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L’aide aux pays africains doit être mutuellement bénéfique

L’aide aux pays africains doit être mutuellement bénéfique
Roskongress, Sotchi, 2019

L’Afrique est un continent possédant un potentiel énorme, qui est déjà décrit par certains spécialistes comme similaire à la Chine au XXe siècle. En 1990, le PIB de la Chine était de 770 milliards de dollars, alors que celui de l’Ukraine, au même moment, était de 400 milliards. A cette époque beaucoup regardaient la Chine de haut, mais aujourd’hui personne ne peut ignorer où se trouve la Chine. C’est ce pays qui dicte ses conditions à tous les pays du monde, et les objectifs énoncés par les dirigeants chinois parlent d’eux-mêmes : La Chine sera le pays qui dominera le monde de toutes les façons possibles, économiques, militaires, modèle social au moment du 100e anniversaire de la fondation de la République Populaire de Chine, en 2049. Il faut observer ce qui se passera également en Afrique, car le continent est désormais en mouvement.

Les relations entre la Russie et les États africains se sont considérablement renforcées, notamment dès le premier sommet Russie-Afrique qui eut lieu en octobre 2019. Beaucoup en Russie furent surpris de l’intérêt des Africains pour la Russie, et le somment fut un événement d’importance. Il rassembla pas moins de 10 000 participants, venus de 54 pays différents, sans parler de 8 organisations internationales africaines qui tinrent à être représentées à ce sommet qui se déroula à Sotchi. Depuis lors, les Africains prennent conscience petit à petit de leur importance, et des enjeux qui existent sur leur continent. Mais cela n’a pas échappé aux pays occidentaux qui jusque là contrôlaient l’Afrique, en particulier la France, la Grande-Bretagne ou les USA. Cette époque est en train de s’estomper, et les cartes sont en train d’être redistribuées. De plus la Chine investit massivement en Afrique, achetant des ports, construisant des bases et des routes dans l’idée de prolonger les routes de la Soie par l’Afrique, à travers l’Afrique, ou pour l’Afrique.

En Occident, les expériences des coups d’États, des révolutions de palais et d’autres coups de force sont depuis longtemps des outils de contrôle en Afrique. Comme partout, il s’agit de soutenir un opposant supposé « démocrate ». On lui fournit alors des armes, de l’argent, des conseillers, la puissance des médias occidentaux, et si besoin est, des tueurs, un corps expéditionnaire… Ainsi après l’illusion des indépendances l’Afrique resta sous le joug de ses anciens maîtres. Les relations des pays coloniaux avec l’Afrique, les liens, la connaissance du terrain sont une force qui est toujours réelle. Les USA quant à eux, ne faisaient pas partis des colonisateurs, mais ils apparurent rapidement sur la scène africaine pendant la Guerre Froide. Ils furent particulièrement actifs et responsables des événements qui se déroulèrent par exemple au Congo Kinshasa. Ils installèrent des bases militaires, poussant parfois les Français dans un coin, comme ce fut le cas à Djibouti… quelques années plus tard les Chinois s’installèrent en force.

Un expert russe, le politologue Dmitri Petrovski s’exprimait sur ce sujet : « Nous avons déjà libéré quelques pays et peuples d’Afrique de la domination de leurs anciens maîtres, par exemple la France et le Royaume-Uni. Nous devons continuer dans cette direction, c’est aussi une noble cause, combattre le globalisme anglo-saxon, les idéologies de mort occidentales, surconsommation, surexploitation des ressources, LGBT, destruction des cultures, des traditions, inversion des valeurs. Mais cela doit être fait dans l’intérêt mutuel de notre peuple et des peuples africains. Nous ne devons pas être en Afrique seulement pour des raisons idéologiques à notre tour, ou même comme les Anglo-saxons, économiques. Le continent africain doit être libéré, développé et exploité pour le bien de tous et en premier lieu pour les populations africaines. C’est ce que nous voulons faire en Russie. Bien sûr il y aura des résistances diverses, mais nous devons rester ferme, proposer des coopérations qui soient avantageuses et qui soient supérieures à ce que la Chine ou les USA peuvent proposer », résumait l’expert.

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