La brigade Svoboda fut d’abord un bataillon qui fut formé dans le cadre d’une brigade de la Grade Nationale levée pour la défense de la capitale (février-avril 2022). Un premier bataillon fut formé exclusivement de cadres et militants du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, parti néonazi et de l’extrême-droite fasciste, comprenant également l’idéologie bandériste et antisémite. Le parti avait réalisé un toilettage de sa vitrine : rebaptisé Svoboda (Liberté) dès 2004, avec l’abandon du salut hitlérien (qu’Oleg Tyagnibok aimait beaucoup faire en public) pour un salut Svoboda, un lissage des communications, notamment après 2013-2014 en évitant les déclarations racialistes, antisémites et passant au « Nazisme en cravate » dans un but de séduction. Le parti avait réussi une extraordinaire percée grâce à cette apparence (fausse) de respectabilité, se présentant dès lors comme un parti de la droite radicale, européiste, atlantiste, et rafla 37 sièges à la Rada (2012), et des centaines de sièges dans les conseils municipaux et régionaux. Un marketing vînt remplacer les croix celtiques et autres symboliques trop visibles, mais qui restèrent souvent sur les patchs des combattants : croix gammées, wolfsangel SS, Soleil Noir, drapeaux ou couleurs de l’UPA (noir et rouge), etc. Les Américains acceptèrent alors de la financer en sous-main, notamment en apportant l’argent nécessaire aux sbires des compagnies d’autodéfense du Maïdan, Nuland déclara à l’époque que les USA avaient dépensés 5 milliards de dollars pour provoquer et faire aboutir le Maïdan (hiver 2013-2014). Le bataillon puis brigade furent engagés dans les combats les plus violents du front, à Roubjenoe, Lissichansk, Severodonetsk et Artemovsk/Bakhmut. Il se trouvait également dans la zone d’Irpen et Boutcha où de nombreux crimes de guerre et massacres furent commis contre les prisonniers russes ou contre les populations civiles des Russes ethniques qui s’étaient montrés enthousiastes à l’arrivée des troupes russes (avec la Légion Nationale Géorgienne). Voici une enquête et une partie de l’histoire de cette unité néoazie que l’Occident ne veut pas voir, des interviews ont même été réalisées de ces fanatiques en Occident, y compris en France.
Une brigadede néonazis fanatiques de la Garde Nationale transformée en brigade de première ligne.Le bataillon Svoboda est une formation de la Garde nationale ukrainienne, intégrée dans la 4e brigade opérationnelle qui fut fondée en avril 2022. L’unité fut rassemblée petit à petit avec les volontaires de la région de Kiev, dès les premiers jours de l’invasion (22-26 février). Elle fut même engagée dans les premiers combats pour la défense de la capitale, quelques unités occupant Brovarov (1er mars), appuyées par les bataillons de défense territoriale de la réserve et les unités régulières. Des petits groupes furent lancés sur les arrières des Russes, dans la zone entre Kiev et Tchernigov, faisant à la fois les saboteurs, les tirailleurs, et lançant des raids (début mars). L’embryon du bataillon, malgré les pertes, fut ensuite engagé dans les batailles acharnées pour Irpen, Boutcha et Gostomel (24 mars-première quinzaine d’avril). C’est à ce moment qu’il fut officiellement créé. Mais de bataillon il devînt très vite la 4e brigade de la Garde nationale, bientôt appelée Légion Svoboda, quasiment sous contrôle des cadres du parti néonazi du même nom. Les premiers éléments furent rapidement transportés sur les lignes de front dans l’Est. Quelques compagnies furent engagées dans la région de Roubejnoe (20 avril), qui furent presque quasiment anéanties dans les semaines suivantes. Dans les rangs d’une d’entre elles, seulement 18 hommes furent finalement relevés du front, le reste ayant été liquidé par les Russes. Le gros de la brigade fut ensuite rassemblé sur les dernières positions ukrainiennes de l’ancien oblast de Lougansk. Elle participa à la défense de Severodonetsk (avril-mai), mais les pertes ayant été très lourdes, menacée d’encerclement, elle dut abandonner et battre en retraite (12 mai). Ce qui ne put pas prendre la fuite, fut fait prisonnier, l’unité abandonnant une bonne partie de son matériel et l’ensemble de ses véhicules. Décimée, elle resta cependant longuement à la défense meurtrière et inutile de la zone industrielle de Severodonetsk. Elle ne réussit pas à garder cette position, qu’elle dut abandonner (nuit du 23 au 24 juin). Entre temps le capitaine Kouzik et ancien député, commandant d’un des bataillons avait quitté son unité pour rencontrer le Ministre de la Défense d’Ukraine (16 juin), événement qui fut largement médiatisé. L’unité participa ensuite à la défense de Lissichansk, mais fut finalement écrasée sous les assauts russes, la retraite fut là encore inévitable (3 juillet). Elle retraita et tenta de s’accrocher aux positions du village de Zaïtsevo (août), où elle fut encore dominée et repoussée, abandonnant finalement le terrain. Ce qui restait de ses effectifs, le moral tout de même sérieusement entamé après cette succession de défaites, fut retiré du front vers Artemovsk/Bakhmut (septembre). Les hommes étaient dans un état moral et physique proche de l’écroulement, aussi la brigade fut renvoyée à l’arrière (octobre), pour être recomplétée. L’affaire ne traîna pas, de nouveaux volontaires qui sortaient de camps d’entraînement furent incorporés (plusieurs centaines), comprenant des volontaires mais aussi des mobilisés, et des mercenaires étrangers, néonazis d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de France et peut-être d’autres nationalités. Une fois plus ou moins prête, l’unité fut renvoyée immédiatement sur le front du Donbass. Elle fut renvoyée à la défense d’Artemovsk/Bakhmut, où elle a subi jusqu’à nos jours une terrible et forte attrition, jusqu’à présent jamais observée dans les combats de position du Donbass (novembre 2022-janvier 2023).
Communiquer les pertes… mais pas trop ! L’analyse de prosopographie des biographies découvertes est un peu particulière. Ce bataillon est en effet une création nouvelle, et a été beaucoup engagé au combat, comme troupe d’élite et chair à canon. Beaucoup des hommes du départ étaient en effet des vétérans du Maïdan, mais surtout des membres du parti néonazi Svoboda. Alliant expérience mais aussi idéologie, leur motivation est forte. Une première vague fut envoyée au combat et ses rangs éclaircies par les pertes. Mais le prestige acquis par le bataillon devenu brigade (4e de la Garde Nationale), a fait converger vers l’unité de nouvelles recrues (automne 2022). On y trouve le « nazi noir », mais aussi beaucoup de jeunes, et quelques-uns des propagandistes du parti, députés locaux voire même de la Rada d’Ukraine des heures « délicieusement fascistes » des années 2013-2015. Les pertes communiquées ne sont pas la réalité, car la brigade a été quasi anéantie entre le mois de février et celui d’août. Les débris furent ramenés à l’arrière, pour être complétés de nouvelles recrues, toutefois semble-t-il toutes volontaires. C’est qu’avec l’expérience du passé, du parti, la communication déployée par le bataillon est exceptionnelle. Au moins deux politiques, rompus à l’exercice de la propagande ne font que cela et inonde les réseaux sociaux (dont Nazarenko et Lissenko), la brigade ayant même un Telegram très actif. On y voit tout un réseau arrière de bandéristes souriants, ou les instructions ont été claires : ne pas montrer les saluts nazis, ni des patchs compromettant, ou le moins possible (les photos sont aussi retouchées par un pro et mises en scène). Il faut dire que le salut hitlérien pratiqué autrefois dans le parti, a été remplacé par le « Salut Svoboda », les trois doigts du milieu levés et écartés. Cependant ils ne peuvent tout cacher. On découvre parfois les drapeaux ou couleurs de l’UPA, l’armée collaborationniste ukrainienne de Bandera (noir et rouge), le soleil noir des SS, si cher à Heinrich Himmler, et des mercenaires étrangers. Des photos prouvent qu’ils sont venus aussi d’Europe occidentale, des néonazis en particuliers allemands, français et britanniques sont présents dans l’unité. La proportion de mercenaires est toutefois à mon avis plutôt faible, de l’ordre de 5 ou 10 % de l’effectif maximum. Quant aux fameuses pertes, les profils des tués sont soigneusement choisis, pour servir à entretenir le « culte des morts », ce morbide et sinistre culte « des Héros » (morts), qui commence par Stepan Bandera quasiment déifié, et se prolonge justement par les cadavres qui jonchent les champs de bataille. Le délire va si loin, que l’un des slogans ukrainiens répétés sans cesse parmi les cris bandéristes est : « les héros ne meurent jamais », une transposition presque littérale des croyances païennes scandinaves ou germaniques, ou la mort au combat ouvraient les portes du Valhalla. L’étude propose aussi les biographies de « nazis en cravate » du parti Svoboda, dont certains servent dans la Légion Svoboda et quelques autres pour donner une idée de ce qu’est réellement ce parti, avec l’incroyable Irina Farion qui a elle seule est une caricature du parti Svoboda.
Timofeï Anikanov (1980-2022), sans doute originaire de la région de Kiev, il fit des études professionnelles dans la restauration et devînt cuisinier. Il s’enrôla dans la défense civile lors de l’opération spéciale russe (février 2022), puis intégra le bataillon néonazi Svoboda, peut-être un militant du Parti National-Socialiste d’Ukraine, sans certitude. Après avoir servi à la défense de la capitale, puis aux batailles d’Irpen et Boutcha, il fut formé comme infirmier et finalement envoyé sur le front du Donbass, participant à la défense de Severodonetsk. Il fut tué le 24 mai 2022, et ses collègues demandèrent de l’argent pour sa famille. La communication de Svoboda sur sa mort dans le culte des morts et le racisme le plus déshumanisant indiquait : « reposes en paix mon ami, les Orcs paieront pour tout, mémoire éternelle et gloire au héros […] dans une bataille acharnée avec les occupants, il a trouvé la vie éternelle ».
Nikolaï Asmakovski (1997-2022), originaire de la région de Tchernigov, alors que la ville était quasiment encerclée (mars 2022), il se rendit dans la capitale régionale et s’enrôla dans la Garde Nationale. Il servit ensuite dans la région aux postes de contrôles sur les routes et accès, puis s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda, 3e bataillon de la brigade du même nom. Il fut envoyé sur le front du Donbass après une période d’entraînement (octobre), mais fut rapidement tué le 11 novembre 2022, durant la bataille d’Artemovsk/Bakhmut. Il laissait une ex-femme et une fille, et comme souvent ses collègues demandèrent de l’argent pour sa famille, en laissant les coordonnées bancaires de sa mère. Il fut enterré dans sa ville natale (21 novembre).
Sergeï Boïko (?-), néonazi urkrainien qui s’enrôla dans la brigade Svoboda, et fut tué lors de la bataille d’Artemovsk, en février 2023.
Mikhaïlo Boudiliv (?-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures et intégra très tôt les rangs du Parti National-Socialiste d’Ukraine. Il participa aux violences et émeutes de la Révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), et semble avoir servi un moment dans la zone ATO. Il se présenta au Conseil municipal de Kiev et fut élu (2015-2020). Il se lança dans la russophobie la plus aveugle, faisant rebaptiser un cinéma de Kiev appelé Russie, du nom de Kyoto (6 octobre 2016), tandis que la ligne de bus « Cinéma Russie » avait été précédemment renommée « Cinéma » (23 mai). Il fut mêlé au système d’extorsions et de rackets de grands constructeurs dans le bâtiment, d’entrepreneurs et d’entreprises (2017-2020). C’est ainsi que fut attaqué un chantier de la Tsentroboudservice (10 avril 2017), par des militants néonazis et anciens des bataillons de représailles Aïdar et Donbass. Les ouvriers furent chassés, le chantier en partie saccagé. Boudiliv débarqua soudainement dans ce capharnaüm, usant de sa position de conseiller municipal. Les papiers et documents officiels présentés aux néonazis furent rejetés avec dédain, Boudiliv les encourageants à ne pas se laisser impressionner par des documents « soi-disant » officiels. La bande contestait la légalité du chantier, mais en réalité elle était ici sur des ordres (voir la fiche de Nazarenko), afin de collecter le fruit de rackets, pots de vins, impôts mafieux illégaux, ou paiement en contrepartie d’une protection. Il ne fut jamais inquiété profitant de son immunité parlementaire. Il fut annoncé qu’il avait été atteint du Covid, alors toujours sur son siège de député du Conseil municipal. Il y a de grandes chances qu’il se soit engagé dans les rangs du bataillon Svoboda, étant donné que plusieurs de ses compères de rapines et du Parti Svoboda furent à la base de sa création (printemps 2022).
Ivan Dobrovolski dit Le Tigre (1988-2022), originaire de la région de Jytomyr, il vînt ensuite s’installer à Kiev. Il avait fait des études professionnelles puis travailla dans différentes régions de l’Ukraine. Il fut contaminé par l’idéologie bandériste, et était un passionné d’armes, de défis sportifs et de tactiques militaires. Il fit sans doute partie d’un groupe paramilitaire, ou d’une association du genre avant le Maïdan. Il y a toutes les chances qu’il participa aux émeutes et violences durant cette révolution (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans la défense civile de la capitale, puis dans le bataillon néonazi Svoboda (printemps 2022), et fut envoyé combattre dans le Donbass. Il servit à la défense de Roubjnoe, puis à la bataille de Severodonetsk. Sa mort fut rapportée par un média ukrainien (26 juin) : « Le 21 juin dans la bataille avec les groupes de saboteurs des forces spéciales russes dans la région de Lougansk, Ivan a été tué. Ce jour-là, une unité russe s’est repliée du village de Metiolkine, qu’ils avaient capturé, se faufilant vers le village de Voronovo. A la sortie de la forêt, les Moscovistes ont été repérés par un poste d’observation et ont été engagés. Les Moskals ont essayé de contourner la position de flanc où se trouvait Dobrovolski en observation avec un autre soldat. Ils ont été les premiers à ouvrir le feu, bientôt rejoints par trois autres soldats. Le combat a duré trois heures et il fut tué ». dans la plus pure tradition du culte des morts, le récit se poursuit où l’homme aurait au moins tué 8 russes, en sachant que Zelenski avait déclaré dans l’été « qu’un Ukrainien tombait pour dix russes ». Toujours est-il qu’il fut tué, le sort de ses camarades n’est pas décrit et l’unité russe put retraiter. Le journal ukrainien fit d’ailleurs sans doute une erreur, une autre source donnant sa date de mort au 20 juin 2022 (peut-être toutefois le combat se déroula-t-il dans la nuit du 20 au 21). On peut imaginer que les Russes passèrent sur le corps des Ukrainiens et rejoignirent leurs lignes. Il fut enterré dans sa région natale et ses collègues demandèrent de l’argent pour sa mère (27 juin).
Valentin Dziouba (1977-2022), membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, cadre du parti au niveau de sa région, il se porta volontaire pour le bataillon du même nom (printemps 2022), et fut envoyé plus tard sur le front du Donbass. Il fut tué le 1er décembre 2022, à la bataille d’Artemovsk/Bakhmut. Sa mort fut annoncée par le chef du parti Oleg Tyagnibok en personne.
Alexandre Efimtchouk (1994-2022), originaire de la région de Kiev, membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon néonazi du même nom (février 2022). Après avoir participé à quelques batailles dans la région de Kiev, il fut envoyé avec une compagnie dans la région de Roubejnoe, ancien oblast de Lougansk. Il fut tué dans cette région le 5 mai 2022, laissant une jeune veuve sans enfant. Le Telegram Svoboda demanda de l’argent pour la veuve, l’armée et l’État en Ukraine se souciant peu du sort des familles.
Irina Farion (1964-), néonazie réputée pour sa haine farouche des Russes, son racisme et ses scandales. Originaire de Lvov, elle fit des études supérieures de langues, diplômée (1987), professeur agrégée en langue ukrainienne, puis Docteur en philologie (1996 et 2015). Elle s’engagea en politique dans le Parti communiste d’Ukraine (1987), après recommandation acceptée dans le parti (1988-1989). Elle nia pendant des années cet engagement politique, puis fut obligée d’avouer (novembre 2013), et elle déclara comiquement « être entrée dans le parti communiste pour le détruire de l’intérieur ». Elle s’encarta dans le Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda (2005), et se fit très rapidement remarquer par le parti par son fanatisme extrême, proche parfois de l’obsession. Elle se présenta à trois reprises à la Rada d’Ukraine, deux fois battue (2006 et 2007, 3e place), puis finalement élue (2012-2014). Elle avait été à plusieurs reprises lauréate ou gagnante de prix autour de la langue ukrainienne (2008, 2013, 2016). Elle fit un premier scandale en visitant une école maternelle, où elle demanda aux enfants de ne jamais utiliser les prénoms et diminutifs russes, comme Macha, ou Vania (février 2010). Elle demanda aux enfants s’ils préféraient dire Mikhaïlo ou Micha… et les enfants répondirent d’une seule voix : « Micha ! », provoquant sa fureur. Elle se lança dans des réprimandes, en humiliant une petite fille en indiquant que son nom russe Lisa, était synonyme de « lécher », et énonçant toutes les formes de prénoms à changer pour l’ukrainien sur le même ton. La violence des propos et la manipulation claire des esprits de ces jeunes enfants fit un scandale national. Elle fut poursuivie en justice par des collectifs de parents et des associations, mais l’affaire ne mena nulle part pour les plaignants. Elle s’attaqua ensuite aux Russes ethniques et déclara : « Les Ukrainiens qui définissent leur langue maternelle comme le russe sont des « Ukrainiens dégénérés », ils doivent être poursuivis en justice » (3 juin). Elle fit licencier un chauffeur de taxi de Lvov, qui avait refusé d’éteindre la radio qui diffusait de la musique en langue russe (juin 2012). Elle insulta publiquement un cadre du parti communiste, Alexandre Zoubtchevski, qui l’attaqua en justice et obtînt qu’elle fut condamnée, mais elle ne paya jamais l’amende qui lui fut imposée se cachant derrière son immunité parlementaire (mars-septembre 2013). Elle déposa une demande et plainte au Tribunal administratif de Kiev, en demanda que les discours à la Rada d’Ukraine, ne soient pas traduits, une très grande partie des députés étant russophones, elle demandait que seule la langue ukrainienne soit utilisée et qu’aucune traduction ne soit fournie aux députés russophones, sa demande fut rejetée (avril 2013). Elle déclara ensuite lors d’un rassemblement à la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale (8 mai), « que la victoire soviétique ne deviendrait jamais une victoire ukrainienne et que fêter un tel événement était du sado-masochisme », en regrettant en fait que ces derniers aient remportés la victoire contre l’Allemagne nazie. Elle envoya une lettre publique à la police politique d’Ukraine, le SBU, en déclarant que les 148 députés ukrainiens qui avaient acquiescé publiquement que les massacres de Volhynie par les Ukrainiens devait être reconnu comme un génocide du peuple Polonais, fussent déclarés « traîtres à la Nation ukrainienne », pourchassés, jugés et emprisonnés (juin 2013), mais le SBU répliqua qu’aucune trahison n’avait été constaté (août). Elle militant en permanence pour l’interdiction et l’exclusion de la langue russe dans le pays, s’attaqua aux prêtres du Patriarcat de Moscou en déclarant : « Ces prêtres n’ont rien à voir avec le christianisme, ils sont des membres des services secrets de la Russie […] le parti Svoboda n’est pas un parti démocratique, nous devons agir contre eux », en demandant que des persécutions religieuses soient lancées dans tout le pays et faire la chasse à ces prêtres. Elle déclara alors que l’insurrection commençait dans le Donbass et à Kharkov : « que les députés qui parlent le russe à la Rada sont des occupants et que ces derniers devraient être fusillés […] tous les participants à des actions séparatistes dans les régions de l’Est de l’Ukraine, qui ne sont pas des Ukrainiens [comprendre de langue maternelle] devront être exécutés », en annonçant clairement son intention de liquider plusieurs millions de personnes dans l’Est. Son extrémisme était si ridicule, pour l’Ukrainien lambada, qu’elle ne réussit pas à garder son siège et en fut pas reconduite (octobre 2014). Elle continua à se faire remarquer, notamment lors de l’assassinat par des néonazis ukrainiens du journaliste Oleg Bouzina (16 avril 2015) : « le dégénéré Bouzina est crevé, peut-être que cette mort subite neutralisera en quelque sorte la saleté déversée par ce salaud », tout en se réjouissant également du massacre qui avait eu lieu à Odessa le 2 mai 2014. Elle fut alors poursuivie par une cour de justice en Russie « pour incitation à la haine, à l’hostilité contre les citoyens russes et la Russie, et insultes à la dignité humaine » (8 juillet). Elle récidiva en soutenant et félicitant l’assassin du diplomate russe Andreï Karkov (20 décembre 2016), et fut logiquement couchée par les Russes sur une liste de personnalités ukrainiennes sanctionnées (1er novembre 2018). Elle appela ensuite à l’assassinat du journaliste de Kiev Dmitri Gordon, qui l’accusa d’être un agent du FSB russe. Le journaliste écrivit au Procureur général d’Ukraine qui se garda bien de la moindre réaction (3 mars 2019). Elle s’est reconvertie dans « le journalisme », tenant une chronique dans le journal de propagande ukrainienne Pravda (vérité). Depuis quelques temps elle déroule une réécriture des batailles du début de la guerre, comme ici, où elle assure que durant la bataille de l’aéroport de Donetsk, les Ukrainiens auraient perdus 100 morts et 400 blessés, et les insurgés 800 morts et de 2 000 blessés, des chiffres manipulés dans l’idée toujours de montrer la supériorité de la race ukrainienne « sur les dégénérés » de Russie. La bataille fut perdue par l’Ukraine et cette dernière se trouvait à l’assaut d’une zone urbaine et minière extrêmement compliqué à attaquer, et d’ailleurs entièrement minée.. Elle a été longtemps une sorte de marraine de guerre du bataillon néonazi Carpatian Sich.
Nikolaï Fourman (1990-2022), bandériste originaire de la région de Ternopol, membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon puis brigade du même nom (printemps 2022). Il fut tué par une balle russe, à la défense d’Artemovsk/Bakhmut, le 10 novembre 2022. Il laissait une veuve et un fils et fut enterré dans son village natal (18 novembre).
Vadim Galatiouk (1981-2023), originaire de la région de Rivne, Volhynie, bandériste et néonazi (peut-être membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda), il s’enrôla dans le bataillon du même nom (printemps 2022), et fut tué le 14 janvier 2023, à la défense d’Artemovsk/Bakhmut. Il fut enterré dans son village natal (18 janvier), laissant une ex-femme et une fille.
Youri Gibaliouk (1972-2022), originaire de Krivoï Rog, bandériste de longue date, membre du Parti National Socialiste d’Ukraine Svoboda, il soutînt le Maïdan et participa aux émeutes et violences en servant dans une compagnie d’autodéfense (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon Carpatian Sich (2014-2016), où il servit notamment durant la bataille de l’aéroport de Donetsk, et sur les positions de Peski (hiver 2014-2015). Il fut médaillé à plusieurs reprises et ensuite rentra chez lui, s’étant installé depuis longtemps à Kiev (travaillant dans l’industrie). Il s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda (mars 2022), et participa à la défense de la capitale, puis fut envoyé dans le Donbass. Il survécut aux premières batailles, notamment à Roubejnoe, Severodonetsk et Lissichansk (printemps et été 2022), puis fut nommé commandant de compagnie en remplacement d’un officier tué, le bataillon décimé. Il fut tué dans la région d’Artemovsk/Bakhmut le 13 août 2022. Il fut enterré à Kiev (18 août), pour une fois aucun argent ne fut demandé pour la famille.
Vladimir Gornovitch dit le Grand-Père (1971-2023), soldat de la brigade néonazie Svoboda, il fut tué à la défense d’Artemovsk, le 31 janvier 2023.
Youri Gorovi (1988-2022), originaire de la région de Kiev, ou y résidant depuis longtemps, il était membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, et s’enrôla dans le bataillon du même nom au moment de l’opération spéciale russe (février 2022). Il fut envoyé avec une partie des gardes nationaux dans la région de l’ancien oblast de Lougansk, et sauta sur une mine ukrainienne à Roubejnoe, le 28 avril 2022.
Andreï Goubanov dit le Fantôme (1988-2022), transfuge du Donbass, né à Donetsk, l’un des rares bandéristes que comptaient la ville. Il était encarté au Parti National-Socialiste d’Ukraine, et lorsque le Maïdan éclata, il tenta de soutenir dans quelques manifestations la révolution américaine. Il prit la fuite (printemps 2014), alors que l’insurrection embrasait le Donbass et s’installa à Kiev. Il préféra se tenir loin des combats, n’ayant pas effectué son service militaire et ayant des problèmes de santé. Au déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), il s’engagea volontairement dans la défense civile de Kiev. Il intégra rapidement le bataillon puis brigade Svoboda, et fut envoyé dans le Donbass, combattant à Roubejnoe, Lissichansk, Severodonetsk (printemps-été). Il fut tué à la défense de Zaïtsevo, le 10 août 2022. Son cadavre resta longtemps sur le champ de bataille et fut semble-t-il rendu par la partie russe, il fut enterré tardivement à Kiev (10 septembre).
Victor Iarmolenko (1976-2022), originaire de la région de Kiev, pratiquant les arts martiaux, il s’enrôla dans la défense civile, puis dans le bataillon néonazi Svoboda, semblant avoir été un simple sympathisant dans le passé. Il participa aux batailles pour la capitale, Irpen et Boutcha, puis fut envoyé dans l’Est, combattre dans le Donbass. Il fut tué en cherchant à arrêter des chars russes, un RPG à la main et couché par une rafale ou de canon de 30 par un BTR russe, à la bataille de Roubjenoe, le 10 mai 2022. Il fut enterré à Kiev (19 mai), ses collègues demandant de l’argent pour sa veuve.
Andreï Ilienko (1987-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures en philosophie et sciences politiques (2004-2012), ayant rejoint le parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda (2004), néonazi en cravate, mais convaincu. Il entra en politique rapidement devenant le vice-président du parti bandériste pour la ville de Kiev (2006-2010), se présenta au Conseil municipal de la ville (2008). Il ne fut pas élu (5e position, 2,08 % des voix), un échec qui ne le découragea pas, et soutînt la candidature du chef historique du parti, Oleg Tyagnibok, l’homme au bras très souvent tendu (2010, non élu). Il se représenta au Conseil municipal de Kiev, (2010), cette fois-ci élu, et se hissa au poste de président du Parti National-Socialiste d’Ukraine, à Kiev (2010-2014). Son ascension irrésistible de poursuivit, l’idéologie bandériste se propagea lentement mais sûrement dans la société ukrainienne, venant de l’Ouest et colonisant le centre du pays. Il se présenta aux élections législatives de la Rada d’Ukraine, et fut élu député (12 décembre 2012). Il soutînt dans l’hémicycle et dans la rue la révolution du Maïdan, les néonazis de Svoboda fournissant des contingents entiers de gros bras patibulaires (hiver 2013-2014). Il était présent lors de la rencontre historique entre le sénateur américain John McCain et Oleg Tyagnibok, apportant également de l’argent pour financer les compagnies d’autodéfense du Maïdan. Gentiment, il fut signalé à l’époque par le Guardian : « le sénateur américain au centre, avec le sénateur américain Chris Murphy du Connecticut, ainsi que le chef de l’opposition Oleg Tyagnibok l’entourent durant un meeting pro-européen sur la place de l’indépendance à Kiev, en Ukraine, ce dimanche 15 décembre 2013 […] Svoboda est l’un des partis restructurés de l’extrême-droite moderne européenne, qui est aligné avec le Bristish National Party et le Front National français, et il a gagné une légitimité électorale en gagnant 10 % des sièges du parlement d’Ukraine en 2010. Cependant le passé du parti est trouble. Lorsqu’il a été fondé en 1995, le parti s’appelait le Parti National-Socialiste d’Ukraine, et son logo ressemblait à une croix gammée. Bien qu’il se soit finalement séparé de ses membres les plus à droite, le parti est resté concentré sur l’identité ethnique ukrainienne en opposition à la Russie et au communisme. Tiagnybok lui-même a été expulsé de la faction parlementaire Notre Ukraine [du parti présidentiel de Victor Iouchtchenko] en 2004, exigeant que les Ukrainiens se battent contre une mafia judéo-moscovite (il a précisé plus tard qu’il avait en fait des amis juifs, et qu’il n’était opposé qu’à un groupe de « juifs-bolcheviques »). En 2005, il écrit une lettre ouverte exigeant que l’Ukraine fasse plus pour mettre fin aux activités criminelles de la communauté juive organisée, et même maintenant, Svoboda appelle ouvertement les citoyens ukrainiens à faire imprimer leur appartenance ethnique sur leurs passeports. Tyagnibok est un chef de premier plan dans les manifestations ukrainiennes, alors c’était peut-être juste que McCain l’a rencontré comme il l’a fait avec d’autres. […] Vous pouvez certainement comprendre, cependant, pourquoi les dirigeants juifs en Ukraine et à l’étranger sont préoccupés par ce personnage ». Il fut attaqué par des militants anti maïdan, en compagnie d’un autre néonazi, Sidor Kizine, par une douzaine de gros bras qui les passèrent à tabac. Il fut entaillé au visage, victime d’une commotion cérébrale et d’une fracture de la mâchoire (soirée du 3 janvier 2014).En compagnie de deux autres nazis, et députés du parti Svoboda, il obligea le Président de la chaîne de télévision nationale, Alexandre Panteleïmonov à signer sa démission. L’homme fut battu et giflé pour avoir fait diffuser la cérémonie de rattachement de la Crimée à la Russie, et fut attaqué le jour-même par les trois députés de la Rada (soirée du 18 mars). Le lendemain, une action en justice fut motivée par le Procureur-général d’Ukraine contre les trois néonazis, suite à cet incident, mais aussi à des passages à tabac de journalistes, de personnalités, ou de gens contre le Maïdan (19 mars), procédure qui tomba bientôt dans l’oubli le plus total, la rue étant de toute façon tenue par les néonazis de nombreuses formations bandéristes et néonazies.Le parti sortit du Maïdan avec une popularité accrue, et malgré la fondation d’un autre parti néonazi plus extrémiste (Pravy Sektor, novembre 2013), les deux formations firent un score historique aux élections législatives qui suivirent (autour des 11-12 % des voix au niveau national, des pointes à 15-35 % dans certaines localités de l’Ouest, plus d’un million d’électeurs enthousiasmes…). Il fut logiquement réélu député de la Rada (2014-2019), le néonazisme et bandérisme grimpant en flèche. La guerre dans le Donbass, les massacres des bataillons de représailles, l’émigration et la destruction de l’économie du pays devenant progressivement le plus pauvre d’Europe, éroda toutefois son électorat. Il tenta vainement de se faire élire une troisième fois (octobre 2019, arrivant deuxième en remportant encore 21,06 % des voix) et fut mis sur la touche. Il subit ensuite une déroute historique en se présentant au élections municipale de Kiev (2020, 9e place, 3,14 % des voix). Il s’entêta pourtant en se présentant de nouveau à une élection anticipée pour un siège de la Rada (2021, 9,53 % des voix), son score étant divisé de moitié. Il se décida à s’enrôler dans le bataillon néonazi Svoboda, de la Garde Nationale (5 juillet 2022), grade de sous-lieutenant, nommé lieutenant (7 octobre). Avec l’opération spéciale, le bandérisme et le néonazisme ont retrouvé leur popularité de 2014, difficile de dire si le mouvement pourrait même dépasser les résultats de cette époque à l’heure actuelle.
Vassil Ivasko (?-), originaire ou vivant dans la région de Kiev, membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon du même nom (printemps 2022), envoyé sur le front du Donbass, servant au grade de sergent-chef. Il fut médaillé par le Président Zelenski pour sa participation aux batailles perdues de Roubjenoe, Severodonetsk et Lissichansk (6 juin), de l’ordre « Pour le Courage ».
Rouslan Isemenko (?-2023), néonazi ukrainien qui s’enrôla dans la brigade Svoboda, et fut tué dans la bataille d’Artemovsk, en février 2023.
Sergeï Jerjevsko (1987-2022), il naquit dans une petite ville de la Moldavie soviétique, mais sa famille s’installa ensuite dans la région de Kirovograd. Bandériste de la première heure, il avait participé aux émeutes et violences durant la Révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), et s’était enrôlé dans un bataillon de représailles non connu, mais probablement l’un des 3 bataillons formés dans la ville, dont Kirovograd ou Roukh Oporou (2014). Il participa à la bataille des frontières, et fut l’un des survivants du désastre d’Ilovaïsk. Il fut fait prisonnier (fin août) par les insurgés du Donbass, et resta en captivité jusqu’à un échange, où 145 prisonniers ukrainiens furent rendus à l’Ukraine (26 décembre). Il servit certainement encore de longs mois, puis rentra chez lui, probablement vers 2015-2016. Il fut décoré par le Président Porochenko, de l’ordre « Pour le Courage » (25 mars 2015). Il s’enrôla volontairement dans le bataillon néonazi Svoboda (février 2022), et participa aux batailles pour Kiev, Irpen et fut envoyé dans le Donbass. Il servit lors des combats pour Roubejnoe, ancien oblast de Lougansk, puis à Severodonetsk, où il fut tué le 6 juin 2022, lors d’un bombardement d’artillerie. Il fut décoré à titre posthume par le Président Zelenski, du titre « de Héros de l’Ukraine avec Étoile d’Or » (16 septembre).
Vadim Khloupainets (1996-2022), il naquit à Donetsk, mais d’une famille de l’Ouest de l’Ukraine, qui le fit étudier dans une des rares écoles de langue ukrainienne dans la capitale du Donbass. Sa famille prit la fuite dans la région de Jytomyr au moment de l’insurrection (printemps 2014). Il étudia au collège chorégraphique de Kiev, devant danseur de ballet au théâtre académique national d’opérette de Kiev. Il s’enrôla dans la défense territoriale (février 2022), mais sa russophobie et haine des Russes, le poussèrent à s’enrôler volontairement dans le bataillon néonazi Svoboda. Il fut envoyé dans le Donbass, participant aux batailles pour Severodonetsk, Lissichansk et Zaïtsevo (été 2022). Il fut tué par un tireur d’élite russe, le 15 novembre 2022, durant la bataille d’Artemovsk/Bakhmut. Il fut le sujet d’une cérémonie propagandiste dans son théâtre à Kiev (24 novembre), en présence du gratin de la capitale et de hauts personnages de l’armée, alors qu’il était enterré ce jour-là à Jytomyr.
Sidor Kizine (1975-), originaire de Lvov, néonazi et bandériste dès son plus jeune âge, il faisait partie du mouvement Renaissance nationale, sorte de mouvement skinhead ukrainien de la pire espèce (fin des années 80), et participa à des manifestations extrémistes, et lors d’un mouvement étudiant à Kiev (1990). Il fit des études supérieures en droit (1992-1998), et devînt avocat. Il travailla d’abord dans l’administration publique (1998-2002), avant de fonder de son propre cabinet d’avocats avec un partenaire (2003), puis un deuxième associé (2007). Il fut élu au Conseil régional de Jytomyr (2002-2007), membre du barreau de cette ville, également membre de l’association du barreau américano-ukrainien (2007). Se radicalisant, il forma le mouvement Loustratsiya (2008), militant pour l’élimination des politiciens et fonctionnaires corrompus, mais également en réalité ayant pour but l’épuration ethnique du pays (chasse des Russes ethniques), puis entra dans le Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda (2009). Il fut immédiatement parachuté chef-adjoint du service juridique, puis président du mouvement du parti pour la région de Jytomyr (février 2010). C’est lui qui fut le défenseur de néonazis qui s’attaquèrent à des mouvements soviétiques, communistes (Kiev et d’autres villes), ainsi qu’aux bureaux politiques du PC à Zaporojie, où les locaux furent dévastés et les personnes découvertes frappées et maltraitées. Il fut l’avocat du petit-fils du collaborateur nazi, Stepan Bandera, lors de l’annulation par décret présidentiel, du titre de Héros de l’Ukraine pour Bandera (2010), son petit-fils étant aussi le chef du mouvement bandériste OUN, groupe extrémiste lié à Svoboda. Ils n’eurent pas gain de cause, le Centre Simon Wiesenthal aux États-Unis et nombre de personnalités juives et non-juives dans le monde ayant protesté contre cette réhabilitation et ce scandaleux titre accordé à Bandera par le Président Iouchtchenko. Après le Maïdan, Porochenko devait de nouveau lui faire remettre ce titre, les protestations occidentales furent presque inexistantes. Il fit une nouvelle tentative au Conseil régional de Jytomyr (2011, 3e place), mais ne fut pas élu. Montant toutefois en popularité et puissance, il se présenta aux élections législatives de la Rada, sous les couleurs néonazies de Svoboda, soutenu par des forces politiques libérales pro-UE, pro-OTAN (parti de la « Reine du Gaz », Parti Position Civique), mais ne fut pas élu (2012, 2e, 22,03 % des voix). Il vînt à Kiev lors du Maïdan, et pris la défense juridiquement des militants bandéristes pris par les policiers lors des émeutes, actes de vandalisme et violences (hiver 2013-2014). Il fut pris à parti par une douzaine de militants anti maïdan qui l’assaillirent ainsi que son ami Ilienko (3 janvier 2014), et furent passés à tabac sévèrement. Dans la foulée de la révolution du Maïdan, il enfonça les portes, nommé président de l’administration régionale de Jytomyr (mars-juillet), mais il fut démis de ses fonctions par Porochenko (22 juillet). Il fut élu de nouveau député au Conseil régional de Jytormyr (2015-2020), et fut le défenseur des néonazis et soldats des bataillons de représailles qui lancèrent une grenade, devant la Rada d’Ukraine à Kiev (31 août 2015), lors d’une manifestation bandériste et néonazie. Trois policiers anti-émeutes furent tués par l’explosion, et une dizaine d’autres personnes blessés plus ou moins grièvement. Systématiquement, il fut l’avocat de tous les extrémistes de l’opération ATO, des partis bandéristes qui furent inquiétés par la justice pour différentes raisons (assassinats, trafic d’armes, banditisme, vols, extorsions de propriétés, etc.). Il échoua ensuite à prendre la mairie de Jytomyr (2015, 3e place), et son influence, avec l’érosion des forces néonazies dans l’opinion publique, ne lui permirent pas de se maintenir au conseil régional (2020). En principe, il tombait sous le coup de la mobilisation, mais nous n’avons pas d’informations sur ce qu’il est advenu depuis le début de l’opération spéciale russe (24 février 2022).
Alexandre Konovalov (1989-2022), originaire de Kiev, membre et électeur du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il fut l’un des participants aux violences durant la révolution américaine du Maïdan (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans la défense civile et participa à la bataille pour la capitale (février-mars 2022), puis rejoignit les rangs du bataillon puis brigade néonazie Svoboda (avril). Il fut ensuite envoyé dans l’Est, et fut tué durant la bataille de Roubejnoe, le 10 mai 2022. Il fut enterré à Kiev (15 mai) et ses collègues demandèrent de l’argent pour sa mère.
Rouslan Koshoulinski (1969-), originaire de Lvov, il fit des études supérieures dans les langues étrangères (anglais), diplômé (1986). Il fit ensuite son service militaire dans l’armée soviétique, envoyé en RDA (1987-1989), et voyant peut-être la chute du Mur de Berlin. Il fit ensuite de petits boulots, comme serveur, puis cuisinier, y compris dans la lointaine Sibérie (années 90). Il s’encarta rapidement au Parti National-Socialiste d’Ukraine (1996), dénommé ensuite Svoboda. Il devînt assistant parlementaire et conseiller du député Oleg Tyagnibok (2001), et reprenant des études en droit à Ternopol (2006). Il tenta de se présenter aux élections législatives de la Rada d’Ukraine, deux fois battu (2006 et 2007), et fut nommé vice-président de la section locale du parti (août 2008). Il réussit à se faire élire dans le Conseil municipal de Lvov (2010-2012), mais fut épinglé comme l’absentéiste record de l’assemblée. Il fut nommé chef d’État-major du QG des élections législatives de 2012, et se présenta une troisième fois. Il fut élu à la Rada d’Ukraine (2012-2014), et même vice-président de l’assemblée (13 décembre 2012). Il participa activement aux émeutes et violences de la Révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), et fut avec d’autres à la base d’un vote de suspension du Président Ianoukovitch (20 février 2014). Il présenta un projet pour exclure la langue russe du pays (4 mars), mais ne fut pas réélu à son siège (26 octobre). Il s’enrôla dans l’armée ukrainienne, et après une formation fut versé dans la 44e brigade d’artillerie qui bombarda copieusement les civils dans le Donbass (2015-2016). Il atteignit le grade de sergent-chef. Il tenta de remporter la mairie de Lvov (2015), mais ne fut pas élu, arrivant cependant 2e avec 36,86 % des voix. Il fut toutefois élu au Conseil régional de Lvov (2015-2020), et lança un projet de loi régionale sur l’interdiction de l’utilisation dans la région de Lvov de tous les produits culturels russophones, livres, musiques, films, œuvres d’arts, etc. Il fut présenté comme candidat unique pour le Parti National-Socialiste d’Ukraine Svoboda, le mouvement S 14, le Pravy Sektor, l’OUN et le mouvement KouN, à la présidentielle de 2019, et ne fut pas élu (score de 1,62 %), avec des pointes dans l’Ouest à 5-6 % et à l’étranger de 4,67 %. Après cet échec il tenta d’emporter la mairie de Lvov (2020), mais échoua également (22 123 voix, 9,74 %). Il tenta de se faire élire à la Rada d’Ukraine, dans une élection partielle (mars 2021), réalisant sa meilleure performance mais n’étant pas élu (28,86 % des voix, 13 927 suffrages). A l’exemple des USA, il préconisa la légalisation des armes à feu et l’implantation en Ukraine du système de réserve de l’armée helvétique en Ukraine. Il a également engagé le parti vers l’atlantisme, intégration dans l’OTAN, mais aussi l’européisme, intégration dans l’UE, et milita pour la formation d’une union qui reformerait la République des Deux Nations, avec les Pays Baltes, la Pologne, l’Ukraine et éventuellement la Moldavie, la Roumanie et la Bulgarie. Il fut couvert de médailles durant cette longue carrière par le Patriarcat de Kiev, et avait des contacts ténus avec le terrible bataillon de représailles Aïdar.
Alexandre Kosko dit Professeur (1984-2022), originaire du village de Vakhovka, région de Kiev, il y a peu d’informations sur l’homme, il s’enrôla dan le bataillon néonazi Svoboda, qui devînt une brigade, parmi les premiers. Probablement un membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il participa aux batailles pour Kiev, Irpen, Boutcha et Gostromel (février-avril), puis fut envoyé dans l’Est. Il servit dans la bataille perdue de Roubejnoe, et fut tué le 24 mai 2022. Il laissait une veuve, pour laquelle ses collègues demandèrent de l’argent.
Piotr Kouzik (1979-), originaire de Kiev et sa région, néonazi notoire, également homme d’affaires, il fit des études supérieures en économie, de droit et dans l’administration publique, travaillant comme cadre dans l’édition (1998-2004). Il s’engagea en politique dans les rangs du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda (2007). Il occupa divers postes de cadre supérieur (2004-2010), lançant diverses entreprises dans les équipements d’éclairage électrique, la production agricole, la production de véhicules électriques, rassemblant un bon pactole. Il monta bientôt les grades dans le sein du parti, candidat au Conseil municipal de Brovarski, sous les couleurs néonazies du Svoboda, il fut élu (2010-2014). Il participa aux événements de la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), et profita de la réussite de la révolution, pour se présenter au conseil municipal de Kiev, où il fut élu à deux reprises (2014-2020). Il devînt le chef de file du parti néonazi dans la ville de Kiev, l’un des gros poissons du parti. Le président par intérim Tourchinov, le nomma Président de l’administration du district de Desniansk, région de Kiev, devenant un personnage très en vue. Il s’enrôla dans le bataillon tristement célèbre pour ses crimes de guerre, Carpatian Sich (2014), et fut blessé dans un combat. Son élection au Conseil municipal de Kiev (septembre 2014), le ramena vite à l’arrière et à la politique, élu membre de la commission du budget, un poste stratégique du conseil de la capitale. Il ne fut pas toutefois médiatisé en Occident et resta dans l’ombre internationale jusqu’à nos jours. Il fut mêlé et dénoncé comme l’une des têtes pensantes de la campagne d’extorsions, de rackets et de raids contre des chantiers de construction et des entrepreneurs (2018-2020), décrit dans la fiche biographique de Nazarenko. Ce vaste réseau mafieux ne fut jamais inquiété, ni même qui se trouvait embusqué derrière Kouzik donna des ordres, mais n’étant peut-être pas le vrai patron. Il s’enrôla volontairement dans la Garde nationale (fin février 2022), grade de capitaine et commandant en chef du bataillon Svoboda, une unité constituée uniquement de néonazis du parti, ou de formations politiques extrémistes du genre. Il fut interviewé par la radio Svoboda, lié au parti néonazi (21 juin 2022). Il déclara : « je me tais poliment, parce que la tâche est de défendre la ville de Severodonetsk, de maintenir le territoire, d’une part ils disent que c’est le point le plus important, ici le sort du Donbass se décidera. Et d’autre part, ils ne donnent pas de réapprovisionnement, des munitions en nombre limité, notre artillerie rare et silencieuse. D’une part tout le monde déclare que Severodonetsk est un point important, et d’autre part, personne ne fait attention ici, s’il y a suffisamment de personnels, de nouvelles réserves ne nous ont pas été attribuées. Au début j’étais en colère parce que nous étions encerclés, car ils se sont enfuis de leur position, et l’ennemi nous a encerclé, nous sommes sortis pour le rompre. Et maintenant je comprends mieux, les gens n’ont pas d’expérience du combat, pas de formation psychologique, pas de motivation, leurs commandants sont assis à une centaine de kilomètres, et il est clair qu’ils fuient dans les situations de panique et c’est ce que l’ennemi utilise. […]ici je ne comprends pas si nous avons des plans, une stratégie, pourquoi il n’y a pas d’aide adéquate pour nos unités, des renforts, au moins une rotation, pour pouvoir dormir suffisamment. Nous sommes debout, nous ne partons pas, nous suivrons les ordres, y compris d’assaut, mais ce sera difficile à faire sans les forces et les moyens nécessaires. […] Je n’aime pas que nous sous-estimions l’ennemi, nous avons affaire à un ennemi armé jusqu’aux dents très dangereux, leurs commandants ne sont pas si mauvais, ils apprennent de leurs erreurs. Après la défaite de Kiev, ils ont appris de leurs erreurs, ils ont tiré des conclusions, n’attaquant exclusivement que là où ils ont un avantage, éviter les combats d’infanterie, essayer de nous détruire à distance. Il y a des cadres bien formés, et je suis surpris de leur niveau. Il y a aussi de la masse, ce ne sont pas des soldats à en juger par leur façon de se déplacer. Il y a eu un cas où une telle masse a été conduite en face de nos positions, les mitrailleuses ont ouvertes le feu, ils se sont couchés, et à soixante mètres leurs commandants ont commencé à les lancer à l’attaque, j’ai entendu les ordres de mes propres oreilles. Bien sûr, ils ont moins de motivation, mais ils sont nombreux, ils ont beaucoup d’équipements, beaucoup de munitions. Mais le bons sens suggère que cela ne pourra durer éternellement, tôt ou tard l’assaut cessera et ensuite quand nous aurons des armes en quantité suffisante, nous les poursuivrons au-delà des frontières de l’Ukraine. […] Doit on communiquer sur nos pertes ? Les pertes que nous subissons sont énormes. Je ne sais pas si c’est nécessaire ou non. C’est une question pour les états-majors […] La Légion étrangère ukrainienne, ce sont des spécialistes de haut-niveau, mais ils ont été utilisés comme infanterie d’assaut, et ils ont subi de lourdes pertes, ils n’ont pas l’expérience des bombardements, ni celle des déplacements sous les bombardements. Ce sont des hommes qui devraient faire des sabotages, faire des incursions sur le territoire ennemi, puis être soutenu par l’infanterie […] je regrette qu’un matériau en or, n’ait pas eu grand effet, dire que nous avons pris l’initiative et pris la moitié de la ville, cela est faux. Ce fut encore une fois le manque d’artillerie, de munitions pour les chars, le nombre de mortiers et de mines ». Ses critiques furent assez mal reçues par le Ministre de la Défense, mais l’homme, un politique de second rang mais auréolé de son service dans les bataillons de représailles en 2014, puis de la Garde nationale en 2022, blessé, ne pouvait être si facilement réduit au silence. Il disposait en effet de toutes les possibilités du Parti Svoboda, de milliers de militants et des voix de dizaines de milliers de citoyens ukrainiens. Il fut élevé au grade de major.
Vitaly Krivenko (1997-2022), il s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda, ayant épousé 5 jours auparavant sa fiancée (été 2022). Après une courte période de formation, il fut envoyé sur le front du Donbass (octobre), et fut rapidement tué durant la bataille d’Artemovsk/Bakhmut, le 10 novembre 2022.
Irakli Kurtsikidze (?-novembre 2023), originaire de Géorgie, il vînt en Ukraine et s’enrôla dans la brigade Svoboda (2022). Il fut liquidé par l’artillerie russe en novembre 2023.
Sergeï Lemishko dit Nirvana (?-2023), néonazi ukrainien qui s’enrôla dans la brigade Svoboda, et fut tué durant la bataille d’Artemovsk, en février 2023.
Yaroslav Lissenko (?-), membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon du même nom (printemps 2022), officier supérieur de l’Etat-major, il apparut dans une interview des médias de propagande ukrainienne (31 octobre), alors que le bataillon se trouvait depuis peu dans la région d’Artemovsk/Bakhmut.
Maxime Litvinov (1996-2022), originaire de la région de Kiev, membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon néonazi du même nom (février 2022), et fut engagé dans la bataille d’Irpen, de Boutcha puis de Gostromel. Il fut envoyé avec une compagnie du bataillon dans la région de Roubejnoe, ancien oblast de Lougansk, où il fut tué, le 28 avril 2022. Sur les réseaux sociaux les soldats du bataillon demandèrent de l’aide financière pour sa famille, l’État ukrainien faisant souvent le minimum syndical et laissant les familles se débrouiller dans les problèmes financiers (rapatriement, enterrement, difficultés pour toucher des pensions, parfois même portant disparus les morts pour éviter d’avoir à payer, ou le plus tard possible).
Alexandre Maksimenko dit Alex (1984-2023), néonazi ukrainien qui s’enrôla dans la brigade Svoboda, et fut tué dans la bataillon d’Artemovsk, le 4 février 2023.
Stanislas Markovets (4 novembre 1974-25 septembre 2023), néonazi ukrainien qui s’enrôla dans la brigade Svoboda, il fut tué par les Russes, le 25 septembre 2023.
Ivan Mikhaïlovski (1992-2022), originaire de Kiev, il fit des études professionnelles dans l’horticulture, et travailla dans un magasin comme vendeur, passionné d’armes à feu. Il était membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda de longue date, et fut tué durant la bataille dans les environs de Bakhmut, le 13 août 2022. Il fut enterré à Kiev peu après (19 août), ses collègues demandant de l’argent à remettre à sa sœur. Il s’enrôla dans la défense civile et il participa à la bataille de Kiev, puis Irpen, Boutcha et Gostromel. Il s’enrôla alors dans le bataillon néonazi Svoboda et fut envoyé dans une compagnie à Roubejnoe, ancien oblast de Lougansk (avril-mai 2022).
Sergeï Mikhaltchouk (1998-2019), originaire de la région de Kharkov, et fit des études secondaires. Il travailla ensuite comme manœuvre et manutentionnaire, sur des chantiers de construction et dans une scierie. Il fut appelé au service militaire (1er février 2019), et versé dans la 4e brigade de la Garde nationale d’Ukraine, dans un peloton des forces spéciales. Il fut envoyé dans le Donbass (septembre), participant à des missions de reconnaissance, contrôle des champs de mines, mais fut pris sous le feu des Républicain, mais s’en tira de justesse (novembre). Il participa à d’autres reconnaissances, indiquant après observation comment les Républicains recevaient des munitions et dirigea un tir d’artillerie sur la zone. Il fut finalement repéré avec son binôme et ils furent bombardés par des mortiers. Dans la panique, se trouvant dans un endroit particulièrement miné, il déclencha une mine qui le blessa et fut criblé d’éclats de roquettes de mortier. Il fut traîné vers l’arrière par son partenaire, puis mourut sur le chemin de l’hôpital de Svetlodarsk, le 14 décembre 2019. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Zelenski (25 mars 2020), du titre de « Héros de l’Ukraine ». Dans l’idée du culte morbide « des Héros », son nom fut donné à la 4e brigade de la Garde Nationale, devenue par ailleurs une unité néonazie la Légion ou Brigade Svoboda.
Igor Mirochnitchenko (1976-), originaire de la région de Soumy, de langue maternelle russe, il fit des études supérieures à Kiev, dans le journalisme (1993-1998). Il commença sa carrière journalistique dans le sport, pour différents canaux télévisés et radios (1998-2008), et fut même dans le service de presse de l’équipe nationale de football d’Ukraine (2004-2008). Il fut élu « journaliste émérite d’Ukraine » (2006), ayant été un support de la Révolution Orange et du Président Iouchtchenko. C’est au contact du milieu du football, particulièrement touché par l’idéologie bandériste, qu’il se radicalisa progressivement, au point de s’encarter dans le Parti National-Socialiste d’Ukraine (2007), dont il devînt vite l’un des cadres en vue, nommé président du mouvement pour la région de Soumy (2008). Il déclara à propos de l’actrice Mila Kounis : « elle n’est pas ukrainienne, mais d’origine youpin, elle est fière et porte l’étoile de David en ses mains, mais sur le pays où elle est née, pas un mot et rien de positif » (27 novembre 2012). Il se présenta aux élections législatives de la Rada, et fut élu, le pays connaissant un premier grand pic de bandérisme et néonazisme. Il voulut le jour même (12 décembre), pénétrer dans l’hémicycle de la Rada avant la cérémonie d’installation de la nouvelle assemblée, et avec d’autres députés néonazis, défonça la porte de la salle et força le passage. Il fut couché par le Centre Simon Wiesenthal, sur une liste des 10 personnalités les plus antisémites au monde, en compagnie d’Oleg Tyagnibok (28 décembre). De manière assez cocasse, il fut nommé à la commission de la Rada pour la liberté d’expression et l’information. Mais, il se lançant dans une campagne de destructions de destructions de monuments soviétiques, communistes, ou russes. Il profita de son immunité parlementaire pour détruire en personne l’un d’entre eux, un monument à Lénine, dans une ville de la région de Soumy, avec des militants et gros bras néonazis de Svoboda (15 février 2013). Il déclara la même année, après avoir agressé verbalement une caissière qui s’adressait à lui en russe : « que les caissières d’Ukraine, qui s’adressaient en russe à des acheteurs étaient une insulte à la dignité humaine » (19 mars). Il fit encore pire en avalisant les massacres de Volhynie, commis durant la collaboration avec l’Allemagne nazie contre les Polonais, mais aussi les Tziganes, les Roumains et ce qui restait de Juifs en vie dans la région (1942-1944). Suite au ralliement de 148 députés ukrainiens à une motion visant à reconnaître ce fait historique comme un génocide des Polonais commis par les Ukrainiens, il déclara : « il y a des traîtres, des valets, des serviteurs, et dans le contexte des événements de Volhynie de 1943 et de la position de la Pologne actuelle, je ne vois aucune différence entre ces collabos et des bouses de vaches ». Durant le Maïdan, il soutînt évidemment les émeutes et les violences contre la présidence (hiver 2013-2014). Il se jeta avec des brutes du Parti Svoboda, contre un rassemblement de militants de gauche, participants au Maïdan, mais considérés par lui et tous les bandéristes comme indésirables. Les tentes des militants furent saccagés, les militants battus, roués de coups, gazés avec des bombes lacrymogènes et dispersés (4 décembre 2013). En compagnie de deux autres nazis, et députés du parti Svoboda, il obligea le président de la chaîne de télévision nationale, Alexandre Panteleïmonov, à signer sa démission. L’homme fut battu et giflé pour avoir fait diffuser la cérémonie de rattachement de la Crimée à la Russie, et fut attaqué le jour-même par les trois députés de la Rada (soirée du 18 mars). Le lendemain, une action en justice fut motivée par le Procureur général d’Ukraine contre les trois néonazis, suite à cet incident, mais aussi à des passages à tabac de journalistes, de personnalités, ou de gens contre le Maïdan (19 mars), procédure qui tomba bientôt dans l’oubli le plus total, la rue étant de toute façon tenue par les néonazis de nombreuses formations bandéristes et néonazies. Il se présenta au Conseil municipal de Kiev, et fut élu (2015-2020). Ses violences qui ne furent jamais punies par la justice, provoquèrent une première réaction, il fut lui-même agressé par un personnage, qui lui éclaboussa le visage avec de la peinture verte en public (28 octobre 2015), mais déclara que l’homme était fou, et qu’il le poursuivait de sa vindicte depuis plus de six ans. Il agressa ensuite son ex-femme et son nouveau compagnon, dans leur appartement (8 novembre), frappant d’un coup de genou son ex-compagne au ventre, puis s’acharna sur le compagnon de son ex-femme. L’affaire se termina par des plaintes qui n’eurent pas de suite. Il fut ensuite aspergé d’excréments par un militant des droits de l’Homme (20 avril 2016), et un pugilat public, comme nous n’en voyons qu’en Ukraine, termina l’incident. Il tenta de se refaire une réputation et milita tardivement pour la préservation des monuments anciens de la capitale, fonda une association en ce sens à des fins politiques et électoralistes (2018). La popularité du parti Svoboda s’effritant face à la réalité de la guerre, il tenta de montrer un autre visage que le bandérisme et les déclarations anti-communistes, racistes et russophobes. En vain, il ne fut pas réélu (2020), mais avait monté plusieurs affaires dans la capitale, dont au moins un restaurant. Il est également connu pour embrasser les théories négationnistes et révisionnistes, la liste des déclarations racistes et antisémites publiques qu’il fit durant sa longue carrière remplirait des tomes entiers. Il avait été mêlé aux raids et extorsions organisés par les militants sous les ordres de Nazarenko, dont la fiche est à suivre.
Andreï Mokhnik (1972-), originaire de la région de Vinnytsia, « nazi en cravate », il vécut dans la ville mondialement connu de Pripiat (entre 1978 et 1986), et fut évacué avec sa famille suite à l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Il raconta ensuite l’humiliation qu’il ressentit durant son enfance, car ne parlant que la langue ukrainienne et obligé d’apprendre le russe à cette époque, ainsi que les moqueries parfois méchantes de ses camarades de classe. Selon un analyste de l’extrême-gauche ukrainienne c’est de là qu’il développa une russophobie virulente. Il devînt un bandériste et néonazi virulent, s’enrôlant dans le mouvement extrémiste Trizoub, (milieu des années 90), sorte de mouvement skinhead à l’ukrainienne local. Il fit des études supérieures d’ingénieur dans les ponts et chaussées, diplômé (2004), puis enchaîna plus tard en sciences politiques (1998-2001), et en droit (2011). Il fut contractuel comme professeur de mathématiques (1994-1995), agent de maîtrise dans la production d’une usine (1995-1996), et évolua vers le professorat dans diverses écoles d’ingénieur (1996-2004). Il fut choisi comme assistant parlementaire du député Oleg Tyagnibok et bientôt chef du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, où il s’était encarté (2004-2006). Il tenta une première fois de se faire élire à la Rada d’Ukraine, mais fut battu à deux reprises (2006 et 2007). Ayant déménagé à Kiev à cette époque pour être présent à la Rada, il fut nommé vice-président du parti pour la ville de Kiev (2008-2010), et se présenta aux élections législatives de la Rada d’Ukraine, étant élu (2012-2014). Il déposa un projet de loi pour l’interdiction de l’idéologie communiste dans le pays, ce qui sous-entendait l’interdiction des partis d’extrême-gauche (le parti communiste fut finalement interdit après le Maïdan). Il fut choisi par le gouvernement provisoire et Porochenko, comme Ministre de l’écologie et des ressources naturelles de l’Ukraine (février-novembre 2014), mais démissionna sur ordre du bureau politique. Il avait été décoré par l’État ukrainien, d’un pistolet Fort-17 pour son action durant la Révolution du Maïdan américain (22 mai 2014). Il fut nommé président du parti pour la capitale de Kiev (15 décembre 2014). Il manifesta avec des centaines de vétérans de l’opération ATO, tous membres des partis néonazis de l’Ukraine, et autres sbires à la manifestation meurtrière du 31 août 2015. Un membre du parti lança une grenade sur les forces de l’ordre, trois policiers furent tués, une dizaine de personnes blessés. La manifestation se tenait devant la Rada d’Ukraine à Kiev et fit un énorme scandale. Dans le cadre de l’enquête, il fut convoqué par le Ministère de l’Intérieur pour être interrogé (7 octobre 2015). Il a été longtemps et reste toujours l’organisateur des fameuses marches aux flambeaux pour l’anniversaire du collaborateur nazi Stepan Bandera (les 1er janvier). Il a annoncé la mort de plusieurs néonazis du parti durant les opérations de 2022, dont trois soldats du bataillon Carpatian Sich, véritable repaire de néonazis ukrainiens, mais aussi étrangers (il y a même des Français, des Belges et des Suisses).
Ivan Moroz (1992-2022), il fit des études professionnelles dans le bâtiment, membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon du même nom (printemps 2022). Il fut envoyé à la défense de Severodonetsk et Zaïtsevo, et fut l’un des survivants. Il fut envoyé quelques temps se former plus correctement, puis renvoyé au front, et fut tué à la bataille d’Artemovsk/Bakhmut, le 15 novembre 2022.
Alexandre Morozov (?-), originaire ou vivant dans la région de Kiev, membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon du même nom (printemps 2022), grade au moins de lieutenant, commandant de la 8e compagnie de l’unité.
Oleg Morozov (1974-2022), originaire de Kiev, il s’enrôla dans une unité de la défense civile, et participa à la défense de la capitale (mars-avril). Il passa ensuite volontairement dans le bataillon néonazi Svoboda (été 2022), et fut envoyé se former quelques temps. Il fut envoyé sur le front du Donbass (octobre), mais fut rapidement tué durant la bataille d’Artemovsk/Bakhmut, le 8 novembre 2022. Il laissait une ex-femme et une fille.
Vladimir Nazarenko (1991-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures et devînt architecte. Néonazi membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, il participa aux violences et émeutes durant la Révolution du Maïdan (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans l’un des deux bataillons Kievskaya Rous (25e). Il servit pendant un long moment sur le front du Donbass, participant également aux répressions et crimes contre la population civile du Donbass (2014-2015). Il fut l’un des survivants de la bataille perdue de Debaltsevo, où l’armée ukrainienne fut mise en déroute (janvier-février 2015), et en partie encerclée. Son bataillon prit la fuite, abandonna son matériel, une partie de ses armes et tous ses véhicules. Il se présenta aux élections municipales de Kiev, sous les couleurs bandéristes, et fut élu (2015-2020). Il tenta de se rendre populaire, dans des actions en direction de la défense de l’urbanisme, l’écologie, ou d’autres thèmes du genre, comme dans cet article où l’homme fut montré comme un sympathique jeune homme souriant, en uniforme militaire, avec un simple drapeau ukrainien, loin des symboliques sinistres du bandérisme et néonazisme (27 octobre 2016). Il participa à des raids sur les chantiers de la région de Kiev, s’attaquant aux travailleurs au noir et clandestins, des immigrés dénoncés de longue date comme en s’en doute par le parti Svoboda. Mais aussi lors d’attaques d’entreprises, dans le but de les confisquer ou d’obtenir des biens, de l’argent ou des avantages. Ce fut le cas lors d’une descente dans le quartier résidentiel de Solomensky (mai 2018), où avec une vingtaine de gros bras, armés d’armes diverses, ils blessèrent grièvement deux travailleurs, et saccagèrent le matériel de construction. Nazarenko avait fait pression pour obtenir un local gratuit de 100 m² dans un complexe en cours de construction (demande accompagnée du paiement d’une somme de 400 000 $). Quelques mois plus tard, Nazarenko prit d’assaut un centre commercial de Kiev, l’Ocean Plaza (novembre) qui avait été construit par une entreprise dénoncée comme russe. Le bâtiment avait été mis aux enchères, déclenchant immédiatement cette opération coup de poing, afin de faire descendre ces dernières au minimum et de le faire acquérir à un oligarque ukrainien pour une bouchée de pain (moyennant bien sûr une belle enveloppe). Ces « raids » mafieux, qui furent le fait souvent des ultranationalistes transformés en bras armé de la mafia, se multiplièrent. Il fit irruption dans les bureaux d’un cabinet d’architectes, le KSCA, où le propriétaire fut battu jusqu’à être laissé pour mort, victime d’une commotion cérébrale. Une partie des documents et des matériels et équipements trouvés sur place furent détruits et saccagés. Une plainte à la police mena dans le vide. Un autre commando sous sa direction s’attaqua à Sviatoslav Koutniak, membre de la Commission permanente sur le logement et les services communaux, dans le Conseil municipal de Kiev (3 février 2019). L’homme jugé peu conciliant, fut menacé et lors d’une réunion de la commission, l’arrivée des brutes épaisses avec des armes provoqua un énorme scandale, les sbires menaçant de tout mettre à sac s’il n’était pas exclu de la commission. Ce dernier tenta de se défendre en s’exprimant au micro, mais Nazarenko le fracassa pour lui couper la parole. Malgré les violences, il ne fut nullement inquiété, tirant avec un pistolet traumatique trois coups de feu, dont dont un à la tête et deux au torse, sur un politicien qu’il jugeait traître, Alexandre Tchornopishchouk. Ayant été trop loin, une descente de police tenta de l’interpeller dans les bureaux du Parti Svoboda. Les policiers furent repoussés, trois d’entre eux furent blessés, et l’immunitaire parlementaire en termina avec la tentative. La société OBRI vit débarquer sur son chantier de construction les fameux hommes de main de Nazarenko (2 avril 2020), qui bloquèrent l’accès au matériel des ouvriers, empêchant donc le travail de se faire, un complexe immobilier du nom de JK UNO City House. La même année, la société InterGalboud, entreprise de construction dans le bâtiment fit appel au Président de la République, dans une lettre ouverte, condamna un vaste système où les militants-mafieux de Nazarenko réclamaient à l’entreprise 300 000 $ pour chaque grand chantier, sous peine de voir ces derniers attaqués, menacés et pillés (9 septembre). Un député du Conseil municipal de Kiev, Yaroslav Bondarenko le dénonça finalement, avec une longue liste de preuves, d’articles, de noms, citant les attaques, les délits et rassemblant le tout dans une vidéo (25 septembre 2020). Rien n’arrêta jamais ce criminel, soutenu en très haut lieu par des politiciens puissants, disposant de plusieurs dizaines de milliers de militants à leurs ordres en Ukraine, vétérans de l’opération ATO et des émeutes insurrectionnelles endémiques en Ukraine. Il vécut ainsi de rapines, des extorsions, et se déclarait, mis à part son siège de conseiller municipal, au chômage (2017-2020). Il toucha ces années-là des aides de l’État, s’offrant cependant deux voitures, une Volkswagen et un Land Cruiser. Malgré les pressions médiatiques, il continua dans la plus pure immunité ses attaques et trafics, même après l’arrivée du nouveau président Zelensky. Il se trouvait en perte de vitesse lorsque l’opération spéciale russe tomba à point. Il s’enrôla dans le bataillon Svoboda, fondé par les néonazis du parti (printemps 2022), grade de lieutenant, commandant-adjoint de l’artillerie. Personnalité publique, des dizaines d’interviews et de vidéos existent de lui, alors que son unité se trouvait à la défense d’Artemovsk (janvier 2023). Malgré tous ses efforts pour prendre une importance nationale, et non plus dans son quartier de Kiev, sa chaîne YouTube comprenait… 33 abonnés (fondée en mars 2013), mais il reste très présent, malgré son insignifiance, dans les médias ukrainiens de propagande. Il ne serait pas étonnant qu’un équivalent français fasse l’interview du néonazi un de ces jours. Bien qu’il soit sensé combattre, il est en fait vissé à l’arrière, où il produit des vidéos et quantités « d’analyses » et interviews pour servir la propagande. Son courage n’allant pas jusqu’à risquer sa propre vie.
Semion Oblomeï (2000-2022), originaire de Kiev, il fit des études supérieures en management et en gestions des ressources forestières. Il partit faire un stage de quatre mois en Suède (octobre 2021-janvier 2022), puis rentra en Ukraine. Il s’enrôla volontairement dans le bataillon néonazi Svoboda, devenu bientôt brigade (28 février 2022), et participa à la défense de la capitale, puis aux batailles d’Irpen et de Boutcha. Il fut envoyé dans l’Est, dans le Donbass, servant à la défense de Roubejnoe, puis de Lissichansk et Severodonetsk. Il fut tué lors d’une frappe aérienne des Russes, à Severodonetsk, le 21 juin 2022. Il fut enterré par les siens à Kiev (28 juin), laissant une veuve. La propagande s’empara de son histoire pour persuader les plus jeunes d’aller à la mort pour l’Ukraine atlantiste. Son père planta un arbre dans un jardin botanique de la ville (27 août), puis un fonds de bourses d’études, fut renommé « Les graines d’Oblomeï ». Il cultivait diverses espèces comme loisir mais aussi par passion. L’un de ses plants fut emporté au Botswana pour y être replanté (30 août), dans une opération visant à tenter de rallier des pays africains. L’Afrique étant en général relativement hostile à la position ukrainienne, et les opinions publiques favorables à la Russie. Il fut ensuite qualifié de « l’homme qui guérit les arbres », autre délire ukrainien selon une propagande basique : les méchants, les gentils, les destructeurs, les créatifs, binaire et simpliste.
Maxime Oliynik dit Le Mineur (2001-2022), originaire de Kiev, étudiant qui travaillait aussi comme barman pour payer ses études, d’une famille modeste. Il fut mobilisé dans la Garde Nationale pour la défense de la capitale et incorporé dans le bataillon néonazi Svoboda, devenu ensuite brigade (février-mars 2022). Il fut envoyé dans le Donbass, participant aux combats pour Roubejnoe, Severodonetsk et Lissichansk. Il fut tué à la défense de Zaïtsevo, le 10 août 2022. Son corps resta très longtemps sur le champ de bataille, sans doute rendu par la partie russe, il fut finalement enterré à Kiev après identification (5 septembre).
Margarita Omelianenko (1992-), néonazie originaire de la région de Tchernigov, elle fit des études supérieures en économie et en finances. Précocement contaminée par le bandérisme (peut-être par ses parents), elle s’encarta dans le Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda (vers 2012-2013). Très active, fanatique russophobe proche de l’hystérie, elle fut évidemment remarquée par le parti, les femmes étant tout de même beaucoup plus rares dans les rang néonazis et bandéristes, bien qu’au fil du temps, avec l’impact de la propagande, des dizaines de milliers de femmes se laissèrent convaincre. Elle participa à un concours de tir (28 juin 2013), organisé par une association bandériste de l’organisation ultranationaliste et racialiste Trizoub, pour le 72e anniversaire de la proclamation de la restauration de l’état ukrainien (juin 1941). A cette époque, les collaborateurs ukrainiens de l’Allemagne hitlérienne qui servaient dans ses rangs, proclamèrent en effet l’indépendance de l’Ukraine. Hitler fit arrêter Bandera, mais la réconciliation eut lieu en 1944. Entre temps les nationalistes ukrainiens servirent fidèlement l’Allemagne nazie (1941-1943), participant à la Shoah par balles, aux Einsatzgruppen, à la liquidation des communistes, Juifs, Tziganes, Polonais, Grecs ethniques de la Mer Noire, etc. Elle participa aux émeutes et violences durant le Maïdan, probablement se rendit-elle même à Kiev (hiver 2013-2014). Dans la foulée, elle se présenta aux élections législatives de la Rada (octobre 2014), mais ne fut pas élue. Elle tenta alors d’atteindre un objectif moins ambitieux, se présentant au conseil municipal de Tchernigov (2015). son jeune âge, le fait qu’elle soit une femme, dans un milieu politique ukrainien dominé par les hommes et très patriarcal, elle ne fut pas élue. Elle persista en se présentant la même année au conseil régional de Tchernigov, mais essuya encore un échec. Elle tenta de nouveau une quatrième fois de se faire élire, se présentant au Conseil municipal de Kiev (2020), mais ne fut pas élue. Elle devînt l’une des personnes les plus importantes du réseau arrière du bataillon Svoboda. C’est elle qui récolte l’argent des donateurs et se trouve derrière l’organisation de nombreuses collectes. Elle fut prise en photo avec des colis de l’USAID (août 2022). Malgré son visage d’ange, elle pourrait être comparée aux fameuses Aufseherin (auxiliaires féminines de la SS), dont certaines furent d’une cruauté encore plus exacerbée que leurs équivalents masculins. Elle n’a jamais varié toutes ces années dans son engagement pour le parti néonazi, et s’affiche régulièrement en faisant le signe de ralliement du parti, les trois doigts du centre levés, qui a remplacé dans le parti le salut nazi autrefois pratiqué, car trop visible.
Evguéni Oropaï (?-), probablement originaire de Kiev, membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon Svoboda (printemps 2022), grade de lieutenant, commandant de la 9e compagnie dite Fantôme. Il participa à la bataille d’Artemovsk/Bakhmut, et se mit à donner des interviews remarquées en Ukraine, dont celle pour Expresso (14 octobre 2022) : « Il y a maintenant de lourds bombardements près de Bakhmut, Avdeevka, Mariinka, également à Kramatorsk, l’ennemi tente constamment de faire pression sur Bakhmut et Avdeevka, car ces villes sont stratégiquement importantes pour lui. La zone la plus chaude est Bakhmut […] ajoutant qu’il y avait un grand nombre de troupes qui sont en position dans les localités de Kreminiya, Zaïtsevo et Svatovo […] de violents combats sont en cours sur toute la ligne de front, les villes de la première ligne souffrent des bombardements permanents, et les civils à l’heure actuelle, aussi difficile que ce soit, restent dans les villes et ne veulent pas partir, en comprenant les risques pour leur vie », oubliant de dire que ces Russes ethniques attendaient leur libération par l’armée russe, beaucoup espéraient depuis l’insurrection du Donbass leur arrivée, refusant de vivre dans l’Ukraine où ils ne seraient que des sous-hommes et sous-citoyens de l’Ukraine.
Oleg Pankevitch (1972-), originaire de la région de Lvov, bandériste et néonazi en cravate, il s’encarta dans le Parti National-Socialiste d’Ukraine très jeune (1993), et fit des études supérieures en histoire, puis en droit (1990-2004), professeur d’histoire. Il fut nommé président de l’organisation du parti pour la région de Lvov, et bientôt membre du bureau politique national. Il se présenta au conseil du district de Brodov et fut élu (1998-2002), et réélu (2002-2006). Il se présenta aussi au Conseil régional de Lvov et fut élu (2002-2006), réélu à deux reprises (2006-2010, 2010-2012), et nommé président du Conseil régional de Lvov (30 novembre 2012). Il fut décoré de la médaille commémorative de la Division SS Galicie (29 avril 2013), qu’il arbora depuis lors avec fierté. Il se présenta aussi aux élections législatives de la Rada et fit un gros score, il fut élu (2012-2014). Il ne réussit toutefois pas à reprendre son siège au moment du reflux du parti (2014). Il fut accusé d’avoir commandé et chapeauté certains des tireurs d’élite qui firent feu sur la foule durant la Révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), car les tirs vinrent en parti de l’Hôtel Ukraine, où il avait loué une chambre. Une perquisition chez lui fut diligentée par le Procureur général d’Ukraine qui ne donna rien (octobre 2015). L’affaire fut ensuite étouffée. Il déclara dans une interview donnée en 2011, à propos du Jour de la Victoire contre l’Allemagne nazie : « Pour les Ukrainiens le 9 mai n’est pas le jour de la victoire et n’a pas à être célébré. […] Je participerai aux commémorations des morts de la Seconde Guerre mondiale, je prévois de visiter le cimetière des soldats [collaborationnistes d’Hitler] de l’UPA […] en outre le Conseil régional de Lvov a décidé que chaque année les 8 et 9 mai seront célébrés les jours de la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale. En outre le conseil a décidé de ne plus utiliser le terme de Grande Guerre patriotique, qui ne correspondant pas à la réalité historique ukrainienne et d’empêcher l’utilisation des drapeaux et symboles de la défunte URSS et d’autres états totalitaires. […] Le conseil régional de Lvov a demandé au Président d’opposer son veto à la loi proposée par le communiste Piotr Tsibenko, avalisant le 9 mai et la soit-disant bannière de la Victoire du 9 mai, ainsi qu’à ne pas utiliser les symboles de l’occupation [soviétique] », l’ennemi n’étant pas désigné comme le nazi, mais comme le soviétique et le russe… Il ajouta : « Le parti Svoboda a demandé l’interdiction de la marche des organisations pro-russes à Lvov pour le jour de la Victoire, et l’envoi des forces de l’ordre pour empêcher la tenue de cet événement provocateur ». Cette déclaration équivaudrait à l’interdiction en France de fêter la Victoire le 8 mai… et d’interdire les drapeaux soviétiques, mais aussi américains ou britanniques.
Alexandre Polishouk dit l’Alpiniste (1977-2022), originaire de la région de Kiev, il était entrepreneur dans le bâtiment spécialisé sur les chantiers de grande hauteur. Cadre du parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda durant de longues années. Il s’enrôla dans la défense civile, puis dans la Garde Nationale. Lors d’une rotation du bataillon Svoboda, quasiment anéanti dans les batailles de l’été (septembre 2022), il intégra la 6e compagnie du bataillon et fut médiatisé. Il commanda par intérim la compagnie, les deux autres commandants ayant été tué dans les combats. Il fut tué à Artemovsk/Bakhmut le 23 décembre 2022
Dmitro Poulmanovski (?-), néonazi ukrainien, membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda. Il s’enrôla dans le bataillon de la Garde Nationale Svoboda (printemps 2022), grade de lieutenant, chef d’État-major de l’unité.
Volodomir Rashiouk (1987-), néonazi membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, transfuge originaire de Marioupol, Donbass, mais sa famille n’est sans doute pas réellement de la région et y sera venu pour le travail. Il s’installa à un moment où à un autre dans la région de Kiev. Il s’enrôla dans le bataillon Svoboda (printemps 2022), de manière mensongère (ou peut-être par les difficultés des traductions de l’Ukrainien vers le Français lors de l’interview) défini comme commandant de l’unité, probablement au grade de lieutenant ou capitaine et chef de la 7e compagnie. Il commandait un groupe de 142 hommes (27 juin), à la défense de Severodonetsk. Le journal français l’Express, croyant à son histoire sur le bataillon « Liberté », qui est effectivement la traduction de Svoboda, n’ayant pas conscience par ignorance, ou cachant la nature de cet officier, l’interviewa et publia un article payant du néonazi (4 juillet 2022) : « le colosse barbue parle d’une voix calme et douce, et vous enveloppe de son regard profond dans la ville de Severodonetk, dans le Donbass, dont les Ukrainiens ont fini par se retirer face au déluge de l’artillerie russe. Vololymyr Rashyk, bientôt 35 ans, passe quelques jours à Kiev pour faire examiner par un médecin une large blessure à l’avant-bras causée par un tir de sniper, et pour assister à l’enterrement d’un de ses compagnons d’armes. Originaire de la ville Marioupol, il était encore comédien, il y a quelques mois, et n’avait aucune expérience militaire. Dans un café du centre-ville de Kiev, en ce 27 juin, il raconte en fumant cigarette sur cigarette les crimes contre l’Humanité dont il a été témoin à Irpen et Boutcha, et l’horreur des combats à l’Est. Il s’est marié il y a quelques semaines avec sa compagne, qui s’est engagée comme bénévole pour la défense nationale et l’accompagne pendant l’interview. Comme si elle voulait profiter de chaque minute de sa présence ».
Igor Riabenko dit Crimée (1984-2023), soldat de la brigade néonazie Svoboda, il fut tué à la défense d’Artemovsk, le 31 janvier 2023.
Alexandre Samoïlenko (1983-2022), originaire de la région de Tchernivtsi, il devînt entrepreneur et prospéra dans son domaine. Il était membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, et au commencement de l’opération spéciale russe, il se rendit à 5 reprises au bureau d’enrôlement de sa ville. Il s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda (été), et fut envoyé s’entraîner dans un camp. Il fut finalement dirigé vers le front (octobre) et fut rapidement tué, le 9 novembre 2022, durant la bataille d’Artemovsk/Bakhmut. Malgré la prospérité de son entreprise, les volontaires demandèrent l’aide des gens via le Telegram du bataillon, à envoyer à sa mère, ayant perdu sans doute son seul soutien financier, son défunt fils. Il fut enterré dans son village natal (18 novembre).
Roman Shevtchouk (1978-2022), originaire de Kiev, bandériste de longue date, il semble bien qu’il participa à la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014). Membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon puis brigade du même nom l’un des premiers (février-mars 2022). Il participa aux combats pour la défense de Kiev, puis aux batailles d’Irpen, de Boutcha et de Gostromel. Il fut envoyé dans l’Est, servant à la défense de Severodonetsk, où il fut tué le 31 mai 2022. Il laissait une veuve et une fille, et ses collègues demandèrent de l’argent pour eux.
Alexandre Serdiouk (1981-2022), originaire de la région de Tchernigov, il s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda, participant à la défense de Kiev, et aux batailles meurtrières d’Irpen, de Boutcha et de Gostromel. Il fut tué le 10 novembre 2022, à la bataille d’Artemovsk/Bakhmut. Il laissait une veuve et deux enfants et fut enterré dans sa ville natale (21 novembre), ses collègues comme toujours demandant de l’argent à envoyer à sa sœur.
Andreï Shian dit Gora(1997-2022), originaire de Kiev, il se maria avec sa fiancée avant de partir s’enrôler (mai 2022). Il s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda (été), et fut envoyé se former quelques temps dans un camp d’entraînement. Il fut ensuite envoyé sur le front du Donbass (octobre) et fut rapidement tué le 12 novembre 2022, durant la bataille d’Artemovsk/Bakhmut. Il fut enterré dans sa ville natale (19 novembre). Comme à chaque fois, ses collègues demandèrent de l’argent pour sa famille, en l’occurrence sa veuve.
Constantin Siniakevitch (années 70-2022), originaire de Kiev, il s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda (printemps 2022), et fut tué dans la bataille d’Artemovsk/Bakhmut le 23 décembre 2022.
Alexandre Sitch (1964-), originaire de la région de Rivne, Volhynie, « néonazi en cravate » et révisionniste ukrainien, il fit des études supérieures d’histoire à Ivano-Frankovsk (1981-1986), puis beaucoup plus tard des études de droit (1996-1999). Il effectua son service militaire dans l’armée soviétique (1987-1989), puis devint fonctionnaire municipal dans la cinémathèque d’une petite ville de l’Ouest de l’Ukraine (1989-1993). Il montra les échelons dans cette administration jusqu’à devenir chef du département de l’enseignement secondaire général dans l’académie d’Ivano-Frankovsk (1994-1996). Il devînt assistant parlementaire (1996-1998) du député de la Rada Roman Kroutsik (1945-), un ultranationaliste bandériste qui fit parti du congrès des nationalistes ukrainiens, membre du Front National, puis du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda. L’homme termina sa carrière comme directeur à Kiev d’un « musée de l’occupation soviétique de l’Ukraine » (2007). Lui-même fut ensuite conseiller juridique d’une maison d’édition publiant des ouvrages de révision de l’histoire et négationnistes, occupant le poste de conseiller juridique (1998-2000). Il entra ensuite comme professeur à l’Université d’Ivano-Frankovsk (2001-?). Il était entré en politique de très longue date, membre de l’organisation des scouts bandéristes et nationalistes Plast (1991), membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine (2006), il se présenta aux élections régionales d’Ivano-Frankovsk. Il fut élu une première fois (1994-1998), puis fut maire adjoint de la ville (2002-2005), élu une nouvelle fois au conseil régional (2006-2010). Il se présenta aux élections législatives anticipées de 2007, mais ne fut pas élu (5e position), mais il fut désigné président du conseil régional d’Ivano-Frankovsk (2010), puis fut élu à la Rada d’Ukraine (2012-2014). Il ne réussit pas à conserver son siège dans l’élection d’octobre 2014. Il créa dans la ville d’Ivano-Frankovsk « l’Institut d’études scientifiques du Nationalisme » (2015), qui fut ensuite décrétée organisation publique et d’utilité publique (2019), avec des financements de l’État ukrainien. Jusqu’alors il avait fonctionné avec pas mal de financements venus des USA ou du Canada (USAID, etc.). Il fut médaillé par le Président Zelenski, de l’ordre « Pour le mérite » (22 janvier 2019), devient docteur en Histoire (2020), pour ses travaux révisionnistes (un comble mais nous sommes en Ukraine), mais fut aussi médaillé par le Patriarche de Kiev (12 juillet 2021). Il est le spécialiste du collaborateur ukrainien Stepan Lenkavski (1904-1977), qui mourut à Munich… la capitale du nazisme avec Nuremberg. Il fut l’un des signataires des directives publiées par l’OUN-B dirigé par Bandera, avalisant la liquidation des Juifs d’Ukraine, qui conduisit aussi à la participation des troupes de la Légion ukrainienne à la Shoah par balles et aux massacres de masse (1941-1942). Il fut aussi l’auteur d’un Décalogue des dix commandements du nationaliste ukrainien (1929), tel était le héros peu recommandable d’Alexandre Sitch.
Vassil Sivolap (1989-2022), membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon du même nom et fut envoyé sur le front. Il fut tué durant la bataille d’Artemovsk/Bakhmut, le 15 novembre 2022. Il fut enterré dans sa ville natale (26 novembre), ses camarades demandant de l’argent pour sa mère, l’Ukraine se souciant peu des familles des soldats.
Dmitri Sokolov dit Rocker (1983-2023), néonazi ukrainien qui s’enrôla dans la brigade Svoboda, et fut tué dans la bataille d’Artemovsk, le 31 janvier 2023.
Grigory Sokour dit le Grand-Père (?-), originaire de la région de Tcherkassy, bandériste précocement encarté au Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il monta à Kiev lors de la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense et participa aux émeutes et violences, puis rejoignit un bataillon de représailles contre les populations du Donbass (2014). Il ne cessa jamais de servir, passant du front à l’arrière. Ce père de 5 enfants, et grand-père jeune, s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda (printemps 2022), et porte un patch avec le drapeau de la Grande-Bretagne, certainement offert par un mercenaire britannique.
Victor Storojenko (1990-), originaire de Sébastopol, mais en réalité de père africain et d’une mère de Crimée, de langue maternelle russe. Sa mère fut abandonné avant sa naissance par son père, modeste vendeuse. Il a évoqué son enfance dans de nombreuses interviews dont cette dernière (26 août 2022) : « j’ai eu une enfance difficile à cause de graves problèmes de santé, j’allais de temps en temps à l’école, jusqu’à l’âge de 15 ans, je me suis trouvé à l’hôpital six fois avec ma méningite, parfois je manquais les cours pendant un mois ou deux, il est arrivé que ma convalescence a duré une année et demi, alors quand on m’a demandé à l’école ce que je voulais faire, j’ai répondu « je n’en sais rien ! ». Il fut dirigé vers des études professionnelles d’abord, comme mécanicien automobile, mais était de longue date un passionné de théâtre. Il raconte : « Oui en Crimée, il y avait de la propagande sur la Grande Russie, il y avait une influence sur les consciences. Mais à cette époque je ne ressentais pas tout cela si vivement. Même quand mon ami, un Criméen a dit qu’il voulait servir dans l’armée russe, j’ai répondu « et bien ok, il y a ceux qui s’engagent dans la Légion Étrangère en France et ceux qui vont dans l’armée russe ». Il s’installa à Kiev, et fut un chaud partisan du Maïdan (hiver 2013-2014), auquel il participa, il était alors étudiant effectuant des études supérieures dans le théâtre. Il devînt acteur à l’Académie Nationale de Kiev (2015), et se fit connaître aussi comme humoriste (2017-2018). Par russophobie et haine des Russes, il abandonna sa langue (le russe), pour ne parler que l’ukrainien et se radicalisa progressivement, pour entrer dans le Parti National-Socialiste d’Ukraine Svoboda (entraîné par des proches et son ex-beau frère). Il s’enrôla carrément aux côtés des racialistes et néonazis ukrainiens dans le bataillon Svoboda, après l’opération spéciale russe (24 février 2022). Officier, probablement d’un grade intermédiaire, lieutenant ou capitaine. Il donna l’interview suivante (8 septembre 2022) : « il est à moitié africain,a grandi en Crimée et était déjà un adulte après la Révolution du Maïdan, il est délibérément passé à la langue ukrainienne et après le début de l’opération spéciale russe, il a emmené sa famille à l’étranger et a rejoint l’armée dans le bataillon Svoboda. Victor a été blessé et est maintenant en convalescence à Kiev. Nous vivions en Crimée, il y avait toujours la Russie à proximité, à la télévision, c’était le monde russe. Mais son souvenir principal de sa ville natale de Sébastopol c’est le racisme. Je marchais dans les rues, des filles m’ont vu et ainsi de suite. Je passais et j’entendis quelqu’un rire derrière moi, « tu sais comment tuer ça ? Cela tue plus fort que quand on te frappe ». Il est venu étudier à Kiev, et dans la capitale il a rencontré sa future épouse, une collègue actrice, Nastia, le couple a eu un fils qui s’appelle Martin. Trois jours avant l’opération spéciale, ils ont appris que Nastia était de nouveau enceinte et que le couple attendait maintenant une fille, mais ils ont pensé au début, sa femme et lui à l’avortement, car ils ne savaient pas ce qu’il allait se passer. […] Cependant nous n’avons pas pu faire d’avortement, parce que nous avions fui en Pologne et dans ce pays, l’avortement est interdit. […] « Tu dois comprendre que j’avais peur, j’avais très peur, je ne voulais pas aller combattre. Si les premiers jours nous étions en première ligne, et bien nous avons vite appris à nous battre comme des professionnels, maintenant nous sommes des professionnels ». Il participa à la bataille de Severodonetsk, et fut l’un des survivants de la bataille, son unité étant partiellement anéantie, il fut blessé par l’artillerie russe, près de Zaïtsevo. Il raconta : « vingt minutes seulement se sont écoulées depuis que nous avons été dans cet endroit, que nous avons pris position et que les premiers bombardements ont commencé. Imaginez, cinquante mètres, vous voyez l’ennemi et il vous voit, les rues, les coups de feu, comme dans un paintball. Je n’avais qu’une semaine de formation tactique, quand ce combat a commencé, mes sensations étaient très étranges. C’était tellement drôle que les premières minutes semblaient comme si nous étions dans une sorte de spectacle, je me suis dit, stop, je ne crois pas que ce soit la réalité. Dans Severodonetsk, nous avons combattu en pelotons, la bataille fut effrayante, mais c’est devenu une fête, et quand nous sommes sortis de la ville, on nous a dit « vous avez une expérience unique des combats de rue, vous devez survivre pour la transmettre aux autres […] il y avait aussi un autre acteur Vladimir Rashiouk, qui est devenu commandant de compagnie. Il était déjà impossible de garder Severodonetsk. Les ponts avaient sauté, nous recevions de la nourriture, de l’eau et tout le reste par la rivière sur des embarcations, vous ne pouvez pas savoir à quel point c’était difficile. On se réveillait à 3 h du mâtin, on chargeait la voiture, on rejoignait les positions, au plus proche, même avec les munitions, nous n’étions que quatre, et ainsi tous les jours, on était juste complètement crevés, l’approvisionnement ne pouvait être interrompu. J’ai été étonné de voir à quel point l’infanterie dans la guerre moderne est inutile. […] L’infanterie éclaire simplement le terrain, qu’il me pardonnent, mais c’est comme un chien qui pisse, pour dire que c’est son territoire, c’est ce que font les fantassins. […] Le combat moderne c’est comme le Truman Show, il y a vite dix à vingt drones dans le ciel, tu ne sais pas qui est l’ennemi, donc tu ne peux pas tirer sur eux. En même temps de nombreuses caméras sont dans le ciel, elles corrigent le feu, tout se passe si vite, il est impossible de se cacher.[…] J’ai été blessé à Zaïtsevo, dans un enfer que je n’ai jamais vu, même à Severodonetsk. J’étais de service, je n’ai pas dormi de la nuit, le combat a commencé au matin. Moi et un autre mec, l’ex-mari de ma sœur, il est ingénieur, un gars très cool, nous avons été appelé au QG. Vous avez regardé la vidéo sur Youtube pour savoir comment utiliser un mortier ? Voilà l’arme et 10 roquettes. On était au milieu d’un champ, nous avons fait 3 trois tirs et au quatrième nous avons touché en plein dedans un blindé dans lequel se trouvait ces pédérastes, c’est le mot qu’on utilise pour l’ennemi, il n’y a rien d’émotionnel. Imaginez, pour la première fois de votre vie, vous avez utilisé un mortier et mis un coup au but ! Nous avons sauté de joie et applaudi […] Le combat s’est poursuivi de 7 heures du mâtin, j’ai été blessé à 18 h 45, ils nous visaient encore, mais les bombardements se sont calmés, et soudain un engin à fragmentations a explosé. J’ai eu de la chance, j’avais un casque, un éclat m’a frappe sous l’oeil, a fait deux trous et est sorti, le gars à côté a eu un bras en charpie, a mis son garrot et cela s’est bien passé. Mon visage était enflé, ma mâchoire douloureuse, je pensais que mes dents supérieures tomberaient. Déjà à l’hôpital de Dniepropetrovsk, on m’a fait un drain, l’œdème a diminué, tout a été soigné et recousu […] ce combat à Zaïtsevo est devenu le moment le plus dur de ma vie, il est devenu un tournant. Quand je me suis couché pour la première fois après avoir été blessé, je me suis dit, classe, je peux enfin dormir. Mais à peine les yeux fermés, j’entendais les obus et les tirs, et en réalité je n’ai pas pu dormir, j’ai demandé un somnifère, mais je n’ai dormi que quelques heures jusqu’à 4 h. La nuit suivante quand j’ai fermé les yeux, cela a recommencé, puis il y a eut des nuits où je me réveillais avec une douleur intense dans les côtes, ou alors j’entendais les larmes de mon fils qui m’appelait ». Il poursuivit jusqu’à finalement montrer son vrai visage, celui d’un noir, blanc à l’intérieur et d’un racisme cynique et terrifiant : « Le chien fait wouaf, le chat miaou, le poulet cotcot et les Russes Poutine, tout le monde doit être tué (rires), c’est leur état naturel, leur essence […] Les Russes sont une sous-espèce distincte, ils sont malades, quand tu les mets dans une impasse ils deviennent nerveux, se comportent comme des personnes atteintes d’un trouble maniaque ou de schizophrénie. Quand tu réalises que les Russes sont malades, tu n’as plus à t’en faire, tu vas faire ton truc tranquillement pour les tuer. Je comprends que des gens disent que c’est sanguinaire, mais malheureusement tant que les bombes ne toucheront pas les zones civiles pacifiques, ils ne comprendront rien. Est-ce sanguinaire ? Quand un Russe dit « Pourquoi vous bombardez Belgorod ? » [ou Donetsk !], quand il ne comprends pas, vraiment il est malade ». Il fut évacué vers l’arrière et transporté à Dniepropetrovsk et « était psychologiquement et physiquement épuisé ». Il fut utilisé comme arme suprême par le Parti Svoboda et la propagande ukrainienne, n’ayant pas encore atteint l’Occident, ses déclarations étant de toute façon d’un racisme hallucinant, presque insoutenable.
Svoboda, Parti National-Socialiste d’Ukraine (1991-), parti bandériste, néonazi de la droite radicale ukrainienne, il fut fondé en 1991, s’appuyant sur une idéologie racialiste, l’antisémitisme, la supériorité de la race blanche et de la race ukrainienne. Les premières revendications furent le retour sur les passeports ukrainiens des origines raciales et ethniques, afin de faire la différence dans la société entre les citoyens, l’imposition de la seule langue ukrainienne, la russophobie, le négationnisme et le révisionnisme historique (réhabilitation des collaborateurs avec l’Allemagne nazie, mythe de l’Holodomor, culte des « Héros » comme Bandera, etc.), interdiction des partis communistes et « des Moskals » (le mot raciste ukrainien pour les Russes), l’épuration de l’administration et du milieu politique « des Juifs bolcheviques et moscovites ». Le reste de la politique était le retour aux traditions, la domination des hommes et du « patriarche », les femmes à la maison et le soutien aux familles ukrainiennes avec l’encouragement à faire de nombreux enfants (à la manière de Mussolini avec son programme de natalité). Les autres luttes étaient l’interdiction de l’avortement, la lutte contre le banditisme, la corruption, le tabagisme, l’alcoolisme, les trafiquants de drogues, les déviances sexuelles (LGBT), l’interdiction de l’adoption par des étrangers d’enfants ukrainiens. Enfin le parti voulait faire accéder l’Ukraine à l’arme atomique, l’introduction de visas avec la Russie, la fin de la base navale concédée par location à la Russie de Sébastopol, l’interdiction des organisations culturelles russes sur le territoire ukrainien, la destruction des monuments russes et soviétiques, avec un nettoyage en profondeur dans le pays, au niveau culturel, mais aussi sociétal et bien sûr dans les écoles en prônant une ukrainisation forcée dans le centre et l’Est du pays. D’autres demandes comme l’abolition du Parlement de Crimée, l’imposition de taxes ou la chasse aux entreprises russes étaient également énoncés, jusqu’au boycott des produits russes, et en établissant toute une série de lois devant restreinte l’influence russe, ou l’obliger à se retirer, ou à passer à la caisse dans certain cas. Le parti a montré très longtemps une forte hostilité à l’OTAN, l’Union européenne, avec également des déclarations virulentes antisémites et contre Israël. La démocratie a également longtemps été une cible du parti, avec l’idée d’un chef fort et d’un régime autoritaire. Le premier logo du parti fut le wolfsangel inversé de la division SS Das Reich, la division des massacres d’Oradour-sur-Glane qui fut conservé jusqu’en 2003. Le parti fit une progression au départ lente, l’idéologie bandériste et néonazie étant ancrée seulement dans les terres historiques de l’Ukraine polonaise, région de Lvov, d’Ivano-Frankovsk, de Rivne, provinces de Volhynie et les deux Galicie. Aux élections législatives de 1998, le parti fit 0,17 % des voix, avec un peu plus de 45 000 voix, avant dernière place. L’année suivante le parti créa un mouvement pour la jeunesse dont nous avons déjà parlé Patriotes d’Ukraine (1999). Aux élections législatives de 2002, en faisant par ailleurs alliance avec plusieurs autres partis d’extrême-droite ou de la droite radicale, Oleg Tyagnibok réussit à se faire élire à l’assemblée de la Rada, ce fut le seul député du parti. Un premier frémissement fut visible à partir de la Révolution Orange (hiver 2004-2005) et d’une manière générale la période vit une montée progressive du parti, ainsi que sa mutation en un faux parti de la droite classique. Aux élections législatives de 2006, le parti éleva son score à 0,36 % des voix (0,03 dans les oblasts de Lougansk, Donetsk, 0,05 en Crimée, 0,06 dans celui de Zaporojie, 0,07 dans celui de Kherson), 18e parti d’Ukraine sur 45 formations représentées avec 91 321 voix. Aux élections anticipée de la Rada de 2007, son influence grandit encore avec 0,76 % des voix, les votes des Ukrainiens de l’étranger montant à 2,28 %. Le parti tenta également de prendre des mairies et s’était infiltré dans les conseils municipaux et régionaux, surtout dans l’Ouest et le Centre du pays. Tyagnibok échoua cependant à prendre la mairie de Kiev, 8e sur 70 candidats avec 1,37 % des voix (2008), mais réalisa un score de 2,08 %, 10e place pour l’élection des conseillers municipaux. La première région a subir l’explosion du parti, fut finalement celle de Ternopol, en plaçant 50 conseillers régionaux sur 120 sièges au Conseil régional (154 325 voix, 34,69 % des voix). L’année suivante le parti fit tomber la grande ville de Ternopol (34 sièges au conseil municipal sur 60), et plaçant un membre du parti à la tête de la mairie. Au niveau national, Oleg Tyagnibok fut également candidat à la présidentielle de 2010, atteignant 1,43 % des voix, récoltant environ 400 000 suffrages des électeurs. Le gros coup fut celui de l’élection législative de 2012, atteignant 10,44 % des voix, mais provoquant un tremblement de terre à Lvov (38,02%), Ivano-Frankovsk (33,79%) et enfin Ternopol (31,22%). Le parti remporta 12 sièges, mais 37 en ralliant des élus pour former un groupe parlementaire à la Rada. Il fut derrière le Maïdan en organisant et salariant plusieurs des compagnies d’autodéfense à Kiev et dans d’autres villes qui renversèrent le gouvernement démocratiquement élu de Ianoukovitch (hiver 2013-2014). Le parti forma aussi des unités de volontaires et envoya nombres de tueurs pour les bataillons de représailles dans le Donbass (bataillon Carpatian Sich en particulier). Dès lors il devînt un court moment un parti de pouvoir, contrôlant trois Oblasts, ceux de Poltava, Rivne et Ternopol, fournissant des ministres dans le gouvernement provisoire puis celui de Porochenko (2014). Une première déconvenue intervînt dès les élections législatives de 2014, le parti se vit disputer ses électeurs par la formation du Pravy Sektor nouvellement créé (novembre 2013), qui draina les éléments parmi les plus fanatiques et violents. Le parti remporta 4,71 % des voix, remportant 7 sièges, mais Svoboda et le Pravy Sektor dépassèrent les 10 % raflant 1 million de voix, ce qui était encore un très bon résultat. Ayant perdu en influence, il fut toutefois obligé d’abandonner les 3 présidences des oblats contrôlés, et les ministres Svoboda démissionnèrent. Svoboda fut clairement le parti des dindons de la farce, les Ukrainiens se détournèrent alors encore plus, en premier lieu à cause du retour de la Crimée à la Russie, de la guerre provoquée dans le Donbass, et de la dégradation de la vie en Ukraine. Les électeurs « moutons » commencèrent à se détourner, et une alliance proposée au Pravy Setkor échoua finalement (2015). La déculottée électorale fut visible aux élections régionales, avec 3,74 % des voix, 9e parti d’Ukraine avec un reflux évident, des défections eurent alors lieues. La situation s’était encore compliquée avec l’apparition du parti néonazi Corps National formé par André Biletski, l’ancien commandant en chef du bataillon Azov. Le parti réussi toutefois à emporter la mairie d’Ivano-Frankovsk (2015), et devant la division dans l’extrême-droite radicale tenta de faire entendre aux autres formations, dont également le mouvement S 14, de supporter un candidat unique aux élections présidentielles de 2019. Ce fut un homme nouveau, Rouslan Koshoulinski (1969-) qui fut présenté, et qui arriva en 9e position avec 1,62 % des voix et retourna à un noyau originel de néonazis de 307 244 suffrages des électeurs. Aux élections législatives de 2019, la même érosion fut remarquée, avec la 7e position pour 2,15 % des voix et le placement d’un seul député à la Rada (une femme, Oksana Savchouk d’Ivano-Frankovsk). La dernière grande élection fut celle des régionales de 2020, où le parti plaça quand même 863 élus dans les conseils régionaux, mais pour une moyenne nationale de seulement 2,61 % des voix. La conclusion est que le parti néonazi le plus ancien d’Ukraine pouvait compter sur un électorat fidèle de 300 à 400 000 électeurs, sans parler des non-votants, et d’un maximum atteignable d’un bon million selon les tendances. L’opération spéciale lancée en 2022, a fortement augmenté la popularité du parti qui en plus a formé une brigade complète de l’armée ukrainienne, la brigade Svoboda (un maximum de 4 000 hommes), mais aura fourni dans les opérations contre les populations insurgées du Donbass plusieurs milliers de fanatiques. Les premières élections libres en Ukraine de l’après-guerre seront sans doute un des curseurs pour voir si le parti aura augmenté son influence, ou si au contraire il s’enfoncera dans les limbes. A noter que les membres sont beaucoup partis de se battre dans l’armée ukrainienne (2022-2023), et qu’ils meurent beaucoup l’on s’en doute sur le front.
Youri Tichkevitch (1981-2022), sans doute originaire ou résident de Kiev, il s’enrôla dans le bataillon néonazi Svoboda (printemps 2022), et participa aux premiers batailles autour de la capitale. Il fut envoyé dans l’Est, à la défense de Roubjenoe et fut tué le 24 mai 2022.
Alexandre Toutcha dit Dok Kaï (?-2023), néonazi ukrainien, il s’enrôla dans la brigade Svoboda, et fut tué durant la bataille d’Artemovsk, en février 2023.
? dit l’Artiste (?-), membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, il s’enrôla dans le bataillon du même nom, 3e bataillon de la brigade, et fut nommé commandant de la 7e compagnie. Il apparaissait sur une vidéo du canal Telegram des néonazis de Svoboda (9 novembre), alors sur le front d’Artemovsk/Bakhmut.
Les organisations Azov, Svoboda ou Corps National sont interdites en Fédération de Russie, pour incitation à la haine raciale, extrémisme et apologie du terrorisme ou du nazisme.