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Bataillon OUN, racisme, vandalisme et crimes de guerre

Bataillon OUN, racisme, vandalisme et crimes de guerre

Le thème des néonazis d’Ukraine est bien sûr tabou en Occident, une montagne d’articles est venue tenter d’expliquer à l’opinion publique, qu’il n’y avait pas de nazis en Ukraine, qu’il s’agissait de propagande russe et d’une mauvaise excuse pour déclencher l’opération spéciale en février dernier. Lancé dans un travail de recherches sur ce thème depuis quelques mois, j’ai commencé à publier les historiques de quelques-uns de ces bataillons néonazis, bandéristes et ultranationalistes. Il y a de tout dans ces bataillons, les premiers furent responsables d’horribles crimes de guerre et exactions contre les populations, on peut légitimement parler de populicide. Le public connaît un peu l’histoire d’Azov, qui devînt un régiment et était l’émule de la division SS Das Reich. Sur notre site, vous trouverez aussi d’autres bataillons, tels qu’Aïdar, en cours de destruction dans la poche de Lissichansk, qui sera bientôt détruit, le bataillon le plus criminel de toute l’armée ukrainienne. Mais aussi d’autres formations comme le bataillon Donbass, aussi entaché de crimes de guerre, ou encore Dniepr-1 du même acabit, ou Tornado, bataillon dissous qui se livra à des rapts de civils, viols et d’ignobles tortures. Aujourd’hui nous abordons le tout premier des bataillons de représailles de l’Ukraine du Maïdan, le bataillon OUN, ou ZBTO, qui se scinda en deux au printemps 2015. Une partie du bataillon, la plus importante fut versée dans la 93e brigade, tandis qu’une bande de fanatiques poursuivie sa triste aventure sous le commandement de Mikola Kokhanivskiy, un néonazi notoire, dans ce qui restait d’un squelettique bataillon OUN. Engageons-nous sur les traces sanglantes du bataillon et penchons nous sur l’histoire tapageuse d’un soudeur… devenu soudard, autre figure emblématique de l’extrémisme et du racisme ukrainien.

Bataillon OUN, ou ZBTO, puis scindé en deux dont la 93e brigade de l’armée régulière(ultranationalisme, bandérisme, racisme, russophobie, dissidents russes, biélorusses et tadjiks pour la partie du bataillon qui passa dans la 93e, mais aussi pour les fanatiques restés dans le bataillon OUN après 2015, nazisme, trafic d’armes et de munitions, révolution nationale et permanente, hooliganisme).

De la filiation de l’OUN de Bandera, au bataillon de représailles dans le Donbass. Il fut formé dans la ville de Nizhyn, petite ville d’environ 65 000 habitants se trouvant dans l’oblast de Tchernigov (20 mars 2014). La base du bataillon était un bataillon territorial de défense qui fut créé dans cette ville par des ultranationalistes et fanatiques de l’idéologie de Bandera. L’OUN fut en effet le mouvement et branche politique ukrainienne nationaliste, qui fit alliance avec l’Allemagne hitlérienne. Sous la conduite de Bandera, l’OUN ordonna la participation aux massacres de Juifs durant la Shoah par balles, mais aussi des Polonais de Volhynie et de Galicie, sans parler des Roumains et des Tziganes durant la Seconde Guerre mondiale. La référence à l’OUN est donc tout à fait parlante et se suffit à elle-même pour comprendre qui sont les hommes du bataillon. Il fut le tout premier bataillon d’ultranationalistes organisé en Ukraine, pour aller participer aux répressions dans le Donbass et à l’épuration ethnique. La ville de Nizhyn participa plus qu’activement à sa formation, nommant les officiers supérieurs, formant une base d’entraînement sur son territoire, et organisant des cérémonies patriotiques lors du départ des différentes vagues de volontaires. Bien qu’il fut formé sur place, il eut vocation à attirer d’autres volontaires de toute l’Ukraine. Des bricoleurs parmi les militants lui fabriquèrent même une voiture blindée artisanale, dénommée « voiture du peuple », qui ne fit pas des miracles… Un total de 300 hommes furent recrutés dans le printemps et l’été. Une centaine fut envoyée de suite dans le Donbass. Ils s’illustrèrent par des crimes de guerre, des répressions politiques, des humiliations, viols et pillages, au point d’être repérés par des associations internationales pour sa violence et son extrémisme (Amnesty International). Ils participèrent à la bataille des frontières, notamment à la bataille de Saur Mogila, lieu emblématique du Donbass, puisqu’il avait été également une bataille de la libération du Donbass par l’armée soviétique (septembre 1943). Le bataillon attira aussi des transfuges et opposants politiques russes et biélorusses, en petit nombre. Il subit des pertes sensibles durant la bataille des frontières, puis fut placé dans le village de Peski, sur le front de la ville de Donetsk (octobre 2014). Ils combattirent lors de la célèbre bataille de l’aéroport, tentant vainement avec d’autres «cyborgs », comme ils se désignaient eux-même, de s’emparer de cette position clef. Après l’annulation du support de la ville (une grande partie du bataillon ayant été intégré dans la 93e brigade mécanisée de l’armée régulière), le bataillon décida de prendre le nom d’OUN (25 novembre). En compagnie du bataillon Dniepr-1, d’un bataillon du Pravy Sektor, le bataillon s’empara de la station météorologique de l’aéroport et pénétra même un moment dans ce dernier. Après des combats sanglants, ils furent définitivement repoussés (hiver 2014-2015).

Fanatiques, trafiquants d’armes et révolution nationale. La corruption régnait ainsi que le désordre dans son État-major, au point que le commandant adjoint Boris Goumeniouk et un autre officier furent démis de leurs fonctions (mars). La discorde était telle, que des déclarations contradictoires étaient publiées sur les réseaux sociaux, ainsi que des accusations, notamment de détournements des fonds de la caisse du bataillon. La création d’une unité intégrée dans l’armée régulière fut évoquée, ce qui provoqua la scission du bataillon en deux unités. La majorité des hommes fut renvoyée à l’arrière pour intégrer les rangs de la 93e brigade de l’armée régulière (printemps 2015). Le restant, moins d’une centaine d’hommes s’acharnèrent à rester sous le drapeau du bataillon OUN (bientôt renforcés d’autres ultras jusqu’au nombre d’environ 300), sous le commandement de son chef historique, Mikola Kokhanivskiy. Ils continuèrent de garder la position du village de Peski. L’agitation politique était à son comble, entre les volontaires ultranationalistes et le pouvoir politique Des suspicions graves de trafics d’armes se confirmèrent avec une perquisition de la police militaire qui découvrit un stock illégal d’armes et de munitions, détenu par les volontaires du bataillon. Ces armes pouvaient en effet soit alimenter un futur coup d’État des ultranationalistes, soit le marché noir et la vente de ces dernières en Europe (15 mai). Le nouveau commandant du bataillon, Alexeï Koloupov, fut plus tard inquiété et obligé de remettre un nouveau stock d’armes qui avait été caché jusque là (11 septembre 2019), mais il fut bientôt arrêté dans la région de Lougansk avec une voiture bourrée d’armes illégales (12 mars 2020). Le commandant du bataillon, son adjoint et deux hommes se trouvaient dans le véhicule et immédiatement mis aux arrêts. Après avoir nié, ils avouèrent et furent reconnus coupables par un tribunal, mais libérés sous caution. Depuis l’été 2016, le bataillon se trouvait dans la région de Lougansk. Le bataillon a communiqué sur sa page facebook qu’il se trouvait sur le front de la ligne de Zaporojie. Une interview relatait avec fierté, comment un bonhomme de 80 ans avait été recruté et demandait à être envoyé au front pour combattre (les fonds de tiroir). A cette occasion, il est intéressant de dire que les volontaires du bataillon remerciait l’Estonie et les Estoniens pour les équipements reçus, véhicules, gilets pare-balles et divers équipements.

Kokhanivskiy, dans les tréfonds bileux de la haine et de la russophobie. Mikola Dioba alias Kokhanivskiy (1971-), né dans la région de Zaporojie, orphelin de père, il mena une vie turbulente et agitée. De langue maternelle russe, il ne parlait pas l’ukrainien. Après son déménagement à Kiev (2003), il décida d’abandonner le russe pour l’ukrainien et s’engagea dans le militantisme ultranationaliste et également néonazi. Il travailla comme vigile, employé du bâtiment ou soudeur se radicalisant un peu plus, il fut l’un des participants de la Révolution Orange (2004). Il était présent lors de la manifestation en l’honneur de la création de l’UPA (14 octobre 2005), l’armée nationaliste ukrainienne de Bandera, qui se livra à d’atroces massacres de Juifs, de Polonais, de Roumains et de Tziganes durant la Seconde Guerre mondiale. Il fit également une grève de la faim pour protester contre la réforme de la Constitution en Ukraine qui affaiblissait le président Iouchtchenko, l’homme des États-Unis et de l’Union européenne. Il participa de nouveau à la manifestation pour la création de l’UPA (14 octobre 2006), puis fonda un Comité des Révolutions du Maïdan. Avec 3 000 fanatiques passablement excités, ils organisèrent la célébration de la Révolution Orange, pour son deuxième anniversaire (22 novembre). Il participa aussi à une cérémonie en l’honneur de Roman Choukhevytch, combattant de l’UPA et sans doute le pire criminel de guerre ukrainien de toute la Seconde Guerre mondiale (2007). Il était présent lors du congrès des nationalistes ukrainiens (2008), et planifia ensuite l’attaque de très nombreux monuments de la période soviétique dans toute la région de Kiev. Il fut bientôt inquiété par la justice pour des affaires de vandalisme, de provocations et troubles de l’ordre public (2008, puis de nouveau en 2009). Il monta des piquets pour défendre les églises orthodoxes du patriarcat de Kiev, contre ceux favorables au patriarcat de Moscou. Il fut arrêté et emprisonné pour avoir insulté et surtout menacé le Ministère de l’Éducation nationale, à propos de la langue ukrainienne (2010). Il manifesta également contre la présence de la flotte russe dans le port de Sébastopol (la base étant louée à la Russie par un premier accord signé en 1992, puis renouvelé en 2012), lors d’une manifestation à Kiev devant la Rada, qui tourna bientôt à l’émeute et une confrontation avec la police (27 avril 2010). Dans le cadre de milices paramilitaires, il prit part à des bagarres et opérations coups de poing contre « les ennemis de l’Ukraine », et s’engagea dans le Comité de libération des prisonniers politiques (2011), visant à faire libérer… ultranationalistes et néonazis emprisonnés sous le président Ianoukovitch. Il continua avec des paramilitaires à confisquer des églises de partisans du patriarcat de Moscou, dans différentes paroisses, au cours par ailleurs de confrontations violentes. Il tenta de se faire élire à la Rada, durant les élections législatives de 2012, ce qui fut un échec total, puisqu’il n’obtînt qu’1 % des suffrages. Il fut l’un des chefs de file de la pré-agitation de la Révolution du Maïdan, et l’un des premiers à entraîner les extrémistes sur les barricades du Maïdan (hiver 2013-2014). Il créa sous ses ordres une compagnie OUN qui fut engagée dans les journées meurtrières de février 2014. Lui-même fut blessé à plusieurs reprises dans ces confrontations sanglantes, il y eut plusieurs dizaines de tués (120 morts, dont 17 policiers, 1 900 blessés). Les ultranationalistes n’hésitèrent pas à tirer avec des armes à feu sur les forces de l’ordre.

Des commandes du bataillon OUN, aux tribunaux à répétition. Auréolé par la réussite de la Révolution du Maïdan américain, les « prisonniers politiques » ayant été libérés, il commença bientôt à rassembler des hommes pour former une unité de représailles contre le Donbass (printemps 2014). Il forma une compagnie qui rejoignit le bataillon Azov et Dniepr-2, reprenant Marioupol à l’insurrection républicaine (13 juin), et se livrèrent alors à d’atroces répressions, exécutions d’opposants et tueries dans la ville. Sa compagnie fut rejointe par le bataillon territorial de Nizhyn. Nommé commandant de l’unité, il se baladait avec une casquette type Wehrmacht. Ses hommes s’emparèrent de Stepanovka, puis tentèrent de prendre la position stratégique de Saur-Mogila (7 août). Après la défaite de la bataille des frontières, son bataillon fut envoyé à Peski (août 2014-juin 2016). C’est lui qui mena l’assaut sur la station météorologique de l’aéroport de Donetsk (décembre 2014-janvier 2015), qui se solda par une nouvelle et sanglante défaite. Il refusa d’intégrer les rangs de la 93e brigade de l’armée régulière, et resta avec une poignée d’hommes dans un bataillon désormais squelettique (printemps 2015). Il fut nommé président de l’association de l’OUN, fondée par les soldats et cadres du bataillon (août 2015). Elle tenta de se lier à d’autres mouvements ultranationalistes en prenant des contacts par le biais de transfuges servant dans les rangs ukrainiens (Russie, Biélorussie et Tadjikistan, décembre 2015). Lassé, il remit le commandement à son second (août 2016). Dès lors il retourna à son combat politique, à la tête de l’association de l’OUN, organisant des actions de vandalismes dans Kiev contre les banques ou des entreprises russes, ou encore les locaux de l’oligarque et millionnaire Rinat Akhmetov originaire de Donetsk (en particulier le 24 février). Après dépôt de plaintes, une affaire judiciaire fut ouverte contre lui. Avec ses sbires, il s’attaqua également à la procession religieuse organisée à Kiev par le patriarcat de Moscou. Il fut de nouveau arrêté, lors d’une manifestation demandant le blocus total du Donbass (janvier 2017), qui avait tourné à l’émeute. Il fut encore poursuivi en justice, après l’agression de plusieurs policiers « qui auraient agressé son épouse », mais également arrêté lors d’un règlement de comptes entre lui et un ex cadre du Pravy Sektor, Rouslan Katchmalou.

Vendetta entre néonazis et manifestations provocatrices. Ils s’empoignèrent en pleine rue, près d’une station de métro (21 octobre), puis il sortit un pistolet traumatique et tira sur son adversaire. Tous les deux blessés (le second avait un couteau), ils furent embarqués par la police et conduits à l’hôpital, le pistolet n’était pas déclaré, ceci lui valut de nouveau une condamnation judiciaire (la 6e). Son procès donna lieu à un mélodrame cocasse (23 octobre). Quelques dizaines de ses partisans s’étant rendus à l’audience refusèrent le report de cette dernière et saccagèrent les locaux, puis se barricadèrent à l’intérieur. La police donna l’assaut le lendemain matin, arrêtant 30 fanatiques des mouvements néonazis (24 octobre). Le procès se tînt ce jour-là, en présence de gros poissons du mouvement Pravy Sektor et Svoboda, comme Igor Mosiychuk, Igor Loutsenko, Dimitri Linko ou Andreï Lozova venus le soutenir. Les militants firent un scandale sur le fait que l’accusé était menotté et « dans une cage », provoquant encore des remous et une agitation des cerveaux au paroxysme. L’audience ayant été reportée, le tribunal décida finalement de lui faire retirer ses menottes, la période de 72 heures de garde à vue étant dépassée. Devant le capharnaüm de l’audience, elle fut encore reportée au lendemain, mais avec une convocation car il fut libéré (25 octobre). Après une condamnation très légère, il n’en continua pas moins ses agitations et manifestations, en s’attaquant au Centre russe de la culture et des sciences de Kiev, puis aux locaux de deux banques russes, Sberbank et Alfabank (18 février 2018). Il fut bientôt poursuivi en justice en Russie pour ses vandalismes et provocations racistes (18 juillet 2019). Les manifestants saccagèrent le bâtiment sous le regard tout à fait impassible des policiers et taguèrent celui-ci avec des inscriptions « mort à la Russie », en brandissant des drapeaux néonazis et du Pravy Sektor. La police ukrainienne ne procéda à aucune arrestation. Des plaintes furent aussi déposées en Ukraine, mais l’affaire traîna en longueur jusqu’à sa condamnation à deux ans de prison avec sursis, et une année en probatoire (22 juin 2020). Le tribunal toutefois n’accéda pas à la demande des plaignants qui demandaient le paiement de dommages et intérêts pour un total d’un million de dollars.

Révisionnisme historique et attaques de monuments commémoratifs. Il annonça être candidat aux élections présidentielles de 2019 (14 juin 2018), mais il ne put jamais rassembler l’argent nécessaire à un dépôt de garantie pour valider sa candidature. Il s’attaqua ensuite avec une quarantaine de militants à la statue du général soviétique Vatoutine (1901-1944), qui fut mortellement blessé par des partisans de l’UPA dans une embuscade dans les environs de Kiev (14 avril 1944). La tentative de destruction du monument fut empêchée cette fois-ci par la police (vidéo), bien que le chef de cette dernière est déclaré : « qu’il considérait aussi les monuments dans le parc Mariinsky comme totalitaires, mais qu’ils devaient être démantelés légalement » (14 octobre 2018). Un autre monument présent dans le parc Mariinsky était visé celui des participants à l’Armée rouge dans la reprise de Kiev, durant la Guerre civile russe (1918). Remarquons que la statue de Vatoutine était régulièrement fleurie par la population et que le général reste un symbole par le sacrifice de sa vie, de la libération de l’Ukraine et de la victoire dans la Grande Guerre patriotique contre le nazisme. Nous sommes bien loin du « totalitarisme ». Il continua ainsi ses frasques les mois suivants, en s’affichant également avec Semenchenko, l’ancien chef du bataillon de représailles Donbass poursuivit en justice pour une sale affaire d’escroquerie, d’attaque au lance-grenade des bureaux d’un canal TV et la formation d’un groupe paramilitaire illégal (avril 2021). Il se porta volontaire pour la défense de Kiev, dans la garde nationale et fut interviewé par deux fois par une minuscule chaîne Youtube de deux ultranationalistes ukrainiens, les frères Rouslan et Vladimir Kochovenko (moins de 5 000 abonnés), membre de l’association OUN de Kokhanivskiy. Les chefs ultranationalistes et néonazis tombant comme des mouches depuis le début de l’opération russe, ces crimes de guerre pourraient être soldés par l’annonce prochaine de sa fin. A moins, que comme les nazis du passé, il ne se glisse à l’arrière par une néo-ligne des rats ?

La 93e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne. Alors qu’une infime partie du bataillon poursuivait sa route indépendamment, la grande majorité du bataillon fut versé dans la 93e brigade mécanisée. Sa filiation historique menait aux heures héroïques de l’Union soviétique, car elle était liée à la 93e division d’infanterie de la Garde, qui s’illustra durant la Grande Guerre patriotique. Elle fut formée en mai 1943, puis participa à la bataille de Koursk (été 1943), à la libération de Kharkov (23 août), puis du Donbass (septembre), et termina sa marche par la libération de Prague (mai 1945). La division fut postée en Hongrie après les événements de l’insurrection hongroise de 1956. Elle fut envoyée pour servir parmi les liquidateurs de Tchernobyl (1986), et servit aussi en Afghanistan. A l’indépendance elle se trouvait en garnison à Dniepropetrovsk (1991). Dans l’armée ukrainienne elle fut reformée en brigade mécanisée (2002), et prit son nom actuel. Elle fut envoyée par petits contingents dans des missions sous l’égide de l’ONU, notamment en ex-Yougoslavie, puis en Irak (2004-2005), en Sierra Leone, au Liberia et au Liban. Elle fut envoyée avec les bataillons de représailles réprimer l’insurrection du Donbass. Elle participa à la bataille des frontières (été 2014), puis surtout en compagnie du bataillon OUN, à la bataille de l’aéroport de Donetsk (hiver 2014-2015). Ce furent eux qui se surnommèrent « Cyborgs » ou « Terminators » et firent à l’époque fantasmer les médias ukrainiens, les présentant comme invincibles. Leurs chars calcinés et les corps sans vie de leurs formations jonchèrent bientôt les ruines du village de Peski et des alentours de l’aéroport. Ils ne réussirent jamais à prendre cette position stratégique, les « cyborgs » avaient été décimés. Officiellement, 254 soldats avaient été tués dans les rangs de la 93e brigade (entre 2014 et 2020). Elle se trouve désormais engagée sur le front avec les pertes que l’on imagine. Les ultranationalistes du bataillon OUN furent convertis en infanterie mécanisée, suivirent un entraînement et furent renvoyés au front, pour combler les pertes humaines importantes subies par la 93e. Elle est commandée par Dmitri Brijinskiy (1980-), né dans la région de Tchernigov, il fit l’école militaire des troupes blindées de Kharkov (1997-2001), montant les grades, par ailleurs diplômé en économie (2008), et en droit (2010). Il fut engagé dans le Donbass dès 2014, dans la 1ère brigade blindée, nommé commandant de la 93e brigade mécanisée (mars 2019), servant surtout dans la région de Lougansk, et se trouve l’un des officiers les plus médaillés de l’armée ukrainienne (10 médailles).

Si l’on voit à travers ce long historique, le cheminement des ultranationalistes du bataillon OUN, avec pour partie, leur intégration dans l’armée régulière, il ne faut pas oublier que cette dernière n’a évidemment pas effacé leurs mémoires et opinions politiques. C’est justement par ce genre d’artifices que les médias occidentaux ont communiqué sur le fait que les éléments les plus extrêmes avaient été écartés. Par la continuation jusqu’à nos jours de l’existence du bataillon OUN, héritier des massacres et exactions contre les populations civiles, il est clair que ce ne fut pas tellement le cas. Mieux formés militairement dans les rangs d’unités de l’armée régulière, ces hommes apportèrent avec eux l’idéologie ultranationaliste, bandériste et néonazie. La contamination à travers eux, des rangs réguliers est assez certaine, d’autant qu’ils sont devenus des cadres expérimentés de cette armée au fil du temps. Après 8 ans de guerre, ce sont eux les exemples, avec le prestige d’avoir été les premiers à prendre les armes « contre l’occupant russe », et surtout l’auréole des éternels combattants pour la suprématie de l’Ukraine blanche, l’Ukraine « des héros » et des sinistres Bandera et Choukhevytch.

Citons aussi parmi les sbires du bataillon :

Vladislav Dioussov (1994-2015), originaire de la région de Vinnytsia, il abandonna ses études secondaires, alors en dernière année de baccalauréat, pour se rendre à Kiev et participer aux émeutes et violences durant la Révolution du Maïdan. Il était déjà largement contaminé par l’idéologie bandériste et néonazi et servit dans une compagnie d’autodéfense à Kiev (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans un bataillon de représailles pour le Donbass, l’un des plus sinistres, le bataillon OUN (printemps 2014), et participa aux combats pour la position de Peski et l’aéroport de Donetsk (automne-hiver 2015). Il préféra passer dans les rangs du bataillon néonazi Azov (printemps 2015), servant d’une pièce antiaérienne, dans la région de Marioupol. Les conditions de sa mort sont troubles, il explosa peut-être sur un piège déposée par les Républicains, où se fit sauter lui-même en voulant en poser un, dans le village de Shirokino, le 31 mai 2015. Il mourut le jour même à l’hôpital de Marioupol de ses blessures. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (15 septembre), et ne reçut aucun autre honneur, ce qui parle en faveur d’une mort peu glorieuse.

Vassili Parfenkov (1983-), né à Minsk en Biélorussie, fils d’un militant politique et dissident biélorusse, partisan du gouvernement en exil à Londres (depuis 1919 et jusqu’à ce jour). Simple mécanicien automobile, il s’engagea dans le militantisme politique extrême, notamment lors d’actions, de manifestations violentes, ou de destructions de monuments historiques et commémoratifs. Il fut arrêté et emprisonné à plusieurs reprises ((2000-2010), pour troubles à l’ordre public, puis milita durant l’élection présidentielle (2010), en faveur de l’opposant Volodomir Nekliaev (1946-). Après les troubles et les émeutes suite à la réélection de Loukatchenko, il fut arrêté (4 janvier 2011), condamné à quatre ans de prison (17 février) et emprisonné. Il demanda sa grâce au Président, qui lui accorda (11 août) et fut libéré, mais en conditionnelle. De nouveau condamné pour ne pas avoir respecté sa liberté sous condition, à 6 mois de prison (29 mai 2012), libéré (9 février 2013), placé en liberté conditionnelle. Ayant de nouveau violé cette dernière, il fut de nouveau condamné à une peine de prison (12 juillet), et placé après sa peine dans un centre de traitement pour son alcoolisme (2013-2014). Il fut finalement libéré (5 décembre 2014), et préféra passer en Ukraine avec sa femme et son fils, où il s’enrôla dans le bataillon OUN (19 décembre). Il fut blessé lors d’un combat dans le village de Peski (septembre 2015), soigné à Odessa, puis démobilisé. Il s’illustra dans les attaques et actes de vandalisme à Kiev, contre des banques et des entreprises russes, ainsi que les locaux de Rinat Akhmetov(février 2016). il a rejoint les forces ukrainiennes sur le front au commencement de l’opération spéciale russe (février 2022).

Vladislav Popovitch (1980-), fils d’un ancien combattant d’Afghanistan et d’une professeur d’Université de Nizhyn. Agitateur politique et militant ultranationaliste dès sa prime jeunesse, il fut bientôt arrêté, jugé et condamné pour trois affaires de délinquance. Condamné à quatre ans de prison (1999-2003), cette tête brûlée en fit deux de plus pour des violences, désobéissances et révoltes diverses (libéré en septembre 2005). Après la mort de son frère par overdose (fin 2009), il entra en croisade contre les trafiquants de drogue, et organisa des manifestations pour inciter les autorités à participer activement à cette lutte. Il réussit à retrouver les trafiquants responsables de la mort de son frère, à les faire condamner, fut médiatisé dans cette affaire et devînt célèbre sous le surnom de Robin des Bois. La partie adverse réussie à faire annuler le verdict pour vice de procédures (2013), ce qui le jeta dans un extrémisme encore plus violent. Il avait de toute façon lui-même était de nouveau condamné à à la prison pour ses activités de dissidences politiques de plus en plus violentes et menaçantes, sous couvert de lutte contre la corruption et les trafiquants (2010-2014). Il fut libéré par l’amnistie proclamée par le Président Porochenko pour les « prisonniers politiques » (février 2014), mais n’en resta pas là et attaqua l’Ukraine pour recevoir des dommages et intérêts à la Cour européenne des Droits de l’homme (2018 et 2021). Il s’enrôla dès sa sortie dans une compagnie d’ultranationalistes des compagnies de défense du Maïdan, et fut l’un des fondateurs du bataillon OUN. Il servit avec le bataillon dans toutes les batailles, commandant adjoint du bataillon (août 2014), chef du service de sécurité, notamment de l’aéroport de Donetsk (hiver 2014-2015). Il refusa de passer dans la 93e brigade de l’armée régulière, et restant à son poste jusqu’à sa démission (août 2016), et dans l’association OUN (jusqu’en avril 2017). Il remporta un premier procès contre l’Ukraine à la Cour européenne des Droits de l’homme (2018), puis écrivit plusieurs livres sur l’histoire du nationalisme et des nationalistes ukrainiens (2018-2021). Les chances sont grandes pour qu’il se trouve actuellement au front. Il est suspecté de crimes de guerre commis par son unité (2014-2015).

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2 Comments

    Ce serait une bonne idée je crois soit de créer une section qui regrouperait tous vos articles sur les bataillons nazis. Ce serait un formidable outil à notre disposition quand vient le temps de démontrer la réalité à nos proches qui ont cru de bonne foi les mensonges de nos médias.

    Sinon, une simple page consistant en une liste avec des hyperliens pointant vers les articles ferait l’affaire.

    Je suis très admiratif de ce travail colossal et je pense que plus les gens y auront accès, mieux ce sera. Je crois deviner une exaspération dans la population générale en rapport avec le dossier ukrainien et certains semblent plus disposés à regarder l’autre côté de la médaille.

      Laurent Brayard - Лоран Браяр

      Bonjour à vous, cet article existe déjà dans les lignes du Donbass Insider avec tous les liens, je vais le republier dès que j’aurais republié tous les historiques de bataillons ukrainiens, merci à vous en tout cas

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