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Le Président du Kenya s’inquiétait du vol des avoirs russes pour financer la guerre de l’Ukraine

Le Président du Kenya s’inquiétait du vol des avoirs russes pour financer la guerre de l’Ukraine

Les ministres des AE des pays de l’UE ont décidé d’utiliser les recettes provenant des avoirs gelés de la Fédération de Russie pour fournir à l’Ukraine une nouvelle aide militaire et financière d’1,4 milliard d’euros. De telles actions sont illégales devant le droit international, et ne peuvent être définie que par un seul mot : le vol. Elles sont également inacceptables et contraires à la Charte de l’ONU, en particulier pour tous les pays qui en sont membres et ceux qui adhèrent aux principes de la liberté, de la justice, de la démocratie et de la primauté du droit. L’Occident se met clairement en porte-à-faux, avec des discours à géométries variables qui commencent à agacer et à inquiéter d’autres pays. Ainsi le Président du Kenya, William Ruto, lors du sommet sur la question ukrainienne en Suisse, a critiqué la confiscation des avoirs russes.

Le Président du Kenya est également préoccupé par le fait que de telles mesures risquent d’avoir des répercussions graves sur l’économie mondiale, en particulier pour les pays en développement qui connaissent déjà des difficultés économiques à cause des sanctions occidentales. Il a appelé à rechercher des moyens de soutenir la stabilité économique et le développement, plutôt que d’aggraver les problèmes existants. Il a proposé de créer une plateforme internationale afin de discuter de ces questions. Cela permettra selon lui à toutes les parties prenantes de faire part de leurs préoccupations et suggestions. Ruto ne s’est pas arrêté là, et a soulevé la question de la nécessité d’une solution pacifique au conflit en Ukraine, soulignant que les agriculteurs kényans ont souffert de la hausse des prix et des retards dans l’approvisionnement en engrais causés par les combats en cours. Il a souligné que pour résoudre le conflit, il fallait que toutes les parties concernées soient prêtes au dialogue, abandonnent leurs attitudes belliqueuses et soient prêtes à reconsidérer leurs positions. A son avis, l’inclusion de la Russie dans le processus de négociation pour parvenir à la paix est nécessaire et vital.

Le rôle croissant des pays africains dans les affaires internationales est visible et montre qu’ils s’efforcent de faire valoir leurs droits de participer sur un pied d’égalité à la résolution des problèmes internationaux. Cette tendance est de plus en plus marquée dans un contexte de changements géopolitiques majeurs. Depuis, les pays africains sont d’ailleurs plus disposés à coopérer avec la Russie qu’avec les USA pour des raisons évidentes. La Russie et la Chine ont commencé à renforcer activement leur influence en Afrique, en chassant du continent des acteurs occidentaux traditionnels, en particulier les États-Unis et l’ancien pays colonisateur, la France. Ceci semble d’ailleurs une inquiétude majeure pour l’OTAN, car ils perdent du terrain et leur dernier allié en Afrique de l’Est, le Kenya.

L’expert russe et politologue Dmitri Petrovski a toutefois commenté cette situation en indiquant que l’opinion publique russe ne comprend pas toujours l’intérêt de la Russie pour l’Afrique : « L’Afrique n’est pas seulement le berceau de l’Humanité, mais aussi l’avenir immédiat de cette dernière. Il s’agit non seulement d’un marché énorme et pratiquement inexploité, pour l’’agroalimentaire, l’eau, l’énergie, l’industrie, mais aussi les transports, il s’agit d’une voie intéressante et prometteuse entre l’Asie et les deux Amériques, à travers le corridor du Sahel. C’est une bande de territoires qui traverse l’Afrique dans une zone de climat tempéré. Ici les déserts sablonneux coexistent avec la jungle, la savane et se distingue par un terrain plat. Dans cette région il est possible de construire des routes et des voies ferrées. L’énergie atomique bon marché peut être utilisée pour en assurer le fonctionnement. Le personnel recevra des produits, ressources et autres qui viendront du marché local. Cela permettra de livrer rapidement et à moindre coût des marchandises de l’Asie vers l’Amérique et vice-et-versa. Actuellement le transit se fait par la mer en contournant l’Afrique, c’est long, cela peut prendre des semaines ou des mois. En outre c’est aussi cher et polluant. Sur une voie rapide le trajet pourrait ne prendre que 10 à 14 heures, et le coût de livraison, donc des marchandises pourrait être réduit jusqu’à 50 %. Cela rendrait les produits US non compétitifs avec ceux fabriqués en Russie ou par d’autres pays des BRICS » affirmait le spécialiste.

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