Parmi la longue liste des bataillons de représailles ukrainiens, Tchernigov-1 n’est pas le plus connu mais fut pourtant épinglé pour des crimes de guerre en 2014 et 2015, alors que l’Ukraine lançait sur le Donbass et sur les populations civiles « ses forces armées ». Comme toutes les villes d’Ukraine, Tchernigov possédait son lot de fanatiques bandéristes qui applaudirent le Maïdan, mais ici la municipalité et le Conseil régional participèrent aussi à la formation de deux bataillons. Cependant dans cette ville non loin des frontières avec la Biélorussie, sur la rive droite du Dniepr, il fut difficile de le compléter à son plein effectif, et des conscrits des vagues de mobilisation furent bientôt versés dans ses rangs. Des pères de famille assez nombreux furent également enrôlés, mais personne en Ukraine n’aurait pu imaginer ce qui allait se passer ensuite. Ils étaient partis dans l’idée de balayer en quelques semaines les insurgés du Donbass. La bête histoire de toutes ces armées qui partent au combat la fleur au fusil, en 14 les soldats français mobilisés disaient qu’ils seraient rentrés avant la Noël… C’est aussi la raison pour laquelle des volontaires beaucoup moins fanatiques s’enrôlèrent dans ce bataillon, par patriotisme et par qu’ils étaient persuadés de ce qu’ils entendaient des médias. Tout était oublié… la Russie était coupable de la situation, aucun d’entre eux n’avait conscience de ce qui avait conduit au Maïdan, et qui avait allumé la mèche de cette révolution. Alors pour donner la main quelques semaines, pour faire comme les copains, ils s’enrôlèrent. Après tout, à Odessa, puis à Marioupol où les manifestants anti-maïdan furent massacrés les 2 et 9 mai 2014, cela avait paru très facile. Mais ce ne fut pas si simple, les échecs militaires se multiplièrent, le comportement des Ukrainiens virant immédiatement aux répressions, aux humiliations des populations russes ethniques, et très vite aux tueries, à la colère, la violence, les tortures et les exécutions arbitraires de « séparatistes ». Tchernigov-1 fut l’un des bataillons qui trempa les mains dans le sang du Donbass. L’Ukraine perdit ici la majeure partie des rares soutiens qu’elle comptait dans l’Est, les Russes ethniques résistèrent farouchement. Par la suite, dans la panique d’avoir créé une armée généralement hostile au régime de Porochenko, le bataillon fut intégré à l’armée régulière et réformé dans la Garde nationale comme 13e bataillon de défense territoriale, dit Tchernigov. Voici donc son histoire, celle d’un de ces bataillons de massacreurs, les nouveaux « héros » des temps modernes de l’Ukraine. Bandera en effet aurait été fier.
De sa formation à la résistance des familles apeurées de la tournure des batailles du Donbass. Il fut formé à partir du 23 avril 2014, avec l’aide de l’administration locale de la ville et région de Tchernigov, dans un contexte d’une deuxième mobilisation d’appelés (23 avril), les volontaires ultranationalistes et partisans du Maïdan se présentèrent en premier, mais son recrutement local dans une région plutôt mitigée entre Russes et Ukrainiens, s’avéra difficile. Il fallut avoir recours aux conscrits de la mobilisation, mais la plupart d’entre eux refusèrent de combattre, l’Ukraine fut touchée par une vague de réfractaires qui continua ensuite de sévir (2014-2016). Le problème de l’équipement militaire pour les hommes n’était pas le moindre des défis, dans un pays où la corruption était reine. C’est surtout par des dons, en partie d’ailleurs venus de l’étranger, de la Pologne voisine ou de l’Europe, du Canada ou d’ailleurs, qu’un équipement hétéroclite fut rassemblé (juin-septembre). Les entrepreneurs locaux, l’administration de Tchernigov participèrent à ces collectes, et surtout un sportif de très haut niveau, à travers son fonds « humanitaire » : Andreï Derizemlya (1977-). Il était une célébrité locale, tout de même médaille de bronze au championnat du monde de Biathlon (2007), il procura de l’équipement et de la nourriture. Devant la situation critique dans l’Est du pays, le bataillon fut rapidement envoyé dans le Donbass, sans recevoir de réelle formation militaire ou d’entraînement. Il comptait un effectif de 400 hommes et fut envoyé au front (9-12 mai 2014). Il fut d’abord employé comme un bataillon de police, notamment dans la région de Novoalexandrovka et dans la région de Lougansk (juin). Installations de postes de contrôle, contrôles sur les routes, pression sur les populations, fouilles, tout cela vira très vite aux exactions contre des civils massivement hostiles à leur arrivée. Et les insurgés bien sûr ne se laissèrent pas faire. Constitué d’hommes plutôt âgés, très jeunes et parfois impropres au service, il enregistra vite des pertes, tant morts que blessés, devant l’opiniâtre résistance des miliciens de la RPL. A l’arrière, mères et épouses qui commençaient à comprendre qu’il ne s’agirait pas d’une promenade de santé, protestèrent pour faire pression sur le président Porochenko, afin de renvoyer les hommes à l’arrière, après seulement 3 mois de service (8 septembre). Elles bloquèrent même le centre de la ville de Tchernigov en exigeant une rotation des bataillons, semant un peu plus la confusion et sapant le moral des populations. Elles crièrent haut et fort que les conscrits (qui s’enfuyaient), devaient prendre la place de leurs maris ce qui bien sûr ne changea rien. Sans renfort, ni réserve, la bataille dans le Donbass prenant une mauvaise tournure, les autorités locales ne purent que promettre le retour du bataillon à l’arrière (15 septembre). Mais il fut maintenu sur position, avec promesse de remplacer les hommes par les fameux conscrits rassemblés poussivement dans les centres de recrutement (1er octobre).
Des crimes de guerre et exactions à sa réforme. Le bataillon s’était par ailleurs compromis dans des exactions nombreuses, en compagnie du sinistre bataillon Tornado (enlèvements, pillages, tortures, kidnapping, viols, meurtres, beuveries, trafics divers). Les scandales des crimes commis par les bataillons commençant de remonter dangereusement à la surface, ces bataillons n’étant pas la plupart du temps reliés à l’armée, mais à des organisations ultranationalistes et néonazies, pères de famille, volontaires, jeunes conscrits, tout ce petit monde fut entraîné dans une folie meurtrière, d’autant plus féroce qu’ils furent vaincus durant la bataille des frontières (août-septembre). En partie décimé, démoralisé, il fut finalement décidé de le renvoyer à Tchernigov (3 novembre). Il fut ensuite transformé en bataillon d’infanterie motorisé, puis renfloué. Mais devant l’urgence de la situation dans le Donbass, sans avoir eut le temps une nouvelle fois de recevoir une formation correcte, il fut immédiatement renvoyé au front (14 janvier 2015). A cette époque la situation militaire des Ukrainiens était critique, la bataille de l’aéroport de Donetsk était en passe d’être perdue et au centre du front, celle de Gorlovka et Debaltsevo tourna bientôt au désastre. Le bataillon placé en deuxième ligne, n’en subit pas moins des pertes sensibles (janvier-février) et dut bientôt battre en retraite dans une panique générale. Il abandonna une bonne partie de son matériel, armes et véhicules pour éviter sa destruction totale. L’armée ukrainienne fut alors sauvée par les fameux accords de Minsk (12 février). Il fut replacé à l’arrière dans la région d’Artemovsk, toujours dans l’attente de conscrits des mobilisations, et son effectif recomplété (426 hommes). Le bataillon affaiblit par de nouvelles pertes dut rester en position longuement dans l’année 2015, le front s’étant stabilisé permis aussi de mieux le structurer, de l’encadrer et surtout de l’entraîner. Des hommes furent démobilisés, une vingtaine d’entre eux reçurent finalement des certificats (juin 2015), la problématique étant que tous les volontaires (et non les mobilisés de la conscription), ayant combattu dans le bataillon, ne dépendait nullement de l’armée ukrainienne. Ils se trouvaient dans un vide juridique qui fut comblé par une série de loi concernant l’opération ATO, leur donnant des droits et une reconnaissance. Le processus fut très long, ces hommes ne reçurent parfois des attestions que des années après leur service, établissant par ailleurs une méfiance entre ces derniers et le gouvernement, terrain propice à l’extrémisme politique et à la rancœur. Pendant ce temps, tant bien que mal, le bataillon fut maintenu au front, avec la visite d’une délégation de la ville de Tchernigov apportant des victuailles pour les fêtes, ses casernements se trouvant alors à Kourakhove, à l’arrière des positions de Mariinka et Donetsk (6 janvier 2016). Le président Porochenko médailla une partie des soldats du bataillon tués au combat (24 mars). Il fut finalement reconduit à l’arrière dans la région de Soumy (23 octobre 2016). Durant cette année, une cérémonie fut organisée à Tchernigov pour honorer les morts nombreux de ce bataillon, tous originaires de la ville et de la région, 143 hommes avaient été tués à cette date, sans parler de près de 400 blessés. La municipalité installa de grands panneaux avec les portraits de tous ces hommes tués contre les Républicains du Donbass. Une flopée de médailles furent attribuées à titre posthume à cette occasion. Le bataillon faisait partie de la 58e brigade d’infanterie motorisée et poursuivit ses rotations en étant essentiellement reconstitué par de nouvelles de mobilisation de conscrits. Il resta en ligne avec des périodes courtes de repos entre 2017 et 2022. Inquiets des conséquences de l’image des « volontaires » des bataillons de représailles, un média local de Tchernigov organisa une conférence et un débat sur la nature de ces hommes. Assez naïvement l’émission indiqua que la ville avait fourni : « 70 hommes pour les bataillons du Pravy Sektor et de l’OUN, 10-15 au bataillon Azov, 5 à Aïdar, 20 dans d’autres bataillons, les formations des deux bataillons Tchernigov-1 et 2, soit environ 600 volontaires, plus 200 combattants pour la police supplétive » et que ces volontaires avaient été recrutés soit par le biais du Parti néonazi Pravy Sektor, soit par le Ministère de l’Intérieur, la Garde nationale ou les forces armées. Dans une tentative de magnifier ces hommes, les participants se plaignirent amèrement de l’image des volontaires… et bien sûr de « la méchante » propagande russe (12 mars 2021). Il est actuellement engagé dans la défense des dernières positions tenues par l’armée ukrainienne dans le Nord du Donbass, du côté de Slaviansk et Bakhmut (2022).
La cohorte sanglante des morts, une génération sacrifiée. La longue liste qui va suivre est celle de combattants de ce bataillon, dont beaucoup ont été tués sur le front. Elle est fastidieuse et morbide à lire, mais elle a une certaine utilité. Elle est issue principalement de cet article lors d’une cérémonie organisée par l’administration de Tchernigov. Cette liste montre que dès 2014, l’Ukraine a envoyé à la mort des pères de famille, de très jeunes hommes à peine entrés dans leur vie d’adultes, qui ont tous été sacrifiés pour une mauvaise cause. Comment ne pas considérer ceux qui les ont envoyé à la boucherie comme des criminels, lorsque ceux du Donbass voulaient être libres ? Le président américain Wilson avait édicté le principe que tous les peuples avaient le droit de décider de leurs destinées. Il semble pour l’Ukraine et les Américains qui allumèrent la dynamite du Maïdan cela n’avait aucun sens. Tous ces hommes furent tués pour rien, des familles brisées, des vies tragiquement écourtées, d’autres drames et tragédies dans le camp du Donbass, et également l’absurdité du recrutement régional. En France, dès les boucheries dans les tranchées de 14-18, le recrutement régional des unités cessa. Car il fut vite évident que c’était la porte ouverte à l’extermination ciblée d’hommes vivants dans le même village, la même ville, et qu’en cas de coup dur, les conséquences sur l’arrière pouvaient être encore plus terribles. La bataille de Debaltsevo devait provoquer une tragédie. Les pertes ridicules avouées à cette époque par l’Ukraine cachent ici une hécatombe. Tchernigov et les familles de l’arrière doivent encore s’en souvenir à ce jour. Voici donc une liste non exhaustive de quelques portraits. Ce qui ressort en particulier de sa lecture, c’est l’odieux sacrifice d’hommes assez vieux, avec femmes et enfants, ou d’autres trop jeunes entraînés par quelques fanatiques bandéristes et anciens militaires dans une guerre fratricide sans aucun but. Reprendre le Donbass ? Et après ? Aurait-il fallu tuer l’ensemble de la population du Donbass, comme l’avait déclaré par ailleurs Porochenko à demi-mot, ou Zelensky parlant d’un Donbass vidé de ses habitants et totalement en ruines ? C’était ça le projet ?
Volodymyr Blizniouk (1988-2014), originaire de Tchernigov, conscrit dans la Garde nationale, simple employé, il étudia à l’université dans l’Institut ukrainien-russe en partie financé par la Russie. La propagande le lança dans la Révolution du Maïdan (2014), il abandonna là ses études, s’enrôla dans le bataillon Tchernigov-1, en même temps que son père, ancien lieutenant-colonel à la retraite. Ce dernier fut refusé pour cause d’âge. Il fut tué dans le Donbass le 6 septembre 2014. Une plaque commémorative fut installée dans son école secondaire.
Igor Bouïnovskiy (1968-2015), originaire de la région de Nikolaïev, il fit des études professionnelles et travailla dans une centrale nucléaire comme électricien (1988), chef de service maintenance électrique (1997), inspecteur pour la sécurité et sécurité incendie (1999), devenant également instructeur au centre de formation des services d’urgence (2004). Il se présenta au poste de maire de son village, sous une étiquette inconnue (2010), mais ne fut pas élu. Il tomba sous le coup de la mobilisation pour rejoindre les bataillos de représailles dans le Donbass, et fut versé au bataillon Tchernigov-1 (21 août 2014). Il fut tué durant la bataille de Debaltsevo, par un tir de lance-roquettes Grad, le 28 janvier 2015. Il fut tué par électrocution, les lignes électriques ayant été coupées et un câble sous tension l’ayant atteint. Il resta longtemps sur le champ de bataille, son corps fut finalement rendu à la partie ukrainienne qui mit du temps à l’identifier (mai 2015). Il fut enterré par sa famille (28 mai), et décoré à titre posthume par le Président Porochenko (21 mars 2016). Il reçut également une décoration de l’association bandériste Nous Ukrainiens. Une cérémonie militaire fut organisée à Kiev, à la mémoire des soldats tués dans cette journée (28 janvier 2022).
Andreï Demin (1983-2022), originaire de Soumy, il fit des études de droit à l’Université de Tchernigov (2004), il s’enrôla dans l’armée ukrainienne (novembre 2019), et fut tué le 18 mai 2022.
Vladimir Eleshkevitch (1970-1922), diplômé de l’école navale, ancien soldat des troupes de marine de l’armée soviétique, il atteignit le grade d’enseigne. Il revînt à la vie civile comme simple employé, marié (vers 1992), deux enfants. Il s’enrôla peu de temps avant l’opération spéciale dans l’armée ukrainienne (janvier 2022), et fut accepté malgré son âge. Les raisons de son engagement furent peut-être motivées par un meilleur salaire. Il fut tué le 15 mai 2022.
Andreï Fedichev (?-), d’origines cosaques, né dans la région de Lougansk, comme son frère. Son grand-père servit dans l’Armée Rouge durant la Grande Guerre Patriotique, passa devant un conseil de guerre et fut innocenté, puis envoyé dans la réserve, après la guerre il travailla longtemps dans une usine de munitions dans la région de Lougansk. Son frère Valentin (1960-2016) servit dans l’Armée soviétique notamment durant la guerre d’Afghanistan (1979-1989), dont il revînt. Les deux frères s’enrôlèrent ensemble dans les bataillons de représailles, lui dans le bataillon Tchernigov-1, son frère étant nommé chef adjoint dans l’État-major de l’opération ATO. Il fut l’un des derniers à fuir le champ de bataille de Debaltsevo, indiquant avoir détalé dans une fuite éperdue durant deux jours et parcourant une soixantaine de kilomètres à pied (son frère qui aurait pu être de Marseille, déclarait qu’il avait parcouru 100 km), pour échapper au désastre du chaudron de Debaltsevo (février 2015). Il mourut plus tard d’une crise cardiaque (26 octobre 2016). Lui-même était officier de carrière dans l’armée ukrainienne, il servit dans les forces de maintien de la paix, notamment au Kossovo (2013-2014), et fut envoyé dans le bataillon Tchernigov-1, alors lieutenant-colonel. Il servit notamment dans la région d’Avdeevka non loin de Donetsk, puis fut envoyé dans le 137e bataillon de fusiliers-marins (2017), qu’il commanda peut-être jusqu’à ce jour.
Maxime Golovatiy (1992-2015), originaire de la région de Tchernigov, il fit des études de maçonnerie (2010-2012), avant d’effectuer son service militaire dans la 36e brigade de fusiliers-marins. Il retourna à la vie civile, mais fut mobilisé par l’Ukraine pour aller combattre dans le Donbass (28 avril 2014). Il fut versé dans le bataillon Tchernigov-1 et fut tué durant la bataille de Debaltsevo, descendu par un tireur d’élite, le 18 février 2015. Son corps resta longtemps sur le champ de bataille, il ne fut enterré dans sa ville que le 30 avril suivant. Deux plaques commémoratives furent inaugurées dans son école et son lycée (24 août et 13 octobre 2015).
Vitaly Guiritch (1978-2015), il fit des études secondaires puis travailla dans une scierie. Il fut mobilisé pour partir se battre dans le Donbass (avril 2014). Il fut tué dans la région de Lougansk, le 14 février 2015, laissant une veuve et un fils. Deux plaques commémoratives furent installées dans ses écoles (août 2016).
Maxime Kiritchuk (1989-2022), originaire de la région de Kharkov, il fit une école militaire à Lvov, puis devînt militaire de carrière. Il fut envoyé servir dans le Donbass dans l’armée régulière, servant dans de nombreuses batailles, à Slaviansk, Avdeevka et Debaltsevo (2014-2015), chef d’une batterie de mortiers (2017), commandant de la 13e brigade motorisée (mars 2021), il servit dans le secteur de Tchernigov et Kiev au début de l’opération militaire russe. La 13e brigade fut ensuite engagée dans la région de Slaviansk et Bakhmut, où elle se trouve encore, il fut tué le 22 mai 2022, alors que son unité avait déjà subi de lourdes pertes.
Alexeï Konovalov (1970-2014), originaire de Tchernigov, puis déménagea dans la ville russe de Togliatti à l’âge de six ans (1976-1983), avant de revenir s’installer en Ukraine avec sa famille (1983). Il entra dans une école militaire soviétique (1988), dans le génie, diplômé comme ingénieur en télécommunications, il servit ensuite dans l’Armée de l’Air ukrainienne. Il prit sa retraite au rang de capitaine (2003). Il travailla ensuite comme vigile, et dans diverses entreprises comme ingénieur. Ultranationaliste convaincu, il s’engagea dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, donnant de sa personne y compris dans les moments les plus violents des émeutes contre les forces de l’ordre (17 policiers tués, environ 110 civils et 1 900 blessés), durant l’hiver 2013-2014. Il s’affilia au Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, et rejoignit ce dernier dans la section locale de Tchernigov. Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Tchernigov-1, participant aux exactions contre la population civile, commandant d’un poste de contrôle dans un petit village de la région de Lougansk. Il fut blessé d’un coup de poignard à la jambe dans un corps à corps avec des Républicains (mai), et mourut électrocuté lors d’un câblage effectué pour les besoins du service (12 juin). Il laissait deux filles. Une plaque commémorative fut installée dans son lycée (1er septembre), et il reçut à titre posthume un prix du Conseil régional de la ville (20 avril 2021).
Sergeï Kharitonov (1969-2015), originaire de Tchernigov, il fit des études professionnelles pour entrer dans les chemins de fer, puis effectua son service militaire dans l’Armée soviétique (1988-1990), avant de travailler dans un dépôt ferroviaire à Tchernigov et dans la région. Il démissionna et ouvrit un garage automobile. Il fut mobilisé pour aller se battre dans le Donbass, sergent-chef et commandant d’une pièce de mortier, dans le bataillon Tchernigov-1, il fut tué lors de la bataille de Debaltsevo, le 30 janvier 2015. Il laissait derrière lui une veuve et deux fils.
Vitaly Kolesnik (1975-2015), originaire de la région de Tchernigov, il fit son service militaire dans les troupes de marine. Il fut mobilisé pour être envoyé combattre dans le Donbass (1er septembre), et incorporé au bataillon Tchernigov-1, comme sergent. Il fut tué sur le front du Donbass, le 30 janvier 2015, au moment de la bataille de Debaltsevo, son corps resta longtemps sur le champ de bataille, fut ramassé par les Républicains et identifié (15 mars). Il fut ensuite remis aux Ukrainiens.
Andreï Koudabekov (1974-octobre 2023), originaire de Tchernigov, fils de militaire, il effectua son service militaire dans les troupes aéroportées (1994-1996). Il travailla ensuite dans la sécurité et fonda une entreprise de tapisserie d’ameublement qui prospéra. Il affirma qu’il se préparait à la guerre contre la Russie depuis l’année 2008, contaminé par le bandérisme. Il déclara qu’il avait compris que l’Ukraine serait selon lui la « prochaine victime » de la Russie, suite à la défaite des Géorgiens (qui au passage étaient les agresseurs…). Il participa aux émeutes et violences du Maïdan (hiver 2013-2014), s’affichant notamment avec des drapeaux de l’UPA, l’armée collaborationniste ukrainienne avec l’Allemagne nazie. Il s’enrôla dans le bataillon Tchernigov-1 (2014-2017), et créa un centre de formation paramilitaire spéciale pour les civils, le centre VovKoulaka. Le centre était destiné à former des adultes, des jeunes, et même des enfants à s’entraîner et à apprendre l’idéologie du bandérisme à la manière de la Hitlerjugend. Il se porta volontaire dans l’armée ukrainienne au moment de l’opération spéciale russe (février 2022). Il fut liquidé par les Russes à la fin octobre 2023. Koudabekov était un criminel de guerre en puissance, son unité fut l’une des plus sanguinaires dans les représailles, au début de l’agression des populations du Donbass par l’Ukraine. Le bataillon se livra à des faits de tortures, enlèvements, pillages, viols, meurtres, beuveries, trafics divers, en compagnie du terrible bataillon Tornado. L’essentiel des faits furent commis en 2014 et surtout en 2015. L’unité échappa de peu à la dissolution, mais Tornado fut démantelé suite à l’énorme scandale des révélations jusque dans les journaux ukrainiens, des crimes commis par les deux unités. Les rares criminels qui furent condamnés sous la pression de l’opinion publique furent libérés par le Président Zelensky en mars 2022.
Evgen Kravchenko (1991-2015), originaire de Tchernigov, il fit des études pour devenir soudeur et effectua ensuite son service militaire. De retour à la vie civile il commença d’exercer sa profession. Il fut mobilisé pour être envoyé dans le Donbass (24 avril 2014), et incorporé dans le bataillon Tchernigov-1, au grade de sergent. Il participa aux premiers combats et exactions dans le Donbass, puis fut tué à la bataille de Debaltsevo, le 31 janvier 2015. Mortellement blessé, il mourut après s’être vidé de son sang. Plusieurs plaques commémoratives furent installées dans ses écoles (2015-2016).
Oleg Koussliy (1978-2015), originaire de Debaltsevo, il fit des études de maçonnerie, puis effectua son service militaire dans l’artillerie et les troupes blindées (1996-1997). Il travailla ensuite comme vigile. Il fut mobilisé pour aller combattre dans le Donbass, sa région natale, et contrairement à beaucoup de mobilisés ne devînt pas réfractaire, mais répondit à l’appel. Il devînt donc un transfuge du Donbass. Il fut incorporé dans le bataillon Tchernigov-1, grade de sergent (septembre 2014). Il fut tué dans la bataille de Debaltsevo, le 18 février 2015. Son corps ne fut identifié que plus tard, à Dniepropetrovsk. Il fut enterré le 12 mars suivant. Il laissait un garçon de huit ans et une femme enceinte, qui accoucha après sa mort.
Vadim Loboda (1983-2014), originaire de Tchernigov, il fit des études secondaires et devînt électricien. Il fut mobilisé pour aller se battre dans le Donbass (avril 2014), aurait dû être démobilisé pour raison de santé mais fut envoyé dans le bataillon Tchernigov-1. Il participa aux exactions du bataillon et fut tué le 12 septembre 2014. Une plaque commémorative fut installée dans son école (novembre 2016), et la ville de Tchernigov lui décerna un prix à titre posthume (30 novembre 2021).
Sergeï Mouravniy (1972-), un ultranationaliste membre du parti Oukrop, fortement lié à l’oligarque et mafieux Igor Kolomoïsky, par ailleurs bientôt candidat au Conseil régional de Tchernigov (2015). Il fut nommé à la tête du bataillon (novembre 2014) et participa notamment à la déroute de Debaltsevo (janvier-février 2015), avant d’être remplacé (mai). Il rentra dans la vie civile, fonctionnaire dans l’administration de la région de Tchernigov, se représenta ensuite sous l’étiquette d’un autre parti (2020), Solidarité Européenne fondé par le Président Porochenko (2001), mais essuya un nouvel échec. Il disparaît ensuite dans les limbes de l’histoire.
Roman Pitskiv (1983-), originaire de la région d’Ivano-Frankovsk, ultranationaliste et bandériste convaincu, il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan et participa aux émeutes et violences durant la « Révolution de la Dignité » (hiver 2013-2014). Il fut l’un des piliers du recrutement à Tchernigov de la formation du bataillon, attirant à lui d’anciens sbires des compagnies du Maïdan et des ultranationalistes (avril-mai 2014). Il fut nommé au commandement du bataillon et le responsable des principaux crimes commis par ses hommes dans le Donbass (printemps-été 2014). Il fut mis particulièrement en cause pour les humiliations, les tortures et les violences commises sur des prisonniers insurgés, mais aussi sur les simples civils. Plus intéressé à la politique qu’aux combats, il laissa son bataillon et retourna à Tchernigov, puis fut nommé dans une commission militaire composée des principaux chefs de bataillons de représailles (août), dans le Parti Front Populaire, droite dure, fondé par le Premier ministre du moment Iatseniouk (également lié au Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda). Il se présenta pour ce parti aux élections législatives de la Rada, fut victime d’un grave accident de voiture dans la région de Tchernigov (11 septembre). Gravement blessé, il ne fut par ailleurs pas élu dans la Rada (octobre). Son accident mis fin à sa carrière militaire et à son commandement. Lié à Arsen Avakov, l’éternel Ministre de l’Intérieur (2014-2021) et également membre du Parti Front Populaire, il fut utilisé avec des hommes de main pour des opérations et des raids, notamment contre une usine de confiseries à Jytomyr (2016). Il était devenu entre temps un cadre supérieur de la Police dans la région de Tchernigov, adjoint à la sécurité publique, transféré ensuite à Kiev, chef de département, directeur-général des unités des forces de police spéciale, avant d’être nommé chef adjoint de la direction générale de la Police nationale pour la région d’Ivano-Frankovsk (9 octobre 2019), poste qu’il occupe sans doute toujours. S’il était pris, il aurait à comparaître devant un tribunal militaire russe pour les crimes de guerre commis dans le Donbass en 2014.
Alexander Onoprienko (1988-2015), originaire de Kiev, il travailla dans une usine de meubles. Il fut mobilisé pour aller se battre dans le Donbass (28 avril 2014), incorporé dans le bataillon Tchernigov-1. Il ne fut envoyé au front que plus tard (septembre), puis fut mortellement blessé à la bataille de Debaltsevo, le 30 janvier 2015. Une plaque commémorative fut installée dans son école (mai).
Anatoli Rodionov (?-), d’une famille originaire de la région de Tambov, fils d’un vétéran de la Grande Guerre patriotique, qui s’installa ensuite à Kiev. Il fit une école militaire soviétique à Riazan (1982-1986). Il servit dans les troupes parachutistes au sein du 345e régiment et atteignit le grade de lieutenant-colonel à seulement 27 ans. Il servit en Afghanistan jusqu’au retrait soviétique (1989), puis fut envoyé en garnison en Azerbaïdjan puis en Arménie. A la chute de l’URSS, son unité fut ramenée en Ukraine, à Jytomyr où il intégra la 95e brigade aéromobile dans l’armée ukrainienne, rétrogradé au grade de capitaine, jusqu’à la dissolution de l’unité. Après 13 années de service et âgé de 31 ans, il préféra démissionner. Il monta une affaire de menuiserie dans la deuxième moitié des années 90. Il déclara avoir été favorable à la Révolution Orange et s’être enthousiasmé pour ce qu’il pensait être un vrai changement (2004). Beaucoup plus tard il reprit des études à Lvov, étudiant le droit pour devenir avocat et fut diplômé (2010). Il déménagea de Jytomyr à Krasnoarmeysk, dans la région de Donetsk (2008), puis après l’obtention de son diplôme travailla comme avocat à Donetsk. Il abandonna sa famille pour rejoindre une compagnie d’autodéfense du Maïdan constituée de vétérans de l’Afghanistan, compagnie liée au Parti National-Socialiste d’Ukraine Svoboba (hiver 2013-2014). Il rentra chez lui à Kranoarmeysk et rassembla des ultranationalistes de ses amis et quelques jeunes pour tenter de résister au mouvement général de l’insurrection pro-russe (avril 2014). Lié avec le chef local de la police politique du SBU, il organisa le début des répressions. Pendant ce temps le poste de police et du SBU fut enlevé par les insurgés, une partie des forces de police et des officiels étaient également passés à la révolte dans cette ville du Donbass (ou simplement en fuite). Il rassembla un quarantaine d’ultranationalistes locaux et tenta d’empêcher le référendum organisé dans la ville pour se séparer ou non de l’Ukraine, où se présentèrent des centaines de personnes enthousiastes. L’arrivée d’hommes du bataillon de représailles Dniepr-1 changea bientôt la situation. Un premier bureau fut pris et la foule dispersée. Une série de barrages routiers furent organisés pour encercler la ville, et il fut nommé au commandement des forces présentes pour écraser les rebelles. La population ne manqua pas d’être bientôt terrorisée par des violences et des répressions sanglantes, aussi la ville fut prise par les ultranationalistes. Son commandement provisoire avec Dniepr-1 s’étant terminé là, en communication avec Korban le bras droit de l’oligarque mafieux Kolomoïsky, il se rendit à Dniepropetrovsk pour obtenir un grade dans un autre bataillon (juillet 2014). Il fut nommé au grade de chef de liaison dans le 43e bataillon d’infanterie motorisée Patriot. Il fut ensuite nommé au commandant du 13e bataillon de défense territoriale Tchernigov (mars/avril 2015). Il y trouva une grande désorganisation, de l’incompétence, de l’alcoolisme. Il réussit pourtant à tenir son bataillon réduit à 300 hommes, suite à la défaite cinglante et aux pertes nombreuses qu’il avait essuyé à la bataille de Debaltsevo (janvier-février 2015). Il imposa de creuser des tranchées et rétablit l’ordre et une certaine discipline, le bataillon servant aux côtés du 43e bataillon d’infanterie motorisée Patriot. Dans ce dernier, d’après ses dires, il se trouvait un groupe de Français (néonazis) arrivé sur place par le biais des réseaux internationaux de l’extrême-droite dure. Les fonds pour payer les dépenses du bataillon n’arrivèrent que tardivement, plusieurs mois après son arrivée (août). Il se trouvait toujours à son commandement lorsqu’il donna cette très longue interview où il raconta son histoire (5 juillet 2017). Il déclarait pour conclure à la question du rôle du soldat à son retour du front : « Je suis avocat, il s’agit d’une lutte contre les autorités locales de Krasnoarmyesk, le bureau du procureur, la police, l’administration de l’hôpital. Je ne me bats pas pour la vie, mais pour leur mort ». L’un des projets futurs de cet homme était de monter des camps pour les jeunes afin de les militariser, de les entraîner à la survie en temps de guerre et de les endoctriner politiquement. Il fut relevé de son commandement ou démissionna peut-être pour une question d’âge autour de l’année 2017-2018.
Vladimir Shpak (1984-2021), originaire de Tchernigov, il fit des études supérieures en économie à l’université de la ville (diplômé 2006), puis créa sa propre entreprise comme autoentrepreneur. Ultranationaliste convaincu, il participa aux événements des émeutes et manifestations du Maïdan (2013-2014), devînt instructeur dans un centre de formation des volontaires partant pour les bataillons de représailles combattre dans le Donbass (2014-2018), il s’enrôla finalement dans l’armée régulière ukrainienne (2018), au grade de lieutenant. Il fut versé dans le 13e bataillon d’infanterie motorisée Tchernigov. Il fut tué le 6 avril 2021 dans un petit village sur le front de la région de Donetsk. Il fut médaillé à titre posthume par Zelensky (21 janvier 2022).
Oleg Solomakha (1978-2015), originaire de la région de Tchernigov, après des études secondaires, il devînt serrurier. Il fut mobilisé pour aller se battre dans le Donbass (2 septembre 2014), et fut tué durant la bataille de Debaltsevo, le 29 janvier 2015. Son corps enfouis dans les décombres d’un poste de contrôle fut finalement extirpé et il fut inhumé dans son village natal le 25 février suivant. Il laissait une veuve et deux enfants en bas-âge.
Pavel Starchenko (1977-2015), originaire de Stary Oskol, puis passant sa jeunesse à Tchernigov, passionné d’aviation. Il entra à l’Académie des forces aériennes à Kharkov (1995), mais dut abandonner ses études suite à une blessure. Il se marginalisa, travaillant dans le bâtiment à Kiev, puis faisant de longs périples en auto-stop en Europe (2000-2008). Il fut l’un des manifestants qui participèrent à la Révolution Orange (2004-2005). Il reprit tardivement des études en gestion du personnel, puis en relations internationales, diplômé (2013), suivant aussi une formation de tailleur de pierre. Il s’engagea dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, aux côtés des ultranationalistes, s’étant radicalisé. Il s’enrôla ensuite l’un des premiers dans le bataillon Tchernigov-1. Il fut tué dans la région de Donetsk (29 janvier 2015), son cadavre restant longtemps entre les lignes, il fut finalement identifié grâce à l’ADN et enterré à Tchernigov (9 avril).
Ilya Timofeev (1973-2017), originaire de Sibérie, né dan la ville de Norilsk, mais sa famille déménagea dans la région de Kirovograd dans sa jeunesse. Il fut mobilisé pour rejoindre les bataillons sur le front du Donbass (13 février 2015), et fut versé dans la 72e brigade mécanisée. Il y servit jusqu’à sa démobilisation (26 avril 2016). Il retourna à la vie civile, mais avait goûté à l’adrénaline du front, il se rengagea dans l’armée ukrainienne, après une réunion de réservistes (6 juin 2017). Il fut versé dans le bataillon Tchernigov-1, une unité au passé douteux et sanglant, alors 13e bataillon motorisé, qui se trouvait dans la 58e brigade motorisée. Il fut tué par l’explosion d’une mine qui décima la patrouille dont il faisait partie, tuant trois soldats, et en blessant trois autres, le 19 juillet 2017, dans la région de Popasnaya. Il laissait une veuve et trois enfants, et fut décoré à titre posthume (6 avril 2018).
Ivan Tomylko (1986-2015), originaire de la région de Tchernigov, il fit un cursus d’études professionnelles, puis s’enrôla pour son service militaire dans les forces de police, qu’il effectua à Lvov. Il travailla ensuite dans la police municipale de Tchernigov, mais ultranationaliste convaincu, laissa là son travail et participa aux émeutes et manifestations du Maïdan (2014). Il fut volontaire dans le bataillon Tchernigov-1, grade de sergent (24 avril 2014), et participa aux exactions dans le Donbass. Lors d’une permission il se maria (juillet, il avait déjà une fille), puis de retour au front, il fut tué durant la bataille de Debaltsevo, le 30 janvier 2015. Son corps resta longtemps sur le champ de bataille et ne fut retrouvé qu’en mars, et rendu à l’Ukraine, il fut enterré le 15 du mois. Plusieurs plaques commémoratives furent installées et une rue de son village natal renommée en son honneur (mai-octobre).
Alexeï Vissotskiy (?-), militaire de carrière, il fut l’adjoint du commandant du bataillon de défense territoriale Tcherkassy (2014), puis fut nommé ensuite dans le bataillon Tchernigov-1.
Alexandre Zelensky (1971-2015), originaire de la région de Kherson, il fit des études secondaires, puis fut employé dans une ferme d’État. Il effectua son service militaire (1989-1991), dans l’armée soviétique, et retourna à son emploi. Il commença par s’enrôler comme bénévole pour récolter des matériels et des fonds pour l’armée ukrainienne (printemps 2014), puis s’enrôla volontairement dans le bataillon Tchernigov-1 (août). Il participa à la seconde bataille de Debaltsevo et fut tué par un tir de lance-roquettes Grad qui frappa son véhicule, et mourut brûlé vif dans un véhicule blindé, le 28 janvier 2015. Son corps resta longtemps sur le champ de bataille, et fut rendu à la partie ukrainienne tardivement. Son identification fut rendue compliquée par l’état de son corps calciné. Il fut finalement identifié et enterré dans son village (19 septembre). Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (21 mars 2016), et une plaque commémorative fut installée dans son école (6 décembre). Une cérémonie militaire fut organisée à Kiev en mémoire des hommes tués dans le Donbass dans cette journée (28 janvier 2022).