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Lougansk-1, de la police supplétive de transfuges à une brigade d’assaut

Lougansk-1, de la police supplétive de transfuges à une brigade d’assaut

Voici le 93e historique d’une unité de représailles de l’Ukraine qui fut formée en mai 2014. Cette unité de police supplétive avait pour but de réprimer les insurgés républicains et d’écraser l’insurrection du Donbass. Un petit groupe fut envoyé aux côtés d’Aïdar pour tenter de prendre Lougansk, mais l’unité ne motiva pas les foules. Depuis transformée en pure unité de la Police Nationale, elle a encore muté en étant versée dans la brigade Liout, une sorte d’Azov 2.0. L’unité a subi d’importantes pertes et a sans doute été décimée à plusieurs reprises, ayant été laminée dans le début de l’opération spéciale russe, puis dans les combats pour Severodonetsk, Lissichansk, Artiomovsk, et désormais Tchassov Yar.

Une formation électoraliste et totalement décalée de la réalité du terrain. Dans le contexte du début de l’insurrection du Donbass et la grande ébullition régnant dans l’Est de l’Ukraine, l’idée de fonder de nouvelles unités locales de police supplétive fut lancée par la fameuse Reine du Gaz, Ioulia Timochenko. Elle avait déjà été la marraine de plusieurs unités de défense territoriale, qui au lieu d’être employées à la défense de leurs régions furent très vite envoyées sur le front. Timochenko qui avait visité le bataillon bandériste Roukh Oporou, et tentant d’ailleurs de gagner en influence dans l’armée en formation, et en pleine campagne électorale après le coup d’État du Maïdan, cherchait à se faire bien voir d’une frange de l’opinion publique. Une frange favorable à la guerre et radicalisée. Elle annonça le 8 mai 2014, la formation de trois nouveaux bataillons, les bataillons Timour, Stakhanov et enfin Lougansk. Malgré l’insurrection républicaine, les politiciens de Kiev n’avaient aucune idée de la situation dans le Donbass. Pour eux, seuls quelques « séparatistes » arpentaient la campagne, et il serait facile de les balayer comme ce fut le cas à Odessa (2 mai 2014). Ordre fut donné de former les trois bataillons à Lougansk, déjà aux mains des insurgés républicains. Le chef du bataillon Timour fut aussitôt capturé, avant même la formation de l’unité, les rares bandéristes locaux motivés prirent la fuite. Ordre fut alors donné de former avec eux, à Dniepropetrovsk un unique bataillon qui fut dénommé Lougansk-1. Complètement inconscient de la situation, les autorités avaient en effet l’impression que des milliers de volontaires se présenteraient… pour former d’autres bataillons Lougansk ! Ces milliers d’hommes se présentèrent en effet… mais pour servir dans l’armée républicaine de la RPL.

Des transfuges suspects et oubliés végétant loin du front. A l’arrière, dans la future grande base d’assaut du Donbass, à Dniepropetrovsk, les Ukrainiens eurent du mal à recruter 200 hommes. Pour faire bonne figure, ils affirmèrent qu’ils étaient à 80 % originaires de l’oblast de Lougansk. Même si ce chiffre avait été vrai, 150 transfuges de la région pour une population d’un peu plus de 2 millions d’habitants, c’est peu. On image bien le ridicule de la situation. Il fut annoncé qu’il serait sous le commandement du Ministère de l’Intérieur, mais ces quelques dizaines de fanatiques restaient justement originaires de Lougansk, ils étaient de langue russe, ils étaient suspects par leur naissance. Beaucoup de bataillons furent formés en Ukraine, mais avec l’aide des autorités locales, de parti politiques, de groupes paramilitaires. Ici l’administration du Conseil régional de Lougansk était du côté des insurgés. Les rares bandéristes locaux étaient rares, ils avaient pris la fuite. Le bataillon Donbass formé plus précocement siphonna d’ailleurs la plupart des transfuges. Certains s’enrôlèrent dans d’autres unités, y compris dans le bataillon Azov. Au 10 août 2014, en pleine bataille des frontières, le bataillon comprenait 24 policiers supplétifs ayant prêté le serment à l’Ukraine (ils avaient été envoyés avec Aïdar sur le front), et 200 ayant passé la commission médicale. Le chef de bataillon, un dénommé Artem Vitko, se présenta sous le faux nom d’Andreï Levko pour assurer sa sécurité et celle de sa famille dans la région de Lougansk… qui avait ralliée l’insurrection. On ne lui distribua que quelques armes automatiques et des grenades. Il fallut attendre le mois de septembre, pour que l’unité reçoive des lance-grenades AGS, des lance-roquettes RPG et bien plus tard quelques véhicules blindés soviétiques BRDM-2.

Une unité intégrée dans la Police Nationale. Il fut finalement décidé de les envoyer au front, il faut dire que les choses allaient très mal pour les Ukrainiens. Ils connurent le baptême du feu dans la région de Lougansk, engagés pour le contrôle de deux villages obscurs (27 août 2014). Plus au Sud les troupes ukrainiennes étaient en pleine déroute, dans le chaudron d’Ilovaïsk. Elles avaient été vaincues à Saur Mogila, puis à Shakhtiorsk, les bandes ukrainiennes refluaient en désordre et décimées. Au Nord, l’encerclement de Lougansk se termina également par une défaite, la ville fut désenclavée, mais restait tout de même menacée comme Donetsk. Sous armés, les soutiens et familles des volontaires purent fournir un premier véhicule blindé d’infanterie au bataillon (4 septembre). Pour le moment l’unité se baladait dans de vieux camions, des voitures privées et des autobus poussifs et éculés. Malgré la poussée et l’annonce de victoires imaginaires, notamment à Pervomaïsk (8 septembre), les Ukrainiens étaient vaincus. L’unité se montra féroce avec les locaux, les prisonniers et fut signalée bien vite pour des actes de pillages et des violences. C’est que ces hommes, sentant qu’ils ne pourraient vaincre leurs frères et cousins insurgés, étaient enragés à cette idée. Ils étaient non seulement bannis, ostracisés, mais également méprisés pour leur choix de l’Ukraine. Ils restèrent ensuite sans combattre pendant des mois sur de mauvaises positions. Les autres unités renvoyant les volontaires et les mobilisés en fin de contrat dans leurs pénates, beaucoup n’avaient nulle part où aller. Il fut décidé en haut lieu de transformer le bataillon squelettique en unité de police dépendant de la Direction principale de la Police nationale de la région de Lougansk (2015). Ils devinrent alors des policiers à part entière et n’effectuaient plus de rotation vers l’arrière comme les autres unités combattantes. L’équipement fut amélioré par le fourniment par le ministère des équipements nécessaires, uniformes, casques, gilets pare-balles et armement, sans parler de véhicules de police flambants neufs. Il reçut également un nouveau drapeau, dans une cérémonie officielle qui fut filmée (3 février 2021). Il resta dans cette fonction, essentiellement de répressions, de chasse aux résistants et de gardes de points de contrôle jusqu’au déclenchement de l’opération spéciale (2022).

Épilogue.Lors de l’offensive déclenchée par l’opération spéciale russe (24 février 2022), l’essentiel du bataillon fut anéanti dans les premiers combats. A part quelques figures célèbres, l’Ukraine se garda bien de communiquer la gravité des pertes subies par Lougansk-1. En première ligne lors de l’avance russe, ils furent débordés, encerclés, décimés. Les débris se replièrent vers l’arrière, en compagnie de la 79e aéromobile dans la ville de Severodonetsk. Un bataillon de marche fut formé avec des policiers rameutés de Tchernigov, Poltava, Kherson, Soumy et Lvov. Ils défendirent la ville de Popasnaya, qui fut entièrement détruire par les bombardements. Après la perte de la localité, ils défendirent ensuite Severodonetsk, puis Lissichansk qui furent à leur tour perdues (été 2022). Les survivants furent ensuite envoyés à Artiomovsk. Il participa à la marche en avant des troupes ukrainiennes sur la ligne de Koupiansk et Izioum (automne 2022). Après cette avance, ils s’enterrèrent dans les villages de Novoselovka et Stelmakhovka. Le bataillon renforcé par d’autres policiers et des recrues fut versé dans la brigade de Police Liout, unité de nouvelle formation dont nous avons écrit l’historique (mars 2023). Il fut transformé en régiment de police Lougansk, recevant des volontaires et de nouveaux mobilisés (octobre 2023). Le régiment a été envoyé récemment à la défense de Tchassov Yar (printemps 2024), où il se trouve toujours. Pour faire la promotion de bataillon le Ministère de l’Intérieur avait monté une petite vidéo de propagande sur l’unité qui fut diffusée dans les médias et sur les réseaux sociaux (8 avril 2024).

Des transfuges du Donbass dont il ne doit plus rester grand-chose. La petite étude de prosopographie avec les profils que nous connaissons montre effectivement la présence de transfuges du Donbass. Mais dix années ont passé, et l’unité a subi plusieurs amalgames et de lourdes pertes durant les combats entre 2022 et 2024. Elle montre la présence de soldats d’autres régions, de quelques bandits et bandéristes notables. Avec l’amalgame de policiers venus de toute l’Ukraine, puis de mobilisés et de volontaires, elle n’a de toute façon plus rien à voir avec Lougansk-1. La RPL par ailleurs, en septembre 2022, a voté son rattachement définitif à la Fédération de Russie. S’il existe encore des transfuges vivants, de l’époque de 2014… ils ne reverront pas de sitôt, voire jamais leur terre natale. C’est le prix de la trahison.

Dmitri Bondar (?-5 décembre 2020), sergent de police qui s’était engagé dans le bataillon Lougansk-1. Il fut tué dans un accident de voiture, le 5 décembre 2020.

Igor Deïnegea (?-17 septembre 2023), alias l’Arien, il entra dans une école de la Police Nationale d’Ukraine, dont il sortit lieutenant de police. Il fut versé à une date inconnue dans le bataillon ou le régiment Lougansk. Il se trouvait à la défense du village de Koudiumovka, région d’Artiomovsk, il fut blessé à la jambe par un éclat d’obus (16 septembre 2023). Il refusa d’être évacué et fut tué le lendemain par un bombardement d’artillerie des Russes, le 17 septembre 2023.

Mikhaïl Glavatsky (?-), fonctionnaire de police, qui entra dans la police après avoir fait une des écoles de la Police nationale d’Ukraine. Il fut versé dans le régiment Lougansk (en 2022 ou 2023), grade de capitaine, et fut nommé commandant-adjoint d’une compagnie d’assaut du régiment.

Irina Gordeivitch (19 juin 1974-24 février 2022), originaire de la région d’Ivano-Frankovsk, elle fit des études supérieures de géographie, diplômée (1995). Elle émigra en Grèce (fin années 90), et y rencontra son époux, lui aussi migrant, mais de nationalité polonaise. Elle se maria avec lui et accoucha bientôt d’un garçon, mais le couple battant vite de l’aile, ils divorcèrent. Extrêmement radicalisée, elle revînt en Ukraine au moment du Maïdan (hiver 2013-2014), et s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense, participant aux émeutes et violences à Kiev. Fanatisée, elle demanda à s’enrôler pour être envoyée dans le Donbass, et fut versée dans le bataillon de police spéciale Lougansk-1, l’une des pires unités de représailles (2014). Pour son zèle, elle fut médaillée par le Président Porochenko (4 mars 2016), et elle monta les grades jusqu’à celui de sergent-chef, puis fut envoyée à l’Université de Tchernitsi, pour étudier le droit et devenir officier (2019). Durant la période précédente, elle participa à la chasse aux résistants, donnant la main à la police politique du SBU, et se montrant particulièrement virulente et cruelle (notamment à Shastya, ancien oblast de Lougansk). Elle fut renvoyée à son poste dans la région de Shastya, où l’opération spéciale l’a trouva. Elle fut liquidée par les insurgés républicains, au premier jour de l’offensive spéciale russe. Son corps fut retrouvée à la morgue locale et identifiée par l’ADN (7 mois plus tard), puis transféré à la partie ukrainienne. Elle fut enterrée à Tchernitsi, le 17 août 2022. Elle fut médaillée à titre posthume par le Président Zelensky (15 février 2023).

Sergeï Goubanov (21 juin 1975-22 mai 2020), alias Sivy, transfuge du Donbass, originaire de Stakhanov, ancien oblast de Lougansk, il fit l’école de la Police Nationale de Donetsk, dont il fut diplômé (1999), puis à l’Académie nationale du Ministère de l’Intérieur, également diplômé (2004). Il revînt dans le Donbass, s’installant à Severodonetsk, où il commença sa carrière. Il passa comme inspecteur dans la police criminelle, puis fut nommé chef de la police dans un district de la région de Lougansk (2014). Il fut l’un des rares dans la région à soutenir le Maïdan, puis l’Ukraine et fut capturé par des insurgés de la ville de Severodonetsk. Après l’arrivée des troupes ukrainiennes qui reprirent la ville, il ne fut pas inquiété et libéré, les républicains se repliant (ils auraient très bien pu l’exécuter comme le firent souvent les Ukrainiens). Il s’enrôla immédiatement aux côtés des bataillons de représailles ukrainiens, se montrant l’un des plus féroces et participa à dénoncer les locaux et possibles résistants. Il fut décoré pour son zèle par le Président Porochenko (3 août 2016). Son ignoble engagement fut la cause du refus de ses parents, et de sa famille à continuer de communiquer avec lui. Il fut nommé ensuite, au grade de colonel, commandant le bataillon de police spéciale Lougansk-1, spécialisé dans la chasse aux résistants (6 novembre 2015). Il fut liquidé par la résistance du Donbass, mortellement blessé le 20 mai 2020, en soirée, dans une localité du Donbass occupé par les Ukrainiens. Trois autres policiers de son unité furent grièvement blessés lors de l’action. Il agonisa deux jours dans un hôpital de Severodonetsk, et mourut le 22 mai. Il fut enterré sur place. Il fut décoré par le Président Zelensky à titre posthume, du titre de Héros de l’Ukraine, avec l’Étoile d’Or, une tradition copiée de la Croix de Fer hitlérienne avec les feuilles de chênes et les diamants (21 mai).

Rouslan Koniousha (1994-2017), originaire de Lissichansk, région de Lougansk, il fut contaminé par l’illusion du Maïdan à Kiev, l’un des rares transfuges du Donbass qui se laissa bercer par les sirènes de la « Révolution de la Dignité » américaine. Il n’avait pas vingt ans quand il partit pour Kiev pour s’enrôler dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, bientôt totalement convaincu par le bandérisme, l’ultranationalisme ukrainienne et le néonazisme. Il se porta immédiatement volontaire pour le bataillon de transfuges Lougansk-1, qui marcha en compagnie du bataillon Aïdar et se livra à d’atroces crimes de guerre contre les populations civiles à travers tout le pays, dans une marche sanglante qui restera dans les mémoires (avril-juillet 2014). Il fut mêlé à des trafics, vols et rackets, menacé par la justice ukrainienne pour le trafic illégal d’armes, de munitions et d’explosifs, il fut arrêté, jeté en prison puis libéré sous caution (18 mai 2016). Il préféra se faire petit et s’enrôla dans l’armée régulière ukrainiennne, versé dans la 58e brigade motorisée. Il fut tué le 19 juillet 2017 lors d’une patrouille, par l’explosion d’une mine qui décima son groupe (deux morts, un mortellement blessé, trois blessés graves). Il fut enterré dans le village de Bobritsa dans la région de Tcherkassy. Sa famille, bien que la ville de Lissichansk eut été prise et de terribles répressions politiques appliquées aux populations civiles, préféra prendre le large dès 2014, sachant très bien que l’immense majorité des habitants de la région étaient tous ralliés à la cause républicaine. Sa famille avait vu juste, car Lissichansk fut libérée par l’armée républicaine et russe dans l’été 2022, ils avaient vu juste sur la défaite inéluctable qui attendait l’Ukraine face à l’insurrection républicaine et les désirs de liberté et d’indépendance.

Evguéni Kos (22 mai 1966-21 mars 2016), originaire de Lvov, il s’enrôla dans le bataillon Lougansk-1, entra au grade de sergent (été 2014). Russophobe patenté, il s’afficha avec un camarade avec des plaques de rues évoquant des noms russe ou la Russie. Il contracta durant son service la tuberculose, et mourut de cette maladie, dans un hôpital de Lvov, le 21 mars 2016.

Ivan Krotov (?-), il entra dans la Police Nationale a une date inconnue. Lieutenant de police dans le régiment Lougansk, commandant d’un peloton dans l’unité, il fut incorporé dans l’unité en 2022.

Constantin Sklifous (?-), originaire de Lougansk, fonctionnaire de police qui travailla dans sa région. Il fut l’un des rares partisans du Maïdan (hiver 2013-2014), et organisa avec d’autres fanatiques des manifestations. Très vite devenu suspect, il préféra prendre la fuite au tout début de l’insurrection (avril 2014). Il déclara dans une interview donnée de Rovno (8 mai 2018) : « En mars-avril nous étions avec ma famille à Lougansk, nous étions allés à Kiev après le 21 février. Puis nous sommes retournés à Lougansk, et nous avons décidé de nous réunir autour du monument de Shevchenko. Il y avait en face de nous des gens qui portaient des rubans de Saint Georges et des drapeaux de la Fédération de Russie qui criaient « Russie ! ». Au début il y a eu quelques bagarres, puis cela a tourné à l’escarmouche pour le 200e anniversaire de Shevchenko (25 février 2014) ». Il raconta ensuite un énorme mensonge en affirma que des gens étaient venus de la Fédération de Russie pour motiver l’insurrection, inventant une histoire pitoyable de « bus remplis de touristes russes » qui auraient été déversés dans la région. Il se décida à prendre la fuite quand il comprit que cette insurrection motivée par ses voisins était généralisée. Il se rendit à Dniepropetrovsk et s’enrôla au départ dans le terrible bataillon Dniepr-1, l’une des pires unités ukrainiennes en termes de crimes de guerre. Il fut finalement versé dans le bataillon Lougansk-1 après sa formation et envoyé à l’instruction dans l’Académie du Ministère de l’Intérieur de Dniepropetrovsk. Il raconta : « pour la 50 d’hommes que nous étions, nous avions environ 10-14 vieux gilets pare-balles, une mitraillette et plusieurs grenades. Avec de telles armes nous sommes allés à la guerre. A la fin du mois de mai nous étions déjà en position. Nous avions un moral si élevé que nous aurions pu occuper Lougansk en 15 minutes. Mais nous avons manqué ce moment précisément à cause du manque de coordination du commandement. […] Nous étions dans la périphérie de Lougansk, le bataillon Aïdar et nos gars étaient en voiture dans le centre de Lougansk ». La suite du récit est ensuite de nouveau dans le révisionnisme mémoriel, selon lui les miliciens avaient fui, mais l’intervention de l’artillerie russe aurait tout changé. Nous n’en saurons pas plus sur les raisons de cette défaite ! Il fut nommé au commandement du bataillon de police supplétive Lougansk-1 (7 octobre 2014). Il resta à ce poste jusqu’à ce qu’il fut relevé après l’amalgame dans la Police nationale de l’unité (6 novembre 2015). Il donna ensuite de nombreuses interviews dans de nombreux médias ukrainiens, y compris à la télévision (notamment dans ce canal TV, 11 mai 2016, ou comme ici, 18 juillet 2016). Il fut probablement démobilisé ou mis à la retraite (avant 2018), et au vu de son caractère se porta certainement volontaire malgré son âge (2022).

Alexandre Tverdokhliv (?-), officier de police qui fut nommé en remplacement de Goubanov, au commandement du bataillon Lougansk-1 (2020), et semblait toujours à ce poste en 2024..

Artëm Vitko (31 janvier 1983-), il naquit à Prague, Tchécoslovaquie, son père étant militaire dans l’armée soviétique, et il était en fait originaire de la région de Lougansk. Il fit des études supérieures militaires à Kharkov, puis servit dans l’armée ukrainienne. Il fut contraint de démissionner, alors au grade de capitaine, en raison de la réduction des effectifs de l’armée (fin années 2000). Il reprit alors des études et se rendit en Irlande, à Dublin dans une école de commerce (2010-2013). Il revînt en Ukraine et s’enrôla dans le bataillon de représailles Roukh Oporou, une unité financée par l’USAID. Il passa ensuite dans le bataillon en principe de transfuges, Lougansk-1, dont il fut nommé le commandant. Pendant longtemps, il usa d’un pseudonyme et se montrait en public avec une cagoule. Son unité participa aux représailles dans la région de Lissichansk et Severodonetsk, et poussa jusqu’à la banlieue de Lougansk (juillet-août 2014). L’unité fut repoussée avec pertes et due se replier. Il se présenta à la Rada d’Ukraine (octobre 2014), alors membre du Parti Radical d’Ukraine. Il fut alors élu (2014-2019), et ne commanda plus que nominalement son unité. Il participa à une provocation violente, contre un diplomate russe au Parlement européen de Strasbourg (26 janvier 2015). L’homme fut aspergé de peinture rouge, les autorités françaises se refusèrent à intervenir ou à recevoir une plainte. Il annonça se retirer de la faction parlementaire du Parti Radical d’Ukraine (18 septembre), et condamna l’attaque de la Rada par un groupe de bandéristes, qui assassinèrent deux policiers et blessèrent une dizaine de personnes avec une grenade (31 août). Un conflit médiatique commença alors entre lui et Liaschko qui s’éternisa dans les médias, entrecoupés d’insultes et de provocations des deux côtés. Il fut couché sur une liste de citoyens ukrainiens sanctionnés par la Russie (octobre 2018). Il ne réussit pas à se maintenir à son siège et retourna à l’anonymat (2019). Il fut probablement mobilisé ou s’enrôla au moment de l’opération spéciale russe (2022). En Russie, il est considéré comme un criminel de guerre, au vu des actions de son unité, et en RPL comme un traître à sa terre et son pays.

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