry Vovk (1969-), officier et colonel en retraite de l’armée ukrainienne, il fut l’un des fondateurs du bataillon Kievskaya Rous. Il fut nommé à la tête du bataillon par un décret présidentiel, lors de sa transformation en 11e bataillon d’infanterie motorisé (automne 2014). Il quitta l’unité pour se présenter aux élections régionales de Kiev (2015), dans le Parti Novi Oblitchia. Il fut nommé au commandement de la Garde municipale d’Irpen (janvier 2017). Il est probable que cet officier serve actuellement dans les unités de la Garde Nationale et notamment celles qui se battirent autour d’Irpen et de Kiev.
Arthur Yarosh (1989-2015), originaire d’une localité de la région de Kiev, il fit des études secondaires et professionnelles en électromécanique, diplômé (2007). Il fut employé dans la prestigieuse firme d’aéronautique Antonov, puis appelé au service militaire (2009-2010), dans l’infanterie motorisée. Il retourna à son poste dans son entreprise, reprenant une formation pour évoluer (2013). Il fut appelé par la mobilisation et répondit à l’appel (17 juin 2014), versé dans le bataillon Kievskaya Rous. Il fut envoyé dans le Donbass, nommé tireur d’élite et éclaireur, puis participa à la première bataille de Debaltsevo, où il fut blessé (5 août). Après une longue convalescence à l’arrière, il fut renvoyé au bataillon (novembre), puis au front. Il fut tué lors d’un accrochage avec un groupe de reconnaissance républicain, et tué par un lance-grenades, le 1er mars 2015. Il fut décoré à titre posthume par le président Porochenko (15 mai), et une plaque installée dans sa ville natale (22 mai).
Alexandre Zguevitch (1978-2017), originaire de la région d’Odessa, il fut incorporé à une date inconnue dans le bataillon Kievskaya Rous, servant au grade de sergent-major, dans l’artillerie du bataillon. Il fut tué dans des circonstances non précisées, sur une position à Shirokino, en avant de Marioupol, le 15 août 2017. Le fait qu’il ne fut jamais décoré, ni honoré d’aucune plaque commémorative, montre que sa mort fut sans doute causée par un accident, un tir parti tout seul, ou lors d’une beuverie entre soldats sur les positions.