Le Corps National est un parti néonazi, une des organisations parmi les plus extrémistes et les plus dangereuses d’Ukraine, voire d’Europe, car elle fut fondée par Andreï Biletski, le créateur du bataillon, puis régiment Azov, chef historique des bandéristes et néonazis de la ville de Kharkov, où lui et ses sbires écrasèrent les séparatistes pro-russes dans la ville, assassinant un nombre de personnes, qui jusqu’à présent est inconnu (mars-avril 2014). L’Ukraine est déjà bien lotie en partis et organisations extrémistes de ce genre, avec le Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, mais aussi le Secteur Droit (Pravy Sektor), ou encore le Marteau Blanc, les Patriotes d’Ukraine, le mouvement S 14, les organisations historiques OUN, UNA-UNSO, les groupes paramilitaires innombrables, comme les « fameux » scouts Plast… et tant d’autres encore. Après le départ de Biletski de son commandement d’Azov (par ailleurs élu député de la Rada), ce dernier était revenu à Kharkov, où il forma le Corps National, un nouveau parti néonazi entièrement à sa dévotion. L’homme était aussi le bras droit du puissant Ministre de l’Intérieur Avakov (2014-2021), dont le régiment Azov était une sorte d’armée privée avec d’autres unités (comme le régiment Mirotvorets, entre autre). Alors que le Parti National-Socialiste d’Ukraine était la plus vieille formation néonazie de l’Ukraine indépendante, et que le Parti Secteur Droit/Pravy Sektor était une entité également indépendante, au point que le corps du DUK, sorte de waffen SS resta hors du contrôle de l’armée ukrainienne jusqu’en 2022, l’ambitieux Biletski lança un troisième gros parti bandériste et ultranationaliste. Dans les faits, ce lancement paraissait absurde, divisant encore leurs forces, mais Andreï Biletski comptait sur un certain nombre d’atouts précieux.
Du prestige du régiment Azov. Exécuteur des basses œuvres du ministre Avakov, dans un certain nombre d’opérations de liquidations et d’assassinats politiques, Biletski pouvait en effet compter sur ce puissant soutien, avec ses entrées dans le Ministère de l’Intérieur, ses accès à la police politique du SBU, sans parler d’appuis politiques et même jusque dans les rangs de l’armée et de différents ministères. Biletski pouvait aussi se vanter de pouvoir tenir la grande ville de Kharkov, ce qui n’était pas un mince défi. La ville avait été la première à déclarer la formation d’une république populaire (début avril 2014), massivement russophone et proche de la frontière russe. Les répressions politiques terribles qui y furent conduites, avaient en grande partie assaini le terrain, mais pas complètement. Biletski n’avait été autrefois qu’un chef de bande, que le Maïdan avait propulsé vers plus de responsabilités, l’un des petits chefs pouvant rassembler suffisamment de brutes pour renverser un président et un régime (avec d’autres de son genre). Mais il avait été aussi, le chef historique du bataillon puis régiment Azov, une unité de valeur militaire médiocre, mais ultra médiatisée, bien financée notamment de l’étranger, érigée en icône de la propagande ukrainienne, puis une des premières formées selon les standards de l’OTAN. Le régiment fut bientôt fort d’une organisation civile, le Corps Civil Azov, mais aussi d’une organisation pour la jeunesse, gérant des dizaines de camps pour les enfants, à la manière de la Hitlerjugend, les Azovets. Avec une telle notoriété (jusqu’en Occident, participation au Congrès Génération Europa), l’ancien étudiant en histoire, pouvait espérer être à la tête de toute la région, et devenir un personnage politique nationale incontournable. C’est ce qui lança la création du Corps National.
La Révolution nationale, Bandera/Nationalisme/Patrie. Biletski rassembla autour de lui quelques amis, quasiment tous des anciens du régiment Azov, qui furent bientôt la charpente du parti. Avec la force de son mandat de député (2015-2019), il pouvait aussi espérer obtenir des locaux et ordonna à l’un de ses lieutenants, de fonder une organisation apparemment indépendante, les Brigades Nationalistes, ou Amis Nationalistes qui se rassemblèrent régulièrement dans toute l’Ukraine. Cette force paramilitaire était utilisée pour tenir la rue (à la manière des nazis dans les années 20 et 30), organiser des manifestations, faire irruption dans les conseils municipaux ou régionaux pour faire pression sur des politiques, des groupes, des entreprises. L’argent coula aussi à flot, du moins au début dans la période d’installation du parti, Biletski surfant sur sa popularité, ouvrant des locaux, des permanences, engageant une équipe communicante, développant des réseaux, un certain succès militant fut remarqué, essentiellement par cette énorme popularité qu’il avait accumulé, élevé au titre de légende vivante en Ukraine. Le projet qui se trouvait derrière le parti était surtout le rêve de réaliser enfin la fameuse « révolution nationale », une sorte de paradis nationaliste, où la Police nationale serait commandée et secondée par des nationalistes, où les vétérans de l’ATO seraient honorés et salués partout dans la société, où les richesses des oligarques seraient en partie à la disposition de cette révolution, soit par des « donations » imposées ou volontaires, où tous les partis d’opposition pro-russes seraient interdits, le révisionnisme et le négationnisme enseignés comme une vérité dans les écoles, l’administration noyautée et contrôlée, les ministères également, toutes les forces vives mises exclusivement au service de l’Ukraine de la race supérieure, érigée comme un pays prédestiné à prendre la tête de l’Europe entière. Cette révolution c’était aussi la destruction de l’église orthodoxe du Patriarcat de Moscou, le contrôle absolu des citoyens par la police politique du SBU, l’interdiction de tous les médias, écrits, audiovisuels ou radios pro-russes, ou en langue russe, l’interdiction également de la culture russe, la réduction au rang de sous-citoyen des populations russophones restantes en Ukraine, soit encore au moins 40 % des Ukrainiens (au besoin en les éliminant physiquement ou en les déportant). Dans cette révolution, la classe dirigeante des oligarques, les gros bataillons européistes et atlantistes, des Porochenko, Klitschko, Timochenko, Iatseniouk, Akhmetov et bientôt Zelensky devraient être mis au pas, un mal qui pour l’instant avait été supporté, mais qui dans cette révolution serait balayé. L’espoir avait été grand en 2014 et 2015 de réussir, avec en plus la force des brutes qui avaient fait la réussite de la révolution du Maïdan, puis remplis les bataillons de représailles dans le Donbass, c’est à dire des dizaines de milliers d’hommes, de réussir cette révolution tant fantasmée. Plus de 10-12 % des urnes remplies de bulletins bandéristes, plus d’un million de voix, des scores atteignant près de 40 % dans le nid bandériste d’Ivano-Frankovsk et Lvov, il ne manquait qu’une victoire dans le Donbass, le déclenchement d’une vraie guerre contre la Russie, afin de reconquérir la Crimée, et même de prendre Moscou, tout cela aurait été le scénario idéal, permettant aussi finalement de maintenir à distance, un autre danger… les démocraties européennes, l’Union européenne, les idéologies, droits de l’Homme, LGBT, liberté de la presse, liberté des partis et des opinions… tout un programme détesté par les bandéristes, mais qui jusqu’à présent devait être supporté, pour le soutien militaire se poursuive, que les instructeurs de l’OTAN, les supports secrets, les fonds américains et européens déjà très importants, tout ce qui faisaient qu’ils étaient arrivés à ce niveau, soit encore fourni, en plus d’argent, de beaucoup d’argent. Le rêve toutefois… s’effrita dans les tueries et massacres du Donbass, et buta contre l’obstination de tout un peuple. Les Russes ethniques de l’Est de l’Ukraine…
La déception de la révolution manquée et détournée du Maïdan. Car le Donbass avait résisté, des semaines, puis des mois, et même mis en déroute les bandéristes et nationalistes, même les plus fanatiques, les plus violents ou cruels. Le Donbass n’avait pas plié, la Crimée s’était épanouie dans le giron russe, l’opinion publique ukrainienne s’était lassée d’une guerre déjà meurtrière, finalement incomprise. Des millions d’Ukrainiens, Russes ethniques étaient déjà Russes, au moins 4 millions d’autres plièrent bagages pour la Russie, de toutes les régions russophones, Odessa, Zaporojie, Kherson, Kharkov, Marioupol, les villes occupées. Et surtout le rêve de la majorité des Ukrainiens : atteindre les standards mensongers de l’UE, vivre au moins comme un Polonais, un Estonien, à la rigueur comme un Roumain… avoir un pouvoir d’achat illusoire comme chez les voisins intégrés à l’UE, tout cela s’était envolé très loin, très très loin. L’Ukraine, déjà bonne avant dernière de l’Europe en terme de PIB par habitant, de richesses nationales, sombra, s’enfonçant même jusqu’à faire de l’ombre au plus pauvre pays d’Europe, la petite Moldavie. Alors derrière les fiertés, la fuite des femmes ukrainiennes cherchant, pour une partie d’entre elles, un mari en Occident, en tout cas loin d’ici, l’épouvantail éculé de la révolution nationale termina sa route dans une Ukraine déjà laminée, plus corrompue que jamais, seulement tenue par une propagande surréaliste, faisant dans la surenchère, ne pouvant que faire espérer à des gens comme Biletski, de refonder le mythe du Maïdan, de rallumer le feu des émeutes, des espoirs, en désignant toujours et encore les responsables de leurs échecs : les Russes, les séparatistes, les terroristes, les « Moskals », les Juifs bolcheviques, les boucs émissaires. Ainsi le Corps National fut-il lancé à la conquête de l’Ukraine. Mais les défaites s’accumulèrent, amenant après Porochenko, qui paraissait déjà une bonne blague pour les bandéristes, un président russophone, ayant fait ses études à Moscou, homme des Américains, de la CIA… et Juif. La pilule fut difficile à avaler, et de longues dates déjà les manifestations violentes et bandéristes agitaient le pays. Pour un nouvel électrochoc, le Corps National s’était lancé dans une révolution permanente, tentant d’agiter de nouveau les esprits en s’appuyant sur ce qu’ils avaient encore de plus cohérent : les vétérans de l’ATO, et le légendaire et invincible régiment Azov. Celui-là même de la capitulation de Marioupol.
Manifestations, pressions, bagarres de rue, scandales et glissement vers l’implantation d’un réseau mafieux. Redoublant de violences, Biletski lança le Corps National dans des milliers d’actions le plus souvent violentes, mais parfois pacifiques pour convaincre l’opinion publique (opération nettoyage des ordures, actions vers la jeunesse, les personnes âgées, etc.). En 2018, plus de 10 000 actions et manifestations furent organisées dans le pays, le parti revendiquant 32 000 militants. Malgré ces opérations de séduction et d’occupation des villes et du paysage, malgré l’infiltration des polices locales dans pas mal de grandes villes d’Ukraine, des promesses des politiciens libéraux, les finances se firent plus rares, les médias commencèrent à bouder le Corps National (carrément désignés comme des nazis), notamment parce qu’il renvoyait à l’étranger une très mauvaise image du pays : bandérisme, néonazisme, ultranationalisme, massacres dans le Donbass, guerre sans fin contre les Russes ethniques. Une enquête journalistique détermina que des grosses sommes arrivaient au parti sous couvert de dons locaux, avec des suspicions qu’Avakov et son réseau ne soient pas très loin. Beaucoup de petits donateurs se manifestèrent, sans parler de quelque mécènes ayant des moyens, d’événements caritatifs. Le journaliste évoqua le fait que le régiment Azov avait été envoyé pour protéger les usines d’Azovstal et Zaporozstal, à Marioupol et Zaporojie à partir de 2014, financé et payé par le célèbre oligarque du Donbass, Renat Akmetov, tandis que d’autres fonds venaient du Parti National-socialiste d’Ukraine Svoboda, lui-même bien supporté et financé d’argent venu d’Amérique du Nord. Fébrilement, à l’orée des élections présidentielle et législative de 2019, le parti se rangea en bataille, espérant selon ses chefs obtenir 5 % des voix, mais signa vite des accords avec les deux autres partis néonazis d’Ukraine : Svoboda et le Pravy Sektor. Sur la promesse de négociations avec le Donbass, Zelensky fit rêver en promettant aussi la fin de la corruption, des oligarques, en tournant la page Porochenko, milliardaire et Roi du Chocolat, et le parti Serviteurs du Peuple emporta tout sur son passage avec 43,16 % des voix, et plus fort encore 254 des 447 sièges (en sachant que des sièges sont toujours restés vacants, ceux des territoires insurgés du Donbass, et ceux de Crimée). Dans la peine, l’alliance bandériste fit seulement une 11e place (sur 22 formations politiques), avec 315 568 suffrages, 2,56 % des voix, déroute politique conduisant aussi à la perte de 75 % de son électorat de 2014. Les gens n’y avaient pas cru, avec en plus sur 29 973 739 inscrits des listes électorales, une abstention énorme de 50,76 %. Non seulement les gens n’y avaient pas cru, mais les Russes ethniques s’étaient massivement détournés des élections. Un seul siège fut sauvé, tandis que Svoboda et ses alliés en détenaient 37 en 2012. Le Corps National pouvait rentrer à la maison, peuplant les clubs de football, les salles de sport, les associations de vétérans et également… les bandes mafieuses.
La dérive mafieuse du Corps National et le silence des médias occidentaux. Avec un président européiste et atlantiste, l’homme de Soros et des États-Unis, d’origines juives et russes, homme des oligarques, des ultralibéraux et du libéralisme, le Corps National se replia sur lui-même les années suivantes (2019-2021). Un réseau mafieux d’importance fut découvert à Kharkov, comme vous le découvrirez dans les profils biographiques qui suivront l’article. Finalement, le parti en revînt aux pratiques d’Azov : brigandage, rackets des entrepreneurs, expropriations immobilières, violences politiques de plus en plus exacerbées, scandales politiques et dans la société ukrainienne. La rapide décadence du parti, ne possédant pas de profondeur, mais qu’une maigre et bancale idéologie raciste, racialiste et destructrice, se confronta bientôt à la dure réalité de la realpolitik. D’abord une confrontation directe avec le Président Zelensky, la fin des silences des autorités, les procès, les arrestations, les coups portés à des membres du parti. Soros fit même placer le Corps National sur la liste américaine des « groupes extrémistes propageant la haine » (2020), en même temps que le S 14, après avoir diligenté un rapport « sur le respect des droits de l’Homme en Ukraine ». Après la chute de Kolomoïsky, dont le coup de grâce fut également donné par Soros, et lâché par Zelensky (2020-2021), la fin du Ministre Avakov contraint de démissionner, mettait un terme au plus puissant soutien politique et financier du Corps National (2021). Le parti comptait encore 20 000 militants encartés et environ 150 000 sympathisants, dans les 22 régions d’Ukraine. Il pouvait encore compter sur la holding DTEK, l’employant pour assurer la sécurité de nombreuses entreprises (appartenant à un groupe financier dont le principal actionnaire était Renat Akhmetov). Malgré tout, les heures de « gloire » du Corps National n’étaient pas terminées, l’opération spéciale russe, raviva le mouvement. Des ordres furent donnés aux médias, tant ukrainiens qu’occidentaux de faire le silence sur ce parti, malgré les liens très forts et importants du parti néonazi avec le régiment Azov (hyper médiatisé en occident, notamment presque encensé par le journal Le Monde), rien ne transpira sur le parti Corps National, son histoire, son importance dans la formation du bataillon Kraken, ce qu’était ce bataillon et dans l’ensemble tout ce qui concernait Biletski, Avakov et le très lourd passif des hommes du Corps National (et donc d’Azov), qui fut très loin d’être anéanti dans Marioupol.
Anciens skin heads, fans ultras de foot, néonazis grossiers et brutaux, criminels de guerre et bourreaux du Donbass. Parmi les profils délirants qui peuplent le Corps National, je vous laisse découvrir quelques sbires, car que dire de plus de ces hommes ? Ils sont à eux seuls des caricatures de ce qu’est ce parti qui se définit comme « national-révolutionnaire », plusieurs dizaines de milliers de fanatiques dangereux qui peuplent l’armée ukrainienne actuellement. Voici donc une sorte de galerie « des sinistres » :
Alexandre Alforov (1983-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures en histoire et en droit, membre de la société héraldique d’Ukraine (2001-2007), titulaire d’un doctorat (2012), il affirmait venir de la « noblesse ukrainienne ». Il devînt animateur d’une émission de culture dans une radio (2008), proche des mouvements révisionnistes et négationnistes, chercheur à l’Académie nationale des sciences d’Ukraine (2010-2012), sympathisant bandériste, il fréquentait Andreï Biletski, qui fit de lui son secrétaire et porte-parole durant sa députation à la Rada (2014-2018). Il avait également été le chef du service de presse du bataillon Azov (2014-juin 2015). Il s’encarta au parti néonazi Corps National, porte-parole du parti (2016-2017), la presse ukrainienne lui donna souvent la parole dans les années qui suivirent. Il fut nommé membre du bureau politique national du parti, et plus tard le responsable de la campagne de propagande « Mémoire de la Nation » (2018), lancée par le parti. Il fut mêlé à un projet de liste noire des entreprises russes en Ukraine, devant ensuite être attaquées, pressées, rackettées ou boycottées (2017). Interrogé, il déclara que les Ukrainiens qui travaillaient pour ces entreprises, ou pour des Russes étaient des « collaborateurs ». Il organisa avec d’autres partis et groupes néonazis des actions pour s’attaquer à des centres culturels russes, des monuments, ou encore à la banque russe Sberbank dans la capitale et d’autres villes (locaux saccagés, employés violentés, vandalisme). Il fut interviewé par la radio néonazi Svoboda et déclara (2018) : « Nous ne pouvons pas permettre que les rues de nos villes soient appelées par des noms de criminels fascistes [en réalité par inversion accusatoire, il parlait des Soviétiques], sans parler de ce concert scandaleux pour le Jour de la Victoire [contre l’Allemagne nazie] sur la chaîne de télévision Inter, ou selon le service de presse, plus de 7 millions d’Ukrainiens ont regardé ce programme ». Il continuait sur ce ton en dénonçant tous les médias à interdire, les journalistes à mettre en prison et poursuivit : « Huit millions d’Ukrainiens sont morts aux mains des envahisseurs fascistes [là encore, il parle de l’Armée Rouge], c’est notre histoire, c’est notre mémoire génétique. Leurs portraits passaient impunément sous nos fenêtres dans des processions dans notre capitale où chaque mètre est couvert du sang de nos compatriotes. Et parfois il me semble que tout est contre nous, que nous sommes des étrangers dans notre pays, mais ce n’est pas le cas, nous sommes nombreux ! ». Avec d’autres fanatiques du parti, il vînt manifester devant les locaux de la télévision Inter demandant sa fermeture et une procédure judiciaire. Il se présenta aux élections législatives de 2019, pour le Corps National dans l’alliance Svoboda, mais ne fut pas élu (été-automne). Il était désigné comme le porte-parole du parti, lorsqu’il donna une interview alors qu’un monument avait été érigé dans Kiev, au sujet d’un prince varégue (31 octobre 2020) : « le mythe de la Russie kiévienne a été volé effrontément par les Russes, et pour la vérité, il faut se battre, il faut dire : l’Ukraine est l’héritier exclusif de la Rus’ de Kiev, les autres nations qui s’approprient cette succession sont des imposteurs ». Il regretta ensuite dans l’interview que l’imagerie collective de la Rus’ de Kiev soit trop « russe », que « Kiev était littéralement imprégnée de l’esprit russe », qu’il faudrait d’une manière ou d’une autre extirper de la capitale. Il fut médaillé à plusieurs reprises, y compris par le Patriarcat de Kiev, et le relai du parti avec la diaspora ukrainienne aux USA, Chicago, Princeton, ou encore au Canada.
Sergeï Bevz (1983-), résident dans la ville de Kiev, il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, et participa aux violences et émeutes (hiver 2013-2014). Il s’enrôla ensuite dans le bataillon néonazi Azov (printemps 2014), participant ensuite aux massacres et tueries dans le Donbass et à Marioupol (mai-juillet), puis à la bataille des frontières. Il démissionna du régiment Azov, puis s’encarta dans le parti néonazi Corps National (2016), nommé chef de file de la branche du parti pour la ville de Kiev. Il fut compromis dans des violences et manifestations contre le régime, contre des médias et chaînes de télévision considérés comme pro-russes, et dans diverses actions violentes, confrontations avec la Police et les forces de l’ordre. Il se présenta aux élections législatives à Kiev, mais ne fut pas élu (été-automne 2019). Il fut arrêté par la police politique, le SBU, pour des accusations de « terrorisme » et de complot contre l’état (vers la fin de l’année 2019). Il resta emprisonné jusqu’au début de l’opération spéciale russe, le Président Zelensky déclara ensuite une amnistie pour tous les criminels, et leur intégration dans l’armée pour défendre l’Ukraine, notamment ceux ayant une expérience militaire (mars 2022). Les chances sont grades qu’il serve dans le bataillon Kraken, ou une autre unité néonazie du genre.
Andreï Diatchenko dit le Croate (1989-), originaire de Loutsk, région de Volhynie, il s’enrôla dans le bataillon Azov, dont il devînt à un moment le porte-parole. Il démissionna à une date inconnue du régiment, encarté dans le parti néonazi Corps National (2016), dont il fut nommé président pour la branche locale de la région de Volhynie. Il fut attaqué dans la rue par des inconnus, dans la ville de Loutsk, alors qu’il se trouvait à un arrêt de bus. Il fut frappé à coup de pieds et de poings sur la tête, et les assaillants prirent la fuite. Malgré les efforts de la police de retrouver les agresseurs, ils ne furent jamais identifiés. Il se présenta aux élections législatives dans l’alliance Svoboda et pour son parti (2019), mais ne fut pas élu.
Anatoli Egorov (1991-), originaire de Donetsk, transfuge du Donbass, l’un des rares néonazis dela région, il milita pour le Maïdan dans la ville, et prit la fuite devant l’ampleur de l’insurrection du Donbass (printemps 2014). Il se réfugia du côté des Ukrainiens, mais ne semble pas avoir servi dans une unité de représailles (ce qui est à vérifier). Il s’encarta dans le parti néonazi Corps National (vers 2016-2017), nommé président de la branche locale pour « Donetsk », ou plutôt la partie de l’oblast sous occupation. Il fut candidat à l’élection législative de la Rada (2019), mais ne fut pas élu, dans une région où les néonazis ont toujours fait les scores les plus faibles en Ukraine depuis son indépendance. Il porte des tatouages païens et semble vénérer les dieux des Varégues et slaves de la Rus’ de Kiev. Il a sans doute été mobilisé ou s’est enrôlé dans une unité quelconque (2022), et n’est peut-être déjà plus de ce monde (2023).
Maxime Jorin (1989-), originaire de la ville de Roubjnoe, dans l’ancien oblast de Lougansk, transfuge. Il fit des d’ingénieur à l’école polytechnique de Lougansk, puis étudia à l’Université de Kiev, diplômé en technologie et design (2014). Néonazi et racialiste, il provoqua un étudiant d’origines camerounaises, ce qui déclencha une bagarre où ce dernier le blessa d’un coup de couteau (11 juillet 2012). Ce jour-là le suprémaciste blanc n’avait pas eu raison de la « force noire ». Jorin qui l’avait insulté avant l’agression lui avait déclaré : « Pourquoi te respecter si tu es Noir ? ». Le Camerounais fut condamné à 21 000 hrvnyas d’amendes et cinq ans de prison, dont trois avec sursis. Il participa à la révolution du Maïdan dans une compagnie d’autodéfense (hiver 2013-2014), puis s’enrôla dans le bataillon néonazi Azov, devenant logiquement un transfuge et traître à ses origines (mai 2014). Il participa également aux répressions et tueries dans la ville de Marioupol (mai-juillet), et suivit le bataillon dans son offensive sur la ville Mariinka, aux portes de Donetsk, qui fut bientôt prise (5 août). Il servit durant la bataille des frontières, et notamment la bataille d’Ilovaïsk, déroute ukrainienne qui mit fin à la phase des grandes manœuvres ukrainiennes (août-septembre). Il était chef de groupe lorsque le bataillon s’empara de plusieurs positions en avant de Marioupol, notamment du village de Shirokino (10 février 2015). Il prit ensuite du galon et fut le commandant du régiment Azov (août 2016-septembre 2017). Il fut élu de manière assez comique, Président de la Fédération des associations de défense des droits de l’Homme (2017). Il entra dans le parti néonazi Corps National, dirigé par André Biletsky, le premier commandant du bataillon Azov (parti fondé à Kharkov, dont son fondateur est originaire, octobre 2017). Il fut nommé à cette occasion par Biletsky chef de la cellule régionale de Kharkov. Il fut nommé Président de l’Union interrégionale des cellules du parti (février 2018), et tenta d’être élu à la Rada d’Ukraine sans succès (2019). Il fut ensuite nommé chef du siège du parti Corps National (janvier 2020). Il porte en tatouage la devise du camp d’extermination de Buchenwald. Jorin est aussi lié au bataillon Kraken, fondé à Kharkov avec des anciens d’Azov et des criminels, y compris de sang, libérés des prisons ukrainiennes (printemps 2022). Le bataillon est commandé par son bras droit, Sergeï Velitchko, qui fut condamné également à de la prison avec plusieurs sbires d’Azov, pour l’organisation d’un groupe mafieux qui s’occupa pendant plusieurs années de rackets d’entreprises (2018-2021), tout en corrompant la police locale de Kharkov et sa région. Depuis le début de l’offensive spéciale russe (24 février), il n’a pas rejoint le front et est resté à Kharkov où il apparaît très régulièrement devant les médias de propagande ukrainiens.
Vladislav Kirilov (?-), originaire de la région de Severodonetsk, ancien oblast de Lougansk, transfuge du Donbass, l’un des rares à avoir soutenu le Maïdan. Ses actions durant la période 2014-2015, ne sont pas connues, il est probable qu’il prit la fuite pour rejoindre un bataillon de représailles, la ville s’insurgea (printemps 2014), avant d’être capturée par les forces ukrainiennes quelques semaines plus tard. Il s’encarta dans le parti néonazi Corps National (2016-2017), nommé au poste de responsable régional pour la région de Lougansk… presque une blague, la ville étant tenue par les insurgés républicains depuis 2014, mais beaucoup des territoires de l’ancien oblast étant en effet occupés par l’armée ukrainienne. Il fut interviewé à propos de la fin de la circulation des trolleybus de la ville de Severodonetsk, la compagnie locale criblée de dettes et enfoncée par un conflit municipal avait dut cesser ses activités (20 novembre 2018). Il proposa de limoger l’ancien Conseil municipal et de procéder à de nouvelles élections, ou de toute façon le Corps National était ici très impopulaire, et lié aux bourreaux des populations civiles locales. Il se présenta aux élections législatives pour le parti Corps National (2019) et ne fut pas élu. Il rassembla des militants du Corps National, qu’il affirma être tous de la région (selon la presse environ 300, selon les photos pas plus d’une soixantaine), dans un meeting à Severodonetsk qui ne convainquit personne, un journaliste remarqua surtout « la présence des dirigeants et militants venus soutenir les militants locaux » (20 juillet 2020). Il fut démasqué après une longue enquête policière, alors qu’un retraité, un homme âgé de 63 ans, avait été percuté et hospitalisé (juillet 2019). Ayant grillé la priorité et roulant à très grande vitesse, il était entré en collision avec l’homme, qui mourut des suites de ses blessures une semaine plus tard. L’enquête détermina qu’il aurait été en capacité d’éviter l’accident, et le mis en accusation pour avoir provoquer la mort accidentelle de ce riverain (22 décembre 2021). Il passa devant un tribunal, et malgré la demande du procureur-général de l’emprisonner, il fut relâché avec obligation de contrôle judiciaire (26 décembre). Il déclara qu’il était victime « d’un harcèlement politique » (28 décembre). Il accusa l’ancien maire de Kremeniya d’une cabale contre lui, en indiquant qu’il était un traître et collaborateur pro-russe, ancien du Parti des Régions, et victimes de ses agissements. Il s’enrôla probablement dans une unité ukrainienne (2022), et sa ville natale fut reprise par les insurgés républicains et est restée sous leur contrôle jusqu’à présent, avec les troupes russes.
Sergeï Korotkikh (1974-), originaire de Togliatti, en Russie, sa famille déménagea en Biélorussie où il vécut et fut naturalisé Biélorusse. Il effectua son service militaire dans l’armée biélorusse (1992-1994), puis entra dans l’école des services secrets (1994-1996). Il fut renvoyé de cette dernière à cause de ses liens avec l’opposition ultranationaliste, et fut arrêté pour sa participation à un mouvement de protestation dans la rue (1996), bientôt libéré. Il se lia à une bande de néonazis et mafieux, membre de l’organisation de l’Unité Nationale Russe, la REN (1990-2000). Ce groupe prônait le néonazisme, l’antisémitisme, l’ultranationalisme slave, l’anticommunisme, la suprématie de la race blanche et cultivait l’islamophobie. Cette organisation ne tarda pas à être interdite en Russie (1999), et il fut cette année-là mêlé à une risque sanglante avec des militants du Parti du front populaire biélorusse, prônant le nationalisme, le conservatisme, la démocratie chrétienne et favorable à l’Union européenne. Il prit la fuite en Russie, où il fonda le NCO, la Société Nationale Socialiste, l’un des groupes les plus extrêmes et néonazis en Russie. Le groupe fut mêlé à d’atroces assassinats de migrants, des tentatives d’attentats contre le régime russe, des bagarres meurtrières avec des militants de l’extrême-gauche et d’autres scandales. Il poignarda un militant antifasciste (2008), mais fut par la suite libéré. Il fut mêlé à la tentative d’attentat sur la Place du Manège à Moscou (2009), mais ne fut pas inquiété, mais des membres parmi ses amis furent arrêtés, jetés en prison et condamnés à des peines de prison (2009-2012). Il préféra de nouveau déménager, l’Ukraine lui ouvrant les bras avec les événements du Maïdan, et s’enrôla dans le bataillon néonazi Azov (printemps 2014). Il participa aux répressions et tueries dans la ville de Marioupol (juin-juillet), puis fut naturalisé Ukrainien (décembre). Il devînt une créature du Ministre de l’Intérieur Avakov, le bataillon étant son armée privée et utilisée dans des assassinats et l’organisation de divers trafics mafieux. Il fut nommé chef du département de la protection des lieux d’importances stratégiques en Ukraine, organe du Ministère de l’Intérieur (2015-2017). Il rejoignit son ancien commandant de bataillon, Biletsky, dans le parti néonazi Corps National, fondé à Kharkov (2017). Un film israélien le mit en cause dans l’assassinat de plusieurs dizaines de migrants en Russie, notamment de Caucasiens (Credit to Kill, 2021). Une vidéo de son interrogatoire par le FSB dans cette affaire en 2007, le montrait en train de témoigner contre ses amis et d’accepter de collaborer avec les services russes (apparue en août 2021). La Russie lança une procédure judiciaire contre lui, pour l’assassinat de deux migrants dans les années 2000 (août 2021). Il fut accusé également de la participation au meurtre de l’avocat du bataillon Azov, Babitch (2015), dont le meurtre fut camouflé en suicide. L’épouse de Babitch n’a jamais cessé de le dénoncer, ainsi que Biletsky et d’autres sbires d’Azov d’avoir liquidé son mari. Elle poursuivait des actions en justice pour tenter de faire éclater la vérité jusqu’à l’orée de l’année 2022. Il est aussi dénoncé par deux journalistes ukrainiens, pour avoir été un des meurtriers du journaliste et opposant biélorusse Pavel Sheremet, qui s’apprêtait à dévoiler des informations comme Babitch sur le régiment Azov et sur les réseaux d’Arsen Avakov (assassiné le 20 juillet 2016, à Kiev). Il fut aussi dénoncé par des journalistes britanniques de Bellingcat, d’avoir été un agent des services secrets biélorusse et russe au moins dans les années 90 et 2000. Il a fermement repoussé ses accusations mais ces liens anciens semblent évidents, bien que plus d’actualités. Il fut un moment inquiété par l’organisation de Georges Soros (2019-2020), du moins selon ses dires et dans des interviews de l’époque, mais l’affaire en resta là. Il se trouve actuellement à Kharkov avec Andreï Biletsky et continue de soutenir la cause néonazie ukrainienne. Le Corps National dont il fait partie est derrière la création du bataillon d’assassins et de criminels de guerre, qui s’est sinistrement fait remarqué dans l’exécution de prisonniers russes, et le massacre de Russes ethniques, toujours dans la région de Kharkov, nous voulons parler du bataillon Kraken.
Denis Kotenko (1996-2022), originaire de la ville de Dniepropetrovsk, il tomba très jeune dans l’idéologie bandériste et néonazie, membre d’une association de fans ultras du club local (années 2010), il participa aussi localement aux violences durant la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014). Il s’enrôla comme volontaire dans le bataillon Azov (automne 2014), et après un temps de formation fut envoyé au front à Marioupol. Il participa à la bataille de Shirokino (février 2015), puis servit longuement dans le régiment. Il s’encarta dans le parti néonazi Corps National (2016), nommé chef de la branche locale du parti à Dniepropetrovsk, il se présenta aux élections législatives (2019), mais ne fut pas élu. Il démissionna à une date inconnue du bataillon Azov, et travailla dans un ministère s’occupant des vétérans de l’opération ATO dans la capitale ukrainienne (2020-2022). Il s’enrôla ensuite dans le Corps des Hospitaliers, l’OUDA (où servent aussi quelques néonazis français, dont au moins un de Franche-Comté), formé par Iaroch, lui-même fondateur du parti néonazi Pravy Sektor. Il servait dans les rangs du 3e bataillon de l’OUDA, et fut tué dans les combats pour la défense de Kiev, le 24 mars 2022. Il fut enterré dans sa ville natale (31 mars), et médaillé à titre posthume par le Président Zelensky (6 juin).
Rodion Koudriachov (1992-), originaire de la région de Dniepropetrovsk, bandériste et néonazi dès son plus jeune âge, il intégra les rangs d’une association de fans ultras du club de football de la ville, où très vite il se radicalisa (2008-2013). Il participa dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, aux violences et émeutes (hiver 2013-2014). Il s’enrôla ensuite dans le bataillon Azov (printemps 2014), participant aux massacres et tueries dans le Donbass et Marioupol (mai-juillet), puis à la bataille des frontières, et celle de Shirokino (août 2014 et février 2015). Il monta en grade jusqu’à celui de chef de compagnie, commandant une unité de reconnaissance. Il raconta plus tard : « j’étais impressionné et imprégné par l’idéologie [bandériste], qui à mon avis pourrait conduire le pays au succès, pour la Gloire de l’Ukraine, dans les stades je me suis battu à coups de bâtons. Et puis j’ai fait du sport, j’ai gardé un mode de vie sain, j’ai fait des études supérieures en droit et en gestion, mais à cause du Maïdan, j’ai manqué la plupart des cours. Pendant la révolution, nous, en tant que groupes de fans, nous avons reçu le maximum de respect sur le Maïdan. Nous les fans du club, nous sommes devenus des héros locaux, ce qui a aidé à ouvrir un fonds pour le bénévolat et commencer à préparer la défense du pays. Ensuite la situation avec les soi-disant hommes verts en Crimée et à Slaviansk a commencé. Nous nous sommes rendus compte que nous étions prêts à aller au-delà de notre territoire […] Je me suis enrôlé dans le Secteur Droit, puis au bataillon Dniepr-1, mais c’est allé plus vite au niveau des procédures dans le bataillon Azov où je m’étais aussi enrôlé, mon enrôlement a eu lieu en mai, et j’ai tout raté et échoué à mes examens, et quand mon doyen et mes parents m’ont vu à la télévision, c’était une grande surprise pour eux. Ils pensaient que j’étais dans un camp pour enfants comme moniteur, et le doyen pensait que je n’avais pas besoin de mon diplôme. Mes parents ont beaucoup pleuré quand ils ont appris la vérité, et mon doyen a tenté de m’obtenir un sursis pour mes examens, car j’étais volontaire dans le bataillon Azov. J’ai été pris dans l’unité, envoyé à Berdiansk, où je me suis entraîné pendant deux semaines, puis j’ai été envoyé en première ligne à Marioupol […], il était vraiment possible de libérer la ville plus tôt, comme la Crimée, il fallait juste une réaction des autorités. Pour la Crimée nous ne nous sommes pas battus, par un jour, pas une heure, pas une minute… les événements du 1er au 9 mai à Marioupol, il fallait installer des troupes, nettoyer les rues méthodiquement capturées par les séparatistes, mais il n’y avait pas de volonté, cela n’intéressait personne. Mais le bataillon Azov était en avance sur tous ceux qui ont participé à la libération de Marioupol ». Il s’enrôla dans le Corps Civil d’Azov (2015), puis quitta le régiment Azov, dont il démissionna (septembre 2015). Il rejoignit les rangs du Corps National (2016-2017), nommé chef régional de la branche du parti à Dniepropetrovsk (2018), il fut nommé chef d’État-major de campagne pour le parti, durant les élections législatives. Il s’enrôla de nouveau dans le régiment Azov, dans les forces spéciales de l’unité, et servit dans la région de Lougansk (2019), et donna une interview (février) : « nous avons un réseau de volontaires, de sympathisants, de partisans, une structure politique composée de personnes réelles, nous recrutons des jeunes adultes, engagés idéologiquement, qui sont prêts à changer les choses, le nombre de militants du Corps National est maintenant proche de 20 000 personnes. […] En ce qui concerne les situations d’urgence qui peuvent se produire dans le pays, c’est un travail plus spécifique qui est dévolu aux Brigades Nationales qui sont dirigées par Igor Mikhaïlenko, ancien commandant du régiment Azov. Les Brigades Nationales forment une organisation civile qui s’occupe de la création de groupes paramilitaires d’autodéfense populaire, les réservistes, c’est ce que le pouvoir nous a promis depuis longtemps, et que nous mettons désormais en place. Notre organisation peut s’opposer à l’ennemi, à la fois externe et interne. Par interne, je veux dire ceux qui dirigent leurs actions vers la scission du pays ». Dans cette grande interview, il évoqua la fuite et dépopulation de l’Ukraine, les objectifs politiques du Corps National (prendre le pouvoir), le sentiment séparatistes des Russes ethniques dans l’Est de l’Ukraine, la Russie, la corruption, les prix trop élevés, mais n’osant pas évoquer ce qui serait fait aux populations russophones et de Russes ethniques. Les élections furent une déroute politique, mais il fut tout de même nommé numéro 2 du parti, et tenta sans succès de se présenter aux élections régionales à Dniepropetrovsk (régionales et municipales, 2020). Logiquement, il rejoignit les forces armées en 2022, soit en filant à Kharkov, soit localement, aucune information n’est disponible.
Dmitri Koukhartchouk dit Slip (1990-), originaire de Vinnytsia, il fit des études supérieures en philosophie. Il s’installa avec sa famille dans la région de Tcherkassy, où il se lia très jeune aux mouvements ultranationalistes et supporters ultras du club de football local (années 2000-2010). Il s’afficha dans une vidéo où il faisait le salut nazi en criant des « Sieg Heil ! », lors d’une réunion avec des ultras du club de football Dniepr (2013). Il participa aux violences et émeutes du Maïdan (hiver 2013-2014), participant à l’assaut de l’administration régionale de Tcherkassy, puis monta à Kiev avec d’autres brutes locales, où il servit dans une compagnie d’autodéfense. Il s’enrôla dans le bataillon Azov (printemps 2014), participant aux tueries et massacres à Marioupol et dans le Donbass (mai-juillet), puis à la bataille des frontières (août-septembre), et à celle de Shirokino (février 2015). Il quitta le bataillon devenant assistant parlementaire de Biletski, premier commandant d’Azov, puis il intégra le parti néonazi Corps National (2016). Il avait été élu au Comité exécutif du Conseil municipal de la ville (février). Il fut exclu du Conseil municipal, pour ses violences verbales, menaces et caprices dans le conseil et conflits avec le maire de la ville (février 2017). Il avait été nommé chef de la cellule régionale du parti Corps National pour la ville et région de Tcherkassy. Il organisa le blocus et les pressions sur le Conseil municipal (janvier 2018), avec intrusion dans le conseil, menaces et violences, qui firent scandales. Il força les élus avec son groupe à voter un budget selon ses exigences, certains des élus avaient été battus et violentés. Malgré une procédure judiciaire lancée contre lui, il ne fut pas inquiété et l’affaire fut classée. Il provoqua une bagarre mémorable dans « un lieu de divertissement de Tcherkassy » (juillet 2018), en agressant deux politiciens locaux, qui furent passés à tabac. Ses victimes déposèrent plainte et il fut mis en examen, mais l’affaire n’alla pas très loin. Il travaillait à cette époque comme directeur régional d’une société de protection des biens immobiliers, et était le propriétaire d’un salon de beauté tenu par son épouse, ainsi que le cofondateur d’une salle de sport (décembre). Il fit scandale lors de la campagne présidentielle, et venu du Président Porochenko dans la ville, où il s’illustra encore dans un pugilat d’anthologie (9 mars 2019). Il fut arrêté le lendemain « pour l’organisation de groupes de citoyens commettant des actes d’hooliganisme, l’agression des forces de l’ordre, et la perturbation de l’ordre public » (10 mars). Il fut soupçonné également d’organiser des rackets dans la région, en proposant la protection de ses sbires, contre de l’argent destiné à financer le Corps National. Ceci ne l’empêcha pas de se présenter aux élections législatives pour le Corps National et dans le bloc d’alliance du Parti National-socialiste d’Ukraine Svoboda, mais il ne fut pas élu (automne). Il fit une déclaration où il s’attaqua à Georges Soros et au banquier Rothschild (13 novembre) : « ils disent que la terre ne sera pas vendu à des étrangers, c’est un mensonge, Rothschild et Soros sont sur les rangs pour acheter les terres ukrainiennes. Le voleur [Porochenko] a conduit le bouffon [Zelensky] au pouvoir. Le bouffon a amené Soros et ce dernier est l’un des cavaliers de l’apocalypse, et aujourd’hui cela dépend de nous si nous arrêterons cette apocalypse en Ukraine ». Il fut couché sur la liste du Corps National pour les élections municipales de Kharkov (25 septembre 2020), mais ne fut pas élu. Il participa ensuite à une manifestation qui s’attaqua aux forces de l’ordre (14 août 2021), en défense des anciens combattants de l’ATO, et fut poursuivi en justice par l’État. Il se taillada les bras publiquement, devant un poste de police, pour « protester contre les persécutions contre les anciens combattants ». Il fut bientôt arrêté et jeté en prison, avec un autre vétéran des bataillons de représailles, Oleg Dovbicha, 30 août). Il se présenta à une élection anticipée à la Rada d’Ukraine pour la région de Tcherkassy, alors qu’il se trouvait encore en prison (septembre). Il fut libéré (début décembre), puis s’enrôla dans la 112e brigade de défense territoriale de la Garde nationale de Kiev, nommé commandant du 2e bataillon. Il combattit lors de la défense de la ville, puis à Irpen et Boutcha, puis il fut épinglé pour des crimes de guerre. Il publia des photos de tankistes prisonniers de guerre, de la RPD (3 mai 2022), qui étaient ligotés, battus et avaient été torturés, il déclara : « aujourd’hui, nous avons capturé des ordures dans un char dont nous nous sommes emparés. Moscou va brûler, comme tout le monde russe ! ». Il posta ensuite une vidéo, où il humiliait les prisonniers, battus à coups de pieds, le visage bandé par du scotch, puis supprima sa publication. Officiellement, il se trouve toujours sur le front.
Nikolaï Kravtchenko (1983-2022), originaire de la région de Kharkov, il fit des études supérieures dans les finances et en droit, diplômé de l’Académie nationale de l’administration publique (2009), diplômé en archéologie (2013), il fut contaminé par l’idéologie bandériste et néonazi par son propre père, membre du Parti Nationale Socialiste d’Ukraine Svoboda, il s’enrôla dans l’organisation de la jeunesse du parti, les Patriotes d’Ukraine, dont il fut d’ailleurs l’un des fondateurs (2005). Il participa à de nombreuses manifestations violentes, bagarres, conflits armés y compris avec les forces de l’ordre et était sous le coup d’une procédure judiciaire (2012-2013), ayant pris la fuite et étant entré dans la clandestinité. Il participa aux violences et émeutes durant la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), puis aux meurtres et répressions politiques dans la ville de Kharkov qui avait proclamé une république populaire de Kharkov (février-avril 2014). Il participa à l’assaut d’un des QG des pro-russes (nuit du 28 février au 1er mars), puis défendit le bâtiment de l’administration régionale de Kharkov (1er mars), avec des sbires du parti néonazi Pravy Sektor. Il fit partie des assassins de plusieurs « séparatistes » dans la rue Roumarski (nuit du 14 au 15 mars). Il fut l’un des fondateurs du Corps Noir, unité néonazie d’hommes de main devant participé à la liquidation physique des pro-russes, cette unité fut rebaptisée… bataillon Azov, et il en devînt l’un des officiers de l’État-major. Il servit durant les massacres et tueries de Marioupol (5-9 mai, puis après le 13 juin), et resta ensuite à Marioupol, jusqu’à l’élection de Biletski comme député de la Rada d’Ukraine. Il fut choisi par lui comme assistant parlementaire à la Rada, et fut nommé commandant des Jeunes d’Azov, les Azovets, sorte de Hitlerjugend azovienne (2016-2018). Il fut aussi l’un des fondateurs du Corps National (2016), cofondateur de l’Institut de développement National (2019), qu’il dirigea, cofondateur d’un prix littéraire bandériste (2020), et membre du jury, il fut constamment une plume révisionniste et négationniste de l’histoire. Son père Sergeï s’enrôla dans la défense civile de la ville de Kharkov, rapidement tué lors d’un bombardement (1er mars 2022). Il accompagnait des journalistes étrangers, dont des Français, dans la région de Boutcha, lors du vrai faux massacre orchestré par la propagande ukrainienne qui fut diffusée ensuite en Occident, lorsqu’il fut tué par un tir de lance-missiles Grad, le 14 mars 2022.
Kirill Krikounov (1984-), originaire de Kharkov, ancien boxeur professionnel crédité de 11 victoires pour 8 défaites, en activité entre 2007 et 2016. Ultranationaliste et néonazi convaincu, il servit dans l’un des bataillons de représailles envoyés dans le Donbass, probablement dans le bataillon Azov (2014-2016). Il se recycla tout d’abord comme entraîneur de boxe pour de très jeunes enfants et également des adultes, comme on le voit sur cette vidéo. Mais l’homme était aussi un gros bras de la société de sécurité et gardiennage d’un vétéran du régiment Azov dénommé Velitchko, et s’encarta au Parti Corps National. Velitchko avec son groupe se livrait à des rackets, extorsions de fonds et diverses activités crapuleuses très lucratives (2018-2021). Il fut arrêté en compagnie de 6 autres membres du gang et jeté en prison par le SBU (dont Krikounov, août 2021). Maintenu en détention préventive, le procès démontra qu’il était souvent envoyé pour faire pression sur les victimes, ce que purent indiquer deux entrepreneurs en pompes funèbres. En cas de refus le gang s’attaquait aux biens des personnes, destruction de véhicules, incendies et autres démonstrations de force. L’affaire fut partiellement escamotée car menant à d’importants réseaux corrompus dans l’administration de la ville, les services de police et même jusque dans le Conseil municipal. Il se plaignit avec Velitchko d’avoir été battu par les agents du SBU (une grande tradition !). Lors de leur procès, des centaines de militants néonazis vinrent faire pression dans la rue et devant le tribunal. Il semble bien avoir été condamné comme Velitchko, puis libéré et amnistié après l’opération spéciale russe (24 février 2022), s’enrôlant dans le bataillon Kraken (mars).
Igor Mikhaïlenko (1988-), il naquit à Kharkov, mais vécut ensuite dans la région Zaporojie, puis retourna à Kharkov, où il étudia à l’École Polytechnique (2004). Il rencontra l’année suivante le bandériste et néonazi Andreï Biletski, et sous son influence entra dans le groupe néonazi Patriotes d’Ukraine, l’association des jeunes du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda (2005). Sa destinée suivit ensuite celle de son ami : manifestations, émeutes, violences, ratonnades contre les migrants, bastonnades des « trafiquants de drogues », participations à des « marches des Héros », pour magnifier la mémoire des assassins de l’UPA, Bandera et bien d’autres. Il fut blessé lors d’une rixe, les bureaux de Patriotes d’Ukraine étant alors perquisitionnés par le SBU, ils ouvrirent le feu sur les policiers, qui répliquèrent. Il fut blessé d’une balle dans le cou (23 août 2011), d’abord considéré comme témoin, puis arrêté comme suspect (11 septembre). Il resta en prison jusqu’à la révolution du Maïdan, qui une fois réussie déclara une amnistie générale « des prisonniers politiques », et il fut alors libéré (25 février 2014). Il participa aux répressions politiques avec les néonazis du groupe Biletski, des agents du SBU et des fanatiques bandéristes, notamment à l’assaut du QG des séparatistes pro-russes de Kharkov (1er mars). Il s’enrôla dans le régiment Azov, où il fut nommé officier, participant au massacre de Marioupol (5-9 mai), puis aux répressions et tueries après la reprise de la ville par le bataillon (13 juin et semaines suivantes). C’est lui qui commandait l’assaut le 13 juin, et exécuta ou fit exécuter de nombreux prisonniers et civils identifiés comme des séparatistes. Il lança ensuite le bataillon contre la ville de Mariinka, près de Donetsk qui fut prise d’assaut (5 août), où l’unité se livra à de nouveaux crimes de guerre. Il servit ensuite durant les défaites cuisantes de la bataille des frontières, notamment à Ilovaïsk, puis Shirokino (août 2014, février 2015). Après l’élection de Biletski à la Rada d’Ukraine, il devînt le commandant en chef du bataillon (octobre 2014), poste qu’il occupa pendant de longs mois (jusqu’en août 2016). Il quitta les forces du Ministère de l’Intérieur, pour reprendre des études de droit (2017), et continua ses activités militantes bandéristes et néonazies. Il créa une sorte de milice paramilitaire « Natsdroujin » (Amis Nationalistes), aussi dénommées « Brigades Nationalistes » qui fit bientôt beaucoup de bruit, comme le raconte une interview donnée en 2018. A propos des patrouilles illégales menées par sa milice dans tout le pays, il déclara : « il y a des polices de district qui acceptent de coopérer avec nous, par exemple à Krementchoug […], en Volhynie, à Lutsk, il y a une formation des brigades nationales » qui a leur propre commandant et qui coopèrent également avec les forces de l’ordre depuis longtemps et avec succès. A Dniepropetrovsk, il y a une police fluviale qui patrouillait tous les jours avec nos gars sur des bateaux et enlevaient les filets et arrêtaient les braconniers ». Il justifia l’assaut du Conseil municipal de Tcherkassy, qu’il indiqua avoir été mené avec des policiers de la ville, affirmant qu’il n’y avait pas de plaintes, et en effet les autorités laissèrent faire. Il justifia également le fait que ses hommes puissent utiliser des armes traumatiques et la violence, dans les cas qu’ils jugeaient nécessaires, déclarant également qu’il préparait des accords pour que ses hommes patrouillent également dans la capitale. Il entra naturellement dans le Parti néonazi Corps National créé par Andreï Biletski, dont il devînt un membre du bureau politique (janvier 2019). il fut mêlé à de nombreux scandales dans cette période (2016-2021), ayant sous son commandement quelques milliers de brutes lancées dans les réunions des conseils municipaux ou régionaux, pour faire pression, battant des policiers, créant des troubles, des émeutes et des manifestations violentes. Il fut attaqué en justice pour une tentative de vol à main armé par ses bandes, contre des convoyeurs de fonds de l’Oschadbank, à Zaporojie (15 juillet 2016), affaire qui traîna des années et fut enterrée grâce au soutien du puissant Ministre de l’Intérieur, Avakov. La logique voudrait qu’il soit retourné au front, il disparut pratiquement des radars médiatiques (2020-2022).
Artem Moshensky dit Le Général (1990-), originaire de Kharkov, il était l’une des figures des fans ultras de football de sa ville natale, et également des hooligans locaux. Ultranationaliste, néonazi et bandériste convaincu, il supporta la révolution du Maïdan et participa personnellement aux répressions politiques dans sa ville (début avril 2014). Il s’enrôla ensuite dans le bataillon Azov, qu’il suivit à Marioupol, et participa aux répressions et tueries dans le grand port du Donbass. Il rejoignit son ancien camarade et commandant Andreï Biletsky, dans son parti du Corps National, un parti néonazi local qui avait des ambitions nationales (2017). Il échappa de peu à une tentative d’assassinat (1er juillet 2021), alors qu’il sortait de chez lui et qu’il montait dans sa voiture. Il fut grièvement blessé de plusieurs coups de pistolet et transporté à l’hôpital dans un état critique. L’assassinat aurait été commandité par Biletsky lui-même, alors qu’il s’apprêtait (ou avait dénoncé) à dénoncer les dessous du parti et surtout de l’organisation mafieuse dirigée par d’autres cadres du parti et d’Azov, Jorin et Velitchko. Le premier ne fut pas inquiété par la justice, mais le second avait été condamné à de la prison pour l’organisation de rackets d’entreprises, avec la complicité de la police locale (2018-2020).
Constantin Nemichev (1996-), originaire de la ville de Kharkov, ultranationaliste et néonazi, il était un membre du club KSR des fans ultras de l’équipe de football de la ville, le club Mentalist. Il participa dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan aux violences et émeutes (hiver 2013-2014). Il s’enrôla ensuite dans le bataillon Azov, participant aussi aux massacres, répressions politiques et tueries dans la ville de Marioupol, après sa reprise par les ultranationalistes ukrainiens (13 juin 2014). Il rentra dans sa ville natale (2016) et devînt le président de la section locale du parti néonazi Corps National (2018), dirigé par l’ancien commandant du bataillon Azov, Andreï Biletsky, criminel de guerre notoire et également ancien député de la Rada, natif de Kharkov et l’un des responsables de l’écrasement dans le sang de la révolte de la ville (début avril 2014). Il participa à des actions coups de poing contre les trafiquants de drogues locaux, mais aussi à des répressions et raids contre des personnalités pro-russes encore en liberté. Il devînt le président du Conseil public de l’Administration d’État de la région de Kharkov (2021). Il s’enrôla au grade de sergent dans la garde nationale de Kharkov (février 2022), puis dans le bataillon Kraken (mars 2022), dont il devînt le commandant et l’une des plus sinistres figures. Il s’illustra dans des assassinats et tortures de prisonniers russes, mais aussi des violences sur les populations civiles (mars-mai). Il s’illustra avec Velitchko dans des tirs dans les jambes d’un prisonnier de guerre, qui fut ensuite torturé et dont la tête fut ensuite tranchée. La Russie annonça qu’il était désormais recherché pour ses crimes de guerre, en particulier pour l’assassinat de huit prisonniers russes, et les tirs gratuits qu’il fit sur ces hommes, afin de les blesser, puis de les achever après les avoir torturé et maltraité (25 mars). L’avis de recherche fut lancée par la Fédération de Russie, le 19 mai 2022. Nemichev malgré les preuves accablantes a nié avoir participé à ces faits et affirmé que tous les prisonniers étaient traités avec humanité en Ukraine.
Ivan Nikiforov (?-), ultranationaliste et néonazi originaire de la ville de Kharkov. Il s’enrôla dans le bataillon Azov et participa aux massacres et répressions après la reprise de la ville de Marioupol (13 juin 2014). Il atteignit un grade d’officier subalterne dans le bataillon devenu régiment. Il rentra à une date inconnue dans son foyer, et intégra le Parti Corps National (2017-2018). Il fut arrêté comme membre du gang de Velitchko (août 2021). Avec lui et d’autres comparses, tous anciens d’Azov et des bataillons de représailles, il se livrait depuis trois ans à l’extorsion de fonds, le racket et le kidnapping, ciblant des hommes d’affaires en principe pro-russes, mais aussi des entreprises, des cabinets médicaux ou des pharmacies. Il resta au moins deux mois en détention préventive jusqu’au procès qui le condamna à de la prison. Il fut libéré et amnistié à la condition de servir dans l’armée ukrainienne contre l’armée russe (après le 24 février 2022). Il s’enrôla dans les rangs du bataillon Kraken (mars). Il participa avec des hommes du bataillon Kraken à des actions de répressions, des tortures, l’exécution de prisonniers de guerre, et l’achèvement de blessés russes, en particulier l’assassinat de 8 soldats russes, commis près du village de Malaya Rogan, non loin de Kharkov (25 mars 2022). Il est recherché par la Russie pour ses crimes de guerre (3 juin), également pour les moqueries et humiliations à l’encontre de prisonniers de guerre, c’est lui qui tenait la caméra qui filma les tirs sur les jambes de soldats russes, s’esclaffant avec joie durant tout le massacre.
Oleg Odnorojenko (1974-), originaire de Kharkov, il fit des études supérieures en géologie, puis d’histoire (1994), et soutînt une thèse de doctorat sur un thème nationaliste et sur les Cosaques Zaporogues (2003). Il devînt professeur d’université à Soumy, alors qu’il était de longue date un membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda. Il entra en politique en se présentant aux élections législatives pour ce parti (2006), mais ne fut pas élu. Il soutînt une nouvelle thèse sur l’héraldique ukrainienne au Moyen-Age (2009), chercheur principal à l’Institut d’Archéologique d’Ukraine (2010). Il fut financé en partie par l’Université de Varsovie, et obtînt même une bourse pour ses recherches, et passa quelques temps en Pologne. Il était également membre de l’organisation néonazie Patriotes d’Ukraine, et devînt l’idéologue de ce parti (2009-2012). Il fut inquiété une première fois par la justice, pour l’agression d’un militant d’extrême-gauche à Kharkov (2009), qui fut passé à tabac. Il fut arrêté à Kiev (5 juillet 2012), pour plusieurs agressions et violences commis essentiellement à Kharkov entre 2009 et 2011. Il fut libéré sous caution (1er novembre), mais de nouveau arrêté pour ses activités troubles (23 décembre 2013), en pleine révolution du Maïdan. Il fut libéré et érigé en héros (24 février 2014), et participa dans le cadre du Ministère de l’Intérieur, et du réseau d’Arsen Avakov, à la fondation du bataillon Azov (avril-mai). Il s’inscrivit également au Parti néonazi Pravy Sektor à sa sortie de prison. C’est lui qui se trouvait derrière le choix de la symbolique néonazie choisie pour Azov, notamment du wolfsangel de la division SS Das Reich. Il resta dans l’ombre des néonazis d’Azov, toujours à son poste d’enseignant et ses parutions historiques, souffrant de négationnisme et de révisionnisme, mais devenues des bibles en Ukraine. Il devînt également l’idéologue du parti Corps National, fondé à Kharkov par l’ancien commandant d’Azov, Biletsky (2017), et intervient souvent sur les médias ukrainiens jusqu’à ce jour, dans des déclarations assassines, russophobes et antisémites. Parmi ses thèses préférées, la guerre de 500 ans menée par la Russie contre l’Ukraine… tandis que le pays n’existait évidemment pas, et que le nationalisme ukrainien a pointé son nez dans le paysage historique à la fin du XXe siècle, et surtout au début du XXe. Dans ses interventions souvent extrêmes à la radio, il appelait à l’attaque par l’Ukraine du territoire national russe, et l’invasion des région de Gomel et Briansk, « une idée » qui bien sûr aggraverait encore le conflit pour lui donner une dimension plus globale. Ce personnage a été soigneusement caché par les médias occidentaux, car sa médiatisation provoquerait immédiatement la compréhension du plus grand nombre, à la fois de la nature d’Azov, mais de la puissance de la diffusion du néonazisme en Ukraine, et à travers elle en Europe occidentale.
Oleg Petrenko (1973-), originaire de Tcherkassy, il fit des études supérieures en économie et gestion, d’abord à Tcherkassy, diplômé (1991), puis à Kharkov, diplômé (1997). Il travailla comme directeur-adjoint ou comptable dans diverses entreprises (1993-2007), puis comme fonctionnaire dans le Conseil municipal de la ville, président du Comité de la culture physique et des sports (2007-2008), puis comme directeur d’une agence touristique (2008-2013). C’est à Kharkov qu’il avait fait la connaissance d’Andreï Biletski, fréquenta dans sa jeunesse les milieux bandéristes et néonazis. Il participa aux violences et émeutes durant la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014), puis s’enrôla dans le bataillon Azov (printemps 2014). Il participa aux crimes de guerre et tueries à Marioupol et dans le Donbass (mai-juillet), ainsi qu’aux premières batailles contre les insurgés républicains, et aux déroutes ukrainiennes (bataille des frontières, août). Il se présenta aux élections législatives (octobre) et fut élu à la Rada d’Ukraine (2014-2019), dans la foulée de la grande popularité acquise par Azov, avec le mythe propagandiste du régiment (41,15 % des voix), alors intégré à la faction présidentiel de Porochenko. Il entra également au Corps Civil d’Azov (2015), et s’engagea dans la défense des criminels des bataillons de représailles, du moins les rares qui furent poursuivis en justice (pour des viols, assassinats, expropriations, tortures, crimes de guerre, etc.), en particulier des bouchers du bataillon Aïdar. Il fit voter une loi pour que l’État puisse s’attaquer à l’église orthodoxe du Patriarcat de Moscou, définie comme « une organisation religieuse d’un pays ennemi », mais aussi d’autres sur les thèmes de la maltraitance animale, la protection de l’enfance, le tourisme, la santé. Il fut décoré par le Président Porochenko (2016), mais il passa dans le parti néonazi Corps National d’Andreï Biletski (vers 2017). Il prit position contre le régime de Porochenko, à propos d’une loi d’amnistie demandée par lui et les bandéristes vétérans de l’ATO, qui les absoudraient tous de leurs crimes dans le Donbass, et quitta le bloc présidentiel à la Rada (été 2017). Il participa à de nombreuses manifestations antigouvernementales (2018-2021). Il tenta de se maintenir à son siège de député, mais fut battu et disparut progressivement des radars médiatiques, son sort n’est pas connu (2022-2023). La logique voudrait qu’il soit au front.
Andreï Romashenko (1985-), originaire de la région de Kiev, il participa aux violences et émeutes de la révolution du Maïdan dans la capitale (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon Azov (2014), grade de caporal et servit durant les massacres et tueries à Marioupol et dans le Donbass (mai-juillet 2014), puis aux différentes batailles qui s’ensuivirent (2014-2015). Il s’encarta au part néonazi Corps National (2016), dont il fut l’un des candidats aux élections législatives de la Rada (2019), mais ne fut pas élu. Il servit ensuite dans la 12e brigade de la Garde nationale de Marioupol qui fut d’ailleurs pour ainsi dire anéantie dans le siège de la ville (2022). Lui même participa à la défense, se replia dans les profondeurs d’Azovstal (18 avril 2022), puis se rendit avec le reste du régiment Azov (20 mai). Il fut échangé avec l’aide de la Turquie et de l’Arabie Saoudite et conduit dans ce pays (21 septembre).
Olena Semenyaka (1987-), elle fit des études supérieures en histoire et en philosophie, puis prépara un doctorat à Kiev (à partir de 2010), et fut liée au mouvement du Russe Alexandre Douguine, elle vînt prendre la parole à Moscou à l’Université Lomonossov (2011). Elle participa aux émeutes et violences à Kiev durant la Révolution du Maïdan (2013-2014), et s’inscrivit au parti néonazi Pravy Sektor, pour s’en éloigner et rejoindre le Corps Civil du bataillon Azov (2014-2015). Elle fut ensuite l’une des membres et fondatrice du Corps National créé par le chef de bataillon Biletsky (2016-2018), et égérie du régiment Azov, très active politiquement en Europe et dans la diffusion de l’idéologie néonazie et bandériste en Europe de l’Est et de l’Ouest. Elle fut l’une des ambassadrices pour tenter de nouer des alliances avec d’autres mouvements extrémistes en Europe, et fonda des mouvements « ponts » comme Reconquista-Pan Europa ou Pacte d’Acier, ayant en charge pour le Corps National les relations internationales du parti. Elle prit part à divers congrès, conférences et manifestations en Allemagne, au Portugal, en Ukraine, en Estonie, en Finlande (alors mentionnée dans un rapport du FBI sur les concussions en Occident de l’extrême-droite radicale et néonazie), et donna dans le même temps de nombreuses interviews.
Victor Shendybylo (?-), il fit des études supérieures en droit, et devînt juriste. Il s’encarta dans le Parti néonazi Corps National (2016-2017), et fut nommé conseiller juridique et avocat du parti. Il fut interrogé à propos d’une loi ukrainienne qui fut voté (27 octobre 2022), pour aider les familles des prisonniers de guerre ukrainiens, qui jusque là n’avaient pour ainsi dire droit à rien. Le projet de loi avait été défendu par le parti avec les députés Biletski et Petrenko, lorsqu’ils étaient encore députés de la Rada (en 2017, mais n’avait pas été voté). Il se présenta aux élections législatives de 2019, mais ne fut pas élu, malgré une alliance avec les autres partis néonazis, et le parti fit de lui un portrait bien sûr élogieux sur sa chaîne YouTube (4 avril 2021), qui comprend à cette date (31 janvier 2023), plus de 83 700 abonnés et 38,5 millions de vues sur une chaîne qui fut créée le 13 octobre 2016.
Anatoli Shian (1985-), originaire semble-t-il de Kiev, il servit dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan, et participa aux violences et émeutes (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon Azov (2014), dans lequel il servit au moins quelques mois, c’est aussi un père de famille (deux enfants), portant de nombreux tatouages. Il s’encarta dans le parti néonazi Corps National (2016-2017), et fut l’un des candidats de l’alliance Svoboda aux législatives de la Rada, pour la région de Poltava (2019), mais il ne fut pas élu. Il fut suspecté d’avoir participé à l’assaut d’un magasin sur le marché Barabashovo (7 et 8 juin 2019), où une banque de nervis s’étaient jetés sur lui armés d’armes blanches, de barres de fer et d’armes à feu. Il menaça avec le Corps National les administrateurs du marché de retirer leurs allégations comme quoi il avait participé avec des sbires du parti à cette échauffourée (10 juin). Il s’enrôla certainement dans une unité de la défense territoriale, et se trouve au front, s’il n’a pas déjà été envoyé ad patres par les Russes (2022-2023).
Vladislav Sobolevski (1989-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures en psychologie, et fut contaminé par l’idéologie bandériste et néonazie en entra dans une association de fans ultras du club de football Dynamo de Kiev, des suprémacistes blancs le WBC, White Boys Club (2010). Il s’enrôla dans les rangs d’une compagnie d’autodéfense du Maïdan, et participa aux violences et émeutes à Kiev (hiver 2013-2014), se vantant d’avoir « fait la chasse aux Moskals ». Il s’enrôla un peu tardivement dans le bataillon Azov, grade de caporal (3 juin 2014), mais il participa aussitôt au massacre de Marioupol (13 juin et semaines suivantes), puis à la prise de Mariinka près de Donetsk, où d’autres violences et tueries furent commis (5 août). Il montra les grades, jusqu’à être nommé chef d’État-major du bataillon (décembre 2014), et commanda les troupes du bataillon lors de la bataille de Shirokino (février 2015). Il fut chargé de faire passer le régiment aux normes de l’OTAN, le régiment recevant beaucoup d’aides de l’Occident, notamment des finances venues du Canada et des États-Unis (diaspora ukrainienne), et très vite des instructeurs de l’OTAN. Il démissionna toutefois du bataillon (septembre 2017), déçu que la « révolution nationale » n’est pas eu lieue, et entra aussitôt dans le parti néonazi Corps National de Biletski, et déménagea à Kharkov pour participer au développement du parti (octobre). Il participa à l’assaut d’un studio de cinéma (la ville possédant d’ailleurs une école des médias de l’audiovisuel et cinéma qui était réputée en Ukraine). Les sbires du Corps National détruisirent les décors et le matériel de la série Selon les lois en temps de guerre, jugée être une production pro-russe évoquant l’URSS. Il ne fut avec les autres néonazis jamais inquiété pour cette action (28 novembre). Le même jour, ils bloquèrent un bus de fans du club de football Shakhtar de Donetsk, jugeant que le position du club avait été indigne et n’ayant pas supporté l’opération ATO (le club avait pourtant quitté la ville pour Lvov). Il fit partie des bandéristes qui manifestèrent contre la Pologne (5 février 2018), protestant contre les lois prises pour condamner dans ce pays le bandérisme, et tentèrent de faire pression sur le Consul de Pologne. Il fit partie des activistes qui reçurent de néonazis lituaniens des plants de chênes (2 100), qui furent plantés dans la région de Zaporojie en mémoire des bandéristes tués dans le Donbass (17 mars-21 avril). Suite à l’abandon d’un petit village de la région de Lougansk, il participa à une action pour faire reconnaître cette retraite comme « une trahison des intérêts de l’État » (avril 2018). Il poursuivit ainsi dans d’innombrables manifestations plus ou moins violentes, racistes et russophobes, cofondateur d’un d’un premier hub bandériste à Kharkov (août), d’un centre de réadaptation de vétérans de la zone ATO (décembre), manifestations contre des proches du Président Porochenko dénoncés comme corrompus (mars 2019), destruction de la statut du Maréchal Joukov à Kharkov (2 juin), etc. Il fut nommé chef d’État-major de la campagne de Maxime Jorin qui se présenta aux législatives (juin-juillet). Il fut finalement arrêté à Kiev, lors d’une énième provocation et manifestation violente (12 mars 2020), mais fut libéré au bout de deux heures, puis participa à une marche provocatrice contre l’Ambassade de Russie à Kiev (14 mars). Il créa la même année l’association L’épée de la Nation Ukrainienne (mai-août). La logique voudrait qu’il aurait rejoint les rangs du bataillon Kraken, ou beaucoup de membres du Corps National se retrouvèrent ensuite (2022).
Victoria Spartz née Koulheïko (1978-), originaire de la région de Tchernigov, elle fit des études supérieures à Kiev, en économie, puis émigra aux États-Unis (2000). Elle fut naturalisée américaine (2006), diplômée en contrôle de gestion de l’Université d’Indiana, bientôt comptable agréée (2010-2021), et courtière en immobilier (2003-2020). Elle intégra un certain nombre d’associations et institutions locales, acquérant des biens immobiliers et accumulant petit à petit un bon pactole. Elle entra en politique dans le parti républicain, et fut élue au Sénat pour l’État de l’Indiana (2017), puis à la Chambre des représentants des États-Unis (2020), puis une seconde fois (2022). Elle s’était engagée dans un lobbying la Freedom Force (fin 2020), affirmant lutter « contre le socialisme [comprendre aussi communisme] en Amérique » (se croyant toujours dans les années 70). Elle fut dénoncée par ses employés et fonctionnaires comme une personne autoritaire, agressive, lunatique et très dure avec le personnel, usant même d’insultes, de colères et de déclarations au vitriol. Elle fit un grand nombre de déclarations russophobes et s’agita beaucoup pour la cause ukrainienne, tournant en boucle sur les « crimes de guerre » et les qualificatifs grossiers et stupides sur le Président Poutine. Elle se rendit en Ukraine à deux reprises (avril 2022), faisant une première tournée à Boutcha, pour soutenir la thèse mensongère du massacre de Boutcha, puis dans un deuxième voyage à Lvov, Kive et Odessa. Elle fut conduite par les néonazis du parti Corps National durant ses voyages, qui ne s’en cachèrent pas et se vantèrent même de « l’exploit ». Elle reste l’une des créatures qui manipulent Biden, et attaqua également Zelensky l’accusant « de faire de la politique de théâtre et de ne pas gouverner sérieusement ». Elle critiqua toute la classe politique d’Ukraine, et affirma qu’une partie des armes livrées par les USA, pourraient bien se retrouver en Russie ou en Syrie, à cause de la corruption et du manque de surveillance et contrôle des occidentaux. Elle accusa un proche de Zelensky, Ermak d’être un corrompu, et fut contrebattue par des voix américaines et ukrainiennes, qui l’accusèrent de nuire à l’effort de guerre et aux relations entre l’Ukraine et les USA. Ses déclarations furent publiées dans le journal Newsweek (septembre), qui publia les détails d’une conversation qu’elle avait eu à Varsovie avec des responsables politiques ukrainiens et des agents de l’OTAN. La fuite semble avoir été organisée pour la piéger politiquement (par les Ukrainiens entre autres). Elle déclara vouloir se présenter au Sénat pour l’élection de 2024.
Nikita Tioutiounnik (1997-), originaire de Kherson, néonazi fanatique, support de la révolution du Maïdan , alors qu’il n’était encore qu’un étudiant (hiver 2013-2014), et fut l’un des activistes les plus notables de sa région. Il s’encarta dans les partis néonazis Pravy Sektor (2014), puis Corps National (2016), dont il fut l’un des candidats aux élections législatives de la Rada (2019), mais il ne fut pas élu. Il réussit à prendre la fuite in extremis de Kherson (24 février 2022), filant jusqu’en Pologne, où il séjourna et séjourne peut-être encore. Il fut provoqué par une grand-mère de plus de 80 ans, qui portant une médaille soviétique et un badge avec le portrait de Staline, vînt le Jour de la Victoire contre l’Allemagne nazie (9 mai 2019), leur dire ce qu’elle pensait d’eux, alors qu’il se trouvait sur un stand du Parti National-Socialiste d’Ukraine Svoboda à Kherson. Il n’osa pas étant filmé s’en prendre à elle. L’analyse de ses réseaux sociaux montre qu’il est aussi un païen, adorateur des dieux vikings et des anciens varègues.
Anton Treboukhov (1989-?), originaire de Marioupol, l’un des rares néonazis du Donbass, transfuge, il supporta la cause du Maïdan, mais assista à l’insurrection de la ville (5-9 mai 2014), et à l’organisation du référendum de création de la RPD (11 mai), ayant probablement pris la fuite ou se terrant dans la ville. Elle fut capturée par le bataillon Azov et d’autres forces de représailles (13 juin), et la ville mise en coupe réglée, avec des répressions politiques sanglantes. C’est probablement après l’arrivée d’Azov, qu’il s’enrôla dans ses rangs (2014). Il s’enrôla dans le Corps Civil d’Azov, organisant ou participant à des « formations » en direction de la jeunesse et des camps d’Azovets (Hitlerjugend à la manière azovienne). Il s’encarta dans le parti néonazi Corps National (2016), nommé président de la branche du parti pour la ville de Marioupol (2018), où il devait sa tranquillité que par la force des armes. Il fut suspecté d’avoir lancé sur une galerie d’arts, le Portail 0629 qui fut dévastée, une trentaine de brutes, tous masqués, qui brisèrent tout dans le local et frappèrent les personnes présentent (22 août), mais rien ne put être prouvé. Le local était connu pour accueillir des militants de l’extrême-gauche, des musiciens et artistes undergrounds et punks. Il se présenta aux élections législatives pour l’alliance Svoboda et son parti (2019), mais ne fut pas élu (1,18 % des voix). Alors qu’il était sans emploi, il fut soudainement embauché par une intervention politique, ou une pression du régiment Azov, dans l’administration municipale de Marioupol. Il fut cependant encore suspecté dans des violences au moment des élections municipales et régionales de Marioupol (2020), et dénoncé dans une petite vidéo qui n’eut pas d’audience. Il se plaignit « des ordures » qui avaient éclaboussé de peinture (ce qui avait déjà eu lieu auparavant), une fresque dédiée à un bourreau du régiment Azov, abattu par les insurgés en 2014. Il rejoignit probablement les défenseurs d’Azov durant le siège et son sort n’est pas connu (2022), soit il fut tué pendant les combats, soit il croupit à l’heure actuelle dans une geôle républicaine, ou encore prit-il la fuite au début de l’opération spéciale russe.
Sergeï Velitchko dit Chili (1994-), ultranationaliste et néonazi, originaire de kharkov, il était l’un des membres du club KSR des fans ultras de l’équipe de football de sa ville (Mentalist). Il fut l’un des militants parmi les plus virulents et actifs lors de la révolution du Maïdan (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon Azov et fut engagé dans la reprise de la ville de Marioupol (13 juin 2014), et dans les massacres d’opposants et répressions politiques auxquels le bataillon participa ensuite. Il resta dans cette position pendant plusieurs mois avant de démissionner et de revenir dans sa ville natale (2016). Il continua de militer dans des actions menées dans le cadre du « marketing » du régiment Azov, visant à séduire la population russophone très frileuse. Il s’attacha surtout à organiser des tournois sportifs en direction des plus jeunes, mais aussi dans l’humanitaire à des fins politiques, visant les personnes âgées, les familles nombreuses, les orphelinats et les foyers. Il ouvrit une salle de sport gratuitement mise à disposition pour les jeunes, et un camp de réadaptation à la vie civile pour des vétérans de l’opération ATO, ainsi que des camps politiques et paramilitaires pour les enfants. Il continua de participer à des répressions contre des habitants pro-russes, des fonctionnaires en mélangeant le tout avec des opérations de « nettoyages » de la ville, des trafiquants de drogues ou d’attaques de casinos et salles de jeux illégaux. Pour vivre, il monta une entreprise de sécurité et de gardes du corps qui lui permis bientôt d’avoir sous la main toute une faune de vétérans de l’opération ATO. Il fut présenté comme un véritable héros national dans un portrait diffusé par le parti néonazi Corps National (6 août 2021). Ce portrait faisait suite à son arrestation, ainsi que de 6 autres comparses du parti, pour leur participation pendant trois années, à l’extorsion de biens, des rackets d’hommes d’affaires jugés pro-russes, mais aussi d’entreprises, de cabinets médicaux, de pompes funèbres et de pharmacies (2018-2021). Le tribunal démontra que le volume des sommes escroquées par Velitchko et sa bande atteignait 1 à 1,5 million de hryvnias par mois. Lors des perquisitions d’importantes sommes d’argent furent saisies ainsi que quantité d’armes et de munitions, et des listes d’agents de la Police Nationale. Ce trafic fut rendu possible par des concussions avec des fonctionnaires de plusieurs services de l’administration et des services publics, ainsi que la corruption de conseillers municipaux véreux. Les autres membres du gang étaient tous des anciens du régiment Azov ou d’autres unités de l’opération ATO dans le Donbass, dont Ivan Nikiforov, Sergeï Kozliouk, Oleg Skripka, Kirill Krikounov, Dmitri Kolesnikov et Artem Soubotchev. Leur arrestation provoqua des remous dans les milieux néonazis ukrainiens, qui organisèrent des manifestations pour leur libération. Une manifestation tourna au passage à tabac d’un journaliste dans les rues de Kiev (14 août 2021), et à des affrontements avec la police. La totalité de la bande ne fut pas arrêtée à cette époque, une cinquantaine de gros bras gravitaient autour d’elle comme l’indique cet article. Le parti dont il était membre était dirigé par l’ancien commandant du bataillon Azov, Andreï Biletsky, criminel de guerre notoire et également ancien député de la Rada, natif de Kharkov et l’un des responsables de l’écrasement dans le sang de la révolte de la ville (début avril 2014). Il fut traduit en justice avec ses complices et condamné à une peine de prison qu’il purgeait jusqu’au déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022). Il fut alors amnistié et immédiatement libéré pour aller combattre contre l’armée russe. Il fut versé dans le bataillon Kraken (mars 2022), devenant l’une des figures principales du bataillon, apparaissant dans une vidéo où fut achevé un blessé russe. Le prisonnier fut tiré dans les jambes, puis torturé et sa tête tranchée. Sous son autorité ont été commis de nombreux crimes contre les prisonniers russes et les populations civiles. La Russie annonça qu’il était désormais recherché pour ses crimes de guerre, en particulier pour l’assassinat de huit prisonniers russes, près du village de Malaya Rogan, non loin de Kharkov. Il tira sur ces hommes désarmés, afin de les blesser, puis de les achever après les avoir torturé et maltraité (25 mars). Une vidéo fut postée par les néonazis de Kraken qui fit le tour de l’Ukraine comme un exploit et applaudie dans tout le pays. Un avis de recherche a été lancé contre lui par la Fédération de Russie (19 mai). Le Président Zelensky a indiqué suite à l’émoi provoqué par ces crimes, notamment au Royaume Uni que les responsables seraient punis… mais rien ne fut entrepris contre eux. Il a sans doute fait partie des officiers qui ont abattus sur place 6 hommes du bataillon, suite à la mutinerie de l’unité (7 juillet).
Maxime Zaïtchenko (?-), originaire de Zaporojie, il participa aux violences et émeutes durant la révolution américaine du Maïdan (2013-2014), puis s’enrôla dans le bataillon néonazi Azov (automne 2014). Il fut envoyé se former, puis à Marioupol, où il participa à la bataille de Shirokino (février 2015). Il servit un certain temps et démissionna du régiment, rentra dans sa ville natale, où il s’encarta dans le parti néonazi Corps National (2016). Il fut nommé responsable de la branche du parti dans sa ville, puis chef du département du parti pour les anciens combattants, membre du bureau politique. Il rejoignit ensuite le Conseil de surveillance de la Fondation ukrainienne des anciens combattants, organisation nationale installée à Kiev. Il se présenta aux élections législatives dans sa ville (été-automne 2019), mais ne fut pas élu. Il fut interviewé (été 2021), à propos des préparatifs de guerre du Corps National qui déclara que les vétérans de l’ATO étaient prêts de nouveau à combattre, et qu’une vingtaine d’états-majors régionaux avaient été créés à son initiative dans l’oblast de Zaporojie pour regrouper les défenseurs, vétérans, membres des partis néonazis, volontaires divers. Il se trouvait dans la capitale au moment du déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), nommé commandant de la défense aérienne du groupe Azov à Kiev. Il fut chargé de former une compagnie de vétérans de l’ATO, et intégra avec eux un bataillon de la défense territoriale de la Garde nationale. Une procédure judiciaire fut entamée contre lui en Russie, suite aux crimes de guerre commis sous ses ordres dans la bataille de Kiev, massacres de prisonniers de guerre, tortures et exécutions sommaires (mars-avril 2022). Les groupes de défense du Corps National qu’il avait installés dans l’oblast de Zaporojie furent balayés dans les premiers jours de l’opération spéciale russe, notamment à Melitopol et Berdiansk, villes de toute façon majoritairement pro-russes. Il se déplaça avec ses hommes dans la région de Zaporojie et Dniepropetrovsk, participant semble-t-il à d’autres batailles (mai-juin).
Le Corps National et Azov sont des organisations interdites en Russie, pour l’extrémisme, le radicalisme, l’incitation à la haine raciale et l’apologie du terrorisme.