Rares furent les unités de représailles formées par les Ukrainiens en 2014, qui ne comportèrent pas leur gros lot de néonazis et bandéristes. Kievskaya Rous ne fait pas exception, alignant beaucoup de volontaires des compagnies d’autodéfense du Maïdan qui firent la révolution à Kiev et dans d’autres villes du pays (hiver 2013-2014). Certains étaient des patriotes, d’autres rêvaient de l’Union européenne, d’un niveau de vie au moins égal à celui de la Pologne ou la Tchéquie. Doux rêves d’argent, de confort pour certains, mais pour d’autres l’idéal n’était pas le veau d’or, mais plutôt la « révolution nationale », la défense de la « pureté de la race blanche », le combat contre les « bolcheviques, les communistes », et Coluche aurait certainement rajouté « les pédés, les drogués et les chômistes »… Le bataillon commença mal sa carrière, par sa déroute totale dans la seconde bataille de Debaltsevo (hiver 2014-2015), certains de ses hommes prirent la fuite jusqu’à Izioum, et auraient fui dans l’Ouest s’ils n’avaient pas été arrêtés par la police militaire. Mais avec le temps les hommes s’endurcirent, et jusqu’à nos jours, ce bataillon a continué son œuvre de mort. Quels furent les crimes d’une telle unité ? Là est l’inconnu, car il passa totalement inaperçu. Cependant sa politisation extrémiste ne laisse aucun doute sur ce qu’il fit aux civils du Donbass. Un jour des archives parleront… un jour.
Une formation de vétérans des compagnies d’autodéfense du Maïdan. Le bataillon fut formé par la volonté d’un capitaine ukrainien à la retraite, Andreï Yantchenko, à partir de fanatiques bandéristes, néonazis et autres extrémistes des compagnies d’autodéfense du Maïdan. C’est dès le mois d’avril que Yantchenko rassembla des volontaires de la région de Kiev, d’abord parmi ses amis, des compagnies d’autodéfense, en particulier les 40e et 42e sotnias du Maïdan (avril-mai). Il reçut rapidement le soutien des autorités militaires, qui avalisèrent officiellement la création du bataillon, le 4 juin 2014. D’autres bataillons de représailles avaient drainé pas mal d’énervés prêts à en découdre dans le Donbass. Aussi fut-il nécessaire dès le début de le renforcer de recrues de la mobilisation. Il fut envoyé s’entraîner au centre de formation 169, de Desna, à Tchernigov, mais n’y resta que peu de temps pour marcher rapidement sur le Donbass (cette ville fut désignée comme sa base). Tout l’équipement fut fourni par des fonds privés, des dons, des cagnottes et d’autres récoltes « humanitaires », un mot qui dès le départ fut galvaudé et déformé en Ukraine, jusqu’en France (avec le fameux article de Libération, du sordide Paul Gogo à propos de l’aide humanitaire à envoyer à l’armée ukrainienne). D’autres bataillons étant passés également par là, ce qui fut fourni par l’armée ukrainienne se réduisit à des casques en fer de l’époque soviétique, des vieux modèles des fameuses kalachnikovs, quelques armes antichars jetables, puis un peu plus tard quelques vieux camions, armes lourdes et véhicules blindés obsolètes et désuets. La tranche d’âge de recrutement fut définie très large, entre 18 et 58 ans, afin d’avoir une chance de rassembler les 700 hommes prévus. L’enthousiasme et la conviction de participer à une promenade militaire pallièrent à tout.
Un bataillon n’ayant pas ou presque d’existence médiatique. Il fut envoyé sur le front du Donbass, ou il tînt des lignes dans le secteur de Debaltsevo (entre le 20 août et fin décembre 2014). Très peu d’informations sont arrivées jusqu’à nous, à cause du fait que les médias et l’attention des journalistes, reporters et associations des droits de l’Homme, se focalisèrent essentiellement sur des bataillons transformés en légende par l’Ukraine, comme Azov, Aïdar, Donbass, Dniepr-1, se faisant surtout remarquer pour leur cruauté, d’infâmes crimes de guerre et exactions contre les populations civiles du Donbass. D’autres encore firent tant et si bien, qu’ils se rendirent célèbres uniquement par des crimes (Shakhtar, Tornado, Mirotvorets, etc.). Kievskaya Rous avait l’avantage d’être aussi double… Un autre bataillon portant le même nom, formé à Kiev également, mais portant le numéro 11, dans les bataillons de défense territoriale (contre le 25 pour celui-ci), permit aussi de le rendre « invisible ». Pourtant, au vu du profil des hommes, de son idéologie clairement bandériste, néonazie et russophobe, il ne peut être question de penser qu’il ne se livra pas, lui aussi, à des crimes et répressions. L’histoire est ainsi (mal) faite. Azov, une unité de piètre qualité militaire a été transformée en unité d’élite invincible, cette croyance se répandant jusqu’en Occident. Aïdar se comporta si mal, et fut si souvent signalé, car il était l’un des premiers bataillons à s’attaquer aux civils. Au contraire il garda cette tâche indélébile jusqu’à aujourd’hui. Kievskaya Rous, quant à lui, est resté jusqu’à cet article, le bataillon sans existence, presque rien, quelques lignes sur internet. Il est vrai que commandé par un officier incompétent, peu charismatique et qui n’était pas très « vendeur », n’ayant été ni dans les premiers, ni dans les derniers formés, il est resté dans le vide informationnel. Difficile donc à dire, ce qu’il fit dans le Donbass, quels furent ses crimes dans la région, seuls des civils de la région de Debaltsevo pourraient encore le dire… et les bourreaux eux-mêmes, surtout parmi les survivants de la fameuse bataille portant le même nom.
La déroute de la bataille de Debaltsevo. Ce fut par cette bataille que pourtant le bataillon aurait dû être remarqué, car il fut des unités qui servirent durant la seconde bataille de Debaltsevo (hiver 2014-2015). Il comprenait un effectif de 704 hommes (27 décembre), lorsqu’il fut renvoyé à l’arrière, à Kiev, pour quelques jours de repos et une petite formation, ayant tenu pendant plus de 4 mois ces positions dangereuses. Il fut alors transformé en 25e bataillon de défense territoriale, ce qui ne changeait pas grand-chose à sa structure, mis à part de l’armement supplémentaire et des véhicules. Il était bientôt de retour sur ses positions dès la fin de janvier 2015, arrivant au pire moment de la bataille. Les Ukrainiens s’étaient dangereusement enfoncés dans les lignes républicaines, tentant de prendre un maximum de terrain dans la ville de Debaltsevo. L’hiver difficile cette année-là, avec une bonne quantité de neige dans la région, donna aussi un avantage aux Républicains, qui de plus combattaient sur leurs terres, connaissant parfaitement le terrain et sa configuration. Une offensive républicaine qui brisa au Sud les fameux « cyborgs » dans la bataille de l’aéroport, puis une autre à Debaltsevo qui enfonça les lignes ukrainiennes (notamment celles tenues par le bataillon Krivbas), mettaient les Ukrainiens dans une situation très délicate. Le bataillon Kievskaya Rous et la 128e brigade furent bientôt encerclés, alors que les lignes s’étaient distendues et que les Républicains s’étaient infiltrés un peu partout. Cette omniprésence des insurgés, tendant des embuscades, imbriqués dans les unités ukrainiennes, créa bientôt un chaos total. Le chef de la batterie antichar du bataillon Tkatchouk, ordonna bientôt à ses pièces de 100 mm de se replier, et à ses hommes d’abandonner leurs positions (31 janvier-1er février). Pris de panique, la colonne avait l’intention de se replier jusqu’à sa base de Tchernigov, mais fut arrêté en chemin à Izioum et tous les hommes mis aux arrêts. Ce fut le commencement d’une déroute mémorable, où les hommes durent former des petits groupes et tenter de s’enfuir vers les lignes ukrainiennes (1er–18 février). Une grande partie du matériel fut abandonné par les Ukrainiens, beaucoup d’armes, des véhicules, des munitions, de l’équipement. Ils laissèrent aussi beaucoup de prisonniers, des blessés, et pas mal de tués qui furent eux aussi abandonnés. Ce qui restait des forces ukrainiennes se replia dans le désordre le plus complet, tandis que les accords de Minsk sauvaient l’armée ukrainienne d’un désastre plus grand (15 février). L’humiliation fut toutefois si grande, le désastre presque complet, qu’il coûta leurs postes à nombre d’officiers, Yantchenko, commandant de Kievskaya Rous fut bientôt renvoyé à la vie civile, le bataillon Krivbas fut même dissous. Dans la honte générale, ces hommes rentrèrent chez eux, la tête basse et l’amertume au cœur.
Dans le dangereux secteur de Svetlodarsk. Une fois renfloué de conscrits de la mobilisation, les officiers limogés, remplacés, son armement recomplété, des hommes mis carrément à la porte, le bataillon fut transformé en 25e bataillon motorisé, bientôt intégré à la 54e brigade mécanisée de l’armée régulière. Des contrats attirèrent dès lors des engagés volontaires, tels que « Barbie » interviewée avec d’autres par un média ukrainien (18 octobre 2016). Il fut renvoyé au front, dans les positions de Svetlodarsk où il resta très longtemps (2016-2021). Il resta sous pression malgré les accords de Minsk, et fut même attaqué par les Républicains (18 décembre 2016), dans une opération surprise accompagnée d’un puissant bombardement d’artillerie. Le bataillon après un flottement, maintînt ses positions et repoussa les assauts, prenant aussi le contrôle de plusieurs points d’appui. Les jours suivants firent l’objet de la continuation de cette bataille (18-28 décembre), jusqu’à que le calme revienne de lui-même. Cette bataille fut sans doute l’une des plus chaudes de l’année, dans le contexte de surveillance, même laxiste et pro-ukrainienne, des observateurs de l’OSCE. Un changement fut toutefois remarqué, les hommes s’étaient mieux comportés, aucune débandade n’avait eu lieue. L’année 2017 fut émaillée d’une dizaine de petits combats, avec son lot de pertes et de blessés, sans qu’il ne se passe grand chose. Toutefois, le bataillon et la brigade furent renvoyés un long moment à l’arrière (avril-octobre 2017), permettant son renforcement, la perception de nouveaux matériels et véhicules. L’année 2018, fut moins intense, bien que le bataillon resta sur la ligne de front pendant 8 mois. L’année se termina par une petite offensive ukrainienne qui gagna du terrain dans la région d’Artemovsk, après un mois de combats et de préparation (24 novembre 2018). Les années 2019, 2020 et 2021 se poursuivirent de la même façon, sur les mêmes positions, avec l’apport non négligeable des entraînements de l’OTAN, de nouveaux matériels, et des formations délivrées par divers instructeurs étrangers (Américains, Canadiens, Britanniques pour l’essentiel). L’incorporation dans la 54e brigade mécanisée avalisa définitivement l’intégration dans l’armée régulière. Dès lors la professionnalisation était en marche et fit son bout de chemin (2016-2020). En 2020, la 54e brigade reçu le titre honorifique Hetman Ivan Mazepa. Il s’agissait d’un chef cosaque, qui se rallia à Charles XII de Suède, auquel il promit la trahison de milliers de Cosaques, se ralliant à son armée… Charles XII vînt en Ukraine, 2 000 Cosaques passèrent à l’ennemi avec Mazepa, 30 000 restèrent fidèles à la Russie. Charles fut vaincu à Poltava (1709), Mazepa fut assassiné par ses propres hommes espérant la clémence du tsar Pierre Ier. Triste exemple, mais digne finalement de l’Ukraine, un cirque permanent, aux références inversées. A quand en France la brigade Bourmont ? L’homme qui passa à l’ennemi, aux Anglais et Prussiens, trois jours avant Waterloo. Mais revenons à la 54e, cette unité pur produit de la guerre dans le Donbass, fut formée spécifiquement pour l’occasion (décembre 2014). Depuis le début de l’opération spéciale, la brigade a combattu sur le front. Il semble bien qu’elle se trouvait toujours sur ses positions historiques de Svetlodarsk (2022). La position fut écrasée par les Russes et est tombée (fin mai-début juin), la brigade ayant subi d’importantes pertes humaines, avant d’être retirée du front. Elle a été dernièrement récompensée d’un titre honorifique à ajouter sur son drapeau « Pour le courage », décerné par le Président Zelensky, ses rangs ayant été entre temps décimés (6 décembre 2022).
Bandéristes fanatiques et pauvres hères destinés à la chair à canon. L’étude prosopographique des quelques profils rassemblés ici, est sans appel. Le bataillon fut bien l’un des plus politisés d’Ukraine, et nous l’avons dit l’un des plus discrets. Ceux qui furent autant politisés que lui se comportèrent horriblement avec les populations civiles du Donbass. Pourrait-on croire dès lors, qu’il aurait été une exception sur le terrain Le bataillon par ailleurs fut versé dans la 54e brigade mécanisée, qui accueillit au moins une compagnie des néonazis du DUK, le corps des volontaires ukrainiens, sorte de waffen SS à l’ukrainienne. La nature de bon nombre des combattants de cette unité n’étant donc plus à prouver. Il est clair en lisant ces biographies, que beaucoup des extrémistes ukrainiens qui le composèrent passèrent par les compagnies d’autodéfense du Maïdan. Tous ceux qui passèrent par ces compagnies étaient déjà largement contaminés par l’idéologie bandériste et néonazie. On se demande ; alors que ce bataillon est le 42e historique d’unités ukrainiennes que j’écris ; quel fut le nombre réel de ces fanatiques. En Occident, en 2022, des journaux français affirmèrent qu’ils n’étaient pas plus de quelques dizaines, voire quelques centaines. Ils furent en réalité quelques dizaines de milliers. Songeons que pour former plus de 100 bataillons, dont bien la moitié des hommes étaient « des politiques », l’Ukraine sans effort trouva les brutes et sbires dont elle avait besoin dans les partis, associations, groupuscules et groupes paramilitaires extrémistes. Plus d’un million d’Ukrainiens votaient néonazi ou bandériste en 2014, il fut facile de rassembler des milliers d’entre eux pour faire la « sale besogne » dans le Donbass. Ils ne furent pas suffisants, c’est vrai, car les profils montrent aussi de nombreux mobilisés, des pères de familles, des types déjà finalement plutôt vieux pour l’armée. Ceux furent la chair à canon et se politisèrent certainement au contact des premiers. Comme toujours, nous découvrons que beaucoup d’entre eux, quasi tous, venaient de milieux modestes, ou du début de la classe moyenne. Du fait du recrutement régional, dans l’oblast de Kiev, beaucoup furent recrutés dans cette région, mais peu étaient de la capitale. Combien sont encore vivants des premières batailles de 2014, à l’heure actuelle ? Certainement de moins en moins, ils seront sacrifiés sans vergogne jusqu’au dernier, la jeune Julia Mikitenko l’a affirmé, peu importe le prix… en s’imaginant la victoire. Elle affirmait qu’à la paix, il faudrait vivre dans l’intolérance, être sans pitié dans la victoire. Qu’est-ce que cela sera dans le cas de cette défaite de toute façon inéluctable ?
Anatoli Adamovski (?-), originaire de l’Ouest de l’Ukraine, parlant russe avec un très fort accent des natifs de l’Ouest. Il fut sans doute un officier de carrière, bandériste de conviction et qui servit sur les barricades du Maïdan dans une compagnie d’autodéfense (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass (2014), l’un des pires en termes d’exactions et de crimes de guerre, puis passa dans le bataillon Kievskaya Rous. Il fut l’un des survivants de la déroute de Debaltsevo (hiver 2014-2015). Il apparut dans une interview donné à un média ukrainien (18 octobre 2016).
Volodomir Andreskiv (1969-2016), originaire de la région de Lvov, néonazi et bandériste patenté, il fut l’un des participants à la Révolution américaine du Maïdan, intégrant une compagnie d’autodéfense qui tînt une barricade à Lvov pendant tout l’hiver (2013-2014). Il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kievskayar Rous, l’un des premiers (juin 2014), puis fut envoyé sur le front du Donbass. Il survécut à la bataille de Debaltsevo, et réussit à s’enfuir du chaudron mortel (février 2015), puis fut démobilisé (1er juin). Il signa finalement un contrat d’engagement dans le bataillon pour un second séjour, grade de caporal (5 novembre 2016), et fut envoyé dans la région de Svetlodarsk. Il fut tué dans une attaque surprise des Républicains, le 18 décembre, en même temps que 7 autres soldats. Il laissait une ex-femme et trois fils et fut décoré rapidement à titre posthume par le Président Porochenko (29 décembre). Une plaque commémorative fut installée dans son école, puis dans d’autres endroits (2017-2018).
Vassili Antonenko dit Cosmos (1977-2015), originaire de la région de Kiev, il fit des études professionnelles comme serrurier, s’installant à Boutcha. Il aurait voulu s’enrôler dans les bataillons de représailles pour le Donbass, mais en fut empêché par sa mère. Il tomba cependant sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel, versé dans le bataillon Kievskaya Rous (été 2014). Il fut surnommé Cosmos à cause du fait qu’il aimait dessiner, notamment des vaisseaux spatiaux et scènes de space opéra. Il obtînt une permission pour la nouvelle année 2015, puis retourna rapidement au front. Il fut tué durant la seconde bataille de Debaltsevo, le 15 février 2015, alors qu’encerclé, son bataillon tentait de s’échapper par petits groupes. Le sien fut bombardé par des mortiers de 120, et son corps fut abandonné sur place. Il fut relevé par les Républicains et rendu à la partie ukrainienne, sa famille l’enterra à Boutcha (12 mars). Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (22 septembre), et il est à noter que son frère aîné avait été tué durant la guerre d’Afghanistan (1979-1989).
Nikolaï Bilotserkovets (1991-2017), originaire de la ville de Kharkov, il n’existe que peu d’informations sur sa vie antérieure. Les probabilités sont fortes qu’il fut un conscrit de la mobilisation. Quoi qu’il en soit, il fut incorporé à une date inconnue dans le bataillon Kievskaya Rous, simple soldat et servant comme chauffeur. Il mourut le 26 mars 2017, après quatre jours d’agonie dans l’hôpital de Dniepropetrovsk, de très graves brûlures reçues dans un incendie accidentel (22 mars 2017). Les circonstances de l’incendie ne sont pas connues, toujours est-il que n’étant pas mort au combat, même dans des circonstances ridicules, il ne fut jamais médaillé à titre posthume selon le sinistre culte des « Héros » ukrainiens. Sa famille fut tout de même reçu par des membres de l’administration de la ville de Kharkov, et fut doté en même temps que 3 autres familles de terrains offerts aux proches des tués sur le front du Donbass (10 décembre 2018).
Alexandre Domanchenko (1992-2016), originaire de la région de Kiev, il fit des études secondaires dans des conditions difficiles. Issu d’une famille socialement défavorisée, avec d’énormes problèmes, il fut retiré à la garde de ses parents (2003). Il fut confié à un orphelinat, puis fit des études professionnelles, diplômé (2010). Il fut appelé au service militaire dans l’armée ukrainienne, servant dans la 26e brigade d’artillerie (2012-2014). Il avait à peine été renvoyé dans ses foyers, qu’il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (juin 2014). Il fut versé dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, servant dans plusieurs batailles, celles de Debaltevo notamment, puis arriva à la fin de sa mobilisation (juillet 2015). Il s’enrôla de nouveau dans le bataillon et signa un contrat, simple soldat, servant de lance-grenades AGS, 54e brigade mécanisée. Il fut tué lors d’un bombardement des Républicains, à Troitskoye, où d’autres soldats furent tués, blessés, parfois mortellement ou grièvement (9 juillet 2016). Il fut enterré dans sa ville natale (12 juillet), puis médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (27 octobre), puis de deux autres médailles.
Vyacheslav Efimenko (1977-2015), originaire de la région de Kiev, il fit des études secondaires et travailla ensuite comme simple employé. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (été 2014), et fut envoyé sur le front du Donbass dans le bataillon Kievskaya Rous (septembre). Il fut tué par un bombardement de mortiers, durant la bataille de Debaltsevo, le 30 janvier 2015. Dans la déroute de son unité, son corps resta sur le terrain, et fut finalement relevé par les Républicains et rendu à la partie ukrainienne. Il fut identifié par une analyse ADN, et enterré dans sa ville natale (1er mai). Il laissait une veuve et deux filles (nées en 1998 et 2010). Une plaque commémorative fut installée dans son école (18 mai), et il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (1er mars 2016).
Arkady Goloub (1979-2015), originaire de Brovary, dans la région de Kiev, il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (avril 2014). Il fut incorporé dans le bataillon Kievskaya Rous. Il participait à l’évacuation de blessés, lors de la bataille de Debaltsevo, lorsqu’il fut mortellement blessé par des éclats d’obus. Il mourut le jour même de ses blessures, le 31 janvier 2015. Une autre version indique qu’il fut tué dans l’embuscade du 2 février 2015, où une partie du bataillon tomba dans une embuscade. Quoi qu’il en soit son corps fut retrouvé tardivement et remis à la partie ukrainienne (fin février). Il laissait une veuve enceinte et deux filles de deux mariages (nées en 2004 et 2008), une troisième fille naquit bientôt. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (25 décembre), une plaque commémorative fut également installée dans sa ville, tandis qu’une rue était renommée en sa mémoire.
Vitaly Goubenko dit Père (1965-2019), originaire de la région de Boutcha, près de Kiev, il fit des études supérieures dans un séminaire du Patriarcat de Kiev, et en fut diplômé. Il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, où il servit comme aumônier, bien qu’il n’ait pas officiellement occupé un tel poste dans le bataillon. Il fut tué près du village de Katerinovka, près de Popasnaya, le 25 janvier 2019. Lors d’un bombardement des Républicains, son véhicule fut criblé d’éclats d’obus, il fut tué sur le coup. Il fut enterré dans son village natal (28 janvier), mais étrangement ne fut jamais médaillé à titre posthume comme c’est la règle dans le cadre du culte sordide « des héros » de l’Ukraine.
Denis Goultour (1986-2015), originaire de la région de Kherson, il vécut l’essentiel de sa vie dans la région de Kiev. Il fit des études professionnelles comme soudeur, puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne. Il retourna dans la vie civile et ne tarda pas à retrouver du travail dans sa branche. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (juin 2014), versé dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous. Il participait au transport de munitions, de carburant, et de vivres, pour tenter d’approvisionner son bataillon encerclé avec la 128e brigade de montagne par les Républicains, à Ridkodoub, près de Debaltsevo. N’étant pas au courant de la situation, il tomba dans une embuscade, où sa colonne fut taillée en pièce, et tué ainsi que de nombreux soldats et officiers, le 2 février 2015. Les Républicains contactèrent sa famille avec son téléphone pour annoncer sa mort, et son corps fut remis à la partie ukrainienne un mois plus tard. Une plaque commémorative fut installée dans son école (juin), et il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (1er mars 2016).
Sergeï Gourich (1987-2015), originaire de la région de Kiev, il fit des études secondaires. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (juin 2014). Il fut versé dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, soldat de 1ère classe. Il participait au transport de munitions, de carburant, et de vivres, pour tenter d’approvisionner son bataillon encerclé avec la 128e brigade de montagne par les Républicains, à Ridkodoub, près de Debaltsevo. N’étant pas au courant de la situation, il tomba dans une embuscade, où sa colonne fut taillée en pièce, et tué ainsi que de nombreux soldats et officiers, le 2 février 2015. Les survivants qui purent s’enfuir emportèrent son corps, aussi fut-il rapidement enterré par sa famille (5 février). Une plaque commémorative fut installée dans sa ville (27 mai), et il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (22 septembre).
Alexandre Gritsay (1978-2015), originaire des alentours de Brovary, région de Kiev, il fit des études supérieures et devînt à Kiev, inspecteur principal du métro de la capitale. Il coulait des jours tranquilles lorsqu’il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (7 juin 2014). Il fut versé dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, simple soldat. Ses amis et collègues de travail se cotisèrent pour lui acheter un uniforme, car le bataillon ne fournissait pas grand-chose. Il fut brièvement formé au centre de formation 169 de Desna, puis envoyé d’abord à Izioum (20 août), puis dans la région de Debaltsevo. Il fut tué par un tireur d’élite républicain, lors de la tentative de fuite du chaudron de Rikodoub, durant la seconde bataille de Debaltsevo, le 6 février 2015. Il laissait une veuve, et une fille de 10 ans. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (26 février).
Youri Iatsenko dit Saïd (1977-2014), originaire de la région de Kiev, il fit des études secondaires puis effectua son service militaire (1996-1997). Il rentra dans la vie civile et devînt simple employé. Il s’enrôla dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014), simple soldat et assistant-tireur de lance-grenades. Il fut tué durant le bombardement d’une colonne motorisée de son bataillon près de Komissarovka, et fauché en même temps qu’Oleg Scholniy, le 25 août 2014. Il laissait une veuve et un fils et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015).
Sergeï Kabanov dit Sanglier (1971-2016), originaire de la région de Kiev, il fit des études professionnelles en menuiserie. Il tomba sous le coup de la mobilisation, et répondit à l’appel (juillet 2014). Il fut versé dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, et fut envoyé s’entraîner au centre de formation 169 de Desna. Il fut envoyé au front, servant dans un peloton du génie, et servit sur des positions de première ligne devant l’aéroport de Donetsk, à Ouglegorsk, durant la bataille de Debaltsevo, où il fut blessé au cou, mais réussit à s’enfuir du chaudron. Après convalescence, il fut renvoyé dans son unité, puis prolongea son contrat pour quelques mois (1er février 2016), qu’il prolongea de nouveau (1er août). Il fut par une mine, lors d’une mission de déminage, le 28 décembre 2016. Il déclencha un engin sous la neige, qui le tua et blessa grièvement deux autres hommes. Il fut enterré par sa famille dans son village natal (31 décembre), tandis que son frère servait à cette époque dans la 72e brigade mécanisée. Il laissait une ex-compagne et un fils, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (10 mars 2017). Les fanatiques de la Légion Nationale Géorgienne qui reprirent la position où il fut tué, érigèrent également un monument de fortune sur le lieu de sa mort (17 mars).
Anatoli Koval (1985-2016), originaire de la région de Kiev, il fit des études secondaires et travailla comme simple employé dans son village natal. Il s’enrôla pour des raisons inconnues dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, probablement un mobilisé ou un gamellard. Il fut engagé dans la bataille de Svetlodarsk, où les insurgés républicains passèrent à l’assaut, et furent finalement repoussés après un combat d’une dizaine d’heures. Il fut tué dans une tranchée, par un obus qui décima son groupe, il y eut en plus de lui 11 blessés plus ou moins graves. Il fut enterré par sa famille (6 juillet), laissant une veuve et un fils. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (29 septembre).
Mikhaïl Koval (1979-2014), originaire de la région de Vinnytsia, il s’enrôla volontairement dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014). Il fut tué durant la première bataille de Debaltsevo, le 21 septembre 2014, d’une balle dans le cou. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015).
Vadim Kravtchouk (1962-2015), originaire de Kiev, il s’enrôla pour des raisons probablement politiques, ou de gamelle, dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, simple soldat, servant d’artillerie. Il fut tué lors d’un bombardement, dans les environs du village de Novogrigorevka, région d’Artemovsk, le 5 février 2015. Il fut porté disparu, son unité ayant pris la fuite, sévèrement battue dans la seconde bataille de Debaltsevo. Son corps ne fut jamais retrouvé, soit éparpillé par un obus, soit gisant encore là où il fut tué, ou même enterré à la va-vite par des locaux. Il fut déclaré mort après une longue procédure judiciaire, par une décision de justice et suite à des témoignages relatant sa mort. Il laissait une veuve et trois fils. Fait étrange, il ne semble pas avoir été médaillé à titre posthume, sans doute car le jugement de déclaration de sa mort fut trop tardif, et qu’il fut ensuite oublié par les autorités.
Vladislav Jivkovitch (1975-2015), il naquit dans le région d’Irkousk, Russie, fils d’une famille d’enseignants. Il effectua des études secondaires, puis fâché avec les études et malgré l’entourage familial, effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (1993-1995). Il servit dans le centre de formation 169 de Desna, dans les troupes de protection des infrastructures militaires. Il décida de ne pas retourner dans le civil et devînt militaire de carrière. Il montra les grades inférieurs, jusqu’à celui d’aspirant. Lorsque le conflit éclata dans le Donbass, il envoya de nombreuses demandes pour être envoyé sur le front, ce qui fut finalement accepté (2 décembre 2014). Il fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous, commandant de peloton dans une compagnie d’infanterie motorisée. Son service fut de courte durée, car il fut tué durant la seconde bataille de Debaltsevo, le 18 février 2015, deux mois et demi après sa nomination. Il tentait de s’enfuir de la ville de Debaltsevo, où son unité fut encerclée, lorsqu’il fut tué dans un bombardement. Il laissait une veuve et deux enfants. Une plaque commémorative fut installée dans les locaux de son ancienne unité (28 août), et il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (22 septembre).
Evgueny Lavrov (?-), militaire de carrière ukrainien, il étudia dans une école militaire de cadets, puis devînt officier. Il effectua des missions de maintien de la Paix de l’ONU, en Afghanistan et en Irak, dans les rangs des troupes de l’OTAN (début des années 2000). Il termina sa carrière au grade de lieutenant-colonel, servant dans un état-major dans les Carpates, puis démissionna (30 décembre 2005). Il travailla ensuite avec un salaire très modeste comme chef de la sécurité d’une grande entreprise, et lassé créa sa propre structure de services de vigiles (2003-2014). Il se porta volontaire dans le bataillon fantomatique Crimée, de la Garde Nationale, servant comme simple soldat, mitrailleur (avril-mai 2014). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (mai-juin), acceptant de servir sous un capitaine, et d’être rétrogradé au grade de lieutenant. Il participa à la première bataille de Debaltsevo, blessé (27 août), puis à la seconde bataille de Debaltsevo (hiver 2014-2015), réussissant à prendre la fuite du chaudron. Il fut décoré par le Président Porochenko, malgré ce désastre (26 février 2015). Il fut ensuite nommé officier en second en responsabilité de l’armement du bataillon (mai), puis au commandement en chef du bataillon (juin), grade de lieutenant-colonel, en remplacement de l’incapable Yantchenko. Il prit un moment la responsabilité d’intégrer des mercenaires géorgiens, qui ensuite formèrent la Légion Nationale Géorgienne, qui vinrent renforcer un moment son effectif. L’affaire fit scandale, car les fameux « Géorgiens », étaient aussi Polonais, Américains, Britanniques, Australiens, etc, qui furent rapidement repérés par les Républicains, à cause des écoutes radios, mais aussi des espions de la RPD, annonçant la présence de mercenaires « américains » avinés et ivres à Marioupol. Il garda ce commandement jusqu’en 2017, puis fut remplacé se montrant tout autant incapable, et plutôt surtout attaché à la bonne table et ayant un solide coup de fourchette. Lors de son départ, il donna une interview, où il fit une série de critiques au vitriol de l’armée ukrainienne, de ses chefs, des généraux, des tactiques, etc.
Alexandre Listrovy (1984-2015), originaire de la région de Kiev, il fit des études secondaires, puis effectua son service militaire probablement dans les troupes aéroportées (vers 1990-1992). Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (été 2014), incorporé dans le bataillon Kievskaya Rous, grade de sergent. Il fut envoyé au front du Donbass (30 septembre). Il obtînt une permission pour aller voir son dernier enfant, nouveau né, et prononça un discours lors d’un rassemblement bandériste (22 janvier 2015), avant de retourner au front. Il fut mortellement blessé durant la seconde bataille de Debaltsevo, combat d’Ouglegorsk, par un tir de mortier, le 30 janvier 2015. Il fut transporté à l’hôpital d’Artemovsk, mais il mourut le jour même de ses blessures à l’hôpital. Il laissait une veuve et trois enfants (nés en 2004, 2009 et 2014), et fut enterré par sa famille (2 février). Une plaque commémorative fut installée dans son école (28 mai), puis il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (1er mars 2016).
Oleg Litvine (1979-2014), originaire de la région de Dniepropetrovsk, il fit des études professionnelles et devînt maître chien. Il fit de nombreux concours, se classant au niveau national à la 3e place (2013), il était aussi le capitaine de l’équipe de Kharkov. Bandériste convaincu, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (printemps 2014). Il fut tué lors du bombardement par les Républicains d’un barrage routier dans la région de Debaltsevo, le 14 novembre 2014. Il laissait une concubine, et un enfant d’un premier mariage. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015), et la rue où il vivait fut renommée en sa mémoire (14 novembre).
Sergeï Malets (?-), fils d’un militaire soviétique, son père s’intéressa à la recherche des corps des soldats de la Seconde Guerre mondiale, en particulier la réinhumation des collaborateurs bandéristes. Contaminé par l’idéologie, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (printemps 2014), et fut envoyé à Slaviansk, puis sur les positions de Debaltsevo. Il raconta dans une interview donnée à un média ukrainien (et de langue ukrainienne), une partie de la bataille dont il fut l’un des survivants (hiver 2014-2015) : « en renfort, on nous a donné des gardes nationaux et quelques gars du Pravy Sektor, un BTR et nous sommes restés en position jusqu’au remplacement de la 128e brigade de montagne à l’automne. Nous n’avions rien à faire, pas d’assauts, pas de combats, rien.[…] dans mon bataillon au moment de la rotation (janvier 2015), il y avait déjà 30 % de pertes, et nous occupions environ 40 kms de front. Certains avaient été tués, blessés, d’autres étaient partis, en permission, ou n’étaient pas revenus (déserteurs). Il y a eu un cas où le père d’un gars est venu sur place parce qu’à la télévision, ils avaient dit que nous étions encerclés, il est venu au bataillon, a dit qu’il n’avait pas peur du tribunal, a pris son fils et l’a ramené à la maison. Alors que la 128e brigade nous remplaçait, ils ont eu des pertes le premier jour, les insurgés savaient que c’étaient des nouveaux, qu’ils ne connaissaient pas encore le terrain. Nous n’avons eu que quelques jours pour leur montrer d’où venaient les tirs. Vers le 15 février, nous avons déjà compris que nous allions tenter de sortir de l’encerclement, aussi nous avons commencé à détruire les équipements. On m’a dit plus tard que le bataillon Kievskaya Rous, n’avait pas reçu d’ordre officiel d’évacuation de Debaltsevo, la décision a été prise par les commandants des 128e brigade et de mon bataillon, et ils ont élaboré un plan et par quelles routes nous allions partir. Sur le front et dans le bataillon je suis resté un an et demi, les six derniers mois j’ai servi comme tireur d’élite dans le bataillon Carpatian Sich, puis la question s’est posée de savoir s’il fallait signer un contrat. J’ai décidé de partir,maintenant je travaille comme maçon, en Ukraine et à l’étranger ».
Youri Martseniouk (1960-2014), il naquit à Donetsk, mais sa famille n’était pas originaire de la région, et elle déménagea dans sa petite enfance dans la ville de Tetiev, près de Kiev. Il fit des études secondaires et travailla comme simple ouvrier agricole dans une ferme d’état. Il effectua également son service militaire dans l’armée soviétique, dans les troupes blindées. De retour à la vie civile, il travailla dans une usine de béton à Kiev, puis dans une autre produisant des briques. Il occupa ensuite un emploi de gardien dans une école secondaire, puis retourna travailler comme ouvrier agricole dans une grande exploitation privée (1999-2014). Ce pur gamelard, vit une occasion de faire de meilleurs salaires et s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (prrintemps 2014). Il servait comme simple soldat et comme servant d’artillerie. Il fut tué durant les prémices de la bataille de Debaltsevo, le 6 décembre 2014, son bastion fortifié ayant été touché de plein fouet par un obus. Il fut enterré dans sa ville natale, laissant une veuve (10 décembre), et un deuil de trois jours fut déclaré dans sa ville. Il fut décoré à titre posthume tardivement, par le Président Porochenko (1er mars 2016).
Alexandre Matiouchko (?-), officier de carrière qui atteignit le grade de major. Il s’enrôla ou fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous, et participa aux divers combats, notamment à la seconde bataille de Debaltsevo (hiver 2014-2015), réussissant à s’enfuir du chaudron. Il fut nommé commissaire militaire du recrutement du district de Nadvirniansk (automne 016), mais fut nommé commandant du bataillon, en remplacement de Lavrov (été 2017), poste qu’il occupa longtemps et occupe peut-être toujours, désormais au grade de lieutenant-colonel.
Julia Mikitenko (1995-), originaire de Kiev, elle fit des études supérieures pour devenir interprète, étudiante à Kiev, diplômée en philologie (2012-2016). Elle s’enthousiasma pour la révolution américaine du Maïdan, et s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense, la 16e sotnia composée d’étudiants et de bandéristes (hiver 2013-2014). Ayant sombré dans la russophobie primaire, elle participa à des actions « n’achetez pas russe ! », faisant de la propagande dans la rue et distribuant des tracts. Elle devînt aussi une bénévole du renseignement de la police politique ukrainienne, le SBU, recueillant des informations sur les réseaux sociaux et internets sur les insurgés du Donbass et leurs forces. Son père, simple agent de sécurité, s’enrôla dans la Garde Nationale pour aller combattre dans le Donbass et participer aux répressions contre les populations civiles (printemps 2014). Elle même, se radicalisant, passa des lignes rouges, participant à des manifestations demandant des restrictions de la démocratie et de la liberté d’expression. Avec d’autres fanatiques du genre, grimée en zombie, elle participa à des actions dans la rue pour protester contre des journaux considérés comme « russes » ou « pro-russes ». Elle rencontra lors de ses actions un jeune militaire, Ilya Serbin (mars 2015), qu’elle épousa trois mois plus tard. Ils s’enrôlèrent ensemble dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (juillet 2016). Son mari fut nommé dans le peloton de reconnaissance du bataillon, tandis qu’elle était envoyé comme réceptionniste au QG du bataillon, puis servit comme comptable. Elle fut envoyée à l’académie militaire des forces terrestres de Lvov (printemps 2017), où elle reçut une formation accélérée de trois mois, et à son retour fut nommée chef de peloton (grade de lieutenant), mais se heurta au scepticisme de ses hommes, parfois à leur refus de lui obéir, voire de servir sous ses ordres. Son époux ayant été tué au combat (22 février 2018), elle préféra prendre le large du front, et fut nommée comme enseignante dans un lycée militaire à Kiev, où furent bientôt acceptées pour la première fois des femmes (rentrée 2018). Elle fut nommée commissaire de la toute première promotion, comptant 20 jeunes filles. Son père s’étant encore radicalisé jusqu’à l’extrême, s’immola par le feu sur la place du Maïdan (11 octobre), pour protester contre la politique du Président Zelensky, qu’il considérait comme un capitaliste et un traître (il était devenu bandériste et néonazi). Il mourut trois jours plus tard de ses graves brûlures, le 14 octobre 2020. Elle fut finalement licenciée de l’armée, pour des raisons politiques, devenue elle aussi une radicale enragée (2 septembre 2021). Elle s’engagea dans des projets civils de réinsertion des vétérans de l’armée, participant à des défilés avec des drapeaux noirs ou ceux de l’UPA, l’armée collaborationniste ukrainienne avec l’Allemagne nazie. Elle fut bientôt mobilisée (24 février 2022). Elle fut de nouveau versée dans le bataillon Kievskaya Rous, 54e brigade, et fut envoyée servir avec son unité dans le Donbass. Elle fut médaillée de l’ordre du courage par le Président Zelensky (14 octobre 2022), l’une des 5 médailles qu’elle reçut, et reste l’une des icônes préférées de la propagande ukrainienne. Le magazine ELLE, qui avait déjà fait l’interview d’une néonazie de Vinnytsia dans sa version française (2015), a récidivé dans sa version ukrainienne dans une interview où lui furent posées dix questions (22 juillet 2022), « je veux un jour visiter Donetsk, là où je suis, je vois la ville, et j’y suis attirée » [en oubliant de dire que cela ne pourrait se faire que sous des monceaux de cadavres]. Parmi ses déclarations lors d’une de ses dernières interviews (30 juillet 2022), voici quelques exemples : « ce qui m’énerve le plus, c’est qu’il y a encore des gens qui doutent des intentions de la Russie, certains sont convaincus que seul Poutine est à blâmer pour la guerre. Je ne comprends pas ceux qui s’opposent à renommer les rues des noms des personnalités russes par des noms ukrainiens et croient que la langue n’a pas d’importance. [ à noter que l’interview a été donnée… en langue russe et qu’elle est de langue maternelle russe !] la transition vers la langue ukrainienne et le chant Les Russes ne sont pas des frères, est un élément important de la prise de conscience de leur propre histoire et de leur importance immense dans le monde. […] si je peux revenir vivante, je ne serai plus tolérante, dans ma vie en temps de paix, j’ai enduré beaucoup de choses chez les gens, hypocrisie, mensonges, je croyais que tout le monde avait le droit de vivre comme il veut. Maintenant c’est terminé, je ne tolérerai rien, après tout ce sang que nous versons pour la victoire. Après cette dernière, personne n’aura le droit à la vie, nous vivrons pour tous ceux qui n’en ont pas eu. Soit nous sommes victorieux, soit nous perdons et ce sera encore une occupation pour un siècle, mais nous ne survivrons pas à un autre génocide des Russes Donc la seule porte de sortie, c’est la victoire, à tout prix, même le plus terrible […] nous ne devons rien espérer de la communauté mondiale, ou d’un scénario alternatif de « l’extérieur », parce que chaque nation agit en fonction de ses propres intérêts. Par conséquent nous ne devons espérer qu’en nous-mêmes, les forces armées ukrainiennes et la population ». Elle n’aura cependant pas osé dire ce qu’il faudrait faire aux populations russes et à la Russie dans son ensemble, dans ses fantasmes délirants de « victoire à tout prix », mais quel prix ?
Sergeï Moskalenko (1969-2015), originaire de Brovary, région de Kiev, il fit des études secondaires puis effectua son service militaire dans l’armée soviétique (1987-1989), dans les transmissions. Il rentra dans le civil et travailla ensuite comme ouvrier dans une fabrique de chaussures. Il s’enrôla pour des raisons de « gamelle », afin de recevoir des bons salaires, dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (été 2014). Il n’était en principe pas mobilisable, pour des problèmes de vision, mais il fut prit, et fut envoyé un temps s’entraîner au centre de formation 169 de Desna. Il fut ensuite envoyé sur le front, et fut tué durant la seconde bataille de Debaltsevo, le 1er février 2015, alors qu’il tentait d’évacuer des blessés près de cette ville. Il tomba en même temps qu’Arkady Goloub. Il laissait une ex-femme et une fille et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (25 décembre). Une plaque commémorative fut installée à Brovary comportant des noms de soldats de la ville tués dans le Donbass (25 mai 2016).
Nikolaï Nepomniashi (1979-2016), originaire de la ville de Tetiev, région de Kiev, il s’enrôla volontairement dans les bataillons de représailles opérant dans le Donbass (2014). Il fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous, et participa à de nombreux combats, un des survivants de la seconde bataille de Debaltsevo. Il fut blessé au moins à une reprise, notamment durant cette bataille, lui laissant des séquelles graves. Il fut décoré par le Président Porochenko (26 février), puis il dut quitter le service actif, et mourut des suites de ses blessures, après une longue maladie, le 26 février 2016. Il fut inscrit sur le livre des citoyens d’Honneur de sa ville un peu plus tard.
Vassili Panassenko (1983-2016), originaire de la région de Jytomyr, il déménagea avec sa famille à Irpen (1987), et fit des études secondaires et professionnelles. Bandériste et néonazi, il participa aux événements violents du Maïdan (hiver 2013-2014), puis fut l’un des premiers engagés dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (mai 2014). Il participa à la seconde bataille de Debaltsevo, et fut l’un des survivants qui réussirent à s’enfuir du chaudron (février 2015). Il termina son engagement de volontaire, mais signa un deuxième contrat, qu’il acheva et reconduisit encore (septembre 2016). Il fut mortellement blessé dans la région de Svetlodarsk, où furent tués 7 autres soldats, dans une attaque surprise des Républicains, le 18 décembre 2016. Il mourut le lendemain de ses blessures. Il laissait une veuve et une fille, et fut enterré à Irpen, puis médaillé très rapidement à titre posthume par le Président Porochenko (29 décembre), cité à l’ordre de l’armée. Une plaque commémorative fut installée dans son école (18 décembre 2017), puis dans son lycée professionnel (20 février 2019).
Oleg Potaïchouk (?-), officier de carrière à la retraite, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (printemps 2014), commandant en second de la batterie de soutien antichar du bataillon. Il fut mêlé à la fuite de son unité (1er février 2015), lors de la bataille de Debaltsevo, mais en reçut le commandement par intérim en attendant d’autres ordres (février 2015). Il apparut bientôt dans une vidéo où il tenta de justifier son chef.
Alexandre Ratchinski (1979-2014), originaire d’Ukraine, militaire de carrière au parcours inconnu. Il est fort probable qu’il effectua une ou plusieurs missions de maintien de la Paix de l’ONU (Irak, Afghanistan). Il fut soit appelé de la réserve, ou simplement nommé dans les bataillons de représailles envoyés dans le Donbass. Il fut incorporé dans le bataillon Kievskaya Rous (septembre), grade de major et commandant adjoint de la compagnie de soutien du bataillon. Lors des prémices de la seconde bataille de Debaltsevo, il fut mortellement blessé en première ligne, le 17 novembre 2014. Il avait été atteint d’un traumatisme crânien causé dans des circonstances non précisées. Il laissait une veuve, et un fils et une fille (nés en 2003 et 2013). Il fut médaillé à titre posthume plutôt tardivement (16 janvier 2016), alors qu’une plaque commémorative était installée dans son village (août).
Alexandre Roubatchenko (1989-2016), originaire de la région de Vinnytsia, il fit des études supérieures en architecture dans sa ville. Il s’installa ensuite à Brovary, région de Kiev, où il travailla comme architecte pour diverses entreprises et cabinets. Il tomba sous le coup de la mobilisation, et répondit à l’appel (29 septembre 2015). Il fut versé comme simple soldat dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, servant dans la compagnie de soutien. Il fut envoyé au front, et participa à des combats dans la région de Svetlodarsk, puis il fut tué le 16 avril 2016, ayant sauté sur une mine dans le village de Troitskoe, près de Popasnaya. Il ne fut pas tué sur le coup, et les Ukrainiens réussirent à l’évacuer vers l’arrière, mais il s’était rapidement vidé de son sang. Il fallut faire repartir son cœur à deux reprises, mais il mourut bientôt sur la table d’opération, le jour même, dans l’hôpital d’Artemovsk. Il fut enterré dans sa ville natale (19 avril), laissant une veuve et un fils. Une plaque commémorative fut installée dans son école (25 mai), et il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (25 novembre).
Andreï Sabadash (1971-2015), originaire de la région de Kiev, il fit des études secondaires et travailla comme simple employé dans divers emplois. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (11 juin 2014), et fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous, grade d’adjudant, chef d’une compagnie d’infanterie motorisée. Il fut d’abord formé au centre 169 de Desna, avant d’être envoyé sur le front du Donbass (20 août). Il participait au transport de munitions, de carburant, et de vivres, pour tenter d’approvisionner son bataillon encerclé avec la 128e brigade de montagne par les Républicains, à Ridkodoub, près de Debaltsevo. N’étant pas au courant de la situation, il tomba dans une embuscade, où sa colonne fut taillée en pièce, et tué ainsi que de nombreux soldats et officiers, le 2 février 2015. Il fut porté disparu, son corps étant resté sur place, puis fut relevé par les Républicains et rendu à la partie ukrainienne. Il fut identifié et sa famille put l’enterrer (1er mars). Il laissait une ex-femme et une fille, ainsi qu’une mère âgée à sa charge. Une plaque commémorative fut installée dans sa ville (27 mai), puis il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (22 septembre).
Ilya Serbin (1993-2018), originaire de Kiev, il fit des études secondaires, puis végéta. Cependant, il participa aux événements du Maïdan (hiver 2013-2014), et s’enrôla dans l’armée ukrainienne (54e bataillon, puis 131e bataillon (2014-2015). Il participa à plusieurs combats en premières lignes, notamment près de Granitnoe. Il rencontra une jeune fanatique bandériste qui avait servi sur les barricades du Maïdan (mars 2015), qu’il épousa trois mois plus tard seulement. Il décidèrent ensemble de s’enrôler dans le bataillon Kievskaya Rous (juillet 2016). Il entama des cours de psychologie par correspondance (2017), mais il fut tué dans la région d’Artemovsk, par un tir de lance-missiles multiples GRAD, le 25 février 2018. Son épouse et veuve, Julia Mikitenko servait également dans les rangs de l’armée ukrainienne. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (27 juin).
Oleg Shevtchenko (1988-2017), originaire de la région de Kharkov, il fit des études professionnelles et travaille ensuite comme simple employé. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (2015). Il effectua sa période de service puis fut démobilisé. Il signa finalement un second contrat, s’enrôlant dans le bataillon Kievskaya Rous (30 juin 2017), simple soldat et chauffeur, 3e peloton, 1ère compagnie. Il fut abattu par un tireur d’élite républicain, le 23 décembre 2017, dans la région de Lougansk, le 27 décembre 2017. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (6 avril 2018).
Sergeï Stepanenko (1967-2016), il naquit à Tcheliabinsk, Sibérie, Russie, déménageant souvent avec ses parents durant la période soviétique, notamment au Kazakhstan, puis en Ukraine. Il fit une école de cadets de la marine, devenant aspirant et servant dans la flotte de l’Océan Pacifique. Il devînt aspirant, spécialiste dans les communications (1987). Il servit quelques années, puis retourna à la vie civile et s’installa en Ukraine, région de Kiev avec sa famille (1999). Il travailla ensuite dans divers emplois, dans une entreprise de béton, comme chauffeur de taxi, puis autoentrepreneur dans le bâtiment (1999-2015). Gamellard typique, il s’enrôla dans l’armée ukrainienne pour la paye (9 février 2015), signant un contrat et étant versé dans le bataillon Kievskaya Rous. Il fut grièvement blessé dans la région de Popasnaya, puis après convalescence fut renvoyé au front. Son contrat étant arrivé à terme, il en signa un nouveau (6 décembre 2016), servant toujours dans le bataillon dans la section de reconnaissance, grade de sergent-chef. Il fut tué dans la région de Svetlodarsk, avec 7 autres soldats, dans une attaque surprise des Républicains, le 18 décembre 2016. Il laissait une veuve et deux enfants, et fut décoré très rapidement par le Président Porochenko, à titre posthume (29 décembre). Une plaque commémorative fut installée plus tard dans son école (21 septembre 2018).
Anatoly Stepaniouk (?-), il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (printemps 2014), chauffeur dans la batterie de soutien antichar du bataillon. Il fut mêlé à la fuite de son unité (1er février 2015), lors de la bataille de Debaltsevo. Il apparut bientôt dans une vidéo où il tenta de justifier son chef.
Vitaly Shaïdiouk (1971-2015), originaire de la région de Jytomyr, il fit des études supérieures dans une école du génie militaire, à Nijni-Novgorod en Russie, et sortit diplômé (1992). Il préféra choisir d’entrer dans l’armée ukrainienne au moment de l’indépendance, et servit quelques années, jusqu’au grade de major (1992-2004). Il occupa ensuite divers emplois dans le privé, mais officier de réserve, il fut appelé par la mobilisation et répondit à l’appel (été 2014). Il fut versé dans le bataillon Kievskaya Rous, commandant adjoint d’une compagnie. Il transportait des munitions, du carburant, des vivres, pour tenter d’approvisionner son bataillon encerclé avec la 128e brigade de montagne par les Républicains, à Ridkodoub, près de Debaltsevo. N’étant pas au courant de la situation, il tomba dans une embuscade, où sa colonne fut taillée en pièce, et tué ainsi que de nombreux soldats et officiers, le 2 février 2015. Il laissait une veuve et deux enfants, et fut enterré dans sa ville natale (28 février), étant resté longuement sur le champ de bataille. Une plaque commémorative fut installée dans son école (26 mai), tandis qu’il était médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (22 septembre).
Taras Sitch (1966-2015), originaire de Vinnytsia, il fit des études supérieures dans l’école polytechnique de sa ville, puis fit son service militaire dans l’armée soviétique, dans le sein des troupes des gardes-frontières. Il devînt finalement bibliothécaire, et s’engagea dans un mouvement local tardif et désuet de hippies. Il ne réussit pas à tenir son emploi, et travailla ensuite comme maçon, donnant de son temps pour la restauration d’un monastère. Il avait évolué politiquement, européiste convaincu, et monta à Kiev pour s’enrôler dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan (hiver 2013-2014). Il participa « pacifiquement » aux émeutes et violences de cette révolution américaine, puis s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (mai 2014). Il fut pris bien qu’il refusait de portait des armes et d’en user, aussi fut-il désigné comme brancardier. Malgré des problèmes de santé, il refusa d’être renvoyé à l’arrière, et participa à la seconde bataille de Debaltsevo. Il fut tué par un obus qui s’abattit sur la tente des riz-pain-sel en train de préparer la tambouille pour les soldats, le 13 février 2015. Son unité ayant pris la fuite, il fut laissé sur le champ de bataille, relevé par les Républicains dans le courant du mois de mars, et rendu à la partie ukrainienne. Son corps fut transporté à Dniepropetrovsk, bientôt identifié, et enterré par sa famille dans sa ville natale (27 mars). Il laissait une ex-femme, une fille et une petite-fille. Un festival « de cuisine de campagne » fut créé en sa mémoire (28 juin), se déroula jusqu’à présent chaque année (jour également de la Constitution en Ukraine, 7e édition le 28 juin 2022). Le festival propose un repas cuisiné à partir de roulantes, mais aussi des formations de secouristes, et autres stands purement commerciaux. C’est aussi un moyen détourné de mettre à contribution… financière les Ukrainiens qui participent en faisant payer les repas dont les fonds sont ensuite versés à l’armée ukrainienne… pour des équipements, des médicaments, du matériel et bien sûr… des armes. Il fut ensuite décoré à titre posthume par le Président Porochenko (22 septembre 2015).
Oleg Skolniy (1990-2014), originaire de Vinnytsia, il fit des études professionnelles comme menuisier, puis effectua son service militaire dans les troupes des gardes-frontières (à la frontière de Moldavie, 2010-2012). Il rentra dans la vie civile, s’installa à Kiev et fut embauché par la société Antonov. Bandériste convaincu, il s’enrôla volontairement dans le bataillon Kievskaya Rous, versé dans la section de reconnaissance, grade de sergent (printemps 2014). Il fut tué durant le bombardement d’une colonne motorisée de son bataillon près de Komissarovka, et fauché en même temps que Youri Iatsenko (25 août). Mortellement blessé d’un éclat d’obus à la tête, il agonisa trois jours et mourut le 28 août 2014. Il fut enterré par sa famille (31 août), et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015).
Alexandre Starov (1979-2014), originaire de la région de Kiev, de Boutcha, il s’enrôla volontairement dans le bataillon Kievskaya Rous (printemps 2014), grade d’adjudant. Il fut tué durant la première bataille de Debaltsevo, par un groupe de Républicains qui s’étaient affublés d’insignes et de rubans ukrainiens jaunes et bleus. Les Républicains s’approchèrent du poste commandé par Starov, il fut tué l’un des premiers, le 21 septembre 2014. Il laissait une veuve et un fils, et fut enterré par sa famille (24 septembre). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015).
Ivan Stoupak dit le Major (1977-2015), originaire de la ville de Fastiv, région de Kiev, il fit des études secondaires, puis travailla dans une entreprise de serrurerie (1996-1998), mais tout en continuant des études supérieures, d’abord en agronomie, puis en économie. Il travailla au service comptable d’une entreprise privée, puis dans l’administration régionale et enfin termina comme employé de banque (1999-2014). Il participa aux violences et émeutes durant la Révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), et dans la logique bandériste où il était tombé, s’enrôla dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, grade de lieutenant (31 juillet 2014), alors que la bataille des frontières était déjà bien engagée. Il fut rapidement envoyé sur le front (20 août). Il tenta d’entrer en politique et fut candidat à un siège dans la Rada d’Ukraine, soutenu par un obscur groupe bandériste issu du Maïdan « Samoabarona Maïdan Fastivchina », autrement la compagnie d’autodéfense du Maïdan des habitants de Fastiv (octobre), mais ne fut pas élu. Il fut tué dans les combats de la seconde bataille de Debaltsevo, le 29 janvier 2015. Il laissait une veuve et deux fils (nés en 2004 et 2006). Il fut nommé citoyen d’Honneur de sa ville (3 septembre), puis décoré à titre posthume par le Président Porochenko (22 septembre), tandis qu’une plaque commémorative était installée sur son immeuble. Un village fut ensuite renommé en sa mémoire, dans la politique de russophobie et de dérussification orchestrée par l’Ukraine (village de Stoupakove).
Rouslan Tchebotar (1978-2016), originaire de la région de Vinnytsia, peu de choses sont connues de sa vie antérieure. Il fut mobilisé et répondit à l’appel (24 avril 2015). Il fut envoyé dans un camp d’entraînement dans la région de Rivne, Volhynie, incorporé dans le bataillon Kievskaya Rous. Il servit d’abord dans une section de tireurs d’élite, puis comme mitrailleur dans la compagnie de soutien. Il fut tué lors d’un bombardement des Républicains, à Troitskoye, où d’autres soldats furent tués, blessés, parfois mortellement ou grièvement (9 juillet 2016). il fut enterré par sa famille (13 juillet), puis fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (27 octobre).
Maxime Tchernenko (1984-2015), originaire de la région de Kiev, il fit des études professionnelles, puis effectua son service militaire (2002-2004), servant dans la Police Nationale. Il reprit ses études en rentrant, et travailla dans une ferme de production de nourriture pour les animaux comme manutentionnaire. Il travailla ensuite comme employé dans la PrivatBank (2006-2010), une banque privée possédée par l’oligarque et mafieux Igor Kolomoïsky. Il travailla ensuite dans la réparation de matériels informatiques, et entra à la faculté de droit qu’il dût abandonner, car il fut mobilisé l’un des premiers (mars 2014). Il fut affecté à un bureau militaire de recrutement, mais il s’enrôla bientôt de lui-même dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, pris dans « l’ambiance ». Il fut versé dans la 3e compagnie, chauffeur puis tireur d’élite. Il participa à la seconde bataille de Debaltsevo, alors qu’il conduisait une voiture, cette dernière fut criblée d’éclats d’obus. Grièvement blessé, il ne tarda pas à rendre l’âme quelques instants après, le 15 février 2015. Il resta sur le champ de bataille, abandonné par ses camarades, mais fut bientôt rendu à la partie ukrainienne, identifié et inhumé (3 mars). Il laissait une veuve et une fille et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (22 septembre).
Dmitri Tchoumak (1985-2015), il naquit dans la ville de Budapest, en Hongrie, originaire d’une famille de militaires de l’Union soviétique. Il fit des études secondaires, puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (2004-2005). Bandériste de convictions, il participa aux émeutes et violences durant le Maïdan, puis s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (juin 2014). Simple soldat, il fut désigné assistant de tireur de lance-grenade, dans un peloton de soutien. Il fut blessé d’un éclat d’obus au bras (automne), puis après convalescence retourna à son poste (fin novembre). Il participa à la seconde bataille de Debaltsevo, et fut tué le 15 février 2015, dans une tentative désespérée de fuite de son bataillon, alors encerclé avec la 128e brigade de montagne. Le bataillon fut dispersé en petits groupes, le sien tomba sous le feu des Républicains, il fut abattu par un tireur d’élite. Son corps fut abandonné sur place, bientôt retrouvé et ramassé par les Républicains (13 mars), qui le rendirent aux Ukrainiens. Une plaque commémorative fut installée dans son école (7 décembre), tandis qu’il était médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (21 mars 2016).
Evgueni Tkatchouk (?-), officier commandant la batterie antichar du bataillon Kievskaya Rous, grade de lieutenant. Il participa à la seconde bataille de Debaltsevo (hiver 2014-2015), et se retrouva isolé ses hommes (53 soldats) et ses pièces et préféra reculer et abandonner sans ordre ses positions (1er février 2015). Le commandant en chef du dispositif le fit arrêter, ainsi que ses hommes qui furent envoyés à l’arrière. Dans les jours difficiles de cette déroute militaire qui fut la deuxième après la bataille des frontières, et bien que le bataillon Krivbas et d’autres unités se soient également enfuis de leurs positions, il fut décidé en haut lieu de faire un exemple. Il tenta de se défendre déclarant dans une interview avec d’autres hommes de son unité : « on a l’impression que quelqu’un a pour objectif de détruire le bataillon, mais pourquoi ? Ils ont fait de nous des traîtres et nous exigeons une clarification de cette situation et une réhabilitation complète ». Tkatchouk fut accusé de désobéissance, d’abandon de poste et abandon du champ de bataille. Il resta longtemps dans les geôles ukrainiennes avant d’être condamné finalement à une peine plutôt légère, soit 6 ans de prison. Il plaida coupable à son procès (janvier 2019), et fit une déclaration de repentance, déposant une demande d’amnistie en vertu d’un loi inhérente à l’opération ATO (de 2016), sur l’amnistie de tous les crimes et délits des participants à l’opération ATO. Son application était évidemment un artifice à la fois judiciaire mais qui arrangeait aussi l’armée ukrainienne. Cette dernière et l’Ukraine ne voulaient plus entendre parler de ces défaites cuisantes du début de la guerre, autant de noms honteux et de déroutes peu glorieuses à oublier. La peine fut donc prononcée et l’amnistie de la peine principale également, avec une possibilité d’appel du procureur militaire dans les 30 jours, qui ne fut pas usitée.
Youri Tserelenko (?-), soldat du bataillon Kievskaya Rous, incorporé dans l’année 2014. Il participa à la bataille perdue de Debaltsevo (hiver 2014-2015), où il fut capturé par les Républicains. Il fut plus tard échangé et libéré avec deux soldats de l’armée régulière, des 80e et 81e brigades. L’Ukraine avouait alors que les Républicains tenaient encore plus de 200 soldats ukrainiens prisonniers à cette date (6 août 2015).
Sergeï Tsimbal ditLe Légionnaire (1986-2014), originaire de la région de Kiev, il sombra dans les milieux bandéristes et néonazis très jeune, par le biais de la pratique de sports de combats, dont le ju-jitsu. Il fut membre du club Kolos pendant plusieurs années, participa au championnat d’Ukraine de ju-jitsu, médaille d’argent (2000 et 2001), puis se classa 3e dans le tournoi international organisé à Kiev, Slava Pereouaslashchyna (2001). Il fit des études supérieures à l’école nationale du service fiscal, puis dans l’école de la police fiscale, diplômé (2006). Il fit ensuite des études de droit, diplômé (2007), il participa à des manifestations bandéristes et nationalistes violentes, dont le Jour de l’Indépendance de l’Ukraine et d’autres fêtes du genre. Il représenta son université lors de divers tournois de ju-jitsu en Ukraine (2003-2005), mais aussi en kick-boxing, obtenant quelques résultats, coupes et médailles. Il fut versé dans la police fiscale, région de Kiev (2006-2007), stagiaire pour devenir avocat (2008), et revînt à la police fiscale (2009-2012), finalement diplômé en droit (2012). Il travailla comme inspecteur dans la région de Lougansk (2012-2013), puis dans la région de Tcherkassy (2013-2014). Il démissionna de la Police Nationale, pour s’enrôler dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, la sotnia pompeusement dénommée « Sotnia Céleste ». Il participa dès lors aux violences et émeutes à Kiev (janvier-février 2014). Après cet épisode peu glorieux, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous (27 juillet). Il servait comme simple soldat dans la section de reconnaissance, fut envoyé au centre de formation 169, de Desna (juillet-août), puis envoyé au front du Donbass (24 août), région d’Artemovsk. Il se trouvait en permission, lorsqu’il acheta une voiture, avec l’aide de néonazis lettons, avec qui il se rendit ensuite sur le front avec de l’équipement et des provisions, du matériel et d’autres choses destinés aux soldats des bataillons de représailles dans le Donbass (16-26 septembre). Il partit en reconnaissance avec trois autres soldats du bataillon, lorsqu’il tomba dans une embuscade tendue par les Républicains (une quinzaine d’hommes). Il prit la fuite perdant ses camarades, mais cette diversion sauva ces derniers. Il tira une partie des quelques munitions qu’il avait sur lui, puis fut abattu (7 octobre 2014). Son corps fut laissé sur place par les insurgés, et les Ukrainiens purent le récupérer, il fut bientôt enterré par sa famille (10 octobre). Sa mort fut un coup dur pour le bataillon, dont il était l’une des figures emblématiques, minant le moral de l’unité pendant quelques temps. Il laissait également une veuve et un fils, et une plaque commémorative fut installée dans son école (6 décembre). Il fit l’objet d’un culte de la propagande ukrainienne, dans le cadre du sinistre culte des héros en Ukraine, des tournois furent organisés en sa mémoire, en direction des enfants, un projet et un film furent produits « Les enfants des Héros », autour du destin de son fils Alexandre, et le film projeté ensuite dans les écoles locales (février 2015), puis fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (13 février). Des dizaines d’événements de propagande furent organisés autour de lui, organisation d’un tournoi pour les enfants dans un village en sa mémoire (11 mars), dépose d’une stèle à Irpen (19 avril), ouverture d’un mémorial à Desna (26 avril), pose d’une plaque commémorative par un prêtre bandériste du Patriarcat de Kiev près de Lvov (fin avril), dépose et exposition des effets de Tsimbal dans le musée d’Ukraine de la Seconde Guerre mondiale (avril-mai), baptême d’une rue en sa mémoire, honoré comme l’un des 10 héros ukrainiens de l’année (par la presse ukrainienne), création d’une fondation pour la promotion du sport (automne), organisation d’un tournoi panukrainien de pankration du nom de « Rangez-vous aux côtés du Légionnaire, et effleurez la légende céleste » (10 octobre), puis d’un tournoi de boxe avec le slogan « Soyez épaule contre épaule avec le légionnaire et effleurez la légende céleste » (17 octobre), consécration de ses victoires par le champion de lutte, l’Ukrainien Maxime Petrenko, au championnat du Monde de lutte en Turquie (novembre), organisation d’un tournoi de Kick-boxing en sa mémoire (15 novembre), décoration à titre posthume par le Président Porochenko, du titre de « Héros de l’Ukraine avec étoile d’Or » (13 novembre), organisation d’une cérémonie filmée dans un théâtre de Poltava sur le « Héros » Tsimbal (10 février 2016), restauration du gymnase par des cadets de la Police Nationale, où il s’entraînait (26 février), organisation d’un tournoi de basket sous la dénomination « l’étudiant-héros de l’ATO et la garde céleste » (26 février), inauguration d’une plaque commémorative près des bureaux du procureur-général de Kiev (mai), installation d’un monument dans son lycée (4 juin), publication par la poste ukrainienne d’enveloppes du premier jour, prêts à poster et autres documents postaux sur le thème du cri bandériste « Gloire aux Héros », avec parmi les « héros » choisis Tsimbal (octobre 2017), etc. L’hystérie collective autour du « garde héroïque céleste cyborg terminator d’Ukraine » se poursuivit encore longuement, jusqu’à l’absurdité la plus absolue. Le pire est peut-être de savoir que son cas est loin d’être unique, la race supérieure ukrainienne… peuple élu entre tous, aura ainsi fournit jusqu’à nos jours des dizaines de milliers de volontaires pour le repos éternel, aux cris de « gloire à l’Ukraine, gloire aux héros ». En 2018, le site bandériste Le livre de la mémoire produisait encore une vidéo sur le « garde céleste », l’essoufflement de son culte étant alors en pleine dérive, avec seulement 266 vues.
Andreï Yantchenko (1981-), originaire de Kiev, de langue maternelle russe et russophone, il fit des études supérieures dans une école de cadets de l’armée ukrainienne, à Kiev et à Odessa (1995-2002). Il fit dans ce cadre son service militaire et fut nommé lieutenant (2002), servant dans la 25e brigade aéroportée (2002-2005), commandant-adjoint de compagnie et psychologue. Il avait repris des études dans ce domaine, toujours à Odessa et fut diplômé (2004-2008). Il servit ensuite au centre de formation militaire 169 de Desna (2005-2006), puis préféra démissionner de l’armée à l’annonce de réformes (juillet 2006). Commença alors pour lui, une longue période d’errance professionnelle, simple employé, caissier, responsable d’une station service, directeur-adjoint d’une petite entreprise, puis entrepreneur dans la logistique internationale (2006-2013). Il s’enrôla avec son épouse Evgénia dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, et participa aux violences et émeutes, commandant-adjoint de la 1ère sotnia, il fit le coup de feu et de poing dans les journées les plus violentes et fut blessé. Il passa au commandement de la 42e sotnia Lvov Brama, tenant l’une des barricades stratégiques du Maïdan (hiver 2013-2014). Il se lança dans la création d’un bataillon de représailles, le bataillon Kievskaya Rous (avril 2014), dont il devînt l’âme et également le commandant en chef, avec le grade de capitaine (qu’il ne dépassa pas). A ce titre il mena le bataillon dans toutes ses batailles, mais surtout déroutes, notamment à Debaltsevo (hiver 2014-2015). Il réussit à s’enfuir avec une partie de son bataillon, alors encerclé avec la 128e brigade de montagne, lançant par petits groupes ses hommes pour espérer fuir du piège mortel. Dans la déroute, l’ensemble du matériel lourd, roulant, munitions et équipements furent laissés à l’ennemi. Cette défaite militaire cuisante, en termina avec son commandement, il fut démobilisé (juin 2015) et mis sur la touche. On lui donna toutefois un os à ronger, car il fut nommé au conseil de coordination de l’Association des combattants et vétérans de l’opération ATO, afin de défendre leurs droits. Il occupa aussi le poste de membre de la Commission budgétaire allouant des fonds aux participants, blessés et familles des soldats (printemps 2015). Il fut ensuite nommé vice-président de l’administration régionale de Kiev, en charge de la famille, jeunesse et sports, la culture et les monuments historiques etc (13 octobre). Il tenta d’entrer en politique, ce que de nombreux chefs de bataillon de représailles avaient réussi à faire. Il se présenta au Conseil régional de Kiev, sous l’étiquette du parti Solidarité Européenne du Président Porochenko, mais ne fut pas élu (automne 2015). Il s’illustra tristement en 2019, dans une audience du procès d’un des supposés assassins du journaliste Pavel Sheremet (assassiné par des sbires du régiment Azov). Alors qu’il protestait pour défendre les assassins, la police anti-émeute chargea pour déblayer la salle de la Cour d’Appel de justice. Il tenta de résister avec d’autres fanatiques, mais il fut blessé d’une fracture, et fit une crise d’épilepsie, peut-être simulée. Il fut ensuite mis sur la touche, bien avant l’arrivée du Président Zelensky. Son patron, chef de l’administration de Kiev, Vladimir Shandra (1963-), ancien député de la Rada, Ministre des situations d’urgences, créature de Victor Iouchtchenko, ayant été débarqué de son poste, il perdit également le sien (3 février 2016). Il quitta alors le parti Solidarité Européenne et rejoignit le parti agraire d’Ukraine. Il donna une interview où il protesta contre le sort réservé aux anciens soldats de l’armée ukrainienne (mars 2019). Il se trompa à la fois sur les unités indépendantes de l’armée servant au front (oubliant de citer le corps nazi du DUK), puis se trompa sur le nombre de bataillons de représailles (40 selon lui, j’en compte largement plus d’une centaine dans mes listes actuellement). Cependant il déclara : « il est également difficile de comprendre qui s’est vraiment battu, qui a fait du tourisme extrême dans le Donbass pour la gamelle et un statut. Aujourd’hui l’Ukraine dispose d’un registre unique des personnes qui contient les données des participants à la guerre en Afghanistan, les combattants internationalistes, et ceux de l’ATO. Il devrait y avoir non seulement ces hommes, mais aussi les familles des combattants décédés, afin que ces gens soient respectés, reconnus par la société, la communauté, l’État, car leurs proches ont donné leur vie pour défendre la Patrie ». Il avait reçu pas moins de 7 médailles et distinctions regroupées sur les années 2014 et surtout 2015 (la pluie s’arrêta là, il n’était plus en odeur de sainteté).
Evguénia Yatchenko (?-), épouse du précédent, elle fit des études supérieures de droit, et suivit son mari durant la révolution américaine du Maïdan (hiver 2013-2014). Elle fut l’une des organisatrices d’une ambulance mobile du Maïdan, les White Angels, servant dans la 1ère sotnia, puis fut également bénévole dans le bataillon Kievskaya Rous, toujours avec son ambulance. Elle se décida alors à entamer des études de médecine, notamment dans la spécialité de réhabilitation des blessés. Elle avait eu un fils.
Igor Zavirioukhine dit Grand-Père (1957-2015), originaire de Zaporojie, il fit des études supérieures dans une école militaire soviétique, à Riazan. Après avoir été diplômé, il servit d’abord en Géorgie (1979), puis durant le conflit afghan (années 80), puis décida de prendre sa retraite à la chute de l’URSS (1991). Il s’installa à Brovary dans la région de Kiev, et travailla dans une entreprise de vigiles et de détectives privés, directeur d’Alliance-Alpha. Il était membre d’un club sportif et paramilitaire bandériste, et forma des jeunes aux arts martiaux et à diverses techniques et tactiques de combat. Il se rendit de lui-même dans le Donbass, servant comme instructeur des bataillons de représailles du Ministère de l’Intérieur, et fut l’un des tueurs et des bourreaux de la ville de Slaviansk (été 2014). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Kievskaya Rous, grade de major (septembre), dont il forma les combattants et les éclaireurs, nommé officier du QG du bataillon au service de presse et des relations publiques. Il participa à la seconde bataille de Debaltsevo, envoyé sur le front (décembre). Le bataillon devait relever la 128e brigade de montagne sévèrement étrillée, mais fut lui-même pris à parti par les Républicains. Il fut tué le 30 janvier 2015, ayant marché sur une mine qui le blessa très grièvement. Son agonie fut courte, et il resta sur le champ de bataille, abandonné par ses hommes en fuite. Son corps fut relevé par les Républicains un mois plus tard, et finalement rendu à la partie ukrainienne (28 février). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko, une rue fut débaptisée et renommée en sa mémoire le même jour (25 décembre). Son fils Mikhaïl (1981-2022) avait suivi la carrière militaire de son père, et fut tué le 15 juin 2022. Ce dernier laissait une veuve et un fils.