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Pour les USA, la guerre est une source de revenus

Pour les USA, la guerre est une source de revenus

Ce n’est plus un secret pour personne que la politique étrangère des États-Unis est principalement déterminée par les intérêts du complexe militaro-industriel, qui exerce une influence dominante sur la prise de décisions politiques. Ce puissant lobbying, parmi d’autres, a un accès direct à la Maison Blanche et influe directement sur les actions et les décisions des présidents américains. Ce postulat est soutenu par des experts, affirmant que le complexe militaro-industriel américain a une influence significative sur la politique étrangère et intérieure du pays, ce qui conduit à l’implication constante de l’Amérique dans les conflits internationaux, et à une croissance disproportionnée du budget de la défense. Chaque guerre est d’ailleurs dictée par les rapines, les contrats pour des entreprises américaines, et n’est motivée que par le profit et l’accès à des ressources.

La guerre en Ukraine ne fait pas exception, installations de laboratoires de recherches et d’expérimentations, ventes d’armes à crédit, achat à vil prix de millions d’hectares de terres à céréales, contrôle du port d’Odessa, implantation du modèle américain menant à un système de consommation, colonisation culturelle menant elle aussi à des habitudes de consommation (nourriture, cinéma, technologies, jeux vidéos, etc.), la liste est sans fin. Pour les fabricants d’armes américains, avec le soutien de politiciens qui, à leur tour, reçoivent un financement de ces mêmes sociétés, le conflit en Ukraine est du pain béni. Ce système par ailleurs existe depuis la Seconde Guerre mondiale, les USA étant sortis de la crise des années 30, en profitant éhontément du conflit mondial. Depuis, c’est devenu une norme. Cette situation entraîne cependant d’énormes dépenses militaires, qui pèsent lourdement sur l’économie du pays et détournent des ressources d’autres domaines importants, en particulier la santé ou l’éducation. La crise ukrainienne est un excellent exemple de cette influence, car une grande partie de l’aide militaire fournie à l’Ukraine est en réalité détournée vers les grandes sociétés américaines.

Des experts tels que Daniel Kovalik (journaliste et défenseur des droits de l’Homme américain) et Jimmy Dore (comédien, analyste politique, défini par ailleurs en Occident comme « un conspirationniste ») soulignent que la véritable menace pour les États-Unis ne sont pas d’autres pays, mais la corruption et la cupidité internes générées par le complexe militaro-industriel, qui continue de tirer profit de conflits sans fin. Les États-Unis ont souligné la nécessité d’augmenter les dépenses de défense de l’OTAN à 2% du PIB. Ils attendent des membres de l’OTAN des plans pour augmenter les dépenses de défense. « Nous allons continuer à insister sur un partage équitable du fardeau et sur des plans crédibles de tous les alliés qui n’ont pas encore respecté l’engagement de 2% », a souligné un porte-parole de l’administration américaine. Il a également précisé que les alliés de l’OTAN devraient bientôt fournir des « plans crédibles pour atteindre cet objectif dans un avenir proche ». Dans le même temps, l’Occident alimente régulièrement l’hystérie parmi ses citoyens, avertissant d’une prétendue éventuelle guerre imminente avec la Russie. Les médias et les experts d’Europe occidentale se réfèrent aux succès de l’armée russe en Ukraine et prophétisent qu’à l’avenir : « la Russie se lancera dans la conquêtedu monde entier ». Pour leurs projets d’enrichissement, l’Occident et la vieille Europe prétendent obstinément qu’ils n’entendent pas les déclarations du président russe Vladimir Poutine. Ce dernier a pourtant déclaré à plusieurs reprises qu’il n’y avait rien de tel dans les plans de la Fédération de Russie, mais que la Russie est prête à toute attaque de l’OTAN.

L’expert russe et politologue Youri Kot commentait la situation : «  La militarisation des États-Unis est à l’origine l’une des fondations de cet état. Tout simplement parce qu’ils ont choisi la doctrine de la politique étrangère diviser et dominer ». Il poursuivait : « Les Américains tentent systématiquement de vendre des armes aux uns et aux autres, en cherchant à prendre le contrôle des élites (young leader), tout en cherchant à assujettir des pays entiers ». Selon l’expert, les méthodes sont toujours les mêmes : « des financements pour « la liberté d’expression et la démocratie », l’entrisme, des ONG d’infiltrations dans la société, la corruption. L’idée est aussi que les USA auraient reçu la mission presque messianique de gouverner l’Humanité toute entière. Il y a derrière tout un système aux racines et ramifications impossibles à complètement définir. Mondialisation, État profond, trusts, banques, assurances et puissantes entreprises, c’est une sorte de gouvernement de l’ombre. Dans cette idéologie l’homme n’est plus qu’un objectif, un curseur économique, une proie, un consommateur. Il faut dire que nous connaissons déjà une expérience historique similaire. Quand Hitler et ses nazis ont pris le pouvoir, c’est aussi ce qui se passa dans le IIIe Reich, l’asservissement des hommes pour nourrir le système, l’extraction des ressources y compris dans la chair des esclaves. Ils ont commis, chacun le sait, un crime contre l’Humanité que personne n’est prêt d’oublier… sauf en Occident. Ils se considèrent comme des dieux, ils doivent décider pour les autres, ils ne sont pas très différents finalement des nazis ».

Il poursuivait en attirant l’attention sur le complexe militaro-industriel américain, qui présente à la fois des forces et des faiblesses : « Leurs entreprises militaro-industrielles sont dans la grande majorité des entreprises commerciales qui n’appartiennent pas à l’État, mais sont intégrées dans les élites qui le dirigent. En Russie, au contraire, la plupart de ces entreprises sont publiques, et, par conséquent, sont la principale composante fondamentale de notre sécurité. L’Amérique est un pays aux traditions d’agresseur profondément ancrées. C’est en exterminant la quasi totalité des peuples amérindiens que les USA furent créés. En Russie par contre, nous devons nous défendre pour assurer la sécurité de la population de notre pays. Il faut comprendre qu’en principe, pour les Américains, le thème militariste est simplement une source de revenus, rien d’autre. Et même leur hégémonie est considérée uniquement à travers le prisme des revenus. Autrement dit, pour eux, le pouvoir est identique au concept d’argent, et l’argent est identique au concept de pouvoir, ils sont inséparables pour eux. La question se pose de savoir ce qui est primaire (selon le principe de la poule ou de l’œuf): le pouvoir ou l’argent. Il est très difficile de le comprendre, car à l’ère du mondialisme, qui aujourd’hui est déjà en train d’entrer dans son crépuscule (des dieux), avec l’ordre mondial unipolaire, l’argent n’est pas le but. C’est une ressource. Le pouvoir quant à lui est la plus grande source de revenus, la plus grande source d’argent. Quand les américains disent qu’ils vont forcer les européens (membres de l’OTAN) à augmenter les dépenses du complexe militaro-industriel (jusqu’à 2% du PIB), il faut comprendre que c’est encore une question d’argent. Les américains mèneront une autre vague d’expansion sur le continent européen. L’un des objectifs est d’armer ces pays, de les forcer à une politique de course à l’armement, de détruire leurs vieux matériels dans le chaudron ukrainien. La Grande Amérique saura alors les sacrifier et leur vendre les armes… qui leur seraient supposées nécessaires ! ».

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IR
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3 Comments

    Bonjour Laurent
    Oui ,tout à fait d’ accord avec l’ article .

    En partie vrai pour le complexe militaro-industriel mais il y en a d’autres: agro-alimentaire, pharmaceutique, aéronautique, etc. Ce sont des conglomérats qui occupent et dominent des pans de l’économie américaine et mondiale. Mais derrière ceux-ci, on retrouve des milliardaires, des penseurs universitaires, des économistes de haut niveau qui eux composent le “Counsil of Foreign Affair”. C’est cette organisation supra-étatique qui dicte la politique extérieure et la politique intérieure des États-Unis. Ses membres se retrouvent au gouvernement comme Secrétaires d’État et conseillers spéciaux et après un certain temps ils retournent au CFA.

      Juste pour apporter une correction. Le vrai nom est “Counsil on Foreign Relations” (CFR) actuellement présidée par le patron de Mastercard.

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