Dans l’agitation extrême qui fut celle du printemps 2014, le régime de Kiev lança la création de bataillons de défense territoriale, devant servir selon la propagande à défendre l’Ukraine d’une offensive russe, qui ne vînt que 8 années plus tard. En réalité ces unités étaient destinées à être envoyées dans le Donbass pour participer aux représailles contre les populations insurgées de Kharkov, Lougansk, Donetsk et Marioupol. Toutes les régions d’Ukraine se lancèrent dans la formation d’unités territoriales, ce fut le cas également de la ville de Jytomyr, une ville d’importance à une centaine de kilomètres de Kiev, comprenant une population d’environ 260 000 habitants (2022). C’est ici le 45e historique de bataillon que je publie sur l’armée ukrainienne, d’une liste qui compte aujourd’hui 157 unités répertoriées. Le bataillon Polissiya est le premier, surtout parmi les bataillons de représailles formés en 2014, qui ne se déshonora pas à la fois dans les références putrides du bandérisme et néonazisme, mais également dans les actes criminels. S’il est certain que ces hommes servirent une cause injuste, il est tout de même rassurant après 45 historiques des unités ukrainiennes de découvrir enfin, une troupe qui se comporta au moins dans les normes de la guerre. Bien sûr quelques fanatiques bandéristes se trouvaient dans ces rangs, mais les profils furent plus ceux de pères de famille bedonnants, de patriotes trompés par la propagande urkrainienne et de « gamellards » souriants souhaitant améliorer l’ordinaire de leur vie simple, tout en la pimentant. Après avoir soulevé d’innombrables horreurs, crimes et autres cas de dérives mafieuses, c’est la première fois qu’une unité ukrainienne est à peu près nette de tâches honteuses, du moins en l’état de mes connaissances. Voici l’histoire du bataillon Polissiya, qui sert actuellement dans la 59e brigade motorisée ukrainienne de l’armée régulière, sur le front de Kherson.
Des origines troublées d’une ville disputée pendant des siècles. La ville de Jytomyr fut une fondation très ancienne de la Rus’ de Kiev, par un prince varègue (884) de la dynastie des Riourikides. Lors de l’invasion et destruction de la Rus’ par la Horde d’Or, la ville fut prise d’assaut et détruite à deux reprises dans la période (1240 et 1287). Elle se trouva ensuite menacée par les invasions répétées des différents princes polonais et lituaniens, et par les Tatars. Elle fut pillée et capturée par les uns et les autres (1320, 1339, 1467, 1606), intégrée au Grand Duché de Lituanie, puis au royaume de Pologne. Les Polonais y construisirent un château-fort et Jytomyr fut l’enjeu de nombreuses batailles. Les Cosaques de l’hetman Khmelnitsky la prirent eux aussi d’assaut (1648), et mirent en déroute une armée polonaise sous ses murs (1651). Cependant elle resta sous l’influence polonaise bien longtemps encore, jusqu’au second partage de la Pologne (1792-1793), où elle fut intégrée à l’empire russe sous la Grande Catherine. Elle prospéra dans l’empire, mais fut un des centres systémiques de la Révolution de 1905, frappée par des grèves, et le théâtre d’un horrible pogrom (23 avril 1905). Elle fut occupée par les troupes allemandes (1918), puis par l’armée nationaliste ukrainienne pendant une petite année. Une insurrection bolchevique fut écrasée dans le sang (4-7 janvier 1919), et de nouveaux massacres de Juifs commis par les troupes ukrainiennes. L’Armée Rouge s’en empara finalement (12 avril), mais pour une courte période, la guerre russo-polonaise chassant les bolcheviques (août). Finalement, elle resta à ces derniers (1920), devenant une ville frontière avec la Pologne. Elle fut occupée pendant la Grande Guerre patriotique et Allemands et Ukrainiens y liquidèrent l’importante communauté juive (1941-1943).
Un nom relié à l’histoire très riche d’une ancienne province. A l’indépendance de l’Ukraine, la ville fut longtemps agitée par une opinion publique divisée. Celle tournée vers la Pologne et l’Ukraine de Bandera, aussi les plus importants partis néonazis, bandéristes et ultranationalistes s’y installèrent avec un certain succès (notamment le parti Svoboda). L’idéologie écran de la Révolution du Maïdan y prospéra dans l’hiver 2013-2014, les plus extrémistes rejoignant les compagnies d’autodéfense du Maïdan, et se rendirent dans la capitale toute proche. La ville s’était trouvée longtemps sur la fameuse fracture du Dniepr, la fracture civilisationnelle entre les deux mondes, l’Europe slave et russe, et l’Europe occidentale, polonaise, lituanienne et ukrainienne. Il ne fut pas difficile de pousser la population à soutenir la formation d’un bataillon territorial qui fut baptisé Polissiya. Lors de sa formation les médias locaux indiquèrent : « le bataillon comprend des participants aux guerres d’Afghanistan, d’Irak, de Yougoslavie, d’autres conflits locaux, des vétérans des forces armées, des vétérans des unités de sabotages et des forces spéciales, ainsi que des patriotes et habitants de la région […] le service de presse a ajouté que les initiateurs de la création de ce bataillon était l’association publique des vétérans des troupes aéroportées, des troupes aéromobiles, des troupes spéciales et des fusiliers-marins de la régioin de Jytomyr. Le bataillon de défense territoriale de la région de Jytomyr Polissiya, tiendra ses réunions dans la ville, près du monument aux soldats « afghans », Tulipe Noire » (21 avril 2014). Le nom Polissiya voulait dire Polésie qui fut une grande province s’étalant sur plusieurs pays actuels, la Pologne, la Biélorussie, l’Ukraine et la Russie. Elle embrassait des villes aussi diverses que Lublin (Pologne), Briansk, Orel et Kalouga (Russie), Mogilev, Brest et Grodno (Biélorussie), jusqu’aux régions de Volhynie, Rivne, Jytomyr, Tchernigov et Soumy. L’étendue énorme de ce territoire est aussi celui de grandes forêts, aujourd’hui réserves naturelles, parmi les dernières forêts primaires d’Europe, qui furent aussi le théâtre des nombreux maquis des partisans soviétiques, mais aussi des horreurs commises par les Einsaztgruppens et les fameux bataillons de police, dont les très nombreuses unités ukrainiennes. D’autres drames contemporains se déroulèrent dans la région, puisque le drame de Tchernobyl frappa comme chacun sait la ville de Pripiat condamna des milliers d’hectares de forêts. Ainsi fut donc baptisé le bataillon de Jytomyr, Polissiya, qui comme nous allons le voir, fut très loin des unités de représailles que furent les bataillon Aïdar, Azov, OUDA, OUN, ou même Mirotvorets.
De la formation d’un énième bataillon de territoriaux. Fondé le 12 avril 2014, il fut l’un des tout premiers bataillons de défense territoriale à être créé. Comme dans toutes les autres régions, ce furent les fonds des administrations locales qui furent mises à contribution, pour éviter à l’État ukrainien de mettre la main au portefeuille. Il était en effet plus facile d’utiliser le mouvement du Maïdan, de ponctionner les portefeuilles de donateurs locaux, ou de vider les caisses des conseils municipaux et régionaux. Ce fut justement le Conseil régional de Jytomyr qui alloua les premiers fonds, quelques millions de hrynias, mais aussi qui prit la décision de réquisitionner des camions, des autobus et même du matériel de construction, des engins de chantiers publics. Pendant très longtemps les fonds publics locaux furent ponctionnés (2014-2016), mais l’unité eut tout de même du mal à s’équiper, tout cela fut très lent (avril-juillet 2014). Des politiques locaux intervinrent pour soutenir l’effort de sa formation, des mécènes et chefs d’entreprises furent sollicités et donnèrent en effet pas mal de matériels. Du côté des hommes, les volontaires furent suffisamment nombreux, en juin 2014, 423 hommes composaient l’effectif du bataillon, mais un peu plus de la moitié possédaient un gilet pare-balles. Avant même qu’il ne soit prêt, l’unité fut envoyée installer des postes de contrôles dans toute la région. L’ambiance policière et répressive se répandit dans la contrée, les contrôles étant destinés à faire une chasse à tout ce qui pourrait être considéré comme pro-russe et impressionner les populations russes ethniques (mai-juin 2014). Finalement, il fut décidé de l’envoyer à la frontière de la Crimée, dans l’oblast de Kherson, où il effectua les mêmes missions de police, n’était-ce pas d’ailleurs son nom ? Il s’acquitta de cette tâche durant quelques mois (14 juillet-automne), de toute façon largement sous-équipé, pourvu de vieilles armes légères, de véhicules civils disparates, y compris des autobus scolaires. Il resta longtemps stationné dans un camp de tentes, puis dans un pensionnat réquisitionné à Shelkovoe. Mais les défaites cuisantes dans le Donbass changèrent les plans.
Sur le front du Donbass et dans les rangs de la 59e motorisée. Les défaites ukrainiennes de l’été et les pertes durant les combats de l’hiver 2014-2015, obligèrent l’État-major à envoyer au front le bataillon, qui s’installa sur les positions de la région de Volnovakha, puis fut envoyé plus au Nord dans l’ancien oblast de Lougansk (2015). Il avait été transformé de 10e bataillon de défense territoriale, en 10e bataillon motorisé et fut versé dans les rangs de la 59e brigade motorisée (2015), récemment créée (2014). La destinée du bataillon se confondit ensuite dans celui de la brigade, qui fut rassemblée au complet dans le Donbass (septembre 2015). Elle resta jusqu’alors sur diverses positions des anciens oblasts de Donetsk et Lougansk. Elle fut titrée du nom honorifique de Yakov Gandziouk, pour une fois un officier non connecté aux horreurs du bandérisme, et qui mourut trop tôt pour être mouillé dans l’armée nationaliste où il servit aux pogroms massifs de Juifs de l’armée de Petlioura (6 mai 2020). La brigade se trouvait dans la région de Kherson et fut bousculée dès le premier jour de l’opération spéciale russe (24 février 2022). Elle prit la fuite et abandonna Kherson le jour-même, le bataillon Polisssiya passant les ponts pour se replier vers Nikolaïev. Elle resta ensuite en position dans cette région, puis participa au mouvement pour prendre le terrain abandonné par les Russes autour de la ville de Kherson (novembre). Elle se trouve actuellement dans ce secteur, aux dernières nouvelles.
Des pauvres types trompés par la propagande, pères de famille et jeunes conscrits. L’étude de prosopographie qui découle des fiches biographiques montre un bataillon qui n’était pas une unité idéologique de l’Ukraine bandériste et néonazie. Si l’on peut y découvrir quelques profils de cette tendance, force est de constater que l’unité n’était que peu constituée de fanatiques extrémistes. C’est sans doute la raison qui la fit maintenir longtemps à l’arrière aux frontières de Crimée. Elle ne pouvait servir véritablement à grand-chose dans la phase de représailles des populations civiles du Donbass. La région était également certainement peu incline à envoyer le bataillon se faire hacher dans le Donbass, et les politiques locaux attentifs aux raisons électoralistes (les élections législatives se tinrent fin octobre 2014). Mais le bataillon finit cependant par rejoindre les autres dans le Donbass et paya son tribu de sang (à la toute fin de l’année 2014). Quels furent les crimes commis contre les gens du Donbass par cette unité ? Pas facile de le dire, ni même s’il y en eut, l’unité restant très longtemps dans la région de Lougansk. Une certaine routine s’installa forcément, même avec les locaux. L’analyse des autres bataillons montre que certains soldats ukrainiens trouvèrent même chaussures à leurs pieds dans le Donbass occupé. L’unité cependant fut atteinte de drames, comme la triste histoire de Nadejda Morozova, qui provoqua un énorme scandale en Ukraine. Les volontaires « patriotes » rentrèrent finalement chez eux après avoir achevé leur temps de service, et le bataillon se transforma au fil du temps de son intégration dans la 59e brigade motorisée, en une unité de « gamellards », des contractuels venant à l’armée pour empocher les primes du front, dans les époques plutôt tranquilles des années 2017-2021. Même le nom honorifique de la brigade n’était pas relié à la mythologie détestable du bandérisme, un curseur qui peut-être parle de lui-même, sans parler de son « parrain politique », qui lui aussi, pour une fois, n’était pas un admirateur d’un petit moustachu aimant tendre le bras en hurlant des slogans sur l’immortalité des héros.
Youri Bezyazitchni (1967-2017), originaire de la région d’Odessa, il fit des études supérieures dans l’armée soviétique, dans l’arme des blindés, école de Kharkov. Il servit dans les dernières années de l’URSS, puis dans l’armée ukrainienne jusqu’au grade de lieutenant-colonel, et prit sa retraite. Il fut grièvement blessé en 2016, et transporté à l’hôpital de Zaporojie et plongé dans le coma. Il mourut le 7 avril 2017, sans jamais avoir reprit connaissance.
Sergeï Frolov (1985-2015), originaire de la région de Jytomyr, il fit des études secondaires, puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (2003-2005). Il travailla ensuite dans l’industrie minière de sa région, puis reprit des études par correspondance, diplômé en ingénierie et mécanique (2011). Contaminé par les événements du Maïdan à Kiev (hiver 2013-2014), il décida de s’enrôler comme volontaire dans le bataillon Polissiya (19 juin 2014), servant comme simple soldat. Il fut envoyé avec le bataillon dans la région de Kherson, près de Tchongar, dans l’idée de protéger la frontière et d’arrêter une éventuelle invasion russe par la Crimée. Il resta quelques mois dans la tranquillité, effectuant des contrôles à la frontière de la péninsule. Il fut renvoyé au repos à l’arrière pour une permission et finalement dans le Donbass, dans la région de Granitnoe et Volnovakha. Il fut tué dans un bombardement des mortiers républicains, près du bourg de Granitnoe, le 9 février 2015, alors que deux autres hommes étaient tués, et deux autres blessés. Il laissait une veuve et une fille et fut enterré dans sa ville natale (11 février), médaillé à titre posthume par le président Porochenko (20 août), puis une deuxième fois (6 avril 2018).
Sergeï Gadiouline (1986-2015), originaire de Berditchev, de la région de Jytomyr, il fit des études secondaires, puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (1994-1996). Il fut contaminé par la révolution américaine du Maïdan (hiver 2013-2014), et se porta volontaire dans le bataillon Polissiya (printemps 2014). Il servit pendant un an dans l’unité, région de Kherson, frontière de la Crimée, puis dans le Donbass, région de Volnovakha (2014-2015). Il fut démobilisé, mais était déjà attiré par l’adrénaline du front, et se réengagea dans le bataillon en signant un contrat. Il fut versé dans une section de reconnaissance. Il se trouvait en reconnaissance près de Zolotoe, région de Popasnaya, lorsqu’il fut tué, avec deux autres hommes lors de l’explosion d’une mine radio-guidée, le 15 novembre 2015. Il fut enterré dans sa ville natale (21 novembre), laissant une veuve enceinte de plusieurs mois, qui mis ensuite au monde un garçon (2016). Une plaque commémorative fut installée dans son école (mai), puis il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (22 août).
Yakov Gandziouk (1873-1918), officier supérieur de l’armée tsariste, puis de l’armée nationaliste ukrainienne, dont le nom du fut donné à la 59e brigade motorisée. D’un famille ukrainienne de paysans, de la région de Vinnytsia, il s’enrôla volontairement dans l’armée du tsar (1891), caporal (1892), envoyé dans une école de cadets d’infanterie à Odessa (1893-1895), sous-lieutenant dans l’infanterie (1896), adjudant sous-lieutenant (1903), il participa à la guerre russo-japonaise (1904-1905), capitaine d’État-major, commandant une compagnie (1910), anobli par le Tsar (1911), lieutenant-colonel (1914), il servit contre l’armée autrichienne, blessé par un éclat d’obus (15 octobre), chef de bataillon, blessé à la main gauche et à la jambe droite par balle (12 mars 1915), nommé colonel (5 décembre), et à la tête d’un régiment, contusionné par un obus d’artillerie lourde (22 septembre 1916), général de brigade (17 avril 1917), général major commandant une division (6 juin), il se rangea bientôt avec une partie de son unité dans l’armée nationaliste ukrainienne (décembre). Alors que les bolcheviques marchaient sur la ville de Kiev, le QG ukrainien fut déplacé à Jytomyr. Il tomba dans une embuscade tendue par des marins et baltes et fut capturé. Il fut traîné par les bolcheviques dans une école avec d’autres prisonniers, où à l’abri des regards il fut massacré de 12 coups de baïonnettes, le 9 février 1918. Son épouse rechercha son corps qui fut retrouvé et enterré avec les honneurs militaires par les nationalistes ukrainiens (été 1918). Sa tombe fut détruite dans les années 20, ainsi qu’une croix commémorative qui avait été installée. Le monument fut reconstruit par son descendant, un Américain de Californie de la diaspora ukrainienne. Nous sommes presque surpris de ne pas découvrir le nom d’un bandériste pour « honorer » une unité ukrainienne, une fois n’est pas coutume.
Evgueni Ialovets (1989-2017), originaire de la région de Kirovograd, il fit des études professionnelles en informatique, puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (2008-2009), dans une unité de défense antiaérienne. Il rentra dans la vie civile et devint machiniste dans une entreprise privée. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (19 mars 2014), et fut versé dans une unité de l’armée régulière. Après une année de service (2014-2015), il se décida à signer un contrat, et fut versé dans le service de protection des informations militaires (septembre 2015). A la fin de son contrat (8 mars 2017), il avait prévu de rentrer chez lui et de se marier (22 juillet), mais fut affecté en attente de démobilisation à la base de la 59e brigade motorisée, bataillon Polyssiya (10 mars 2017). Il se trouvait dans un camion Oural, qui apportait des munitions et fut touché par une roquette antichar, près du village de Pavlopol, région de Volnovakha, et fut tué en même temps que deux autres soldats, le 11 juin 2017. Il fut enterré dans sa ville natale (14 juin), laissant une fiançée. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (2 septembre), et une plaque commémorative fut installée dans son école (13 octobre).
Vassili Karpenko (1961-2015), originaire de la région de Jytomry, il fit des études supérieures dans une école de cadets de l’Union soviétique à Kostroma, diplômé (1982). Il fut versé dans une unité spéciale de la guerre chimique et biologique, en garnison en Volhynie, Ukraine (1982-1991). Il fit ensuite une carrière dans l’armée ukrainienne jusqu’à une date inconnue et fut versé dans la réserve, rentrant dans la vie civile, ayant atteint le grade de lieutenant-colonel. Il se porta volontaire au moment de l’insurrection du Donbass, pour intégrer une unité de représailles (printemps 2014). Il servit longtemps dans un centre de formation des nouvelles recrues, formant les hommes du bataillon Polissiya. Il fut envoyé dans la région de Kherson, l’idée de l’État-major ukrainien étant qu’une armée russe allait surgir de la péninsule de Crimée, qui ne vînt qu’après huit ans de carnages par les Ukrainiens dans le Donbass. Il fut ensuite envoyé avec le bataillon sur le front du Donbass, dans la région de Dokoutchaev, et fut tué dans une embuscade tendue par les Républicains, le 17 janvier 2015. Il laissait une veuve et deux filles adultes, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (5 octobre).
Piotr Kovalichine (1965-2015), originaire de la région d’Ivano-Frankovsk, il fit son service militaire dans l’armée soviétique (milieu des années 80). Bandériste convaincu, il s’enrôla dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan (hiver 2013-2014). Il se présenta à un bureau de recrutement pour être envoyé dans les bataillons de représailles dans le Donbass (novembre 2014), mais fut renvoyé dans ses foyers. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (19 février 2015), versé dans le bataillon Polissiya. Il servit au grade de caporal et comme cuisinier. Il déclara dans une interview : « j’ai défendu le Maïdan, et j’ai de enfants qui sont étudiants, je ne veux pas que des salauds viennent chez nous, deuxièmement j’ai une femme qui est de la région, d’Artemovsk, ici le temps s’est arrêté dans les années 90 ». Il fit un accident cardio-vasculaire et fut transporté à l’hôpital de Severodonetsk où il mourut le jour même d’un arrêt cardiaque, le 20 mars 2016. Il laissait une veuve et deux filles jumelles (alors âgées de 19 ans), et fut enterré dans son village natal (31 mars). Il ne fut jamais médaillé à titre posthume ou honoré par une quelconque plaque commémorative du culte ukrainien des morts.
Sergeï Kovtoune (1971-2015), originaire de la région de Jytomyr, de Berditchev, il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (2 septembre 2014). Il fut versé dans le bataillon Polissiya, servant comme simple soldat, nommé caporal. Il fut tué dans un bombardement des mortiers républicains, près du bourg de Granitnoe, le 9 février 2015, alors que deux autres hommes étaient tués, et deux autres blessés. Il fut enterré par sa famille dans sa ville natale (12 février), laissant une veuve et deux fils (nés en 1992 et 1994). Il est probable qu’ils sont actuellement sur le front ou déjà mort au combat. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (6 avril 2018), à une date étrangement très tardivement, en principe les décorations de ce genre arrivant au plus tard dans l’année précédent la mort.
Nadejda Morozova (1993-2017), originaire de la région d’Odessa, elle entama des études mais n’était pas concentrée sur ces dernières et mis rapidement au monde un enfant (2016), abandonnant aussitôt l’université. Ne trouvant pas de solutions, elle intégra l’armée ukrainienne sous contrat « pour la gamelle », voulant constituer un capital pour l’avenir de son enfant (2016). Elle fut versée dans la 57e brigade, où elle servit quelques mois, mais dont elle fut déplacée « pour une faute officielle ». Elle fut alors incorporée dans la 59e brigade motorisée, bataillon Polyssiya (2017). Elle fut tuée par un soldat du bataillon, qui jouait avec son arme et lui tira accidentellement une balle dans la tête, elle mourut le jour même, le 26 juin 2017. La propagande ukrainienne se rua sur le sujet et communiquant pendant plusieurs jours sur la mort héroïque de la jeune fille dans un combat contre « les terroristes du Donbass ». L’armée indiqua que les « terroristes » l’avaient tué par un bombardement d’artillerie, mais les témoignages gênants obligèrent bientôt les autorités militaires à faire la lumière sur les vrais circonstances de sa mort. L’armée indiqua ensuite que la jeune fille s’était suicidée avec son arme, tandis que la mère de la soldate recevait un avis de décès de l’armée portant mention : « morte au champ d’Honneur en effectuant une mission de combat », signé du commandant du bataillon Savtchouk et du chef d’État-major du bataillon Falfouchinsk. Les journalistes obtinrent l’information qu’elle avait reçu une balle dans la tête par derrière, d’un fusil d’assaut kalachnikov. Une enquête fut diligentée par le procureur militaire des forces de l’ATO, qui dévoila finalement les causes réelles de sa mort (6 juillet). Son meurtrier, officiellement, était un jeune soldat de la conscription âgé de 20 ans. Elle laissait un fils qu’elle avait abandonné à la garde de ses parents. Sa mère émis de sérieux doute sur les causes de sa mort et déclara : « je ne comprends pas comment elle fut tuée « par négligence », c’est lui qui se tenait « par négligence » derrière ? Si elle avait été tuée par ce soldat, elle n’aurait plus de tête. Son visage était si net, c’était comme si elle dormait. Quand j’ai ouvert le cercueil, je pensais que c’était une blague, mon bébé dort » exprimant ses doutes, elle se demandait pourquoi les informations sur sa mort étaient apparues après son enterrement avec les honneurs militaires. Elle déclara : « ici l’enfant va grandir, je lui dirai que sa maman était une héroïne, et un autre lui dira qu’elle n’est pas une héroïne et qu’elle a été tuée, que devrais-je lui expliquer ? Que dois-je lui dire, ? Sa mère a été tuée par un soldat de son camp ? C’est difficile à croire, si c’était vrai, ce serait un choc pour moi aussi. Je voudrais que les journalistes se posent des questions : pourquoi 40 % des 4 000 morts ne sont pas des tués au combat ? Que se passe-t-il là-bas ?». Un soldat fut mis aux arrêts sur ordre du procureur militaire de la garnison de Marioupol (10 juillet), et placé en détention préventive. La justice militaire déclara : « le 26 juin 2017, vers 21 h 00, le soldat X, alors qu’il effectuait son service militaire, s’est rendu au lieu de déploiement temporaire de l’unité, situé dans le village de Pavlopol, région de Volnovakha, affecté au peloton de génie et des sapeurs du sergent X, et agissant avec une négligence criminelle, est allé à la salle de repos, et entendant des bruits derrière lui s’est retourné et a dirigé son AKS-74 dans la direction de la soldate, et sans vérifier la présence ou non d’une cartouche dans la chambre, a appuyé sur la gachette, ce qui a conduit à un seul tir, qui a causé une blessure par belle à la tête avec une fracture multi-fragmentaire de la base du plexus du crâne, écrasant le cerveau de la soldate, qui mourut sur le coup ». La justice militaire déclara qu’il encourait une peine de 2 à 10 ans de prison, et qu’elle n’excluait pas un meurtre intentionnel, alors puni d’une peine de 7 à 15 ans de prison. Un officier de la brigade déclara à une journaliste : « nous avons entendu dire que le meurtre faisait l’objet d’une enquête. Nous pensons que tout cela est une ruse pour que la famille de Nadejda en reçoive pas d’indemnité. Dans notre brigade, il n’y pas de falsifications des circonstances des décès, mais nous avons entendu dire par d’autres qu’elle s’était suicidée ». Le jugement du soldat se tînt en huis clos et l’armée étouffa l’affaire, sans que nous puissions dire si sa mère reçut en effet des indemnités, ou son fils, ou encore si le fameux soldat fut condamné et quels chefs d’accusations furent finalement retenus et confirmés contre lui.
Vladislav Oukraïniets (1999-2022), originaire de la région de Vinnytsia, il fit des études supérieures dans une école militaire de l’armée à Khmelnitski et Lvov, diplômé (2016 et 2020). Il fut nommé comme chef de peloton dans la 59e brigade motorisée, 10e bataillon Polissiya (22 juillet 2020). Il fut tué en tentant de protéger la retraite de son bataillon, sur le pont Antonovsky, à Kherson, le 24 février 2022. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Zelensky (2 mars) et son corps fut rapatrié après la reprise de la région et enterré dans son village natal (20 novembre).
Oleg Ouminski (23 mai 1971-), originaire de Jytomyr, il servit comme cadet dans l’armée soviétique et fut envoyé servir en Afghanistan (années 80). Il continua son service comme militaire de carrière de l’armée ukrainienne, retourna dans une école militaire (jusqu’en 1993). Il fut membre de l’association des anciens de la guerre d’Afghanistan dans sa ville et tenta d’entrer en politique. Il fut d’abord chef du Conseil de l’administration régionale de Jytomyr (février 2011-janvier 2013), puis se présenta aux élections législatives de la Rada d’Ukraine (2012). Il se plaça seulement en troisième position pour Jytomyr avec seulement 3,5 % des voix. Il entra toutefois au Comité exécutif du Conseil municipal de Jytomyr, profitant du désordre de la révolution américaine du Maïdan (février 2014). Il lança un appel aux anciens « Afghans » pour former une unité devant libérer la Crimée (mars). Il fit des discours tonitruants et guerriers appelant à prendre les armes pour lutter contre la Russie. Il décida de récidiver aux élections législatives de la Rada (octobre 2014). Il ne put réussir, bien que beaucoup de chefs de bataillon et officiers supérieurs furent alors portés à des postes politiques importants dans la tourmente post révolutionnaire. Il servait alors dans le bataillon de représailles Polissiya, un héritier ukrainien de la division SS Polizeï (2014- ?). Il donna une interview pour la télévision ukrainienne (26 février 2015). Il fut nommé à la tête de la brigade Ivan Bogoun (2022), grade probable de colonel, poste qu’il occupait normalement encore en 2023.
Vassily Osipchouk (?-), résident de Jytomyr, il fit des études supérieures dans l’armée soviétique, officier, puis servit dans l’armée ukrainienne. Il prit sa retraite, grade de lieutenant-colonel et fut versé dans la réserve. Il se porta volontaire dans le bataillon Polissiya et fut nommé commandant en chef de l’unité (2014-2015). Malgré le peu de combats menés par l’unité, il fut médaillé par le Président Porochenko (4 décembre 2014). Il fut nommé colonel et au commandement de la 59e brigade motorisée de l’armée ukrainienne (2015). Il fut nommé dans l’État-major Nord des troupes ukrainiennes du Donbass (7 juillet 2018), puis commandant ce front par intérim (août-décembre 2019), recevant également le grade de général-major, puis de nouveau médaillé, cette fois par le Président Zelensky (2022).
Youri Panassiouk (1984-2015), originaire de la région de Jytomyr, il fut versé ou fut mobilisé et intégré dans le bataillon Polissiya (2014), grade de sergent-chef. Il fut tué dans un bombardement des mortiers républicains, près du bourg de Granitnoe, le 9 février 2015, alors que deux autres soldats étaient tués, et deux autres blessés. Il laissait une ex-femme et une fille, et fut enterré dans son village natal. Une plaque commémorative fut très rapidement installée sur la maison où il vivait (20 février), tandis qu’une rue était renommée en sa mémoire (25 juin), et qu’il fut médaillé à titre posthume très tardivement par le Président Porochenko (3 février 2017).
Victor Razvadoski (1959-), originaire de Jytomyr, il se destinait à une carrière militaire et servit longuement dans l’armée soviétique (1977-1987), il fit la guerre en Afghanistan, et participa aussi comme liquidateur à l’accident de Tchernobyl, faisant en parallèle des études supérieures en droit (1983-1992). Il passa dans les forces de police comme inspecteur, puis officier supérieur (1987-1992), nommé chef-adjoint de la police de la route à Kiev (1992-1995), chef adjoint de la Direction générale de la police fiscale d’Ukraine (1996-1998), et s’engagea en politique, candidat à l’élection législatives de la Rada d’Ukraine, il fut élu à Jytomyr (1998-2002), sans couleur politique. Réélu (2002-2006), il s’était rallié à la Révolution Orange financée et organisée par la CIA (hiver 2005-2006). Ceci lui permit de monter encore les grades en devenant conseiller du Ministre de l’Intérieur (2006-2007), conseiller du Président de l’administration fiscale (2007-2008), chef du Ministère de l’Intérieur pour la région de Kharkov, grade de général de police (2009). Il fut encore élu à deux reprises sur un siège de la Rada d’Ukraine (2012-2014), puis (2014-2019). Il peut-être considéré comme le parrain politique du bataillon, puisqu’il donna des ordres pour rassembler des fonds et usa de son influence pour que l’unité soit formée. Il fit partie du groupe parlementaire Volonté du Peuple, formé de 17 députés plutôt modérés et qui pour certains avaient fait partie du Parti des Régions de Ianoukovitch (2014-2016). Il fut l’un des députés qui firent annuler une loi qui se proposait pour lutter contre la corruption d’obliger les fonctionnaires à déclarer leurs sources de revenus, ainsi que celles des membres de leur famille (loi réclamée pour l’Union européenne, dans le cadre d’une future adhésion, et selon des engagements pris devant le FMI). Il ne fut pas réélu à la Rada en 2019 et disparut ensuite de la scène médiatique.
Nikolaï Roudenko (1984-2017), originaire de la ville d’Odessa, il fit des études professionnelles, puis travailla comme chauffeur sur des chantiers de construction. Il s’enrôla dans l’armée ukrainienne (février 2017), et fut versé dans le 49e bataillon de reconnaissance (mars), puis dans le bataillon Polissiya (27 mai). Il sauta sur une mine dans la région du village de Pavlopol, et fut tué sur le coup, le 17 octobre 2017. Il fut enterré dans sa ville natale (21 octobre), laissant une veuve et une fille. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2018), puis une plaque commémorative fut installée dans son école (17 octobre).
? Savtchouk (?-), officier supérieur de l’armée ukrainienne, il fut nommé au commandement du bataillon (vers 2019), et fut dans l’obligation de communiquer avec la presse au moment de la mort tragique de Nadejda Morozov (26 juin 2019). Il fit des déclarations plutôt critiques, indiquant toutefois que le bataillon et la brigade ne falsifiaient pas les morts des soldats. Il fut peut-être rapidement muté au vu des déclarations qu’il fit, notamment qu’en haut lieu les manipulations sur les tués étaient presque certaines.
Sergeï Seredaïko dit Caucase (1974-2015), il naquit dans la région de Stavropol, Russie, puis sa famille déménagea dans la région de Soumy (fin années 80), où il passa le reste de son enfance. Il fit des études secondaires et fit par la suite son service militaire dans l’armée ukrainienne (1992-1994). Il travailla ensuite comme chauffeur, et tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (24 avril 2015). Il fut versé dans le bataillon Polissiya, après avoir suivi une formation au centre 169 de Desna (avril-juin). Il fut envoyé dans une section du génie du bataillon, servant comme conducteur, sapeur et électricien. Le bataillon se trouvait dans la région de Popasnaya, ancien oblast de Lougansk, lorsqu’il fut mortellement blessé en jouant avec une grenade, le 22 septembre 2015. Il fut envoyé à l’hôpital de Severodonetsk, couvert d’éclat et son état nécessitant l’amputation d’un bras. Il mourut sur la table d’opération. Il fut enterré par sa famille (25 septembre), laissant une veuve et deux fils. Sa mort dans des circonstances stupides, lui barra les honneurs à titre posthume et d’être honoré dans le morbide culte des « morts » et « héros » d’Ukraine. Il n’y eut même pas une minuscule plaque commémorative.
Victor Sidorine (?-), officier de carrière ukrainien, il fut nommé commandant du bataillon Polissiya (2017), qu’il commanda au maximum jusqu’au début de l’année 2019.
Andreï Skirta (1992-2015), originaire de la région de Nikolaïev, il fit des études supérieures en sciences humaines (2009-2010), mais après une année d’études, il fit son service militaire dans l’armée ukrainienne (2010-2012), dans un régiment cadre du centre de formation militaire de Desna. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (printemps 2014). Il fut versé dans la 79e brigade aéromobile et fut un des survivants de la déroute militaire de la bataille des frontières (août). Il sortit vivant d’un encerclement, ayant été évacué après avoir été blessé, et fut médaillé « Pour le Courage » par le Président Porochenko (27 novembre). Il fut démobilisé et renvoyé dans ses foyers, mais il préféra s’enrôler sous contrat dans le bataillon Polissiya, ayant pris goût à la guerre. Il fut nommé caporal, puis sergent-chef, et enfin chef de peloton (printemps ou été 2015). Il se trouvait en reconnaissance près de Zolotoe, région de Popasnaya, lors qu’il fut tué, avec deux autres hommes lors de l’explosion d’une mine radio-guidée, le 15 novembre 2015. Une plaque commémorative fut installée dans son école (6 avril 2016), tandis qu’il était médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (22 août).
Alexandre Smouraga (1989-2017), originaire de la région de Kirovograd, orphelin (1995), il tomba sous le coup de la mobilisation, et répondit à l’appel (mai 2016). Il fut versé dans le bataillon Polissiya, servant comme assistant tireur au lance-grenades. Il fut tué par un tireur d’élite républicain, près du village de Pavlopol, région de Volnovakha, le 20 novembre 2017. Il fut enterré dans son village natale (23 novembre), laissant une concubine et deux enfants d’un premier mariage. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (6 avril 2018).
Youri Soroka (1974-2017), originaire de la région de Tchernigov, il fit des études secondaires et effectua ensuite son service militaire dans l’armée ukrainienne (1992-1994), et retourna à la vie civile, s’installant dans la région de Zaporojie et Kherson par la suite. Il était de longue date un bandériste convaincu, membre d’une association et d’un groupe paramilitaire, il supporta la révolution du Maïdan, servant tout l’hiver dans les émeutes et violences (2013-2014). Il rejoignit la zone du Donbass comme volontaire, l’un des tout premiers (3 mars 2014), comme agitateur et participa aux premières tueries contre les civils et Russes ethniques dans l’Est (printemps 2014). Il s’enrôla par la suite dans un bataillon de représailles (non connu hélas, 2014-2015), puis fut démobilisé. Il signa un contrat dans l’armée ukrainienne et fut versé dans le bataillon Polissiya (2016), envoyé dans le Donbass, à Zolotoe, ancien oblast de Lougansk, puis dans la région de Marioupol (2016-2017). Il se trouvait à bord d’un camion militaire Oural, près de Pavlopol, région de Volnovakha, lors que le véhicule fut touché par une roquette antichar, il fut tué par l’explosion avec un autre soldat, le 11 mars 2017. Il fut enterré par sa famille (14 mars), et une plaque commémorative installée dans son école (1er septembre), puis fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre).
Valery Tchmikhalenko (1983-2015), originaire de Dniepropetrovsk, il s’installa ensuite à la vie adulte dans la région de Kirovograd. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (29 avril 2015), versé dans le bataillon Polissiya. Il servit comme simple soldat, sapeur et démineur dans une section du génie. Il se trouvait en reconnaissance près de Zolotoe, région de Popasnaya, lors qu’il fut tué, avec deux autres hommes lors de l’explosion d’une mine radio-guidée, le 15 novembre 2015. Il fut enterré dans son village (23 novembre), laissant une veuve et un fils (né en 2013). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (23 juillet 2016).
Dmitri Titenko (?-), officier de carrière qui fit une école de cadets, puis servit dans l’armée ukrainienne. Il se trouvait au grade de major, commandant du bataillon Polissiya (2015-2017), puis chef d’État-major, grade de lieutenant-colonel (3 mai 2019) et commandant-adjoint de la 14e brigade mécanisée. Il fut ensuite nommé au commandement de la 53e brigade mécanisée (2021), et fut médaillé par le Président Zelenski (7 juin 2022).
Vassil Viniar (1979-2019), originaire de la région de Vinnytsia, il fit des études professionnelles comme tractoriste dans un lycée agricole, puis effectua son service militaire (1996-1998), dans l’armée ukrainienne. Il rentra chez lui et fut tractoriste dans une grande ferme collective, qui fut ensuite liquidée. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel, versé dans le bataillon Polissiya, servant comme mécanicien-conducteur. Il est probable que pour des raisons de « gamelle », il renouvela un ou plusieurs contrats dans l’armée ukrainienne. Il mourut d’une crise cardiaque qui le foudroya à Shastie, ancien oblast de Lougansk, le 7 septembre 2018. Il laissait une veuve et deux enfants, et sa mort n’ayant pas été dans des circonstances guerrières, il ne fut ni médaillé, ni honoré par le culte propagandiste des morts.
Vitaly Zvezdogliad (1992-2017), originaire de la région de Tcherkassy, il fit des études professionnelles comme plâtrier-peintre, puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (2011-2012), dans les forces du Ministère de l’Intérieur en Crimée, à Simferopol. Il s’enrôla volontairement dans l’armée ukrainienne (février 2014), versé dans la 222e base d’approvisionnement en munitions, dépendant de l’artillerie, puis comme artilleur dans le bataillon Polissiya (2015). Il fit de nombreuses rotations sur le front du Donbass, et participa à un combat dan la région de Pavlopol, près de Volnovakha, où il fut mortellement blessé par un obus d’artillerie, le 10 juin 2017, tandis que deux autres soldats étaient tués. Il fut enterré dans son village natal (14 juin). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre), puis le Conseil régional de Tcherkassy le fit citoyen d’Honneur, et son village lui éleva une stèle, puis une deuxième dans son école (10 juin et 4 septembre 2018).