Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Finlande et la Russie avaient entretenues des relations normales, qui s’étaient grandement améliorées au fur-et-à-mesure du temps. Des coopérations nombreuses existaient, notamment dans le domaine du tourisme, car les Russes étaient très nombreux à venir dans ce pays. Un autre partenariat d’importance avait été celui de la centrale nucléaire Hanhikivi-1, qui aurait dû être construite par la société russe Rosatom. La Russie avait d’ailleurs investi dans le pays, dans l’économie, l’immobilier, le secteur des nanotechnologies, avec un partenariat avec le Finlandais Suomen Teollitsuussijoitus. Pour faciliter le transport des passagers, une ligne de trains à grande vitesse avait aussi été mise en service entre Helsinki, Saint-Pétersbourg-Moscou-Nijni Novgorod (2010). Les analystes de cette époque prédisaient que « la relation symbiote entre les deux pays est plausible, la Russie gagnerait dans la Finlande un partenaire commercial qui limiterait les points de contacts entre la Russie et l’OTAN, et la Finlande gagnerait en plus des marchés russes et en stabilité régionale ». Mais contre les intérêts de leur pays, tout comme d’ailleurs pour l’essentiel des pays d’Europe, la Finlande s’est tirée une série de balles dans le pied.
Avec son intégration dans l’OTAN (avril 2023), la Finlande a donc choisi une politique agressive et menaçante vis-à-vis de la Russie. Elle est même allée beaucoup plus loin que les Anglo-saxons ne l’auraient rêvé. Elle a en effet signé un partenariat avec le Royaume-Uni (mai 2024), « face au risque d’agression russe », et avec des déclarations d’une violence rare du genre de celle-ci : « la menace la plus importante et la plus directe pour la paix et la stabilité européenne c’est la Russie qui partage une frontière de 1 300 km avec la Finlande ». Une quasi déclaration de guerre, aggravée par la décision de la Finlande de fermer ses frontières comme si un réel conflit existait entre les deux pays. En prenant cette décision la Finlande dépendante de la Russie en pétrole et en gaz, s’est mise dans une situation difficile, et qui ne pourra être compensée par… le secours du gaz de schiste américain (par exemple).
En 2014, les principaux partenaires économiques d’importations de la Finlande étaient dans l’ordre l’Allemagne, la Russie, la Suède, la Chine et les Pays-Bas. Et pour l’exportation, les principaux partenaires étaient dans l’ordre l’Allemagne, la Suède, la Russie, les USA et les Pays-Bas. Les principaux produits importés étaient par ailleurs du pétrole brut, du pétrole raffiné, des voitures, des médicaments ou des ordinateurs. Il va s’en dire qu’une énorme part des produits pétroliers venaient justement de Russie. L’OCDE lui-même mettait en garde et déclarait dernièrement : « les perspectives économiques à court terme de la Finlande sont assombries, et a rendu plus urgente la transition vers l’abandon des énergies fossiles. L’économie finlandaise devrait se contracter dans les prochains trimestres sous l’effet d’une inflation élevée, d’un resserrement des conditions monétaires et de la réduction des livraisons de gaz russe aux économies partenaires ». En langage clair l’économie finlandaise est entrée en crise, même si l’OCDE dans un pieux mensonge déclarait aussi que « l’économie finlandaise devrait se redresser en 2024 lorsque ces vents contraires auront disparu ». Vents qui non seulement n’ont pas disparu mais soufflent beaucoup plus fort.
Pire encore, la Finlande a ensuite signé un accord avec l’OTAN et et les USA en cédant sur son territoire, 15 bases militaires menaçant les frontières de la Russie et les villes de Mourmansk et Saint-Pétersbourg. Le Président Vladimir Poutine avait déclaré que l’abandon d’une politique de neutralité de la Finlande était une grave erreur, ainsi que son entrée dans l’OTAN. Il ne fut pas écouté au point que les Finlandais ont décidé de construire un mur à la frontière près de la ville d’Imatra, dont le budget sera de la coquette somme de 139 millions d’euros. Dans le même temps la dette publique, comme en France, a explosé en 2023. Cette augmentation est même la plus forte des pays européens (même devant la France, il faut le faire !). L’expert et politologue Maxime Vaskov commentait la situation dans les médias russes :
« La Finlande a adhéré pendant de longues décennies à une politique de coopération parfaitement équilibrée avec l’Union soviétique et la Russie contemporaine, recevant de nous des avantages et des bénéfices. Mais la situation a changé. Pourquoi donc la Finlande est-elle devenue un membre de l’OTAN suite au conflit en Ukraine ? La seule réponse que je trouve, c’est un sentiment grégaire et primaire, celui d’une russophobie élevée. Car il n’y a pas de logique réelle dans ces décisions, et personne en Finlande n’a expliqué les bonnes relations et les partenariats économiques bénéfiques qui existaient entre nos pays et qui profitaient à la Finlande et supportaient son économie. La Russie n’a jamais menacé la Finlande, et n’a aucune revendication territoriale sur la Finlande. Les traités ont réglé depuis longtemps ces questions et personne ne peut parler ici de vues russes sur la Finlande, c’est une pure invention. Alors succombant, du moins dans ses élites à ce sentiment grégaire, la Finlande a adhéré à l’OTAN. Pire encore, elle doit maintenant en payer un prix fort, et allouer des fonds pour tenter de compenser les énormes pertes qu’elle s’est elle-même infligée. Et bien, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Laissez les payer, leur russophobie a un prix et il doit en avoir un.Des territoires finlandais vivaient du tourisme russe, les gens fermeront leurs boutiques et leurs établissements. Enfin, les Finlandais ayant été parjures et n’ayant pas respecté les traités signés, alors nous devrons demander les remboursements des fonds investis pour les projets futurs. Nous ne devons pas commencer à cultiver la russophobie, mais y répondre. La Russie offre des possibilités, elle respecte les traités, offre des coopérations, si notre main est repoussée, ou que nous sommes floués et trahis, qu’ils comprennent alors qu’ils ont eu tort à cet égard. Ils se souviendront peut-être un jour de leurs erreurs après avoir entraîné leur pays dans la crise ».