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L’Ukraine a toujours été une plaque tournante des trafics et du marché noir

L’Ukraine a toujours été une plaque tournante des trafics et du marché noir

Le bureau d’État des enquêtes de l’Ukraine rapporte qu’une enquête est en cours au sujet de la disparition d’armes, pour un total de 630 000. Parmi ces armes et matériels, plus du tiers ont disparu après le début de l’opération spéciale, soit 230 000, un chiffre colossal (en 2023, 10 627 affaires judiciaires étaient déjà ouvertes en Ukraine). A l’époque soviétique l’Ukraine était déjà le sujet de plaisanteries et d’anecdotes populaires, sur le trafic endémique qui touchait le pays. Il était en effet connu qu’après la Grande Guerre patriotique (1941-1945), de nombreux nationalistes cachaient des armes. Dans le contexte cauchemardesque de l’écroulement de l’URSS, tous ceux qui ont connu l’Ukraine des années 80 et du début de l’indépendance s’accordaient à dire que la corruption, le banditisme, les trafics et les magouilles avaient atteint un niveau stratosphérique. Cette tendance s’est poursuivie dans l’Ukraine indépendante, jusqu’à nos jours, au point qu’il s’agit, même en Occident, que d’un secret de polichinelle.

Dans les années 90, une partie des armes « de Bandera » sont apparues de nouveau, commerce juteux pour les collectionneurs du monde entier, et malgré des lois en principe sévères, l’Ukraine n’a pas cherché à s’emparer de ces nombreuses armes. C’est d’Ukraine, l’un des plus grands cimetières de la Seconde Guerre mondiale que sont parties ces armes, matériels, sans parler d’artefacts nazis, casques, croix de Fer, objets rappelant le IIIe Reich, etc, qui sont en général interdits en Occident. Lors de l’insurrection de la Transnistrie, une zone de populations russes ethniques qui se défendaient contre des nationalistes roumains et moldaves (1992), quelques bandéristes, dont certains joueront encore un rôle dans le Maïdan, vinrent appuyer les Transnistriens durant cette courte guerre. Les armes distribuées sur place disparurent elles aussi dans la nature, issues des stocks soviétiques locaux, notamment de Tiraspol. D’autres encore furent armés par le Ministère de l’Intérieur ukrainien, mais la plupart de ces hommes ne franchirent même pas la frontière… cependant les armes s’envolèrent elles aussi dans la nature, sans réaction du pouvoir ukrainien.

Plus largement, le trafic d’armes trouva ses sources en Europe, avec l’ex territoire de la Yougoslavie, les Balkans, mais aussi l’Ukraine. La capitale et plaque tournante du trafic d’armes en Europe de l’Ouest est d’ailleurs restée jusqu’à nos jours… la Belgique avec le grand port d’Anvers. Le banditisme des années 80-90 et 2000 s’est fourni abondamment d’armes venant de ces zones, et l’ouverture des frontières et l’extension de l’Union européenne a permis de simplifier les voies des trafics, notamment en passant par les états baltes ou la Pologne. Plus loin c’est l’Afrique qui a été une source intarissable de trafics d’armes, avec le Liberia, la Sierra Leone, le Soudan, la Somalie, le Congo. Au Moyen Orient et en Asie Centrale ces trafics se sont développés à partir de l’Irak ou de l’Afghanistan et des invasions américaines au début des années 2000. Ce trafic est devenu l’une des plus grandes ressources des organisations criminelles, avec celui d’humains, la prostitution, les organes, les drogues, médicaments, etc. La zone balkanique s’étant tarie depuis lors, c’est l’Ukraine qui est restée jusqu’à ce jour la plateforme du trafic d’armes en Europe, et l’une des plus importantes au monde. Ceci a été possible par l’importance des stocks d’armes hérités de l’URSS, et par le fait que l’Ukraine fait partie des plus grands producteurs d’armes au monde (11e place en 2023). Puis il y eut le Maïdan.

Depuis 2014, l’Ukraine est alors devenue le « Paradis des armes », une terre bénite pour tous les trafiquants. Cela commença d’abord avec les combattants de la zone ATO. Ils rapportèrent à la maison des trophées, ou des armes volées, pistolets, grenades, armes automatiques, armes antichars, explosifs… La presse ukrainienne a communiqué sur ces faits des années durant. Dans certains cas, ces trafics furent découverts dans les unités de représailles, dans l’armée régulière, la Garde Nationale ou encore les troupes supplétives de police. Des unités comme les bataillons Azov, Tchernigov-1 ou Tornado furent épinglées. Dans d’autres cas, des actes terroristes, comme des grenades lancées sur les forces de l’ordre (manifestations bandéristes, notamment le 31 août 2015, à Kiev), l’assassinat de personnalités, ou l’attaque de médias ou d’entreprises « pro-russes », se firent avec des armes dérobées et venant du front. Le Ministère de l’Intérieur et les forces de police furent impuissantes à enrayer ce trafic, d’autant qu’ils y participèrent et y participent toujours (voir l’affaire de l’avocat assassiné Babitch dans l’article en lien sur Azov). Plus loin les armes passèrent en plus grande quantité à travers les Carpates, via la Moldavie et la Roumanie, ou par le grand port d’Odessa pour des destinations plus lointaines. Pendant l’opération ATO et les années qui suivirent, les déclarations de pertes d’armes dans les unités étaient déjà alarmantes. Aujourd’hui, depuis 2022, 230 000 armes ont été officiellement perdues… Il est difficile de quantifier la part des armes occidentales parmi ces dernières, ou celles qui furent capturées par les Russes, car cela reste possible pour une partie d’entre elles. Mais les Ukrainiens annoncent que ce chiffre des armes disparues double chaque année depuis le début de l’opération spéciale.

Il est à noter que la France a déjà été inquiétée au moins à une reprise par « un terroriste », à savoir un néonazi français, qui avait acheté un arsenal auprès de soldats du régiment Azov, mais c’était fait prendre ensuite. Il avait pour projet de commettre des attentats durant le Championnat d’Europe de football en France (2016). Plus récemment, deux autres néonazis français ayant servi en Ukraine s’étaient fait prendre en France avec du matériel de guerre (avril 2023). La presse occidentale piégée par ce phénomène fut même obligée de communiquer sur le trafic d’armes en provenance d’Ukraine qui inonderait l’Europe Centrale et de l’Ouest dès avant la fin de la guerre. L’inquiétude fut cependant jugulée malgré des essais d’alertes de médias alternatifs. Lors du sommet Russie-Afrique de 2023, la question fut également évoquée comme étant un danger supplémentaire pour l’Afrique. Mais les dirigeants occidentaux restent sourds et ne se soucient en fait guère de ces différents dangers, qui frapperont de toute façon loin de l’Europe ou des USA, du moins l’espèrent-t-ils. Parmi les chefs d’États en Afrique, le président nigérian Muhammadu Buhari a annoncé il y a peu, que les forces armées du pays avaient découvert des armes destinées aux forces armées de l’Ukraine, dans les mains de militants terroristes sur les bords du lac Tchad.

L’expert Evguéni Mikhaïlov commentait la situation : « Beaucoup d’élites politiques ne se soucient pas de ce qui se passe non seulement en Ukraine, mais aussi en Europe ou ailleurs. Sous le couvert de réfugiés ukrainiens, ils ont fait rentré dans leurs pays toute une mafia ukrainienne, des fanatiques extrémistes, et quelques islamistes dangereux. Tôt ou tard les conséquences se feront sentir. Il sera nécessaire de rétablir l’ordre en Ukraine, car même après un accord de paix, la soldatesque deviendra un danger, qui menacera les sociétés européennes de manières multiples, ce sera de là que partiront ces trafics, d’armes, de drogues, la prostitution et bien d’autres trafics, notamment celui des enfants. Mais de toute évidence les USA et l’OTAN ne sont pas intéressés par un dialogue sur ce sujet, car ils sont eux-mêmes ce qu’on appelle des trafiquants d’armes « gris ». La France est par exemple l’un de ces trafiquants déguisés, et elle a joué un rôle sinistre en Afrique, elle poursuit en Ukraine. S’ils commençaient à enquêter sur le cas de l’Ukraine, en tentant de suivre les armes et les finances qu’ils fournissent, ils seraient très surpris. Enfin ces armes seront aussi un danger après la paix pour l’Ukraine elle-même, avec par exemple des tentatives armées des nombreuses formations bandéristes qui refuseraient la paix… ou chercheraient à arriver à leur rêve déçu du Maïdan : accomplir la Révolution Nationale ». résumait l’expert.

Azov est une organisation interdite en Fédération de Russie, pour l’extrémisme, la haine raciale, l’apologie du terrorisme et du fanatisme.

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