L’histoire de ce bataillon du passé peut paraître d’une autre époque et révolue. Le bataillon fut en effet dissous pour ces crimes de guerre et pillage très nombreux, dès octobre 2014. Mais si le bataillon fut en principe purgé, plus de 650 hommes furent ensuite versés dans le bataillon Tornado… et tout recommença en pire. Décrire ce que firent ces hommes jusqu’à la dissolution de ce nouveau bataillon est presque impossible. Il n’y a pas de mots assez forts pour condamner ce qu’ils firent dans la région de Lougansk jusqu’au printemps de 2015. Les plus criminels furent parfois enfermés. Mais ils ont été libérés en 2022 pour retourner combattre les Républicains et les forces russes. D’autres ont fait « carrière » dans le scandale politique, le banditisme et ont frayé avec des politiciens véreux de différentes formations politiques, dont le Parti Radical d’Ukraine, d’Oleg Liashko. En général, ces hommes sont pour la plus grande partie des criminels de guerre. Soit par le fait des crimes qui furent commis sous leurs ordres, soit qu’ils aient participé à ces derniers directement. Ils poursuivent pour beaucoup leur triste chemin de vie, et certains sont encore dans la région du Donbass, pour « combattre ». On imagine facilement ce que cela veut dire, ils ont carte blanche pour reprendre ce qu’ils ont commencé dans les tueries de civils du début de l’insurrection du Donbass.
Un bataillon censé être constitué de transfuges du Donbass… Il fut formé le 16 juin 2014, officiellement avec une majorité de transfuges volontaires des régions de Donetsk et Lougansk. En réalité, ils étaient peu nombreux. Le bataillon fut créé sur la base d’une unité avortée, le bataillon Ukraine, formé par Filonenko qui avait servi dans le bataillon Azov. Cet entrepreneur qui avait certains moyens financiers, ne fut pas en capacité de finaliser ce projet. Il avait toutefois commencé dans le sein d’Azov à réunir des volontaires, qui par ailleurs correspondaient mal à l’esprit néonazi d’Azov et son caractère « élitiste ». C’est ainsi que le bataillon fut créé à Dniepropetrovsk, avec le soutien de l’oligarque et mafieux Igor Kolomoïsky. La difficulté fut d’abord de trouver des volontaires du Donbass, l’immense majorité de la population soutenant les Républicains. N’ayant aucune chance de recevoir des dons ou de l’aide de ces populations, il fut financé complètement par l’administration régionale de Dniepropetrovsk, avec l’aide de plusieurs députés de la Rada, notamment Oleg Liashko, chef de file du Parti Radical. Les critères de sélection du bataillon ne furent pas très élevés, tous les volontaires qui se présentèrent furent pris et intégrés, rassemblant une formation hétéroclite de très jeunes hommes et d’autres âgés (de plus de 45 ans). Il fut nécessaire de faire finalement une sélection pour éliminer une partie des volontaires, totalement impropres au service armé, sans parler d’un certain nombre de gamellards aux motivations très suspectes. Pour le compléter et renforcer sa valeur militaire, il lui fut adjoint la compagnie Sainte-Marie, ancienne compagnie d’autodéfense du Maïdan Jésus Christ, formée d’ultranationalistes et mystiques chrétiens dirigée par Linko (un député du Parti Radical à la Rada), qui avait été une composante du bataillon Azov. Le commandement fut confié à un entrepreneur de la région de Zaparojie, Andreï Filonenko. Le commandant en second était Hafiz Rafiev, Azerbaïdjanais vivant à Kamenets-Podolsky dans l’Ouest de l’Ukraine. Son adjoint pour l’entraînement des volontaires était Rouslan Onishchenko originaire de Donetsk ayant quant à lui une entreprise de transport. Enfin le chef d’État-major était un certain Roman Kovalev, originaire de Crimée et de Sébastopol, tandis que le chef du renseignement était un Biélorusse, peut-être un certain Rouslan Piatkovsky. La difficulté de trouver des transfuges dans les régions du Donbass, obligea bientôt à ne pas être regardant sur le recrutement pourtant au départ défini comme les régions de Donetsk et Lougansk. Ainsi furent pris tous ceux qui se présentèrent quelles que soient leurs origines.
L’argent de l’oligarque mafieux Kolomoïsky et le début des répressions dans le Donbass. Il fut difficile au départ de l’équiper, notamment de casques, mais l’argent de l’oligarque et mafieux Igor Kolomoïsky, nommé chef de l’administration régionale de Dniepropetrovsk, pallia finalement à tout. Du côté politique, la présence de la compagnie Sainte-Marie au sein du bataillon permis également le soutien du Parti Radical d’Oleg Liashko. Une première compagnie fut équipée, armée et prêta serment à l’Ukraine (8 juillet 2014), dans une cérémonie officielle en présence de politiciens locaux de Dniepropetrovsk. Une compagnie du bataillon fut ensuite envoyée au front, comptant 150 hommes dont 5 femmes (9 juillet). Le bataillon bricola une voiture blindée de ses propres mains qui fut mise en service (16 juillet). Ils entrèrent de force dans la banlieue de Donetsk, attaquant le village de Peski (24 juillet), dans ce qui aller demeurer le commencement de la longue bataille pour l’aéroport, qui fut finalement perdue à la fin de l’hiver 2015. Une partie des hommes qui se trouvaient encore dans l’embryon du bataillon Ukraine, et qui n’avaient pas encore rejoints, participèrent dans le Sud à des opérations de police et de répressions politiques, notamment en arrêtant un chef local de la résistance, Youri Borisov à Berdyansk (27 juillet). Pendant ce temps, le gros du bataillon poursuivit son attaque de Donetsk, à partir du village de Peski. Il atteignit l’entrée de la ville, affirmant de manière mensongère avoir liquidé des dizaines de « séparatistes », sans avoir de sérieuses pertes. Ils ne purent en réalité jamais entrer dans Donetsk, les Républicains stoppèrent leur progression. Pendant ce temps, les luttes politiques entre ultranationalistes compliquèrent de beaucoup l’existence du bataillon. L’administration régionale de Dniepropetrovsk annonça bientôt (1er août), la fin du financement de l’unité, ainsi que du bataillon Azov, suite à un conflit politique entre Kolomoïsky et Liashko du Parti Radical (soutenant Linko et la compagnie Sainte-Marie, élite du bataillon et liée au parti). Kolomoïsky réclamait des excuses publiques afin d’assujettir « ses troupes » et d’humilier ceux qui avaient osé le défier. Le bataillon fut engagé avec Azov dans le nettoyage des environs de la ville de Dokouchaev (2 août), puis de là engagé dans la reprise de la ville de Mariinka, toute proche de Donetsk (4 août).
Crimes de guerre, tortures abjectes et pillages de masse. Il se livra à des pillages, des rapts, des kidnappings, au racket des populations civiles, à des exactions diverses, viols, crimes de guerre et fit tant et si bien, qu’il attira jusqu’à l’attention du Ministère de l’Intérieur d’Ukraine (10 septembre). Les querelles internes accélérèrent l’explosion du bataillon, la compagnie Sainte-Marie pris alors son indépendance, formant avec Linko un embryon de bataillon indépendant, qui allait devenir le bataillon Sainte-Marie (21 septembre). C’était l’élite de l’unité, sa perte signait la fin inéluctable, d’autant que les exactions se poursuivirent déclenchant une résistance âpre et un mécontentement de la population locale adressant même des plaintes à Kiev. Elles furent si nombreuses que l’ordre fut donner de dissoudre le bataillon (16 octobre), alors que l’unité comptait environ 700 hommes. Le Ministre de l’Intérieur, Arsen Avakov ordonna des enquêtes de la police politique, le SBU, pour tenter de faire le ménage et enrayer les débordements qui avaient détruits totalement l’image de l’armée ukrainienne et ses motivations dans le Donbass. Après la dissolution du bataillon, les combattants furent triés, ce qui était récupérable, notamment la compagnie Sainte-Marie, formèrent alors un bataillon indépendant. Le restant intégra les rangs du bataillon de massacreurs et violeurs Tornado, qui se livra à des actes criminels abjectes dans la région de Lougansk et fut également dissous (printemps 2015). Quelques molles poursuites judiciaires furent entamées contre des membres du bataillon. Mais la plupart des criminels et maraudeurs purent poursuivirent leurs méfaits. Le SBU arrêta toutefois six anciens de Shakhtersk, enrôlé dans le bataillon Tornado, qui furent pris à Kiev avec un stock d’armes illégales (2 novembre 2014). La police ukrainienne déclara qu’il s’agissait d’un dangereux groupe de saboteurs et de malfrats qui tentait de se vendre pour effectuer des coups de main et des assassinats contre argent sonnant et trébuchant. Dans les rangs de Tornado ils continuèrent à défrayer la chronique, 43 des soldats du bataillon étaient d’anciens repris de justice, une centaine possédait des cartes de policiers, sans parler des armes personnelles non déclarées. Tornado fut également dissous, mais très peu d’hommes passèrent en justice, le reste s’égaya dans la nature pour se réengager dans d’autres unités. Il est très difficile aujourd’hui de trouver des informations sur le bataillon Shakhtarsk car Internet a depuis longtemps était nettoyé des informations compromettantes pour l’Ukraine qui se trouvaient en ligne. Il faut chercher en profondeur sur la toile pour arriver à dégotter quelques maigres informations, y compris et surtout sur les anciens officiers qui le commandaient.
Gangsters, assassins et violeurs mélangés à des ultranationalistes, des transfuges du Donbass et de Crimée. La liste qui va suivre est très intéressante, car elle démontre bien que le bataillon fut formé essentiellement de gens qui n’étaient pas originaires du Donbass. Elle montre aussi à quel point ce bataillon était corrompu et les biographies racontent l’histoire de gangsters, de mafieux et de malfrats, mélangés avec des hommes de tout horizon, des étrangers, des transfuges de Crimée, des officiers qui continuèrent à combattre contre les insurgés du Donbass et qui firent parfois carrière. L’ensemble toutefois démontre bien la triste réalité à la fois de ces bataillons de représailles, mais aussi de l’armée ukrainienne, qui a recyclé souvent ces hommes, certains, condamnés à des peines de prison ont été même libérés dans la fin de l’hiver 2022, pour aller combattre contre l’opération russe. Cette Ukraine là décidément ne s’amendera jamais.
Constantin Begma (1983-2014), originaire de la ville de Krivoï Rog, non loin de Dniepropetrovsk, il fit des études à l’Université technique pour devenir ingénieur, diplômé (2006), puis se maria (2012). Il s’enrôla dans le bataillon à sa formation, mais fut tué lors d’une embuscade dans le Donbass, près du village de Krasnogorovka, non loin de Mariinka, le 16 août 2014. Il laissait une fille et une femme enceinte. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre).
Alexander Brichouk (1976-2014), originaire de Sébastopol en Crimée, sportif et entraîneur de karaté, organisateur de compétitions pour les sauveteurs. Il fit son service militaire dans l’Armée ukrainienne (début des années 90), puis travailla au Consulat général d’Ukraine en Fédération de Russie (1997-2007), directeur d’une école de sport, et spécialiste du tourisme sportif dans la région de Samara, Russie. Il revînt ensuite à Sébastopol où il développa les mêmes activités. Il fut l’un des rares en Crimée à refuser le retour de la péninsule au giron russe (mars 2014), préférant quitter la ville massivement acquise à la Russie et vînt s’enrôler dans le bataillon Shakhtarsk. Ce transfuge participa aux répressions et aux combats pour la ville de Mariinka, puis tomba dans une embuscade, dans le village de Krasnogorovka, où il fut tué avec Begma, le 16 août 2014. Il laissait une veuve et deux filles, il fut enterré à Kharkov où vivaient ses parents (20 août). Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre). Une petite ville dans la région de Kharkov a donné son nom à l’une de ses rues.
Andreï Filonenko (1972-), entrepreneur prospère avant le Maïdan, il mit la main à la poche pour soutenir le Maïdan, et se trouvait en vacances en Indonésie, à Bali, au moment du commencement des événements du Donbass. Il n’hésita pas à rentrer en Ukraine dans l’instant, pour s’engager personnellement dans ce combat. Il s’enrôla dans le bataillon néonazi Azov (printemps 2014), et participa aux répressions et tueries dans la ville de Marioupol (mai-juin 2014). Trop vieux et surtout ambitieux, cet entrepreneur décida ensuite avec l’aide du chef de file du Parti Radical d’Ukraine, Oleg Liashko, de fonder un éphémère bataillon, dénommé Ukraine qui ne vit jamais le jour. Lui même dépensa de fortes sommes d’argent pour soutenir la lutte contre les insurgés du Donbass, mais ces fonds privés avaient une limite. Il se lia à Rouslan Onishchenko et ils prirent contact avec Gennady Korban, le bras droit de l’oligarque et mafieux de Dniepropetrovsk, Igor Kolomoïsky. C’est avec ce puissant support en argent, mais aussi politique car ce dernier avait été nommé chef de l’administration régionale de Dniepropetrovsk, qu’ils fondèrent bientôt le bataillon Shakhtarsk (fin juin). Il fut nommé commandant du bataillon à sa formation, affilié au Ministère de l’Intérieur. La volonté du gouvernement ukrainien était en effet d’éviter pour l’opinion publique, qu’une guerre soit officiellement déclarée contre les populations du Donbass, mais seulement une opération contre « les terroristes » (opération ATO). Il perdit partiellement le contrôle du bataillon, et probablement était en connaissance des pillages de masse et des exactions commises sur les civils. A ce jour, il déclara lui-même « qu’il n’est pas possible de sauver toute une ville, quand elle est entièrement contaminée par la peste »… justifiant ainsi le massacre des populations du Donbass. Il s’insurgea contre la dissolution du bataillon, indiquant que peut-être il y avait des pillages ici ou là… jamais systématisé, ce qui évidemment était un mensonge. Il déclara qu’après la défaite d’Ilovaïsk, la commission d’enquête n’avait pas aimé ses réponses aux questions qui lui étaient posées, et que c’est la politique politicienne qui avait décidée de la fin du bataillon pour des raison électoralistes entre autres. Deux jours après il donna une longue interview télévisée en langue russe qui fut relayée par Oleg Liashko, dans laquelle il déclara qu’il ne comprenait pas pourquoi le SBU, la police ukrainienne d’Ukraine dirigeait en réalité cette guerre (18 octobre). Il disparut alors totalement de la scène, tout simplement effacé aussi des médias et d’internet, son nom reste attaché à un bataillon de criminels de guerre et de pillards.
Alexander Goritchevskiy (24 mai 1979-19 août 2014), originaire de la région de Poltava, il fit des études en génie thermique, mais fut réformé pour raisons de santé au service militaire. Il travailla ensuite dans une usine de locomotive dans cette ville. Il s’installa ensuite à krementchuk (2010), travailla dans une usine automobile. Il s’enrôla dans le bataillon Shakhtarsk et fut envoyé au front. Il participa aux premières opérations et fut mortellement blessé par des éclats de grenade lors de la bataille d’Ilvoaïsk, le 19 août 2014 (bataille perdue par les Ukrainiens, dite des frontières). Il fut enterré à Poltava, qui installa une plaque commémorative dans la ville (juin 2016), et ne fut médaillé à titre posthume que par le Président Zelensky (12 mars 2021).
Anatoly Kourochka (30 août 1967-19 août 2014), originaire de la région de Poltava, diplômé d’une école de culture physique, il fit ensuite son service militaire dans l’Armée soviétique. Il travailla ensuite dans une usine comme simple ouvrier. Il s’enrôla dans le bataillon Shakhtarsk (juin 2014), nommé sergent-chef, il fut envoyé dans le Donbass et fut tué durant la bataille d’Ilovaïsk (bataille des frontières), le 19 août 2014. Il laissait une femme et deux enfants déjà adultes. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre).
Roman Kovalov (?-), originaire de Crimée, de Sébastopol. Il devînt un transfuge de Crimée, préférant choisir le camp des ultranationalistes ukrainiens, malgré qu’il soit de langue maternelle russe. Il s’enrôla dans le bataillon Shakhtarsk (juin 2014), dont il devînt l’un des officiers supérieurs au grade de major. Après la dissolution du bataillon (octobre), il rejoignit les rangs d’un des pires bataillons de massacreurs, le bataillon Aïdar, puis passa à la 17e brigade de l’armée régulière ukrainienne, à son grade et comme chef d’État-major. Il fut ensuite versé dans la réserve (mai 2019). Il tenta d’approcher le Président Zelensky pour demander de l’aide ou des avantages par rapport à son service dans le bataillon Shakhatrsk (29 août 2019), tentative qui ne donna rien. Il commença à écrire dans ses réseaux sociaux des propos très violents contre Zelensky (janvier 2020), donnant lieu à une réprimande pour son comportement public et irrespectueux pour la présidence de l’Ukraine (23 janvier). Tout cela déclencha selon lui des répressions, visant à le sortir des rangs de l’armée ukrainienne ou à le placer dans un grade inférieur. Il fut de nouveau réprimandé pour de nouvelles accusations publiques (5 avril), puis contesta des ordres, notamment celui d’être rétrogradé et envoyé dans un autre poste (mars-avril), refusant catégoriquement de prendre son nouveau poste dans une brigade mécanisée (24 avril). Sous la pression, il préféra donner sa démission, mais continua ses plaintes et ses dénonciations publiques. Il fut arrêté par le SBU pour des menaces à l’encontre du Président Zelensky, puis envoyé devant un tribunal à Kiev (9 novembre 2021). L’affaire avait toutefois pris une ampleur politique inattendue, étant depuis des semaines l’invité de plateaux TV et faisant l’objet de nombreux articles. Il affirmait être victime d’une cabale et de falsifications, sans parler de la basse vengeance de Zelensky, qu’il accusait d’abuser de son pouvoir et se cachant derrière son droit à la liberté de paroles. Le tribunal enterra finalement l’affaire (11 novembre). Depuis lors, il a poursuivit dans les médias ces critiques publiques notamment de l’État-major ukrainien (2 février 2022). Il participe également activement à la propagande ukrainienne, en claironnant la future victoire de l’Ukraine « je suis sûr qu’après la victoire, l’Ukraine deviendra un centre européen très puissant. Avec par exemple la Pologne et les pays baltes, nous pouvons devenir une force puissante sur le continent européen. Je pense que cela dérange la vieille Europe » (30 mai). Puis en affirmant que toutes les populations de l’Est de l’Ukraine demande de « tous les tuer » en parlant des forces russes et républicaines (11 juin). Il indiquait également qu’une offensive serait lancée dans la région de Kherson, qui échoua plus tard et fut taillée en pièces. Son Facebook est édifiant, il postait en ce jour un « Que Dieu bénisse l’Amérique » ! Son frère Ivan est aussi un transfuge et a servi dans les bataillons de représailles dans le Donbass.
Vladimir Moskalenko (1976-2014), originaire de Marioupol, grand port du Donbass, il fut l’un des transfuges du Donbass qui vinrent à Dniepropetrovsk pour s’enrôler dans le bataillon Shakhtarsk. Il fut tué durant la bataille des frontières, durant les combats autour de la ville d’Ilovaïsk, le 19 août 2014, avec trois autres soldats du bataillon. Il fut incinéré et ses cendres répandues en Mer d’Azov. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre), et nommé citoyen d’Honneur de la ville de Marioupol (30 juin 2015), titre pour sa trahison qu’il a évidemment perdu avec la reprise de la ville par les troupes républicaines de Donetsk et les forces russes (mai 2022).
Rouslan Onishchenko de son vrai nom Rouslan Abalmaz (1973-), originaire de Donetsk, gangster et malfrat, entrepreneur public dans le transport du charbon dans le Donbass, propriétaire par actions de 20 % d’une mine. Il devînt un transfuge du Donbass en prenant fait et cause pour l’Ukraine du Maïdan. Il préféra prendre le nom de son épouse pour cacher son passé criminel. Il fut jugé pour différents vols, associations de criminels, attaques à main armée, et pour viol. Il prit d’assaut une propriété privée, d’un certain Vladimir Markov, entrepreneur qui fut attaché et battu sauvagement, torturé pendant plusieurs jours. La maison fut pillée et vidée de tout ce qui les intéressaient, puis ils prirent la fuite, après l’avoir jeté à moitié mort dans la cour de l’un de ses proches (2004). Malgré un commencement d’enquête judiciaire et de procédure, le groupe mafieux d’Albamaz se débarrassa du problème par la corruption de la police. Il continua ses méfaits, attaques et cambriolages, notamment d’un résident de la ville de Thorez, non loin de Donetsk (février 2008). Ils volèrent son véhicule, les appareils ménagers et audiovisuels, les passeports du couple et demandèrent une rançon de 30 000 dollars. Tremblant, l’homme vînt longtemps après déposer une plainte à la police. Une unité d’élite de la brigade antigang du Ministère de l’Intérieur d’Ukraine fut finalement envoyée sur place pour mettre fin aux activités du gang. Albamaz avait déjà été condamné à l’âge de 35 ans, à un total de 7 an et demi de prison pour vol. L’enquête démontra que son entreprise de transport de charbon servait surtout à couvrir une activité de blanchiment d’argent, de la mafia locale de Donetsk. Le propriétaire d’une partie des actions de la mine, avait été emmené dans un bois et cuisiné à la manière des chauffeurs de pieds, il donna bientôt au gangster ses parts de la mine. L’opération de l’antigang déclenchée contre son domicile, amena la découverte de tout un arsenal d’armes, de drogues et médicaments et une somme d’argent. Il fut jeté en prison et accusé pour association de malfaiteurs et vol en bande (2009), mais bientôt libéré… cette fois-ci par la corruption de la justice ukrainienne. Il reprit ensuite tranquillement ses activités criminelles jusqu’à l’éclatement du Maïdan. Néonazi convaincu, par ailleurs tatoué d’une croix gammée, il vit là l’occasion de faire des bons coups et pensait sincèrement de toute façon que les « séparatistes » seraient vaincus, et que des biens seraient à prendre sans effort. Avec un groupe de bandits de ses amis, il participa avec le bataillon néonazi Azov, aux premières répressions politiques et exactions contre les populations civiles du Donbass, notamment aux massacres et tueries dans Marioupol (mai-juin). Avec Filonenko, ils contactèrent Korban le bras droit de l’oligarque et mafieux, chef de l’administration régionale de Dniepropetrovsk, qui organisait et finançait plusieurs bataillons de représailles devant être envoyés dans le Donbass. Il fut nommé commandant adjoint pour la formation et l’entraînement des futurs volontaires, ayant auparavant tenté avec Filonenko de former un bataillon dénommé Ukraine avec leurs propres fonds. La formation ayant avortée, ce fut donc l’association avec Kolomoïsky qui permit de former le bataillon Shakhtarsk. C’est sous son égide que le bataillon se transforma en unité de pillards abjects, se livrant aussi à des exactions, des viols et des tueries contre les populations civiles du Donbass. Sans aucune limite, car n’ayant jamais vraiment été inquiété, Albamaz et son groupe mirent en pièce la réputation militaire du bataillon, alarmèrent les populations civiles, y compris les rares citoyens favorables à l’Ukraine et tout cela conduisit à l’ordre de dissolution (16-17 octobre 2014). Il passa au commandement du bataillon Tornado, qui fut bientôt dissous et qui fut peut-être le pire bataillon de représailles dans le Donbass. Il fut condamné à 11 ans de prison pour ses crimes de guerre, tortures, viols et exactions. Il réduisit des jeunes filles du Donbass en esclavage sexuel, obligea des prisonniers à se violer entre eux sous la menace d’armes et se livra à d’ignobles actes sur des civils ou prisonniers sans défense. Il tenta avec trois anciens de Tornado de s’enfuir de leur prison en déclenchant une émeute (7 août 2018). D’autres bandits du groupe tentèrent de les aider à fuir de l’extérieur, mais la tentative échoua lamentablement. Suite à cela, ils furent ensuite séparés Il se plaignit d’avoir été lui-même torturé en prison, s’étant en réalité lui-même blessé pour tenter d’avaliser sa version (6-7 décembre). Dès le début de l’opération russe, le Président Zelensky donna l’ordre de libérer des prisonniers ayant une expérience militaire, il était question de le libérer pour l’envoyer au front (27 février 2022), sa possible libération se concrétisa bientôt, il fut libéré et envoyé dans une unité inconnue, avec tous les autres meurtriers de Tornado (8 mars).
Youri Piltchenko (?-), originaire d’Oujhorod, en Transcarpatie, il s’enrôla dans le bataillon Shakhatrsk (juin 2014), grade de capitaine. Il suivit le cheminement du bataillon, jusqu’à sa dissolution et fut ensuite versé dans le bataillon Tornado à la dissolution de Shakhtarsk (octobre), où il servit jusqu’à sa dissolution au printemps 2015. Il était commandant intérimaire de la 128e brigade d’infanterie alpine, au moment de l’annonce de la mort d’un des soldats de l’unité sur le front du Donbass (20 juillet 2017). Il participa à une réunion patriotique rappelant les morts de la défaite de Debaltsevo, pour le 5e anniversaire (18 février 2020), dans la ville d’Oujhorod, où il fut décoré et remercié, semblant toujours en activité.
Mikhaïl Aidaibo alias Pomogaïbo alias Maiman (1985-), originaire de Kiev, délinquant et petite frappe dans son adolescence, il fut mêlé à divers trafics de drogues, marijuana et cocaïne, escroqueries et chantages. Il fut ensuite « homme d’affaires » et entrepreneur dans la restauration et l’automobile, avant de vendre tout cela pour participer à la Révolution du Maïdan, puis à l’opération ATO. Militant ultranationaliste lié aux mouvements du Parti Radical et du Parti Fraternité, il suivit la compagnie Jésus Christ de Linko dans le bataillon Azov (printemps 2014), participant aux répressions contre les populations civiles à Marioupol, puis fut versé avec sa compagnie dans le bataillon Shakhartsk (été 2014). Il combattit ensuite dans les rangs du bataillon Sainte-Marie (fondé en septembre), commandant adjoint de l’unité sous Kortchinsky. Il continua de militer pour le Parti Radical de Liashko, et fut candidat à un siège de député à la Rada d’Ukraine, mais ne fut pas élu (2015). Il fut l’un des hommes de main de Linko, dans ses opérations douteuses de « raids », contre des entreprises ou des personnalités jugées pro-russes (2016). S’étant passablement enrichi par ses escroqueries, menacé par la justice, il préféra prendre le large avec sa compagne Tatiana Maiman (ils divorcèrent plus tard, le divorce fut prononcé en novembre 2019) pour les États-Unis en Floride, s’installant à Miami (2016-2018). Ayant épuisé ses ressources, il chercha à escroquer plusieurs personnes. Son épouse fut arrêtée pour vol dans un magasin (24 décembre 2017), et pour la tentative de falsification de documents d’un mariage fictif avec un Américain. Lui même préféra alors se faire oublier pour revenir en Ukraine, notamment à l’appel de Zelensky, alors fraîchement élu Président de l’Ukraine (juin 2019). Il se présenta de nouveau à la Rada d’Ukraine (automne), comme candidat sans parti dans la région de Kiev, également sans succès. Il fit l’objet d’un scandale, lorsqu’il provoqua et fut agressé dans un restaurant de Kiev, par le député de l’opposition et pro-russe Illia Kiva, affaire qui tourna en bagarre (janvier 2020). Les gardes du corps de Kiva vinrent ensuite selon ses dires le rouer de coups avec des matraques. Il fut également arrêté au volant de sa voiture et tenta de résister aux forces de l’ordre, alors qu’il avait violé le code de la route (mai 2021). Il fut victime selon ses dires d’une attaque de « la mafia turque », alors qu’il se trouvait dans ce pays, passé à tabac par des hommes de main (26 septembre). Il fut agressé dans sa chambre d’hôtel, sévèrement battu et roué de coups, assez pour l’envoyer à l’hôpital, mais l’affaire ne filtra que par ses propres réseaux sociaux et celui de quelques-uns de ses amis. Il dénonça Illia Kiva comme le commanditaire de cette attaque. Il retourna au front en étant nommé commandant du 14e bataillon de défense territoriale de Kiev, Archange Michel, participant à la défense de la ville (mars 2022). Il fut débarqué de son commandement par ses propres hommes. Il fut arrêté avec ses deux frères par la « police politique du SBU », qui les dépouilla de leurs armes et de leur véhicule avant de prendre la fuite (région de Dniepropetrovks, 31 mai). Suite à cette étrange histoire, il publia dans ses réseaux qu’il avait été victime… de Russes déguisés en agent du SBU, torturé et forcé de s’excuser auprès de Kadyrov. Il indiquant ensuite avoir été sauvé par son chien… qui les mit en fuite, cependant ce conte pour enfants fut finalement démonté après qu’il fut confirmé qu’il s’agissait d’une vengeance orchestrée par un avocat véreux et mafieux de Kiev, Andreï Tsigankov, également chef d’État-major du 14e bataillon, et d’une sombre histoire entre criminels. Le SBU procéda réellement à son arrestation pour enquête suite à cette aventure abracadabrante (2 juin). Il est aussi connu pour ses relations avec le mafieux et mécène Youri Eriniak dit Le Moldave, sombre personnage mêlé à diverses histoires d’enlèvements, de rançons, de coups douteux et au trafic de drogues. A noter qu’il est de langue maternelle russe et s’exprime dans cette langue.
Khafiz Rafiev (?-), originaire d’Azerbaïdjan, musulman né à Bakou. Diplômé de l’école navale, il combattit dans la guerre du Haut-Karabagh (1988-1994), contre les minorités arméniennes orthodoxes, commandant d’une compagnie spéciale, cachant sans doute bien des choses. Les troupes de l’Azerbaïdjan se livrèrent à des massacres de populations civiles arméniennes, notamment à Khodjaly, ou à Maragha (10 avril 1992), commettant d’atroces tueries, avec tortures, mutilations, oreilles humaines prises comme trophées. Dieu seul sait ce qu’il fit pendant cette guerre avec sa « compagnie spéciale ». Il fut toutefois blessé et indiqua avoir ensuite démissionné. Il se mit ensuite à faire du parachutisme, des sports de combat, comme le Wushu, le Taekwando et l’hapkido et le Karaté. Champion de Taekwando, il participa au premier championnat national d’Azerbaïdjan (2002), et fut l’un des organisateurs du premier championnat de la CEI. Il fit connaissance d’un champion ukrainienne, Youri Belotsky, qui le fit venir en Ukraine à Kamenets-Podolsky, où il émigra avec son épouse (2003). Il pensa même à participer aux Jeux Olympiques, comme il le déclara dans une interview, mais n’avait pas à cette date la nationalité ukrainienne (2011). Il travailla dans une école à entraîner de jeunes sportifs, par ailleurs président de diverses associations et fédérations sportives en Azerbaïdjan. Il s’enrôla dans le bataillon Shakhtarsk, dont il devînt l’un des officiers supérieurs (juin 2014), affirmant que plusieurs de ses élèves avaient déjà été tués dans les représailles contre le Donbass, ce qui aurait motivé son enrôlement. Occupant le grade de commandant en second, les crimes commis dans l’Est par le bataillon peuvent également lui être imputé, mais il refusa cette version en préférant indiquer que le bataillon n’étant soutenu selon lui par aucun oligarque… il fut dissous (octobre). Il passa ensuite dans les rangs de l’infâme bataillon Tornado, où il prit le grade de commandant adjoint, ajoutant encore à sa responsabilité les crimes atroces qui furent commis dans cette unité tristement célèbre. Dans une interview, il affirma que des Azerbaïdjanais se battaient dans son unité, mais aussi de l’autre côté avec les insurgés républicains (21 avril 2015). Il fut ensuite versé dans le bataillon Mirotvorets (juillet), où il continua à servir jusqu’à une date inconnue. Il a quasiment disparu des radars médiatiques depuis 2015, réapparaissant pour recevoir une médaille non-officielle « de Héros du Peuple », distribuée par Pavel Tsiganiouk, qualifié par les ultranationalistes ukrainiens « d’escroc ». L’affaire fit couler un peu d’encre car cette médaille n’a aucune valeur et fit grincer des dents (23 décembre 2019). Son frère Nazim fut tué à une date inconnue en Afghanistan en « accomplissant un devoir international ».
Volodomyr Rijak (1989-2014), originaire de la ville de Smila dans l’oblast de Tcherkassy, il passa son enfance dans le village de Sharyn, non loin de la ville d’Ouman, à mi-chemin entre Kiev et Odessa. Il fit des études à l’Université agrotechnique d’Ouman. Ultranationaliste convaincu, il participa dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, aux violences et émeutes qui se déroulèrent pendant la révolution (hiver 2013-2014), lui-même blessé dans les affrontements avec les forces de l’ordre. Il avait d’abord été en charge de l’organisation d’une cuisine improvisée pour nourrir les émeutiers, mais voulant en découdre, il passa dans les rangs d’une compagnie. C’est lors des combats de rue, que lui fut offert une machette, dont il ne se sépara plus et que lui fut donné plus tard le surnom de Machete. Sur les barricades il rencontra une jeune fille de son âge, ultranationaliste originaire de Lvov, qu’il suivit dans sa ville, avec le projet d’un mariage à l’automne. Au commencement de l’insurrection dans le Donbass, il s’enrôla ensuite dans le bataillon Shakhtarsk en formation à Dniepropetrovsk. Il servit à la reprise du village de Peski, non loin de Donetsk. Il fut tué par un groupe de saboteurs et partisans, le 2 août 2014, non loin de la ville de Dokoutchaev. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre), et sa mère le fut également plus tard, professeur d’histoire dans l’école où avait étudié son fils, une plaque commémorative avait été installée dans cette dernière pour honorer son fils (27 février 2015). Son père Youri anéanti par la douleur et dévoré par la vengeance, abandonna son travail de chauffeur de bus pour s’enrôler à son tour dans le bataillon (février 2015). Il fut incorporé dans un peloton de mortiers, sous l’indicatif et surnom de Gerko, où sur chaque obus qu’il tirait, il avait inscrit « De Gerko pour Machete ». Son père continua de servir dans le bataillon, on imagine bien également vu sa motivation vengeresse et la réputation du bataillon, avec quelle cruauté contre les populations civiles du Donbass. A la dissolution de l’unité, il continua de servir dans un autre bataillon (jusqu’en 2016), il fut ensuite maintes fois médaillé. Son épouse fut de nouveau médaillée, cette fois-ci par le Président Zelensky (30 novembre 2021). Le Facebook de Youri Rijak montre, fils tué ou pas, que la propagande ukrainienne aura finalement retourné le cerveau de million d’Ukrainiens. Dans les centaines de photos publiées par lui, on découvre vite le portrait de Roman Choukhevytch, « héros » de l’Ukraine et boucher de milliers de Juifs, Polonais, Tziganes et Roumains pendant la Seconde Guerre mondiale, plus discrètement les drapeaux de l’UPA et du Parti néonazi Pravy Sektor, ou encore sa participation à des manifestations d’extrême-droite, en particulier avec le Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda (au moins en 2016). Il tourne en boucle dans la haine de la Russie, à noter qu’il s’exprime exclusivement en ukrainien.
Evgen Starikov (1982-2014), originaire de la ville de Bertitchev, dans la région de Jytomyr, il effectua des études professionnelles de charpentier-menuisier. Il chercha à s’enrôler dans l’Armée régulière après le Maïdan, mais fut refusé pour des raisons de santé. Il s’enrôla alors dans le bataillon Shakhtarsk à sa formation. Il cacha son engagement à sa famille et se rendit au front, servant notamment dans la reprise du village de Peski. Il participa à une opération contre un groupe de partisans du Donbass, qui avait éliminé un lieutenant-colonel Vassili Riabokine, commandant la police de la ville de Dokoutchaev, au Sud de Donetsk, et l’un de ses officiers, le lieutenant Nicolaï Doroshko (31 juillet 2014). Ils furent retrouvés morts dans une voiture criblée de balles non loin de la ville. En recherchant ce groupe de partisans, il fut tué le 2 août 2014, par un tireur d’élite républicain. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre).