Dès le 23 février 2014, les dissidents et terroristes tchétchènes réfugiés en Europe appelèrent tous leurs militants et plus largement les Européens, à se liguer pour combattre la Russie. L’annonce du premier bataillon islamiste fut annoncée le 3 mars 2014, au Danemark, par le mouvement politique Caucase Libre, dans le but de profiter du conflit du Donbass, pour envoyer des transfuges tchétchènes combattre les insurgés républicains et Russes ethniques de l’Est de l’Ukraine. Ces Tchétchènes sont pour une grande partie des anciens combattants des deux guerres de Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2009), soit de séparatistes liés et financés par les Occidentaux, soit par des fondamentalistes musulmans liés à l’Arabie Saoudite. Certains d’entre eux ont même commis des attentats terroristes en Fédération de Russie, d’autres sont liés également à la puissante mafia tchétchène. Au départ environ 300 volontaires affluèrent du monde entier, où ils vivaient en exil, de Géorgie, d’Azerbaïdjan, de Pologne, Lituanie, Estonie, Suède, Angleterre, Norvège, Danemark, France, Autriche, Finlande et même de Russie. Il n’était pas composé uniquement de Tchétchènes mais aussi de vétérans azerbaïdjanais, de la guerre du Haut-Karabagh (1988-1994), contre les minorités arméniennes orthodoxes. Il y eut également des Ukrainiens musulmans, des Tatars, des Daghestanais, des Ingouches, et le recrutement s’étendit en Syrie pour attirer une poignée de mercenaires du Califat islamique, et d’autres fondamentalistes fanatiques. Les engagés idéologiques furent en réalité rares, et c’est surtout à coup d’argent, notamment ukrainien (et fournit par les USA), que ces combattants furent recrutés à prix d’or. Ils furent bientôt mêlés à différents trafics, en particulier dans la région de Rivne, dans un trafic d’ambre, et la prise de contrôle illégale d’entreprises. Les revenus générés par ces trafics étaient ensuite dirigés vers l’Arabie Saoudite et le Qatar, pour financer le recrutement des mercenaires, leurs équipements et enfin leur entraînement. Comme ce fut le cas en partie pour les djihadistes utilisés par la Bosnie-Herzégovine dans la guerre de Yougoslavie, ces hommes reçurent également des passeport ukrainiens, avec de nouveaux noms, afin de cacher leurs identités et leur permettre de circuler plus librement. Certains d’entre eux étaient carrément de dangereux terroristes recherchés à l’international. C’est également la raison pour laquelle vous trouverez peu d’informations de l’Ukraine sur ces bataillons (il y en a deux autres…), peu désireuse de s’étaler sur le sujet. En effet, dans le cas de la brigade Afghane qui servit et fit des ravages contre les Serbes et les populations civiles en Bosnie-Herzégovine, l’Ukraine elle n’est pas un pays musulman. Il aurait été du plus mauvais effet pour le régime de Porochenko de danser sur les corps des civils du Donbass en une telle compagnie, alors qu’officiellement le monde occidental était en guerre contre lesdits terroristes.
Le bataillon de représailles tchétchène contre les populations civiles du Donbass. Sa 1ère compagnie fut rapidement formée et dénommée Sachka Bilogo (Sachka le Blanc), un ultranationaliste ukrainien, criminel de guerre et ancien combattant dans les rangs tchétchènes durant la Première Guerre de Tchétchénie. Ce malfrat violent, condamné à de multiples reprises pour coups et blessures et des escroqueries, s’illustra durant le Maïdan et fut finalement abattu par la police politique du SBU (24-25 mars 2014). Il préparait en effet un groupe de terroristes pour assassiner des Russes, sur le territoire de la Grande-Bretagne. Dénoncé, le Royaume-Uni lança un mandat d’arrêt international contre lui, étant déjà recherché pour crimes de guerre et tortures par la Russie. Le SBU ayant cherché à procéder à son arrestation, il ouvrit le feu sur les policiers et fut abattu. Cette simple filiation donna déjà le ton. Le bataillon fut immédiatement envoyé en Ukraine et arriva dans le Donbass dans le printemps (environ 150 hommes). Il se livra à des exactions et crimes contre les populations civiles du Donbas, et participa aux combats de la bataille des frontières, notamment à Ilovaïsk, où les forces ukrainiennes furent sévèrement battues (août-septembre). Il servit encore durant la défaite de Debaltsevo, où il subit de lourdes pertes (janvier-février 2015). Il y eut au moins 32 Tchétchènes tués dans la bataille et un nombre inconnu de blessés. Après cette déroute, le bataillon se délita, mais quelques mercenaires djihadistes continuèrent de servir sur le front du Donbass, notamment sur les positions près de Granitnoe (hiver 2015-2016). les Républicains avaient capturé auparavant un drapeau d’ISIS appartenant aux Tchétchènes. Édouard Bassourine déclarait à cette occasion : « il y a la présence d’une quinzaine de membres du bataillon Djokhar Doudaïev,près de la localité de Granitnoe, leurs véhicules sont équipés de drapeaux noirs avec des inscriptions en arabe et ils communiquent entre eux dans cette langue […] c’est une nouvelle confirmation de la présence de terroristes de l’État islamique dans la zone dite de l’ATO, du côté des forces armées ukrainiennes ». A partir d’un certain moment (2016-2020), les mercenaires du bataillon, soit qu’ils ne fussent plus payés, soit qu’ils aient d’autres chats à fouetter se désengagèrent de l’Ukraine. Il fut mis en dormance et en 2020, son commandant déclarait que les hommes qui le composaient, se trouvaient de toute façon prêt à revenir sur le front d’Ukraine. Il fut en effet remis en activité après le début de l’opération russe (24 février 2022), et participa aux combats pour la ville de Kiev (mars). Il se trouve actuellement en ligne contre les forces russes et républicaines. Tous les Tchétchènes de ce bataillon sont passibles de la peine de mort, recherchés en Russie, notamment pour des actes terroristes, des assassinats politiques, des crimes mafieux ou pour des crimes de guerre commis durant les deux guerres de Tchétchénie. Kadyrov a promis qu’ils seraient punis, certains d’entre eux ont des contrats sur leurs têtes.
L’Ukraine un réseau arrière des fondamentalistes islamistes. Bien que l’Ukraine soit très discrète sur les différentes unités composées de terroristes islamistes, elle est devenue un pays de repli depuis l’époque de la formation des trois bataillons « tchétchènes », dont le bataillon Djokhar Doudaïev. Sous la pression des États-Unis appuyée par la Géorgie, un Géorgien du nom de Tsezar Tokhosachvili (1986-) fut arrêté par le SBU dans la région de Kiev (novembre 2019). Ce fanatique, connu sous le nom d’Al-Bara Al-Shishani, avait été un combattant du Califat islamique, dont la mort avait été annoncée lors d’une frappe aérienne en Syrie (août 2017). Par les réseaux construits par les Tchétchènes en Ukraine, des combattants purent être exfiltrés et se replier en Ukraine. Il vivait dans une petite ville près de Kiev, Bila Tserkva, où il était devenu un taxi illégal, par ailleurs sans permis de conduire, possédant aussi un petit commerce dans un marché local. Il s’était installé avec sa femme et ses trois enfants, et continuait de recruter des hommes et de planifier des attentats. Il fut extradé vers la Géorgie (mai 2020), et la question se posa alors de savoir combien de djihadistes se trouvaient encore sur le territoire de l’Ukraine. Lui même était entré sur le territoire de l’Ukraine durant l’été 2018, avec un faux passeport. Comme nous l’avons vu, d’autres militants djihadistes avaient de toute façon reçu par les bataillons tchétchènes la nationalité ukrainienne. Dans une interview, un Ukrainien qui avait rejoint le djihad en Syrie expliqua qu’il était originaire de Krivoï Rog, et que l’Ukraine était devenue un point de transit vers la Syrie (2012-2017). Ce furent justement des citoyens locaux qui aidèrent différents islamistes de pays comme l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Tchétchénie, et d’autres anciennes républiques de l’URSS, qui transitèrent par l’Ukraine, puis de là vers la Turquie. Le défilé de djihadistes fut important surtout à partir de 2014, avec la formation des bataillons tchétchènes et l’idée du régime ukrainien que tout ce qui pouvait être un ennemi de l’Ukraine ne pouvait pas être un ennemi. Malgré tout, avec le financier américain, l’Ukraine dut faire quelques efforts de légalité en arrêtant en 2016, une centaine de fanatiques, dont 46 furent démasqués comme des djihadistes. Plus tard deux groupes terroristes furent démantelés en Ukraine, et 11 points de ralliement et cachettes découverts à Kiev et Kharkov. Les organisations fournissaient de l’aide logistique, des faux documents et de l’argent. Le SBU affirma sans que cela puisse être vérifier que 443 djihadistes avaient été refoulés et interdits de pénétrer dans le pays durant la même période.
La CIA recrute des djihadistes pour les envoyer en Ukraine, bis repetita de ce qui fut fait en Bosnie. Après la défaite du Califat islamique, les combattants eurent bien du mal à s’enfuir, les voies de retraites étant rares. C’est par la Turquie puis l’Ukraine qu’ils purent alors se faufiler dans l’autre sens. Un réseau de faux passeports fut démantelé par le SBU (28 août 2020), fournissant également de faux passeports de l’Union européenne. Une partie a donc pu se glisser en Occident tranquillement, pour rejoindre les bases arrières scandinaves des Tchétchènes, par exemple au Danemark et en Norvège. L’acquisition d’un vrai passeport ukrainien coûtait entre 2 500 et 7 000 dollars, sans parler de la possibilité pour eux d’acheter sur place un mariage blanc, donnant droit à un permis de résident, puis à la citoyenneté ukrainienne. Après quelques temps, il ne suffisait plus que de divorcer, puis de faire venir leurs vraies familles sur place. De la même façon, un tel passeport ukrainien permettait bien sûr de passer facilement en Pologne, peu regardante avec les citoyens ukrainiens, ou pour les plus pauvres de payer un passeur pour passer de l’Ukraine dans ce pays (1 500/3 000 dollars). L’enquête menée par deux journalistes, un Ukrainien et un Polonais (2020), mis en exergue le fait qu’il se trouvait à cette date sur le territoire ukrainien, entre une cinquantaine de djihadistes et plusieurs centaines. Le déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), a de toute façon été une aubaine pour eux. A la fois par la reformation des bataillons de « tchétchènes » islamistes, mais aussi par l’anarchie déclenchée par la guerre. Pour des raisons politiques, la pression américaine s’est éteinte et l’Ukraine ayant besoin de combattants n’est pas très regardante pour qui veut se faire tuer pour elle… soit par convictions, soit contre argent sonnant et trébuchant. L’Ukraine aurait également une population d’environ 1 million de musulmans, dont l’essentiel est originaire des anciennes républiques soviétiques et sont principalement russophones, il ne s’agit donc pas d’une communauté marginale. L’agence Ria Novosti annonçait même que la CIA recrutait à tour de bras des islamistes pour être envoyés comme mercenaires en Ukraine. Elle recrutait dans les camps de prisonniers contrôlés par les Kurdes. Un total de 90 djihadistes furent alors extirpés des prisons, essentiellement des Tchétchènes, des Ouïghours, des Irakiens et des citoyens de l’Union européenne, pour être entraînés et envoyés au combat, tandis que le chiffre de 500 militants à « recycler » pour former un bataillon était annoncé. Ils seront bientôt en Ukraine pour remplir les rangs de bataillons tchétchènes servant de paravents, et présentés comme des « héros de la liberté ». C’est par des renseignements des services secrets de Syrie que cette information est arrivée en Russie.
Des tchétchènes, des djihadistes et un Japonais. Parmi ses rangs, des personnalités se sont révélées coriaces à documenter, parmi elles, un certain Khassan Issaev, correspondant de guerre tchétchène, ou encore un chef séparatiste tchétchène du nom de Rouslan Eltaev, et un ancien de la guerre du Haut-Karabagh, Noureddine Ismaïlov, mais d’autres ont été plus transparents. Il n’existe quasiment pas de traces des combattants de ce bataillon, pour la simple et bonne raison que beaucoup sont des terroristes recherchés à la fois par la Russie, ou en Occident, et par le fait qu’il s’agit essentiellement de mercenaires. Tout ce petit monde n’a donc pas eu intérêt à se montrer en pleine lumière. Les biographies qui vont suivre sont essentiellement celles d’idéologues et de personnages publics, plus ou moins connus, qui pour l’immense majorité ne portèrent en réalité jamais d’armes.
Mouslin Madiev (?-), originaire de Tchétchénie, champion de lutte, djihadiste, il servit durant la Première Guerre de Tchétchénie (1992-1996), adjoint chef de bataillon durant la bataille de Grozny, c’est un fanatique islamiste proche d’Oumarov (fondateur de l’Émirat du Caucase). Il servit sous ses ordres dans la Seconde Guerre de Tchétchénie (1999-2000), puis servit dans la guérilla longuement (au moins jusqu’en 2009). A ce titre, il organisa et participa à de nombreuses actions terroristes meurtrières contre les Russes. Il rejoignit l’Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon Djokhar Doudaïev (2014-?), puis fut nommé commandant adjoint du bataillon (août 2022), étant retourné au front au moment de l’opération spéciale russe. Il participa à une conférence et table ronde à Kiev (2 novembre), sur le thème de l’invasion de la Russie et du Caucase, pour libérer « l’Ichkéria ». Il affirma qu’après la guerre en Ukraine, elle se poursuivrait dans le Caucase pour lui et ses partisans. Il proclama également que l’Ukraine allait gagner la guerre, et qu’avec son aide et celle de l’OTAN, la Russie serait ensuite envahie et Grozny « libérée ». Il fut décoré du titre de Héros de l’Ichkéria et se trouve dans l’unité commandant un petit groupe d’opération spéciale dénommé Adam.
Sergeï Melnikoff (1955-), originaire de Russie, né à Leningrad, installé par la suite en Ouzbékistan. Il vécut un temps de fraudes et d’escroqueries, avant d’être arrêté et condamné à une peine de 6 ans de prison (1980-1986). Il préféra prendre le large et s’enfuir, il quitta le pays (1991), en passant à pied la frontière avec la Chine communiste, et se présenta dès lors comme un réfugié politique. Il se rendit aux États-Unis, cherchant à s’infiltrer dans les milieux des médias, mais aussi dans une Commission du Pentagone pour la recherche de prisonniers de guerre américains disparus. Il déclara ensuite avoir vraiment travaillé pour le Pentagone, mythomane invétéré, il n’a cessé de mentir sur ses origines, il aurait été le fils d’un général d’aviation soviétique, il serait poursuivi par les services secrets Nord-coréens, affirmant qu’il y aurait eu un goulag Nord-Coréen en URSS, où il se serait introduit et y aurait photographié Kim il Sung en personne (1989-1990). Il aurait selon lui également était un pionnier du tourisme spatial et se serait préparé à un séjour pour la station orbitale Mir, qu’il ne fit jamais (1995). Il se livra à de nouvelles fraudes et escroqueries et préféra prendre le large, revenant en Ouzbékistan, à Tachkent (1998-2005). Il se rendit en Russie et en Ukraine, tentant de se présenter comme un voyageur et propriétaires d’entreprises, producteur de films ou comme artiste. Il tenta de s’infiltrer dans l’élite et le milieu des affaires, se présentant aussi comme citoyen américain. Il s’engagea alors fermement dans la propagande antirusse (2006), monta un blog, surfant sur les répressions staliniennes et le goulag. Il en fit bientôt un fond de commerce, recherchant les anciens camps, publiant des photos des ruines, puis assurant avoir acheté par la corruption au FSB, 12 tonnes d’archives sur les goulags. Dans ces activités, il publia de nombreuses photos du « goulag », notamment des photos en réalité des massacres commis par les nazis dans les territoires baltes ou ukrainiens. Il s’engagea ensuite pour la cause des séparatistes tchétchènes, prenant de nombreux contacts parmi eux, publiant des articles de plus en plus violents à l’égard de la Russie. Il tenta d’organiser une expédition sur l’Everest pour y planter le drapeau des islamistes tchétchènes, projet pour lequel il collecta des fonds et qui ne fut jamais réalisé. Il organisa une exposition russophobe au Kirghizstan (février 2010), ce qui déclencha la démission du chef de l’Agence d’état pour la culture, condamnant cette dernière et assurant qu’elle pouvait détériorer les relations entre ce pays et la Russie. Il fut décoré par les Tchétchènes pour ses actions propagandistes (17 mars 2012), retourna aux États-Unis dont il avait finalement obtenu la nationalité et continua son agitation politique antirusse. Il se rendit à Kiev lors du Maïdan et prit quelques photos, prenant des contacts avec les membres les plus extrémistes de cette révolution, notamment le Parti Pravy Sektor (hiver 2013-2014). Il rejoignit officiellement le bataillon tchétchène Djokhar Doudaïev formé pour combattre contre les insurgés russes dans le Donbass (mars 2014). Mais il se borna simplement à ses publications comme agitateur et provocateur. Il organisa en Lettonie, à Riga, avec l’aide du gouvernement de ce pays, une exposition « Les gens du Maïdan », présentant cette révolution selon la propagande ukrainienne et occidentale (automne 2015). Il toucha des fonds pour cette action, du Patriarcat orthodoxe de Kiev, mais aussi des ambassades lettone, polonaise et ukrainienne, sans parler de diverses associations américaines liées à l’USAID. Il déclara publiquement à cette occasion que la Lettonie devait procéder à l’expropriation et l’expulsion de tous les Russes ethniques du pays, ce qui fit quelques remous médiatiques en Russie et en Lettonie. L’exposition fut attaquée par des militants pro-russes et antifascistes, conduisant à leurs arrestations. Un conflit éclata entre la mairie de Riga, inquiète des manifestations et des troubles générés, sans parler des bombes lancées par les déclarations racistes et assassines de Melnikoff. L’exposition fut finalement interdite (12 octobre 2015), lui-même assurant attaquer en justice la mairie et réclamer une indemnisation d’un demi-million d’euros. Une partie des photos n’ayant pas été prises par lui, et exposées illégalement en vertu des droits d’auteur, l’affaire s’envenima jusqu’à ce que des politiciens lettons, dont la députée au Parlement européen Tatiana Jdanok déclare qu’il s’agissait « d’un aventurier et russophobe et un provocateur », déplorant les manifestations d’opposants mais déclarant qu’elles étaient inévitables en particulier à cause d’un drapeau du Parti néonazi ukrainien Pravy Sektor, que Melnikoff avait installé dans l’exposition. Elle déclara également qu’il devrait être expulsé de Lettonie et interdit de séjour, y compris dans les autres pays de l’Union européenne.
Issa Mounaïev (1965-2015), originaire de Tchétchénie, d’un pays petit village reculé. Il s’enrôla dans l’Armée soviétique (1983), et aurait combattu selon ses dires en Afghanistan du côté de l’URSS. Il se rangea dans le camp des séparatistes et islamistes tchétchènes, servant durant la Première Guerre de Tchétchénie (1994-1996), puis durant la Seconde Guerre de Tchétchénie (1999-2009), qui vit la défaite finale et totale de son camp. Il fut commandant d’un bataillon d’assaut Lemi Mounaïev, atteignant le grade de colonel de police (1994-1996), puis revînt à des activités civiles, directeur d’une usine à Grozny. Commandant de la défense de la ville au commencement de la Seconde Guerre de Tchétchénie (1999), il fut nommé général de brigade (2001). Il fut grièvement blessé dans les combats (entre 2004 et 2006), et secrètement transporté en Géorgie, puis en Turquie pour y être soigné, et enfin au Danemark. Il obtînt alors sur place l’asile politique et bientôt la citoyenneté de ce dernier pays. Il fonda immédiatement un mouvement politique, le Caucase Libre, dont il fut le président, et fut nommé procureur-général du gouvernement tchétchène en exil. Il fonda le bataillon Djockhar Doudaïev (mars 2014), ralliant à lui un maximum de fanatiques tchétchènes et d’islamistes hétéroclites (environ 300). Il commanda l’unité durant les batailles perdues des frontières et de Debaltsevo (2014-2015), et fut tué par un obus de mortier dans cette dernière bataille, qui se termina en déroute ukrainienne (1er février 2015). Un rassemblement fut organisé à Kiev pour honorer sa mémoire (6 février), puis il fut enterré à Dniepropetrovsk (8 février). Il fut aussi décoré à titre posthume de la médaille de « Héros de l’Ukraine », par le Président Porochenko. Il était recherché de longue date pour ses crimes de guerre commis durant les guerres de Tchétchénie, par la Fédération de Russie.
Ilias Moussaïev (?-), originaire de Tchétchénie, il fit des études à Grozny, en histoire et études sociales (1977-1982). Il fut l’un des séparatistes tchétchènes qui combattit contre la Russie lors des deux guerres de Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2009). Il fut vice-ministre des Affaires étrangères de la république séparatiste de Tchétchénie (1998-1999), puis au même poste quelques années plus tard (2005). Il prit la fuite et émigra au Danemark, où il obtînt l’asile politique. Il devînt le chef du Comité d’Organisation du mouvement social et politique Caucase Libre. Il militait pour la libération de l’ensemble du Caucase de la Russie, un projet presque délirant. Dans une interview, il précisait que le mouvement en exil avait été fondé avec des Tchétchènes, mais également des Géorgiens et des Azerbaïdjanais. Il affirmait que des politiciens de l’Union Européenne et des USA étaient derrière eux et approuvaient l’idée d’un Caucase unifié. Selon lui l’effondrement prochain de ce qu’il appelait « l’État colonial russe » était proche, et il annonça même que la Russie pouvait envahir la Géorgie du jour au lendemain, notamment dans l’année 2012 (2011). Puis il répondit à l’appel de Mounaïev pour former un bataillon de Tchétchènes du nom de Djokhar Doudaïev (printemps 2014), devant combattre en Ukraine. Il ne semble pas qu’il y resta longtemps et rentra bientôt dans son exil, pur idéologue. Il lança toutefois un appel aux Ukrainiens (26 février 2022), pour rappeler que des Tchétchènes avaient combattu à leurs côtés, et des Ukrainiens autrefois dans leurs rangs… dépité finalement de voir débarquer contre l’Ukraine la division tchétchène envoyée par Kadyrov.
Amina Okueva de son vrai nom Natalia Nikiforova (1983-2017), originaire d’Odessa, d’un père inconnu qu’elle affirmait être un Tchétchène, et d’une mère Russe d’origine polonaise, de la région d’Armavir, s’étant installée du temps de l’URSS à Odessa. Sa mère était la directrice de la Maison des scientifiques de cette ville. Elle fut reconnue par le mari de sa mère, Viktor Nikiforov, directeur du Musée d’art occidental et oriental à Odessa, licencié après le vol du tableau Le baiser de Judas de Caravage, dans son musée (2008). Elle affirma avoir vécu à Grozny, puis à Moscou et enfin à Odessa. Elle raconta avoir participé à la Seconde Guerre de Tchétchènie (1999-2009), mais cette information est sans doute sortie de son imagination débordante. Toujours est-il qu’elle décida de se convertir à l’Islam (2000), changeant son prénom pour Anastasia et fut mariée à un premier Tchétchène, mariage où elle prit le prénom d’Amina. Plusieurs versions existent à ce propos, celle qu’elle aurait vécu à cette époque à Moscou, où elle aurait rencontré des Tchétchènes et se serait convertie, ralliant ensuite la cause des séparatistes et islamistes tchétchènes. Son premier mari, Issa Moustafinov fut tué par les Russes les armes à la main en Tchétchénie (2003). Elle épousa un deuxième islamiste tchétchène, Toukhacheva vivant sous de faux papiers sous le nom d’Okuev. Elle déménagea avec lui et entama des études de médecine à Odessa, en chirurgie et fut diplômée. Elle occupa alors un poste de médecin interne dans un hôpital. Son mari fut démasqué et expulsé d’Ukraine pour séjour illégal, extradé vers la Russie, arrêté pour ses activités terroristes et le meurtre d’un fonctionnaire dans le Caucase. Il fut jugé et condamné en Tchétchénie (2006), à la prison à vie. Elle s’empressa de divorcer du gaillard (2007), puis elle rencontra à Odessa, un autre islamiste tchétchène, Adam Osmaïev. Ils se marièrent religieusement, sans enregistrement du mariage en Ukraine (2009-2010). Osmaïev fut finalement arrêté par le SBU, accusé de préparer un attentat contre le Président Poutine (2012). Des explosifs, des armes et du matériel furent découverts à leur domicile. Il tenta d’obtenir l’asile politique en Ukraine, mais cela lui fut refusé, puis il fut condamné à 2 ans et demi de prison, pour entraves à la justice et falsification de documents, les poursuites pour terrorisme furent abandonnées. La demande d’extradition de la Russie à l’Ukraine fut repoussée, aussi sa peine accomplie, il fut libéré (19 novembre 2014). Alors que son mari était en prison, elle abandonna son travail et s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, la Sotnia Afghane, comme médecin. Elle s’enrôla ensuite dans le bataillon de représailles Kiev-2, et se présenta même aux élections législatives de la Rada d’Ukraine (automne 2014), rassemblant 3,7 % des voix, elle ne fut pas élue. Cependant elle fut recrutée comme assistante parlementaire « bénévole », par le député néonazi du Pravy Sektor, Igor Mosiychuk. Elle fut bientôt rejointe dans le bataillon Kiev-2 par son mari libéré. Elle affirma servir seulement comme médecin militaire, mais en réalité s’engagea comme combattante et fut entraînée. Elle suivit son bataillon dans les répressions des populations civiles du Donbass, et survécut à la déroute de Debaltsevo (janvier-février 2015), où son bataillon fut taillé en pièces, laissant la moitié de son effectif sur le carreau. Son mari prit le commandement du bataillon d’islamistes tchétchènes Djokhar Doudaïev (février 2015), elle même rejoignant le bataillon de Police du Ministère de l’Intérieur, Zolotie Vorota. Elle se vanta d’avoir éliminé comme tireuse d’élite plusieurs dizaines d’ennemis (elle a rappelons-le énormément d’imagination). Elle suivit une formation pour intégrer les troupes d’infanterie de marine (été 2017), grade de lieutenant. Avec son mari, elle échappa à « un tueur à gages », s’étant présenté à eux comme un journaliste français du journal Le Monde (1er juin), leur ayant promis une somme de 50 000 euros en échange de l’exclusivité d’une interview. Osmaïev fut blessé de plusieurs balles, au foie, au poumon et à la main droite, mais blessa également grièvement le faux journaliste. Cette version fut totalement démontée par l’enquête du SBU, Osmaïev ayant en réalité attaqué cet homme, qui se trouvait être un certain Denisultanov, et l’objet de la fusillade une sombre affaire de blanchiment d’argent pour la mafia ukrainienne. Il fut échangé par la République de Donetsk (29 décembre 2019). Des dizaines de versions toutes plus ou moins étranges existent sur cette tentative d’assassinat. Ils furent victimes d’une autre tentative d’assassinat, survenue dans un village de la région de Kiev (30 octobre 2017). Leur voiture fut mitraillée par un commando. Osmaïev fut blessé à la jambe, tandis qu’elle était tuée de cinq balles, dont une en pleine tête. Quelques jours après ce fut le tour de Mosiychuk qui échappa miraculeusement à Kiev, à un attentat à la bombe. Elle fut enterrée à Dniepropetrovsk, sans sa famille et sous la garde d’une véritable armée pour protéger l’enterrement (1er novembre). Une enquête longue et poussée de journalistes affirma qu’ils avaient été recrutés tous les deux par les services secrets russes (juin 2019), coupables de l’assassinat de Boris Nemtsov (27 février 2015), ou du journaliste Pavel Sheremetev (1971-2016). Il s’agissait d’un journaliste biélorusse tué par une bombe à Kiev (20 juillet 2016), opposant déclaré depuis le retour de la Crimée au giron russe et devenu un transfuge après s’être exilé en Ukraine (2014). Ils seraient également impliqués tous les deux dans l’assassinat de l’islamiste tchétchène Timour Makhaouri (tué le 8 septembre 2017), par une bombe glissée sous sa voiture. Une chose est certaine, ils ne furent jamais inquiétés en Ukraine par le SBU. Plusieurs arrestations furent opérées contre les tueurs présumés d’Okueva, tous Tchétchènes (2019-2020), sans qu’il soit vraiment possible de remonter les différentes pistes. Une plaque commémorative fut étrangement installée à l’endroit où elle fut abattue (3 décembre 2020).
Adam Osmaïev (1978 ou 1981 ou 1984-), originaire de Grozny, Tchétchénie, fils d’une famille très influente, il étudia à la prestigieuse université du MGIMO à Moscou (1996), puis en Angleterre, à Buckingham, mais abandonna sans avoir passé un diplôme (1999). Revenu à Moscou, il fut soupçonné d’avoir tenté d’organiser un attentat terroriste à la bombe (9 mai 2007). Il fut arrêté par le FSB avec des complices, mais ne resta que trois jours en détention et aurait dû comparaître durant le procès comme témoin. Il aurait été libéré par des relations de sa puissante famille, mais préféra prendre la fuite au Royaume-Uni. Un mandat international fut ensuite lancé contre lui. Il s’installa plus tard en Ukraine, à Odessa (2011). Il prépara alors un attentat avec un groupe de fanatiques fondamentalistes tchétchènes (2012). Dans les manipulations d’explosifs pour confectionner des bombes artisanales, un de ses compagnons fut tué, lui-même blessé (4 janvier). Il fut bientôt arrêté par le SBU, en compagnie de son père et tout l’arsenal saisi à son domicile (4 février). L’enquête démontra qu’ils préparaient un attentat à Moscou sur le Premier Ministre et le Président Vladimir Poutine. Tout un réseau fut démantelé, à la fois en Ukraine et en Russie. Cette dernière demanda son extradition qui fut acceptée (14 août), mais bientôt annulée par une intervention de la Cour Européenne des droits de l’Homme. Il fut condamné en Russie par contumace à 10 ans de prison, et en Ukraine à 2 et 9 mois de prison, pour la falsification de documents, possession d’armes et ses activités terroristes. Son épouse Anima Okueva (voir fiche précédente), demanda pour lui un statut de prisonnier politique et sa libération (mars 2014). Il fut libéré après avoir purgé sa peine (18 novembre). Après l’assassinat de Boris Nemtsov, sur un pont non loin du Kremlin à Moscou, il fut soupçonné de l’organisation de cet assassinat, version qualifiée de la plus probable (13 mars 2015). Il nia fermement cette implication. Il prit ensuite le commandement du bataillon Djokhar Doudaïev, après la mort d’Issa Mounaïev durant la bataille de Debaltsevo (février 2015). Ce fut un commandement plus ou moins nominal car le bataillon se délita et fut mis en dormance. Il fut mêlé à une fusillade entre un faux journaliste français et lui-même, dans une sombre affaire dont il sortit grièvement blessé. Il indiqua avoir été victime d’une tentative d’assassinat, mais l’affaire sembla plutôt conduire à une sombre affaire de règlement de comptes entre mafieux, et de blanchiment d’argent (1er juin 2017). Quoi qu’il en soit, le régime de Kiev avalisa la fausse théorie d’une implication de la Russie, et les médailla tous les deux (8 juin). Il fut victime d’une tentative manquée d’assassinat, dans un village près de Kiev, où son épouse fut tué de 5 balles et lui-même blessé à la jambe (30 octobre). Là encore, il fut impossible de déterminer les commanditaires de cette tentative, les pistes menant soit à la mafia, soit aux Tchétchènes. Un major-général du SBU, Valery Shaitanov fut arrêté en Ukraine, pour avoir tenté d’organiser sur ordre de Moscou, un assassinat contre lui (avril 2020). Deux rues ont été renommées en son honneur à Kiev et Dniepropetrovsk (2019-2020). Depuis lors, il s’est fait très discret et a disparu des médias. Différents investigateurs russes l’accusent ainsi que son épouse défunte, d’avoir été des agents doubles de la Fédération de Russie, et d’avoir été largement plus intéressés par l’argent que par la cause de la Tchétchénie séparatiste ou de l’Ukraine du Maïdan.
Issa Sadougov (1958-), originaire de Géorgie, militaire de carrière et officier supérieur dans l’Armée soviétique, diplômé de l’école d’artillerie de Tbilissi (1975-1979), il fut envoyé servir en RDA (1979-1984), puis en Azerbaïdjan (1984-1988). Il intégra l’Académie militaire d’artillerie de Leningrad (1986-1989), fut envoyé servir en Tchécoslovaquie (1989-1991), puis dans le Caucase (1991-1992). Il s’enrôla dans les forces azerbaïdjanaises lors de la guerre du Haut-Karabagh (1988-1994), contre les minorités orthodoxes arméniennes, servant durant trois années (1992-1995), atteignant le grade de colonel. Vice-ministre de la Défense de l’Azerbaïdjan (1992). Pour de sombres raisons de conflits politiques internes, il fut accusé par un procureur militaire d’abus de pouvoir (25 février 1993), poursuites qui furent bientôt éteintes, et finalement enterrées (1er décembre 2001). Lors de la rébellion de Suret Housseinov, il resta fidèle au président Alboufaz Eltchibeia (juin 1993). Après plusieurs rebondissements, le pouvoir ayant été renversé, il perdit son poste de vice-ministre (1995), et fut rétrogradé à un grade inférieur. Il refusa d’obéir à cette nouvelle nomination et fut bientôt arrêté et poursuivi en justice. Il écopa de trois années de prison (1996-1999), puis il émigra en Norvège où il obtînt le statut de réfugié politique (2001). Un mandat d’arrêt international fut lancé par l’Azerbaïdjan contre lui (2013). Il répondit à l’appel de musulmans tchétchènes pour rassembler des hommes afin d’aller combattre les insurgés russes dans le Donbass (printemps 2014). Il devînt chef d’État-major du bataillon Djokhar Doudaïev, et vînt servir contre le Donbass. Il continua de faire des déclarations contre les autorités de l’Azerbaïdjan comme en témoigne cette réponse d’un colonel de réserve azerbaïdjanais (16 mars 2019). Éternel opposant déçu et aigri, il continue à tourner en rond autour des mêmes sujets, apparaissant ici ou là dans quelques médias.
Ibba Sheïkhi (?-), originaire de Tchétchénie, fondamentaliste et fanatique musulman, ancien proche du président séparatiste Djokhar Doudaïev. Il participa à la révolte et assura dans son gouvernement la responsabilité de la sécurité et de l’accueil des délégations étrangères, principalement selon lui de Turquie, d’Iran, d’Estonie ou encore de Russie (1992-1995). Les troupes russes s’emparèrent de son village natal, où sa maison fut brûlée (15 mars 1995). Il fut envoyé à l’étranger pour demander du secours, des financements et des moyens (1995), notamment en Turquie. Après la défaite finale, il s’exila en Norvège, où il obtînt le statut de réfugié politique. Il répondit à l’appel de Mounaïev, à la formation du bataillon Djokhar (printemps 2014). Il vînt en Ukraine, où il grenouilla plutôt à l’arrière durant la période chaude de l’engagement du bataillon contre les insurgés du Donbass (2014-2015). Il s’occupa surtout de récolter des fonds pour les trois bataillons formés par les Tchétchènes et islamistes combattants pour l’Ukraine dans le Donbass. Il rentra bientôt en Norvège où il donna une interview sur… la future victoire de la Tchétchénie (septembre).
Shamil Tsuneoka-Tanaka (?-), reporter de guerre japonais, il se lia d’amitié avec des islamistes du FIS en Algérie (1992), puis passa en Afghanistan pour y observer la formation de l’État islamique (1993). Il y revînt et parcouru aussi le Tadjikistan, l’Inde, et le Pakistan (1998). Il travailla ensuite en Tchétchénie (1999), et se radicalisa au point de se convertir à l’Islam fondamentaliste, alors qu’il suivait des détachements contre les Russes dans le conflit d’Abkhazie (2001). L’histoire est très suspecte, il aurait été enlevé, mais ses récits sont également souvent mensongers. Il décida ensuite de passer en Irak, puis en Palestine et retourna encore en Afghanistan (2003-2009). Durant cette période, il fut arrêté par le FSB, en Ingouchie, se baladant avec un visa affaires sur le territoire russe (arrivé le 24 octobre 2004), et donc n’ayant pas d’accréditations comme journaliste. Il cherchait à prendre contact avec des Tchétchènes. Il fut bientôt expulsé de Russie (décembre). Il participa à une manifestation russophobe, avec les membres du mouvement Caucase Libre, à Copenhague, au Danemark, fief des tchétchènes islamistes en exil (février 2010). Il retourna en Afghanistan, où il fut enlevé et une rançon exigée par les Talibans (31 mars-5 septembre 2010), avant d’être finalement libéré. Il aurait été libéré car personne n’avait l’intention de payer sa rançon, selon ses propres déclarations. Il se glissa ensuite en Syrie, franchissant la frontière turque (avril 2013), rejoignant les bandes du Califat islamique. Il passa quelques jours avec eux, notamment avec des Tchétchènes et des Européens convertis combattants avec Al-Nosra. Il retourna encore sur place, à la rencontre du chef wahhabite Omar al Suri (octobre). Bien que déclarant n’être qu’un journaliste indépendant, et seulement un musulman non fondamentaliste, cette couverture commença à s’effriter encore plus sérieusement. Il rejoignit le bataillon Djokhar Doudaïev en Ukraine, non pas comme simple, mais bien comme combattant (mars 2014). Il resta en Ukraine un temps indéterminé et vînt sans doute se promener avec le bataillon dans le Donbass. Il retourna au Japon et prévoyait de retourner en Syrie. Ses activités commencèrent à inquiéter les autorités japonaises, qui lui retirèrent son passeport. Il fut accusé d’avoir participé au recrutement d’un jeune djihadiste, et de chercher à en recruter d’autres, son domicile fut également perquisitionné (6 octobre 2014). Il réussit à recouvrer son passeport pour s’envoler pour le Vietnam (mars 2015), apparaissant dans un rapport de l’OSCE Xenophobia, radicalism and hate crime in Europe 2015, clairement désigné comme un fanatique (28 septembre 2016). Il n’a cessé d’affirmer qu’il n’avait jamais combattu avec les djihadistes, mais des photos existent de lui avec une arme à la main, devant un drapeau de l’ISIS. Il semble s’être fait plus discret ces dernières années, du moins de ce que l’on peut trouver en ligne, il fut toutefois mis en scène par différents articles à son sujet dans l’année 2020, martelant qu’il n’avait pas combattu.