Voici un bataillon de nouvelle formation (2022), qui était passé sous les radars jusqu’à l’arrivée de néonazis et hooligans français dans ses rangs (printemps 2023). Héritier des bataillons de représailles, cette unité fut formée avec des anciens criminels de guerre de l’opération ATO, de la chair à canon tirée des mouvances politiques parmi les plus radicales, dont le Parti Conservateur ukrainien, mais aussi surtout le groupe Traditions et Ordre. Composé de combattants politisés et très marqués par le bandérisme et l’idéologie néonazi, ainsi que de l’idée de la suprématie de la race blanche, le bataillon est affilié
Vengeance et Revanche, un bataillon de bandéristes en partie camouflés. Le bataillon Revanche fut formé dans les trois premiers jours de l’opération spéciale russe (24-26 février 2022), à la fois dans la région de Kiev, mais aussi dans celle de Kharkov. Il se constitua au départ uniquement de vétérans des bataillons de représailles, et des participants à la révolution américaine du Maïdan. De fait ses rangs furent rapidement peuplés de fanatiques bandéristes et d’ultranationalistes, sans parler de néonazis patentés. Ce furent dans les rangs du Parti Radical d’Ukraine (à l’exemple du bataillon Sainte Marie de 2014-2015), ou encore du Parti Conservateur d’Ukraine, mais aussi du groupe extrémiste Traditions et Ordre que furent recrutés les premiers hommes. Le bataillon fut formé à deux endroits en Ukraine, une unité « mère » à Kiev, et une compagnie dans la ville de Kharkov. L’unité formée à Kharkov fut dénommée « compagnie Traditions et Ordres », et l’un des fondateurs du groupe de hip-hop TNMK, qui entra dans ses rangs, déclara que le noyau avait été constitué par des vétérans des bataillons de représailles dans le Donbass, notamment du sinistre bataillon Shakhartsk, mais aussi de militants qui participèrent aux émeutes du Maïdan, et aux répressions contre les habitants pro-russes de Kharkov, particulièrement lors de la fondation de la République Populaire de Kharkov qui fut écrasée (début avril 2014). Cette déclaration fut faite lors de l’annonce de la mort d’un des soldats du bataillon et l’un des ultranationalistes en question (tué en mars 2022), portant sur le torse l’insigne du IIIe Reich, et son fameux aigle aux ailes déployées.
Une unité Tiktok mais aussi héritière des bataillons de représailles. Le bataillon se mit rapidement en scène dans divers réseaux sociaux, dont un Facebook (plus tard abandonné vers septembre 2022, sous les pressions sans doute du SBU et renseignement militaire ukrainien). Le bataillon a choisi comme emblème une tête de mort, toujours chère aux néonazis et bandéristes, qui peuplent nombreux l’unité. L’unité créa même un compte Tiktok pour se mettre en scène, aimant poster des annonces patriotiques ampoulées, des fanfaronnades et démonstrations de force digne des fêtes foraines (par la suite vidé de son contenu et abandonné). Le bataillon ouvrit aussi un site de propagande et de communications visant à décrire l’unité comme parmi l’élite des forces ukrainiennes. Le site tenta de montrer un visage lissé du bataillon, mais dans les coins vous pourrez découvrir les drapeaux et insignes de l’UPA, l’armée nationaliste ukrainienne qui se livra à d’horribles massacres de Polonais, Juifs et Tziganes durant la Seconde Guerre mondiale. Le site sert également à faire du recrutement, à collecter de l’argent, et possède une veille automatisée vous demandant carrément votre numéro de téléphone, si vous étiez intéressé pour le rejoindre… La description de l’unité déclare : « aujourd’hui il existe un centre de recrutement séparé, où la formation de personnes n’ayant pas d’expérience militaire est possible. Nous invitons dans nos rangs de vrais aventuriers, ceux qui sont poussés par la soif pour le sens de la vie sous ses formes les plus poignantes ». Présentation pour le moins délirante, car une armée n’a justement pas le moindre besoin d’aventuriers, cherchant gloire et célébrité, mais de gens sérieux et motivés qui connaissent déjà la valeur et le sens de la vie. Le fameux centre se trouve à Kiev, mais pour éviter de prendre un missile sur le coin du nez, aucune adresse n’est fournie. L’unité qui a été formée suite à des initiatives privées et politiques, a été reconnue par l’État-major ukrainien, mais n’a jusqu’à présent qu’été employée à des tâches de seconde ou troisième ligne. Après quelques combats dans la région de Kiev, et de Kharkov, où elle a subit quelques pertes, elle est restée dans l’ombre et n’a sans doute pas reçu autant de matériels et d’armements que d’autres bataillons. Dans une interview de l’un de ses chefs, l’homme affirmait, en se faisant filmer dans un dépôt d’armes, qu’ils disposaient d’assez de matériels et d’armes. Rien n’est moins sûr. Le bataillon fut toutefois employé lui aussi dans la contre-offensive ukrainienne, et des pertes furent signalées (juillet 2023). Le peu d’informations disponibles sur l’unité font penser que : 1) les Occidentaux ont mis en garde contre toute publicité « néonazie » pour éviter le désastre médiatique de 2014-2016, 2) l’unité a une faible valeur militaire, les combattants idéologiques, aventuriers et hooligans faisant rarement de bons soldats, 3) l’unité est rattachée à la Garde nationale et aux bataillons de défense territoriale et a pour tâche principale le rôle de garnison, de protection des arrières, etc. Cependant il fut signalé que quelques éléments participèrent à des missions d’infiltrations dans la région de Belgorod (mai 2023).
Le recrutement de mercenaires et de néonazis étrangers… et français. L’unité au départ uniquement composée d’Ukrainiens, se lança ensuite dans le recrutement d’étrangers (2023). Il est assez logique de penser que la difficulté de remplacer les hommes, les pertes peut-être sensibles, obligèrent finalement les dirigeants de l’unité à ouvrir les portes du bataillon à des mercenaires. Les connexions furent simples : via les contacts établis de longue date dans les rangs des clubs ultras de football, les premiers étrangers entrèrent dans le bataillon, à ce qu’il semble dans le printemps 2023. Cette entrée fut remarquée, notamment par la propension des recrues françaises à claironner un peu partout leur arrivée en Ukraine. Les premières identités dévoilées, notamment celle de César Aujard, déjà tristement connu pour ses frasques et violences dans les stades, montrèrent immédiatement que ce recrutement s’adressait à des néonazis, hooligans, repris de justice condamnés pour divers délits et crimes, liés souvent à leur xénophobie galopante. Ces hommes ne revendiquent donc pas le statut de mercenaire, mais bien celui de combattants idéologiques venant « casser du Russe, du Bolchevique, du Juif » et reprendre la lutte là où l’avait laissé leurs idoles tels Adolf Hitler ou Stepan Bandera. L’expérience du passé des bataillons de représailles a montré que les dérives et dérapages sont le quotidien de ses unités, à la valeur combative faible, mais enclins aux maltraitances dans leurs propres rangs, aux crimes de guerre et exactions contre les civils. Ces unités posèrent d’immenses problèmes aux Ukrainiens (2014-2016), et il fut même dit que ces hommes et leurs crimes empêchèrent la victoire contre le Donbass en rassemblant toutes les populations autour des insurgés républicains. C’est sans doute vrai, et j’ai moi-même rencontré des combattants à cette époque (2015-2016), qui ne prirent les armes que parce que des proches (civils) avaient été tués ou assassinés par les Ukrainiens, notamment un combattant dont je me souviens très bien, de la ville de Shakhtiorsk. Ces « aventuriers étrangers » poseront très rapidement d’autres problèmes aux Ukrainiens. Ayant soif de reconnaissance, comme ceux du passé, ils chercheront à se montrer et n’ont aucune limite, habitudes classiques de provocation des hooligans. Et les faits le prouvent, car à peine arrivé sur place, César Aujard se mettait en scène, aimant se balader à moitié nu, pour cause de tatouages, ou à califourchon sur une moto avec une arme automatique, sans parler d’autres poses délirantes, bérets verts, muscles censés faire d’eux « des hommes », en compagnie d’autres costauds patibulaires, dont la somme des QI défierait les règles mathématiques et les statistiques. Quoi qu’il en soit, le recrutement a permis de mettre sous les phares des médias, notamment russes, le bataillon, dont il avait été peu question jusqu’alors. Probable que d’autres candidats se présenteront alors pour étoffer leurs rangs. Les Ukrainiens avaient eu du mal à gérer les bataillons de représailles au début de la guerre, jusqu’à la décision de l’amalgame et l’intégration dans des brigades de l’armée régulière (2015-2016). Il est à parier que l’unité est regardée, y compris par l’État-major ukrainien comme suspecte. Elle pourrait en effet se transformer en bataillon Tornado 2.0, ou être impliquée dans des massacres comme le bataillon Aïdar, ou le bataillon Kraken.
Épilogue. Des unités furent engagées également dans la bataille de Kiev, et à la défense de Kharkov (2022). Elle fut engagée par petits groupes dans les batailles pour Severodonetsk et Lissichansk (été 2022), puis dans la bataille d’Artiomovsk (hiver 2022-2023). Elle participa à quelques opérations sur les bords du Dniepr, et dans la région de Kherson (2023). Après l’incorporation de volontaires étrangers, dont la quantité est difficile à dire, l’unité fut engagée de nouveau dans le Donbass, sur le front Sud (été 2024). Il semble qu’elle soit envoyée par moment dans des coins meurtriers du front. Après tout, leur sang ne coûte rien et les membres du groupe Traditions et Ordre avaient été une gêne importante pour le régime de Kiev. Leur liquidation dans les batailles des tranchées du front est certainement aussi utile pour les Russes, que pour les libéraux de Kiev… de l’UE et l’OTAN.
La fine équipe des stades et de formations politiques ukrainiennes moins connues, mais radicales. L’observation des profils et l’étude de prosopographie donnent bien sûr des informations précieuses. Le bataillon est clairement une unité politique, selon les standards anciens des Ukrainiens. Il a été très peu, ou pas médiatisé par les Ukrainiens, et encore moins par les Occidentaux, la catastrophe médiatique ayant d’ailleurs beaucoup inquiétée les médias européens qui firent beaucoup d’efforts pour présenter Azov, comme une unité « d’élite » et de « folklore ». Il est très difficile de trouver des informations sur les hommes de l’unité, les Ukrainiens, qui entre 2014-2021 se ruaient sur la glorification du moindre bandériste et néonazie dans la zone ATO, ont partiellement compris qu’il faut se méfier. Les profils que nous connaissons montrent cependant qu’aux côtés des vieux militants du passé, des volontaires et mercenaires idéologiques étrangers, se trouvent aussi des jeunes, une nouvelle génération qui a été embrigadée et zombifiée dans les 7 premières années de la guerre.
César Aujard (début années 90-), originaire de Paris, fils de Richard, un photographe liée au Show Business, ami de Béatrice Dalle, de Belmondo, d’Eric Cantona, de Samuel le Bihan, de Franck Tiozzo ou de Monica Belluci (décédé le 1er février 2021). Néonazi assumé et également fan ultra de football, membre « des cogneurs de Jeunesse Boulogne », extrémistes supportant le Paris Saint Germain. Il était défini comme exerçant la profession de tatoueur. Il fréquenta l’école de boxe thaï de Guillaume Kerner, pratiquant aussi la boxe. Il fut toutefois rapidement mis sur la touche par ce milieu pour ses positions extrémistes et néonazies. Couvert de tatouages, il s’affichait avec les couleurs de l’UPA, béret et têtes de mort. Il participa au passage à tabac de gens de couleurs lors des sorties pour les matchs de football et fut mis en cause dans le passage à tabac d’un attaché parlementaire de la France Insoumise (29 avril 2023), lors de la finale de la Coupe de France. Lui et ses camarades furent filmés pendant l’agression dans les couloirs du métro, et volèrent le téléphone portable de l’agressé. Ce dernier avait entrepris de les filmer, alors qu’ils agressaient sur leur chemin toutes les personnes d’origines étrangères. Remarqué, il fut agressé par un premier néonazi, puis devant sa résistance par plusieurs d’entre eux. Aujard fut identifié parmi les agresseurs. Sous le coup d’une plainte et risquant de graves ennuis, surtout eut égards à la nature de la victime (attaché parlementaire), il préféra prendre la fuite et vînt parader en Ukraine en principe pour s’enrôler (mai). L’homme faisait aussi partie d’un réseau néonazi français anglophone aux connexions européennes, Jeunesse Boulogne, Kob youth hooligans. Il s’enrôla finalement dans le bataillon néonazi ukrainien Revanche, affilié au tristement célèbre Tradition et Ordre (mai 2023). L’information transpira qu’il avait été envoyé sur la position d’Avdeevka avant sa chute (2024). Il publiait des images du front, alors enrôlé dans la 3e brigade d’assaut Azov (16 février). Sa mort fut faussement annoncée dans cette bataille (9 mars). Il s’afficha dès le 11 mars suivant pour démentir l’information. Il semble qu’il déserta ensuite le front et participa à des compétitions de combats clandestins (activité qu’il pratiquait avant de venir en Ukraine), et s’afficha avec le visage tuméfié et ensanglanté.
Youri Bondarenko (20 juin 1997-), originaire de la région de Soumy, mais vivant à Kiev, néonazi et bandériste dès le plus jeune âge. Il participa à une action violente dans le but d’assaillir l’ambassade russe à Kiev (autour des événements du Maïdan ou après). Il faisait partie d’une organisation nationaliste locale, et fut membre du groupe Traditions et Ordre. Il s’enrôla ensuite dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Bogdan Broussentsov (2 juillet 1998-), originaire de Kharkov, membre du groupe Tradition et Ordre (2018). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Anton Chatilo (21 juin 1983-21 septembre 2024), alias Smith, membre du groupe Traditions et Ordre, il s’enrôla dans le bataillon Revanche. Il fut tué le 21 septembre 2024.
Emmanuel-Kenneth-Tanguy Delange-Grandal(26 septembre 1998-), alias Sober Kenneth, originaire de la région de Valence/Lyon, néonazi français qui fit partie des gilets jaunes (2018-2019), puis milita dans un groupe identitaire, Adelphos, à Valence (vers 2020). Son groupe fut dissous, et il poursuivit ses activités extrémistes à Lyon. Il se rendit selon ses dires avec une unique carte d’identité à Lvov, alors officiellement membre d’une association humanitaire supportant les Ukrainiens (Fraternité Européenne). Il affirma qu’il apportait de l’aide en Ukraine (14 mars 2022). Il s’agissait en fait d’un mensonge, l’homme venant bel et bien pour combattre. Il se rendit à Kiev, puis à Kharkov, et fut envoyé à l’entraînement. De manière assez comique, il raconta que sa formation militaire ne dura que deux semaines. Il fut intégré dans une unité dépendant de la Légion internationale, affirmant faire partie « d’une unité spéciale », et faire du renseignement et de la reconnaissance. Il avoua avoir servi après sa formation 6 semaines sur le front (printemps 2022), et que « le front était une véritable boucherie ». Il appela à « ne pas aller dans cette boucherie, qu’est la zone de guerre ukrainienne ». Il avoua également ne pas avoir été dans la zone du Donbass, et resta de fait quelques jours sur ses 6 semaines, dans des tranchées de troisième ligne dans la région de Kharkov. Il s’agissait évidemment d’un néonazi français, arborant les couleurs de la SS, la croix celtique, faisant le signe du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, un symbole de la suprématie de la race blanche, et l’insigne de la division SS Totenkopf… Il rentra finalement en France (après deux mois en Ukraine, vers l’été 2022), où il fut interviewé par des identitaires de Toulouse (vers novembre/décembre 2022). Il se dévoila un peu plus en affirmant s’être engagé dans le bataillon Revanche (organisation bandériste Tradition et Ordre), et repartit pour le front (mars 2023), rejoint par le Français César Aujard. Ils se prirent en photo (25 mai), avec toute une brochette de néonazis tatoués jusqu’au cou. Il donna une interview à des identitaires français, où il raconta un peu son parcours (réalisé en février, mais seulement publiée le 22 juin). Ils rendirent visite à leur camarade « Bora » à l’hôpital (29 juin), n’ayant pas l’air d’être très actifs sur le front. Longtemps connu sous le surnom de Kenneth, sa vraie identité fut révélée par un groupe de hackers russes (novembre 2023). Il se maria dans la ville ukrainienne de Poltava, à une allemande de 19 ans (27 décembre). Il partagea sur ses réseaux sociaux une vidéo (22 juin 2024) du mercenaire néonazi Brenton Tarrant sur le massacre de 51 fidèles musulmans assassinés par un terroriste australien à Christhchurch en Nouvelle-Zélande (15 mars 2019). La vidéo montrait le soleil Noir cher à Heinrich Himmler, et l’insigne de la division SS Totenkopf.
Evgueny Essipenko (28 décembre 1998-7 août 2023), alias Jackson, originaire de la région de Tchernigov, membre du groupe Tradition et Ordre (vers 2018). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (février 2022), et combattant dans la région de Boutcha et d’Irpen (printemps). Il servit aussi sur l’île du Serpent, et durant la bataille d’Artiomovsk (hiver 2022-2023). Il fut tué dans la région de Kherson, sur les bords du Dniepr, le 7 août 2023.
Maxime Fedioutchok (3 mai 1984-), originaire de la région de Khmelnitski, il fut membre du groupe Traditions et Ordre. Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Petro Gavrilov (9 juillet 2000-2 juillet 2022), alias Polo, membre ou sympathisant du groupe Tradition et Ordre (vers 2018-2020), il fut tué sur le front le 2 juillet 2022.
Anton Gouba (8 juillet 1997-), sans originaire de Kiev, où il réside officiellement. Il fit des études supérieures dans la capitale en ingénierie cybernétique (2011-). Il était membre du mouvement Tradition et Ordre (2018). Il devînt officier dans le bataillon Revanche, à un poste de gestion du personnel.
Vassili Gouk (9 avril 1981-), originaire de la région des Carpates, vieux nationaliste ukrainien, il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Dmitri Goloubev (?-16 mars 2022), alias Dementor, militant bandériste et néonazi qui s’enrôla dans le bataillon Revanche (février 2022). Il fut tué près de Kiev dans les combats pour la capitale le 16 mars 2022.
Roman Illiouk (10 juillet 2001-14 juillet 2023), alias Chimiste, originaire semble-t-il de Kharkov, membre du groupe Tradition et Ordre (vers 2018). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche. Il fut liquidé par les Russes sur le front, le 14 juillet 2023. Il faisait partie de la compagnie formée à Kharkov.
Arsen Ivakhnik (13 octobre 1995-), originaire de la région de Soumy, membre du groupe Tradition et Ordre (vers 2018). Il intégra le bataillon Revanche, grade de simple soldat (2022). Avant d’entrer dans le bataillon, il servait dans une autre unité comme chef-adjoint d’un véhicule de combat, opérateur d’artillerie.
Bogdan Khodakovski (18 janvier 1996-), originaire de la région de Jytomyr, bandériste et surtout néonazi assumé. Il intégra le groupe des fanatiques de Dmitri Kortchinsky, la Fraternité. Il entra un groupe de fanatiques (vers 2014-2015), qui se formèrent non officiellement sous le nom de groupe paramilitaire Revanche (2016). Il fut le fondateur de Tradition et Ordre (2016), enregistré officiellement à Kharkov (2018). Il s’afficha publiquement avec des amis en faisant le salut hitlérien. Il fut arrêté pour des actions violentes, des incendies et d’autres crimes (2015). Une perquisition fut opérée à son domicile, révélant tout un arsenal (2016). Une procédure judiciaire fut alors ouverte contre lui par le Procureur général d’Ukraine pour possession illégale d’armes. Elle ne mena pas très loin, et il ne fut pas inquiété. Il fut aussi le coordinateur local du groupe qui se balada sur les plateaux TV ukrainiens, radios ou meetings. Il fonda le bataillon néonazi Revanche (2022), dont il devînt le commandant. Il est probablement en famille avec les deux suivants. Il possédait une petite chaîne YouTube peu suivie (3 700 abonnés), où en langue ukrainienne, il répandait haine et russophobie. Il s’y afficha officiellement comme un membre du Parti conservateur d’Ukraine, dont beaucoup de membres peuplent le bataillon. Il fit une longue intervention sur une autre chaîne YouTube se montrant alors à l’arrière du front et demandant de l’aide du public pour soutenir le bataillon, évoquant de nombreuses thématiques et également l’intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne, où il émit tout de même quelques réserves. Il déclara dans une autre interview que « L’Est et le Sud de l’Ukraine seront libérés et Moscou sera détruite » (08 août 2022), déclaration totalement délirante que de nombreux autres nationalistes ukrainiens ont déclaré dès le Maïdan (2014). Ce combattant des plateaux TV et radios ukrainiennes est resté jusqu’à ce jour sagement à l’arrière et loin du front.
Ptior Khodakovski (12 juillet 1990-), originaire de la région de Jytomyr, bandériste et néonazi ukrainien, il participa à la tentative d’assaut de l’ambassade de Russie à Kiev (pendant ou après les événements du Maïdan), et est peut-être en famille avec le suivant. Il était membre du groupe Tradition et Ordre. Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Vassili Khodakovski (24 septembre 1969-), originaire de la région de Jytomyr. Il était membre du groupe Traditions et Ordre. Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Rouslan Khoudiakov (5 novembre 1976-21 septembre 2024), alias Batourine, peut-être un ancien du Maïdan, et des bataillons de représailles de l’ATO (2014-22016). Il intégra le groupe Traditions et Ordre (2018). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (2022). Il fut tué le 21 septembre 2024, le bataillon ayant eu de lourdes pertes.
Dmitro Kiritchenko (9 novembre 1996-24 mars 2022), jeune ukrainien membre du groupe Tradition et Ordre (vers 2018). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (février 2022), commandant du 1er peloton, de la 1ère compagnie. Il fut tué lors des combats dans la région de Kiev, le 24 mars 2022.
Artem Kolbassinski (25 février 2000-21 septembre 2024). alias Denser, il intégra le groupe Tradition et Ordre (2018-2020). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (2022). Il fut tué le 21 septembre 2024, le bataillon ayant eu de lourdes pertes.
Anatoli Kolesnikov (21 mai 1997-), originaire de la région de Poltava, ville de Krementchoug, membre du groupe Traditions et Ordre (vers 2018). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Stanislas Kolomiets (?-), peut-être un ancien de la zone ATO, il fut membre du groupe Tradition et Ordre (vers 2018). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche à Kiev (février 2022), et annonça la mort de son camarade Dmitri Goloubev (16 mars).
Yaroslav Koulik (?-), prêtre de l’église orthodoxe ukrainienne, fanatique bandériste qui affirma que « Stepan Bandera a effectué une mission de Dieu sur Terre, nous devons comprendre que Bandera était un homme de Dieu. Je suis sûr qu’il a accompli une certaine mission divine sur la terre pour le bien de notre nation ukrainienne divine ». Il était lié de longue date au groupe Traditions et Ordre (dès avant sa création, années 2014-2018). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche comme aumônier (avant mai 2022). Une vidéo de propagande fut publiée, office religieux où ce prêtre évoqua le bataillon et appelant la bénédiction divine sur lui.
Sergeï Levkovski (23 juin 1997-), originaire de la région de Jytomyr, membre du groupe Tradition et Ordre (vers 2018). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Agustin Lomonaco (?-), originaire de Buenos Aires, Argentine, il fit des études d’ingénieur, se maria et eut un enfant. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler (juin 2022). Il passa dans le bataillon néonazi Revanche, puis passa dans une autre unité du GUR (été 2023).
Oleg Mikhaïliouta (27 mars 1974-), alias Fanot, l’un des fondateur du groupe TNMK, originaire de Kharkov. Il fit scandale alors qu’il était l’un des invités de la radio nationaliste Svoboda (8 janvier 2018), lançant un appel délirant aux habitants du Donbass pour les inviter à construire l’Ukraine avec eux, et en rappelant avec justement qu’au moins la moitié des combattants de la zone ATO ne parlaient que le russe. Son appel ne pouvait avoir aucun écho dans le Donbass, mais il se radicalisa bientôt et prit la parole pour inciter les habitants de la ville à s’enrôler dans l’armée ukrainienne (28 février 2022). Lui même s’était enrôlé dans le bataillon Revanche, compagnie Traditions et Ordre. Il donna beaucoup d’interviews dont une Kiev (26 juin), où il s’exprima longuement : « J’ai découvert le bataillon Revanche grâce à des connaissances, et j’ai eu ma première arme automatique dans le bataillon. J’ai compris qu’il fallait se battre, je suis prêt dans l’esprit. Mais je ne suis pas un militaire professionnel, c’est le chaos dans la tête, il faut apprendre plein de choses et je n’ai aucune compétence. Par conséquent j’ai d’abord commencé par faire du bénévolat pour le bataillon ». Il raconta ensuite avoir été formé comme infirmier militaire et affirma que « la guerre était romantique et aventureuse, mais qu’il y avait beaucoup de travaux de routine », à savoir ennuyeux… Il continua en expliquant avoir été enrôlé dans les milieux nationalistes par son père dès le plus jeune âge : « mon père m’a fait nationaliste quand j’avais 5 ans, c’était vers 1979-1980, un cercle d’amis proches s’est réuni autour d’une table dans une maison de campagne de trois pièces, près de Kharkov. Mon père a levé un verre et a dit « Pour l’Ukraine libre sans commissaire », je m’en souviens. […] Je me souviens aussi du passeport, c’était à Kharkov, j’avais 16 ans, je venais d’obtenir le passeport et Papa me demanda : « que vas tu écrire dans la colonne nationalité ? ». Je pouvais choisir par les origines russes de maman, soit celles de papa. J’ai dit à Papa : « Ukrainien ! ». Il fut décoré par le Président Zelensky de l’ordre du courage (23 août), « pour les mérites importants dans le renforcement de l’État ukrainien, le courage et le dévouement, manifesté dans la protection de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine etc ». Il y a peu de chance que l’homme soit allé en première ligne, la médaille, comme souvent, récompensant les « personnages » les plus bruyants ou connus, de nombreux exemples existent dans tous les pays du monde. Interrogé sur ses collègues du Showbiz ayant choisi (nombreux), le cas russe et étant par ailleurs russes, il condamna en termes insultants ces derniers, en niant également leur « russité », dont il fait partie également, à moitié par son sang. Il faisait aussi l’apologie vibrante du régiment Azov, qu’il considérait comme « légendaire ». Il affirma aussi que « l’Ukraine avait 100 % de chances de gagner la guerre », et « qu’il aimait mieux tenir dans sa main un micro, même s’il aimait beaucoup tenir une arme ».
Vladislav Onishenko (11 octobre 2001-6 août 2023), alias Poète, il s’enrôla dans le bataillon Revanche, peut-être un sympathisant du groupe Tradition et Ordre. Il fut tué lors d’une expédition ratée sur la rive gauche du Dniepr, le 6 août 2023, village du Camp des Cosaques, ancien oblast de Kherson.
Igor Opiat (4 août 1995-), Ukrainien résident à Kiev, enrôlé dans le bataillon Revanche, il s’affichait avec un drapeau de la république islamiste de l’Ichkéria.
Danilo Ossoukhovski (13 août 2003-1er septembre 2024), alias Cooper, peut-être originaire de la région de Kiev, peut-être un sympathisant ou membre du groupe Tradition et Ordre. Il fut tué dans la région de Kharkov, le 1er septembre 2024.
Ilya Popkov (21 septembre 2001-), Ukrainien, membre du Parti conservateur d’Ukraine, et chef de file du parti pour l’oblast d’Odessa, de langue maternelle russe. Sa fonction l’a conduit à être en contact avec les médias locaux d’Odessa. Il entra dans le bataillon Revanche, certainement à un grade de sous-officier ou d’officier. Son parti est un parti minoritaire de la droite conservatrice (1992-à nos jours), prônant l’intégration dans l’Union européenne, tourné vers l’Occident et membre d’une formation panukrainienne de divers partis du même bord, qui furent longtemps sous la coupe de la « Reine du Gaz » Youlia Timochenko. Le chef du parti, Oleg Soskine (1954-) fut le président du conseil de coordination de la « Ligue publique Ukraine-OTAN », dès 2008, et mena campagne pour l’intégration de l’Ukraine dans ses rangs. Il affirma la même année « La Russie est un pays sous-développé et infructueux ». Il lança des critiques au vitriol à propos de la politique de Timochenko (fin 2009), et fit ensuite des déclarations russophobes assez extrême : « les Moscovites ont volé la langue, la foi orthodoxe, le nom du pays au peuple ukrainien et maintenant il est temps de nous le rendre. Et ils doivent retourner à leur fondation finno-ougrienne et turque […], le bandit Pierre Ier a volé à l’Ukraine son nom génétique de Rus’, apppelant son empire en lettres latines Russia, qui a commencé à s’appeler dans le monde Romano-germanique Rush, et les Finno-ougriens l’ont transformé en Russie ». Il accusa de corruption les présidents ukrainiens Kravtchouk et Koutchma, ainsi que la Première Ministre Timochenko.
Bogdan Seniouk (15 mars 2001-7 août 2023), alias Bagdad, originaire d’Ivano-Frankovsk, sa famille déménagea à Ternopol dans son enfance. Il fit des études supérieures en histoire, à Lvov. Il se radicalisa au contact du révisionnisme ukrainien, et entra dans le Cercle des Templiers, à Ternopol (2012). Il milita pour répandre le bandérisme, membre des scouts paramilitaires bandéristes du Plast, et membre du groupe Traditions et Ordre (sans doute avant sa formation officielle). Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (2022), et combattit dans la région de Kiev (printemps), dans la bataille de Severodonetsk (été), et dans celle de la marche en avant de Kherson (automne). Il fut légèrement blessé. Il passa dans une unité des troupes spéciales (octobre 2022). Il fut médaillé par Zelensky « pour le mérite » (13 mars 2023). Il fut tué dans une expédition qui tourna au désastre, sur la rive gauche du Dniepr, le 7 août 2023. Son bateau explosa sur une mine sous-marine, tuant la plupart de ses camarades, et lui-même. Il fut enterré à Ternopol (21 août), et fut fait le jour même, citoyen d’Honneur de la ville, selon le culte bandériste des morts.
Rouslan Sheremet (29 octobre 1995-7 juin 2023), originaire de la région de Jytomyr, il intégra le bataillon Revanche (avant janvier 2023). Il était l’un militants locaux du groupe radical bandériste Traditions et Ordre. Il fut tué au début de la contre-offensive ukrainienne, le 7 juin 2023.
Anton Sivach (27 septembre 1998-6 août 2023), alias Chivas, originaire de la région de Vinnitsya, il s’enrôla dans le bataillon Revanche, peut-être un sympathisant du groupe Tradition et Ordre. Il fut tué lors d’une expédition ratée sur la rive gauche du Dniepr, le 6 août 2023, village de Balakliya, ancien oblast de Kherson.
Oleg Smirnov (23 mars 2004-14 juillet 2023), alias Keks, originaire de Vinnitsya, membre du groupe néonazi Centuria, et d’un club ultra de fans de football, en l’occurrence d’une équipe locale. Il s’enrôla dans le bataillon Revanche, il fut tué lors d’un bombardement de l’artillerie russe, le 14 juillet 2023.
Alexander Stasevich (?-), originaire de Minsk, Biélorussie, il s’installa en Ukraine, s’y maria avec une Ukrainienne, et vivait à Kiev. Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (2023), et fut tué sur le front le 13 mars 2024.
Jonathan Alan Stumpf (13 août 1988-), alias Gipsy, originaire de Richmond, Virginie, USA. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans la Légion internationale ukrainienne (juin 2023). Il annonça d’abord servir comme journaliste de guerre. Mais il rejoignit très vite le bataillon Revanche. Il se trouvait avec son unité sur la ligne de Koupiansk (janvier 2024).
TNMK (1989-), groupe de hip-hop ukrainien fondé à Kharkov par 7 musiciens et qui a atteint ensuite une certaine notoriété. L’un des ses fondateurs a intégré la compagnie Tradition et Ordre du bataillon Revanche (février/mars 2022). Les autres membres du groupe se sont parfois eux aussi enrôlés, l’un des guitaristes servant sous contrat dans l’armée ukrainienne et partit au front avec sa fille (servant comme maître-chien). Le bassiste du groupe fut quant à lui mobilisé dans la Garde nationale, et se trouvait dans un camp d’entraînement (été 2022). Le groupe possède une chaîne YouTube suivie par plus de 100 000 personnes. Sous le vernis des vidéos se trouve rapidement la russophobie la plus violente, avec par exemple le parallèle entre le grand poète russe Alexandre Pouchkine et… la mort, afin de s’attaquer aux plus grands symboles de la culture russe devant être détruits selon eux. Une multitude de messages propagandistes larmoyants, en langue anglaise et ukrainienne demande aux spectateurs ce qu’ils font pour l’Ukraine… pendant que ses enfants meurent… Un résultat tout à fait concret du Maïdan américain de l’hiver 2013-2014, et des 5 milliards de dollars avoués par Victoria Nuland, dans une déclaration publique en avril 2014.
Andreï Vialiy (28 avril 1994-), originaire de Krivoï Rog, il intégra le bataillon Revanche (avant janvier 2023).
Anatoliy Vlassenko (23 mars 2004-14 juillet 2023), alias Tok, transfuge de la région de Donetsk, il se radicalisa au contact de la propagande ukrainienne dans son enfance. Il s’enrôla dans le bataillon Revanche, liquidé par les Russes, le 14 juillet 2023.
Alexeï Voronov (6 mars 2003-6 août 2023), alias Fitness, il s’enrôla dans le bataillon Revanche, peut-être un sympathisant du groupe Traditions et Ordre. Il fut tué lors d’une expédition ratée sur la rive gauche du Dniepr, le 6 août 2023, village de Balakliya, ancien oblast de Kherson.
Arthur Youdakhin (2001-), soldat ukrainien du bataillon Revanche (enrôlé avant janvier 2023).
Lepouskha (?-), pseudonyme d’un Français, ancien soldat au 2e régiment étranger de parachutistes, militant du GUD à Paris, et membre des « cogneurs de Jeunesse Boulogne », club ultra de fans du Paris Saint-Germain. Il apparut fin juin, début juillet 2023, dans les rangs d’un bataillon Revanche, affilié au bataillon Tradition et Ordre, avec César Aujard, et Kenneth. Il porte une croix celtique et sur un tatouage en ukrainien qui dit « souviens toi que tu vas mourir ». (source, les travaux essentiels de Nicolas Cinquini).