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Bataillon Mirotvorets, police auxiliaire dans la tradition de la Schutzmannschaft

Bataillon Mirotvorets, police auxiliaire dans la tradition de la Schutzmannschaft

Voici un nouveau bataillon ukrainien qui existe toujours et a été très actif dans les répressions contre les populations du Donbass, travaillant main dans la main avec la police politique ukrainienne, le SBU. En 2014, suite au début de l’envoi de bataillons de représailles, le Ministère de l’Intérieur ukrainien créa de nombreuses unités de police supplétive, dans la grande tradition ukrainienne des tristement célèbres bataillons de Schutzmannschaft. Ces bataillons du SD, les services de sécurité de la SS firent des ravages à l’arrière du front de l’Est, et les bataillons ukrainiens actuels du MVD s’inscrivent dans la même ligne : arrestations arbitraires, chasse aux résistants et partisans pro-russes, tortures, également employés aussi sur le front comme chair à canon. Il n’a pas été assez dit que ces unités, pas forcément composées de néonazis, ont été aussi terribles que des bataillons typiquement bandéristes comme Azov, Aïdar ou Dniepr-1. Leurs crimes de guerre sont encore largement à révéler et explorer, car sous le couvert du secret d’opérations de police, quadrillages des zones, des routes et des villes du Donbass, ils ont terrorisé les civils participant à quelques-uns des pires crimes commis à la fois contre les populations, mais aussi souvent contre les prisonniers de guerre. Voici l’histoire et l’analyse du bataillon Mirotvorets.

Représailles contre les civils et chair à canon. Le bataillon fut créé sous l’égide du Ministère de l’Intérieur d’Ukraine, le 9 mai 2014, avec des volontaires de la région de Kiev. Le bataillon devait assurer au départ la protection de la capitale ukrainienne et également servir dans la zone ATO, la fameuse opération anti-terroriste imaginée par l’Ukraine dans le Donbass. L’idée principale était surtout de ne pas parler ici de guerre, pour éviter à la fois d’avouer qu’une guerre ethnique était menée dans l’Est de l’Ukraine, mais aussi de transformer par une propagande les insurgés républicains du Donbass, en vulgaires terroristes. Cette tentative était ridicule, d’autant que dans le même temps l’Ukraine criait à la face du monde qu’elle était victime d’une agression militaire de la part de la Fédération de Russie. Il y avait de toute façon bien une guerre. L’autre raison était de permettre de placer l’opération non pas sous le contrôle des militaires, mais du Ministère de l’Intérieur d’Ukraine, et donc de son ministre, Arsen Avakov. Cette opération permettait aussi de désactiver tous les ressorts judiciaires et des lois de l’Ukraine, en permettant aux bataillons de représailles de « s’attaquer aux terroristes » répandant la terreur dans le Donbass. De fait les lois de la guerre ne s’appliquait donc pas dans le Donbass, les combattants étaient des terroristes, la police politique d’Ukraine, le SBU pouvait, ainsi que les unités de répression, arrêter n’importe qui, sans mandat d’arrêt, à n’importe quel moment, et le placer en détention de manière illégale, sans vrai procès et justifier une justice expéditive. Il fut constitué avec des militaires, des policiers, des membres des forces de l’ordre, mais aussi des vétérans des diverses missions de la paix sous l’égide de l’ONU. Sa base et son dépôt furent installés dans le centre de formation spéciale de l’Académie Nationale du Ministère de l’Intérieur, à Kiev. Une fois les recrues rassemblées (186 hommes), il prêta serment à l’Ukraine et au peuple ukrainien (31 mai 2014). Il fut difficile à équiper, ne possédant au départ que des armes légères. La première livraison de matériels ne comptait que 70 vieilles kalachnikovs, 36 gilets pare-balles et deux caisses de cartouches pour équiper l’ensemble. On tenta de trouver des fonds et de faire appels à des activistes. Des bandéristes du Maïdan originaires de Lvov, qui avaient formé un hôpital de campagne durant la révolution, lui fournirent une ambulance avec du matériel et des médicaments (13 juin). Ils furent ensuite immédiatement envoyés dans le Donbass, avec un entraînement sommaire (11 juillet). Ils participèrent à leurs premières missions et batailles à Slaviansk, puis de là dans la région de Donetsk. Le bataillon fut accusé d’avoir participé à des maltraitances dans la ville de Slaviansk, où environ 300 civils disparurent pendant le printemps et l’été 2014. La ville fut particulièrement terrorisée et des charniers seront sans doute découverts lorsque les forces russes et républicaines pourront libérer la ville. D’autres volontaires et donateurs rassemblèrent assez d’argent pour équiper le bataillon d’une autre ambulance, pouvant transporter deux blessés (août). Il combattit ensuite durant la bataille des frontières, notamment durant la déroute de la bataille d’Ilovaïsk, où il fut pas loin d’être anéanti (août-septembre). Ils entrèrent à Ilovaïsk (24 août), prenant position ensuite au dépôt de chemin de fer, pilonnés par une puissante artillerie (25 août). Bientôt encerclés, les hommes du bataillon eurent du mal à se sortir de ce piège, évacuant la ville et fuyant en abandonnant beaucoup de matériels (29 août). Ils laissèrent beaucoup de morts et de blessés sur le terrain, sans parler des prisonniers. Le seul véhicule qui réussit à revenir dans les lignes fut une des deux ambulances, tout le reste resta aux mains des insurgés ou fut détruit. Les conséquences furent graves pour le bataillon, une partie des hommes restants préféra donner sa démission, à la fois à cause des pertes sévères, de la perspective de finir en bouillie, et également par le comportement des officiers qui filèrent bien vite des rangs comme le commandant élu député à la Rada d’Ukraine (octobre). De plus de 300 hommes avant la bataille d’Ilovaïsk, dépôt de Kiev compris, 50 hommes seulement restèrent sous son drapeau, la presse ukrainienne pour une fois fit le travail et donna quelques témoignages des raisons de leurs départs.

Agglomérat des pires criminels de guerre, de policiers, de gamellards et d’officiers corrompus dans une seule unité. Ils furent ramenés à l’arrière et occupèrent ensuite diverses positions, participant surtout à des contrôles de police, sur les routes, barrages routiers, postes de contrôle et faisant la chasse aux résistants du Donbass. A ce titre, ils eurent à collaborer avec le SBU, et s’abaissèrent à des exactions sur les civils, des arrestations arbitraires, maltraitances sur des prisonniers, tortures et séquestrations dans des prisons secrètes et illégales. Le bataillon fut placé sur le territoire de l’ancien oblast de Lougansk, notamment et surtout dans la région de Popasnaya, Dzerzhinsk ou encore Zaïtsevo (région d’Armetovsk). Le Ministère de l’Intérieur alloua 32 appartements de fonction à des cadres du bataillon (20 octobre), tandis que le bataillon était mêlé à un scandale lors des élections législatives de la Rada (26 octobre). Une cinquantaine d’hommes du bataillon en équipement de guerre, armes au poing, cagoulés et en gilet pare-balles, avaient été déployés autour du bureau du 217e district, où était en compétition pour un siège de député le chef du bataillon Azov, Andreï Biletsky. Un groupe de 150 hooligans et bandéristes vînt également perturber l’élection, qui furent dispersés par les soldats. La presse locale dénonça le désordre, la présence de gens armés autour du bureau de la commission électorale de ce district, sans parler de soupçons de fraudes. Le bataillon depuis Ilovaïsk était squelettique, puisque l’unité avait été pour l’essentiel anéantie, aussi la presse diffusa une réclame pour motiver l’engagement volontaire des Ukrainiens, précisant que « les retraités et anciens combattants du Ministère de l’Intérieur, les anciens membres des missions de la paix, ainsi que les jeunes âgés d’au moins 18 ans, sont éligibles pour le bataillon de police spéciale Mirotvorets » (décembre). Il continua ses tristes missions pendant tout l’hiver (2014-2015). Le bataillon fut transformé en régiment, dont l’opération commença dans l’été (juillet-août) et constitué avec d’autres unités qui avaient toutes été fondée en 2014 (7 août 2015). Il fut formé avec des reliquats des pires bataillons qui s’illustrèrent dans le Donbass pour des pillages, crimes de guerre et diverses atrocités. En particulier une compagnie du bataillon dissous Tornado, le bataillon Harpon, le bataillon Mirotvorets et la compagnie de police supplétive Kievchina. Il fut donc constitué avec un certain nombre de néonazis, bandéristes et criminels de guerre qui sévirent dans le Donbass dès le début des représailles (avril-mai 2014). Tous les éléments qui l’avaient constitué furent envoyés à l’arrière, rééquipés et réorganisés, avant qu’il reprenne la route du Donbass (décembre). Il procéda à plusieurs dizaines d’arrestations qui conduisirent les malheureux dans les mains des sbires et bourreaux du SBU (au moins une cinquantaine, décembre 2015-juin 2016). Les troupes restées au dépôt furent employées dans le même temps à Kiev, engagés selon les communications du ministère, dans la lutte contre le crime organisé, la traite des humains, la prostitution et le trafic d’armes, ainsi que des patrouilles de police, contrôles de citoyens et même l’intervention dans des conflits ou litiges domestiques. Le principe était de faire tourner les effectifs au front du Donbass, avec ceux de l’arrière et du dépôt de Kiev.

Des opérations de police, à la participation à la corruption généralisée. Le régiment fut réformé dans ses missions du front, avec la formation de groupes d’intervention rapide et l’apport d’un équipement plus conséquent (juillet-août 2017). A l’arrière le régiment participa au démantèlement d’un réseau de maisons closes, lié au grand banditisme endémique en Ukraine et dans la capitale. Ce réseau fournissait également des drogues à la clientèle et véhiculait une trentaine de prostituées, en réalité esclavages contraintes, à l’aide de chauffeurs et de voitures particulières directement chez le client. Les pertes ayant été lourdes dans le Donbass, un monument commémoratif fut inauguré à Kiev, par le Ministre Arsen Avakov et des personnalités politiques (2018). Le bataillon sous les ordres du ministre corrompu Arsen Avakov participa à la protection de la construction d’immeubles, sur des terrains boisés, notamment parmi les derniers à comprendre des arbres centenaires dans la région d’Irpen, non loin de Kiev. Cette construction illégale était protégée par des vigiles privés et des policiers du bataillon, contre des militants tentant de sauver cet espace par ailleurs appartenant à la commune. Le chef de la direction générale de la Police Nationale de la région de Kiev Dmitro Tsenov, couvrait les constructions en échange d’un pot de vin constitué de 40 appartements (2018). Rappelons aussi qu’après le Maïdan, l’Ukraine rasa des forêts entières, également de manière illégale pour vendre le bois à des marchands américains. Certaines parties des forêts restantes du Donbass (région de Kramatorsk) furent ainsi rasées. Dmitro Tsenov dut démissionner de son poste de chef de la police, alors au grade de général, suite à la mort d’un garçon de 5 ans mortellement blessé par des policiers ivres morts. Il demanda à continuer son service… dans le Donbass, ce qui fut accepté (4 juin 2019). Ceci plaçait de facto toujours le régiment Mirotvorets sous ses ordres. L’opinion publique avait demandé la démission du ministre Arsen Avakov, ce fut Tsenov qui fut le fusible, une tête devait sauter. Un film de propagande fut filmé sur l’histoire du bataillon, donnant la parole à certains des volontaires triés sur le volet (mai 2021), ne donnant évidemment aucun détail sur ses missions de répressions dans le Donbass, et la nature des combattants qui le constituèrent, particulièrement après la formation du régiment (juillet-août 2015). Il a continué jusqu’à ce jour son service à la fois sur le front et à Kiev. Au vu de sa localisation dans l’ancien oblast de Lougansk, le régiment a certainement subi de lourdes pertes. Lors de la bataille de Kiev, le régiment s’est aussi occupé de l’évacuation de civils dans des zones plus sûres, comme le montre cette vidéo (6 mars 2022).

Chair à canon et gestapistes. Comme d’habitude je donne les biographies que j’ai pu écrire et avec l’aide de la prosopographie, nous pouvons comprendre plus précisément la nature de l’unité. Comme souvent, la popularité des gros bras du Maïdan, mena directement sur un siège de la Rada d’Ukraine, un certain nombre de chefs de bataillon, dont celui de Mirotvorets. La liste montre déjà le lourd prix payé à Ilovaïsk, mais aussi quelques profils de cadres aux parcours politiques, mais surtout policier. Ces policiers furent renforcés de jeunes sans doute attirés par la carrière et les salaires, qui dans des biens des cas n’auraient jamais pu intégrer la Police Nationale. De nombreux pères de famille sont aussi présents, montrant à quel point, surtout en 2014-2015, il fut difficile pour l’Ukraine qui avait une armée totalement désorganisée et corrompue, de recruter des hommes prêts à partir dans le Donbass. Une chose est certaine, ceux qui partirent en 2014 s’attendaient à une promenade de santé, balayer des insurgés pauvrement armés et peu motivés. Ils durent déchanter et par vengeance se comportèrent très mal avec les populations. Les officiers survivants sont tous des hommes passibles de tribunaux pour les crimes de guerre et politiques qui furent commis dans l’Est de l’Ukraine et le Donbass.

Andreï Bakhtov (?-), originaire de Khmelnitsky, il fut nommé au commandement du bataillon Mirotvorets (octobre 2014), durant l’une des périodes où l’unité commis le plus de méfaits sur le front du Donbass. A ce titre, il est un criminel de guerre et en responsabilité des crimes qui furent commis par ses hommes durant sa période de commandement (jusqu’en juin 2015). Il donna une interview assez révélatrice où il affirma que la tâche principale de son unité était : « de convaincre les gens de l’Est de l’Ukraine que nous ne sommes pas des punisseurs, et que nous ne mangeons pas d’enfants pour le petit-déjeuner » (12 décembre). Déclaration qui en disait long sur la réputation que les bataillons de représailles s’étaient taillés dans le Donbass et sur les arrières du front. Il se plaignit longuement des pluies d’obus qu’ils recevaient, méprisant aussi les populations du Donbass au point de déclarer : « les séparatistes ont déjà compris que leur république n’est capable de rien, ils se battent pour du pain et de l’eau, ils pillent, mais maintenant il n’y a plus rien à voler […] la plupart du temps, il n’y a que des petits gangs avec des armes légères […] la plupart du temps, ce sont les Russes qui bombardent, leurs conscrits n’ont pas beaucoup le désir de se battre, alors ils le font à distance […] l’État nous donne le salaire et l’armement des années 60, les autres sont achetés par nous, les armes sont aussi celles prises aux séparatistes, il y a un mortier chez nous de 1938, et quand ils tirent, les gars ne savent pas s’il ne va pas exploser ». Interrogé sur la bataille d’Ilovaïsk, il fut cependant d’une grande honnêteté et raconte : « Toute la colonne d’environ 60 véhicules et véhicules blindés a brûlé, notre unité avait elle même trois bus et plusieurs voitures […] on pouvait s’échapper, les Russes approchaient, mais on nous a dit d’attendre. Nous avons tenté la percée en fonçant avec ce qui restait de nos bus et de nos chars. J’étais assis derrière le chauffeur, je l’ai vu mourir. J’ai eu de la chance de m’échapper, mais il est resté beaucoup de camarades morts dans cet enfer, et il n’y avait nulle part où s’échapper. Nous nous sommes précipités dans un champ de tournesols ». L’interview se terminait par une demande… de financement et d’envoi d’argent via une organisation privée. Il fut médaillé pour les services rendus à l’Ukraine (10 octobre). Il fut relevé de son commandement et nommé au département de la formation des officiers de police de l’Académie Nationale du Ministère de l’Intérieur (où il se trouvait toujours en avril 2017). Il entra également dans une commission d’experts du Ministère des anciens combattants d’Ukraine, lors de sa formation et était présent lors de la première réunion à Kiev (17 février 2017). Il était toujours au grade colonel et toujours dans l’Académie de la Police Nationale (en date du 17 février 2021).

Evgen Birioukov (1980-2015), originaire de Borispil, près de Kiev, il vécu ensuite à Konotop. Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Harpon (décembre 2014), puis fut versé dans le régiment Mirovorets, alors en cours de formation (juillet 2015). Il fut mortellement blessé par un éclat d’obus, à un barrage routier entre Avdeevka et Yassinovataya, le 25 juillet 2015. Il s’effondra au sol et mourut sur le chemin de l’hôpital militaire de Dniepropetrovsk, où l’on constata sa mort. Il fut enterré dans sa ville, laissant une femme et deux enfants. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (15 septembre).

Viktor Eshenko (1967-2014), originaire de Kiev, il fit des études supérieures d’ingénieur radio et servit dans les forces armées soviétiques, chef de peloton, puis chef de compagnie. Il passa dans le Ministère de l’Intérieur (1995), comme inspecteur dans la police criminelle, chef du département de la lutte contre le crime organisée, à Kiev, ayant atteint de grade de colonel de police (2010), il prit ensuite sa retraite. Il s’enrôla volontairement dans le bataillon Mirotvorets (mai 2014). Il fut tué dans la tentative de sortie du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (29 septembre), et laissait une veuve et trois filles, dont une mineure.

Andreï Essipok (1994-2014), originaire d’un village de la région de Ternopol, il fit des études secondaires et fut appelé pour effectuer son service militaire (2012), qu’il effectua dans la région de Jytomyr. Il entra ensuite à l’Académie de la Police nationale (2013), et fit sa demande pour être versé dans un bataillon de représailles. Elle fut acceptée et il fut versé dans le bataillon Mirotvorets (printemps 2014). Il fut tué le 29 août 2014, dans une tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Son corps ainsi que ceux de 96 autres Ukrainiens fut rendu à l’Ukraine (3 septembre), et conduit à Dniepropetrovsk, où il fut identifié par sa famille. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (29 septembre), et une plaque commémorative installée dans son école (octobre 2015).

Alexeï Goraï (1979-2014), originaire de Kiev, il fit des études à l’Institut Polytechnique de Kiev, devenant ingénieur en réseaux informatiques. Ultranationaliste convaincu par la propagande du Maïdan, il démissionna de son emploi pour s’enrôler dans le bataillon Mirotvorets (mai 2014). Il fut tué le 29 août 2014, lors de la tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut enterré temporairement par des locaux du Donbass, avec deux autres hommes du bataillon. Son corps fut exhumé et rendu à la partie ukrainienne (15 septembre), puis enterré aux côtés de son frère, dans un petit village de l’Ouest du Donbass. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015). Une plaque commémorative fut ensuite installée à Kiev.

Mikhaïl Goulak (?-), volontaire dans le bataillon de police et de représailles Mirotvorets (mai 2014), infirmier, il fut blessé dans la bataille du chaudron d’Ilovaïsk (août), et put être évacué, blessé de nouveaux à deux autres reprises pendant l’opération ATO.

Nicolaï Gordiytchouk (1986-2015), originaire de Rivne en Volhynie. Il déménagea dans l’enfance dans la ville de Kamenets-Podolsk, puis fit des études supérieures en psychologie. Ultranationaliste de longue date, il s’engagea dans des camps de scouts bandéristes (1993), puis paramilitaires comme la Légion 12, où il devînt instructeur (2009). Il était aussi l’animateur d’une émission locale pour la jeunesse, et membre d’un groupe musical. Il vînt à Kiev au début du Maïdan et s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense dite « des hommes libres ». Il s’enrôla ensuite dans le bataillon de représailles Harpon (avril 2015), unité à la sinistre réputation, et passa ensuite par le rassemblement de plusieurs unités, dans le régiment Mirotvorets. Il fut grièvement blessé par des éclats d’obus dans le torse et aux membres, près d’un barrage routier entre Avdeevka et Yassinovataya, le 22 juillet 2015. Il mourut sur le chemin de l’hôpital militaire. Il fut enterré à Kamenets-Podolsk accompagnés par des milliers d’habitants (25 juillet). La propagande ukrainienne s’empara de son histoire et filma même un film documentaire d’1 h 46… ayant besoin de magnifier « les héros de l’Ukraine ». Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (15 septembre), citoyen d’Honneur de sa ville (mai 2016), alors qu’une rue était renommée en sa mémoire.

Alexandrer Ilnitskiy (1978-2016), né dans une ville de la région de Lvov, il fit des études professionnelles (1993-1996) et devînt soudeur. Il effectua son service militaire dans les forces armées ukrainiennes puis retourna dans sa région. Il décida d’intégrer l’école de la Police Nationale de Lvov (février 2005), puis travailla comme enquêteur, avant de devenir le responsable d’un centre de détention provisoire (2005-2014). Il décida de s’enrôler dans le bataillon de police Mirotvorets, afin de partir combattre dans le Donbass (mai 2014). Il réussit à s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, et fut blessé pendant la sortie pour rejoindre les lignes ukrainiennes, médaillé par le Président Porochenko (20 août). Après une longue convalescence, il fut renvoyé au front et servit dans le bataillon puis régiment dans le Donbass. Il fut abattu par un insurgé près du village de Zaïtsevo, non loin de Gorlovka, le 9 janvier 2016. Il fut enterré deux jours plus tard dans sa ville natale. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko, d’abord comme Héros de l’Ukraine (26 mars), puis d’une autre médaille (15 avril).

Viktor Ivaneta (1976-2016), originaire d’un village de la région de Kiev, il s’enrôla à une date inconnue dans le régiment Mirotvorets, grade de sergent. Il fut écrasé par un engin blindé ukrainien, près du point de contrôle du pont de Proletarsky, non loin de Severodonetsk, le 23 juin 2016. Il laissait une veuve et deux filles.

Vyacheslav Katritch (1979-2014), originaire de Kalinov dans la région de Lvov, il fit des études professionnelles, puis effectua son service militaire dans un régiment du Ministère de l’Intérieur ukrainien. Ultranationaliste et bandériste, il s’enthousiasma pour le Maïdan, et s’enrôla dans le bataillon Mirotvorets (juillet 2014), pour partir dans le Donbass. Il fut nommé au grade sergent. Il fut tué le 29 août 2014, lors de la tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut enterré par des locaux et son corps exhumé (15 septembre), pour être remis à la partie ukrainienne. Il fut médaillé à titre posthume par sa ville natale (18 septembre), et par le Président Porochenko (29 septembre). Il laissait une veuve et un fils de 13 ans.

Rouslan Khalous (1977-2014), originaire de Tchetchelnyk, dans la région de Vinnytsia, fils d’un lieutenant-colonel de police, il fut diplômé de l’Institut automobile des forces terrestres d’Ukraine, puis servit durant sept ans dans l’armée ukrainienne, démissionnant finalement avec le grade de capitaine. Il travailla ensuite dans le privé, et émigra en Italie (2008-2011), puis retourna en Ukraine. Il se porta volontaire pour le bataillon Mirovorets (mai 2014), et fut tué le 29 août 2014, dans la tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Son corps ne fut retrouvé que le 19 septembre et fut transporté à Zaporojie. Il fut identifié par des camarades et des proches, il fut enterré dans sa ville natale (4 octobre). Il fut décoré à titre posthume à deux reprises, par le Président Porochenko (février 2015).

Nicolaï Linko (?-), il s’enrôla dans le bataillon de police et de représailles Mirotvorets (mai 2014), soldat et infirmier, il fut blessé d’un éclat d’obus au pied et d’une balle dans la cuisse. Il fut évacué par un corridor sanitaire et emmené pour être soigné à Dniepropetrovsk en train.

Victor Makidon (1969-2014), originaire de la ville de Nijyn, dans l’oblast de Tchernigov, il s’enrôla dans la police (1990), et fut longtemps fonctionnaire de police dans sa ville natale, puis à Kiev. Il préféra prendre sa retraite et travailla dans une entreprise de sécurité. Il s’enrôla dans le bataillon de représailles, tristement célèbre, Dniepr-1 (printemps), puis passa dans les rangs du bataillon Mirotvorets (fin juin). Il participa aux combats pour assaillir les villes de Popasnaya (18 juillet) et de Lissichansk, et mourut d’un arrêt du cœur pendant les combats, le 22 juillet 2014. Il laissait une veuve et un fils. Il fut enterré dans sa ville natale (25 juillet), décoré à titre posthume par le Président Porochenko, une plaque commémorative fut installée dans sa ville (2016). Son fils, alors lycéen déclarait qu’il voulait plus tard s’engager pour venger son père.

Vitaly Marinenko dit Grec (?-), officier dans le bataillon de police et de représailles Mirotvorets (mai 2014), il participa à la bataille d’Ilovaïsk (août-septembre), il fut l’un des négociateurs qui tentèrent d’obtenir l’évacuation de leurs blessés (une centaine), vers l’Ukraine, il refusa de serrer la main à son homologue des forces de Donetsk. Il fut blessé également puis évacué vers Dniepropetrovsk, c’est selon cet article l’un des rares survivants des troupes ukrainiennes du chaudron d’Ilovaïsk. Il est connu pour sa russophobie fanatique, assoiffé de vengeance, il déclarait qu’une fois remis sur pied il retournerait au front (19 septembre). On imagine bien les violences qu’à pu commettre cet homme une fois retourné dans le Donbass. Il affirma de manière mensongère que les Russes achevaient les blessés durant la bataille, bien que ces derniers eut été remis justement à la partie ukrainienne. Il fut médaillé par l’Ukraine au moins à sept reprises et était en vie en 2022.

Roman Nabegov (1986-2014), originaire de la ville de Kherson, il effectua son service militaire à Sébastopol dans la Marine ukrainienne. Il reprit ensuite des études notamment de droit pour entrer dans la Police Nationale d’Ukraine, et fut reçu. Il servit d’abord dans les patrouilles de police, puis comme enquêteur (2013). Il déposa à quatre reprises une demande pour être envoyé dans les bataillons de représailles du Donbass, écrivant finalement une lettre au Ministre de l’Intérieur, Arsen Avakov. Il fut entendu et versé dans le bataillon de police Mirotvorets (juillet 2014), et bientôt tué le 29 août 2014, dans la tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Son corps avait été enterré sur place par des locaux, avec deux autres soldats. Il fut bientôt exhumé (15 septembre) et rendu à la partie ukrainienne, puis emmené à Zaporojie. Il fut identifié grâce à une breloque qu’il portait toujours au poignet. Il fut enterré dans sa ville natale (26 septembre). Sa mère retrouva dans ses affaires de nombreux écrits, surtout patriotiques, notamment des poèmes. Elle publia le tout dans un ouvrage dénommé Pas un pas en arrière (30 août 2015). Son histoire fut reprise par la propagande ukrainienne, notamment dans ce film où les insignes néonazis et bandéristes ont soudain totalement disparu du Maïdan et affirmant : « Il a peu de peuple aussi bon que le peuple ukrainien ». Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015), deux plaques furent installées à son honneur (7 novembre 2015 et 22 juillet 2016), puis son nom encore célébré dans d’autres occasions (2017-2018). La ville de Kherson remis une couche de propagande sur le fameux livre, en finançant et éditant une édition de luxe aux frais des contribuables. Le business sur la mort d’un jeune soldat semblait être assez juteux, après des négociations avec l’éditeur et la famille, un accord financier fut trouvé (4 août 2021). Il n’y aura plus de culte du jeune Nabegov et de Mirotvorets à Kherson, la ville ayant été libérée par l’armée russe et l’oblast ayant aussi déjà entamé son chemin vers son intégration dans la Fédération de Russie.

Dmitri Nazarenko (28 octobre 1974-29 août 2014), originaire de la ville de Krementchoug il fit des études professionnelles et devînt artisan forgeron. Ultranationaliste convaincu, il s’engagea du côté des insurgés de Transnistrie contre les nationalistes moldaves pro-roumains, et participa à la guerre de Transnistrie (1992). Il participa à Kiev aux compagnies d’autodéfense du Maïdan, durant les émeutes et troubles de la révolution américaine (hiver 2013-2014), puis il s’enrôla dans le bataillon de police Mirotvorets (mai 2014), et fut tué le 29 août 2014, lors de la tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Il avait été blessé au poumon et tenta de couvrir ses camarades, mais s’étant vidé de son sang mourut de sa blessure. Son corps fut rendu à la partie ukrainienne, en même temps que 96 autres (3 septembre), et transporté à Dniepropetrovsk. Il fut identifié par des proches et enterré dans sa ville natale. Il laissait un fils. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (29 septembre). Il fut pris pour exemple dans un poème d’un ultranationaliste ukrainien, Vladimir Tsarenko, Il sortait d’Ilovaïsk, et plus tard un cadran solaire fut installé en son honneur dans la ville de Myrhorod, dans l’oblast de Poltava.

Ivan Satsik (1985-), il fit des études supérieures en droit, et devînt avocat à Kiev. Il était également champion d’Europe de lutte au corps à corps, championnat qu’il remporta en Allemagne dans la ville de Wesel (2002). Après une blessure, il dut arrêter sa carrière sportive (2007). Il s’enrôla à une date inconnue dans l’armée ukrainienne, au tout début du conflit dans le Donbass, intégré dans la 72e brigade mécanisée. Elle fut envoyée dans le Donbass à la frontière avec la Russie, alors qu’il était au grade de sergent et chef de peloton. Son unité fut taillée en pièce par l’artillerie des Républicains, lui même étant blessé à la tête et sombrant dans l’inconscience pendant 12 heures. Ils préférèrent s’enfuir en Russie, ayant de nombreux blessés avec eux, pour ne pas être pris par les insurgés républicains, en compagnie de 16 autres soldats de la la 72e brigade. Ils furent aussitôt arrêtés et prisonniers, interrogés par les Russes et conduits dans un hôpital à Rostov-sur-le-Don. Après de nouveaux interrogatoires, ils furent visités par le Consul d’Ukraine tous les jours, jusqu’à ce qu’ils soient remis à l’Ukraine (23 juillet 2014). L’affaire fit scandale en Ukraine, aussi passèrent-ils devant une commission militaire pour juger de leurs actes. Il fut finalement lavé de toutes accusations et versé par la suite dans le bataillon de police spéciale Mirotvorets, apparaissant dans une vidéo comme instructeur corps à corps, puis dans les forces de police. A noter qu’il ne s’exprime qu’en langue russe, qu’il exprimait des propos russophobes (2014), et qu’il est marié et père de famille.

Ivan Solomianiy (1985-2019), originaire d’une localité près de Kiev. Il s’enrôla à une date inconnue dans le régiment Mirotvorets. Il mourut dans le village de Kremina, dans la région de Lougansk « dans des circonstances tragiques », non précisées, le 1er janvier 2019, probablement alcoolisé dans un accident, ou en jouant avec des armes et explosifs dans une soirée avinée. Le fait qu’aucune information n’est disponible sur sa mort est très suspect. Il laissait deux enfants.

Maxime Soukhenko (1981-2014), originaire de Kiev, il fit des études professionnelles et travailla comme technicien au Centre informatique du Ministère des Arts et de la Culture d’Ukraine (2000-2014). Il se maria (2003), s’enthousiasma pour la révolution du Maïdan, auquel il participa, rêvant de l’Union européenne (hiver 2013-2014). Il fit avec sa sœur du bénévolat pour habiller les volontaires des bataillons de représailles dans le Donbass, s’occupant de fournir des uniformes militaires, ou de coudre des drapeaux de l’Ukraine (février-juin 2014). Il s’enrôla volontairement dans le bataillon Mirotvorets (juin-juillet), puis fut envoyé au front. Il fut mortellement blessé le 29 août 2014, dans la tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut grièvement blessé aux jambes, transporté dans une maison où se trouvait déjà d’autres blessés et mourut en se vidant de son sang. Il fut enterré par les locaux et finalement exhumé (15 septembre), son corps ensuite rendu à l’Ukraine et transporté à Kiev (18 septembre). Il fut enterré dan un cimetière militaire de Kiev deux jours plus tard. Il laissait une veuve et deux petites filles nées en 2004 et 2006. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015).

Alexandre Spivatchouk (1982-2014), originaire de Khmelnitski, il fit des études supérieures à l’Académie de la Police nationale de Kiev, puis servit comme inspecteur dans la criminelle, il passa inspecteur principal (grade de major). Il s’enrôla dans le bataillon Mirotvorets (mai 2014), et fut envoyé sur le front du Donbass. Il fut tué lors de la tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014. Les corps de 97 soldats dont le sien furent transmis par les insurgé républicains à l’Ukraine et emmenés à Dniepropetrovsk (3 septembre). Il fut identifié par des proches et enterré à Dnipropetrovsk, laissant une veuve et un fils de quatre ans. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (9 avril 2015), puis fut fait citoyen d’Honneur de sa ville natale, avec la pose d’une plaque (mars 2016).

Vsevolod Stebliouk (1967-), étudiant en Médecine à Kiev (1984-1992), mais aussi bandériste et ultranationaliste. Il organisa dans la faculté de médecine, les premières cellules d’étudiants bandéristes (1989-1990), mais s’engagea en politique dans un parti plus modéré, le Partie Républicain Ukrainien (1990), parti centriste de droite. Il devînt médecin anesthésiste (1992-1993), puis chef d’un service de soins intensifs dans un hôpital du Ministère des situations d’urgences (1993-1999), présentant un doctorat (1999). Il passa au Ministère de la Santé (1999-2004), puis au Ministère de l’Intérieur (2004), soutenant une thèse de doctorat (2007). Il devînt professeur de Médecine légale dans l’Académie de la Police Nationale (2010), et s’engagea sur les barricades du Maïdan, comme médecin et chef-adjoint « du service médical de l’État-major de la Résistance nationale ». Il s’enrôla dans le bataillon Mirotvorets (mai 2014), comme chirurgien militaire et suivit le bataillon pendant quelques mois (jusqu’en décembre), réussissant à s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk. Il apparut à cette époque et en 2022, pas totalement comme un personnel médical mais aussi armé comme on le voit ici. Il fut nommé au poste de chef de département sous le ministre Arsen Avakov, pour la gestion du suivi psychologique des soldats et la réhabilitation et les soins médicaux aux soldats des forces de l’ordre servant dans le Donbass (2015-2017). Il fut décoré du titre de Héros de l’Ukraine (4 juin 2015) et bien d’autres médailles pour « sa participation exceptionnelle » dans l’opération ATO. Il avait atteint à cette date le grade de colonel. Chef-adjoint de l’Académie de Médecine militaire (2016-), chanteur depuis ses études… il fut un des lauréats d’un festival de chansons issues de l’opération ATO (2017). Très ambitieux, il s’engagea en politique et se présenta aux élections législatives (octobre 2019), sur une liste de candidats sans parti, mais ne fut pas élu. Il remporta le Prix d’État d’Ukraine, dans le domaine des sciences et des technologies (2018), et apparu dans un film de propagande sur le bataillon Mirotvorets (mai 2021). Il servit de nouveau après le déclenchement de l’opération spéciale russe comme on le voit dans son interview, avec un T-shirt affichant clairement de la propagande ukrainienne, par ailleurs grossière.

Andreï Teterouk (1973-), originaire de Vinnytsia, il fit des études supérieures (1990-1994), puis s’enrôla dans l’armée de la Fédération de Russie, servant comme chef de peloton en Extrême-Orient russe (1994-1999). Il décida de rentrer en Ukraine, où il obtînt la nationalité (1999), s’enrôla dans l’armée ukrainienne, chef de compagnie dans les forces spéciales, chef d’État-major adjoint. Il fut envoyé en Égypte suivre un stage à l’Académie de Police Hosni Moubarak (2003), sur le sujet de la lutte antiterroriste, puis servit sous contrat de l’ONU au Kossovo (2004-2005 puis 2006-2007). Il prit sa retraite et repris des études supérieures à Vinnytisa, en commerce et économie, diplômé (2011). Il fonda une entreprise prospère de fabrication de camions citernes, notamment en démarchant sur le marché russe. Ultranationaliste convaincu, il s’inscrivit dans un bureau de recrutement militaire (2 mars 2014), puis fut versé dans le bataillon Mirotvorets, nommé au grade de chef de bataillon (23 mai), également membre du Conseil de guerre du parti politique Front Populaire du Premier ministre Iatseniouk (août). Il réussit miraculeusement à s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk (fin août), avec environ 70 combattants et en ayant abandonné l’essentiel du matériel de son unité. Il déclara après cette défaite que cette dernière était due à l’utilisation des téléphones portables ainsi qu’à l’inexpérience des hommes. Il fut médaillé par le Président Porochenko malgré cette déroute, « pour le courage et l’héroïsme » (29 septembre) Il se présenta aux élections législatives de la Rada d’Ukraine (octobre 2014), et fut élu, quittant alors le commandement de son bataillon. Il fut l’auteur d’un texte de loi pour prendre toutes les mesures afin d’écraser les républiques populaires de Donetsk et Lougansk (fin 2014). Il s’envola pour les États-Unis, en compagnie des chefs de bataillon Semenchenko et Bereza, introduit au Congrès américain par le sénateur John McCain (décembre), et remettant des photographies et preuves de la présence de l’armée russe dans le Donbass… qui furent bientôt identifiées comme des faux. Homme violent et ne supportant pas la contradiction, surtout de la part des femmes, il fracassa une bouteille sur la tête de la députée de la Rada Alexandra Kujel (5 novembre 2015), suite à une altercation verbale. Elle fut hospitalisée avec une commotion cérébrale, porta plainte, qu’elle retira après qu’il se fut excusé publiquement en indiquant l’avoir frappé « accidentellement » (24 novembre). Ceci n’empêcha pas le Président Porochenko de le médailler de nouveau (19 août 2016), pour sa participation à l’indépendance du pays. A partir de là ses frasques se sont multipliés, il sortit notamment un fumigène qui fut lancé dans l’assemblée de la Rada, pour perturber et empêcher un vote sur l’aménagement des conditions nécessaires de la loi, pour un règlement pacifique du conflit du Donbass (6 octobre 2017). Il frappa à cette occasion de nouveau un autre député, l’ubuesque Semenchenko, également à la tête. Il tenta sans succès de se faire réélire à son siège, lors des élections législatives à la Rada d’Ukraine (automne 2019). Il s’était présenté pour le parti européiste Oukraïnskaya Strategia, Groismana (fondé en janvier 2015), un parti écran en réalité sous contrôle de Porochenko, qui présenta 63 candidats à la Rada et ne réussit à n’en passer aucun. Les Ukrainiens n’avaient pas été assez bête pour ne pas savoir qui se trouvait en réalité aux commandes de cette formation. Elle contrôle cependant la majorité absolue dans la municipalité et le Conseil régional de Vinnytsia, dont la majeure partie de ses membres sont issus. Il disparut plus ou moins des radars médiatiques nationaux, lançant toutefois à un appel aux habitants de Vinnytsia pour prendre les armes afin d’aller combattre l’armée russe et les républicains du Donbass (28 février 2022). Il fonda une unité de défense et de volksstrum de la ville de Vinnytsia, dénommée Boug (5 mars), qui fut bientôt envoyée en bus combattre pour la défense de Kiev. Au vu des actions menées par son bataillon dans le Donbass en 2014 et il peut être considéré comme un criminel de guerre et en responsabilité de tout ce qui fut commis par ses hommes durant sa période de commandement effective.

Dmitri Tsourkan (1979-2014), originaire de la région de Dniepropetrovsk, il entra à l’Académie de la Police Nationale d’Ukraine, dont il sortit avec mention (2001), travailla comme enquêteur (2001-2014). Il se porta volontaire pour le bataillon Mirotvorets (mai 2014), et fut tué le 29 août 2014, dans la tentative de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Son corps ne fut retrouvé que le 14 septembre, et bientôt remis à la partie ukrainienne. Il fut transporté à Zaporojie, enterré dans son village natal (24 septembre). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015). Une plaque commémorative fut installée dans le commissariat de Kiev, où il fit sa carrière (14 octobre 2019).

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