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Congrès de l’opposition moldave : des militaires français sont en Moldavie

Congrès de l’opposition moldave : des militaires français sont en Moldavie
Photo de l'auteur, Congrès de l'opposition moldave au Parc de la Victoire, Moscou, 16 août 2024

Hier se tenait à Moscou, au Parc de la Victoire, un congrès avec des représentants du bloc d’opposition moldave « Pobieda » (Victoire). Le député du parlement moldave Vassili Volia était le chef de file de la délégation, étant également candidat à la future présidentielle. L’accompagnaient également Ilan Shor, un des leaders du bloc Pobieda, homme d’affaires et opposant à la politique de Sandu, et la Bachkan du territoire autonome de la Gagaouzie, Evguénia Goutsoul. Les différents intervenants ont pris la parole, dénonçant le danger du futur référendum qui se tiendra en Moldavie, et le danger qui guette la Moldavie, d’une intégration forcée dans l’Union européenne, et au-delà dans l’OTAN.

Notre pays est menacé par la politique irresponsable de Sandu. C’est sur ces paroles, que Vassili Volia, Ilan Shor et Evguénia Goutsoul ont commenté la situation de la Moldavie. D’après eux le pays s’est appauvri et le mouvement de migration des Moldaves s’est accéléré. « Le prix de l’énergie depuis quatre ans a été multiplié par trois, quatre, six fois, pour s’aligner sur les normes de l’UE. Nos concitoyens sont face à une situation compliquée, avec la menace de ce référendum. Ce dernier demandera aux Moldaves leur accord pour changer la constitution de notre pays. Mais rien n’est expliqué quant à ce qui serait changé dans cette dernière. C’est la porte ouverte à tous les excès, notamment l’introduction massive de normes européennes inadaptées à notre pays, sans parler de la propagande LGBT, qui est par ailleurs massivement désavouée par les gens. Il ne s’agit pas ici de progrès de l’Humanité, mais de satanisme », déclarait le chef de la délégation de l’opposition moldave. Ilan Shor poursuivait en affirmant que la Moldavie avait toujours été un territoire où vivaient en bonne entente des peuples différents : « Moldaves, Roumains, Russes, Gagaouzes, Juifs, Ukrainiens, Bulgares, nous avons toujours vécu ensemble, mais aujourd’hui cette unité et cette balance sont menacées. La situation avec les Russes ethniques dans notre pays est dangereuse, le statut de la langue russe a été supprimé, nos compatriotes sont en danger de stigmatisation, voire pire ». Madame Goutsoul enchérissait en rappelant le cas particulier du peuple gagaouze et ses inquiétudes. Elle rappelait que la Russie avait toujours été la protectrice de son peuple et minorité.

Des soldats français sont en Moldavie. Après la conférence, j’ai eu la chance de discuter longuement avec des membres de la délégation, ils étaient plus d’une soixantaine. Leurs déclarations m’ont surpris et la teneur de notre discussion vînt assez rapidement sur la présence de troupes françaises à la frontière roumaine : « Des soldats français sont sur notre sol, ils sont cantonnés dans notre ville, nous habitons au Nord du pays, non loin de la frontière avec l’Ukraine. Lors d’un meeting et rassemblement dans notre ville, qui se déroulait dans la rue, ils étaient nombreux. Ils ne parlent ni le russe, ni le moldave, ni le roumain, et ils portent des insignes avec le drapeau français. Ce sont des soldats français. Ils sont casernés et ne posent pas de problèmes, mais ils sont là, et nous ne comprenons pas pourquoi. Au sujet des réfugiés ukrainiens, ils ont tenté au début de créer des problèmes dans la rue, mais ils ont vite été stoppés. Ils sont partis de chez nous pour la majorité, afin de toucher l’argent des pays de l’UE, nous avons été une zone de transit. Nous pouvons encore fêter sans problème la Victoire contre l’Allemagne nazie, le 9 mai, mais la langue russe n’est plus officielle, c’est le roumain qui est partout. Nous ne sommes pas membre de l’UE, pourtant des drapeaux de l’union sont partout dans notre pays, sur les lieux officiels, les bâtiments de l’État. Notre constitution est pourtant claire, c’est interdit par la loi. Ces drapeaux sont arrivés de longue date, dans le milieu des années 2010, après le démarrage de la situation en Ukraine. Moi et mon mari, nous avons été emprisonnés à plusieurs reprises pour nos activités politiques. Sous le régime de Sandu, il y a des répressions politiques. Et cela empire. On cherche à nous faire taire. Lorsque nous reviendrons en Moldavie, nous passerons dans les mains des services secrets de Sandu. Nous aurons droit à l’aéroport au mieux à trois ou quatre heures d’interrogatoire, c’est cela la situation en Moldavie ».

L’inquiétude était grande parmi tous les membres de la délégation. Selon eux, si Sandu était réélue se serait sans doute la fin de la Moldavie. Ils ont clairement utilisé devant moi le mot « esclave », pour définir ce qu’ils deviendront dans la Moldavie européiste. L’impression générale est un certain désarroi, et l’inquiétude aussi vis-à-vis de l’Ukraine. Selon eux, le Président Zelensky aurait proposé à Sandu et aux Occidentaux de régler par la force le problème de la Transnistrie. Beaucoup de gens sont donc dans la peur, et certains, comme d’autres avant eux, pensent à partir. La Moldavie est aujourd’hui peuplée d’environ 2 millions d’habitants… mais 2 autres millions vivent déjà à l’étranger et sont partis du pays depuis la fin de l’URSS. La Roumanie a par ailleurs donné à beaucoup de Moldaves qui le demandait, des passeports roumains (dans l’idée de « roumanisation » du territoire et de faire espérer la carotte européenne). Et malgré que cela ne soit pas interdit par la constitution, la Présidente Sandu possède elle-même un passeport roumain. Je vous laisse imaginer ce que cela signifie pour la Moldavie…

Petit dictionnaire de la Moldavie. Comme à mon habitude pour vous aider à comprendre le problème moldave, voici quelques fiches qui vous permettront de mieux comprendre la Moldavie, un pays quasiment méconnu par l’auditoire francophone.

Accord de coopération en matière de défense France/Moldavie (7 mars 2024), Le site Zone militaire annonçait que la France allait signer un accord avec la Moldavie. L’excuse de ce dernier serait « la menace russe et de la Transnistrie », alors que l’armée moldave ne serait pas en mesure de repousser une [imaginaire] agression russe. L’Allemagne n’avait pas attendu cet accord, et avait « offert » des blindés Piranha III, achetés au Danemark (début 2024). Ce véhicule est de production sussie, de la firme Mowag (la première version date de 1972, la dernière le Piranha V depuis les années 2010). La France quant à elle a livré un système radar GM 200 (groupe Thales). Selon la déclaration au moment de la signature « le contenu de l’accord de coopération en matière de défense » n’a pas été précisé. Avec le témoignage des Moldaves que j’ai rencontré nous savons désormais que des troupes françaises stationnent donc en Moldavie. Les déclarations des différents politiques ont mis l’accent sur la nécessité d’accélérer l’adhésion de la Moldavie dans l’Union européenne… Le référendum à venir est la prochaine étape.

Dépôt (de munitions de Tiraspol), à la chute de l’URSS, Tiraspol était une base militaire abritant un QG d’armée et d’importants stocks de munitions et d’armes. Ces armes sont restées sur le territoire de la République du Dniestr depuis lors. Un général républicain vînt au parlement de la jeune république pour présenter la situation, à savoir un entrepôt bourré de munitions, où étaient stockés 2 600 wagons de munitions, et 500 wagons d’explosifs. Selon ce général, la capacité de l’entrepôt était dépassée de plus de deux fois (1995). Une partie des stocks restèrent donc exposés aux intempéries pendant des années, mais la Russie envoya des hommes du génie pour liquider une partie des munitions (2000-2004). La Russie a été mandatée par l’ONU pour la garde du lieu et de la région, ainsi que garantir la paix (mission de casques bleus). C’est ce mandat que veut voir tomber Sandu, depuis son arrivée au pouvoir. Les forces de casques bleus de la Fédération de Russie sont de 6 000 hommes environ, en plus de la petite armée républicaine. Ce stock de munitions qui est très ancien fait fantasmer l’Ukraine et les Occidentaux. Il est désigné souvent « comme le plus grand stock de munitions d’Europe de l’Est ». Cependant, il faut ajouter que ces munitions ont été produites dans les années 70 et 80… Le seul danger serait un accident qui ferait sauter le dépôt provoquant des dégâts aux alentours. Mais le fantasme occidental de l’arsenal russe a la vie dure !

Gagaouzie (Unité territoriale autonome de Gagaouzie), à la déclaration d’indépendance de la Moldavie (19 août 1990), la minorité gagaouze (seul peuple chrétien turcophone d’Europe), a refusé d’être intégrée dans la Moldavie sans obtenir un statut autonome. Après une quasi insurrection larvée, et un bras de fer de 4 ans, la Moldavie a accepté d’accorder un statut autonome à la Gagaouzie. Les USA ont ensuite tenter par l’USAID de prendre le contrôle du territoire (via sa dette, 1999-2002), mais ont échoué. Un nouveau statut autonome fut donc accordé à la Gagaouzie (2003), mais depuis lors des tensions existent avec Chisinau. Ces tensions se sont aggravées avec l’arrivée de Sandu, qui cherche à en finir avec l’autonomie gagaouze. La population du territoire est d’environ 140 000 habitants.

Grande Roumanie, idée nationaliste roumaine visant à « l’unité de tous les Roumains », et qui réclame des territoires à l’ensemble de ses voisins. Selon cette doctrine qui fut aussi la grande idée de la reine Marie de Roumanie, le pays devrait rassembler « tous les Roumains » dans une entité puisssante (et qui réussit à l’appliquer, notamment en manœuvrant efficacement durant le traité de Versailles en 1919, et avec l’appui des Français). De fait, les nationalistes roumaines considèrent des territoires bulgares, serbes, hongrois, slovaques moldaves, transnistriens et ukrainiens comme les leurs. Pour satisfaire d’autres ambitions pendables, et pour des raisons politiques américaines, une Eurorégion, le Siret-Prut-Nistre a été fondée en 2005, selon le principe de l’Union européenne « de régions transfrontières », où les frontières n’existent plus (ne rions pas une autre eurorégion englobe l’Alsace… avec un morceau de territoire allemand, cela rappelle des objectifs que nous pensions oubliés…). Sans rien demander aux habitants concernés, la Gagaouzie, et la Transnistrie sont considérées par l’UE dans cette région… ainsi que la Roumanie et la Moldavie. Pour aider à imposer cette idée, la langue moldave est par exemple niée, considérée comme une « implantation étrangère russe », et doit être remplacée par la langue roumaine. En Moldavie, une bonne partie de la population estime que pour le pays le plus pauvre d’Europe, la priorité est de rentrer dans l’UE, à l’exemple de la Roumanie, pour bénéficier « de l’opulence de l’UE », des financements et des divers artifices et hochets agités du côté roumain.

Maïdan moldave, cette crainte d’un Maïdan a été évoquée dans mes conversations avec les membres de la délégation moldave. Selon eux, si Sandu perdait la présidence et le référendum, ils sont dans la crainte que l’Occident organise un coup d’État à l’image du Maïdan en Moldavie. Ce dernier permettrait également d’en finir avec la Transnistrie, en l’accusa d’être une menace pour la sécurité européenne, mais aussi de liquider le statut d’autonomie des Gagaouzes, dans le Sud du pays. Une autre façon d’en terminer avec les deux territoires serait l’entrée dans l’UE. Ces territoires tomberaient dès lors sous sa juridiction, et les accords fragiles du passé pourraient être balayés et remplacés par un diktat européen (ou plutôt américain).

Maïu Sandu (24 mai 1972-), elle fit des études d’économie (1989-1994), puis étudia les relations internationales dans l’Académie de l’administration (1995-1998). Elle entra comme analyste dans l’administration moldave, spécialiste de la coopération avec l’Union européenne (1994), puis devînt chef-adjointe de la Direction générale de la coopération avec les organisations économiques internationales (1997-1998). Elle fut propulsée ensuite dans le bureau de la Banque mondiale, à Chisinau (1999-2005). Elle passa à des hautes fonctions dans les ministères (2005-2009). Elle bénéficia d’une bourse américaine, dans le programme à peine déguisé des « young’s leaders ». Elle fut alors envoyée à Harvard aux USA (2010). Elle devînt conseillère exécutive de la Banque mondiale à Washington, USA (2010-2012). A son retour, elle fut nommée Ministre de l’Éducation (2012-2015), puis commença une ascension fulgurante. Elle s’encarta dans le Parti Libéral-Démocrate de Moldavie (2014). Mais bientôt elle fonda le Parti Action et Solidarité, parti ouvertement européiste et atlantiste (2015). Elle se présenta à l’élection présidentielle (2016), et obtînt 38,71 % des voix au premier tour, mais fut battu par le candidat socialiste, ne rassemblant que 47,89 % des voix. Cette élection démocratique fut contestée par Sandu et ses soutiens au Parlement, une grave crise politique éclata. Finalement, la France, l’Allemagne, la Pologne, la Suède et les États-Unis calmèrent ses ardeurs, et appelèrent à un consensus. Elle fut élue au Parlement moldave (2019), mais quitta son siège pour devenir Premier Ministre (2019). Elle tenta de faire changer la procédure de nomination du Procureur général de Moldavie, pour prendre le contrôle de ce poste en y plaçant une de ses créatures. Une motion de censure fut votée par le Parlement contre elle (52 voix sur 101). Elle dut démissionner (novembre 2019). Elle remporta cependant les élections présidentielles (2020-2024), réalisant 36,16 % des voix, mais écrasant Dodon au deuxième tour avec 57,7 % des voix. Elle s’empressa de faire annuler le statut de langue officielle pour le russe (janvier 2021). Elle s’attaqua ensuite aux médias russes, faisant voter une loi pour restreindre leur influence (dans un pays à plus de 30 % de citoyens de langue maternelle russe). Elle entra en lutte pour prendre le contrôle du parlement moldave, et organisa des manifestations dans les rues de Chisinau (décembre 2020), dénonçant « la corruption du parlement ». Les manifestants demandaient la dissolution de l’assemblée, la fin de langue russe dans le pays, la censure des médias russes… Elle demanda ensuite le retrait des casques bleus de Transnistrie, et affirma vouloir une politique d’équilibre entre l’UE et la Russie pour rassurer les gens. Cependant elle entama une politique agressive pour l’intégration de la Moldavie dans l’UE, pour la collaboration avec le FMI et un net rapprochement avec les USA. Sa première visite officielle se déroula en Ukraine (janvier 2021), où elle fit une déclaration choc en avalisant le mythe de l’Holodomor et du génocide ukrainien par les Russes (12 janvier). Sa seconde visite fut pour le Parlement européen à Bruxelles (17-19 janvier), puis à Strasbourg (19 avril), et en Allemagne (19-20 mai), Italie et Pologne. Elle lança immédiatement une réforme du Conseil Suprême de Sécurité de la Moldavie et réussit à en prendre le contrôle ainsi que les services secrets (qui étaient sous la juridiction du Parlement, et dont elle cherchait depuis longtemps à prendre le contrôle). Elle fonda ensuite un organisme de lutte contre la corruption (juin 2021), qu’elle lança immédiatement contre ses opposants politiques. Elle entama, malgré des déclarations contraires, une politique visant à dégrader les relations avec la Russie, demandant le retrait des soldats russes de Transnistrie (casques bleus), l’envoi de l’OSCE dans la zone, et le retrait de la Crimée par la Russie. Elle refusa toutefois de suivre l’UE sur de nouvelles sanctions contre la Russie (pour ne pas risquer de ne plus recevoir le gaz russe), et demanda de l’aide à la Russie pour lutter contre le Coronavirus (2021). Elle tenta vainement par la douceur d’obtenir le départ des casques bleus, sujet récurrent chez elle, et refusa dans le même temps de faire de la Moldavie un État fédéral pour régler le problème de la Transnistrie. Sous la pression de l’UE, elle se rendit dans cette république, les négociations furent sabotées ensuite par Sandu (2020). Elle fit ainsi déposer le Procureur général de Moldavie pour prendre le contrôle de son siège après son échec précédent (octobre 2021). La commission devînt une arme politique, et elle n’hésita pas à faire arrêter l’ex Président Dodon, pour « corruption et conspiration avec la Russie » (mai 2022), suite à des accusations du Département du Trésor… des USA ! Ilan Shor (condamné par contumace à 15 ans de prison, il réussit à prendre la fuite), et beaucoup d’autres politiciens de l’opposition furent ensuite attaqués en justice ou emprisonnés. Pour régler plus vite le problème elle créa un Tribunal anticorruption (mars 2023), puis un Centre anti-propagande. Elle fit également interdire en Moldavie le parti politique SOR (19 juin 2023), taxé d’être « pro-russe ».

Transnistrie (République moldave du Dniestr, 1990 à nos jours), la minorité russe de Transnistrie fit sécession de la Moldavie (1991), qui tenta par la force d’écraser la jeune république (1992). Après une guerre éclair de deux ou trois semaines, les forces moldaves furent dépassées et repoussées, avec l’afflux de volontaires russes et ukrainiens (entre autre), du côté des Transnistriens. La Moldavie dut reconnaître un statut particulier et autonome à la république, qui n’est reconnue dans le monde (depuis lors), que par d’autres entités non reconnues (Ossétie du Sud, Abkhazie, Haut-Karabagh). Sous pression de la Moldavie et de l’Ukraine, un référendum a été organisé dans le pays pour se prononcer sur l’indépendance du pays et son intégration future possible à la RUssie (2006). Le peuple répondit oui à 97,1 %, mais l’ONU refusa (y compris la Russie), de reconnaître ce choix démocratique. Après un long cheminement diplomatique et des aléas tortueux nombreux, la Transnistrie a refusé les compromis (2012), car les Russes du pays souhaitent leur rattachement à la Russie. Cette position ferme a été tenue jusqu’à présent, mais non soutenue par la Russie elle-même. Le Président Porochenko signa un accord avec la Moldavie pour reconnaître que la frontière entre les deux pays étaient sous contrôle conjoint, ce qui officiellement écartait la Transnistrie (2018). Le Président Dodon a tenté de régler le problème en proposant une large autonomie dans la Moldavie (2020), mais qui n’a pas trouvé d’échos en Transnistrie. La Présidente Sandu a saboté des efforts de négociations après avoir été poussée par l’UE à venir à Tiraspol (capitale de la Transnistrie, 2021). Elle a ensuite accusée les Transnistriens d’opérations de sabotages (sans doute initiés par elle-même ou peut-être par les Ukrainiens, ou avec eux, avril 2022). Peu de temps avant, la France, l’Ukraine, la Roumanie, l’Estonie, la Grande-Bretagne, la Géorgie et la Turquie avaient proposé que la Transnistrie soit déclarée « zone d’occupation de la Fédération de Russie » (15 mars 2022), mais l’escalade provoquée par cette déclaration n’eut pas lieu. La Russie abrogea un décret de 2012 qui garantissait que la Transnistrie serait une composante de la Moldavie (2023). La population totale de la République est environ de 470 000 personnes (un peu moins de la moitié a obtenu un passeport russe). Les capacités de l’armée transnistrienne sont environ de 15 000 soldats, avec une réserve estimée à 80 000 hommes en cas de danger extrême. La chaîne TV français TF1 annonçait qu’un congrès était en train de se dérouler à Tiraspol pour décider de son intégration dans la Russie (février 2024). Cet annonce mensongère a été ensuite démentie, le congrès s’est bien tenu, le 7e du genre depuis celui de 2006 (28 février 2024), mais sur les questions de la situation politique, notamment avec la Moldavie de Sandu. Cette dernière avait décidé des mesures économiques formant une sorte de blocus avec le côté ukrainien. La Russie a déclaré par la voix de Lavrov, qu’elle souhaitait un règlement du problème de la Transnistrie sur le format de négociations avec la Moldavie, la Transnistrie, l’OSCE, la Russie, l’Ukraine, l’Union européenne et l’Ukraine. La Moldavie de Sandu refuse catégoriquement de telles négociations, et refuse que la Transnistrie y participe. La Transnistrie par ce congrès a simplement demandé « la protection de la Russie face aux pressions de la Moldavie ». La poudrière moldave n’a pas fini de faire parler d’elle.

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