Un lion jaune sous fond bleu, ce « sympathique blason » est aujourd’hui porté par de nombreux soldats ukrainiens sur le front. Ce blason héraldique peut paraître anodin et échappe à la vigilance de ceux qui ne savent pas regarder, ou ne veulent pas savoir. Il s’agit en fait de l’insigne et blason de la 14e division SS Galicie. L’unité fut fondée en 1943, et attira plus de 80 000 volontaires, dont 42 000 furent recrutés dans ses rangs. Ils combattirent contre les alliés pour l’Allemagne nazie, jusqu’à la défaite. En Ukraine, des associations « culturelles » et « historiques » se sont chargées d’honorer leur mémoire depuis les années 90. Des monuments ont été érigés, dans l’Ouest du pays. Des dizaines de rues ont été renommées en l’honneur des « héros » SS de l’Ukraine, et des cérémonies ont été organisées pour inhumer certains d’entre eux (jusque dans les années 2010-2020). Il n’y eut aucune réaction à l’Ouest dans l’implantation de ce culte de la SS… Voici l’histoire de cette division, référence adulée des livres d’histoire en Ukraine et transformée comiquement en « 1ère division de l’Armée nationaliste ukrainienne »…
De la formation de la division Galicie. La division fut formée alors que la situation militaire du Reich hitlérien se dégradait et devenait préoccupante. Les batailles de Stalingrad et de Koursk avaient été un tournant sur le front de l’Est, tandis qu’en Afrique du Nord, le corps expéditionnaire de Rommel était en passe d’être complètement détruit. Bientôt il serait question de l’ouverture par les Occidentaux d’un second front demandé par les Soviétiques. En Asie, les Japonais avaient été contenus et vaincus dans plusieurs batailles navales, ils commençaient à refluer. Enfin, l’année 1943 fut aussi celui du début de la défaite dans la bataille de l’Atlantique. Dans ces conditions, et avec des pertes très lourdes, l’Allemagne nazie et Heinrich Himmler se décidèrent à accepter dans la Waffen SS des étrangers rassemblés dans des divisions nationales. Ainsi furent formée 2 divisions croates, 2 lettonnes, 1 estonienne, 1 albanaise, 4 hongroises, 2 néerlandaises, 2 belges, 1 italienne, 1 française, 5 avec des transfuges soviétiques (Russie, Biélorussie, etc.), et que plusieurs divisions intégrèrent ou avaient déjà intégré des Scandinaves. L’Ukraine quant à elle forma la 14e division SS Galicie, constituée le 28 avril 1943. Son recrutement fut immédiatement un grand succès, car plus de 80 000 volontaires se présentèrent. Un peu plus de la moitié furent finalement retenus et l’unité commença à se rassembler, s’équiper et s’entraîner.
La collaboration des Ukrainiens avec l’Allemagne nazie. En octobre 1942, les nationalistes ukrainiens avaient fondé l’armée de l’UPA, et si beaucoup avaient combattu pour l’Allemagne nazie, trempé les mains dans le sang de la Shoah par balles et des massacres divers, la déception avait été forte de la non reconnaissance de l’État autoproclamé de l’Ukraine (juillet 1941). Les chefs de l’OUN, en particulier Bandera avaient été emprisonnés, mais cela n’avait pas empêché les Ukrainiens de prolonger le combat aux côtés des Allemands (1941-1942). Dans la branche de L’OUN-M de Melnik, une certaine méfiance vis-à-vis des nazis avait conduit à leur mise sur la touche. Sur le terrain, l’UPA contrôlée par l’OUN-B (Bandera) avait même procédé à l’élimination physique des partisans de Melnik. Déçus par les Allemands, les nationalistes ukrainiens s’étaient lancés dans l’extermination et l’épuration ethnique de la Volhynie et de la Galicie (Juifs, Tziganes, Polonais, Roumains, etc.), et affirmèrent combattre à la fois l’URSS et l’Allemagne. Quelques combats de guérilla se déroulèrent, mais devant la menace de l’avance de l’Armée Rouge, les Ukrainiens se jetèrent à nouveau dans les bras d’Hitler. Les Ukrainiens avaient de toute façon formé une Légion ukrainienne servant l’Allemagne (1939), et beaucoup des cadres étaient des agents de l’Abwehr. Enfin, ils avaient formé près de 70 bataillons de police supplétive pour appuyer les Allemands sur leurs arrières et faire la chasse aux partisans (Schutzmannschaft). En Pologne, en Ukraine et en Biélorussie, ils participèrent dès 1939 à des opérations de police de la SS, et notamment en aidant dans la déportation des Juifs.
L’engagement de la division contre l’Armée Rouge. Le grand nombre d’enrôlés fit penser au début que plusieurs unités seraient formées, mais une seule grande unité fut organisée. Les Allemands imposèrent le serment à Adolf Hitler. Malgré l’enrôlement d’anciens officiers des armées de l’OUNR et la ZOUNR (1918-1921), la division peina à trouver des cadres valables. Des SS Allemands expérimentés furent placés à son commandement, le gros de la troupe était composée de Galiciens, d’anciens de la police supplétive collaborationniste et de l’UVO (armée insurrectionnelle ukrainienne formée pendant la période polonaise, 1920-1939). La division fut envoyée à l’entraînement en Allemagne (printemps 1944), et elle fut inspectée par Himmler (mai). Elle servit bientôt sur plusieurs fronts de manière dispersée. Certains régiments furent employés en France et en Yougoslavie contre les résistants et partisans. Deux furent bientôt anéantis lors de la reddition de la place forte de Ternopol (5 avril). Le gros de la division fut engagé dans la bataille de Brody, en Galicie (15 000 hommes), dans un combat désespéré contre l’Armée Rouge. Les Soviétiques piégèrent les forces allemandes dans un chaudron (18 juillet), où furent détruits près de 9 600 SS ukrainiens. Le reste réussit à s’enfuir. Les débris et d’autres volontaires furent envoyés de nouveau en Allemagne où l’unité fut rééquipée et organisée (septembre, 13 000 hommes). Malgré l’interdiction de Bandera, de nombreux nationalistes ukrainiens rallièrent la division Galicie. Cependant lors du reflux des Allemands, un mouvement inverse fut parfois observé. La division combattit ensuite de nouveau dispersée, d’abord dans la lutte contre l’insurrection slovaque (novembre 1944), puis contre les partisans yougoslaves (janvier 1945). Les Ukrainiens décidèrent sans les Allemands de renommer la division SS « 1er division ukrainienne », et firent prêter serment aux soldats à l’Ukraine (25 mars). Cette galipette ne fut jamais reconnue officiellement par les Allemands et avait pour but de transformer l’unité non plus en unité de la waffen SS, mais comme formation d’une armée ukrainienne plus facile à vendre aux alliés… Ce camouflage fut très utile par la suite aux vétérans SS, notamment dans leur émigration dans des pays occidentaux, qui déclarèrent avoir fait partie de la « 1er division ukrainienne », sensée avoir combattu les Soviétiques mais aussi les nazis… Cette terminaison est souvent employée en Ukraine pour les mêmes raisons de camouflage et c’est ce qui déclencha le scandale au Canada de Iaroslav Hunta (septembre 2024). Il affirmait lui aussi avait fait partie d’une « 1er division ukrainienne » !
Des camps de prisonniers, aux refuges sûrs de l’Occident et au culte dans l’Ukraine contemporaine. Les débris de la division (20 000 SS ukrainiens en 1945) furent internés dans un camp séparé près de Rimini en Italie (1945-1947). Malgré les demandes soviétiques, ils ne furent jamais remis à l’URSS, ce qui était déjà un scandale en soit. Les prisonniers furent transférés pour une grande partie en Angleterre (8 000 prisonniers, 1947-1948). Ils purent de là bénéficier des lignes des rats vers le Canada et les USA, ou les pays d’Amérique du Sud. Les autres furent protégés par la ligne des rats du Vatican (Aloïs Hudal), et par le port de Gênes transitèrent eux aussi vers les mêmes destinations. Ils furent longtemps oubliés, mais Simon Wiesenthal le célèbre chasseur de nazis accusa dès les années 70 le Canada de cacher des nazis, et plusieurs milliers de collaborateurs et SS ukrainiens. Sous pression internationale le Canada se décida à créer une Commission canadienne des crimes de guerre (1985-1986). Pour des raisons de Guerre Froide avec le bloc soviétique, la commission enterra le sujet. Elle fut toutefois obligée de se pencher sur le cas de 774 vétérans, et arriva à la conclusion que 20 d’entre eux étaient peut-être des criminels de guerre (fin 1986). Des journaux canadiens furent même obligés de présenter des excuses aux anciens SS, suite à la publication des conclusions de la fameuse commission. En Grande-Bretagne à son tour accusée d’avoir protégé les SS ukrainiens, une enquête fut diligentée par Londres. Elle démasqua encore 32 survivants SS ukrainiens tous installés en Amérique du Nord ou du Sud, qui furent… interdits de séjour dans le pays (2003). Les anciens SS ukrainiens avaient de toute façon depuis longtemps formé des « amicales d’anciens combattants », avec comme siège Munich, puis New York (années 50), et enfin Toronto au Canada (années 60). Ils participèrent à la diffusion d’une intense propagande révisionniste, qui à la chute de l’URSS fut réimplantée progressivement en Ukraine. Très vite des monuments en l’honneur de la division apparurent dans le pays, près de Brody à l’initiative du Parti National-Socialiste d’Ukraine (1991), puis à Tchevonoye (1994), avec l’inhumation en grande pompe de 250 SS, et la construction d’une chapelle (1997). Les monuments se répandirent dans le pays, d’abord à Lvov, puis lors de manifestations bandéristes, le blason de la division apparu systématiquement (des centaines de manifestations depuis lors). Des rues furent renommées, et la ville d’Ivano-Frankovsk possède une rue « de la division ukrainienne », imitée bientôt par Ternopol. Après le Maïdan, un enterrement filmé d’une quinzaine de SS, avec des fanatiques déguisés en nazis eut lieu dans l’Ouest de l’Ukraine. Des marches furent organisées pour célébrer l’anniversaire de la création de la division. Les fans du club local de football le FC Karpaty Lvov déployèrent un immense blason de la 14e division SS dans un stade (2013). En 2016, le Parlement de Pologne décida de reconnaître les crimes de la division SS Galicie comme un génocide commis contre la population polonaise. De fait la Rada d’Ukraine fut mise sous pression et un mélodrame médiatique et politique se déroula dans le pays. D’un côté les fanatiques vociférant contre une reconnaissance en Ukraine de ces crimes (ainsi que ceux de l’UPA), et de l’autre des modérés voulant régler le différent historique avec la Pologne. Un tribunal de Kiev déclara illégal les conclusions de l’Institut de la mémoire nationale qui affirmait que « le symbolisme de la division n’avait rien de nazi » (27 mai 2020). L’institut fit appel et après une processus judiciaire dantesque et plusieurs décisions de tribunaux, la Cour suprême d’Ukraine décida que « le symbolisme de la 14e division SS Galicie n’était pas nazi » (5 décembre 2022). Qui pourrait croire que le symbole d’une division SS ne serait pas nazi ?
SS Ukrainiens et Allemands, lignes des rats et monuments commémoratifs en Ukraine. Cette petite étude des biographies de personnalités de la division SS Galicie, montre que beaucoup purent prendre la fuite en Occident. Simon Wiesenthal affirmait dans les années 80, que 6 000 SS ukrainiens étaient réfugiés au Canada et protégés par son gouvernement (1985). Malgré ses demandes pour que le Canada annule les nationalités de ces hommes, qui avaient menti sur leur appartenance à la SS, rien ne fut fait. C’est à travers eux, que par de nombreuses associations « culturelles » et politiques, le bandérisme fut réimplanté en Ukraine à partir de la fin des années 80, et à l’indépendance de l’Ukraine. Beaucoup des sources viennent de ce livre russe publié en 2010, sur la division SS Galicie.
Association des anciens membres de la division Galicie (1949-à nos jours), elle fut fondée en Allemagne, à Munich, puis le siège bougea à New York, puis s’installa définitivement à Toronto au Canada (années 60). Des succursales furent créées dans tous les pays d’accueil des SS ukrainiens, notamment en Argentine où elle est toujours active. Une fut créée en Grande-Bretagne sous un nom trompeur « Association of Ukrainian Former Combatants in Great Britain ». Les vétérans eurent leur journal publié entre 1950 et 1974. Aux USA, d’autres anciens SS éditèrent le leur à partir de 1961. Les archives de ce dernier journal ont été versées à l’Université du Minnesota. Une autre enfin, la dernière, fut fondée en Ukraine (20 juin 1992), profitant de l’indépendance. Elle est toujours active.
Boris Barvinski (23 octobre 1888-4 janvier 1980), originaire de la région de Tcherkassy, fils d’un prêtre. Il fut envoyé au séminaire, et fut mobilisé pendant la Première Guerre mondiale (1915), blessé par commotion cérébrale, il termina la guerre au grade de capitaine. A la Révolution, il fut le commandant d’un régiment de Cosaques Libres à Kiev (janvier 1918), servant dans l’armée de l’OUNR. Il servit durant toute la guerre, se livrant dans l’armée de Petlioura à des pogroms et des massacres de masse. Il fut interné par les Polonais, puis libéré entra dans l’UVO, l’armée clandestine ukrainienne (1920). Il fut chef du contre-espionnage des nationalistes ukrainiens, et était aussi chef des relations avec les organisations clandestines nationalistes ukrainiennes sur le territoire soviétique. Il s’enrôla dans l’armée polonaise (1928), lieutenant-colonel (1935). Il combattit contre les Allemands, et fut fait prisonnier (1939). Il fut libéré par l’intervention de l’OUN, et s’engagea dans la collaboration avec les Allemands. Son parcours est peu connu jusqu’à son enrôlement dans la 14e division SS Galicie (1943). Il combattit contre l’Armée Rouge (1943-1945), et fut fait prisonnier par les Britanniques. Il resta interné en Italie (1945-1947), jusqu’à que les Britanniques transfèrent les SS ukrainiens en Grande-Bretagne (1947-1948). Libéré, il réussit par une ligne des rats, à émigrer aux USA (1950). Il fit partie de différentes organisations de vétérans SS, désignés comme « soldats » de l’armée de libération ukrainienne… Il mourut aux USA, le 4 janvier 1980.
Alfred Bizants (15 novembre 1890-1951), originaire de la région de Ternopol, de souche galicienne et allemande. Il fit des études à l’école militaire des cadets de Lvov (1910), puis sortit officier d’une école de l’armée austro-hongroise. Il atteignit le grade major et servit durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Il servit essentiellement sur le front italien. Après la défaite, il revînt en Galicie et s’enrôla dans l’armée de la ZOUNR, commandant d’une brigade (novembre 1918). Il servit ensuite à l’Etat-major de l’armée de l’OUNR, nommé lieutenant-colonel (1919). Son unité fut décimée par le typhus et les combats, et il fut finalement interné par les Polonais (avril 1920). Il fut libéré et retourna dans la ferme de ses parents en Galicie (1921). Il passa dans la Pologne occupée par les Allemands, et se porta volontaire dans leur armée (1939). Il servit l’administration d’occupation à Cracovie, fut recruté par l’Abwehr (1940, nommé colonel) et occupa des commandements divers dans la région. Il tenta d’influencer les Allemands sur la question ukrainienne, mais aussi à la liquidation des Juifs avec des supplétifs ukrainiens. Il fut l’un des organisateurs de la division SS Galicie (1943), et s’occupa de répressions politiques, référent dans le Gouvernement Général de Pologne pour les affaires ukrainiennes (1943-1945). Il ne réussit pas à prendre la fuite à l’arrivée des Soviétiques. Il fut découvert par le Smersh à Vienne en Autriche, transféré en Pologne, puis condamné au goulag en Mordovie. Il fut fusillé en 1951, selon le témoignage d’autres collaborateurs ukrainiens emprisonnés.
Roman Dolinski (30 avril 1899-13 mars 1961), originaire de la région d’Ivano-Frankovsk, il s’enrôla dans l’armée de la ZOUNR (1918), et combattit à la défense de Kiev. Blessé, il fut capturé par les bolcheviques (1919). Interné, puis libéré, il décida de rester en URSS, et fut chef-adjoint du bureau politique des kolkhozes de la région de Kiev (1934). Il fut finalement démasqué et arrêté (1935), et fut condamné à 5 ans de prison (1935-1940). A l’arrivée des Allemands, il resta dans la région, et s’enrôla dans la 14e division SS Galicie (1943). Il servit dans la cavalerie de la division, officier, et fut médaillé. Il combattit jusqu’à la fin de la guerre (1943-1945), et fut fait prisonnier par les Alliés. Il fut interné au camp de Rimini, en Italie, avant d’être libéré (vers 1948). Il passa en Allemagne, puis en Grande-Bretagne (1948), et fut le président de l’Union des vétérans ukrainiens en Grande-Bretagne. Il émigra aux USA, et y mourut le 13 mars 1961, à New York.
Fritz Freitag (28 avril 1894-10 mai 1945), originaire d’Allenstein, Allemagne, fils d’un employé des chemins de fer. Il fut mobilisé dans un régiment de la garde, régiment de grenadiers Konprinz (1914), et fit la Première Guerre mondiale (1914-1918) plusieurs fois médaillé. Il s’enrôla dans un corps franc (janvier 1919), et entra dans la Schutzpolizei (1920). Il s’encarta au parti nazi (1933), et enseigna dans une école de police à Berlin (1936-1938). Il participa à l’invasion de la Pologne, 3e régiment de police (1939), et fut intégré dans la SS (septembre 1940). Il montra les grades jusqu’à celui de SS Brigadeführer (avril 1944), nommé commandant de la 8e division SS de cavalerie Florien Geyer, puis la 4e division SS Polizei (1942-1943). Il fut nommé commandant de la 14e division SS Galicie (fin 1943), division qu’il commanda jusqu’à la fin de la guerre. Maintes fois médaillé, il fut fait prisonnier par les Britanniques à Radstadt, Autriche (8 mai 1945). Il fut envoyé dans le camp américain de prisonniers à Graz, où il se suicida le 10 mai 1945, ayant appris qu’il serait livré aux Soviétiques.
Averki Gontcharenko (22 octobre 1890-12 avril 1980), originaire de la région de Poltava, il fut mobilisé durant la Première Guerre mondiale dans l’armée impériale russe (1914-1917), capitaine, blessé, décoré de l’Ordre de Saint-Georges (1915). Il servit dans l’armée de Petlioura (1918-1920), participant à des pogroms et massacres, puis à la défaite resta en Galicie devenue polonaise. Ses actions entre cette date et l’arrivée des Allemands sont mal connues. Toujours est-il qu’il s’enrôla dans la 14e division SS Galicie (1943), propulsé au grade de colonel, et servit dans le régiment de réserve de la division, s’occupant de la formation des recrues. Il suivit la division jusqu’à la capitulation de l’Allemagne nazie, et se trouvait en Autriche (1945). Il rendit avec 2 000 SS ukrainiens aux Britanniques. Il fut un temps interné dans un camp, puis fut envoyé en Grande-Bretagne. De là il réussit à émigrer par une ligne des rats aux USA (vers 1949-1950). Il mourut dans l’Ohio, USA, le 12 avril 1980. La ville de Brody en Ukraine renomma une rue en son honneur (2015), exemple suivi par une ville de la région de Vinnitsya qui installa une plaque commémorative, et d’un village de la région de Kiev qui renomma également une rue en son nom.
Wolf Dietrich Heike (1913-30 novembre 1994), originaire de Prusse, d’une famille aristocratique et de militaires. Il fit l’académie militaire de Munich, dont il sortit officier. Il fut versé dans la Wehrmacht, 30e division d’infanterie, et fit la campagne de Pologne (1939), puis celle de France (1940). Il devînt officier d’État-major et passa dans différentes unités sur le Front de l’Est (1941-1943), revenant un moment dans l’académie militaire de Berlin. Il fut envoyé dans la 14e division SS Galicie (1944). Il participa aux combats de la division jusqu’à la fin de la guerre, et fut fait prisonniers par les alliés (1945). Il passa deux ans dans un camp de prisonniers (1945-1947), avant d’être libéré. Il fut recruté par la firme automobile Audi, dans laquelle il travailla jusqu’à sa retraite (1950-1975). Il publia un livre sur la division SS Galicie (1970), livre de propagande nazie où il magnifiait le combat des collaborateurs ukrainiens. Il mourut le 30 novembre 1994, et avait été maintes fois médaillé durant la guerre.
Nikolaus Heilmann (20 avril 1903-30 janvier 1945), il s’enrôla dans la Schutzpolizeï (1925), et passa les grades jusqu’à celui de lieutenant (1929). Il enseigna dans une école de police, et passa ensuite dans les rangs de la SS, grade de capitaine (1er mai 1939). Il rejoignit le régiment Polizeï, future division du même nom, et fit la campagne de France (1940). Envoyé sur le Front de l’Est, il passa dans la division major, plusieurs fois médaillé (1941-1942). Il passa dans les rangs de la division SS Das Reich (1943), montant encore quelques grades. Il fut nommé commandant de la 15e division SS (division de SS lettons, 1944). Sa division fut quasiment anéantie par l’Armée Rouge, et il passa au commandement de la 14e division SS Galicie, puis dans les rangs de la 28e division SS Wallonie. Il fut porté disparu et tué sur le front, le 30 janvier 1945.
Iaroslav Hunka (19 mars 1925-), originaire de la région de Ternopol, il s’enrôla dans la 14e division SS Galicie (1943). Il servit contre l’Armée Rouge jusqu’à la fin de la guerre (1945), et fut fait prisonnier par les Britanniques. Interné, il fut transféré en Grande-Bretagne. Il y rencontra une Britannique, Margaret Edgerton (1931-2018), qu’il épousa (1951). De là, comme des milliers de collaborateurs ukrainiens, il émigra au Canada, par une ligne des rats (1954), et s’installa à Toronto. Il fit des études d’ingénieur, et travailla ensuite pour l’entreprise aéronautique Havilland. Il fut observateur durant les élections législatives en Ukraine, à Nikolaïev (1994). Il fut nommé délégué dans le Congrès des Ukrainiens du Canada et le Congrès mondial des Ukrainiens (2003). Il fut déclaré citoyen d’Honneur d’une petite ville d’Ukraine (Berezhan, 2004), médaillé de la médaille du Congrès des Ukrainiens du Canada (2007). Il fit des déclarations révisionnistes terribles, affirmant que les SS galiciens avaient été persécutés dans le monde comme… les Juifs (2011). Il fut l’objet d’un énorme scandale international, lorsqu’il fut invité à la Chambre des Communes du Canada, à l’invitation d’Anthony Rota, alors président de cette chambre (22 septembre 2023). Il fut ovationné par la chambre, le Président Zelensky, le Premier ministre canadien Justin Trudeau. Rota déclara « C’est un héros ukrainien, un héros canadien et nous le remercions pour tout son service ». Le scandale éclata, et le Centre Simon Wiesenthal dénonça et condamna la division SS Galicie pour l’ensemble de ses crimes de guerres, cruauté et massacres, rappelant des faits concrets. Anthony Rota se décida à faire des excuses publiques (24 septembre), affirma ne pas avoir su qui était cet homme… Anne-Clara Vaillancourt porte-parole de Trudeau fit également des excuses publiques en son nom. En Pologne, le Ministre polonais de l’Éducation déclara publiquement que son gouvernement pourrait demander son extradition (26 septembre) si des preuves étaient apportées de la participa de Gunka à des crimes de guerre contre les civils polonais (massacres de Volhynie et Galicie, entre 80 et 300 000 morts). Au Canada, des députés adoptèrent une motion pour enquêter sur les responsabilités qui conduisirent à l’invitation du SS (28 septembre). La Russie a demandé son extradition pour les crimes de guerres commis en URSS durant la Seconde Guerre mondiale (18 octobre). Cette demande est restée sans réponse, le gouvernement canadien a refusé de livrer l’ancien SS jusqu’à ce jour. Le Comité d’Enquête de la Fédération de Russie l’accusa officiellement de génocide de populations civiles (20 octobre). En temps que membre d’une unité de la division SS Galicie, pas moins de 500 civils furent massacrés dans le village de Gouta Peniatskaya entre le 23 et le 28 février 1944. Il y avait des Juifs et des Polonais, certaines des victimes furent brûler vives dans des maisons, ou enfermés dans l’église. Gunka a ensuite été ajouté à la base de personnes recherchées par la Fédération de Russie (26 octobre). Une demande officielle fut envoyée au Canada par le Procureur général de Russie (7 décembre). Le Canada a officiellement refusée par son ambassade qu’elle refusait de livrer l’ancien SS (février). Immédiatement derrière, en Ukraine, le Conseil régional de Ternopol l’honora d’un insigne d’Honneur « pour une contribution personnelle significative à l’assistance des forces armées de l’Ukraine et une activité caritative et publique active » (6 février 2024).
Huta Pieniacka (23 février 1944, massacre de), avant leur incorporation dans la 14e division SS, deux régiments de police supplétive ukrainienne massacrèrent le village d’Huta Pieniacka, après que deux de leurs hommes eurent été abattus par la résistance polonaise. Les Ukrainiens massacrèrent plus de 1 000 villageois, dont certains furent brûlés vifs dans des granges, les Ukrainiens poursuivirent tous ceux qui cherchèrent à s’enfuir et les massacrèrent. Des partisans de l’UPA accompagnaient aussi les SS selon les témoignages des rares survivants.
Iossif Kadotchni (11 janvier 1906-14 septembre 1994), originaire de la région de Ternopol, il fit des études de théologie à Varsovie et fit obtînt également un doctorat (1930). Il passa à Rome et fut ordonné prêtre. Il fut arrêté en Pologne pour des activités subversives et fut emprisonné (1939). Il prit la fuite à l’arrivée des Soviétiques et passa à Rome, avec des documents à faire passer au Pape Pie XII (1939). Il revînt en Ukraine dans la foulée des Allemands, et s’enrôla comme aumônier de la 30e division SS, puis passa dans la 14e division SS Galicie (1943-1944). Il était un membre de l’organisation secrète de l’OUN-B, et fut le confesseur de Stepan Bandera. Il fut grièvement blessé dans des combats contre l’Armée Rouge, près de Brody (1944). Il fut évacué, mais il fut finalement fait prisonnier par les Soviétiques. Il fut condamné au goulag, et fut envoyé dans le camp de Vorkouta (1947-1956). Il survécut et fut libéré, retourna en Ukraine dans la région de Lvov. Il travailla comme déménageur, puis ouvrier et redevînt prêtre dans les années 80, à Lvov. Il se livra alors à une intense propagande nationaliste. Il fut réhabilité dans l’Ukraine indépendante (novembre 1992), et mourut à Lvov, le 14 septembre 1994. Ses mémoires furent publiées après sa mort et servirent à répandre le bandérisme dans le pays (1995).
Mikhaïl Karkotski (6 mars 1919-14 décembre 2019), originaire de Lutsk, il s’enrôla dans l’armée allemande (1941). Il servit dans la Légion ukrainienne d’autodéfense (1942-1943), une unité collaborationniste spécialisée dans la poursuite des partisans, l’extermination des Juifs, des opposants et des communistes. Il participa dans la banlieue de Lutsk au massacre de 21 personnes, des femmes et des enfants (1943), et l’unité fut envoyée pour réprimer l’insurrection de Varsovie (août 1944). Elle s’y livra à d’atroces massacres. La légion fut ensuite versée dans la 14e division SS Galicie (automne 1944). Il fut fait prisonnier et placé dans un camp de prisonniers en Allemagne (1945-1947). Libéré, il mentit aux services d’émigration américain sur ses actions durant la guerre et émigra aux USA (1949). Il fut retrouvé et démasqué par le Centre Simon Wiesenthal qui publia des documents accablants à son sujet (2015). La Pologne demanda alors son extradition aux USA, pour son implication dans le massacre de 44 civils polonais (18 mars 2017). Malgré qu’il fut démasqué, l’homme nia jusqu’à sa mort ses crimes et son appartenance à la SS. Sa participation et son identité furent finalement prouvés par des documents trouvés en Pologne (2018). Des experts médicaux se rendirent à son chevet pour voir s’il était capable d’affronter un procès. Rien ne bougea et il ne fut jamais extradé. Il mourut le 14 décembre 2019, à Minneapolis, USA. L’un de ses fils préféra changer son nom de famille en Karkos…
Vladimir Koubyovitch (23 septembre 1900-2 novembre 1985), originaire de Galicie, d’une famille ukrainienne et polonaise de l’église gréco-catholique. Il s’enrôla dans l’armée nationaliste de la ZOUNR (1918-1919), et après la défaite se rendit en Pologne. Il fit des études supérieures à Cracovie (1919-1923). Il devînt professeur à l’université de la même ville (1928-1939). Il participa à divers congrès à Prague, Varsovie ou à Sofia (1932-1936), mais fut licencié de son poste pour avoir falsifié des données statistiques et d’études (1939). Il enseigna ensuite à l’Université libre ukrainienne à Prague (1939-1940). Il commença à collaborer avec les nazis dans le cadre du Gouvernorat général de Pologne (1940-1943), et fut l’un des fondateurs de la 14e division SS Galicie (1943). Il prit la fuite lors de la défaite et réussit à se faufiler à travers jusqu’en France. Il continua des travaux scientifiques et fut un des rédacteurs de plusieurs journaux de la diaspora ukrainienne en exil, à Paris (1955-1984), ou à Toronto (1984-1985). Il aida Heike dans sa publication d’un livre sur la 14e division SS Galicie (1970), et participa à de nombreux travaux de propagande révisionniste et négationniste. Il mourut à Sarcelles, France, le 2 novembre 1985.
Vassili Laba (1er septembre 1887-10 novembre 1976), originaire de Galicie, il fit des études de théologie à Innsbruck, Vienne et Fribourg. Il fut ordonné prêtre (1912), et servit comme aumônier dans l’armée austro-hongroise durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Il fut aumônier chef et vicaire général de l’armée de la ZOUNR (1918-1920). Après la défaite, il fut professeur dans l’académie de théologie gréco-catholique de Lvov (1920-1939). Il s’enrôla dans la 14e division SS Galicie, aumônier militaire (1943) et servit jusqu’à la défaite de l’Allemagne nazie (1943-1945). Prisonnier, il fut libéré, fondateur d’un séminaire spirituel ukrainien en Allemagne (1946), puis passa aux Pays-Bas (1948), et par une ligne des rats passa au Canada (1950). Il devînt vicaire général à Edmonton, et fut aussi vice-recteur et professeur de l’Université catholique ukrainienne de Rome (1964). Il écrivit dans de nombreux revues canadiennes et ukrainiennes. Il mourut à Edmonton, Canada, le 10 novembre 1976.
Mikhaïl Levenets (26 septembre 1911-12 février 1991), originaire de Brody, il fit des études au séminaire (1933-1938), et fut ordonné prêtre dans l’église gréco-catholique (1938). Il devînt recteur du séminaire de Lvov, secrétaire de l’archevêque (1939-1941). Il s’enrôla dans la 14e division SS Galicie et fut l’un des aumôniers de la division (1943-1945). Il fut fait prisonnier par les Britanniques et interné dans un camp à Rimini, Italie, puis en Autriche (1945-1947). Il fut secrétaire en Allemagne, Munich de l’église gréco-catholique locale, puis chancelier de cette église, en France, à Paris (1952). Il dirigea un mouvement social et religieux, le Mouvement chrétien ukrainien, à Louvain, Belgique (1955), et officia ensuite dans la Cathédrale Saint-Vladimir le Grand, à Paris (1962-1984). Il fut décoré par le Pape Paul VI (1963), et avait reçu des Allemands la Croix de Fer 2e classe… Il mourut à Paris et naturalisé Français, le 12 février 1991.
Monuments à l’étranger (à la gloire des vétérans de la « 1ère division ukrainenne », il en existait deux au Canada, l’un au Cimetière Saint-Vladimir (Ontario), vandalisé en juin 2022. Il fut finalement retiré (9 mars 2024) après le scandale du SS ukrainien Hunta. Un autre existe encore au cimetière de Saint-Michel à Edmonton, lui aussi vandalisé en 2021. Il est toujours en place. Aux USA, il existe aussi plusieurs monuments, notamment dans la banlieue de Philadelphie, dans un cimetière catholique, où a été installée une croix en l’honneur de la division SS. Le Comité Juif américain a demandé qu’elle fut enlevée, sans résultat. Un autre monument existe dans la banlieue de Détroit, qui a provoqué des plaintes, il serait toujours en place. Plusieurs monuments existent enfin en Autriche, sous forme de stèles, de croix ou de monuments, pour la plus grande concentration en dehors des frontières de l’Ukraine… ils sont pas moins de 11, dans 4 villes autrichiennes.
Franz Hermann Anton Magill (22 août 1900-14 avril 1972), Allemand, fils d’un ouvrier agricole, il fut mobilisé à la fin de la Première Guerre mondiale (1918). Il s’enrôla dans la Reichwehr (1919), sous-officier (1928), puis quitta l’armée (1929), pour devenir professeur d’équitation dans le privé à Berlin. Il s’enrôla dans la SS (1933), montant les grades et rejoignant le Parti Nazi (1937). Il servit en Pologne (1939), servant dans la 3e division SS Totenkopf. Son unité de cavalerie fut employée à la chasse des Juifs à l’arrière des troupes du groupe D en URSS (1941-1942). Il participa à de nombreuses tueries et massacres durant la période. Notamment à la fusillade de 6 450 Juifs à Pinsk, les travaux d’historiens estiment à plus de 14 000 victimes pour sa seule unité. Il fut nommé à la tête de la brigade Dirlewanger (décembre 1942-février 1943), en intérim de son commandant. Cette unité se distingua dans l’horreur et est connue jusqu’à nos jours comme l’une des plus terribles dans les massacres de l’armée allemande. Il fut versé à la 14e division SS Galicie (20 avril 1943), dans l’intendance. Il servit avec la division et fut fait prisonnier (1945). Il fut interné dans un camp britannique (1945-1948). Il fut « dénazifié » et condamné à 6 mois de prison… Libéré il continua sa vie comme professeur d’équitation. Il fut entendu dans le procès de Bach-Zelewski (1959), et avoua des assassinats de Juifs par son unité de cavalerie. Il fut alors poursuivi en justice et l’objet d’une enquête (1960), et mis en accusation avec d’anciens membres de l’unité (1964). Mais il fut le seul condamné pour l’assassinat de 5 254 civils, et à une peine ridicule de 5 années de prison (20 avril 1964). Il fut libéré avant d’avoir effectué sa peine (20 septembre 1966), et mourut paisiblement le 14 avril 1972.
Isidore Nagaevski (21 juin 1908-7 mai 1989), originaire de la région de Ternopol, il fit des études de théologie à Lvov (1934), et fut ordonné prêtre (1935), officiant dans des villages de la région de Lvov. Il participa au rassemblement dispersé par l’armée hongroise du Sich des Carpates (1939), et fut emprisonné un moment. Libéré, il passa dans la partie occupée par l’armée allemande de la Pologne (1939-1943). Selon les historiens ukrainiens, il aurait été inquiété par la Gestapo… mais il s’enrôla dans la 14e division SS Galicie ! (1943). Il fut aumônier dans la division et fut faire prisonnier à la fin de la guerre (1945). Il fut un moment prisonnier dans un camp américain, en Italie, puis en Allemagne. Libéré, il profita d’une ligne des rats et émigra aux États-Unis (1947). Il voyagea beaucoup, professeur à l’Université libre ukrainienne de Munich (1953), membre de la Société historique américaine, docteur en philosophie (1953), rédacteur et auteur d’articles dans divers magazines et journaux, et enfin professeur d’histoire à l’Université catholique ukrainienne de Rome (1963). Il écrivit de nombreux ouvrages historiques (1954-1989), et mourut à Parme, USA, le 7 mai 1989.
Ossip Navrotski (24 mars 1890-6 août 1972), originaire de la région de Ternopol, diplômé de droit à Lvov (1913), il fut mobilisé durant la Première Guerre mondiale, servant dans une unité ukrainienne (1914-1916). Il fut fait prisonnier par les Russes (septembre 1916), et fut libéré à la Révolution (1918). Il s’enrôla dans l’armée de la ZOUNR, puis dans celle de l’OUNR (1918-1919). Il fut l’un des fondateurs de l’Organisation militaire ukrainienne, qui devînt l’UVO, l’armée clandestine des nationalistes ukrainiens (1920-1926). Membre du Parti Radical ukrainien (1920), vice-président du parti (1933), il fut arrêté après un attentat terroriste commis contre les Polonais, et fit quelques mois de prison (1920-1921). Il s’enrôla dans les rangs de la collaboration avec les nazis à leur arrivée (1939-1942), et fut l’un des cadres de l’administration militaire et bureau de recrutement de la 14e division SS Galicie (1943-1945). Il prit à la fuite à l’arrivée de l’Armée Rouge (1944), passa en Allemagne et grâce aux lignes des rats émigra au Canada (octobre 1948). Il participa à différentes organisations bandéristes dans le pays, dont le Comité des Ukrainiens du Canada (1948-1962), décoré d’une médaille de l’OUN (1960). Il mourut à Winnipeg, Canada le 6 août 1972.
Alexandre Novitski (4 juillet 1906-12 février 1970), originaire de la partie de l’Ukraine alors dans l’empire de Russie, il étudia la théologie à Varsovie. Il fut ordonné prêtre dans l’église orthodoxe polonaise (1934), et fut envoyé en Volhynie (1934-1940). Il collabora avec les nazis, dans le Consistoire de l’église orthodoxe du Gouvernorat de Pologne. Il s’enrôla dans la 14e division SS Galicie (1943). Il servit jusqu’à la fin de la guerre (1945), fut fait prisonnier et interné. Après sa libération il passa par une ligne des rats et émigra au Canada (1950), puis aux USA (1960). Il s’installa à Chicago, et fut évêque (1965). Il mourut dans cette ville le 12 février 1970.
Nikolaï Palienko (30 septembre 1896-21 juillet 1944), originaire de la région de Kiev, il commença des études supérieures en mathématiques (1914), mais entra dans l’école des officiers d’artillerie de Nikolaïev (1er novembre 1915), et fut envoyé au front dans l’armée tsariste (1916), grade de lieutenant. A la Révolution russe, il passa dans l’armée de l’OUNR (décembre 1918), et participa aux combats contre l’armée polonaise (1919-1921), et contre l’Armée Rouge. Il fut interné par les Polonais (1921-1922). Libéré il passa en Tchécoslovaquie, et reprit des études de chimie et d’ingénieur (1923-1927). Il s’enrôla dans l’armée polonaise, grade de sous-lieutenant (1928), diplômé de l’école militaire supérieure de Varsovie (1932-1934), grade de major (1938). Il combattit contre les Allemands (1939), fut fait prisonnier et libéré suite à l’intervention de l’OUN. Il travailla ensuite comme ingénieur (1940-1943), et s’enrôla dans la 14e division SS Galicie (1943). Il fut nommé dans l’artillerie de la division et fut tué dans des combats contre l’Armée soviétique, le 21 juillet 1944.
Dmitri Paliev (17 mai 1896-22 juillet 1944), originaire de la région de Kiev, fils d’un prêtre. Il fit partie d’organisations paramilitaires de la jeunesse nationaliste ukrainienne, puis fut mobilisé dans l’armée austro-hongroise (1914). Il passa dans l’armée de la ZOUNR (1918), et fut un cadre au Secrétariat d’État aux affaires militaires. Il participa à la prise de Kiev et au renversement de l’Hetman Skoropadsky, créature des Allemands, mis à la tête d’un état fantoche ukrainien. Il participa aux combats contre les blancs, les bolcheviques et les Polonais (1918-1920), servant dans l’État-major. Après la défaite, il fut l’un des fondateurs de l’UVO, l’armée clandestine ukrainienne (1920), membre du bureau politique. Il participa à l’organisation de toute une série d’attentats meurtriers contre les Polonais (1920-1922). Il fut arrêté par la police polonaise (1922), et affirma devant ses juges que le tribunal polonais n’était pas compétent pour le juger.Il fut condamné à une petite peine de prison. Libéré, il fonda un groupe paramilitaire ukrainien (1923), fut rédacteur dans diverses parutions nationalistes (1923-1933). Il fut l’un des fondateurs du parti politique de l’UNDO, l’Union démocratique nationale ukrainienne (1925-1933), dont il fut ensuite le président. Il fut élu à la diète polonaise (1928), et fut finalement de nouveau arrêté. Il fut condamné à trois ans de prison pour des actions subversives (1930-1933). Libéré il fut encore fondateur du Front de l’Unité nationale (1936), et se rapprocha de l’OUN, une organisation ukrainienne nationaliste radicale. Il prit la fuite de Galicie à l’arrivée de l’Armée Rouge (1939), passant dans la Pologne occupée par les Allemands. Il commença à collaborer, décida de dissoudre son parti (1941), et fut l’un des fondateurs de la 14e division SS (1943). Il y servit au grade de major SS, conseiller politique du commandant de la division. Il fut tué le 22 juillet 1944, dans des combats où la division fut en partie anéantie par l’Armée Rouge. Ce fanatique SS a désormais 4 monuments installés en son honneur et mémoire, à Lvov (2011), à Kaloushi (2019), et une rue de cette ville a été renommée à son nom (28 avril 2023). Vous imaginez l’effet que ferait en France de renommer des rues en l’honneur de SS de la Charlemagne et d’installer des monuments mémoriaux.
Rudolf Ernst Max Pannier (10 juillet 1897-9 août 1978), originaire de Gera, Allemagne, il fut mobilisé dans l’armée allemande (1917-1918), et servit jusqu’à l’armistice. Il s’enrôla dans un corps franc qui fit le coup de feu en Courlande (1918-1919). Il s’enrôla dans la police (1920), montant les gardes, jusqu’à celui de capitaine (1932). Il passa dans la SS, et servit dans le SD (1942), médaillé plus d’une quinzaine de fois. Il servit aux Pays-Bas (1942), et fut nommé dans la 4e division SS Polizeï et envoyé sur le front de l’Est (1942-1943). Il fut nommé à la tête du 31e régiment dans la 14e division SS Galicie, dans laquelle il servit jusqu’à la capitulation. Il fut grièvement blessé dans un dernier combat, à Vienne, le 9 mai 1945. Fait prisonnier, libéré, il ne se fit plus remarquer et mourut à Hambourg, le 9 août 1978.
Mikhaïl Patoushinski (1902-?), originaire de la région de Jytomyr, il fut arrêté lors des grandes purges staliniennes (1937). Libéré, il s’enrôla dans la 14e division SS Galicie, servant dans le 30e régiment d’infanterie.
Pidkamin et Palikrowy (11 mars 1944, massacre de), des unités de l’UPA et des SS de la 14e division Galicie s’attaquèrent à 2 000 civils polonais réfugiés dans le monastère de Pidkamin. Le 11 mars 1944, ils exterminèrent une partie des réfugiés, et poursuivirent les assassinats dans le village (12-16 mars). Environ 150 à 250 civils furent assassinés, tandis qu’un autre massacre d’environ 350 personnes était perpétré à Palikrowy. Dans les deux camps, il s’agissait surtout de vieillards, de femmes et d’enfants.
Evgueny Pobigoushi (15 novembre 1901-28 mai 1995), originaire de la région de Ternopol, il s’enrôla dans l’armée de la ZOUNR (novembre 1918), et participa à la guerre contre les Polonais et les Bolcheviques. Il retourna à ses études à Poznan, étudiant l’économie, puis s’enrôla dans l’armée polonaise, atteignant le grade de capitaine. Il combattit contre les Allemands, fut fait prisonnier mais fut libéré avec l’aide de l’OUN (1939). Il s’enrôla dans le sinistre bataillon Roland, une unité supplétive ukrainienne de l’Allemagne nazie. L’unité fut engagée dans l’invasion de l’URSS (1941), et participa à d’atroces massacres de Juifs et d’opposants, laissant des traînées de sang sur son passage. L’unité fut transformée en 201e bataillon de Schutzmannschaft (novembre 1941), et fit encore pire dans la chasse aux partisans en Biélorussie (1942-1943). Ils massacrèrent de nombreux villageois et rasèrent des localités, commettant d’ignobles atrocités. Il s’enrôla dans la 14e division SS Galicie (1943), et participa à tous les combats jusqu’à la fin de la guerre. Fait prisonnier, il fut interné et bientôt recruté comme agent par les Britanniques. Les Soviétiques demandèrent qu’il leur fut livré, mais les alliés firent la sourde oreille. Il resta en Allemagne et fut un agent constant de la CIA et du MI6, travaillant dans diverses organisations antisoviétiques, notamment l’Organisation internationale du bloc anti-bolchevique des peuples. Il publia ses mémoires (1982), et fut médaillé par le Pape Paul VI, Chevalier de l’Ordre du Pape Saint Sylvestre. Il mourut à Munich, capitale du nazisme, sans jamais avoir été inquiété pour ses nombreux et terribles crimes de guerre, le 28 mai 1995).
Pavel Shandrouk (16 février 1889-15 février 1979), originaire de la région de Ternopol, fils d’un prêtre orthodoxe, il fit des études au séminaire. Il fut mobilisé dans l’armée impériale du Tsar (décembre 1915), et envoyé à Moscou dans une école militaire dont il sortit enseigne. Il servit sur le front comme sous-lieutenant (1916-1918), avant d’être démobilisé en février 1918. Il rejoignit l’armée des nationaliste de Petlioura (1918-1920), grimpant les grades jusqu’à celui de colonel. Il fut nommé cadre dans l’État-major général de l’OUNR en exil (1927-1939). Il fut diplômé de l’Institut technique militaire de Varsovie (1929), et servit dans l’armée polonaise (1936-1939). Il se battit contre les Allemands, blessé et décoré, et fut fait prisonnier (23 septembre 1939). Il fut finalement libéré (janvier 1940), et s’enrôla comme traducteur dans l’armée allemande (1941). Il nommé dans le Comité National Ukrainien en Allemagne (15 mars 1945), et à la tête de l’Armée Nationale Ukrainienne, une formation militaire imaginée par les Allemands. Officiellement toutes les troupes collaborationnistes et SS ukrainiennes y entrèrent, mais il était trop tard. Il passa en revue la division SS Galicie en Autriche (avril 1945), et fit prêter aux soldats le serment à l’Ukraine (25 avril). Il fut fait prisonnier par les alliés, mais demanda l’intervention du général polonais Anders, qu’il avait connu en 1939. Avec son soutien, il fut rapidement libéré. Il s’installa en Allemagne, puis émigra aux USA (1948), en utilisa les lignes des rats.Il restait colonel-général de l’OUNR, et mourut à Trenton, dans le New Jersey, aux USA, le 15 février 1979.
Walther Schimana (12 mars 1898-12 septembre 1948), originaire de Troppau, Autriche, il naquît dans l’Empire des Habsbourg. Pendant la Première Guerre mondiale, il intégra une école de cadets à Prague (1915), et fut mobilisé (septembre 1918), mais il n’eut pas vraiment le temps de combattre. Il s’enrôla alors dans plusieurs corps francs, pour faire le coup de feu dans les pays baltes contre les Bolcheviques (1919-1921). Il s’installa ensuite en Allemagne et participa au coup d’État manqué d’Adolf Hitler à Munich (1923). Il rejoignit ensuite la SA et le parti nazi (1926), se maria et eut 4 enfants. Il entra dans la police (1935), et fut envoyé en Autriche au moment de l’Anschluss pour prendre le contrôle de la gendarmerie (1938). Il passa ensuite dans la SS (1939), et commanda diverses écoles de gendarmerie (1940-1941), transféré à l’État-major d’Himmler (1942-1944). Il commanda sur le territoire de l’URSS un régiment de police, et s’occupa de répressions, chasse aux partisans et destructions de villages. Après la guerre, les rapports le créditèrent du ravage de 103 villages et de la mort de 4 018 civils, sans parler de quelques milliers de partisans, notamment dans la région de Minsk. Il fut envoyé à Marseille pour détruire plusieurs quartiers et procéder à la déportation et l’arrestation de Juifs, de résistants et d’opposants. Plus de 20 000 habitants de la ville furent expulsés, 6 000 furent arrêtés, dont plus de 2 200 envoyés au camp de Compiègne avec l’aide de la Police française de Vichy. Parmi eux 782 Juifs furent déportés à Sobibor et exterminés (1943). Il fut renvoyé sur le front de l’Est, nommé commandant du Kampfgruppe Schimana et de la 14e division SS Galicie (juillet-octobre). Il fut remplacé et envoyé en Grèce, levant des bataillons de collaborateurs grecs pour lutter contre la résistance (1944). Il procéda à la déportation des Juifs grecs et mena différentes opérations sanglantes de répressions. Il fut envoyé ensuite à Vienne (octobre 1944-mai 1945), et fut finalement arrêté par les alliés. Il réussit à s’évader mais fut repris, et préféra se suicider dans sa prison à Salzbourg, le 12 septembre 1948, avant de passer en jugement.
Iov Skakalski (1er janvier 1914-18 février 1974), originaire de Kremenets, il entra au séminaire (1928), et fut ordonné prêtre (1936). Il fut arrêté par la police polonaise pour des activités subversives (1939), condamné à de la prison, il fut libéré par l’arrivée des Allemands. Il retourna à ses activités de prêtre dans l’église orthodoxe ukrainienne. Il s’enrôla comme aumônier dans la 14e division SS Galicie (1943). Il servit jusqu’à la fin de la guerre (1943-1945), et fut fait prisonnier par les Anglais. Il fut interné dans un camp à Rimini, Italie (1945-1947). Il fut libéré et passa en Grande-Bretagne, puis par une ligne des rats au Canada (1951). Il occupa des fonctions religieuses et fut professeur au collège Saint-André à Winnipeg. Il mourut à Kouritiba, le 18 février 1974, et son corps fut transféré dans la New Jersey, où il fut enterré au cimetière de South Bound Brook.
Sylvester Stadler (30 décembre 1910-23 août 1995), originaire d’Autriche, fils d’un mineur de Styrie, il rejoignit le parti nazi (1933). Il était passé en Allemagne où il avait suivi une formation dans un camp SS, et prit la fuite d’Autriche, poursuivit pour haute trahison. Il termina l’école des officiers de la SS à Bad Tölz (1935-1936). Il servit dans une unité SS en France, et fut blessé à Arras (1940). Il fut nommé commandant du régiment Der Führer (1942), et fut envoyé sur le front de l’Est. Il servit à la reprise de la ville de Kharkov (1943), et fut envoyé avec son unité décimée au repos en France (1944). Au moment du débarquement, son régiment suivi la 2e division SS Das Reich, devant rejoindre la Normandie. Il fut l’un des officiers qui commanda lors du massacre d’Oradour-sur-Glane (10 juin 1944), où 642 civils furent assassinés. Il fut nommé à la tête de la 9e division SS Hohenstaufen (10 juillet), et fit la campagne de Normandie, participant à la bataille de Caen et de Falaise, il fut blessé. Son unité combattit encore durant les batailles d’Arnhem, puis des Ardennes (1944-1945). Il participa aux combats en Hongrie à la fin de la guerre et commanda ensuite les restes de plusieurs unités SS, dont la 14e division Galicie à la fin de la guerre. Il se rendit aux Américains à Steyr, Autriche (mai 1945). Mis en cause dans le massacre d’Oradour, il nia avoir participé ou donner des ordres. Il ne fut pas inquiété et fut libéré. Les témoignages ultérieures des rares survivants du massacre et de SS jugés pour le crime de guerre, mirent en exergue qu’il avait menti sur son implication, notamment aux procès de Bordeaux et de Berlin (1953). Malgré cela, il ne fut jamais poursuivi en justice, et mourut dans une localité de Bavière, de sa belle mort, le 23 août 1995). Ces activités après la guerre ne sont pas connues, il préféra se faire très discret.
Arkady Valiski (23 janvier 1894-1976), originaire de Tchernigov, il fut mobilisé dans l’armée impériale russe et servit comme officier durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Il passa dans l’armée de l’OUNR de Petlioura, et servit durant les combats contre les blancs, les bolcheviques et les Polonais (1918-1920). Il devînt commandant d’une école de cadets à Jytomyr (1919), et les conduisit au combat. A la défaite il passa le Zbroutch et fut interné par les Polonais (1921). Il fut nommé clandestinement général dans l’armée de l’OUNR durant son internement (1921-1924). Libéré, il s’enrôla dans l’armée polonaise (1926), grade de major, et fut diplômé de l’école militaire supérieure de Varsovie (1931). Il participa à la défense de Varsovie contre les Allemands (1939), et fut libéré sur l’intervention de l’OUN. Il fut intégré dans l’armée de l’OUNR reformée, et collabora avec l’Allemagne nazie. Il fut nommé chef d’État-major de l’UNA, une armée ukrainienne tardivement fondée pour faire illusion auprès des alliés. La 14e division SS Galicie fut renommée 1er division de l’UNA (mars 1945). Ce fut lui qui passa en revue les restes de la division et leur fit prêter le serment à l’Ukraine. Il fut fait prisonnier par les Britanniques (9 mai 1945), et interné dans un camp à Rimini, en Italie (1945-1948). Il devînt l’un des chefs de l’organisation des anciens combattants ukrainiens de l’OUNR en exil, et réussit par une ligne des rats à émigrer aux USA. Il mourut à New York, le 16 septembre 1976. Il fut enterré dans le New Jersey, dans le cimetière ukrainien de Bound Brook.
Karl Otto Gustav Wächter (8 juillet 1901-14 juillet 1949), originaire de Vienne, fils d’un officier de l’armée austro-hongroise. Il fit des études de droit, et intégra le Parti nazi (1930), ouvra son cabinet d’avocat (1932-1934). Il fut l’un des cadres dirigeants du Parti nazi en Autriche, déclaré illégal. Il participa à la préparation de l’assassinat du chancelier Dolfus (juillet 1934), et après l’échec du coup d’État, il prit la fuite en Allemagne. Il fut intégré dans la SS (1935). Après l’Anschluss (1938), il devînt commissaire dans un ministère à Vienne, puis fut envoyé diriger l’administration régionale d’occupation à Cracovie (1939). Il s’occupa de faire déporter des Juifs, qui furent envoyés en URSS, alors que le Pacte Germano-Soviétique était effectif. Il fut nommé gouverneur de la Galicie (1942-1944), et participa à la déportation massive des Juifs galiciens (plus de 500 000), vers les camps d’extermination. Il encouragea la formation d’organisations nationalistes ukrainiennes, et fut l’un des partisans et fondateurs de la 14e division SS Galicie (1943). Il fut envoyé ensuite en Italie (1944), et occupant des hautes fonctions dans la SS et l’administration des territoires italiens sous contrôle allemand (1944-1945). Il termina la guerre au grade SS de Gruppenführer, et de général-lieutenant de police. Il fut maintes fois médaillé. Il se savait menacé à la victoire des alliés et prit la fuite, tout en restant en Italie. Il fut caché dans un monastère à Vigna Pia, sous le faux nom d’Alfredo Reingard. Il mourut de maladie à Rome, le 14 août 1949, sans jamais avoir été capturé.
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Bonjour Laurent
Merci pour ces informations , certains étaient étonnés de la déclaration du Président Poutine lors de l’ annonce de l’ opération militaire spéciale relative notamment à la dénazification de l’ Ukraine . Cette dernière se poursuit et se poursuivra inexorablement et méthodiquement .