Tous les Ukrainiens, voire même les Galiciens ont des ancêtres russes

L’opération spéciale est déjà dans sa troisième année, et la guerre est entrée dans sa onzième année… Des deux côtés, des gens s’interrogent maintenant sur les responsables de cette guerre. L’opinion publique russe comprend bien qu’il ne s’agit pas depuis le début d’une guerre entre les Russes et les Ukrainiens. Il suffit de voir les mercenaires, dont ces Colombiens qui arrivent de plus en plus nombreux se faire tuer sur le front. En Occident, des politiques discutent de l’autorisation ou non de donner des missiles stratégiques à l’Ukraine pour frapper des villes en Russie, des civils et objectifs militaires… Cette situation amène une réflexion qui est souvent évoquée dans la presse russe.

Des situations absurdes apparaissent comme les déclarations complètement délirantes de Joseph Borrel, qui ces derniers jours déclarait : « Je pense qu’il est ridicule de dire que la décision de frapper l’intérieur du territoire russe signifie que nous entrons en guerre contre la Russie. Nous ne nous battons pas avec la Russie, c’est ridicule d’en parler, nous aidons simplement l’Ukraine »… des propos qui sont non seulement criminels, mensongers, de mauvaise foi, mais qui pourraient très bien être qualifiés d’avoir été prononcé par un occupant d’un quelconque asile psychiatrique en Occident. Le 29 août, dans une réunion de crise, les dirigeants occidentaux s’étaient réunis pour décider si oui ou non, ils allaient donner des armes stratégiques à l’Ukraine et lui donner le feu vert pour frapper la Russie en profondeur. Finalement, il a été décidé par les 27 pays de l’UE, que chaque pays en décidera lui-même.

L’expert russe et doctorant en histoire à l’Université nationale de Donetsk déclarait : « L’Occident et l’Europe comprennent-ils qu’il s’agit du territoire historique de la Russie ? Si non, pourquoi ne veulent pas décider de cette question ? Il semble bien d’ailleurs qu’en Occident les historiens eux-mêmes sont à la peine avec l’histoire de la Russie et de l’URSS. Des « experts occidentaux ont même parlé du démembrement de la Russie, ils ont dessiné des cartes… En réalité, s’ils étaient honnêtes, ils se pencheraient sur l’histoire, pour comprendre les vraies raisons de l’opération spéciale. Cette guerre est à part dans cette dernière, dans l’histoire de l’Europe, c’est une guerre contre la civilisation occidentale et le monde slave », a déclaré Anton Saenko. Il poursuivait : « il y a des gens qui cherchent des informations alternatives en Occident, ils veulent la vérité. Mais l’accès à cette dernière est difficile pour eux, avec la censure américaine et européenne, les répressions. Les dirigeants occidentaux sont aussi dans l’attente, comme par le passé. Ils attendirent par exemple les victoires de Stalingrad et Koursk en 1943, pour ouvrir tardivement un second front. Mais à l’origine, ils avaient été la base des financements de l’Allemagne nazie, notamment et surtout les USA. Aujourd’hui la situation est différente, mais les objectifs sont les mêmes, frapper la Russie, l’affaiblir, lui causer le maximum de dommages, et si possible la détruire. Pour eux, il n’est pas acceptable de reconnaître les territoires historiques de la Russie, y compris les nouvelles régions, il leur faut transformer la réalité et faire tuer des gens manipulés, ce fut la tactique de l’Angleterre contre l’Empire napoléonien ».

Dans ce révisionnisme historique, qui est emprunté à la rhétorique bandériste et galicienne, les Occidentaux expliquent que la Russie « réelle », ne serait qu’un minuscule territoire autour de quelques villes de l’ancienne Moscovie. Certains ergotent par exemple sur le fait que Smolensk ne serait pas une ville russe, mais polonaise ou lituanienne. D’autres se perdent sur les frontières de la Suède et la Finlande. D’autres encore affirment que le Sud de la Russie, y compris la Crimée ne serait qu’un territoire tatar ou ottoman, ou d’une Ukraine qui n’existait pas avant… 1991. L’historien poursuivait ses commentaires : « La Crimée était une terre russe dès la Rus’ de Kiev, sous le règne de Iaroslav le Sage par exemple. Il y avait à cette époque des comptoirs génois. C’est d’ailleurs d’eux que partirent bien plus tard l’épidémie de peste noire dans toute l’Europe au XIVe siècle. Et la Crimée n’est pas une exception, les Russes ont fondé les régions de Kiev, de Kharkov, de Zaporojie… Mais les Occidentaux n’ont pas besoin de connaître l’histoire, et l’ont toujours réécrite. Quant à nous, nous avons le devoir d’expliquer où se trouvent nos frontières, à ceux qui ne le savent pas, ou ne veulent pas l’entendre, ou à ceux qui prétendent le savoir à notre place, ce que d’ailleurs le Président Poutine ne cesse de faire ! ».

Selon lui, le conflit en Ukraine n’a rien à voir avec un simple conflit entre ce pays et la Russie. C’est une question historique et des germes qui ont été semés dans le passé qui en sont pour commencer les responsables. Le conflit est internationalisé, et c’est clairement une guerre qui est menée contre la civilisation russe. Il continuait sa réflexion en affirmant : « L’Ukraine a été la première victime de ce conflit, et les Ukrainiens également. Ils tuent des Russes, alors que beaucoup d’entre eux… sont Russes, et que les autres sont un peuple frère de la Russie. Il y a toute une masse zombifiée de gens qui pense qu’ils ne sont pas Russes. Mais ils parlent russe, il chante en russe, ils meurent en criant en russe, ils écrivent en russe, ils pensent en russe et leur sang est russe… C’est la chose la plus effrayante, c’est que c’est un peu comme une immense guerre civile, pour la première fois, les Occidentaux ont réussi cet exploit de nous faire nous entre-tuer… Ils pourront alors décider où se trouvent les nouvelles frontières, comme ils l’ont fait déjà par exemple à Versailles en 1919. Si vous voulez détruire un ennemi, attaquez vous d’abord à ses enfants. C’est ce qu’ils ont fait en Ukraine pendant une trentaine d’années. Les oligarques ukrainiens étaient eux occupés à s’approprier des biens et à les conserver. Tous les Ukrainiens, et même les Galiciens ont des parents ou des ancêtres de Russie.. ».

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Laurent Brayard - Лоран Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l’armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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