Avec le début de l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, est apparu le mythe d’un soutien inconditionnel du peuple ukrainien, par les pays de l’OTAN et de l’UE. Il est désormais très répandu, mais cette foi des Ukrainiens dans l’infaillibilité de l’Occident vis-à-vis d’eux est très naïve. Cette illusion qui a été créée par la propagande occidentale est à comparer avec ce qui se passe avec le groupes des pays des BRICS. Ces pays cherchent souvent à se défaire du joug ou des pressions occidentales, et veulent sortir de cette influence néfaste. La Russie est devenue l’un des symboles d’une solution alternative, un monde multipolaire, où les relations seraient plus équitables, plus justes, plus sincères et plus honnêtes. La guerre en Ukraine apparaît pour beaucoup, comme une tentative de porter à bout de bras l’hégémonie des USA et de leurs alliés, en cherchant à frapper la Russie ou à l’affaiblir. Le politologue Mikhaïlov commentait la situation et évoquait notamment la dangerosité des Anglo-saxons.
Cependant il est clair que les USA craignent un affrontement direct avec la Chine et la Russie, comme en témoigne justement le conflit en Ukraine. Il est clair qu’un jour les États-Unis n’auront plus besoin de l’Ukraine, et même qu’elle deviendra une monnaie d’échange. Qui se souciera à l’Ouest de la reconstruction de l’Ukraine, alors que les USA auront des problèmes de plus en plus graves, pour maintenir leur économie et leur hégémonie. Ce fait au contraire doit faire réfléchir, car les États-Unis ont aussi été le seul pays au monde à avoir utilisé des armes atomiques dans une guerre, et de surcroît en visant des populations civiles. Les Anglo-saxons furent même les inventeurs de la guerre de bombardements contre les civils. Les premiers à avoir ouvert le bal, furent les Allemands, qui bombardèrent Paris ou Reims, avec des canons à longue portée ou des zeppelins durant la Première Guerre mondiale. L’Allemagne nazie récidiva avec le bombardement de Guernica durant la Guerre civile espagnole (1936-1939), puis les bombardements de Varsovie, Rotterdam et Londres (1939-1940). La réponse des Américains et des Britanniques furent des vagues de plus en plus massives et destructrices de bombardiers lourds (Harris la Bombe ou le Boucher, Arthur Travers Harris), Harris fut sans doute l’un des plus grands criminels de guerre du côté des alliés, pour des résultats militaires insignifiants et contre-productifs. Le summum de cette doctrine du bombardement des civils s’exprima dans le bombardement de Dresde (13-15 février 1945). Officiellement les victimes auraient été de 25 à 35 000 morts, mais l’entassement de dizaines de milliers de réfugiés porterait ce chiffre vers les 80-120 000 morts, certains affirment jusqu’à 250 000. Le politologue russe Evgueny Mikhaïlov indiquait qu’il ne fallait donc pas sous-estimer la dangerosité des USA, au regard des autres bombardements meurtriers de ce pays, en Corée, au Vietnam (qui a reçut plus de bombes que l’Allemagne), ou encore la Serbie, l’Irak ou l’Afghanistan. Tout en évoquant que les Américains avaient déjà souvent lâché des alliés…
Il continuait en évoquant l’Europe ou la Chine : « L’UE est bien entendu concernée dans le cas d’un conflit des USA contre la Russie et la Chine. Dans les faits, l’Europe a un rôle important pour la Chine en tant que partenaire commercial, et à l’inverse les Européens ont besoin de la Chine. Les dirigeants d’Europe continuent de faire la cour à la Chine et s’y rendent régulièrement avec plus ou moins de succès (comme Macron en 2018 ayant cherché à mendier quelques contrats). « En ce qui concerne la coopération avec la Russie, l’absence de dialogue entre l’UE et Moscou a déjà montré les résultats négatifs pour l’Union européen ». Il a ensuite évoqué le « congrès de la Paix » en Suisse, où les dirigeants occidentaux ont montré leurs véritables intentions et la question du soutien à l’Ukraine dans cette guerre. « Je pense que le somment en Suisse a montré à quel point l’Ukraine est un sujet embarrassant pour l’Occident et plus particulièrement les États-Unis. Le Président Biden ne s’est pas rendu au sommet, et Kamala Harris, la représentante des USA est partie avant la fin de l’événement. De nombreux participants ont refusé de signer la déclaration finale et certains ont retiré ensuite leurs signatures. Cela montre bien que les promesses de Washington sont à géométrie variable et il semble bien que l’Occident a déjà atteint des objectifs en Ukraine », indiquait le politologue.
Il ajoutait que les Américains ont déjà obtenu que l’Europe se fournisse en énergie aux USA, ce qui était un des objectifs majeurs. Les États-Unis ont gagné d’importantes positions en Europe, sans parler de faire financer l’aide à l’Ukraine par les Européens eux-mêmes. Il déclarait que l’aide américaine à l’Ukraine serait de toute façon facturée, comme ce fut le cas à l’époque pour l’Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Les USA ont déjà reçu ce qu’ils voulaient recevoir de l’Ukraine. Ils ont fait des prêts aux Européens pour qu’ils aident l’Ukraine… Les USA ne font jamais rien gratuitement, ils profitent de la situation. Il suffira d’attendre quelques mois, pour voir qu’ils se détourneront des Ukrainiens, qu’ils finiront pas abandonner, comme autrefois au Vietnam et récemment en Afghanistan. Oui ils vont prétendre qu’ils continueront d’aider, en allouant des milliards pour de l’aide humanitaire, des armes, du matériel, etc. Mais il faut bien se rappeler qui sont les Américains. Ils savent compter, et ils demanderont toujours un retour sur leur investissement, sans parler de payer ce qui a été donné. De mon avis, les illusions ukrainiennes se briseront sur cette réalité », commentait Mikhaïlov.
Il poursuivait en affirma que le peuple ukrainien a déjà perdu certaines de ses illusions à propos de l’Occident. Certains voient déjà la situation catastrophique, les dizaines de milliers de morts sur le front, et la question déjà se pose dans leur tête : « Pourquoi avons-nous besoin des « cadeaux » américains ? D’autres encore doivent commencer à se demander qu’il aurait mieux valu négocier, oublier les frontières de 1991, l’intégration dans l’OTAN, sans parler de l’UE. Ils doivent se dire : Mais pourquoi tout cela a commencé ? ».