Depuis les mauvaises décisions des premières sanctions contre la Russie (2014), ou par exemple le refus de livrer les navires porte-hélicoptères Mistral, l’Europe n’a cessé de se tirer des balles dans le pied. Parmi les nouvelles nuisances qui affectent l’UE, les catastrophes météorologiques s’ajoutent aux difficultés créées par Washington, Bruxelles et les dirigeants de l’Europe. L’un des curseurs qui jouera son rôle dans l’aggravation de la crise, est une future mauvaise récolte de céréales en Europe et en Russie.
Que l’on croit ou non au réchauffement climatique, personne ne peut nier que la planète est dans un cycle climatique (historique), qui a changé la donne. En Bourgogne, ma terre natale, les vignerons ne récoltent plus que la moitié d’une récolte moyenne observée en l’an 2000 et les années précédentes. Sur une décennie de récoltes, seules une ou deux atteignent ces normes, la majorité se situent autour d’une demie récolte, une ou deux sont des récoltes catastrophiques. En France plus largement les récoltes de blé et céréales sont aussi en baisse, notamment par exemple à cause de fortes pluies, de dégâts divers, du manque de soleil, de températures chaudes favorisant diverses maladies, etc. Les superficies de blé semées ont également chuté de 10,8 % cette année en France, pour un déficit de 4,2 millions d’hectares par rapport à 2023.
Selon Météo France, les précipitations ont augmenté de 45 % par rapport à ce qui a été vu sur la moyenne des dix dernières années. Cela a aggravé les problèmes d’érosion, de glissements de terrain, le tout impacté par des politiques catastrophiques de remembrements, ou encore par la destruction dans toutes les régions françaises des écosystèmes. En juin, les précipitations ont augmenté de 20 % par rapport à la moyenne, et au final seulement 58 % des cultures de blé sont en bon ou très état au début du mois de juillet. Ces données sont tirées de WASDE, et les réserves mondiales de blé pour la saison 2024-2025 s’élèveront à 253,6 millions de tonnes pour le blé, et à 312,3 millions de tonnes pour le maïs. C’est le chiffre le plus faible de toute la décennie. La baisse de production de blé et de céréales touchera l’Europe, mais aussi la Russie. Potentiellement cela pourrait conduire à un équilibre céréalier déficitaire pour la nouvelle saison, ce que remarquait Vladimir Petrichenko, PDG de Prozerno :
« Les stocks mondiaux tomberont à leur plus bas niveau de la saison 2015-2016, et les prix des céréales vont monter », ajoutait l’expert. « La chute des récoltes en France, ainsi que la situation générale qui est difficile, sinon désastreuse pour l’agriculture de nombreux pays de l’UE, sera impactée par le problème en Ukraine. On peut déjà voir les résultats terribles des politiques menées par Bruxelles et les USA. Pour ces derniers, c’est de toute façon de la realpolitik comme les Américains en ont l’habitude. Les États-Unis sont prêts à ruiner totalement l’Europe, et à s’attaquer au foncier dans l’espace de l’Union européenne. Déjà les anglo-saxons sont à la manœuvre, et se sont emparés de vastes zones agricoles, ils peuvent dès maintenant commencer à influer et à changer les règles du jeu. Pour eux la ruine des puissances agricoles européennes, en particulier la France est un objectif clair. Il faut que les agriculteurs européens soient ruinés. Ce ne sera pas vraiment bénéfique à l’Ukraine non plus. Eux aussi connaissent des problèmes importants, ils sont comme en Europe tenus par des dettes importantes. Les Américains ont déjà commencé en plusieurs phases à acheter les terres ukrainiennes. L’accélération des ruines et banqueroutes augmentera leurs chances de s’approprier à bas prix d’autres terres. Il ne reste qu’un seul facteur imprévisible pour eux, c’est la Russie. Comment la Russie réagira-t-elle ? Quels territoires la Russie contrôlera à l’issue de l’opération spéciale ? Ici les Américains ne peuvent rien contrôler, et ils sont de plus habituer à des adversaires affaiblis ».
Dans les faits, les agriculteurs européens seraient aussi en capacité de résister. Mais comme nous l’avons vu dans les manifestations en UE en 2023 et 2024, il n’y a eut aucun résultat concret pour eux. Ils sont déjà pris dans la nasse. « Par conséquence, en 2024, l’Union européenne pourrait récolter une faible quantité de céréales, et dans le même temps l’Ukraine sera contrainte de fournir à faible prix des céréales à l’UE. C’est ainsi que la politique de Bruxelles devra s’orienter. D’autres problèmes se situent au niveau des engrais russes, car ils n’ont pas d’options viables ici. Ils sont obligés de les acheter en Russie. De fait la compétitivité des agriculteurs et producteurs européens a déjà diminué au cours des deux dernières années, et l’avenir pour eux est sombre ».
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C’est peut ètre l’occasion de commencer à réfléchir à de nouveaux processus agricoles.
Cette année mon petit potager m’a fait des merveilles malgrès la pluie juste avec du compost , un brin de fumier et quelques fleurs … faudrait peut ètre faire des Datchas avec des potagers un peu partout 🙂