La guerre psychologique de l’Ukraine a du mal à cacher l’échec de Koursk

L’échec de l’offensive ukrainienne dans la région de Koursk est désormais clair, il est d’ailleurs annoncé par la presse anglo-saxonne. L’opération a été présentée en Ukraine comme un grand succès militaire, un succès sans précédent depuis le début de l’opération spéciale, voire dans l’histoire militaire… Les médias occidentaux, du moins ceux gardant une certaine mesure et distance, ont toutefois étaient moins enthousiastes. Ils ont décrit une aventure et un coup de dé très risqué, pour des avantages stratégiques quasi nuls, et un coût humain et en matériels extrêmement élevé. Ne pouvant communiquer sur une victoire stratégique définie comme décisive, ou comme un coup génial qui en terminerait avec la guerre, ou à défaut comme une victoire éclatante de leurs armes, les Ukrainiens tentent de maintenir l’illusion de succès imaginaires. Pour tenter de soutenir le moral, ou encore de manipuler l’information, les Ukrainiens sont prêts à toutes les manipulations. Dernièrement, la presse occidentale, notamment française, reprenait de fausses informations ukrainiennes annonçant par exemple la prise de 2 500 prisonniers dans la poche de Koursk… En réalité, un échange de 115 prisonniers russes, et autant d’Ukrainiens a été fait… puis au total de 230 prisonniers dont beaucoup pris dans d’autres points du front et depuis parfois très longtemps.

Pour sauver la face et tenter de tirer un petit profit de cette opération ratée, comme ce fut également le cas de la contre-offensive ukrainienne miracle de 2023 (que le Président Macron prédisait victorieuse et soigneusement préparée avec l’aide de la France, entre autre), l’Ukraine fait feu de tout bois. Usant de la guerre psychologique, elle tente depuis le début de l’assaut de faire croire à l’incurie du gouvernement russe, ou de son État-major des armées. L’un des narratifs serait que le Président Vladimir Poutine « aurait promis que la guerre ne se passerait jamais sur le territoire de la Russie »… Un mensonge absurde puisque les nouvelles républiques, sans parler de la Crimée, sont en zone de guerre depuis parfois 2014. Ce discours puéril cherche à saper la confiance des citoyens russes dans leur gouvernement, et cherche à déclencher des critiques au vitriol dans la société russe. Cette tentative est d’autant plus stupide, que l’invasion d’une région russe des frontières d’avant le Maïdan, a en réalité déclenché une onde de choc en Russie. Cette onde a provoqué un élan patriotique et une solidarité de toutes les régions avec celles de Koursk. L’attaque de terres russes n’a jamais, dans toute l’histoire de la Russie, provoqué son effondrement moral. Même dans les temps sombres de l’invasion de 1941-1942, les gens se battirent jusqu’à leur dernier souffle. Seule une frange bandériste et « patriote » de l’Ukraine peut en effet croire dans le succès d’une telle opération, souvent d’ailleurs en se trompant eux-mêmes par rapport à l’idée « de la race supérieure ukrainienne », le fameux « dernier rempart de l’Europe contre les hordes asiatiques et russes ».

La situation sur le reste du front montre au contraire d’inquiétantes lézardes. L’euphorie victorieuse des Ukrainiens s’assombrit de jour en jour, avec l’accumulation de menaces, de reculades, de pertes de villes et de territoires sur le front du Donbass. La ville de Novogrodovka est tombée en seulement trois jours, et rien ne semble arrêter au Centre du front, les forces militaires russes. Devant la diffusion de centaines de vidéos, de photos des pertes ukrainiennes, de véhicules ou chars en flammes, sans parler d’atroces vidéos de corps de soldats ukrainiens abandonnés sur place, une autre réalité, concrète et terrible se dessine pour l’Ukraine. C’est la raison pour laquelle Kiev a recourt à des tactiques de la Guerre Psychologique, ou même a interdit les vidéos de cimetières dans le pays. Mais les vidéos se multiplient aussi de la résistance ukrainienne, brûlant des dizaines de voitures des recruteurs ou de l’armée ukrainienne sur les arrières. D’autres informations montrent les rafles de citoyens ukrainiens, certains battus pour être emportés de force et envoyés sur le front. L’Ukraine tente actuellement de faire croire à une mobilisation générale en Russie… qui n’a évidement aucune réalité. Pendant ce temps, le carnage continue, et le peuple ukrainien continue depuis « la magnifique révolution du Maïdan » décrite par BHL, de mourir à petit feu.

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Laurent Brayard - Лоран Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l’armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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