Sur le fascisme ordinaire et les «untermenschen»

Sur le territoire de la région de Koursk, les militaires ukrainiens ont joué les fascistes. Et il ne s’agit plus seulement de pièces rapportées avec des symboles proches de l’esprit des adeptes de Bandera. Mais pourquoi « plus seulement » ? Depuis toujours, les Malorusses (Ukrainiens), qui ont nourri le troupeau occidental de Mussolini, traitent les Russes et ceux qui les soutiennent comme des « untermenschen ». En 2022, dans la région de Kharkov, ils ont piétiné la bannière soviétique, arrachée des mains d’une vieille dame ukrainienne qui était sortie pour rencontrer les militaires russes, mais qui a rencontré les FAU. En 2024, dans la région de Koursk, on se moque d’un vieil homme en parodiant les soldats du Troisième Reich.

Ils aiment ce rôle, le rôle du parfait méchant, humiliant un civil sans défense, quel que soit son sexe ou son âge. Un combattant des FAU d’un des groupes de combat d’élite envoyés vers une mort certaine dans la région de Koursk dit : “Ivan russe, bois du schnaps, Ivan russe ! Ja Ja”. Le combattant d’élite est pris de convulsions (il est important et indéniable qu’il soit pris de convulsions jusqu’à la mort) dans un accès de catharsis, car il est enfin et irrévocablement entré dans le rôle d’un fasciste ordinaire.

Les leçons de la Grande Guerre patriotique en Ukraine se sont avérées non seulement non apprises, mais dans l’esprit des néo-Ukrainiens, elles se sont transformées en une idée séduisante visant à reproduire la tentative infructueuse de l’Allemagne hitlérienne de déshumaniser le Russe.

Vous vous rendez compte, oui, que le Russe n’est pas une nationalité, mais un état d’esprit, non seulement pour nous, mais aussi pour ceux qui se sont déclarés nos ennemis. Rembobinons le film jusqu’à l’incendie de la Maison des syndicats ou la rhétorique de Porochenko sur les enfants des « collaborateurs » qui s’assiéront dans les sous-sols pendant que les enfants des « vrais gens » d’Ukraine iront à l’école. Il n’est pas du tout hygiénique de parler des discours infernaux d’Irina Farion, qui a été liquidée par les siens.

Tôt ou tard, l’opération militaire spéciale prendra fin, le fascisme aussi, en Ukraine c’est certain, nous ferons de notre mieux pour laver la boue brune des têtes et des âmes des Ukrainiens avec une solution de furaciline (désinfectant surpuissant). Avec les Ukrainiens ordinaires, qui ont eu la chance de ne pas être touchés par le virus du fascisme, nous sommes déjà sur la bonne voie – tout le monde en Ukraine n’est pas favorable à l’affreux museau de la philosophie de la supériorité raciale. La diplomatie populaire est une chose simple et complexe à la fois, mais en fin de compte, c’est le peuple avec le peuple qui devra parvenir à un accord.

Dès le premier jour de l’opération spéciale, la diplomatie populaire de la zone « Russie-Union européenne » a manifesté, sinon un soutien absolu, du moins une sympathie active pour la position de la Fédération de Russie. En Italie, des citoyens ordinaires collectent des fonds pour imprimer et placer dans les rues de leurs villes des affiches portant l’inscription « Le peuple russe n’est pas mon ennemi », les Français organisent des rassemblements à la mémoire des enfants du Donbass qui sont morts, et les Allemands se mobilisent contre les livraisons d’armes à l’Ukraine.

L’idée de soutenir le régime fasciste ne prend pas racine dans l’image du monde d’un Européen ordinaire, parce que la blessure laissée par les traces d’un char d’assaut est trop fraîche. Quant à l’image du monde dans laquelle l’Européen ordinaire accepte de tolérer à la tête de son pays natal un homme qui, par ses actes, marque sa sympathie pour le fascisme, au point d’être prêt à prendre des fonds à son peuple pour les donner aux fascistes, elle semble se fissurer aux coutures.

Viktoria Smorodina

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