Kastous Kalinovski est un régiment composé de Biélorusses qui a été formé récemment. Il est le fruit de l’alliance de néonazis de la première heure, qui vinrent combattre en Ukraine dès les années 2014-2015, avec des dissidents politiques du Jeune Front, de l’ex candidate à la présidentielle, Svetlana Tikhanovskaya, aujourd’hui en exil. Les vétérans de l’opération ATO et néonazis forment les cadres aguerris du régiment, la masse étant fournie par ces très jeunes militants essentiellement démocrates-chrétiens. Beaucoup se trouvaient déjà sur place, dans les Maisons de Biélorussie formés en 2020-2021, en Ukraine, en Pologne et Lituanie, avec de l’argent américain et de pays de l’UE. Tikhanovskaya s’est autoproclamée à Paris (mars 2022), véritable représentante du peuple biélorusse, et est une agent de la CIA, l’USAID finançant depuis longtemps tous ces opposants « démocrates ». Selon ses dires, ce premier régiment était la base d’une « armée de libération de la Biélorussie »… devant ensuite fondre sur ce pays et sur la Russie. Un projet délirant qui a tout de même poussé des centaines de jeunes biélorusses dans ces rangs, véritable chair à canon qui a déjà payé le prix du sang du côté de Lissichansk et Nikolaïev.
De la genèse du bataillon, jusqu’au régiment. Le bataillon fut formé par d’anciens volontaires biélorusses ayant servi dans les bataillons de représailles ukrainiens de l’opération ATO contre le Donbass. Sa base arrière était la Maison de la Biélorussie à Varsovie, qui servit de centre de recrutement parmi les dissidents politiques du Jeune Front et d’autres mouvements biélorusses œuvrant contre le régime du Président Loukatchenko. Les premiers fonds furent fournis par la Pologne, notamment pour l’acquisition d’armes antichars et de fusils d’assaut. L’ex candidate aux élections présidentielles Svetlana Tikhanovskaya appela ses militants à le soutenir, à le rejoindre et les occidentaux à le financer. Les premiers volontaires se rassemblèrent à Kiev, dans la Légion internationale de défense territoriale de l’Ukraine, ou Légion étrangère ukrainienne (février 2022). Les premiers éléments du bataillon servirent dans la défense de Kiev et la région de Boutcha. Le bataillon prêta serment à l’Ukraine, entrant officiellement dans l’armée ukrainienne (25 mars 2022). Il comptait à cette date une force d’environ 200 combattants biélorusses. Il fut plus tard transformé en régiment (mai), avec deux bataillons : Litvin et Volat. Selon les transfuges biélorusses eux-mêmes, environ 1 500 Biélorusses servaient dans les rangs de l’armée ukrainienne (début juillet). Les objectifs déclarés du régiment sont la lutte avec l’Ukraine, l’invasion de la Biélorussie pour le renversement du Président Loukatchenko, considéré comme autrefois Ianoukovitch en Ukraine, comme une créature de Moscou. Les différents cadres déclaraient également qu’il faudrait en passer par la destruction de la Russie, cette dernière étant considérée comme un danger permanent. Dans les différents discours, soit par sa destruction totale, soit par« sa libération » en s’appuyant sur les forces de l’opposition. Le régiment est considéré comme l’embryon d’une « armée de libération de la Biélorussie », les fonds et l’armement viennent de Pologne et Lituanie, mais aussi des États-Unis.
L’alliance de néonazis avec des démocrates chrétiens. La grande différence avec la période du Maïdan ukrainien, c’est que contrairement à l’organisation Zagin Pogonia, les dissidents biélorusses se sont retrouvés beaucoup plus nombreux par l’apport des exilés de 2020-2021. Si ceux de 2014-2015 étaient tous des ultranationalistes liés au néonazisme et au Parti Pravy Sektor, les nouvelles recrues venaient désormais essentiellement du mouvement Jeune Front, et des militants de la candidate à l’élection présidentielle de 2020, Svetlana Tikhanovskaya. Environ 200 néonazis combattirent à l’époque au départ de l’opération ATO (peut-être un peu plus), mais aujourd’hui les démocrates chrétiens fournissent une chair à canon nombreuse, jeune et motivée. Cette jeunesse était descendue dans la rue à l’appel des opposants politiques pour l’élection présidentielle de 2020. Tikhanovskaya ou le Jeune Front étaient clairement soutenus et financés de l’étranger, de Pologne, Lituanie et Ukraine en particulier, mais surtout par l’USAID et la CIA. Les principaux cadres en sont même des agents et ont été formés et recrutés par les Américains, comme le montre par exemple ce reportage très intéressant sur les plans US pour l’Est de l’Europe (2005). On observe donc ici la même alliance qui se créa durant le Maïdan ukrainien (hiver 2013-2014), entre néonazis et bandéristes et mouvements européistes, étudiants et divers démocrates chrétiens, très proches de leurs homologues de Pologne ou Lituanie. Plusieurs milliers de dissidents biélorusses, souvent très jeunes avaient fui la Biélorussie (fin 2020, début 2021). L’Ukraine et la Pologne en avaient profité pour fonder avec l’aide d’argent américain, des Maisons de la Biélorussie dans diverses villes. Ces maisons permirent à la fois de les accueillir, de les former, de les endoctriner, puis bientôt après le début de l’opération spéciale russe, de les recruter. Ils forment maintenant le plus gros des contingents du régiment Kastous Kalinovski, mais posent un grand problème : 1) ils viennent de mouvements pacifistes, plutôt chrétiens, démocrates et européistes, 2) ils n’ont aucune expérience militaire et des armes, 3) ils rêvent d’une Biélorussie qui soit identique à la Pologne, à savoir l’entrée dans l’Union européenne, un niveau de vie supérieur, les avantages apparents de l’Europe occidentale. Leurs objectifs sont donc en complète contradiction avec les chefs nationalistes qui commandent le régiment. Ils sont aussi peu aguerris au combat et devront être longuement entraînés. Les récents combats où le chef de bataillon Martchouk a été tué, ont démontré le peu de préparation de ces hommes. Sur un peloton de onze soldats, cinq seulement sont revenus en abandonnant les corps de leurs camarades, et deux hommes se sont rendus aux Russes quasiment sans se battre. Ces tout jeunes dissidents, n’ayant parfois pas 20 ans, viennent aussi d’une jeunesse en partie mondialisée, des villes et de la classe moyenne ou aisée. Du simple point de vue des qualités rustiques, et physiques nécessaires (sans parler militaires), ces hommes ne pourront s’aguerrir qu’après de longs mois, voire un ou deux ans sur le front pour être vraiment utiles au combat. C’est la raison pour laquelle la propagande des dissidents biélorusses, et celles des médias ukrainiens, magnifient ces hommes et montrent seulement les quelques figures néonazies des vétérans de l’opération ATO, plus martiales et finalement rassurantes, que de jeunes hommes à peine sortis de l’adolescence et qui hier s’intéressaient surtout aux jeux vidéos ou à leur téléphone.
La filiation historique avec l’insurrection polonaise de 1863, et de Kastous Kalinovski. Le régiment a été nommé en l’honneur de Kastous Kalinovski (1838-1864), considéré par les uns comme Polonais, pour les autres comme un héros nationale biélorusse. Ce personnage combattait en réalité plutôt pour l’indépendance du Grand duché de Lituanie, état puissant au XVe et XVIe siècle qui allia sa destinée avec la Pologne pour fonder plus tard la République des Deux Nations. Kalinovski étudia le droit à l’Université de Saint-Pétersbourg, venant d’une famille aisée (1856-1860), se liant alors aux mouvements étudiants et révolutionnaires, dans un empire russe déjà en ébullition après les campagnes napoléoniennes, par exemple la célèbre révolte des décembristes (1825). La Russie était alors dirigée par le Tsar Nicolas Ier (1796-1825-1855), souverain autocrate et réactionnaire qui avait bloqué toutes réformes dans son empire. Kalinovski retourna dans sa région natale (Grodno et Vilnius), organisant bien vite des cercles révolutionnaires (1861-1863). Il s’attacha à publier des journaux en langue polonaise, car il mettait ses espoirs plutôt dans la capacité des Polonais à se soulever plus massivement. Les Polonais s’étaient déjà insurgés dans une grande révolte (1830-1831), mais avaient été écrasés, Varsovie sévèrement réprimée. Il tenta de lancer une insurrection en Biélorussie et Lituanie, mais ne put soulever la masse des paysans (1863), par ailleurs souvent hostiles à ce soulèvement. Les maigres forces révolutionnaires furent balayées par l’armée impériale, le mouvement continua la lutte dans la clandestinité. Pourchassé, il fut finalement arrêté (mi janvier 1864). Il passa devant un tribunal militaire, qui le condamna à mort, et fut pendu en place publique (12 mars 1864). Le personnage n’intéressa plus personne, jusqu’à ce qu’il fut repris par les nationalistes biélorusses, après la formation de la République populaire de Biélorussie (1918), bientôt écrasée par les Polonais et l’Armée Rouge. C’est dans ce contexte que les nationalistes en exil en firent un héros national, qui aurait en réalité combattu pour l’indépendance de la Biélorussie, culte qui se répandit rapidement (années 20). Toutefois, sous la plume de différents historiens soviétiques, le personnage était montré tantôt comme un nationaliste polonais, tantôt comme un précurseur de la révolution, luttant pour les paysans, il mourut d’ailleurs en criant qu’il n’y avait pas d’aristocratie et que tous les hommes étaient égaux. C’est la raison pour laquelle un groupe de partisans biélorusses soviétiques, dénomma sa brigade Kastous Kalinovski (1943), et que le personnage fut honoré dans la Biélorussie soviétique, par des noms de rues ou d’écoles (années 60). La Biélorussie indépendante de l’après URSS a également repris ce personnage, par des timbres (1993), des cartes postales, des anniversaires, commémorations et une exposition à la bibliothèque nationale (2013). Une plaque commémorative fut même installée dans la rue Kalinovski à Minsk (août 2013). Ses restes et ceux des rebelles devinrent même un enjeu politique, mais cette fois-ci en Lituanie. Des fouilles archéologiques furent menées (2017-2019), et le gouvernement lituanien s’empara à son tour de ce « héros national ». Il nomma une commission pour l’inhumation en grande pompe des restes des révolutionnaires, qui se termina par une cérémonie (22 novembre 2019). Ce n’est donc pas un hasard si Svetlana Tikhanovskaya, la candidate à l’élection présidentielle biélorusse, qui avait contesté le résultat du vote (2020), pris ensuite la fuite en Lituanie, et dans l’ambassade de ce pays, à Paris, s’autoproclama représentante de tout le peuple biélorusse et de ses intérêts. C’est aussi la raison pour laquelle les ultranationalistes biélorusses, vétérans de l’opération ATO, avaient choisi dès 2015, le blason du Grand duché de Lituanie, un chevalier brandissant une épée, et que cet emblème a été aussi repris pour le régiment Kastous Kalinovski. En Pologne, les Polonais se réclament aussi du personnage considéré comme un héros national.
L’armée de libération biélorusse. Au mois d’avril 2022, le bataillon comptait déjà environ 300 soldats prêts au combat. Après avoir combattu dans le Donbass et également dans la région de la ligne de front Nikolaïev-Kherson (mai-juin 2022), le bataillon par l’apport de nouvelles recrues arrivés de Pologne, de Lituanie et de la diaspora biélorusse dans le monde, fut transformé en régiment (21 mai). L’idée des cadres politiques, dont Tikhanovskaya, était de transformer ce dernier en véritable « Armée de libération de la Biélorussie ». Des appels furent en effet lancés aux Biélorusses pour qu’ils quittent le pays, désertent les forces de police, l’armée biélorusse et viennent rejoindre en Ukraine le régiment Kalinovski. Si les instructeurs sont souvent des étrangers, Américains, Britanniques, Ukrainiens et Géorgiens, les soldats sont tous Biélorusses, du moins officiellement. Le Président Loukatchenko a réagit à la formation de cette armée (3 juin), précisant qu’elle agissait contre les intérêts de la Biélorussie et que ses membres tombaient sous le coup de la loi, pour trahison, mercenariat et divers autres chefs d’accusations. Les services de sécurité biélorusses ont enquêté sur les volontaires du régiment, annonçant avoir une liste d’une cinquantaine de noms (27 mai), et ouvrant contre eux des poursuites judiciaires. Deux jours plus tard le vice-ministre de l’Intérieur annonça que tous les volontaires qui mettraient un pied en Biélorussie seraient impitoyablement détruits. Les graves défaites subies par l’armée ukrainienne, capitulation de Marioupol, perte du territoire de l’ancien oblast de Lougansk, perte du Sud-Est de l’Ukraine, liquidation de divers chaudrons, ont conduit le flot de militants motivés à venir se battre à se tarir. La force militaire de cette unité est aujourd’hui celle d’une milice, certes bien armée, mais d’une valeur militaire négligeable. Une partie des cadres ayant disparu dans les premières batailles, c’est ici que l’armée de libération biélorusse rencontre le plus problèmes. La défaite désormais certaine de l’Ukraine aura finalement cassé l’élan des premières semaines. L’avenir de ceux qui combattent en son sein est encombré de nuages menaçants. S’ils étaient pris par les Républicains de Donetsk et Lougansk, ils seraient considérés comme des mercenaires et passibles de la peine de mort.
Des profils opposés et très divers. Comme d’habitude voici quelques biographies pour illustrer la nature de cette unité à travers ses hommes. La science qui est utilisée dans cet article s’appelle la prosopographie, pour résumer l’étude sociale d’un groupe par la biographie collective. Il est difficile de découvrir des informations à leur sujet. Ces hommes sont considérés comme des traîtres en Biélorussie. Ils ont agis et agissent depuis 2014, la plupart dans l’ombre et l’anonymat, à la fois pour tenter de passer inaperçu dans leur pays, pour se ménager un retour, et pour protéger éventuellement leurs familles ou leurs biens (pouvant être confisqués). Les rares qui sont médiatisés sont des figures politiques, des vétérans de l’ATO naturalisés ukrainiens et des vedettes malgré eux, par leur mort ou leur capture. Voici donc pour comprendre quelques petits fiches biographiques :
Pavel ?, dit Volot ( ?-2022), originaire de Biélorussie, il fit son service militaire dans les forces armées biélorusses, et selon ses dires « fut surpris des sentiments pro-russes » qui régnaient parmi ses camarades (2012-2013). Ultranationaliste et extrémiste convaincu, il rejoignit les rangs du parti néonazi d’Ukraine, Pravy Sektor, puis intégra le corps DUK, armée politique du parti, dans une compagnie d’assaut (2014). Il continua de servir dans le Donbass, signant ensuite un contrat dans les forces armées régulières d’Ukraine (2018). Il était un spécialiste des coups de main et des opérations de sabotages et de reconnaissance. Il fut blessé à plusieurs reprises durant ses années de service, au point de se tailler une légende de trompe la mort. Il quitta le service à une date inconnue, et rejoignit comme commandant de compagnie, le bataillon Kastous Kalinovski (avril 2022). Il fut grièvement blessé dans un obscur combat pour un village du Donbass, le 16 mai 2022. Il n’arriva pas vivant à l’hôpital militaire. On ne trompe en réalité jamais la mort.
Mikhaïl Ageyenko (?-), originaire de Zhodino, Biélorussie, il fit des études professionnelles comme soudeur, et travailla dans sa spécialité dans une usine automobile (2019-2020). Avec sa petite amie, ils s’engagèrent dans les émeutes visant à déstabiliser le régime biélorusse et à faire le « Maïdan » à Minsk. Ils furent impliqués dans des violences contre les forces de police, à Borisov (9 août 2020). Il écrivit des slogans nationalistes dans son usine, provoquant des troubles et des bagarres (3 septembre), qui conduisirent à sa démission (8 septembre). Il fut arrêté et condamné à 5 jours de prison pour troubles à l’ordre public (13 septembre). Il prit la fuite dès sa sortie de prison et s’installa en Pologne, à Bialystok. Il se rendit en Ukraine et s’enrôla dans le régiment Kastous Kalinovski (mars 2022), s’affichant avec des insignes SS, dont celle de la 4e division SS Totenkopf, celle des camps de la mort.
Dmitri Apanasovitch dit Terreur (1989-2022), originaire de Smorgoni en Biélorussie, il s’enrôla dans l’armée biélorusse et fit une carrière de militaire de carrière, dans la 38e brigade parachutiste de Brest, servant notamment comme tireur d’élite (2013-2014). Il émigra ensuite en Pologne (2017-2018), vivant à Varsovie et dégottant un emploi de chauffeur de camion. Devenu un opposant politique au Président Loukatchenko, il vînt à Minsk pour participer aux manifestations et émeutes qui tentèrent de faire tomber le régime (2020). Militant ultranationaliste extrémiste, il était devenu païen et croyait aux anciens dieux vikings et slaves, ainsi qu’au Valhalla. A l’annonce du commencement de l’opération spéciale russe en Ukraine (24 février 2022), il se trouvait en voyage à Riga, en Lettonie, et décida immédiatement de rejoindre Kiev (25 février). Il s’enrôla alors dans le bataillon Kastous Kalinovski. Il n’aura pas fait la « terreur » longtemps, puisqu’il fut mortellement blessé près d’Irpen, dans la région de Kiev. Il mourut de ses blessures à Kiev, le 26 mars 2022.
Sergeï Bespalov (?-), originaire de Biélorussie, dissident politique, militant de longue date, il participa aux troubles politiques autour de l’élection présidentielle de 2010, et fut arrêté à la frontière biélorusse de retour de Pologne, son ordinateur portable lui fut confisqué (23 avril 2012). Alors qu’il allait être arrêté de nouveau par les services spéciaux biélorusses, à Minsk, il sauta par la fenêtre de son appartement, réussit à s’évader et à passer en Pologne. Après un long périple (30 août), il sauta dans un train à Vitebsk, puis dans un autre pour rejoindre la Russie et la ville de Smolensk, et de là la ville de Pskov. Après une marche d’une centaine de kilomètres, il réussit à entrer en Lettonie, fut pris en stop par un chauffeur-routier ukrainien, qui avec des collègues lui permit d’atteindre Varsovie (3 septembre). Il créa une chaîne Telegram Maya Kraïna Bielorossia et fut bientôt suivi par plus de 67 000 personnes. Il fut de nouveau recherché et était menacé par une action en justice (25 juin 2020), manquant de peu de se faire arrêter à son domicile (26 juin). Il préféra prendre le large et s’exila en Ukraine, l’ami qui l’hébergeait fut arrêté puis condamné à 15 ans de prison. Il appelait à combattre le gouvernement et participa activement à soutenir les manifestations et émeutes pour tenter de faire tomber le régime de Loukatchenko (été 2020). Il trouva un travail dans la programmation informatique. Il s’enrôla dans le bataillon Kastous Kalinovski après le déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), et appela tous ses compatriotes à venir en Ukraine pour combattre : « je suis conscient que si nous livrons aujourd’hui l’Ukraine à la meute de Poutine, nous perdrons à jamais l’indépendance de la Biélorussie, et nous devrons en supporter les conséquences pour nous et nos enfants ». Il est intéressant de noter qu’il affirmait n’avoir aucun problème d’argent, son canal Telegram et de nombreux dons lui permettant de vivre « sans problèmes d’argent ». Il fut agressé à Kiev par des Ukrainiens, malgré qu’il eut montré son tatouage « Stop Louka », alors qu’il prenait des photos d’une file d’attente. La Biélorussie étant considérée par beaucoup comme une ennemie, il fut frappé, embarqué par des policiers également très hostiles. Il fut longuement interrogé, sa caméra confisquée, ainsi qu’un couteau et une lampe de poche et après bien des explications de son activité, finalement libéré (25 février). Il est depuis très souvent mis en scène par les médias de propagande ukrainiens.
Andreï Bezsmertny (?-), originaire de Minsk, peut-être un pseudonyme, l’homme est un néonazi assumé, il s’affichait dans une vidéo avec un t-shirt montrant des soldats portant l’uniforme des collaborateurs biélorusses avec l’Allemagne nazi, le drapeau des collaborateurs nazis et une insigne de la défense territoriale organisée en Biélorussie par les Allemands en 1943-1944. Il est aussi un pratiquant des arts martiaux et porte diverses insignes néonazies, et un ultra des clubs de football, un vase communiquant qui fonctionne toujours très bien entre les divers néonazis d’Europe. Il participa à un concours en Ukraine, à Zaporojie de Jui Jitsu où il reçut deux médailles (5 septembre 2021). Il se rendit en Ukraine pour s’enrôler (vers 2022), et s’affichait avec ostentation avec d’autres combattants, y compris d’autres mercenaires étrangers, notamment anglo-saxons. L’unité où il sert est équipée entre autre de véhicules américains de transports de troupes, dont l’un a été marqué d’une croix allemande de la Seconde Guerre mondiale.
Alexeï Bolotnitkov (6 juillet 1993-), originaire de Gomel, Biélorussie, activiste anarchiste et opposant au régime en place. Il tenta d’incendier un bâtiment du service des impôts à Gomel (2017), mais échappa à des poursuites pénales. Il était membre du groupe anarchiste Action Révolutionnaire (2015-2016), dirigé par Franzekiewicz. Il prit la fuite pour Kiev, où il fut mêlé à de sombres bagarres contre les ultranationalistes locaux. Il aurait participé par exemple à l’attaque de Dmitro Verbich, un ultranationaliste ukrainien (mai 2018). Il participa à la tentative d’incendie de la tour de télécommunications Vodafone à Kiev (10 décembre 2019), et pris la fuite d’Ukraine. La Biélorussie lança contre lui un mandat d’arrêt international par Interpol (2021). Il retourna finalement en Ukraine après l’opération spéciale russe (février 2022), et s’enrôla dans le régiment Kastous Kalinovski.
Sergeï Degtev dit Tick (1987-), originaire de Biélorussie, de Minsk, il fut l’un des dissidents politiques qui participèrent aux émeutes pour tenter de renverser le gouvernement biélorusse (2020). Il fut arrêté par deux fois et décida de fuir le pays, rejoignant ensuite l’Ukraine, à Tchernigov, ralliant la Maison de Biélorussie. Il décida de s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski. Après un court entraînement sous la direction d’un instructeur britannique, son groupe fut envoyé à Kiev, puis dans la fournaise de Lissichansk, encadré par des vétérans biélorusses de l’opération ATO. Sans expérience militaire et pauvrement armé, il préféra se rendre, son unité étant tombée dans une embuscade et son chef de bataillon tué au combat (26 juin 2022). Une vidéo fournie par l’armée russe apparue quelques jours après, montrant le résumé de ses déclarations comme prisonnier de guerre. Il affirma que le moral de l’armée ukrainienne était très bas et que beaucoup comprenaient que la défaite était inéluctable.
Jan Dioubeïko dit Trombli (1996-), originaire de Biélorussie, de Minsk, avec des origines polonaises. Il rêvait d’entrer dans l’Académie d’État de l’aviation, pour devenir pilote, mais en fut empêché par sa condition physique. Il travailla ensuite dans une usine (2020), puis fut l’un des dissidents les plus actifs qui participèrent à des émeutes pour tenter de faire tomber le Président Loukatchenko (2020). Il fut arrêté par la police (1er novembre), menacé par des poursuites judiciaires, ses parents lui conseillèrent de s’enfuir. Avec l’aide d’un ami, il passa en Ukraine, rejoignant la ville de Khmelnitsky, où se trouvait une Maison de Biélorussie. Il affirma avoir été forcé de s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski, ou être expulsé vers la Biélorussie. Il fut envoyé à Kiev, où il suivit une formation rapide pour être envoyé au front, avec des mercenaires, des vétérans tchétchènes des guerres d’Irak et de Syrie, des vétérans de la guerre d’Afghanistan, un instructeur du régiment Azov et un instructeur britannique. Il fut capturé par les Russes en tombant dans une embuscade du côté de Lissichansk (26 juin 2022). Les Russes publièrent quelques jours plus tard une vidéo de ses déclarations comme prisonnier de guerre.
Danil Dobrovolski (23 août 2001-), alias Occultist, ou Rizzzal, originaire de Minsk, Biélorussie, ultranationaliste et néonazi assumé, il quitta son pays au début de l’année 2023 et vînt en Ukraine pour s’enrôler. Il passa d’abord par la Pologne, puis par la Lituanie, et enfin passa en Ukraine (août 2023). Il s’enrôla dans le régiment Kastous Kalinovski, affecté semble-t-il à la compagnie médicale. Son surnom est inspiré par le fait qu’il porte des insignes satanistes, dont le fameux 666, et semble être un adepte de Satan.
Alexandre Doubliaouskas (2003-), originaire de Biélorussie, de Minsk, il participa aux manifestations et émeutes pour tenter de faire tomber le régime de Loukatchenko (2020-2021), puis fut bientôt recherché par les services de sécurité. Il préféra prendre la fuite et s’exila en Ukraine (juillet 2021). Il s’enrôla après le début de l’opération spéciale russe (24 février 2022), dans le bataillon Kastous Kalinovski.
Irina Garkavenko (1989-), originaire de la région de Tchekassy, elle fit des études et devînt fonctionnaire, travaillant dans le service des passeports de Tcherkassy. Elle fut l’une des émeutières et activistes virulentes lors de la révolution du Maïdan. Elle s’encarta dans le parti néonazi Pravy Sektor, et participa à l’assaut des bâtiments de l’administration locale à Tcherkassy (hiver 2013-2014). Elle quitta son travailla et s’enrôla dans le DUK, envoyée dans le Donbass, servant dans la 1ère compagnie d’assaut du DUK (août 2014). Elle participa aux combats pour la prise de Peski, puis à la bataille de l’aéroport de Donetsk (hiver 2014-2015). Elle rencontra un fanatique néonazi biélorusse, enrôlé aussi du côté ukrainien, Vadim Kabantchouk. Ils marièrent plus tard. Avant la fin de la défaite de l’aéroport de Donetsk, elle quitta le front et revînt à Tcherkassy, puis s’installa à Kiev. Elle s’enrôla dans l’OUDA, et entra dans le service administratif du corps, érigée par la presse ukrainienne en symbole vivant. Elle s’enrôla avec son mari dans le régiment Kastous Kalinovski (2022), et s’employa à trouver des fonds et à faire de la propagande pour l’unité. Elle vînt avec son mari en Pologne pour cette raison.
Kirill Golovanov (6 mai 1996-), originaire de Borisov, Biélorussie, il fit des études secondaires, puis travailla dans le Palais de la Jeunesse de Minsk, et la nuit comme ingénieur du son dans des clubs et discothèques. Il organisa un concert en faveur de l’opposition biélorusse, mais l’événement sombra en émeutes et en bagarres, entre manifestants, et contre les forces de l’ordre. Il préféra prendre la fuite avant d’être arrêté (2020). Il s’installa en Lituanie, puis en Pologne, et vînt ensuite s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (2022).
Stanislas Goncharov (1997-), alias Terror Machine, originaire de Vitebsk, Biélorussie, néonazi couvert de tatouages, dont des croix gammées, le portrait de Dirlewanger, et des allusions à la waffen SS. Il s’enrôla en Ukraine dans le bataillon Azov (2014), dans lequel il servit longuement (2014-2017). Il retourna en Biélorussie et fut arrêté (mars 2017). Il écopa de 7 ans de prison et purgea une partie de sa peine avant d’être libéré. Il prit la fuite et s’enrôla en Ukraine dans le régiment Kastous Kalinovski (2022).
Pavel Gorbatch (10 janvier 1992-octobre 2023), originaire de Biélorussie, il s’enrôla dans l’Armée biélorusse et devînt militaire de carrière. Il roua de coups un collègue, qu’il massacra littéralement et fut condamné à 8 ans de prison (2015). Après avoir effectué sa peine, il se rangea du côté des manifestants et émeutiers qui cherchèrent à renverser le régime de Loukatchenko (2020). Inquiété, il préféra s’exiler en Pologne (1er avril 2021). Il échoua à découvrir un travail, mais après l’annonce de l’opération spéciale russe (24 février 2022), il rejoignit l’Ukraine et s’enrôla dans le bataillon Kastous kalinovski. Il fut liquidé par les Russes en octobre 2023.
Bogdan Sergeï Grigorievitch (26 décembre 1994-), alias Charly, originaire de Grodno, Biélorussie, il travailla dans une usine de sa ville. Il participa à la tentative de Maïdan en Biélorussie et aux émeutes (août 2020). Il passa en Géorgie (2022), puis rejoignit l’Ukraine pour s’enrôler dans la Légion internationale (juin 2022), et passa dans le régiment Kastous Kalinovski. Il servit dans la bataille perdue de Lissichansk. Il partit d’Ukraine quelques temps après, mais revînt au début de 2023, et rejoignit une compagnie de transfuges biélorusses attachée à la 79e brigade aéromobile. Il annonça que la contre-offensive ukrainienne allait vaincre les Russes : « Les Russes vont s’enfuir et vont s’enterrer quelque part ».
Vassil Groudovik dit Atome (1991-2022), originaire de Biélorussie, de Pinsk, il travailla comme gestionnaire, puis fut directeur-adjoint d’une société de transport biélo-polonaise. Il s’engagea durant l’élection présidentielle pour l’opposition, organisant des rassemblements, notamment pour Svetlana Tikhanovskaya, distribuant des tracs dans la rue, etc. S’étant présenté au travail avec un T-shirt à l’effigie de cette personnalité politique (26 juillet 2020), son directeur, favorable au régime lui demanda de cesser ses agitations politiques, puis lui demanda de démissionner, ce qu’il fit bientôt en claquant la porte, bien qu’il eut un prêt à rembourser pour la maison qu’il avait fait construire (29 juillet). Il fut l’un des dissidents politiques qui tentèrent durant des manifestations et des émeutes, de renverser le régime du Président Loukatchenko (2020). Dans sa ville de Pinsk, il fit le coup de poing contre les forces de l’ordre (août 2020). Il fut recherché comme l’un des agitateurs, se cacha chez ses parents, puis au bout d’un mois passa en Pologne (octobre). Il rejoignit Varsovie, où il devînt musicien de rue et tenta de vendre des bougies. Lorsque l’opération spéciale russe a commencé (24 février 2022), il commença à aider aux collectes de fournitures pour l’humanitaire, et se décida à s’engager comme soldat dans le régiment Kastous Kalinovski. Ses parents étant mort du covid entre temps, sa sœur soutenant la Russie et le régime biélorusse, sans avenir, sa fuite en avant était logique. Il suivit une formation militaire de 7 jours en Pologne, quitta le pays en laissant tout de même une fille derrière lui. Il déclarait : « oui je sais je peux être tué, mais j’emmènerais beaucoup d’ennemis avec moi. Il ne me reste plus que la colère, car ces inhumains tuent des civils […] et maintenant j’ai une chance de me venger ». La confusion de ses motivations était très grande comme on le voit. Il fut envoyé à Kiev, puis avec son unité à Boutcha. Comme il l’avait pressenti, il fut tué lors d’une embuscade tendue par les Russes, du côté de Lissichansk (26 juin 2022).
Emil Janowski (2000-), alias Emiliy Lobeyko, originaire de Bobruisk en Biélorussie, il émigra en Pologne, puis vint s’enrôler dans le régiment Kalinouski (2022). Il servit durant la bataille d’Artëmovsk et survécut aux combats, avant que son unité soit renvoyée pour reformation à l’arrière du front. Dans une interview, il a assuré avoir été blessé à trois reprises. Il fut renvoyé avec l’unité sur position et a peut-être été tué, ne donnant plus de nouvelles sur ses réseaux sociaux.
Jeune Front, mouvement politique biélorusse en partie financé et supporté par d’autres mouvements similaires, tous liés à l’USAID et menant tout droit à la CIA. Le mouvement fut créé en 1997, dans un contexte des années difficiles de l’après écroulement de l’Union soviétique, et dans la volonté des Américains de supporter des mouvements de la jeunesse, étudiants ou d’associations de promotion de la démocratie, pour étendre l’influence de ce qui était appelé ici pudiquement « l’importation de l’économie de marché ». Ces supports préparaient en réalité l’extension de l’Union européenne et l’érosion de l’influence russe sur les territoires où elle continuaient de garder de fortes positions. Le mouvement commença par créer des cellules dans tout le pays, par recruter des jeunes, organiser des congrès, des manifestations et des actions. En quelques années, le Jeune Front devînt une force politique non négligeable, organisant des centaines de manifestations, et tentant de peser sur les élections législatives ou présidentielles (dès 2000-2001). Devenu la 5e force politique du pays, ils commencèrent à envoyer des députés à l’assemblée et dans les conseils régionaux (2003-2004), puis tentèrent d’organiser une révolution colorée, par des camps de tentes et des grèves massives de la faim. La confrontation ayant mené à un flop, le mouvement se tourna alors vers les actions caritatives et humanitaires (2008). Ils participèrent aux troubles politiques en Biélorussie autour de l’élection présidentielle (2010-2011), tentèrent d’imposer le drapeau à bande rouge et blanc des nationalistes biélorusses en exil (République populaire de Biélorussie). Cette autre « Biélorussie » fut utilisée pendant la Guerre froide par la CIA, et sert depuis toujours d’épouvantail pour tenter de pousser dehors le Président Loukatchenko. Le mouvement Jeune front, de la même manière, s’engagea dans des actions subversives, en particulier les manifestations et émeutes contestant les résultats de l’élection présidentielle de 2020. Beaucoup des militants étaient passés, ou passèrent à cette date en Ukraine, où le gouvernement ukrainien créa comme en Pologne, des « Maisons de Biélorussie », bases arrières de « démocrates » et dissidents biélorusses. Certains des membres du Jeune Front sont liés de longue date avec les activistes qui ont fait la Révolution du Maïdan (2014). Mais le gros flot de militants du Jeune Front engagé militairement en Ukraine, s’est déversé après le déclenchement de l’opération spéciale russe en Ukraine (24 février 2022). Dans leur idée, la Biélorussie soutient la Russie dans cette opération et la « libération » de la Biélorussie ne pourra définitivement se faire qu’après la destruction de la Russie. Sept cadres historiques du Jeune Front se sont enrôlés dans le régiment Kastous Kalinovski, entraînant avec eux quelques centaines d’opposants, dont certains étaient déjà réfugiés en Ukraine. Officiellement le mouvement se classe dans l’idéologie de la démocratie chrétienne, alliant des valeurs des démocraties occidentales avec les valeurs traditionnelles et chrétiennes (très proches en fait d’une certaine frange politique de Pologne ou de Lituanie, également bases arrières du mouvement).
Vadim Kabanchuk dit J’ai le droit ( ?-), ultranationaliste fondateur du mouvement Bison, et de l’organisation sportive, paramilitaire et patriotique Kraï, membre du Jeune Front. Il se fit remarquer à de multiples reprises dans les manifestations, émeutes, troubles politiques qui visaient à abattre le régime de Loukatchenko. Il fut arrêté pour la première fois en 1997, participa aux émeutes lors des élections présidentielles (2010 et 2020), et écopa au final de six mois de prison. Il fut arrêté à la frontière de la Biélorussie avec la Lituanie (15 février 2011), alors qu’il rapportait de ce dernier pays une centaine de journaux clandestins imprimés à l’étranger. Russophobe déclaré et d’une rare violence, il était proche des néonazis du Pravy Sektor, n’hésitant pas à rejoindre l’Ukraine pour s’enrôler dans les bataillons de représailles de l’opération ATO, dans le Donbass (2014). Il fut l’un des fondateurs et le commandant en second du bataillon puis régiment Kastous Kalinovski (mars 2022). On lui donna la charge de la formation des volontaires, et il devînt aussi une sorte de porte-parole, souvent montré sur les médias ukrainiens. Il déclarait par exemple : « Nous étranglerons les cafards ici, ils commenceront à tomber, le régime de Poutine sera ébranlé, puis nous nous attaquerons aux Loukatchistes, c’est notre mission principale, mettre un point final à ce régime, qui a retardé sa fin pendant plus de 27 ans ». Il fit une déclaration pleine de menaces devant les médias ukrainiens (22 mai) : « Nous libérerons tous les prisonniers politiques, et ceux qui l’empêcheront seront tués. C’est un message à la police anti-émeute biélorusse et à ceux qui se moquent des prisonniers politiques aujourd’hui. Dormez avec ça, et souvenez vous, nous viendrons vous voir, et ce temps viendra bientôt ». Quelques jours plus tard, il fit une autre déclaration pour le moins violente : « Malgré les lourdes pertes, le moral de nos soldats est très élevé, surtout après que tout le monde a vu ce qu’ils ont fait à Boutcha [rappelons qu’il s’agissait d’un montage ukrainien] tout le monde comprends qu’ils doivent être repoussé en dehors de l’Ukraine, et il est souhaitable de les détruire complètement. Après tout l’existence de cet État lui-même, la Fédération de Russie, créera toujours une menace pour tous ses voisins » (27 mai).
Ilya Khrenov (1995-2022), originaire de Minsk, en Biélorussie, il fit des études secondaires et milita parmi les dissidents politiques au Président Loukatchenko. Il était aussi un ultranationaliste clairement attiré par le nazisme. Il s’enthousiasma pour la Révolution du Maïdan en Ukraine (hiver 2013-2014). Il partit s’enrôler dans le bataillon Azov avec une centaine de dollars dans la poche (été 2014), puis servit dans la région de Marioupol pendant une année (2014-2015). Il rentra à Kiev et devînt un des instructeurs de l’unité devenue régiment Azov (2016-2017). Il rencontra dans les milieux néonazis ukrainiens son épouse Karina, avec laquelle il se maria (2017), puis travailla comme programmateur dans le civil, en Ukraine (2017-2022). Il s’enrôla dès le 24 février 2022 et le début de l’opération spéciale russe, dans les troupes de la défense territoriale. Il fut grièvement blessé à Boutcha, près de Kiev, par un tir de l’artillerie russe. Malgré une opération d’urgence, il ne survécut pas à ses blessures (3 mars 2022).
Ignat Kireev (?-2023), alias Boulak, originaire de Biélorussie, il vînt s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (2022), officier supérieur, grade de major, il fut liquidé par les Russes (été 2023).
Tsikhan Klyukach (?-), alias Frantz, originaire de Brest, Biélorussie, néonazi assumé, il s’affichait avec le Trizoub et les couleurs de l’UPA, sans parler de l’insigne de la 30e division d’infanterie SS, aussi dénommée 1ère biélorusse. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (printemps 2022).
Andzhey Korsak (?-), originaire de Novopolatsk, Biélorussie, il participa à des manifestations illégales pour tenter d’abattre le régime biélorusse (2020), puis prit la fuite en Pologne (2021). Il vînt en Ukraine et s’enrôla dans le régiment Kastous Kalinovski (2022). Il était toujours vivant à l’été 2023.
Pavel Koulajanko (1984-), originaire de Vitebsk en Biélorussie, il fit des études pour devenir professeur d’anglais, à l’université de sa ville. Il abandonna ses études pour effectuer son service militaire à Polotsk, et entra dans la police anti-émeute dans sa ville natale (2003). Il servit avec cette dernière durant les troubles qui suivirent l’élection présidentielle de 2010, et déclara avoir refusé d’arrêter des personnes lors des émeutes ayant éclaté à Vitebsk (15 juin 2011), mais il fut plus tard démasqué pour ce mensonge. Toujours est-il qu’il démissionna et décida de s’exiler et rejoignit les États-Unis, où il vécut à New-York, à Brooklyn (2011-2022). Fasciné par la religion païenne viking, il déclara n’avoir en fait pas eu d’activités politiques précises pendant toute cette période, mais publiait sur ses réseaux sociaux de très nombreuses images néonazies, et le portrait d’Adolf Hitler… pour souhaiter le Nouvel An, à ses proches. Il commença à apparaître sur diverses chaînes Youtube après les événements des manifestations qui tentèrent de renverser le régime de Loukatchenko (2020), lui-même appelant bientôt les forces de police à passer du côté des émeutiers. Il fut l’un des premiers biélorusses en exil, à rejoindre l’Ukraine, et surtout à bénéficier d’une très grande audience médiatique en Ukraine. La Biélorussie lança un avis de recherches contre lui (avril 2021). Il s’enrôla dans le bataillon Kastous Kalinovski et participa à quelques batailles après le début de l’opération spéciale russe (24 février 2022), arrivant en Ukraine à Kiev au mois de mars. Il joue énormément de son physique, faisant littéralement fantasmer les masses féminines en Ukraine, aimant beaucoup les caméras et les déclarations médiatiques tonitruantes.
Dmitri Koulakov (?-), originaire de Lepel, Biélorussie, il participa aux manifestations visant à renverser le régime en place (fin 2020), et prit la fuite en Lituanie, s’installant à Vilnius avec son épouse et ses deux enfants. Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (mars 2022), mais il devînt rapidement inactif sur les réseaux sociaux. Il fut peut-être tué ou quitta le front.
Artem Krasnoloutsy (7 avril 1990-), transfuge russe, originaire de la région de Voronej, village de Zabrody. Néonazi russe qui fit partie du club d’arts martiaux La Meute, et fut impliqué dans le passage à tabac et le kidnapping d’une personne (2015). Il pris la fuite et fut condamné par contumace à 11 ans de prison (2017). Il se cacha en rejoignant les rangs du groupe Wagner, avec le patronage de Makokvin, directeur de son club de sports de combat. Il fut envoyé en Syrie avec son frère. Il serait également impliqué dans le meurtre d’un opposant politique biélorusse, Vitaly Shishov, lié à la Maison de Biélorussie d’Ukraine (2020-2021). Ceci ne l’empêcha pas de passer en Ukraine pour rejoindre le régiment Kalinouski (27 février 2022). Il figure fait marrant sur la liste kill ukrainienne Mirotvorets, et est un criminel recherché en Russie.
Alexeï Lazarev (?-), originaire de Biélorussie, dissident politique affilié au Jeune Front, il se présenta aux élections législatives (2019), et ne fut pas élu. Il fut appelé au service militaire la même année, et termina ce dernier, avant de participer ensuite aux manifestations pour tenter de mettre à bas le régime de Loukatchenko (2020). Avec sa petite amie, Véronika Yanovitch, également activiste du mouvement, ils décidèrent de quitter le pays pour s’exiler en Géorgie (septembre 2021). Ils migrèrent ensuite pour la ville de Lvov, en Ukraine (15 janvier 2022). Après l’opération spéciale russe (24 février), ils organisèrent un peu d’aide humanitaire et rallièrent ensuite le bataillon Kastous Kalinovski. Ils se sont mariés en Ukraine en portant des uniformes (13 mars).
Emiliy Lobeïko (2000-), originaire de Biélorussie, étudiant en informatique à Minsk, militant anarchiste. Il participa aux manifestations et émeutes pour tenter de renverser le Président Loukatchenko (2020), puis inquiet de poursuites judiciaires préféra prendre le large et s’enfuir en Pologne (juillet 2021). L’opération spéciale russe déclenchée en Ukraine (24 février 2022), motiva son départ pour l’Ukraine, où il s’enrôla dans le bataillon Kastous Kalinovski, et fut engagé dans les combats sur le front de Nikolaëiv (mai-juin).
Édouard Lobov (1988-2023), il naquit à Vilnius en Lituanie, originaire de Biélorussie, il fit des études professionnelles, dans l’industrie et les appareils de contrôle et mesure. Il effectua son service militaire dans l’armée biélorusse, à Vitebsk. Il protesta à l’aide de tracs appelant à lutter contre le chaos régnant dans l’armée. Il fut mis aux arrêts et condamné à 10 jours de prison. Après son service, il s’engagea dans le mouvement politique Jeune Front et devint un militant et dissident politique de plus en plus actif. Il participa notamment à une campagne pour tenter d’imposer le changement de nom de la Station de Métro Place Lénine, et devînt rapidement le chef de file du mouvement. Il prit fait et cause pour l’opposition lors des élections présidentielles (2010), et fut arrêté à la veille d’une manifestation qui visait à dénoncer les fraudes électorales durant cette dernière (18 décembre). Il fut emprisonné et condamné à quatre ans de prison pour troubles à l’ordre public et hooliganisme (24 mars 2011). Amnesty International le déclara comme prisonnier politique. Son pourvoi en cassation ne donna rien et la peine resta inchangée (17 juin). En prison il reçut même la visite du nonce apostolique représentant du Pape à Minsk (septembre 2012). L’Union européenne à travers son parlement lui décerna le prix Sakharov (2013). Il demanda sa grâce à plusieurs reprises qui lui fut refusée, et après avoir purgé sa peine fut libéré (18 décembre 2014). Il avait l’obligation de ne pas participer à des manifestations, assigné à domicile, mais il ne respecta pas cette dernière et participa à plusieurs journées d’actions, (25 mars et 26 avril 2015). Il fut condamné à plusieurs amendes et fut même remis en prison pour une dizaine de jours. Après de nouveaux écarts, de nouvelles poursuites judiciaires furent engagées contre lui. Il fila alors en Ukraine, où il s’enrôla dans un des bataillons néonazis du DUK, l’organisation paramilitaire du Pravy Sektor (été 2015), envoyé dans une unité sur le front du Donbass à Marioupol, il servit dans le Groupe Tactique Biélorusse. Il fut rapidement médaillé par l’Ukraine, « pour le courage ». Il fut vu sur le front portant toujours les armes à la main (février 2016). La justice biélorusse annonça qu’il serait poursuivi en justice pour sa participation dans la guerre du Donbass, son appartement fut perquisitionné (mars). Il continua de servir dans l’armée ukrainienne (2017-2020). Il s’enrôla dans la brigade Kastous Kalinovski (2022), et fut tué dans un combat contre l’armée russe, en tentant de détruire un char russe avec une arme antichar Javelin (janvier 2023).
Leonid Lonski (2005-février 2024), originaire de Biélorussie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski. Il fut tué dans la bataille d’Avdeevka en février 2024.
Alexandre Lisiouk (?-), alias Lis, originaire de Gomel, Biélorussie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (mars 2022). Il semble qu’il se trouvait à l’entraînement en Pologne (avril 2023).
Ivan Martchouk dit Brest (1994-2022), originaire de Biélorussie, de la ville de Brest. Petit délinquant membre d’une bande, il fut impliqué dans des actes de vandalisme (2010). Il fut arrêté et condamné à de nombreuses reprises, et ne fit pas son service militaire, à cause de poursuites judiciaires entamées contre lui. Il décida de faire le voyage jusqu’en France, pour s’engager dans la plus prestigieuse unité d’élite qu’il soit, la Légion Étrangère (2013). Cette histoire est sans doute un mensonge, car moins de deux ans après, il se trouvait en Ukraine. Les engagements à la Légion étant de 5 années, il aurait dû sortir de l’armée française en 2018. Les hypothèses suivantes sont donc possibles : 1) il a simplement raconté un mensonge pour se faire valoir, 2) il se présenta au centre de sélection et fut refoulé, 3) il fut accepté pour les premières épreuves de sélection et fut renvoyé à l’issue de cette période, 4) il déserta la Légion Étrangère n’ayant pas supporté les dures conditions de cette célèbre unité. Ultranationaliste fanatique, il décida de s’enrôler dans l’organisation Zagin Pogonia et rejoignit l’Ukraine (2015), servant dans le bataillon de représailles, Azov, pendant de longs mois. Il se livra ensuite au trafic d’armes, à partir de l’Ukraine, de munitions et d’explosifs, et fut impliqué dans l’attaque au lance-grenade d’une société à Kiev. Il participa à de nombreux raids essentiellement contre des entreprises « russes » en Ukraine, et à de nombreuses destructions et rackets (2016-2018). Il fut arrêté avec huit autres complices pour détention illégale d’armes et d’explosifs, association de malfaiteurs (17 novembre 2018). Condamné à trois ans de prison (2019), sa peine fut allégée, car il accepta de donner tous ses complices et fut finalement libéré. Après le déclenchement de l’opération spéciale russe en Ukraine (24 février 2022), il décida de reprendre les armes et fut l’un des fondateurs du régiment Kastous Kalinovsky, commandant du bataillon Volat. Il tomba dans une embuscade du côté de Lissichansk, et fut tué le 26 juin 2022. Selon les Ukrainiens il était devenu la figure du combattant biélorusse en Ukraine et « un guerrier de légende ».
Alexandre Mikhaïlenko (1991-), originaire de Biélorussie, lié aux milieux ultranationalistes de Biélorussie et d’Ukraine, il fut l’un des activistes qui participèrent aux émeutes et manifestations visant à faire tomber le régime de Loukatchenko (2020). Repéré de longue date, il préféra s’enfuir du pays (janvier 2021), et passer en Ukraine. Après le déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février), il s’enrôla dans le bataillon Kastous Kalinovsky.
Evgen Mikhasiouk (1995-), dissident politique, il participa aux manifestations et émeutes qui tentèrent de renverser le régime de Loukatchenko (2020), et fut dit-il passé à tabac par la police anti-émeute et arrêté (11 août 2020). Libéré, il préféra prendre la fuite pour éviter les répressions politiques et se réfugia en Ukraine (novembre). Il s’installa dans la région de Lvov. Il indiquait dans un article du Monde « qu’il savait que la Biélorussie ne serait jamais libre si l’Ukraine ne l’est pas […] à 100 % nous la gagnerons cette guerre, et nous irons libérer la Biélorussie, les soldats ukrainiens que je connais me disent qu’ils viendront nous aider » (3 mai 2022). Il s’engagea en effet dans le bataillon Kastous Kalinovski, après le début de l’opération spéciale russe (24 février 2022), et se trouve logiquement sur le front avec son unité, qui a été en partie décimée dans la bataille de Lissichansk.
? Molchanov (?-), mercenaire et néonazi biélorusse, il s’enrôla dans le régiment Kastous Kalinovski (2022), et se plaignit dans ses réseaux sociaux d’avoir été battu par des soldats ukrainiens dans les environs d’Artemovsk. Il apparaissait avec le nez et la lèvre supérieure explosées et ensanglantées, et fut également touché par un éclat d’obus russe au visage la même journée (février 2023).
Nikolaï Molokov (1952-10 novembre 2023), alias MMM, originaire de Biélorussie, il servit dans l’armée soviétique, et fut diplômé de l’Académie militaire de Moscou (années 70). Il participa à la guerre d’Afghanistan (années 80). Il quitta ensuite l’armée à la chute de l’URSS (1992), au grade de colonel, mais il se radicalisa au fil du temps. Il fut hypnotisé par la Révolution du Maïdan, et contaminé par le bandérisme et néonazisme, au point de venir en Ukraine pour s’enrôler comme instructeur dans le bataillon Azov (2014). Il servit ensuite comme instructeur dans le régiment Kastous Kalinovski (2022). Il mourut d’une attaque cardiaque le 10 novembre 2023.
Alexandre Naoukovitch (1988-), originaire de Biélorussie, de Minsk, il travailla comme animateur et guide touristique, fasciné par les religions païennes slave et viking, il fit aussi de la reconstitution historique, notamment de l’armée impériale russe et de l’armée allemande hitlérienne. Il se lia vite avec des ultranationalistes bandéristes, venant à leur rencontre en Ukraine (2010). Après le déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), il tenta en vain de passer en Ukraine, mais fut refoulé à la frontière. Il passa alors en Pologne, rejoignit la Maison de Biélorussie à Varsovie et s’enrôla dans le bataillon Kastous Kalinovski.
Rouslan Oblomov (?-2023), originaire de Biélorussie, il s’enrôla dans les rangs des volontaires servant l’Ukraine (printemps 2022), et fut tué dans la région de Novoï Kakhovke en janvier 2023.
Denis Oubarnovitch (?-), originaire de Biélorussie, membre et président du mouvement Jeune Front, une organisation politique proche de l’USAID et de la CIA. Il annonça avec fracas partir avec six autres cadres du mouvement, pour combattre en Ukraine, après le déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022). Il rejoignit le bataillon puis régiment Kastous Kalinovski. Il fut envoyé avec une partie de son bataillon et une petite compagnie d’une soixantaine d’hommes participer à un coup de main sur les positions russes dans la région du front entre Nikolaïev et Kherson. Il fut commotionné dans un assaut (2 juin).
Sergeï Palchevski (?-), originaire de Minsk, Biélorussie, il décida de venir en Ukraine pour participer aux émeutes et violences du Maïdan à Kiev (hiver 2014). Il s’afficha ensuite avec des portraits de Bandera puis prit la fuite de Biélorussie et vint s’enrôler dans le bataillon Volat, régiment Kastous Kalinovski (printemps 2022).
Vassily Parfenkov dit Syabro (1984-2022), originaire de Biélorussie, de Minsk, il fit des études professionnelles et devînt serrurier. Il s’engagea dans le mouvement politique dissident du Jeune Front, ainsi que dans le mouvement nationaliste Bison (2002). Il participa à l’agitation et aux troubles publics lors de l’élection présidentielle (2010), puis fut arrêté et condamné à quelques mois de prison (2011). En préventive, il ne respecta pas les règles, fut arrêté encore deux fois en état d’ébriété, fut condamné à 6 mois de prison, et à un traitement d’un an pour son alcoolisme, puis encore à une année de prison, ne s’étant pas calmé. Il fut reconnu dit-il comme un prisonnier politique par les défenseurs des Droits de l’Homme. Après avoir été libéré (2014), il rejoignit les ultranationalistes en Ukraine (2015), admirateur du parti néonazi Pravy Sektor, il s’enrôla dans les bataillons de représailles, notamment dans le bataillon OUN en position du côté du village de Peski, près de l’aéroport de Donetsk. Il reçu rapidement la nationalité ukrainienne (2015). Il rencontra sur le front une infirmière militaire, qui devînt son épouse et avec qui il eut deux enfants. Avec des membres du Parti National-Socialiste d’Ukraine, du S 14 et du Pravy Sektor, il participa à des manifestations et saccages de bureaux de banques russes à Kiev (Alfa bank et Sberbank, février 2016), puis à l’attaque de la procession du régiment des Immortels (9 mai 2017), qui célèbre tous les ans la victoire contre l’Allemagne nazie et les vétérans de la Grande Guerre patriotique. Les violences conduisirent à son arrestation, mais il fut libéré le même jour. A l’annonce du déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), il s’enrôla comme soldat dans le régiment Kastous Kalinovski. Sa propre mère condamna son fils dans une vidéo, qu’elle désavoua pour son engagement contre les forces russes (avril), mais il assura qu’elle avait été forcée… Il fut tué lors d’une embuscade tendue par les Russes, du côté de Lissichansk (26 juin 2022).
Manfred Pikta (1988-), originaire de Biélorussie, il fit des études à l’Académie nationale d’agriculture de Biélorussie. Il recherchait du travail dans l’aide aux personnes âgées (2017), et vînt s’enrôler en Ukraine dans le bataillon Kastous Kalinovski, après le début de l’opération spéciale russe (24 février 2022).
Maxime Prajenik (1998-), originaire de Biélorussie, de Minsk, il participa activement aux manifestations contre le régime du Président Loukatchenko, dans l’intention de le renverser (2020). Arrêté à plusieurs reprises pendant les émeutes, il continua d’organiser des actions de troubles de l’ordre public, et préféra prendre la fuite, après que son appartement eut été perquisitionné (mars 2021). Il retourna finalement en Biélorussie (1er septembre), et y fut arrêté (17 septembre), condamné à trois ans de liberté conditionnelle, ainsi qu’à une amende pour détérioration de mobiliers urbains et de transports publics (22 novembre), il préféra de nouveau prendre la fuite, traversant illégalement la frontière ukrainienne. Il rejoignit la Maison de Biélorussie à Lvov. Il devînt un agitateur et provocateur régulier, notamment en organisant des manifestations devant le Consulat de Russie à Lvov (février 2022). Il s’enrôla ensuite dans le bataillon Kastous Kalinovski (2 mars), et fut envoyé à l’entraînement, puis semble-t-il au front.
Denis Prokhorov (?-), alias Whale, néonazi de Biélorussie, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (2022).
Ian Roudik (25 mars 1993-), originaire de Biélorussie, il fit des études supérieures en psychologie. Il s’engagea dans l’opposition au régime en place et fut un temps employé dans une chaîne de télévision, créant notamment l’émission Nache Outro (Nôtre Matinée). Il passa ensuite dans le canal Belsat.eu, canal ultranationaliste bientôt bloqué en Biélorussie et en Russie. Il émigra en Pologne, et collabora à la création de la Maison biélorusse de Varsovie, un centre de propagande financé par des fonds de l’USAID. Il fut condamné dans plusieurs affaires en Biélorussie, par contumace, à 19 ans de prison. Il s’afficha avec un ex-député biélorusse, Vladislav Jivitsa, opposant avec qui il annonça la création du Centre républicain de Smolensk, militant pour le transfert de la ville russe à un état réunifié polono-lituanien (la Grande Pologne fantasmée depuis la République d’Entre Deux Mers). Il lança depuis des appels nombreux aux Biélorusses à rejoindre l’Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (2022-2023). Il est membre de la rédaction du canal TV Nexta (également financée par l’USAID). Il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (début 2024). Il s’affichait avec un t-shirt avec l’aile hitlérien et le trizoub ultranationaliste ukrainien.
Maxime Routkevitch (1998-), originaire de Biélorussie, de Minsk, il fut appelé au service militaire qu’il termina en deux années. Il fut l’un des dissidents politiques qui participèrent aux manifestations qui tentèrent de faire chuter le régime du Président Loukatchenko (2020). Il prit la fuite en Ukraine, et s’installa à Lvov. Après le début de l’opération spéciale russe, il tenta de s’enrôler dans la défense territoriale de l’Ukraine (25 février), mais fut refoulé à cause de son passeport biélorusse. Il décida de s’enrôler dans la compagnie spéciale Azov, constituée de vétérans de l’opération ATO, notamment de Biélorusses, et fut accepté après un passage au détecteur de mensonges (1er mars). Il fut vite versé dans le bataillon Kastous Kalinovski (6 mars 2022), et fit partie des premiers hommes qui prêtèrent le serment à l’Ukraine (25 mars). Deux jours après, il donnait une interview où il était surtout question de la bonne nourriture et de la supériorité de l’armée ukrainienne.. sur l’armée biélorusse.
Viktor Savitch (1989-), originaire de Biélorussie, il fit des études supérieures pour intégrer l’administration publique, mais travailla ensuite à des postes de cadre dans une entreprise de transformation du bois, dont il était le copropriétaire. Il devînt un dissident politique et participa aux manifestations et émeutes qui tentèrent de mettre à bas le régime de Loukatchenko (2020). Inquiété par la police, il préféra prendra la fuite en Lituanie (2020). Il passa en Ukraine, après le déclenchement de l’opération militaire russe (24 février 2022), et intégra le bataillon Kastous Kalinovski. N’ayant pas de formation militaire, il fut envoyé à l’instruction (27 avril), et depuis lors a certainement été envoyé sur le front.
Alexandre Sharonov (19 août 1983-), originaire de Mogilev, Biélorussie, il vit des études secondaires et travailla ensuite dans le bâtiment. Il sombra dans l’alcoolisme. Il participa aux manifestations dans la tentative de déstabiliser le régime biélorusse (2020), et participa à des violences contre les forces de l’ordre. Il fut arrêté et condamné à 14 jours de prison (août 2020), puis de nouveau à 10 jours de prison (septembre). Il se rendit en Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (mars 2022), et publia une photo de lui armé à l’arrière du front (juin).
Vadim Shatrov dit Papik (1978-2022), originaire de Biélorussie, il émigra en Ukraine (au début des années 2000), travailla et fonda un foyer, élevant trois enfants, dans la région de Dniepropetrovsk. Après l’annonce de l’opération spéciale russe (24 février 2022), il s’enrôla comme soldat dans le régiment Kastous Kalinovski. Il fut tué lors d’une embuscade tendue par les Russes, du côté de Lissichansk (26 juin 2022).
Iaroslav Sidorok (2 septembre 2002-?), alias Cylinder, originaire de Minsk, Biélorussie, il s’installa en Russie pour les études et le travail, mais il quitta le pays, contaminé par la propagande occidentale (février 2022). Après avoir longuement végété, il vînt en Ukraine pour s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski (janvier 2023), et fut versé dans une unité d’évacuation médicale, car il n’avait pas d’expérience militaire. Il servit dans la bataille perdue d’Artiomovsk (printemps 2023), et ses réseaux sociaux devinrent silencieux après septembre 2023. Ils le sont restés depuis, il fut peut-être tué sur le front, ou lors d’un bombardement.
Alexeï Skoblya (1991-2022), originaire de Minsk en Biélorussie, fils d’un chauffeur de bus, et d’une mère assistante maternelle. Il fit des études professionnelles dans la mécanique, puis entra à l’Université de Grodno, où il abandonna finalement ses études pour aller combattre en Ukraine contre les insurgés du Donbass. Il s’agissait en effet d’un militant ultranationaliste extrémiste. Il passa en Ukraine et s’enrôla dans le Groupe Tactique Bélarus (2015), intégrant le DUK et le parti néonazi ukrainien Pravy Sektor. Il fut l’un des fondateurs de l’organisation d’aide des Biélorusses du Pravy Sektor, après la dissolution du bataillon Zagin Pogonia (2016), mais continua de servir dans l’armée ukrainienne dans le Donbass. Il avait suivi une formation d’infirmier militaire durant son service. Il fut naturalisé ukrainien, se maria avec une Ukrainienne et passa à une date inconnue dans la vie civile (entre 2017 et 2020). Lors du déclenchement de l’opération spéciale russe (24 février 2022), il rejoignit le bataillon Kastous Kalinovski et participa à la défense de Kiev. Commandant de peloton, il fut tué dans les combats autour de Kiev, le 13 mars 2022. Son détachement était tombé dans une embuscade tendue par les Russes. Il fut enterré à Kiev, avec les honneurs militaires (15 mars), et médaillé du titre de Héros de l’Ukraine par le Président Zelensky (avril).
Constantin Soushik (1990-), originaire de Minsk, Biélorussie, il fit des études supérieures en Marketing, puis abandonna son emploi pour se lancer dans un tour de l’Europe (2017). Il parcourut notamment les chemins des pelerins de Saint-Jacques de Compostelle, et se rallia par la suite à l’opposition libérale et financée de l’étranger de l’ex députée Tikhanovskaya (2020-2021). Il passa en Ukraine et s’enrôla dans le bataillon Kastous Kalinovski (2022).
Svetlana Tikhanovskaya (1982-), originaire de Biélorussie, elle fit des études supérieures et devînt professeur et traductrice d’anglais et d’allemand, diplômée (2004). Elle devint à la suite de son mari, une opposante politique déterminée au Président Loukatchenko. Elle se présenta comme candidate à l’élection présidentielle de 2020. Son score de 10,09 % déclencha une vague de manifestations et d’émeutes de ses militants, notamment du Jeune Front, qui tentèrent de faire chuter le régime du Président Loukatchenko (2020). Elle affirmait avoir été élue avec au moins 60 à 70 % des voix, et que les élections avaient été truquées (voir à ce sujet la Révolution Orange en Ukraine qui fut déclenchée par le même stratagème en 2004-2005). La situation s’étant largement dégradée avec des violences nombreuses, elle tenta d’appeler la police à passer dans les rangs des militants, puis préféra prendre la fuite en Lituanie (11 août), bientôt recherchée pour ses actions portant atteinte à la sécurité de l’État (7 octobre). Elle continua de lancer de l’huile sur le feu de l’étranger, lançant des ultimatums et des menaces, appelant à des grèves générales. Les émeutes bien que soutenues par une frange de la population, furent finalement réprimées, la révolution du Maïdan américain biélorusse avait échoué. La Biélorussie demanda son extradition à la Lituanie, qui lui fut refusée (5 mars 2021). Elle fut reçue par le Président américain Joe Biden (18-28 juillet), officiellement pour une « journée de travail ». Elle prit position pour l’Ukraine à Paris, dans l’ambassade de Lituanie et après le déclenchement de l’opération spéciale russe, et condamna également le régime biélorusse comme un agresseur (début mars 2022). Elle s’autoproclama alors représentante du peuple et de la République de Biélorussie, situation cocasse, car à ce jour il existe désormais trois présidents de Biélorussie, le gouvernement officiel, le sien, et celui de la République populaire de Biélorussie en exil au Canada. Elle fut ensuite récompensée par les Américains par le Prix des quatre libertés de Roosevelt (21 avril). Il s’agit d’une agent des USA, supportée et financée en sous-main par la CIA, et officiellement par des organismes de l’USAID. Les parutions où elle montre son affiliation quasi ouvertement sont légions sur Internet, comme ici. Largement pourvue d’argent occidental, elle parcourt le monde depuis lors, épouvantail devenue aussi une figure de la « Liberté ». Elle a déjà été reçue par de nombreux chefs d’État, comme ici aux Pays-Bas (24 avril), ou deux ans avant le Président Macron. Elle a affiché son soutien total à la formation de troupes biélorusses dissidentes en Ukraine, appelant ses militants à venir défendre l’Ukraine, et pour une grande part des transfuges biélorusses est devenue leur chef nominal. Elle appelait à former une « Armée de libération de la Biélorussie », dans l’espoir d’étendre le conflit dans ce pays. De ce fait, elle est désormais coupable de haute trahison dans son pays.
Azov, Kastous Kalinovski et les différentes organisations radicales citées dans l’article sont interdites en Fédération de Russie, pour le radicalisme, l’incitation à la haine raciale et l’apologie du terrorisme.
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Bonjour Laurent
Oui , Tikhanovskaya et tous les autres personnes citées sont des créatures de l’ occident décadent et finissant.