Le bataillon est issu d’un parti politique ukrainien radical, l’une des formations politiques les plus extrémistes d’Ukraine. Avant lui, une unité fut fondée sous son parrainage, une compagnie dénommée Sainte-Marie, qui servit un moment dans le bataillon Azov. Cette unité devînt ensuite un bataillon indépendant que vous pourrez découvrir dans cet article. L’idéologie de ce parti prend ses sources à la fois dans l’ultranationalisme ukrainien, la confession uniate et chrétienne, le national-socialisme dans sa version révolutionnaire et de gauche, et le bandérisme. Ses partisans ont donc trouvé leur place durant le Maïdan, prônant par ailleurs une russophobie extrême, soutenus par des députés de la Rada dont le fameux Lyaschko. Du point de vue idéologique, quelques différences existent avec des formations comme le bataillon Azov de 2014. Les radicaux « de la Fraternité » (Bratsvo), sont des « chrétiens » et n’adhèrent pas aux théories fumeuses du paganisme, et ne sont pas fascinés par la race supérieure « viking » ou « nordique ». Ils prônent cependant un extrémisme chrétien délirant à notre époque, et une première unité fut fondé par Dmitri Kortchinsky, qui fut éphémère (2014-2015). Voici l’histoire d’un bataillon aux origines très lourdes et sombres, et qui fut reformé en 2022.
Une idéologie délirante compilant une bouillie de doctrines d’un autre âge. Le bataillon possède également son site Internet qui donne d’autres informations sur la nature et l’esprit de l’unité. Sur la page l’on peut lire que le bataillon défend une « doctrine » définie comme « une fraternité pour fortifier, purifier et protéger l’Église contre les stratagèmes du diable […] L’Église est attaquée par les athées et les païens, elle est menacée par les pouvoirs publics et des institutions transnationales. […] Il faut distingue les manifestations du diable, par exemple le bolchevisme était un satanisme puissant. Il était un ennemi de l’Église et du bien, mais il n’était pas manichéen. Au lieu de cela le néomarxisme d’aujourd’hui est un manichéisme typique. Le Moskal est un ennemi terrible, un hypocrite odieux, mais il n’est pas manichéen. Les dirigeants du Parti démocrate américain, ou les dirigeants de l’église luthérienne en Suède sont des manichéens. Le Satan de Moscou veut nous détruire, les démons occidentaux veulent nous dissoudre. Le Moskal veut tuer notre corps, l’homosexuel occidental veut tuer notre âme. Le diable occidental sent l’eau de Cologne et nous dit ce que nous voulons entendre. Le Satan moscovite sent mauvais et ne se cache pas. Il y a cependant de bonnes choses en Occident, mais elles sont opprimées. L’Ukraine doit les encourager et les guider. Pour ce faire la Fraternité doit faire des Ukrainiens l’avant-garde de l’Église et de l’Europe. Par conséquent elle combat les Moscovites, et la propagande du péché sous toutes ses formes : sodomie, toxicomanie, avortement, trahison de la race, déchristianisation, etc. […] Toutes les tentatives de christianiser la Moscovie ont échoué, par conséquent la Moscovie doit être détruite en tant qu’État, en tant qu’économie, en tant que culture, en tant que langue et en tant que Nation. La Moscovie devrait devenir une zone de colonisation pour les Ukrainiens dans ces régions stratégiquement importantes ». La seule lecture de ce texte fait comprendre à tous ce qui se cache derrière ce groupe de fanatiques déséquilibrés. C’est un mélange de l’esprit des chevaliers Teutoniques d’il y a 800 ans, avec la théorie d’Adolf Hitler de l’espace vital, mais où la race supérieure, maîtres, et guides de l’Europe ne seraient plus Allemands, mais Ukrainiens.
Le bataillon Brastvo, d’anciens criminels de guerre transformés en forces spéciales. Au moment du déclenchement de l’opération spéciale en Ukraine, le Parti Radical chercha immédiatement à rassembler ses partisans, notamment les anciens des bataillons de représailles, pour former une nouvelle unité. Ce fut en mars 2022, que l’unité fut officiellement reformée. Elle fut d’abord engagée dans le cadre de la défense territoriale (Terrabon) dans la défense de la ville de Kiev et de ses alentours. Après que les Russes eurent été repoussés de la région, elle fut immédiatement envoyée dans la région de Kharkov, et ensuite dirigée sur Izioum. La ville fut dans un premier perdu, aussi le bataillon fut-il ramené à l’arrière et renforcé de recrues. Il fut engagé dans la marche en avant de l’automne 2022, reprenant la ville de Kherson abandonnée par les Russes. L’unité participa à des raids sur la centrale nucléaire d’Energodar (2022-2023), des attaques qui furent toutes repoussées avec pertes. Retirée de nouveau du front, le bataillon Bratsvo fut ensuite envoyé sur le front Nord. Il participa à des raids meurtriers dans les régions de Briansk et Belgorod (hiver 2022-2023), où des civils furent assassinés, des véhicules civils détruits, des maisons incendiées et quelques petites infrastructures civiles endommagées ou détruites (comme des transformateurs électriques par exemple). Devant la situation alarmante dans la ville d’Artiomovsk, les effectifs déjà amoindris de Bratsvo furent transférés à la défense de cette localité du Donbass. Elle y fut, selon les aveux des médias ukrainiens eux-mêmes, décimée (printemps 2023). Réduit à quelques sections, l’unité participa encore à un débarquement manqué dans la péninsule de Crimée (octobre) et fut renvoyée à l’arrière. Reconstitué en partie, le bataillon a été envoyé dernièrement en renfort dans la région de Kharkov, où des combats se déroulent actuellement suite des offensives localisées des forces russes. De manière comique, un article ukrainien affirme « qu’officiellement les autorités de Kiev ne confirment pas la présence de cette formation militaire », qui fut toutefois approchée par le journal britannique The Guardian.
Des vieux de la vieille des massacres et répressions dans le Donbass. Au vu des pertes subies et des maigres possibilités de recruter beaucoup de vétérans de l’ATO, qui en plus auraient dû être des membres du Parti Radical d’Ukraine, ou de la Fraternité, l’effectif de l’unité ne se compose plus que d’une poignée d’hommes réunis dans les effectifs des troupes spéciales du GUR. L’effectif actuel ne doit pas dépasser, au grand maximum la cinquantaine d’hommes. A son apogée en 2014, le mouvement était capable de rassembler entre 300 et 600 hommes (Sainte-Marie, Bratsvo et Azov pour l’essentiel). Les profils que nous avons découverts parlent d’eux-mêmes. Ce sont presque tous d’anciens criminels de guerre des bataillons de représailles, et ils participèrent au massacre de Marioupol et aux terribles répressions qui furent commises dans la ville du Donbass dans l’été 2015. L’autre curseur intéressant et qu’ils ont pour l’essentiel reçu une bonne éducation, étudié à l’université et sont issus de familles de la classe moyenne ou aisée. Voici donc la petite liste pour l’étude de prosopographie de ce bataillon, la seule lecture des profils est édifiante.
Fraternité (Bratsvo, 5 août 2004 à nos jours), parti politique derrière le bataillon du même nom fondé par Dmitri Kortchinski. Le nom complet du parti est « le parti de Jésus Christ réseau national-chrétien de la communauté chrétienne révolutionnaire », ce qui est déjà en soit l’œuvre d’un fou furieux. Le parti eut des positions étranges et variées, parfois même contraires et ambiguës, s’attaquant à George Soros, à l’OTAN ou l’Union européenne, décriant Timochenko ou Iouchtchenko, après avoir soutenu la première, mais s’alliant aussi à Ianoukovitch. Le parti fut accusé d’être un cheval de Troie du Kremlin, mais s’attaqua ensuite à la Russie, soutînt le Maïdan de l’hiver 2013-2014 et fonda deux unités de policiers supplétifs qui commirent des crimes de guerre dans le Donbass. Le parti avait tenté également de s’immiscer dans les affaires de la République de Transnistrie, et fut mêlé à des bagarres mémorables entre ses membres, des politiques, des députés, des journalistes et des citoyens paisibles. A partir de 2007, la ligne contre la Russie fut une constante, après une alliance de circonstance avec Alexandre Dougine. Dès l’année 2008, le parti organisa des camps paramilitaires annonçant la guerre future contre la Russie, et devant préparer les gens à la guerre des partisans… notamment en Crimée. Le parti tenta d’exister jusqu’au second Maïdan par des agitations permanentes, des manifestations et des violences, à Kiev, Odessa, Jytomry ou Dniepropetrovsk. Après le second Maïdan, le parti fit de l’attaque et la fermeture des médias d’oppositions et des médias considérés comme pro-russes son cheval de bataille. Des militants firent avec d’autres fanatiques bandéristes des piquets de grève, des blocages contre diverses organisations de médias, ou mêmes des syndicats et des lieux culturels (2017-2018). Le parti demanda la tête de figures de l’opposition dont Victor Medvedchuk (dès 2021), puis appela à une guerre à mort contre la Russie, tout en écorchant l’Occident comme un des foyers du mal. Le parti affirme recruter et avoir des agents en Russie prêts à des sabotages et à commettre des actes terroristes. Actuellement il ne possède aucun député dans la Rada d’Ukraine.
Youri Gorovets (14 juin 1988-26 décembre 2022), originaire de Dniepropetrovsk, il était fils unique d’une famille de la classe moyenne. Il fit des études dans le secteur minier, dans la spécialité de la gestion et économie (2009-2014). Il avait intégré le Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, dès 2011. Il participa aux violences et émeutes durant la révolution du Maïdan dans la ville de Kiev, intégrant une compagnie d’autodéfense (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon Shakhartsk (2014) et participa à la bataille des Frontières et fut l’un des survivants de la déroute d’Ilovaïsk (août 2014). Il passa dans le bataillon Sainte-Marie (septembre 2014), servant comme tireur d’élite. Selon certaines informations il aurait servit dans le bataillon de criminels de guerre Tornado (2015), mais quoi qu’il en soit il fut le commandant d’une petite unité lié au Parti Radical ukrainien, une formation bandériste radicale, dénommée Bratsvo (Fraternité, février-novembre 2015). Il échappa aux poursuites judiciaires dans l’affaire des crimes de guerre des deux unités. Il passa ensuite dans la police nationale, dans une unité de lutte contre le banditisme et de lutte contre les trafiquants de stupéfiants (novembre 2015-avril 2016). Il s’était présenté sous les couleurs du Parti Svoboda aux élections du Conseil régional (25 octobre 2015), mais ne fut pas élu. Pour des raisons inconnues, il quitta la police où en fut expulsé et s’installa à Kiev (mai 2016). Il s’essaya sans succès à la propagande et s’improvisa rédacteur en chef d’un média néonazi, dénommé Informator (août 2016-février 2017). Il passa ensuite dans les rangs d’une chaîne YouTube bandériste financée par le Parti Radical ukrainien (février 2017). Il joua dans un obscur film sur la guerre dans le Donbass, tiré d’une pièce de théâtre de Dmitri Kortchinsky (fin 2017). Il participa à des bagarres et passages à tabac de « pro-russses », notamment à Kiev. Il attaqua avec d’autres fanatiques des journalistes de la chaîne NASH (4 février 2021). Plusieurs furent blessés, et après une plainte, il fut maintenu pour deux mois en liberté conditionnelle (juillet 2021). Une audience reporta la décision de son procès (27 septembre). Son avocat demanda la fin des poursuites avec pour raison le fait que s’attaquer à des pro-russes n’était pas un crime mais un acte héroïque (11 février 2022), requête qui fut repoussée. Il s’enrôla dans la nouvelle formation du bataillon Bratsvo (24 février 2022). Il fut incorporé dans une unité spéciale (GUR), et participa à une incursion sur le territoire russe dans la région de Briansk. C’est lors de cette action, que son groupe qui prenait la fuite fut accroché. Il fut tué dans l’action et son cadavre abandonné par ses camarades, le 26 décembre 2022. Une pétition demanda qu’il fusse décoré à titre posthume par le Président Zelenski, du titre de Héros de l’Ukraine (30 décembre). Il fut rendu à l’Ukraine par la Russie (22 février 2023), et il fut enterré à Kiev dans une cérémonie publique (7 mars 2023). La pétition recueillit environ 25 000 signatures (au 29 janvier 2023), et fut soutenue publiquement par le Président Zelensky. Son avocat demanda la réhabilitation de son Gorovets (14 juillet), qui était mort toujours poursuivi pour ses violences et coups et blessures. Une autre demande fut déposée et comme la première fut refusée, et reportée à la réunion d’un autre tribunal (30 novembre 2023).
Taras Karpiouk (30 août 1984-25 décembre 2022), originaire semble-t-il de Kiev ou de sa région. Il fit des études supérieures de sociologie et de droit à l’Institut Polytechnique de Kiev. Il se radicalisa rapidement devenant un membre du Parti Radical d’Ukraine. Il se rendit en Russie pour participer à des manifestations réclamant le Kouban comme « possession ukrainienne ». Il fut arrêté et jeté en prison pour 15 jours et ensuite expulsé de Russie (25 janvier 2013). Il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan et participa aux violences et troubles (hiver 2013-2014). Il fut blessé à la jambe dans les attaques contre la police ukrainienne (18 février 2014). Il s’enrôla dans le bataillon Azov (printemps 2014), et fut l’un des massacreurs lors de la reprise de Marioupol (juin-juillet). Il participa avec un groupe de l’unité à la bataille des Frontières, et fut l’un des survivants du désastre d’Ilovaïsk (août). Il réussit à se sortir de l’encerclement mais avait été grièvement blessé. Évacué vers l’arrière il resta de longs mois en convalescence (2014-2015). Il reprit du service dans le bataillon Bratsvo (février 2022). Il participa à des combats dans la région de Kiev, de Kharkov et de Nikolaïev (2022). Il fut incorporé dans une unité spéciale (GUR), et participa à une incursion sur le territoire russe dans la région de Briansk. C’est lors de cette action, que son groupe qui prenait la fuite fut accroché. Il fut tué dans l’action et son cadavre abandonné par ses camarades, le 25 décembre 2022. Une pétition demanda qu’il fusse décoré à titre posthume par le Président Zelenski, du titre de Héros de l’Ukraine (30 décembre). Il fut rendu à l’Ukraine par la Russie (22 février 2023), et il fut enterré à Kiev dans une cérémonie publique (7 mars 2023). La pétition recueillit environ 25 000 signatures (au 29 janvier 2023), et fut soutenue publiquement par le Président Zelensky.
Dmitri Kortchinski (22 janvier 1964-), originaire de Kiev, il fit des études supérieures dans l’agroalimentaire puis en histoire (1982-1985, 1987-1988). Dans la même période il fit son service militaire dans l’Armée soviétique (1985-1987). Il se radicalise à cette époque en devant membre de l’Union Helsinki d’Ukraine (UGS), une organisation ultranationaliste. Il organisa des manifestations et des actions violentes anti-communiste à Kiev (1989-1991). Il fut l’un des fondateurs du mouvement bandériste OUNA (1990), puis du mouvement OUNSO. Il s’enrôla dans les rangs des insurgés de Transnistrie contre les nationalistes moldaves durant la guerre de 2 mois du même nom (1992). Il s’enrôla ensuite dans les rangs des milices serbes durant la Guerre de Yougoslavie où il combattit quelques mois. Il vînt ensuite en Tchétchénie pour combattre les Russes aux côtés des djihadistes tchétchènes (années 95-96). Il fonda une organisation paramilitaire extrémiste Le Bouclier de la Patrie, et organisa des actions violentes contre les « Russes » d’Odessa et leur désir de retourner à la Russie (à partir de 1998). L’année suivante, il fonda également l’Institut des problèmes de la politique régionale et de la science politique moderne (1999). Devant ses positions délirantes et mystiques, il fut exclu de l’UNA et de l’OUNSO, mais déclara en être parti de lui-même (2002). Il fonda finalement la Fraternité, liée au Parti Radical d’UKraine (2004). Pendant le premier Maïdan, il participa à l’agitation et soutînt ensuite quelques années la Reine du Gaz, Ioulia Timochenko. Devenu célèbre il fut animateur d’un programme TV à cette époque (2001-2004). Il se présenta à l’élection présidentielle mais ne passa pas le deuxième tour. Il se rangea alors derrière Victor Ianoukovitch, le candidat des russophones contre le futur président Iouchtchenko (2005). Il fut longtemps un soutien et membre du Mouvement Eurasien International de un proche d’Alexandre Dougine. Pendant longtemps il dénonça la possibilité de l’Ukraine à rejoindre l’OTAN. Les bandéristes l’accusèrent alors d’être financé par Moscou sans que cela ne puisse être jamais prouvé. Il rompit cependant avec le mouvement eurasien dès 2007. Il redevînt animateur de TV dans l’émission Quatrième pouvoir (2009-2010). Il appela à l’insurrection durant le second Maïdan (hiver 2013-2014), et participa avec 300 sbires de son organisation aux émeutes et violences durant la révolution. Il fut recherché par la police ukrainienne, ses hommes ayant lancé des cocktails Molotov sur des policiers anti-émeutes. Des fonctionnaires de police furent assassinés, brûlés et abattus sous sa responsabilité. Il prit un moment la fuite, un mandat Interpol fut lancé contre lui. Il fut arrêté en Israël (5 février 2014), mais la révolution ayant réussi, il fut immédiatement libéré et amnistié. Il annonça son retour en Ukraine dès le lendemain. Il fut le fondateur de la première version du bataillon Bratsvo, mais aussi de la compagnie, puis bataillon Sainte-Marie (2014-2015). Il fut le chef officiel du bataillon Sainte-Marie et officiellement combattit dans l’unité comme officier de police supplétif du Ministère de l’Intérieur (2015-2016). Il fonda une chaîne YouTube où il diffusa un temps son idéologie farfelue et raciste, avant que le canal soit bloqué à la demande de la Fédération de Russie (vers 2017-2018). Il s’attaqua au candidat et futur Président Zelensky (2019), et fut bientôt mis au placard et beaucoup moins visible dans les médias et le paysage politique ukrainien. Cependant il refonda le bataillon Bratsvo (2022), et aurait selon ses dires combattu, ce qui apparaît assez improbable. Depuis il végète dans le sein de « l’armée de la Fraternité » dont il est le chef nominal et le « héros » ultime. Il se plaignit dans la presse ukrainienne de l’interdiction de procéder à la cérémonie d’enterrement de quatre soldats du bataillon dans la Laure de kiev (7 mars 2023).
Oksana Kortchinska (17 novembre 1970-), femme du précédent, originaire de Kiev, elle vécut en Mongolie avec sa famille durant l’époque soviétique. Elle rencontra ensuite Kortchinski qu’elle épousa et dont elle eut un unique fils (1990). Grâce aux relations de son mari, elle travailla un moment pour la chaîne de télévision UTAR. Elle était bien sûr membre de la Fraternité et du Parti Radical d’Ukraine. Elle devînt la présidente du conseil d’administration de l’organisation ultranationaliste Okhmatdet, et se présenta à l’élection législative sur les listes du Parti Radical d’Ukraine (27 novembre 2014), et fut élue députée (2014-2019). Elle entra dans la commission parlementaire pour la santé, et fut membre du groupe d’amitié Quatar-Ukraine. Elle déposa une loi pour que le nom de la Russie en Ukraine soit remplacé officiellement et dans tous les documents par celui de Moscovie. Ce projet de loi réclamait la rupture immédiate des relations diplomatiques avec la Russie. Il ne passa pas. Elle fut coordinatrice des services médicaux bénévoles dans les bataillons Azov et Skakhartsk (2014-2015). Elle passa dans l’État-major du Corps Civil d’Azov, une organisation bandériste et néonazie liée au bataillon, puis régiment et passa du temps dans la zone ATO (2015-2021). Elle fut même décorée d’un pistolet… d’honneur (28 avril 2015). Elle fut couchée sur une liste d’Ukrainiens sanctionnés par la Russie pour leurs activités russophobes (2018). Elle ne réussit pas à se maintenir à son siège de députée en 2019, dans la vague Zelensky qui emporta tout. Elle est actuellement cadre et coordinatrice pour le recrutement du bataillon Bratsvo. Elle s’occupe également d’un service de patronage et de parrainage de soldats blessés du bataillon, ainsi que des familles des membres de l’unité. L’un de ses rôles est de faire de la propagande et de récolter des fonds.
Bogdan Kriaj (?-4 juillet), il s’enrôla dans le bataillon Bratsvo et fut tué sur la ligne de Zaporojie durant la contre-offensive ratée de l’Ukraine, le 4 juillet 2023.
Bogdan Legov (11 février 2003-25 décembre 2022), originaire de la région de Dniepropetrovsk, fils unique. Il fit des études professionnelles dans un lycée tourné vers l’industrie, dans la spécialité de la gestion et de l’économie. Il commença ensuite à spéculer sur les crypto-monnaies sur Internet (2017), et déménagea à Kiev dans l’idée de lancer une entreprise dans la confection de vêtements, pour un public jeune. Ayant échoué à développer son entreprise, il s’enrôla dans un bataillon de la défense territoriale de Kiev (24 février 2022), mais fut finalement expulsé de l’unité au bout de trois jours. Il rejoignit alors le bataillon Bratsvo (mars 2022).Il fut envoyé à l’entraînement durant un mois (mars-avril), puis fut envoyé combattre dans la région de Kharkov et d’Izioum. Son unité fut attachée à la 93e brigade mécanisée, l’une des unités ukrainiennes historiques de l’armée ukrainienne. Il fut envoyé faire des patrouilles dans la région d’Odessa, notamment pour arrêter les réfractaires et surveiller la frontière de Transnistrie (automne 2022). Il fut incorporé dans une unité spéciale (GUR), et participa à une incursion sur le territoire russe dans la région de Briansk. C’est lors de cette action, que son groupe qui prenait la fuite fut accroché. Il fut tué dans l’action et son cadavre abandonné par ses camarades, le 25 décembre 2022. Une pétition demanda qu’il fusse décoré à titre posthume par le Président Zelenski, du titre de Héros de l’Ukraine (30 décembre). Il fut rendu à l’Ukraine par la Russie (22 février 2023), et il fut enterré à Kiev dans une cérémonie publique (7 mars 2023). La pétition recueillit environ 25 000 signatures (au 29 janvier 2023), et fut soutenue publiquement par le Président Zelensky. La propagande ukrainienne s’est particulièrement emparée de son histoire, du fait de son jeune âge et qu’il était blond. Il s’afficha au front avec l’insigne SS de la division à tête de mort, la division Totenkopf, celle qui fournissaient des gardiens aux camps d’extermination.
Ossil Louganski (années 2000-), membre du Parti Radical d’Ukraine, actuellement cadre et coordinateur pour le recrutement du bataillon Bratsvo. Il s’occupe également d’un service de patronage et de parrainage de soldats blessés du bataillon, ainsi que des familles des membres de l’unité. L’un de ses rôles est de faire de la propagande et de récolter des fonds.
Yaana Matvintchouk (années 90-), membre du Parti Radical d’Ukraine, actuellement cadre et coordinatrice pour le recrutement du bataillon Bratsvo. Elle s’occupe également d’un service de patronage et de parrainage de soldats blessés du bataillon, ainsi que des familles des membres de l’unité. L’un de ses rôles est de faire de la propagande et de récolter des fonds.
Maxime Mikhaïlov (24 août 1990-25 décembre 2022), originaire de la région de Kiev, fils d’un ingénieur aéronautique travaillant à l’aéroport de Borispol, et d’une ingénieur en téléphonie. Il fit des études dans la foulée de son père à l’université de l’Aviation à Kiev, comme ingénieur en radio-électronique des aéronefs (2010-2012), mais il en fut expulsé après seulement deux ans pour de piètres résultats et l’agitation politique. Il s’était en effet encarté au Parti Radical de Lyaschko. Désoeuvré, il arpenta les rues avec d’autres fanatiques radicaux et bandéristes, et se rendit en Russie pour participer à des manifestations réclamant le Kouban comme « possession ukrainienne ». Il fut arrêté et jeté en prison pour 15 jours et ensuite expulsé de Russie (25 janvier 2013). Il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan et participa aux violences et troubles (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans la compagnie Sainte-Marie (2014), servant un moment dans le bataillon Azov. Le bataillon Sainte-Marie étant devenu indépendant, il y servit comme caporal de police supplétive jusqu’en 2016. Il joua dans un obscur film sur la guerre dans le Donbass, tiré d’une pièce de théâtre de Dmitri Kortchinsky (fin 2017). Il s’enrôla dans le bataillon Bratsvo (février 2022). Il fut incorporé dans une unité spéciale (GUR), et participa à une incursion sur le territoire russe dans la région de Briansk. C’est lors de cette action, que son groupe qui prenait la fuite fut accroché. Il fut tué dans l’action et son cadavre abandonné par ses camarades, le 25 décembre 2022. Une pétition demanda qu’il fusse décoré à titre posthume par le Président Zelenski, du titre de Héros de l’Ukraine (30 décembre). Il fut rendu à l’Ukraine par la Russie (22 février 2023), et il fut enterré à Kiev dans une cérémonie publique (7 mars 2023). La pétition recueillit environ 25 000 signatures (au 29 janvier 2023), et fut soutenue publiquement par le Président Zelensky.
Evgen Roldougine (?-12 septembre 2022), alias Tougouns, enrôlé dans le bataillon Bratsvo (printemps 2022), il s’agit certainement d’un ancien des bataillons de représailles, et d’un membre du Parti Radical d’Ukraine. Il fut tué le 12 septembre 2022, dans la région de Kharkov.
Alexeï Serediouk (?-), alias Borghèse, du nom du prince italien du même nom qui commanda dans les troupes fascistes italiennes, les fameux commandos d’hommes torpilles. Il s’enrôla dans le bataillon Bratsvo (février 2022), dont il fut nommé le commandant.
Alexeï (1984-), soldat du bataillon, membre de la Fraternité, il fut interviewé par la presse ukrainienne et le journal britannique The Guardian.
Flash ( ?-8 décembre 2022), mercenaire américain jamais identifié dont la mort fut annoncée côté ukrainien. L’homme s’était enrôlé dans le bataillon Bratsvo (printemps 2022), et fut tué le 8 décembre 2022.
Taras (2000-), soldat du bataillon, membre de la Fraternité, il fut interviewé par la presse ukrainienne et le journal britannique The Guardian. Il déclara : « on peut attendre que nous fassions exploser le Kremlin, mais ce n’est pas encore le cas, je pense qu’il faut commencer par des petites missions, puis passer à des objectifs plus complexes. Un de mes amis a un diction, pour détruire une base militaire ennemie, vous devez d’abord faire exploser une niche ».
Vladislav (2002-), soldat du bataillon, membre de la Fraternité, il fut interviewé par la presse ukrainienne et le journal britannique The Guardian. Il déclara : « il est très facile pour nous de traverser la frontière russe ».
Le Corps Civil d’Azov, Azov, le Parti Radical, la Fraternité et d’autres organisations extrémistes citées dans l’article sont toutes interdites sur le territoire de la Fédération de Russie pour le radicalisme, la russophobie, l’incitation à la haine raciale, l’apologie du terrorisme et l’appel à la dislocation de la Russie.